Chapitre 14 - Adaptation
Samedi Soir- Chez Akashi :
Taïga ne se sentait pas de leur dire, mais c'était le moment idéal pour le faire. Tous les regards étaient tournés vers lui, surtout le sien. Daiki le regardait, attendant la sentence qui allait sortir de sa bouche. Il redoutait ce moment mais il ne pouvait plus faire marche arrière. Il avait pris sa décision et il ne reviendrait pas en arrière, il lâcha la bombe.
"Je... je retourne à L.A."
Un silence pesant prit place dans la pièce et Hyûga tenta de détendre l'atmosphère.
"Tu veux dire que tu passes tes vacances d'été là-bas ?"
Taïga se pinça les lèvres et Daiki recula d'un pas, l'observant sans un mot, cherchant à y voir une blague, ou à trouver une explication plausible. Il lui lança un regard désolé et tenta de s'expliquer.
"Non, je repars à L.A pour un stage de basket..."
Il vit rapidement le regard de l'homme qu'il aimait juste devant lui s'assombrir d'un coup.
"C'est une blague ?" Demanda le brun.
"Attend, tu veux dire que tu pars définitivement ? Tu quittes le Japon ?" S'étonna Hyûga.
Il baissa la tête, cherchant ses mots pour tenter de leurs expliquer la situation. Il avait reçu ce coup de téléphone il y a deux jours de ça, alors qu'il était avec Kuroko en ville. Alex l'avait contactée pour lui annoncer qu'elle avait montré ses matchs de la Winter Cup à un recruteur aux States et qu'il était intéressé pour le voir jouer pendant un stage de recrutement pour la NBA. Il avait cru à une blague sur le coup, mais Alex lui avait envoyé l'ensemble des documents pour s'y inscrire avec la lettre de recommandation de l'homme en question. Il était resté totalement sur le cul et il avait dû expliquer son comportement à Kuroko.
Ce dernier l'avait écouté un bon moment, comprenant les doutes qui le tiraillait, mais une proposition comme celle-là ne pouvait pas se refuser. C'était une occasion en or pour pouvoir un jour réaliser son rêve de rejoindre les rangs de la NBA.
"C'est un stage pour le moment, rien ne dit que..."
"Putain, j'y crois pas !" Cria Daiki. " Tu... putain tu ne peux pas. Je ne l'accepterais pas ! Tu fais chier Taïga !"
Son brun détourna le regard et quitta la pièce précipitamment, hors de lui et perdu.
"Dai ! Merde, attend !"
Taïga ne pouvait pas le laisser partir comme ça. Pas sans s'expliquer, pas maintenant que le brun venait de lui montrer tout son amour et toute sa détermination. Il courut après lui sans se soucier un instant de ses amis qui attendait des explications. Sa priorité c'était lui, c'était Dai, les autres pouvaient bien attendre un peu.
Tetsuya soupira en voyant les deux hommes quitter la pièce. Il n'aurait jamais pensé que Aomine ferait sa déclaration ce soir, et encore moins dans de telles conditions mais Kise l'avait poussé à bout et il avait craqué. Il venait d'embrasser sa lumière devant tous leurs amis, montrant à qui le voulait qu'il aimait le joueur de Seirin et qu'il n'était qu'à lui. Il avait clairement annoncé la couleur à ceux qui oserait se mettre entre eux.
Pourquoi avait-il fallu que la nouvelle arrive maintenant, quelques jours seulement avant leur retrouvaille ? Ces deux-là n'étaient vraiment pas gâtés. Tout semblait vouloir les séparer et il devait avouer que là, il ne voyait pas vraiment comment il pourrait s'en sortir. Ils en avaient beaucoup discuté avec Kagami le soir de la proposition. Ce dernier avait clairement hésité à cause d'Aomine. Il ne voulait pas le laisser derrière lui, mais passer à côtés de son rêve qui semblait si proche était tout aussi dure. Le choix était complexe et en aucun cas il n'aurait voulu être à sa place. Prendre une telle décision n'était pas chose aisée.
"Heu... Aomine vient bien d'embrasser Kagami, je n'ai pas rêvé ?" Demanda Momoi.
"Et Kagami à bien répondu au baiser ?" Demanda à son tour Riko.
Tetsuya soupira de nouveau et se tourna vers elles.
"Oui, vous avez bien vu."
"Mais alors ... Ils sont ensemble ?" S'écrièrent-elles ensemble, des cœurs dans les yeux.
"Ce n'est pas vrai, comment j'ai pu passer à côté de ça ? Je pensais que c'était Kise qui était intéressé par lui. Je n'aurais jamais pensé que ... Oh la la !" Continua Momoi.
Les deux filles étaient totalement sous le choc de la nouvelle, réalisant peu à peu ce qui venait de se passer sous leurs yeux. Cependant leurs joues rouges montraient toutes les images perverses qui pouvaient les traverser.
"Cela n'a rien d'étonnant. Les astres l'avaient clairement indiqué. Aujourd'hui les lions devaient recevoir une réponse longuement attendue, et les vierges redoubleraient de courage. Il suffisait de lire l'horoscope..." Déclara Midorima en replaçant ses lunettes sur son nez.
"Ouais enfin, ton horoscope n'avait pas prévu le départ de Kagami ..." Grommela Kise.
"Tu étais au courant Tetsu ?" Demanda Riko.
"Oui, j'étais là quand il a eu le coup de fil. C'est un choix difficile pour lui mais ... Une proposition comme ça, il ne peut pas passer à côté. C'est la chance de sa vie. C'est son rêve."
"Je n'arrive toujours pas à croire... Il va vraiment partir ?" Demanda Hyûga.
"J'ai bien peur que oui... Les matchs de la Winter Cup auront été les derniers qu'on aura fait à ses côtés..." Soupira Tetsu.
Un silence pesant prit place dans la pièce, chacun perdu dans ses pensées. Kagami avait marqué les esprits de chacun et personne ne se serait douté de se départ précipité.
"Il part quand ?" Demanda Riko.
"Dans une semaine."
Daiki n'en revenait pas. Comment Taïga avait-il pu lui faire ça ? Comment avait-il pu prendre une telle décision sans même lui en toucher deux mots ? Alors, oui, d'accord, officiellement ils n'étaient plus en couple et il ne lui devait rien, mais ce qui se passait entre eux aurait dû le pousser à le faire. Il n'était pas un simple ami, il était plus que ça. Il l'avait mis de côté sans même penser à lui en parler et ça, ça faisait mal ! Il était en colère, contre lui et contre la terre entière. Lui qui avait travaillé si dur sur son acceptation, lui qui venait de se dévoiler sans pudeur, de se mettre totalement à nu devant leurs amis les plus proches, voilà ce qu'il recevait comme récompense.
"Dai ! Attends-moi !"
La voix de Taïga retentis dans le jardin, le faisant stopper sa course. Cette voix qui allait disparaitre prochainement et qu'il n'aurait probablement plus la chance d'entendre. Ce timbre de voix qu'il aimait tant et qui aujourd'hui lui semblait si irréel. Il se retourna prêt à en découdre avec l'homme qu'il aimait. Il avait de lui en mettre une pour lui avoir caché une chose pareille. Il était hors de lui, déçu, en colère et totalement démuni face à la nouvelle.
Il se retourna violemment, si bien que Taïga faillit le percuter. Il l'attrapa par le col de sa veste et lui hurla dessus, le secouant sans ménagement, les larmes emplissant ses yeux.
"Comment tu peux lâcher un truc pareil comme ça ?! Tu n'as pas l'droit de te barrer comme un voleur ! Tu n'es qu'un putain de lâche !"
"Daiki ..."
"Comment tu peux m'laisser derrière toi comme ça ?! Comment tu as pu faire ça ?!"
Taïga posa ses mains sur ses poignets pour tenter de le calmer mais il redoubla de vivacité, le secouant encore plus fort.
"Tu me laisse tout seul ! Tu t'enfuis à l'autre bout d'la planète sans même un regard en arrière !"
La poigne sur ses avant-bras se fit plus forte et le regard de Taïga changea, une tempête faisait rage dans les yeux rubis.
"Mais qu'est-ce que tu crois ? Que c'était facile pour moi de prendre cette décision ?!" Cria tout autant Taïga.
"J'm'en fou !"
"Tu crois que je me sens à l'aise dans mes baskets ?! Que c'est facile de repartir ?"
"Bah ouais apparemment !" Gueula-t-il en le lâchant.
"Tu te trompes Daiki ! Tu ne sais même pas à quel point le choix a été difficile à faire !"
Il s'éloigna de quelques pas, rejetant les mains qui le tenait et se mit accroupis, baissant la tête entre ses jambes, les mains sur la tête. Il se sentait trahis et désemparé. Il n'avait jamais envisagé une telle chose. Jamais il n'aurait pensé qu'il puisse repartir aux States. Ça ne lui avait même pas traversé l'esprit.
Il entendit les pas de Taïga s'approcher jusqu'à voir ses pieds juste en face de lui. Son homme s'accroupit devant lui et posa son front contre le haut de son crâne.
"Daiki, je t'en supplie, ne m'en veux pas ..."
"Comment tu veux que je fasse une chose pareille... Tu me quitte encore une fois."
"Dai, je ... Putain j'ai toujours rêvé de ça, je ne peux pas passer à côté de cette proposition. Je le regretterais tout ma vie."
Il releva le regard, plongeant ses yeux larmoyants dans ceux peinés de celui qu'il aimait.
"Et moi ? Tu me regretteras, moi ?"
Une main se posa sur sa joue, chaude et grande.
"Évidement que je vais te regretter. Qu'est-ce que tu crois ? Je t'aime putain ..."
"Pas suffisamment apparemment..."
Daiki se releva, et Taïga en fit de même. Il détourna le regard, il ne voulait plus croiser celui de l'autre. Il n'en avait plus la force. C'était bien trop dur.
"Ce n'est qu'un stage. Si ça se trouve ..."
"Arrête Taïga. Ne me fais pas espérer. Tu es un excellent joueur et j'suis persuadé que tu feras tes preuves là-bas, comme tu les as faites ici, même si ça me brule la gueule de le dire. "
"On n'en sait rien. On parle de la NBA, c'est un tout autre niveau là-bas..."
Daiki soupira et se passa les mains sur le visage.
"Bon sang, après tous les efforts que j'ai faits... Comment l'destin peut m'en vouloir à ce point ?"
Taïga s'approcha de lui mais il recula, comme si le moindre contact allait le bruler.
"C'est trop dur Tai..."
Taïga était totalement désemparé. Voir le brun si blessé et en colère était encore pire que la dernière fois, parce que cette fois il avait pris une décision par pur égoïsme. C'était lui qui avait choisi de partir, de le laisser et plus il restait en face de lui, plus il regrettait sa décision. Comment faire un choix entre son rêve et cet homme qui avait bouleversé son quotidien. Il avait des sentiments pour lui. Des sentiments qui avait grandi bien trop vite et qui étaient devenu bien trop fort. Il savait pertinemment qu'il serait prêt à tout lâcher pour lui s'il lui demandait. Il avait beau savoir que c'était la colère et non la raison qui parlait, il ne pouvait pas faire abstraction des mots sortant de sa bouche.
"Je suis désolé Daiki. Je sais que tu m'as demandé de t'attendre, et si cette proposition n'était pas arrivée, je l'aurais certainement fait des mois ou des années... Mais là ... Comment voulais-tu que je fasse autrement ? Comment voulais-tu que je sache que tu prendrais les devants aussi rapidement ?"
"Ouais, si j'avais su, j'aurais fermé ma gueule !"
"Ne dis pas ça bordel ! Ce que tu as fait là... C'est la plus belle déclaration que tu aurais pu me faire ! Tu ne sais même pas à quel point tu m'as rendu heureux !"
"Et a quoi ça sert si on ne peut pas être ensemble !" Cria Daiki.
Taïga l'attrapa par le bras et le tira contre lui, l'enveloppant de ses bras. Il le serra fort, tellement fort que Daiki ne pouvait plus bouger ou s'enfuir. Il glissa son visage dans son cou, respirant son odeur à plein poumon. Cette odeur si enivrante et rassurante. Il avait peur de partir, peur de le perdre à tout jamais.
"Viens avec moi."
Il sentit le brun se tendre contre son corps et il réitéra sa demande encore une fois.
"Viens avec moi à L.A. Je suis sûre que toi aussi tu pourras te faire remarquer avec ton basket."
"Arrête de dire des conneries plus grosses que toi."
"Je ne plaisante pas. On se trouve un appart, on vit ensemble, et on avise."
Daiki bougea un peu contre lui pour lui faire lâcher prise et il desserra un peu ses bras, juste pour lui laisser un peu d'espace. Il croisa le regard saphir et posa son front contre celui de l'autre, gardant un contact visuel pour lui transmettre tous ses sentiments. Il voulait qu'il comprenne qu'il l'aimait, qu'il ne voulait pas le laisser derrière. Il envisageait bien d'autre chose avec lui, un avenir à deux. Ça ne pouvait pas se finir juste comme ça.
"Taïga, je ne peux pas faire ça. Ma vie, elle est ici..."
"Suis-moi là-bas..."
Il sentit le souffle de Daiki contre sa bouche, ce soupire s'échappant de ses lèvres.
"Je ne peux pas. Il .. Y'a plein de chose qui se sont passé ses derniers temps. Putain, j'ai tellement de chose à te raconter. Tellement de chose que je voudrais faire avec toi..."
"C'est encore possible, Daiki. Il y a des solutions. Il y a toujours des solutions."
"Qui est-ce que tu essayes de convaincre au juste ? Toi, ou moi ?"
"Nous deux."
"T'es idiot.
Il rit légèrement contre ses lèvres, frôlant son nez du sien.
"Je sais, mais je ne peux pas renier ce qu'il y a entre nous. C'est bien trop fort."
"C'est foutu et tu le sais très bien..."
"Je ne laisserais pas tomber. Même si je dois trimer comme un malade pour faire des aller-retours pour venir te voir."
Il sentit les mains de Daiki s'accrocher aux pans de sa veste et glisser à son tour son visage au creux de son cou.
"J'ai tellement envie de te croire..."
"Alors fais-le. Aie confiance en moi."
Il était fébrile contre lui. Il avait envie de croire en toute ses belles paroles mais des kilomètres allaient les séparer. Serait-ce seulement envisageable de tenir une relation à distance ? Ce n'était définitivement pas pour lui. Même si Taïga trouvait un boulot, entre les entrainements et les cours, il n'aurait jamais assez d'argents pour venir le voir régulièrement, et s'était pareil de son côté. Les heures n'étaient même pas les mêmes entre ici et là-bas. C'était juste impossible !
Avoir confiance en lui ? Il avait toute sa confiance, mais là, ce n'était définitivement pas une histoire de confiance, c'était de leur avenir qu'il parlait. Sa vie était ici, aux côtés de sa mère encore hospitalisée, pas à l'autre bout du monde sans même savoir si un avenir l'attendait là-bas. Il ne serait pas la petite femme au foyer attendant que son mari rentre. Il n'était pas comme ça, il ne savait même pas ce qu'il voulait faire de sa vie et il ne parlait même pas la langue de ce pays où il voulait l'entrainer. Comment imaginer tout ça dans de telle circonstance ?
"Pourquoi tout se ligue contre nous ?" Chuchota-t-il.
"J'en sais rien, mais je l'emmerde le destin. Il m'a suffisamment fait chier pour que je ne m'accroche pas aux choses qui me sont chères, et sincèrement, je n'ai pas envie de faire un choix entre toi et le basket."
"Je ne te le demanderais pas, même si j'en ai envie."
Il sentit Taïga se reculer un peu et capturer son visage entre ses mains, le prenant en coupe et déposer un baiser sur ses lèvres. Chaste, mais comme pour sceller une promesse.
"Ne me laisse pas tomber maintenant, parce que moi, je ne compte pas le faire. Je ferais tout mon possible pour être avec toi."
"C'est compliqué..."
"Pas quand on s'aime. Pas quand on le veut vraiment."
"Ce n'est pas toi qui disait que l'amour ne faisait pas tout ?"
"Si, mais j'ai envie d'y croire. Je veux croire qu'on a le droit au bonheur Dai..."
Daiki lui mit un léger coup de tête en grognant.
"Je ne suis pas une nana que tu dois rassurer !"
"A bon ?"
"Tss..."
Taïga souri devant lui, lui donnant des papillons dans le ventre. Il aimait tellement ce sourire, ces traits qui montrait toutes les émotions qu'il avait pour lui. Il avait envie de pleurer, de l'enfermer quelque part pour le garder à ses côtés.
"Tu pars quand ?" Demanda-t-il.
Taïga s'humecta les lèvres et lança le compte à rebours.
"Samedi prochain... Mon vol est vers dix heures..."
"Une semaine ... Une seule putain de semaine..."
"Daiki... Je sais que c'est dur, mais putain, laisse-nous une chance."
"Ce sera encore plus dur de te laisser partir."
"J'en ai conscience... mais je ne veux perdre aucune seconde à tes cotés. Pas une seule."
Daiki ferma les yeux douloureusement. Ça allait être compliqué de ne pas penser à son départ, mais Taïga avait raison. Il devait profiter du temps qu'il leur restait. Il ne pouvait pas abandonner maintenant. Il devait se remettre de tout ça, être son pilier pour une fois. Une semaine ça allait être court, bien trop court pour profiter pleinement, mais s'il ne le faisait pas, il le regretterait toute sa vie. Il en était persuadé. Il voulait lui aussi passer le plus de temps possible à ses côtés. Il ne pouvait pas se montrer égoïste et lui demander de tout abandonner pour lui. Il savait aussi qu'il lui avait demandé de le suivre pour lui offrir une porte de sortie, mais Taïga ne savait pas encore ce qu'il avait fait avec sa mère.
Il n'avait pas eu le temps de lui raconter tout ça, pas encore. Il voulait tellement tout partager avec lui, lui dire que ça mère allait mieux, qu'elle avait était hospitalisé et que tout allait pour le mieux de se coté là.
"A quoi tu penses ?"
Daiki replongea son regard dans le sien, sortant de ses pensées.
"On en parlera plus tard, mais t'as raison... On doit profiter de nous jusqu'à la fin..."
Taïga pénétra de nouveau dans la pièce tenant fermement la main de Daiki dans la sienne. Le silence se fit dès leurs entrées mais en voyant leurs mains liées, tout le monde se détendit. Tetsuya s'avança un peu vers eux et leur souri.
"Eh bien, on dirait que vous avez réglé vos problèmes."
"Ouais, ça va être compliqué mais... ça va..."
Tout le monde les observait et Daiki prit la mouche en quelques secondes. Il se positionna devant lui comme pour le protéger, en position de défense.
"Quoi ? Vous avez un problème ?!"
Momoi pouffa, bien vite rejoins par Riko et quelques autres personnes.
"Bien sûr que non, pauvre idiot ! Même si je t'en veux pour ne rien m'avoir dit ! Sérieusement, depuis quand est-ce que tu sors avec lui ?" Demanda-t-elle.
Daiki se mit à rougir un peu et Taïga rit dans son dos, se mettant à ses côtés, un bras autour de ses hanches.
"On est sorti ensemble il y a un petit moment, puis on a eu... comment dire, un moment de pause." Expliqua Taïga.
"Quoi ? Attend, vous être déjà sortit ensemble ?" Demanda Kise.
Daiki réagit au quart de tour et le menaça du regard, l'amusant fortement.
"Ouais, quand tu essayais de le foutre dans ton plumard !"
Kise était gêné et il décida d'intervenir avant de relancer les hostilités.
"Dai ne voulait pas vous en parler à ce moment-là, mais il a changé d'avis apparemment."
"Ouais, bah, je comprends mieux maintenant pourquoi mes avances ne fonctionnaient pas." Grommela le blond.
"Eh bien, il faut croire que nous allons de surprise en surprise ce soir..." Déclara Akashi.
En effet la soirée avait été coupé par des annonces plus que surprenante pour les invités. Il dû expliquer un bon moment la prise de contact d'Alex et le stage qu'il allait suivre. Tout le monde lui posait des questions et il fit de son mieux pour leur répondre. Ses amis était déçu d'apprendre son départ précipité mais il leur promit de revenir dès qu'il le pourrait, leurs expliquant qu'il avait beaucoup plus d'attache ici que là-bas. Qu'il avait créé des liens avec eux et qu'il ne pouvait pas les laisser derrière lui comme ça. Que ce n'était pas un au revoir, juste un voyage à durée indéterminée.
Personne n'osa lancer le débat sur le futur de leur couple et il les en remercia. Ses coéquipiers le remercièrent pour tous les moments qu'ils avaient partagé sur le terrain, pour la victoire qu'il leur avait offerte avec Kuroko. Il hocha la tête et observa le profil de son amant. Il se pencha à son oreille et y chuchota quelques mots.
"Et si on allait boire un verre pour se détendre un peu ?"
Daiki hocha la tête et le tira jusqu'au buffet où il attrapa deux bières. Le regard marine plongea de nouveau dans le sien et il ouvrit a bouche.
"Je ne t'ai même pas félicité..."
"Ne t'en fait pas pour ça ... Je sais que ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour nous."
"Non, c'est vrai, mais tu le mérite."
Taïga lui sourit et se retint de l'embrasser, il savait que ce n'était pas bien vu d'être tactile au Japon.
"Tu me surprendras toujours Dai..."
Il vit le regard surprit de son amant se poser sur lui et il s'expliqua.
"Je sais que je t'ai blessé en t'annonçant ça, et malgré tout, tu me félicite..."
"Tu sais ce que j'ressens pour toi, idiot. Évidement que j'suis content de ta réussite, même si je préférerais que ce ne soit pas à l'autre bout du monde."
"Je t'aime."
Il vit les joues de Daiki s'empourprer et il ne put empêcher un léger rire de quitter ses lèvres. Il aimait tellement avoir cet effet sur lui. Il attrapa sa main libre et la porta à sa bouche pour y déposer ses lèvres, embrassant la peau douce.
"Je t'aime aussi, idiot. Chuchota Daiki.
La soirée avait repris de plus belle, encore plus enjouée qu'avant. Tout le monde avait besoin de digérer la pilule du départ annoncé de Taïga et tout le monde s'était mis à boire un peu plus, à se déhancher aux rythmes des basses que la musique sortait. Ses yeux était rivé sur celui qui faisait battre son cœur, au milieu de leur amis, dansant sans pudeur. Il regardait le moindre de ses gestes, comme les gardait en mémoire, pour n'en perdre aucune image. Il but une nouvelle gorgée de son verre alcoolisé dont il ne comptait même plus le nombre. Il avait fini par se laisser prendre par l'ambiance de la fête et avait fini lui aussi par boire un peu plus que de raison.
Il vit Himuro s'approcher de lui, verre en main et il haussa un sourcil.
"Salut, on n'a pas vraiment eu l'occasion de parler ce soir."
"En effet..."
Le brun se mit à ses côtés et observa tout comme lui Taïga qui voulait lui aussi oublier tous ses problèmes en se lâchant totalement.
"Je suis désolé."
Daiki tourna un visage étonné vers lui, ne comprenant pas la raison de ses excuses.
"Pour et toi et Tai... Je dois t'avouer que je n'en savais rien de cette histoire de stage. Je suis tout autant sur le cul que toi."
"Je pensais qu'il t'en avait parlé."
"Non, et ça me fou en rogne pour vous."
Un petit rire sortit de sa bouche et il toisa l'homme à ses côtés, cherchant l'ironie dans ses propos.
"Je croyais que tu ne pouvais pas me blairer..."
"Tu te trompes. Je n'ai rien contre toi. Je ne veux seulement pas que mon frère soit blessé plus qu'il ne l'a été par le passé."
"Je vois."
"Je suis content que tu es pu prendre tes responsabilités le concernant, mais j'en veux au destin de s'en mêler de nouveau."
Ouais, lui aussi il lui en voulait. Il avait dû être odieux dans une autre vie pour mériter ça. On lui offrait Taïga mais on lui prenait sa mère, et quand on lui rendait sa mère, on lui reprenait son mec. C'était fatiguant de se battre sans arrêt pour un bout de bonheur.
"Il veut continuer malgré son départ ..." Lâcha-t-il.
"Ça ne m'étonne pas de lui... Il t'aime sincèrement, et il fera tout pour te garder à ses côtés."
"Ça te parait possible à toi ? D'avoir une relation comme ça ?"
Himuro haussa les épaules et bu une nouvelle gorgée pour se laisser le temps de lui répondre.
"J'en sais rien. Ce que je sais par contre, c'est que Taïga n'est pas du genre à abandonner. Si vous le voulez tous les deux, peut-être que vous y arriverez, et si ce n'est pas maintenant, ce sera peut-être possible plus tard..."
"Ou dans une autre vie..."
Il sentit une main sur son épaule et tomba dans le seul œil visible du joueur de Yosen.
"Prend déjà soin de celle-ci avant de penser à la suivante. Bats-toi comme il le fait, je suis certain que ça en vaudra le coup. Tiens, prends mon numéro, je pense que tu pourras en avoir besoin."
Himuro le laissa après avoir taper son numéro dans son téléphone, rejoignant son coéquipier et il posa son verre, soupirant bruyamment. Prendre soin de sa vie, c'était facile à dire quand tout se mettait en travers de son chemin. Ce qu'il voulait, là, tout de suite, c'était de prendre son mec dans ses bras et profiter de lui avant qu'il ne lui échappe. Il se dirigea d'un pas assuré vers son homme et se glissa dans son dos, posant ses mains sur ses hanches. Il sentit son visage se tourner vers lui et posa ses mains sur les siennes lorsqu'il le reconnu. Il se déhancha en suivant les mouvements de Taïga, le gardant possessivement contre lui. Il voulait juste sentir son corps contre le sien. Profiter de la chaleur qui s'en dégageait.
Il ne dansait que rarement mais pour lui... Pour lui ça irait et les boissons qu'il avait bues le poussaient à agir de la sorte, à être totalement désinhibé. Alors ce soir il ferait abstraction de tout, sauf de cet homme entre ses bras.
Il n'aurait su dire combien de temps il avait dansé avec Daiki mais il en avait apprécié chaque seconde. Il avait laissé son homme un moment, le temps de reprendre ses esprits. Il savait que la pilule était dure à avaler mais ça ne changerait rien. Il avait décidé de partir, et Daiki avait accepter de profiter de leurs derniers jours à deux, et c'est tout ce qui comptait pour le moment.
La musique se coupa brutalement et le gâteau fit son apparition, orné de dix-sept bougies. Son homme se glissa dans son dos, posant sa tête sur son épaule alors que Riko portait le gâteau jusqu'à lui. Ses amis chantaient faux et il ne put s'empêcher d'en rire. Il observa tous ses amis et posa l'une de ses mains sur celle de Daiki entourant son ventre. Son cœur se serra et il ferma les yeux. Il fit le vœu de les revoir rapidement, de réussir son rêve et surtout, il se fit la promesse de ne pas lâcher cette main, quoiqu'il arrive.
Il rouvrit les yeux, laissant apparaitre quelques larmes prêtes à déborder et souffla ses bougies en priant que quelqu'un réponde à ses demandes. Tout le monde se mit à applaudir et il se retrouva rapidement à ouvrir ses cadeaux. Il reçut des chaussures de baskets et une tenue complète des Chicago Bulls de la part de la génération miracle, un album photo regroupant toute ses aventures avec son équipe de la part de Riko. Un ballon de basket et des vêtements de la part de son équipe. Un nouveau casque de la part de Kuroko.
Il les remercia mais une voix dans son oreille intervint en chuchotant.
"Je crois que t'as oublié le mien..." déclara Daiki en lui tendant une petite boite.
Il le regarda et le remercia du regard, lui souriant. Il attrapa au creux de sa main l'étui en velours noir et son cœur se mit à battre furieusement. Il l'ouvrit délicatement et tout le monde était en attente de découvrir le cadeau. Ses yeux s'écarquillèrent en découvrant un anneau en or blanc plat avec en son centre un saphir de la même couleur que les yeux de son homme.
Il le regarda en se mordant la lèvre et le brun détourna le regard, un peu gêné.
"C'est pas une demande en mariage, hein ..."
"Dommage, j'aurais surement accepté."
L'échange fit rire l'ensemble des convives et la soirée reprit alors que Taïga tira son homme dans un couloir. Il attrapa sa nuque et l'embrassa amoureusement, le plaquant gentiment contre le mur. Il se sépara de lui et lui montra sa main, un peu tremblante, agitant ses doigts nus sous ses yeux et il le fixa, amusé et amoureux. Le brun leva les yeux aux ciels et répondit à la demande muette. Daiki attrapa l'étui et s'empara de l'anneau, lui glissant à l'annuaire.
"Je croyais que ce n'était pas une demande en mariage..." S'amusa Taïga.
"Non, mais comme ça, tout le monde saura que tu m'appartiens, même à l'autre bout du globe."
A suivre...
