Merci beaucoup pour vos messages et vos avis.

Voici le chapitre de la semaine ! bonne lecture !


Chapitre 13 - Possession


Jeudi soir - Rue de Tokyo :

Taïga se promenait dans les rues avec Kuroko. Ils avaient terminé leur entrainement assez tôt et la chaleur les avaient amenés à se balader un peu avant de rentrer chez eux. Ils voulaient profiter de la chaleur saisonnière et des soirées prolongées. Si le soleil leur permettait de sortit plus tard, ils ne disaient pas non. Ils avaient fait un détour par le Maji burger pour que Kuroko puisse se prendre un milkshake à la vanille et son ami lui en avait même acheté un pour lui. Il en mangeait rarement ici, bien que ça ait été une habitude qu'il avait à L.A. Ici le temps et les températures ne se prêtait, selon lui, pas à boire ce genre de chose. Il enfourna la paille dans sa bouche aspira le liquide froid et sucré. Bien trop sucré finalement.

"Bon sang, comment tu fais pour boire ce truc à longueur de temps ? C'est horriblement sucré !"

"J'aime beaucoup leur Milkshake à la vanille."

"Sans blague ..."

Le mois de juillet avait été difficile pour lui mais il en voyait enfin le bout. Demain, on serait en août, et dans deux jours il aurait dix-sept ans, et comme les années précédentes, il le fêterait seul. Il en avait pris l'habitude et il de toute façon, peu de gens connaissait la date de sa naissance, et puis, il ne voyait pas vraiment le besoin de fêter ce genre de chose. Si ce n'était pas sur le terrain, il n'appréciait pas forcément être le centre d'intérêt donc finalement, ça lui allait plutôt bien. Il recevrait probablement un sms de son père pour la forme, et la journée serait similaire à celle d'hier, et probablement à celle d'après. Quoi qu'il arrive, ça ne pourrait pas être pire que le mois qu'il venait de passer.

Ça faisait un moment qu'il n'avait ni revu, ni entendu parler de Daiki, et ça lui manquait. Il n'osait même pas demander de ses nouvelles et la dernière phrase venant de lui ne cessait de passer en boucle dans sa tête. Il lui avait demandé de l'attendre, mais Daiki était-il sur de sa décision ? Personne ne pouvait dire s'il changerait d'avis ou non. Il faisait quoi, lui, en attendant ? Il ruminait dans son coin comme un imbécile. Il ne savait rien de son quotidien, rien de ce qu'il faisait de ses journées. Il ne savait même pas qui il fréquentait et ... merde. Ça le faisait chier. Il ne pouvait même pas savoir s'il allait bien, et il était frustré. Frustré d'attendre sans avoir de date limite. Frustré de ne pas le voir. Frustré de tout. Il soupira et Kuroko tourna la tête vers lui.

"Qu'est-ce qu'il y'a ?"

"Rien, je réfléchis trop ..."

Son téléphone le sortit de ses pensées et il observa un moment son écran, surpris de voir le contact s'afficher.


Vendredi soir - Chez Daiki :

Les dernières semaines avaient été éprouvante. Il avait dû gérer à distance les soins de sa mère et le docteur avait été plus que positif sur le traitement. Il avait même pu la rejoindre à la clinique pour discuter avec elle. Lorsqu'il y avait mis les pieds la première fois, il avait été pris de doute. Il craignait de se confronter à elle. Est-ce qu'elle lui en voudrait de l'avoir envoyé ici ? Est-ce qu'elle le reconnaitrait ? Est-ce qu'elle serait shootée aux médocs ?

Une ribambelle de question l'avait accablé et il avait voulu s'enfuir, mais il avait tenu bon. C'était lui qui l'avait envoyée là après tout, et en plus de ça, il lui avait promis de venir la voir, peu importe les circonstances. Si le médecin avait donné son aval, alors ça irait.

Il était entré dans cet endroit aseptisé et gardé comme une forteresse. Il avait du montrer patte blanche pour pouvoir la rencontrer de nouveau. L'odeur des produit médicaux l'avait prit à la gorge, lui donnant presque la nausée, mais il avait tenu et avait passé l'accueil et le SAS de sécurité. C'est le spécialiste qui était venu le chercher, l'accompagnant jusque dans la salle de pause où sa mère l'attendait. Le professionnel lui avait raconté le processus de guérison plus en détail qu'au téléphone. Il lui avait expliquer quelle médicamentation on lui avait donné et les progrès qu'elle avait fait avec la psychologue qu'elle voyait chaque jours depuis le début de son admission.

"Docteur, est-ce que ... comment dire..."

"Oui ? "

"Je voudrais lui parler de quelque chose, mais ..."

"Vous avez peur de sa réaction ?" Tenta le médecin.

Il se souvenait parfaitement avoir posé cette question et il se souvint parfaitement de la réponse. Le spécialiste lui avait recommandé de faire ça dans la clinique en cas de débordement si le sujet était complexe, mais qu'au vue de l'avancement de la thérapie, aucun problème ne devrait se poser. Alors il était entré dans la salle, fébrile et peu sûre de lui, puis il avait croisé le regard de sa mère, et elle lui avait souri. Elle avait bonne mine, le teint clair mais lumineux. Elle avait le sourire aux lèvres et elle s'était même levée pour l'accueillir.

"Daiki, mon enfant..."

Il avait senti les larmes lui monter aux yeux et sa mère l'avait pris dans ses bras, lui montrant qu'elle était là.

"Je suis tellement désolé, Daiki..."

Il avait refermé ses bras autour de son corps et l'avait serré contre lui comme si elle pouvait lui échapper de nouveau.

"C'est moi qui suis désolé, je ne savais plus quoi faire ..."

Elle c'était reculée pour mieux le voir et avait pris son visage en coupe, plongeant un regard similaire au sien dans ses yeux perdus.

"Tu as fait ce qu'il fallait, ne regrette pas ton choix. Je n'aurais jamais pu faire cette démarche toute seule. Je m'en rends compte aujourd'hui. Je suis désolé de t'avoir fait vivre ce calvaire toutes ses années..."

Ils s'étaient assis et avaient parlé de tout et de rien. Elle avait prit de ses nouvelles concernant ses ami, ses cours, le basket. Ils avaient échangé comme jamais il ne l'avait fait et ça l'avait soulagée.

"Et les filles ? Tu as enfin rencontré quelqu'un ?"

Il n'avait pu retenir les rougeurs qui avaient pris place sur ses joues et sa mère avait ri de sa gêne. Elle l'avait taquiné et lui avait détourné le regard puis avait fini par grimacer. Il avait peur de lui dire. Peur de lui avouer la vérité, mais il se devait de le faire. Il voulait qu'elle soit la première au courant, peu importe les conséquences, après tout ça faisait partie de lui.

"Je suis désolé ..."

"Pourquoi tu t'excuse au juste ?"

"Parce que je vais te donner une raison de me détester."

Elle avait pris sa main dans la sienne, caressant le dos de son pouce.

"Daiki, tu es mon fils. Tu es brillant, gentil, aimant... Pourquoi voudrais-tu que je te déteste ?"

"C'est ... Je suis tombé ... amoureux."

"Eh bien, c'est une bonne nouvelle, non ?"

Il s'était mordu la lèvre, hésitant. Puis il avait craché le morceau.

"Même si c'est d'un mec ?"

Il se souvenait très bien de ne pas l'avoir regardée en face à ce moment-là. Il se souvenait aussi de la pression sur sa main, signe d'étonnement de la part de sa mère. Mais il se souvenait surtout de cette main qui ne l'avait pas lâchée. De cette voix qui avait mis du temps à ressortir mais qui avait fini par résonner.

"Est-ce ce garçon ? Ce Kagami ?"

Il avait tourné un regard surpris vers elle. Sa voix n'avait montré aucun signe de rejet et elle gardait fermement sa main dans la sienne. Les traits de son visage ne s'étaient pas déformés par la colère, le dégout ou autre sentiment qu'il avait pensé y voir.

"Je ... Comment tu sais ?"

Elle s'était mise à rire légèrement puis avait répondu, comme une évidence.

"Tu es mon fils, et puis tu passais beaucoup de temps chez lui avant que je sois ici."

Il avait baissé la tête et elle avait posé son autre main sur sa tête, caressant ses cheveux.

"Est-ce qu'il te rend heureux ?"

"Ouais ... mais j'ai tout foiré avec lui..."

Elle l'avait écoutée sans l'interrompre, il avait tout raconté, sans entrer dans les détails les plus intimes. Elle l'avait rassuré et lui avait dit que l'amour n'avait rien de simple, qu'on ne choisissait pas de qui on tombait amoureux, ni pourquoi de celle-ci et pas d'une autre. Que l'amour était un mystère à lui seul et que c'était une bataille perpétuelle. Qu'il fallait se battre chaque jour pour garder la flamme, pour séduire l'autre, pour le respecter, l'aimer convenablement. Elle lui avait dit qu'en amour, ce qui importait le plus c'était d'y croire soi-même, et d'avoir une confiance s'en faille en l'autre.

"Ça me fait peur..." Avait-il avoué.

"C'est normal, mais si ce garçon t'a quitté pour ton bien, c'est qu'il t'aime sincèrement."

Cet échange l'avait totalement bouleversé. Ils s'étaient revus plusieurs fois depuis et sa mère était toujours aussi bienveillante, comme si toutes ces années de dépression et de mal-être s'étaient envolées. Elle ne rentrerait pas tout de suite, mais c'était en très en bonne voie. Depuis, elle ne cessait de lui poser des questions sur Taïga. Réclamant des photos, lui demandant de lui décrire, lui demandant à chaque fois quand est-ce qu'il comptait le récupérer.

Sa mère avait été un nouveau souffle pour lui et il ne remercierait jamais assez les médecins pour ça. On lui avait rendu sa maman.


Samedi matin - Chez Taïga :

Il n'était pas du genre à rester longtemps au lit le matin, mais là, il aurait bien profité de quelques heures de sommeil en plus. Son téléphone venait d'annoncer un message et il était vraiment trop tôt pour recevoir un quelconque message, même aujourd'hui. Il attrapa son bien à tâtons, n'ayant même pas ouvert les yeux. Il avisa rapidement l'objet d'un œil et ouvrit le clapet qui l'éblouit un moment. Les yeux plissés, il lu rapidement le message.

Dad - Sam. 7h36 :

Bon anniversaire.

Un rire jaune sorti de sa bouche et il soupira. Il n'y avait que lui pour ne pas prendre en compte le décalage horaire et lui envoyer le message le plus formel possible. Sérieusement, même s'il prenait la peine de lui souhaiter, il pouvait au moins essayer de varianter son vocabulaire d'une année à l'autre. Il pouvait peut-être changer le 'bon' en 'joyeux'. Ou encore ajouter un adjectif, du genre 'Très bon anniversaire'. Sérieusement, il recevait un message par an de sa part à la même date et ils étaient tous identique, les uns à la suite des autres, il était même persuadé qu'il se contentait de faire un copier / coller.

Comme chaque année, il ne lui répondit même pas. Recevoir ce genre de message sans la moindre émotion et le moindre sentiment ne lui apportait rien, donc autant faire abstraction de ce genre de chose. Maintenant réveillé et contrarié, il se leva et fit un brin de ménage dans son appartement. Il fut interrompu par deux fois dans son activité matinale et ne fut pas surpris des deux émetteurs. Tatsuya et Alex lui avait envoyé un message et seulement là, un sourire étira ses lèvres.

La matinée passa rapidement et alors qu'il partait se changer pour aller taquiner le Playground, son téléphone sonna. Il répondit rapidement sans même voir le contact qui s'était affiché.

"Ouais ?"

"Bonjour Kagami. Comment vas-tu ?"

"Kuroko ? Ouais ça va et toi ?"

"Je vais bien je te remercie. Je voudrais que tu me réserve ta soirée de ce soir."

"Ce soir ? Euh ... Ouais, ok. Tu veux faire quoi ?"

"Tu verras bien. A ce soir, je passe te récupérer vers 18h30 donc soit prêt."

"Ok..."

"Oh, et fais un effort vestimentaire. A plus."

Sans aucune autre forme de cérémonie, son ombre lui raccrocha presque au nez et il dévisagea son téléphone. C'était quoi cette histoire ? Qu'est-ce qu'il avait son style vestimentaire ? Il était très bien comme il était.

Il soupira et enfila rapidement sa tenue de sport pour aller jouer.

C'est seulement en fin de journée qu'il rentra chez lui pour prendre une bonne douche. Il lui restait une bonne demi-heure avant que son ami arrive et il se tenait, totalement hébété, devant son dressing. Kuroko lui avait demandé de faire effort, mais à quel point ? Il n'allait tout de même pas se mettre en costard ? Il soupira et attrapa finalement un jean noir un peu plus près du corps qu'à l'accoutumée et enfila un tee-shirt de la même couleur avec des graffitis blancs imprimés dessus. Ça ferait l'affaire non ? Il retourna rapidement dans la salle de bain, et se mit un trait de parfum, laissant l'odeur flotter dans l'air. Il se regarda rapidement dans le miroir et fit ressortir son collier. Il soupira et se demanda quel plan Kuroko lui avait encore concocté. Il avait toujours des idées tordues par moment.

Il s'installa sur son canapé en attendant son ami et joua un peu à la console pour s'occuper. Jouer seul sans Daiki, c'était vraiment nul et sans intérêt. Il n'avait personne à charrier et bousculer. Le temps fila rapidement et la sonnette retentit. Il enfila habilement les baskets que Daiki lui avait offertes et enfila une veste noire pour la soirée. Il sortit et rejoignit son ami qui patientait en bas de son immeuble.

"Salut."

"Bonjour Kagami. Allons-y."

Il avait tenté de savoir le programme de la soirée mais Kuroko gardait le silence et le trainait de station de métro en station de métro. Il n'avait aucun repère sur les différents noms qui défilaient sous ses yeux au fil des arrêts. Il ne savait vraiment pas ou son ami comptait l'emmener. Il n'avait jamais été un grand fan des surprises.

C'est au bout d'une bonne demi-heure de trajet que son ombre descendit enfin de la rame et il le suivit sans poser de question. Il avait beau être curieux, Kuroko garderait le silence sur leur destination. Ils marchèrent un bon moment avant de s'arrêter devant un immense portail métallique. Taïga haussa un sourcil tandis que son ami appuyait sur l'interphone. Il lâcha un 'C'est moi' et le portail s'ouvrit automatiquement sans qu'une voix ne pose plus de question.

Il n'avait jamais mis les pieds chez Kuroko mais il s'avait pertinemment que ce n'était pas chez lui, alors où ? Ils longèrent une longue allée bordée de massif fleuris et bien taillés jusqu'à déboucher sur un manoir immense de style anglais.

"Bon sang, où est-ce que tu m'emmènes ?"

"Tu verras bien..."

Il soupira de nouveau et prit un air renfrogné, glissant les mains dans les poches de son pantalon. Il monta les quelques marches du perron et les portes en bois massif de l'entrée s'ouvrirent avant même que Kuroko frappe.

Un homme en costume assez âgé se présenta devant eux et les salua poliment, le mettant mal à l'aise. Ils étaient où bon sang ?

"Bonsoir Messieurs, vous êtes attendu dans le grand salon. Veuillez me suivre."

L'homme en costume de Pingouin se décala pour les laisser entrer dans la demeure et Taïga détailla rapidement le hall d'entrée qui faisait deux fois la taille de son salon. Le style était totalement anglais si bien qu'il avait l'impression d'être parti à l'étranger en quelque minute seulement. C'était totalement dépaysant. Les meubles étaient anciens et assez sombre. Le papier peint bordeaux bordait les murs avec leurs arabesques dessinée dessus. Un immense lustre un cristal habillait le plafond haut dont les moulures habillaient les contours. Il se racla la gorge et suivit le vielle homme qui les guidait déjà. Le majordome, car c'est ce qu'il était vraisemblablement s'arrêta devant une porte et lui jeta un coup d'œil.

"Monsieur, si vous voulez bien."

"Euh... merci ..."

Il jeta un coup d'œil à Kuroko qui d'un geste de la tête lui demanda d'ouvrir la porte. Il haussa un sourcil et s'exécuta, abaissant la poignée. Lorsque la porte s'ouvrit, des cris fusèrent, le faisant sursauter et écarquiller les yeux. Devant lui se trouvait tous ses amis. Il y'avait l'ensemble de la génération miracle, Momoi, ses coéquipiers, Riko et même son frère.

"Joyeux anniversaire Kagami !" S'écrièrent tous ensemble.

"C'est quoi ce délire ?"

Des rires emplirent la pièce sous son air totalement ahuris. Comment avaient-ils su pour son anniversaire ? Personne n'était au courant pourtant... Il se retourna pour faire face à Kuroko et l'interrogea du regard.

"Riko à toutes les informations sur les joueurs, y compris ta date de naissance. Nous avons voulu faire quelque chose et Aomine à insister aussi. Nous sommes chez Akashi qui a bien voulu nous prêter sa maison pour le fêter."

"Woh... c'est ..."

Il se mit soudainement à rougir et les regarda tous un par un, s'arrêtant un peu plus sur Daiki et les remercia sincèrement. Jamais on ne lui avait fait une surprise de la sorte et pour le coup, il ne s'y attendait vraiment pas. C'était totalement ... Il ne savait même pas comment exprimer ça. Il avait beau ne pas être un grand fan de ce genre de chose, là, il était touché. Touché que ses amis se soient réunis pour lui, pour célébrer son anniversaire. Ça lui jetait en pleine face combien les liens s'étaient créés entre eux, même avec les membres de la GM qu'il ne fréquentaient pas plus que ça pourtant, mais ils étaient tous présents. Son cœur se serra douloureusement. Pourquoi ça devait arriver maintenant ?

"Bon, c'est bien tout ça, mais on peut manger maintenant, non ? Demanda Murasakibara.

Tout le monde se mit un rire alors que son frère réprimandait son coéquipier.

"God ... Tu ne sais vraiment pas te tenir..." Gronda Tatsuya.


Daiki était impatient de voir arriver son homme. Il avait tout préparé avec l'aide de Momoi et Tetsu dans la matinée. Himuro était arrivé en début d'après-midi avec le géant de la GM pour préparer les différents amuses bouches et ils avaient dû empêcher Momoi de mettre les pieds dans la cuisine pour ne pas tout ruiner. Bien que leur relation soit un peu conflictuelle, le frère de Taïga n'avait pas cherché à relancer le débat et lui n'avait pas cherché à le provoquer non plus. C'était l'anniversaire du tigre et ils devaient faire en sorte qu'il passe une bonne soirée.

Il avait su la date d'anniversaire de Taïga totalement par hasard, il était tombé sur un calendrier affiché sur le frigidaire de son basketteur lorsqu'ils étaient ensemble et la date avait été entouré avec inscrit '17 ans'. Il avait précieusement gardé cette date en tête pour lui faire la surprise. Il avait contacté Tetsu qui avait eu la même idée et voilà comment tout c'était mis en place.

Les autres invités étaient arrivés aux alentours de 19 heures, laissant à Tetsu le temps de récupérer la star de la soirée et l'amener jusqu'à eux. Lorsque Kise était arrivé, l'ambiance avait été un peu tendu et il avait décidé de mettre les points sur I avant que Taïga n'arrive. Il voulait que le mannequin lâche l'affaire avec lui pour lui laisser le champ libre mais ça ne s'était pas vraiment passé comme prévu, et il se trouvait désormais chacun de leur côté, d'un bout à l'autre du grand salon.

Il le dévisagea en se souvenant de leurs échanges.

Flash-back

"Je peux te parler ?" Avait demandé Daiki.

Le blond avait acquiescé et ils s'étaient mis à l'écart.

"Que se passe-t-il ?"

"Je voulais te parler de Taïga."

"Oh ? Et donc ? Quel est le problème ?"

"C'est toi le problème, Kise. Ne te met pas entre nous, c'est tout ce que je te demande."

"Entre vous ? Quoi, vous sortez ensemble ?"

Il avait grimacé et un peu détourné le regard. Kise avait rit et l'avait toisé du regard.

"Sérieusement Aomine, Si vous n'êtes pas ensemble, j'ai autant de chance que toi de le séduire, et puis entre nous, tu n'es pas prêt pour assumer ce genre de relation et tu le sais aussi bien que moi. J'ai bien vu qu'il se passait un truc entre vous, mais je sais que j'ai ma chance aussi, et je compte bien la saisir."

"Ne me provoque pas, Kise."

"Je ne vais pas m'aplatir devant toi sans avoir tout tenté. Sois en sûre."

"Ne joue pas à ça."

"Tu n'as pas les couilles pour être avec lui, moi oui."

Ouais, leurs échanges n'avaient pas été fructueux du tout, mais au moins il avait su dire à ce satané blond qu'il était dans la partie. Il allait lui montrer qui avait le cœur de Taïga. Il avait bien plus d'avance sur lui, bien que l'autre ne le sache pas.

La sonnette avait retenti, les mettant en alerte pour la surprise, puis il était arrivé. Il avait été étonné de tous les voir et il avait lu dans son regard à quel point ça l'avait touché, cependant il avait vu aussi une forme de tristesse qu'il ne comprenait pas. Il faudrait qu'il se penche sur le sujet.


Taïga se remettait de ses émotions, saluant un à un les personnes présentes pour lui. On s'était moqué de sa réaction plus d'une fois et il en avait ri aussi. Ils l'avaient bien eu sur ces coups-là. Il avait serré Tatsuya dans ses bras en le traitant de faux frère mais au fond, il appréciait le geste. Kise avait réclamé la même attention mais il s'était contenté de poser une main sur son épaule pour le saluer. Ses coéquipiers lui avaient tout bonnement sauté dessus en râlant de leur avoir caché ça. Puis était venu le tour de Daiki. Il s'était approché de lui et lui avait souri de la manière la plus sincère possible. Il lui avait demandé comment il avait su, et le brun avait simplement répondu que c'était son rôle de savoir ce genre de chose et son cœur s'était emballé. Il avait eu du mal à lâcher son regard pour continuer ses salutations mais il avait poursuivi, le remerciant de l'attention.

Akashi avait vu les choses en grand et il avait même trouvé de l'alcool. La soirée ne faisait que commencer mais elle s'annonçait sympathique. La musique se mit à résonner dans la pièce, les festivités étaient lancées.

Des petits groupes se formèrent pour discuter, manger ou danser. Son frère lança une partie de Bière-Pong et certain d'entre-deux se prirent au jeu, pour sa part, il n'avait pas eu le choix de lancer la partie avec lui. Ils avaient enchainé les rounds et il avait dû boire plus d'un verre. S'il arrivait à battre son frère sur le terrain, ce n'était pas le cas pour ce jeu-là. Tatsuya avait plus d'expérience que lui apparemment. Il avait quitté un round pour ne pas être à plat dès le début de la soirée. Il avait un peu dansé avec Riko et Momoi et les filles s'étaient collé à lui, le prenant en sandwich sous le regard jaloux des garçons de son équipe. On lui avait de nouveau mit un verre entre les mains et il avait dansé pour se lâcher, certain les rejoignant par moment. Puis s'était finalement approché du buffet. Il avait piqué un amuse-bouche quand une présence à ses côtés avait attiré son attention.

"Tu passes une bonne soirée ?"

Il plongea son regard dans celui doré de Kise et hocha la tête, un peu éméché.

"Ouais, je ne m'y attendais pas..."

Le blond lui sourit et s'adossa au mur juste à côté de lui, lui lançant un regard charmeur.

"C'est que la surprise à fait son effet alors... C'est plaisant de te voir ça, plus enjoué qu'à la normal."

Il lâcha un petit rire et se mit à ses coté, observant son équipe danser n'importe comment au milieu de la pièce.

"Ouais, l'alcool aide, je crois."

"C'est fort probable ! En tout cas, tu es charmant ce soir. Ça te va bien ..."

Taïga se gratta la nuque et se mit à rougir.

"Ah... merci. Kuroko m'a dit de faire un effort, je comprends mieux maintenant..."

"Eh bien il a raison, tu es à tomber." Souffla Kise.


Daiki avait laisser son regard errer sur l'homme de la soirée. Il l'avait regardé se déhancher sur la musique, jouer à ce jeu stupide ou il avait enchainé les verres. Il ne l'avait pas lâché des yeux mais n'avait entamé aucun geste vers lui pour le moment. Il se contentait de le regarder, de le surveiller et plusieurs fois leurs regards s'étaient croisés, chaud et amoureux. Ni l'un, ni l'autre n'avait esquissé le moindre geste mais ils faisaient attention aux moindre de leur mouvement, sauf en ce moment.

"Tu m'écoutes ?" Demanda Momoi.

Daiki était dans un coin de la pièce à discuter avec Satsuki mais depuis que son regard était tombé sur Kise et Taïga à l'autre bout du salon en train de flirter, son cerveau avait totalement déconnecté. Il les surveillait sans aucune discrétion et de toute façon il ne cherchait pas à l'être. Kise était en train de jouer de son charme sur Taïga et se dernier, avec l'alcool qu'il l'avait vu ingurgité, ne s'en rendait même pas compte. Subtilement, Kise se rapprochait de lui, le frôlait parfois, l'air de rien et ça le foutait en rogne. Il fronça durement les sourcils et serra les poings en voyant le blond remettre une mèche de cheveux en place sur le visage de Taïga

"J'vais le buter ..." Grogna t'il.

"Mais de quoi tu parles ?"

Momoi se retourna, cherchant du regard la cause de son agacement mais ne vit rien d'alarmant. Soudain son sang se mit à bouillir lorsqu'il vit Kise attraper lentement le col de Taïga et le tirer à lui. Il traversa le salon à toute allure en bousculant certaine personne. Il empoigna vivement le col de Kise et le plaqua contre le mur le plus proche, violemment.

"Ne t'avise même pas de faire ça, putain !" Gueula t'il.

Le silence venait de se faire dans la salle et tous les regards était maintenant rivé sur lui et Kise, se demandant ce qui pouvait bien se passer pour qu'il explose de la sorte. Tout le monde sauf Tetsuya et Himuro qui se doutait probablement de la cause. Il plongea un regard menaçant dans celui doré qui était étonné du geste.

"Je t'interdit de poser tes salles pattes sur lui, j'espère que tu m'as bien compris !" Continua Daiki.

"Dai ?" Appela doucement Taïga.

Une main venait de se poser sur son épaule pour le calmer et il savait très bien à qui elle appartenait, mais pour le moment, il devait s'occuper de Kise. Il empoigna un peu plus fermement le col de la chemise qu'il avait entre les mains et rapprocha son visage de celui du blond.

"Tu voulais voir si j'avais des couilles, et bien regarde bien !"

Il le lâcha soudainement et se tourna vers Taïga, il crocheta sa nuque et posa brutalement ses lèvres sur les siennes.

Il sentit son homme se crisper contre lui, surement sous l'étonnement mais il ne se laissa pas démonter pour autant. Il passa sa langue sur la lèvre inférieure de Taïga et la bouche s'ouvrit, lui permettant d'approfondir le baiser. Bon dieu que ses lèvres lui avaient manqué. Il plaqua doucement le corps musclé contre le mur, l'épousant du sien. Il sentit les mains de l'autre attraper ses hanches, les doigts agripper son bassin pour le rapprocher encore plus. Taïga gémit contre sa bouche lorsqu'il empoigna une touffe de cheveux, marquant son territoire et sa langue joua contre la sienne, le faisant vibrer.

L'échange était brutal, passionné. Ils rattrapaient dans ce baiser tout le temps perdu, toutes ces caresses oubliées et tant rêvées. Un raclement de gorge leur fit reprendre conscience de leur environnement et Daiki se sépara à regret de sa bouche, plongeant un regard sur de lui dans celui rubis de l'autre. Taïga avait les joues rougies et le souffle haletant. Il devait certainement lui renvoyer la même image.

"Hm, ça devient gênant les gars ..." Déclara Hyûga.

Daiki se tourna vers l'ensemble de ses amis et leva un doigt, les pointant presque un par un, menaçant.

"Que ce soit bien clair pour tout le monde, Taïga est à moi, et je suis à lui."

Il se tourna vers Kise qui se mit à rire.

"Eh bien... Qui aurait cru qu'il fallait en arrivait là pour que tu te bouges." Lança le blond.

"Toi..." Grogna Daiki.

Kise leva les mains devant lui en signe d'apaisement.

"Ça va, j'ai compris, chasse gardée."

Daiki fronça les sourcils et Tetsuya soupira.

"Bon sang, il fallait que ça arrive maintenant..."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" Demande Daiki.

"Kagami, je pense qu'il est temps que tu leurs dises ..."

"Nous dire quoi ?" Demanda Riko.

Taïga se sentit soudain mal à l'aise, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Les regards étaient braqués sur lui et il se passa une main dans les cheveux. Daiki le regarda, soudainement fébrile.

"Je... je retourne à L.A." Lâcha Taïga.


A suivre ...