Chapitre 16

« Que s'est-il passé ? On était mort d'inquiétude. »

Que s'est-il passé ? Bonne question ! Avant la chute ou après ? Cette question brûlait les lèvres de Draco mais Harry parla le premier.

« Rien ! On a eut un petit problème. »

« Un petit problème ! Un PETIT problème ! Vous êtes en retard de seulement deux jours. Oui, c'est vraiment un petit problème. »

Deux jours ? Mais… Comment ? C'est impossible ! Draco se tourna vers Harry espérant une réponse tout comme Helga, qui s'énervait de plus en plus. Devant le manoir, les autres fondateurs restaient hors de portée de feu.

« J'ai eu un problème avec mes ailes et mes pouvoirs. On est donc tombé ! Malheureusement, c'est Dray qui a tout pris. Il est resté inconscient jusqu'à ce matin. »

Bizarrement Draco était déçu. Bien sûr, il est content qu'Harry ait préservé leur vie intime, mais sa phrase lui donnait l'impression que le brun regrettait ce qui n'est pas possible. Il fut brutalement sorti de ses pensées quand Helga l'enserra dans une douce étreinte. Une étreinte maternelle. Ce simple geste lui chavira le cœur, jamais sa mère ne lui avait fait ça. Pourtant la femme qu'il avait rencontrée lui avait semblé beaucoup plus maternelle que la mère qu'il connaissait. Et comment avait-elle pu épouser un salaud comme Lucius ?

« Ca va ? Tu te sens bien ? »

Draco la regarda, perplexe. Mais de quoi voulait-elle parler ? Il regarda Harry qui soupira avec un sourire aux lèvres.

« Ca va Helga. Il va bien. Je l'ai soigné. »

« Et toi ? »

Le survivant ne répondit pas tout de suite. Il se sentait pas bien mais ne voulait pas inquiéter Helga et par la même occasion le blond. Ce fut d'ailleurs lui qui le sauva. Un borborygme venant du blond se fit entendre. Draco rougit. Normalement cela ne lui arrivait jamais mais il avait vraiment trop faim. L'exercice, c'est bien connu, ça creuse. Harry saisit l'occasion pour s'éclipser avec son ami. Ils fondirent sur les autres fondateurs qui le laissèrent passer.

« Si vous voulez des explications, demandez à Helga ! » dit Harry avant d'entrer dans le manoir.

Il alla directement dans la cuisine.

« Tu veux quoi comme déjeuner ? Chaud ou froid ? » demanda Harry en se mettant derrière les fourneaux.

« Chaud, s'il te plait ! » répondit négligemment Draco

Il regarda autour de lui. La cuisine était plutôt moderne, ce qui était paradoxal vu l'âge des fondateurs mais Draco mit ça sur le fait d'être hors du temps. Les murs étaient blancs parcourus de filaments dorés. Cela rendait les lieux lumineux. Au centre, il y avait une table collée à un comptoir derrière lequel se trouvait Harry. Draco s'assit juste à côté.

« Merci de m'avoir soigné ! »

« Tu n'as pas à me remercier ! C'est moi qui t'es mis dans ce pétrin ! Comme tous les autres. » termina-t-il dans un murmure. Mais Draco l'entendit.

« Tu n'as pas à te sentir coupable de mon état. J'aurais pu l'éviter. »

« Ah Oui ! Comment ? » s'énerva Harry.

« Je suis aussi sorcier ! » répondait sèchement Draco

Harry arrêta tout, se redressa et regarda le blond intensément. Draco fut surpris de voir Harry éclater en sanglots. Il contourna le comptoir. Harry s'était écroulé, à genoux. Draco l'attira dans une étreinte.

« Qu'est-ce qu'il y a »

« Comment peux-tu m'aimer alors que je ne suis que malheur ? »

« Tu n'es pas que malheur Harry. Tu es la vie, tout simplement. »

« Hein ? »

« Lynara m'a dit un jour qu'une bonne définition de la vie c'est : beaucoup de malheur + d'intense moment de bonheur. Mais je la trouve un peu pessimiste comme définition. »

« Mais où est la joie que tu dis que j'apporte ? Je ne vois que douleur, mort et catastrophe. »

« Ne vois-tu pas la joie que tu m'a apporté durant cette année ? N'as-tu pas vu des deux meilleurs amis resplendirent quand tu es revenu de l'infirmerie ? »

« Si et c'est pour ça que je dois m'éloigner, pour ne pas vous blesser. »

« On est en temps de guerre. Un jour ou l'autre, on sera blessé, c'est dans l'ordre des choses ! Laisse ceux qui t'aiment être à tes côtés quand le moment sera venu. »

« Pourquoi ? »

« Parce qu'on t'aime tout simplement. Et puis comme ça tu pourras nous soigner comme pour mon dos. »

« Bourreau ! »

« Non ! Mon nom, c'est Malfoy ! »

Harry éclata de rire mais ne bougea pas. Il était bien dans cette étreinte. Draco ne bougea pas non plus.

Les fondateurs s'étaient réunis pour parler des raisons du retard des enfants dans le bureau de Godric. Ils étaient devant un immense feu de cheminé dans des divans de couleur rouge bordeaux. Sauf celui de Salazard qui l'avait changé en noir.

« Donc 1. il y a eu un problème avec ces pouvoirs mais tu n'en sais pas plus.

2. Il a soigné le jeune homme blond. Avec ou sans baguette ? Peu importe. »

Helga confirma la récapitulation de Rowena.

« Donc, il a sûrement beaucoup plus de pouvoir qu'on le pensais. Mais jusqu'à quel point ? Ca on en sais encore rien. »

« On lui laisse 2 à 3 jours d'adaptation puis on lui fait un test du niveau où on pensait qu'il se trouvait. Sil il réussit, on augmentera la cadence. »

« Mais qu'est-ce que l'on fait du blondinet ? » demanda Godric

« On pourrait l'entraîner aussi. C'est pour cela que je l'ai ramené. Un ami pour le protéger quoi ! » dit Salazard.

« Je crois que c'est plus qu'un ami. »

« Pourquoi ? »

« Mon cher, vous êtes un cas désespéré quand il est question d'amour.

# Tu ne dis pas toujours çççççça, mon amour. #

« Arrête, tu sais ce que ça me fais. »

# Jussssstement#

« SALAZARD ! Bon je disais, ces deux-là sont amoureux, ça ne fais aucun doute. Donc le blond doit rester ici. »

« Bon d'accord mais moi, je ne l'aime pas ! » dit Godric.

« Parce que c'est un serpentard ! »

Godric, d'un geste très mature, lui tira la langue.

« Bon, si c'est tout, j'aimerais qu'on aille retrouver les petits avant que je ne retrouve plus ma cuisine. »

Quand ils entrèrent, ils furent surpris de ne trouver personne. Les lieux étaient propres : pas d'assiette sale dans l'évier, pas d'ustensile qui ne serait pas à sa place. On avait l'impression que personne n'était venu dérangé les lieux depuis un petit moment.

« Godric, tu fouille tout le premier étage ! Sal'… »

« les sous-sols et l'extérieurs ! »

« Bien Helga, le rez-de-chaussée ! »

« Ok mais toi ? »

« Je m'occupe des chambres et du grenier. »

Les adultes se séparèrent rapidement. Ces gosses, quand même ! Qu'est-ce qu'ils leur ont fait peur. Et tout ça, en moins de 24 heures. »

Salazard eut tôt fait de chercher au sous-sol : la plupart des pièces était fermés à clé avec un sortilège beaucoup trop puissant pour des gamins. Par contre, l'extérieur allait lui poser un sérieux problème surtout qu'il devait fouiller les airs aussi. Mais heureusement Helga leur envoya le signal.

Il retrouva les autres dans la cuisine. Mais contrairement à la première fois, ils étaient derrière le comptoir.

« Ils sont où alors ? »

« Chut, tu vas les réveiller, viens. » murmura Rowena.

Il les découvrit sons le comptoir, Harry dans les bras du blond, endormis.

« Leur voyage n'a pas été de tout repos. »

« Pourtant le blond était bien inconscient ? »

« Oui mais je ne suis pas sûre que ce fut pendant deux jours. C'est ce qu'Harry m'a dit mais je sais reconnaître un mensonge quand j'en voit un ! » dit Helga

« On les réveille ? »

« Godric, monstre sans cœur ! »

« Mais poupoune ? »

« Non, on les met dans leur chambre. » dit Helga

On va avoir un problème alors. On n'a qu'une chambre de prête. » dit Sal'

« On n'a qu'à le mettre ensemble. Je ne crois pas que cela les dérangerait. » dit Rowena avec un petit sourire en coin.

Godric et Sal' se chargèrent de les porter jusqu'au deuxième étage. Ils entrèrent dans la première pièce et les déposèrent sur le lit. Aussitôt, les enfants se cherchèrent pour s'enlacer ensuite. Rowena avait raison. Ils étaient fait l'un pour l'autre.

Harry se réveilla le premier. Il fut un peu déstabilisé de se trouver dans un lit inconnu avec quelqu'un. Il regarda ensuite son ange blond. Il avait l'air si paisible, son masque relégué très très loin. Harry caressa d'un doigt les traits du visage de son aimé. Draco gémit et se rapprocha du brun. Le survivant sourit au caractère possessif du blond. Il l'embrassa puis voulut se lever mais Draco répondit à son baiser avec avidité.

« Bonjour mon petit cœur ! » murmura Draco contre les lèvres de son ange.

« Bonjour mi amor ! Eh ! Je ne suis pas petit. Tu me lâche ? J'aimerais prendre une douche. »

« Mm, tu veux que je t'accompagne ? »

« Pourquoi, je sais très bien me laver tout seul ! » répondit naïvement Harry

« Tu sais, on peux faire autre chose dans une douche. Pas seulement se laver. »

Harry rougit mais prit la main de son amant et le tira dans la salle de bain.

« Mon corps t'aurait-il manqué ? » rigola Draco

Les fondateurs étaient déjà attablés quand les jeunes entrèrent.

« Bonjour vous deux, bien dormi ? Mettez-vous à table. Le petit-déjeuner arrive tout de suite. » dit Helga en retournant derrière les fourneaux.

« Elle est toujours comme ça ? » demanda Draco à Harry

Mais ce fut Godric qui répondit « Oui, encore, aujourd'hui, ça va ! »

« Tenez ! Mangez tout, je ne veux plus rien voir dans vos assiettes. Vous êtes en pleine croissance et beaucoup trop maigre à mon goût. »

Harry regarda son assiette et déglutit. En face de lui, Draco fit la même chose. Devant eux, une assiette recouverte d'une pile de pancakes dégoulinant de beurre et de chocolat fondu. L'odeur était alléchante mais la vision dégoûtait un peu. Godric donna un coup de coude à Draco qui leva la tête. Helga semblait attendre quelque chose.

« Ce n'est pas bon ? Vous n'aimez pas ? Vous voulez autre chose ? »

« Euh, non, c'est pas ça ! »

« C'est de trop, Helga. Nous ne sommes pas de si grands mangeurs. Tu dois nous confondre avec Godric. » continua Harry

Helga parut un instant déçu mais ce repris très vite.

« C'est vrai que c'est un gros mangeur, mon nounours. Pas grave, mangez ce que vous pouvez. »

Harry lui sourit et attaqua les crêpes épaisses. Les mets fondaient avec délice sur son palais. Au bout de quelques minutes, il fut dérangé par un coup de pied. Il releva la tête et fut embrasser par Draco. Il l'interrogea du regard.

« Tu es trop chou avec une moustache de chocolat. Je n'ai pas pu résister. »

« Comme vous êtes mignon ! » s'exclama Helga.

Harry rougit tout comme Draco

« D'accord avec toi, poupoune, mais on ne connaît toujours pas le prénom de celui qui a dérobé le cœur de notre descendant. »

« Les fondateurs, Draco. Dray, je te présente Godric. »

Draco salua d'un signe de la tête un homme d'une trentaine d'année et à la chevelure rousse échevelé. Sa coiffure donnait l'impression d'une crinière de lion. Harry doit tenir de lui pour les cheveux (enfin, avant sa transformation.) et seulement ça car Godric avait une très forte carrure, des épaules carré, une base, quoi. Mais son visage et surtout ses yeux le rendaient moins impressionnable.

« Salazard, dit Sal'. »

« Gamin ! » répondit un homme beaucoup plus fin que son homologue masculin mais son port altier le rendait moins abordable que Godric. Il avait les cheveux noir jais et légèrement ondulé attaché en catogan. Le plus impressionnant étaient ses yeux. Leur forme en amande était beaucoup plus prononcé que chez les autres et donnait l'impression qu'il avait des yeux de serpent.

Harry lui montra la langue.

« Rowena, la pauvre femme de Sal' »

« Eh ! »

« Tout a fait d'accord avec toi. »

La femme qui avait parlé semblait aussi stricte que Mc Gonagall par son physique sec mais il était atténué par ses longs cheveux châtains. Elle portait de petites lunettes rondes qui dissimulaient ses doux yeux bleus.

« Mais pupuce ? »

Draco fut stupéfait. Où est passé le fier Salazard ?

« Ferme la bouche ou tu vas bouffer des mouches. Voilà la dernière, reine du fourneau. J'ai nommé Helga ! »

La femme fit une révérence. Comme son époux, elle avait des cheveux roux mais eux étaient attachés en une longue natte. Elle était un peu rondouillarde mais restait joli. Son sourire la rendait accueillante. Elle avait tout du profil d'une mère poule.

« Merci Harry. Heureux de faire ta connaissance mon cœur ! »

« Si vous avez fini, que diriez-vous de faire connaissance avec Godric Hollow ? »

Le cœur d'Harry fit un bond et il blêmit. Il était dans la maison de ces parents.

« Harry, poussin, ça va ? »

« La maison de mes parents… »

« Oh ! Donc tu dois connaître. Elle n'as pas beaucoup changé, on ? »

C'en fut trop pour le jeune homme. Il sortit brutalement, faisant sursauter les adultes.

« Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? »

« Sa maison n'existe plus. D'ailleurs, il ne l'a jamais connu. » dit Draco, d'une voix atone

« Comment cela ? » demanda Godric

« Vous n'êtes pas allé dans notre présence depuis bien longtemps. »dit le blond avec un sourire en coin.

« Pas depuis la mort de Tom, donc 16 ans maintenant ! » dit Rowena

« Bon, de un Tom est revenu, grâce à la magie noire et le sang d'Harry, d'après mon père. »

« Quoi ! » hurla Rowena et Helga qui fusillèrent Salazard.

« Eh ! Je ne lui ai pas appris ça ! Jamais ! »

« De deux. La maison fut détruite le 31 octobre à la mort des parents d'Harry et à la mort de Tom. »

« Donc Harry l'a déjà tuer une fois » dit Godric.

« Oui mais il doit recommencer Voldemort a augmenté en puissance. Il y a été confronté à lui pratiquement à chaque année. »

« Le pauvre chou mais où est son frère aîné ? »

« Hein ? Aucune idée ! Mort, je présume puisqu'il fut le seul survivant et qu'on l'a confié à la sœur de sa mère. »

« Il y a un moyen de savoir pour Thomas. On devrait lui dire. »

« Non » dit sèchement Draco

Les fondateurs se retournèrent vers lui, étonné.

« Harry a assez perdu de gens qui lui été proche. Il croit d'ailleurs que c'est de sa faute. »expliqua Draco

« On regarde si il est vivant et si c'est le cas, on lui dit ! » dit Sal'

Draco acquiesça mais refusa de les suivre. Il avait Harry à retrouver et à consoler. Il se laissa guidé par son instinct de Veela. Les fondateurs allèrent dans la salle complètement noire.

« Vous êtes prêt. On y va ! »