Chapitre 8 : Collision
Samedi soir - Chez Taïga :
Daiki venait de réaliser toute la portée de ses mots, toute l'importance de ses émotions qu'il avait fait taire et laissées en suspens mais Taïga ne lui laissait aucune échappatoire. Il se tenait droit devant lui, le regard ancré dans le sien, son corps bien trop proche de lui. Il faisait ressortir en lui tous les sentiments qu'il avait cherché à dissimuler, à modeler comme il avait eu envie de les voir. Comme une amitié spéciale, mais non, il en était tout autre, et là, il prenait en pleine face la réalité de la situation. Il était amoureux de l'Américain. Ça ne faisait plus aucun doute.
Voilà pourquoi il ne voulait pas le voir avec Kise, ni avec quiconque d'ailleurs.
Voilà pourquoi il voulait passer du temps avec lui.
Voilà pourquoi il aurait accepté de ne pas coucher avec cette fille.
Voilà pourquoi il n'avait pas demandé à Kuroko de faire de même, leur relation n'était pas du tout semblable à la leur.
Et voilà pourquoi il ne dirait pas non pour que Taïga le mange tout cru, pour qu'il pose les mains sur lui, qu'il l'embrasse...
Il était indéniablement amoureux et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne l'avait même pas vu venir.
Il plissa les yeux, comme pour mieux voir la personne devant lui. Depuis quand ? Depuis quand ça avait changé ? Est-ce que ça n'avait pas toujours était là finalement ? Ce sentiment étrange et de ne voir que lui, même pendant les matchs. Son regard avait toujours été braqué sur lui, et sur personne d'autre. Il était là, devant lui, dans toute sa splendeur, montrant tout son charme, tout son charisme, sa détermination et sa témérité. Ouais, devant lui, c'était le Taïga qu'il admirait, celui qu'il voulait. Si Taïga était une femme, tout serait tellement plus simple, mais il était un homme, et il en avait bien conscience. Cependant il ne pouvait réfuter l'attirance qu'il avait pour lui et se regard qu'il portait sur lui, cette flamme de détermination, de courage et de tendresse, il ne pouvait pas détourner les yeux si simplement. Non, il ne le pouvait pas pour la simple et bonne raison que son cœur battait la chamade. Il tambourinait dans sa cage thoracique comme pour qu'il ne s'en détourne pas. Le pire, c'est que là, il n'en avait aucune envie, alors il se laissa tout simplement porter.
Il leva les bras et les noua autour de la nuque du tigre, posant son front contre le sien et il ferma les yeux, relâchant toute la pression cumulée depuis un moment. Il sentait la chaleur de la peau de Taïga contre la sienne et ouais, putain, il voulait la sentir encore et encore. Son souffle était chaud contre sa peau, et sa peau douce contre la sienne.
"Ouais... Ouais je te laisserais faire tout ça, Tai." Chuchota-t-il contre lui.
"Tu as compris pourquoi ?" Demanda le tigre sur le même ton.
Daiki rouvrit les yeux et plongea son regard dans le sien. Un regard confiant et sure de lui.
"Ouais, et quelque chose me dit que c'est que le début des emmerdes..."
Taïga laissa un petit rire lui échapper et il hocha la tête lentement.
"Ouais, avec nos caractères, ça va être la merde."
Daiki humecta une nouvelle fois ses lèvres, louchant sur celle de son homologue.
"Tai, je suis prêt à te laisser l'exclusivité, à tenter ça avec toi, mais..."
"Mais tu n'es pas prêt à assumer en public." Termina l'autre.
Il grimaça, ce traitant mentalement de lâche, mais le regard des autres comptait trop pour lui. Il ne se sentait pas capable de faire face à leurs amis, à sa mère. Il avait beau avoir vu que certains d'entre eux n'était pas contre, ça ne changeait pas la donne pour autant. Ce serait compliqué pour lui de s'afficher à son bras sans être mal à l'aise. Il n'avait pas l'habitude de ça.
"Ok... Si tu fais un pas vers moi, je suppose que je dois faire pareil."
Il releva le visage vers lui, étonné qu'il ne s'énerve pas de cette conclusion, mais aucune trace de colère n'était apparente sur le visage de Taïga. Au contraire, il semblait détendu et ... compréhensif. Il semblait sérieux et sûre de sa décision. Pourquoi est ce que ça l'étonnait au juste ? Il avait toujours était comme ça avec les autres, mettant ses envies au second plan pour le bonheur des autres.
"Je suis ok pour qu'on garde ça pour nous, mais je te préviens Daiki, si tu merdes avec une nana, je t'arrache la tête."
Un rire sorti de sa bouche et il hocha la tête. Il était rassuré qu'il prenne la chose ainsi. Il fallait lui laisser du temps pour accepter tout ça, ses sentiments nouveaux, cette relation atypique. Se savoir attitré par un homme de cette manière si brutale lorsque l'on est habitué au contraire ne se fait pas du jour au lendemain. Ca mérite réflexion, ça mérite de se poser les bonnes questions pour ne pas blesser l'autre. Ca bouscule tout un tas d'idée préconçue, toute une idée d'un couple qu'on s'en fait.
"Je sais que j'peux être un connard Taïga, mais pas là-dessus. Je n'ai jamais trompé personne, et je ne compte pas commencer aujourd'hui."
"Bien."
"Mais que ce soit clair aussi Taïga, garde tes distances avec cet enfoiré de Kise, sinon j'vous bute tous les deux. Je suis jaloux, et possessif."
"Sans blague, je ne l'avais pas compris, ça. " Ironisa Taïga.
Daiki lui mit gentiment un coup de tête avant d'en rire, puis subtilement, il caressa de son nez celui devant lui, frôlant parfois la bouche près de la sienne. Le regard rivé dans celui de l'autre, d'un rouge peu commun, puis il n'hésita pas à faire le premier pas pour capturer les lèvres à sa merci, lentement, comme si c'était leur première fois. Un baiser doux, chaste, comme pour prendre la température. Puis Taïga prit le relais, venant cette fois à lui, pressant un peu plus sa bouche contre la sienne et ses bras se resserrèrent contre la nuque masculine pour l'approcher un peu plus de lui. Il ouvrit la bouche pour laisser son compagnon approfondir leur échange. Il sentit la langue chaude et humide venir caresser ses lèvres avant de venir trouver la sienne. Une décharge le parcouru, le laissant pantois entre ses bras.
Le baiser était tendre, et ça n'avait strictement rien à voir avec la dernière fois. En cet instant, ils avaient pleinement conscience de ce qui était en train de se produire. Ils avaient actés les choses et c'était clair pour l'un comme pour l'autre. Ils étaient en couple désormais. La langue dans sa bouche devint taquine, chatouillant la sienne, caressant chaque parcelle de sa bouche. De ses dents, il vint mordre doucement la chair tendre faisant grogner l'autre contre lui. Ça lui donnait des frissons et il adorait ça, sentir Taïga contre lui, l'embrasser comme ça. C'est ce manque là qu'il ressentait. C'était ce qu'il avait toujours cherché et qui était sous son nez depuis un moment déjà. Il était juste passé à coté.
Taïga le plaqua doucement contre le mur, collant son bassin contre le sien, et il sentit aisément le début d'érection de son mec.
Son mec...
Il ne put empêcher un sourire de prendre place sur ses lèvres, et Taïga s'éloigna juste un peu pour le regarder.
"Pourquoi tu souris comme ça ?"
"J'étais juste en train d'me dire que tu étais mon mec. Et de me le dire bah ... Ça m'fait un truc..."
"Idiot." S'amusa l'autre.
"Au lieu de m'insulter, pourquoi tu ne f'rais pas toute ses choses que tu m'as annoncée tout à l'heure. C'était quoi déjà ?"
Il laissa ses mains descendre sur le tee-shirt de Taïga, caressant à travers le tissu les muscles de ses pectoraux, puis de ses abdos. Il le sentit frissonner à son contact et ça le poussait à continuer son petit jeu.
"Tu voulais me toucher ? Comme ça ?" Susurra t'il.
Il laissa ses mains atteindre la fin du vêtement puis glissa ses doigts juste en dessous, caressant la peau doucement et légèrement, comme un frôlement qui fit tressaillir son homme, lui procurant de nouveau des frissons. Il le vit fermer les yeux et continua de le chauffer, attrapant les pans du tissu. Lui aussi il savait se faire désirer, et il adorait voir l'autre perdre ses moyens et tenter de lui résister.
"Tu voulais passer tes mains sous mes vêtements pour me les retirer, nan ?
Il souleva ce haut devenu gênant et l'autre leva les bras pour l'aider dans la manœuvre. Le joueur de Seirin était maintenant torse nu devant lui et il voyait chaque muscle se découper sur la peau lisse. Il était bien bâti, il n'avait rien à dire là-dessus. Il admirait de plus en plus ce corps semblable au sien mais tellement plus formé. Il retira le sien, se mettant dans la même tenue et vint coller de nouveau son buste au sien, redécouvrant une nouvelle fois la chaleur de son corps.
"Tu voulais m'embrasser aussi, je crois ?"
"Shit, Dai... Stop teasing me..."
Dans un dernier rire, il captura les lèvres du rouge, plus fermement que la fois précédente. Il avait envie de le toucher, de le sentir. Cette peau contre la sienne le faisait frémir de désir, et le simple fait de se dire qu'il n'appartiendrait qu'à lui désormais, le faisait perdre pied. Une main vint attraper sa nuque et l'autre se glisser dans son dos. Il se sentit tirer en avant et marcha à tâtons en suivant les pas de Taïga. L'autre le fit tourner et basculer en arrière, si bien qu'il se retrouva allongé sur le canapé, sentant le tissus froid contre sa peau. Son homme lui grimpa dessus, ne rompant pas leur échange un seul instant dans la manœuvre. Un gémissement quitta ses lèvres lorsque le bassin de Taïga roula contre le sien.
Il n'arrivait tout bonnement pas à croire ce qui était en train de se passer. Daiki avait pris conscience de ses sentiments et bordel, il n'avait pas flippé, il avait même pris les devants, l'embrassant sans hésitation.
Il savait que ce serait dur de cacher leur relation mais il se devait de respecter les sentiments de l'autre. Après tout, dans un couple, il fallait faire des concessions, non ? Il savait que ce n'était pas son truc, lui il était du genre à vivre pleinement les choses, à les assumer, mais il comprenait bien la peur de son amant. Il l'avait eu lui aussi, cette fébrilité à se montrer tel qu'il était, mais il était passé au-dessus, et au fond, il était certain qu'il finirait lui aussi par assumer leur lien à un moment ou l'autre.
Ils ne savaient pas vraiment dans quoi ils se lançaient tous les deux. Avec leurs caractères bien trempés, ça risquait d'être explosif, mais il savait que ça valait le coup d'essayer. Depuis le début, depuis leur rencontre il y avait eu ce petit truc en plus. Cette attirance étrange l'un envers l'autre. Bien sûr au début elle n'avait strictement rien de physique. Elle était sportive. Ils s'étaient jaugés tel deux coqs dans une basse cours, puis testés et admirés. Sans s'en rendre compte, leurs regards s'étaient croisés encore et encore jusqu'à ne plus se détacher pour se regarder différemment. Puis il y avait eu ce besoin de provoquer l'autre, juste pour se montrer que l'autre était là, juste pour s'attirer un peu d'attention. Il y avait eu d'autres échanges, des sorties avec la GM, avec Tetsu. Et il y avait ce soir-là, celui qui avait tout changé entre eux. Celui où ils avaient laissé leurs corps et leurs pulsions parler pour eux. Ces sentiments qui étaient sortis de nulle part pour se réveiller ce soir là, comme une évidence.
Et l'évidence était là, devant lui, sur ce canapé, sous son corps. Il lui dévorait la bouche et le comportement de Daiki le poussait à continuer. Sentir sa peau contre la sienne était vraiment bon. Sentir ses hanches demander plus de contact, encore plus de chaleur, plus de friction. C'était grisant comme sensation. Il sentait les mains un peu rugueuses se balader sur son corps, découvrant une seconde fois sa peau et il aimait ça. Sentir son souffle contre sa peau, entendre les gémissement que Daiki ne retenait pas. L'une de ses mains descendit entre leurs corps et il déboutonna le pantalon de son amant, faisant descendre un peu le tissu sur ses hanches. Daiki souleva son bassin pour l'aider et il fit de même avec son propre pantalon. Ils avaient besoin de se sentir l'un contre l'autre.
"C'est ok, Dai ?" Chuchota t-il.
"Plus qu'ok ..."
Les pantalons se retrouvèrent vite au sol et Taïga dévora une nouvelle fois le cou devant lui après l'approbation du brun et Daiki se redressa, le doigt pointé sur lui.
"Je t'interdit de me coller un nouveau suçon par contre !"
Taïga sourit contre sa peau et descendit plus bas, ignorant la menace, mordant l'épaule pour finalement s'attaquer aux tétons durcit par les caresses qu'il lui procurait. Il entendait les soupires du brun et son érection prenait de plus en plus vie dans son boxer. Il avait envie de lui, vraiment, mais c'était encore trop tôt pour passer aux choses sérieuses.
"Tai... "
Entendre son prénom murmuré comme ça, c'était une putain de torture. Il fit descendre le boxer de Daiki en même temps qu'il abaissa son corps, se trouvant une nouvelle fois devant le membre palpitant de désir. Il releva la tête et vit les joues de son amant se tinter violemment. Ils étaient en pleine lumière là, totalement visible aux yeux de l'autre. Daiki était nu devant lui, et l'autre allait le regarder lui faire une fellation. Il allait voir sa bouche prendre son sexe entièrement, monter et descendre pour lui procurer du bien. Il lécha le bout humide tout en fixant son amant, rendant Daiki un peu plus gêné mais il adorait ce qu'il voyait. La panthère était fébrile, ses yeux reflétaient une impatience et un désir qu'il ne lui connaissait pas. Voir le désir grimper dans son regard était juste incroyable. Pouvoir découvrir cet homme dans un état second ou il lâchait prise et se laisser dominer par les sensations qui allaient suivre le faisait vibrer.
Il prit son membre en bouche, juste un peu, faisant tourner sa langue sur le gland et le brun ferma les yeux, rejetant la tête en arrière. Il fit glisser ses mains sur les flancs de son amant et la peau tressaillit sous ses yeux, provoquant une chaire de poule sur la peau lisse. Il fit glisser ses lèvres sur le membre tendu, de haut en bas, faisant frissonner son homme. Le visage de Daiki se redressa et il plongea une nouvelle fois son regard dans le sien, embué de plaisir. Il passa sa langue sur la toute la longueur du sexe et le brun se mordit la lèvre.
"You are so sexy, Daiki ... It's not human..."
Le membre tressauta à la prononciation de sa phrase.
"P'tin, quand tu m'parles comme ça ... "
"T'aime ça ?"
"Ouais...hmm."
Taïga venait de reprendre son membre en bouche, jouant avec ses testicules de sa paume et Daiki ne le lâchait pas du regard.
Bordel ! Voir Taïga lui faire une fellation comme ça, c'était putain de bon ! Rien à voir avec la dernière fois ! Là il le voyait clairement avaler son sexe goulument. Il le voyait monter et descendre indécemment en le regardant et ça l'excitait comme jamais. Jamais il n'avait désiré comme ça quelqu'un. Jamais il n'avait pris autant de plaisir à avoir quelqu'un entre ses jambes, à lui faire ça. Quand il lui avait parlé dans sa langue natale, il avait trouvé ça tellement bandant, sexy. Il aurait pu jouir sur le moment. Il était loin d'être bilingue, mais il avait bien compris sa phrase. Il le trouvait sexy et il avait envie d'en jouer.
Il avait trouvé ça gênant d'être ainsi exposé devant lui, en pleine lumière, mais là, avec cette bouche qui lui procurait tant de plaisir, il s'en foutait royalement. Taïga était doué et son regard braqué sur lui le rendait tout chose. Il resserrait sa bouche autour de son membre, s'amusait à changer de rythme, le mordillait parfois. C'était une douce torture qu'il lui procurait et c'était juste... trop bon. Sentir ces grandes mains sur ses flancs dont l'une était en train de descendre pour venir caresser et prendre en main ses bourses pour les palper et faire monter le plaisir d'un cran. Voir ce regard qu'il lui lançait, lui montrant toute l'envie et l'importance qu'il lui portait en cet instant. C'était trop pour lui et il n'allait pas tarder à venir. Il sentait la chaleur se propager sous sa peau, les frissons le parcourir et son ventre se tordre sous le supplice procuré. Il agrippa le tissu du canapé et gémit entre dents.
"Stop... Tai... Je ... Je ..."
La bouche de Taïga ne s'arrêta pas une seconde, plongeant encore plus profondément sur son membre, resserrant ses lèvres à la base de son sexe. Il ferma violemment les yeux en se sentant partir, serrant les poings et se crispant sous la décharge électrique qui venait de le prendre. Son corps était parcouru de spasme et un long gémissement était sorti de sa bouche et résonnait encore dans ses oreilles, il avait même cru entendre Taïga avec lui.
Il reprit doucement son souffle, son corps encore sous le choc de l'orgasme. Des spasmes le prenait tant le plaisir avait été intense. Personne ne lui avait taillé une pipe comme ça. Taïga était un dieu avec sa bouche et sa langue. Il se força à ouvrir les paupières pour regarder Taïga, les larmes encore présentes aux coins des yeux sous les sensations et ce dernier se mordait la lèvre en l'observant. Taïga avait avalé. Il l'avait dévoré tout cru et se léchait encore les lèvres d'un air adorablement sexy et bon dieu qu'il était beau en cet instant, entre ses jambes.
"Tu es ... incroyable avec ta bouche." Lâcha-t-il.
Il vit Taïga baisser la tête vers son entrejambe et la remonter vers lui, l'air désorienté.
"J'ai joui en te regardant ..."
Daiki lâcha un rire en voyant sa moue perplexe et l'autre grommela dans sa barbe.
"Rigole pas, ça ne m'était jamais arrivé un truc comme ça."
Il se redressa sur les coudes et observa son amant, une moue taquine sur visage.
"C'est ça d'avoir un mec comme moi."
"Espèce de prétentieux."
Taïga se redressa sur ses deux jambes et l'aida à en faire de même. Il sentait qu'il arborait un sourire stupide mais s'en foutait. L'orgasme l'avait rendu tout tendre ... comme s'il flottait, et là, il avait juste envie de sceller leurs lèvres de nouveau.
"Attend, je t'ai ..."
"J'men fou, j'aurais certainement ta queue dans ma bouche à un moment ou l'autre." Déclara t'il en l'embrassant.
Taïga avait rougis sous ses propos et il adorait ça, c'était bon de réussir à le déstabiliser de la sorte. Ça lui procurait des papillons dans le ventre. Il posa donc ses lèvres sur sa bouche et c'était étrange de sentir son propre gout dans la bouche d'un autre, mais c'était assez satisfaisant. Taïga grogna contre sa bouche sous l'entente de ses mots vulgaires et il attrapa sa lèvre inférieure avec ses dents, la tirant un peu avant de la relâcher.
"J'aime quand tu grognes comme ça."
"Et toi tu m'fait un putain d'effet en étant si vulgaire." Termina Taïga.
Ouai, c'était bon d'avoir un certain pouvoir sur ce mec, son mec.
Après une bonne douche chacun de leur coté, ils étaient tous les deux sur le canapé, Daiki lové contre lui en boxer et lui en short et tee-shirt. Ce moment était calme et tendre, et ça lui paraissait encore étrange. Il avait l'impression d'être devant un mirage en plein désert qui allait disparaitre d'un moment à l'autre. Sa main jouait avec les mèches courtes et sombres de son amant. Il avait sa tête posée sur ses genoux et ils mataient un film de guerre.
Son téléphone vibra, les coupant dans leur séance et Daiki tendit la main pour l'attraper à sa place, y jetant un coup d'œil au passage. Coup d'œil qui s'éternisa pour que finalement, son homme ne lui donne pas son bien, le gardant possessivement. Il voyait clairement l'air renfrogné qu'avait pris brun et il haussa un sourcil. Daiki gardait son téléphone en main sans avoir visiblement l'envie de lui donner. Il tendit la main pour que l'autre lui donne.
"Pourquoi tu ne me donne pas mon téléphone ?"
"Parce que je n'en ai pas envie."
"Ao..."
L'autre soupira et lui posa durement dans la main, contrarié. L'écran laissa apparaitre un bout de message sur l'écran d'accueil et il comprit de suite la tête de son homme. Il déverrouilla l'écran et lu le message complet mais le début qu'avait vu Daiki suffisait à comprendre son état bougon.
Kise - Sam. 23h31 :
Salut Kagami, je pensais à toi et je voulais juste te souhaiter une bonne soirée.
J'ai vraiment passé un bon moment aujourd'hui, et j'espère qu'il en a été de même pour toi.
Bonne nuit.
K.
Taïga regarda du coin de l'œil son amant et avec un sourire en coin, il tapa une réponse. Savoir Daiki jaloux le rendait bêtement heureux.
Moi - Sam. 23h32 :
Salut Kise,
J'ai passé une bonne journée aussi, mais ...
je pense que nous devrions nous en rester là.
Je suis désolé.
Bonne soirée.
Il reposa son téléphone sur sa cuisse, jusqu'à côté du visage de son homme et attendit une réaction de sa part, mais elle ne vint pas. Il s'attendait à le voir bondir mais il garda le silence, le regard rivé sur l'écran de télévision. Une nouvelle vibration attira son regard et il reprit l'objet en main, consultant la réponse.
Kise - Sam. 23h34 :
J'avais raison, hein ?
Cependant n'oublie pas ce que je t'ai dit.
Je ne laisse pas tomber.
Taïga soupira, il ne répondrait pas à l'interrogation du blond. Il ne pouvait pas lui donner tord ou raison parce qu'il n'aimait pas mentir, mais il ne voulait pas mettre son mec dans l'embarras non plus.
Moi - Sam. 23h34 :
Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
Kise - Sam. 23h35 :
Et pourquoi pas ?
Moi - Sam. 23h35 :
Parce que ce serait contreproductif.
Kise - Sam. 23h36:
Ça, c'est à moi d'en juger, Kagami.
Je pense que tu en vaux le coup.
Il regarda son écran sans vraiment le voir. Il ne pouvait pas juste lui dire qu'il était avec Daiki et que c'était peine perdue. Que répondre à ça ?
Son homme se redressa rapidement et le fusilla du regard.
"Tu veux peut-être que je te laisse avec Kise ?! " S'écria le brun.
Il allait ouvrir la bouche mais un nouveau message arriva et le brun lui prit son téléphone des mains, regardant sans aucune gêne le nouveau message. Taïga le laissa faire, après tout, il n'avait rien cacher. Il vit les sourcils de son homme se froncer de contrariété et dévisager le téléphone.
"C'est une blague ou quoi ? Il se fou d'ma gueule ?"
Taïga voulu reprendre son bien pour regarder le nouveau message à son tour mais Daiki éloigna le téléphone de lui, le menaçant du regard.
"Il parle de qui là ?"
Taïga soupira et se mit dans le fond du canapé.
"Comment ça il parle de qui ?"
"Là, son message ! Il marque " S'il ne se bouge pas, je prendrais sa place, Kagami. " C'est qui IL ?" Grogna-t-il.
"C'est toi, imbécile. Tu crois qu'il n'a pas remarqué ta manière d'agir devant le magasin de sport ? Quand on est sorti, il m'a dit que tu étais jaloux. Qu'il ne voulait pas se mettre entre nous s'il y avait un truc. Il m'a demandé si on avait une relation, je lui ai répondu que je n'en savais rien, que toi et moi c'était spécial."
Daiki garda le silence, semblant hésiter entre se calmer ou péter un plomb. Pour sa part, il préféra garder le silence en attendant la sentence. S'il sortait un mot de plus, il était persuadé que la bombe lui exploserait en plein visage. Daiki était jaloux et il en prenait conscience de minute en minute, mais ça lui plaisait malgrè tout.
"Ça m'fait chier !"
Taïga s'approcha, attrapant sa nuque et l'attira à lui, collant son front contre le sien.
"Dai, il s'passera rien entre lui et moi."
"Il va tenter des trucs, je le connais."
"Peut-être, mais je n'y serais pas réceptif, donc c'est bon."
Daiki se recula pour le voir entièrement et il n'aimait pas ça.
"Et pourquoi pas ? Tu as bien accepté un rendez-vous avec lui, non ?"
"Je devais aller en ville pour me racheter un portable, il m'a proposé de sortir et j'ai dit que c'était ok. Et puis on n'était pas ensemble."
Le brun ne semblait pas convaincu et il n'y avait qu'une seule solution pour stopper le massacre. Il attrapa le téléphone des mains du brun et tapa rapidement un message qu'il envoya à Kise.
Moi - Sam. 23h42 :
Ce n'est pas lui problème, c'est moi.
Il n'a rien à voir là-dedans.
Je crois que c'est moi qui ai des vues sur lui, pas le contraire."
Il colla l'écran sous les yeux du brun et le laissa lire les quelques mots pour tenter de le rassurer. Avec ça, il éloignerait Kise sans mettre Daiki en porte à faux. L'objet vibra dans ses mains et il pria les dieux pour que la réponse de Kise soit positive mais en voyant le visage de son homme, il comprit que ce n'était pas le cas.
"Je vais le buter." Grogna Daiki.
Retournant le téléphone vers lui, il lut rapidement le retour qui effectivement avait de quoi mettre en rogne son homme.
Kise - Sam. 23h43:
Dans ce cas je ferais ce qu'il faut pour que ton attention soit tournée vers moi.
Bonne nuit Kagami.
Il ferma les yeux et soupira.
"Je te juste Taïga, j'vais me le faire ce mec."
"Écoutes, il ne sait pas pour nous deux, et tu veux garder ça pour nous pour le moment. Il ne peut pas savoir ce qui passe, ok ? Donc le seul truc que tu peux faire, c'est me faire confiance."
Les yeux de Daiki se tournèrent vers lui et se fermèrent un moment. Il le vit prendre une grande inspiration pour relâcher tout l'air de ses poumons.
"Ok. Mais je te jure que si tu ..."
"Stop." Le coupa-t-il.
"Laisse-moi ..."
"Non. J'ai dit stop, Daiki. Il ne se passera rien, et toi tu vas me faire confiance. Si ce n'est pas le cas, autant tout stopper maintenant."
Le brun grimaça et ouvrit de nouveau la bouche.
"Ce n'est pas toi le problème ... C'est lui."
Il attira de nouveau son homme vers lui pour l'embrasser, passant une main derrière sa nuque.
"C'est toi que j'veux, ok ?"
Il vit le brun se pincer les lèvres et finir par hocher la tête.
"Ok."
"Bien. Si on laissait Kise et mon téléphone tranquille, hein ?"
"Ouais, je pense que c'est une bonne idée."
Sur un dernier baiser, Taïga éteignit la télévision, laissa son téléphone sur la table basse et attrapa la main de son amant, le tirant jusqu'à sa chambre. C'était leur première soirée en couple et il comptait pas laisser Kise foutre le bordel entre eux.
A suivre...
