Coeur brisé, Âme usée

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5 ans plus tard

- Saluuuuuuuuuuuuuut ! »
- Coucou mon choupinou ! »
- Je t'aime, moi aussi mon poussin ! »
- Il entre ou pas ton ange blond ! »

J'ai regardé Hito, j'ai vu des larmes dans ses yeux, ma main s'est posée sur sa joue, depuis ce matin il est dans cet état, pourquoi ? Il ne me dit rien...

- Qu'es-ce qui ne va pas Hito ? »
- Rien je sais pas pourquoi j'arrive pas à entrer, quelque chose me rend triste, comme si quelqu'un pleurait. »
- Hein ? »
- Ben, je sais pas… Il est bizarre depuis ce matin… »

Je l'ai embrassé, et Saki a pris sa main l'obligeant à rentrer. On s'est mit à la cuisine directement, dans une bonne humeur, factice pour mon petit ange… je me demandais bien ce qui n'allait pas…
Vers minuit un coup de tel sonna.

- Ha c'est Asami qui dit qu'il fait des heures sup. fait chier ! Le dîner va être froid c'est son anniv' quand même ! Mochi mochi ? Haaaaa Kyusuke, comment ça va ? Qu'es-ce qu'il y a, ta voix ? Tu pleures ? »

A ce moment là Hiiragi s'est effondré sur la table, faisant tomber son cadeau pour Asami, chuchotant son nom, alors que Saki tomba à genoux, des larmes inondaient ses yeux. Je l'ai entendu hurler comme si quelqu'un lui arrachait le cœur, que se passait-il ici ? J'ai pris le combiné et j'ai parlé au fameux Kyusuke.

- Asami s'est fait descendre ce matin, par un membre de la mafia chinoise… »

Mon cœur s'est serré dans ma poitrine j'ai laissé tombé le téléphone par terre et j'ai serré Saki dans mes bras. On a passé la nuit à pleurer comme ça, serrant mes deux amours contre moi, j'étais le seul, maintenant, je devais avoir plus de force qu'aucun d'entre eux. Après son enterrement, on a loué un appart' tous les trois, je m'occupais autant de mon ange que de mon poussin, je bossais comme un fou pour ne jamais craquer. J'ai relevé Saki du mieux que j'ai pu. Et puis, un soir de janvier, six mois exactement après la mort d'Asami, avec Hito on a trouvé un papier sur la table de la cuisine.

Mon chéri, et toi aussi, mon ch'tit Hito, je vous aime énormément, vous le savez ? Vous avez fait votre possible, tout votre possible, mais rien n'est récupérable si je ne le veux moi aussi. Asami a été le premier le tout premier à voler mon cœur c'est pourquoi je ne pourrais jamais l'oublier. Depuis tout ce temps j'accapare ta santé mon chéri, et je sais que tu ne t'arrêteras pas avant que je n'arrive à sourire, tu sais, comme avant… Mais je n'y arriverais plus, je le sais. Aujourd'hui ça fait six mois et je ne peux l'oublier, sa voix, son visage, sa peau, le goût de ses lèvres… Akane, tu dois t'occuper d'Hito, il ne le dit pas, il ne l'a jamais dit, mais moi et Asami on le sait, on le savait, il s'est amouraché de lui, ces cinq années l'ont vraiment rapproché de lui, mais je n'ai jamais été jaloux, non, ça me plaisait, et puis c'était le ch'tit Hito ! Et encore plus que moi, il souffre lui aussi, il souffre en ne disant rien… Promets-moi de le protéger… le bain est prêt mon amour, je te laisse, et ceci est un cadeau de ma part.

J'ai trouvé dans l'enveloppe une clef, la clé d'un nouvel appartement et sa bague.

Je sais que vous ne pourrez plus vivre ici après m'avoir découvert pardonnez-moi, vivez heureux !

- Saki ! Bon dieu nan ! »

J'ai défoncé la porte, tout était rouge, l'eau… Saki baignait dans un bain de sang, je me suis affalé sur le sol et j'ai entendu Hiiragi appeler les pompiers, je suis resté là, incapable de bouger... Notre vie, notre petit paradis s'écroulait. On avait passé cinq années formidables, je pensais que ça durerait toujours... Mais nan, Asami et maintenant Saki, comme si dieu nous punissait pour notre différence... pour notre luxure imposante. Pourtant... n'avait-on pas le droit de vivre, heureux ensemble. Je caresse sa joue, il est froid, si froid, je pleure, je suis perdu. Les pompiers me l'enlève, mon poussin, je ne sais plus où je suis, Hito me sert dans ses bras, je ne repête qu'une chose, je veux partir d'ici, loin très loin, là où Saki, ni son souvenir continueront à me hanter. Pour lui, pour Hito, sinon j'en mourrais aussi.

Je n'ai jamais pu me remettre de son suicide, jamais, cette fois-ci c'est Hiiragi qui joue les durs, il se saigne à fond pour moi, des fois j'ai envie de rejoindre Saki, mais j'ai fait la promesse devant sa tombe.

5 ans plus tard

On est revenu d'Amérique, on joue en NBA, enfin lui il joue, moi j'ai le genou en bouillie, c'est teriné pour moi... J'ai déposé des fleurs sur leurs tombes, j'y ai croisé Kondo en larmes, on ne s'est pas parlé... Je suis resté près d'une heure devant sa tombe, Hito se tenait juste derrière moi, non jamais je ne pourrais oublier ce que l'on a vécu ensemble, je ne peux pas les oublier… lui et Asami. Au bout de dix ans, la douleur aurait du s'atténuer, mais non, je m'écroule, je m'écroule et je pleure.

- Akane ? »
- Hito, j'en peux plus… »
- Je sais… viens avec moi ! »

Il m'a tiré jusqu'à la tour, on a regardé le paysage, laissant le vent jouer avec nos chevelures, je fais un mini sourire... C'est ici que j'ai compris ce que je ressentais pour lui, oui, c'était ici que je suis tombé amoureux de lui. Donc nous laissons le vent jouer avec nos cheveux, surtout les miens qui sont devenus longs et indisciplinés, comme avant, comme ce jour où il m'a montré cet endroit. Le vent ne nous fait plus peur, c'est un jeu, un jouet, un dernier adieu à cette Terre. On a 26 ans aujourd'hui, mais on a l'impression d'être à nouveau des lycéens, les petits gars de Kouzu, comme par le passé, je respire un grand coup, c'est le moment, assez de réflexion, je dois le faire, s'il m'a amené ici c'est pour cette seule et unique raison... Il m'a regardé monter sur la rambarde, je lui ai tendu la main, il l'a prise en souriant, mêlant nos mains, les serrant fort l'une et l'autre...

- Je t'aime, tu sais ? »
- Moi aussi. »

J'ai sauté, il n'a pas lâché ma main, non…
Quand les flics ont trouvé nos corps, ils n'ont pas pu défaire nos mains, le lendemain apparaissait dans le journal un petit article avec nos deux noms : les éternels amoureux se sont hier soir jeté de la tour de Kozou. Je demande pardon à nos familles, nos proches et amis, mais c'était la voie que l'on s'était tracé. Aller droit devant, où que l'on aille, ensemble, toujours, avec Hito, en haut, comme en bas, dans la vie, comme dans la mort...

Aujourd'hui on est de nouveau ensemble Saki, Asami, Hito et moi.

- Mamaaaaaaaaaaannnn maman, regarde, je me suis fait un nouveau copain ! »
- Ha oui ? »
- Il s'appelle Toya, tu sais quoi il adore les poulpes, tu voudra bien lui en cuisiner un, un jour ? »
- C'est bien mon chéri ! Quant au poulpe, je verrais avec sa maman, d'accord ? »
- Madame, on peut aller jouer avec Kira ? On va jouer à son jeux préféré, il appelle ça Rolling's Angel ! »
- Bien entendu. »

Quelques années plus tard, le trio inséparable entra dans le même lycée, ensemble toujours, on se l'est promis… et un après-midi…

- Haaaaaaaaaaa Kira t'as fais quoi ? »
- Je me suis battu ! N'empêche ils recommenceront jamais, il se sont enfuis en hurlant on le refera plus Monieur L'aiguiseur, haha, t'aurais vu! »
- Il est toujours comme ça ! Tu devrais l'en empêcher Toya ! »
- Viens mon poussin, on va à l'infirmerie ! Tu viens mon ange ! Et puis laisse le jouer, il aime bien ce qui est tranchant hein mon poussin ? En tout cas ces faces de poulpes si ils t'ennuient encore je leur fait un drop kick ! »
- J'arrive, Toya, et soit pas comme ça, je veux pas que tu te bagares, crétin, c'est moi qui vais devoir te soigner ! »
- Tu t'en pleignais pas avant, hein? Mon ange... attends, tu vas voir ce soir... je vais prendre soin de toi, après le basket, on fera une troisième mi temps dans mon lit... Si ça te branche Kira... ? »
- Sensei ? »

S'était la première fois qu'on voyait l'infirmier du lycée, un homme qui affaichait les 28 ans quelque chose comme ça, une vrai beauté. On lui sourit, comme si, c'était ça qui nous manquait.

- Ha vous voilà ! Ça fait un peu trop longtemps que je vous attends… »

On a rigolé, le médecin scolaire ajusta ses lunettes et nous a envoyé un beau sourire… ça recommence… la fin sera peut-être… meilleure ? Qu'en dites-vous ?


Ma fic la plus tordue, et peut-être la plus crue… je l'aime que moyennement…

2004