6 ) Incroyable Rodney !
-Allez-y McKay, maintenant !
Le scientifique se décida. Il inspira un bon coup, prit son élan et ziiiiiip, un pied devant l'autre il traversa la longueur du tronc d'arbre d'une seule traite et atterrit de l'autre coté dans les bras du colonel qui avait déjà fait un premier pas vers le bassin au-dessous.
Sous l'impact les deux hommes se retrouvèrent au sol.
John Sheppard était sans voix. Incroyable, incroyable Rodney ! Il dévisagea avec stupeur le scientifique. Mais ce n'était pas possible, il était maudit ! Mais de qui McKay se fichait-il ? Il aurait dû tomber, c'était prévu comme ça ! McKay à qui il arrivait toujours les pires tuiles, qui s'était même un jour retrouvé suspendu par les pieds en tombant dans un piège de Ronon et il n'était même pas fichu de tomber dans un de ses pièges à lui !
-Mais co..comment vous avez fait ça McKay ?
-C'est surtout grâce à vos encouragements colonel. Et puis vous savez, chez nous on sait patiner avant de savoir marcher. Alors je me suis dit : « McKay, fais comme si tu avais des patins aux pieds et lance-toi ». Et ça a marché. C'est pas génial, ça, colonel ? Eh, ça va pas colonel ?
John le regarda fixement. Un instant la pensée le traversa de se saisir du scientifique et de le jeter dans la rivière, là où il aurait dû se trouver présentement.
Ben tiens, pourquoi pas ? Ca donnerait une bonne leçon à cet empêcheur d'aimer en rond. Oui, il allait lui apprendre à n'en faire qu'à sa tête, à ce fichu canadien !
-Dites colonel, vous faites une drôle de tête, vous n'êtes pas content que j'aie réussi à traverser ?
Ne pas l'étrangler, ne pas l'étrangler. Se calmer. Ne pas oublier que je l'aime alors ne pas l'étrangler, non. Serrer les dents, sourire. Serrer les dents. Allez Sheppard, force toi, fais un petit sourire au monstre.
Le colonel respira un grand coup. Voilà, c'était ça. McKay était un monstre. Il n'y avait pas d'autre explication logique à tout cela.
Il se releva en titubant. Il devait avant tout se calmer. Il allait reprendre ses esprits et quand il serait bien calme, sauter sur le scientifique et lui montrer de quel bois il se chauffait. On ne faisait pas tourner en bourrique John Sheppard. Ca non.
Allez, dans trois minutes, McKay allait se retrouver cloué au sol avec un colonel sur lui. Et ce maudit scientifique en redemanderait et John, lui, se ferait un plaisir de lui en redonner.
Il décida de faire quelques pas avant de donner l'assaut.
-Colonel, faites attention, s'inquiéta le scientifique, vous n'avez pas l'air d'être en forme.
« Pas en forme ! » Le colonel leva les yeux au ciel :
Tu vas voir mon Rodney si je ne suis pas en forme quand tu crieras grâce dans un moment !
Un superbe cyprès chauve s'élevait, majestueux à quelques mètres de là. Ses racines s'élevaient vers le ciel, émergeant du sol boueux.
Le colonel qui avait justement levé les yeux à cet endroit là ne s'aperçut que trop tard qu'il s'était engagé dans le périmètre immédiat de l'arbre. Il se prit les pieds entre deux grosses racines et s'étala dans la boue. Il se releva ahuri et tituba jusqu'à une parcelle d'herbes hautes.
-Attent…
L'avertissement vint trop tard : Le colonel n'avait pas fait trois pas qu'il glissa dans un trou d'eau et se retrouva trempé jusqu'à la taille. Il poussa un cri de rage.
-Pauvre colonel ! Rodney se précipita pour l'en tirer, j'ai essayé de vous avertir quand même. Laissez-moi vous aider à sortir de là !
Le colonel serra les dents, les poings, les fesses et se dirigea d'une démarche vacillante vers le sac qu'il avait posé en haut de la pente surplombant la rivière, en prévision de la chute de McKay.
Il se pencha pour l'attraper mais ses chaussures étaient boueuses et glissantes. Il dérapa, dévala la pente en roulant et plongea la tête la première dans le bassin précédemment destiné au scientifique.
A suivre…
