Merci pour vos retours.
shadows : Merci beaucoup pour tes compliments, ce chapitre et encore tout doux.
dawlly : Merci ! Qui sait, mon cerveau tordu peut faire pleins de chose, tu verras bien la suite =P
Chapitre 18 - ensemble
Jeudi matin - Chez Taïga :
Daiki papillonna des yeux, il avait chaud et la moiteur de son corps avait fini par le réveiller. Il ne fut pas surpris en tombant nez à nez avec un torse joliment dessiné et la sensation était plaisante. Se réveiller de la sorte était juste un bonheur à l'état pur et un sourire étira ses lèvres lorsque les images de la veille lui revinrent en mémoire.
Hier, ils avaient fait l'amour.
Ça pouvait paraitre totalement idiot de sourire seul alors que Taïga dormait encore à poing fermé mais il s'en fichait bien. Il sentait le mouvement de la respiration calme de son amant contre lui et ça le fit sourire encore plus. Il avait l'impression de flotter sur un nuage, le corps et l'esprit encore enveloppés dans les brumes du sommeil. Il se redressa un peu, sur un coude, observant le visage endormis de son homme, calme et serein. Il imprima dans sa mémoire chaque détail de son visage dans la pénombre de la chambre. Il dessina des courbes invisibles de sa main libre sur la peau nue, laissant la pulpe de ses doigts frôler la peau chaude.
Hier, ils avaient fait l'amour.
Il avait découvert quelque chose d'incroyable, des sensations hors du commun. Ça n'avait rien de comparable avec ce qu'il avait pu connaitre auparavant. Il avait toujours vécu ces moments intimes comme quelques choses de bien, de libérateur mais sans plus. Un acte machinal auquel le corps répondait mécaniquement.
Hier, ça avait été magique. Il n'avait même pas les mots pour décrire tout le panel d'émotion qui s'étaient emparé de lui, aussi bien corporel que mental.
Le plaisir avait été intense, mêlé à la peur de passer à l'acte, à la douleur de sa première fois, mais il ne regrettait rien. Son corps le lançait encore un peu, mais il était heureux de sentir cette sensation à la fois inconfortable et plaisante en lui, ça rendait la chose plus concrète, ça prouvait que ça avait existé. Son corps avait réagi de manière incontrôlé et naturel et il s'était laisser aller à ses envies, à son plaisir sans tenter de retenir quoique ce soit.
Quant aux émotions... Il ne savait même pas par où débuter.
L'angoisse ? La peur ? Non, finalement, Taïga avait su chasser tout ça d'un revers de la main. Son regard rougeâtre posé sur lui du début à la fin, sans ciller un instant, brûlant de désir et d'amour. Il l'avait enfermé dans une bulle d'intimité, de bonheur, de douceur, de tendresse et de plaisir. Jamais il n'aurait pensé vivre une chose pareille. Pour lui, ce genre d'histoire avait toujours était exagérée, idolâtrée mais pas réelle. Il avait du mal à réaliser que si, ce genre de chose existait vraiment. Il l'avait partagé avec Taïga. Il lui avait prouvé que l'amour avec un grand A existait bel et bien.
Était-ce l'amour, ces sentiments partagés qui rendaient le sexe aussi intense ? Etrangement, il en était persuadé. Il rit silencieusement et se retourna, attrapant au passage son téléphone pour connaitre l'heure. Il devait être tôt pour que son homme dorme encore.
Il avisa l'écran silencieusement - 6:06 - bien trop tôt pour son propre bien. Il retint un soupire en voyant un message non lu. Son cœur loupa un battement en le consultant. Il se mordit la lèvre et ferma les yeux, prenant pleinement conscience de son contenu. Il ne savait pas quelle émotion exprimer en cet instant. Peur ? Envie ? Bonheur ? Un peu de tout ça mélangé.
Il se leva discrètement, essayant de ne pas réveiller Taïga qui avait le sommeil léger et se rendit dans la cuisine, il avait besoin d'un café.
Taïga grogna dans un semi-réveil. Il se tourna et tendit la main pour retrouver sa source de chaleur mais aucune présence ne rencontra le bout de ses doigts. Il grogna une nouvelle fois de mécontentement et ouvrit un œil, constatant qu'effectivement, Daiki n'était pas à ses côtés. Il fonça les sourcils et se redressa dans le lit, laissant le drap glisser sur le bas de son corps. Il se passa une main dans les cheveux, ébouriffant sa tignasse cuivrée, cherchant un moment l'objet de ses pensées du regard, mais rien. Il tendit l'oreille mais aucun son ne lui parvint non plus. Il se leva, gardant seulement son caleçon, traversant le couloir pour arriver dans le salon. Il ressenti une boule d'angoisse. Est-ce que Daiki était parti après leur nuit ? Aucun bruit, aucune présence, rien à l'horizon, jusqu'à ce que son regard se porte le balcon.
La silhouette de son homme se dessina derrière les baies vitrées et un soupir de soulagement sortis de sa bouche sans qu'il ne puisse le retenir. Il n'aimait pas sentir que Daiki lui échappait mais il allait devoir s'y faire, et plus vite qu'il ne le pensait. Il ne lui restait que deux jours. Il pencha un peu la tête sur le côté, observant silencieusement le dos nu et musclé de son homme accoudé à la barrière, les muscles ressortant et roulant légèrement sous la peau caramel. Il ne portait que son bas de jogging, laissant entre apercevoir l'élastique de son boxer. Il était sexy comme ça, dans le soleil levant.
Taïga remarqua qu'il était au téléphone, ce qui le surpris au vu de l'heure bien matinal, il espérait que ce ne soit rien de grave. Ne voulant pas se mêler de ses affaires, il alla se servir un café, jetant des coups d'œil au balcon. Il devait réprimer sa curiosité grandissante et apprendre à lui faire pleinement confiance. Il but une gorgée et sursauta légèrement quand son regard croisa celui surpris de son homme. Il lui offrit un sourire amusé de sa propre réaction et Daiki lui répondit de la même manière, lui faisant signe qu'il arrivait. Il s'affaira à préparer rapidement un petit déjeuné en attendant que son homme finisse son coup de fil.
Rapidement, deux bras l'encerclèrent alors qu'il levait les bras pour attraper deux bols. Un sourire niais tira ses lèvres et il se tourna vers son homme après avoir posé son bien sur le plan de travail. Il glissa ses mains dans ses cheveux et déposa un baiser léger sur ses lèvres, alors que Daiki glissait ses doigts sur son dos nu tout en réclamant un autre baiser plus prononcé.
"Hey toi." Susurra t'il.
"Bonjour ..."
Daiki se colla contre son corps, roulant des hanches contre lui et un soupire de satisfaction lui échappa, faisant sourire le brun. Un sourire éclatant répondit à sa réaction et il posa son front sur son épaule, cachant ses rougeurs naissantes. Voir Daiki si entreprenant le rendait fou. C'était comme si tout son être n'attendait que ça, voir et découvrir la moindre de ses réactions. D'entendre sa voix, sentir la chaleur de sa peau, de ses baisers, de ses mains et de son regard sur lui. Il déposa un baiser au creux de son cou.
"J'ai de la chance d'avoir un homme sexy qui me prépare le petit déjeuné en boxer."
Taïga sourit contre sa peau, mordant l'épiderme pour la forme. Il se redressa lentement, frottant sa joue contre celle de l'autre jusqu'à ancrer son regard dans celui bleuté.
"C'est moi qui ai de la chance de te voir si câlin et entreprenant dès le matin."
Le brun déposa un léger baiser sur ses lèvres avant qu'il ne reprenne la parole.
"D'ailleurs comment se fait-il que mon homme ait fugué du lit si tôt ? Je pensais me réveiller à tes cotés."
Daiki se passa la langue sur les lèvres et détourna le regard. Il ne savait pas réellement comment aborder le sujet, il ne voulait pas blesser Taïga, mais le coup de fil qu'il venait d'avoir le poussait à lui dire la vérité, et tout compte fait, plus tôt serait le mieux. Il devait préparer son homme, bien qu'il ne sache pas comment le tigre réagirait à la nouvelle.
"Eh bien, j'ai eu un coup de fil et ... Comment dire ça ... Je ne pourrais pas rester avec toi vendredi soir."
Il reporta son regard vers son amant qui écarquilla un peu les yeux sous la sentence qui venait de tomber.
"Daiki ..."
"Je sais ce que tu vas me dire, mais je te jure que c'est important, sinon je serais resté avec toi, mais là, je dois absolument rentrer vendredi soir, et ... je ne serais certainement pas présent pour ton départ."
Il vit son homme se décomposer au fil de ses paroles et il se doutait bien que la nouvelle n'était pas un cadeau, bien au contraire. Déjà que le temps leur manquait, et lui, il lui disait clairement qu'il ne pourrait pas être présent à l'aéroport. Il posa rapidement ses mains sur les épaules de son homme lorsqu'il le vit reculer d'un pas. Il ne voulait pas se fâcher avec lui, pas maintenant, mais il devait lui dire. Il ne voulait pas fuir la discussion, et encore moins que Taïga lui en veuille.
"Je suis désolé, je n'ai pas le choix. Je dois absolument passer à la maison vendredi soir pour régler des trucs et ranger la maison, et je dois vraiment voir ma mère et son médecin samedi matin."
"Est ce qu'il y'a un problème avec ta mère ?" Chuchota Taïga.
"On peut dire ça comme ça, je ne suis pas sure, c'est pour ça que je dois y aller..."
Taïga souffla de contrariété et tourna la tête, fixant le vide. Il tenta de garder un contact physique avec lui, juste pour lui montrer qu'il était là, avec lui, qu'il ne fuyait pas.
"Je suppose qu'on n'y peut rien..." Lâcha-t-il d'une voix monocorde.
"Je suis désolé bébé, je te jure de me rattraper."
"Hm..."
Il essayait de fuir son regard et il n'aimait pas ça. Il le voyait bien faire comme à son habitude, d'essayer de se montrer détaché et compréhensif, mais il avait appris à lire en lui et désormais, Taïga ne pouvait plus cacher ses sentiments envers lui. Il savait déchiffrer les gestes, comprendre les intonations de sa voix, les éclats dans ses regards.
"Taïga, s'il te plait ... Je sais que ce n'est pas ce que tu voulais entendre, mais ne fais pas la tête, pas maintenant ..."
Il vit clairement son homme fermer les yeux, comme pour prendre du recul avec ses propres émotions. Il s'en voulait de lui faire vivre ça, mais là, il n'avait clairement pas d'autre solution, enfin si, mais il ne voulait pas choisir cette option. Il avait tellement de chose à gérer et le temps lui manquait clairement. Il devait faire en sorte de rebooster son amant, de lui offrir des moments à deux avant demain soir. Il voulait lui redonner le sourire, faire réapparaitre ses étoiles dans les yeux, cet air taquin qu'il aimai tant chez lui.
"Ok, prépare-toi ..."
Les yeux se rouvrirent pour laisser place à une sorte de curiosité.
"Qu'est-ce que tu racontes ?"
"Toi et moi, on va se faire un rencard. On n'a pas eu l'occasion d'en faire alors, prépare-toi, je t'emmène."
"Ne sois pas idiot, Dai..."
Il le força à se retourner et il le poussa vers la table, l'obligeant à s'assoir devant le petit déjeuné.
"On mange, on se prépare, et on sort. Je ne veux qu'on oublie nos derniers moments passés ici. C'est important pour toi comme pour moi, et je veux me rattraper."
"Tu n'es pas obligé de ..."
"Je le veux Taïga. Donc mange et on y va, on doit profiter à fond."
Il vit son homme soupirer mais le sourire en coin qu'il arborait ne le trompait pas. Bien qu'il lui en veuille de le laisser seul pour sa dernière nuit au Japon, il était malgré tout heureux qu'il prenne une telle alternative et il comptait bien en profiter.
Taïga venait d'être pris au dépourvu. Les questions se bousculaient dans sa tête mais il ne voulait pas être le mec intrusif, jaloux et réclamant des comptes à tout bout de champs. Daiki lui avait donné une raison, et même si cette dernière ne lui convenait pas, il ne pouvait pas se montrer capricieux. C'est lui qui partait, lui qui le laissait derrière lui. Il ne pouvait pas s'attendre à ce que son amant reste bien sagement à ses côtés en attentant son départ. Ce n'était pas lui, ce n'était pas dans son caractère. Il avait sa propre vie à coté, ses problèmes à régler et une maison à gérer. Il savait plus que bien ce que ça impliquait pour le vivre depuis un moment déjà, et Daiki n'en avait pas l'habitude, c'était nouveau pour lui, il devait prendre ses marques, de nouvelles habitudes de vies.
Non, il ne pouvait tout bonnement pas se montrer si capricieux. Il devait accepter cette fatalité, même si elle était dur à encaisser. Alors oui, il avait vu les choses autrement pour son départ. Oui, il aurait mille fois préféré rester enfermé dans son appartement avec son homme mais le destin en avait décidé autrement.
Il releva le regard vers le brun qui engloutissait son petit déjeuné, il avait l'air déterminé à l'embarquer en rendez-vous. Il devait prendre sur lui te ne pas gâcher ce genre d'instant, il devait chérir chaque moment et profiter de ce tempérament impulsif et irréfléchi de son homme. Il aurait tout le temps de le maudire le jour de son départ même s'il savait qu'il ne pourrait pas cacher sa frustration.
Ils étaient fin prêts à partir et Daiki vérifia qu'il avait bien son portefeuille en poche. Il enfila ses chaussures et pressa Taïga pour qu'il en fasse de même.
"Ça va, j'arrive." Grommela Taïga.
"Ne sois pas si impatient surtout, hein..."
"L'ironie ne te vas pas Dai..."
"Tirer la gueule ne te va pas non plus, bébé."
Taïga lui lança un regard noir et il ne put s'empêcher de rire. Il attrapa sa main à peine les lacets bouclés et ferma la porte de l'appartement à sa place. Il le tira à sa suite et l'embraqua dans une bouche métro la plus proche. Son homme le suivait sans rien dire et il chercha tout le long du trajet à le dérider un peu, le chatouillant, lui mettant des coups de coude gentiment. Il feinta même de tomber sur lui dans le métro pour le toucher sans que les regards curieux ne se portent sur eux.
Après une bonne demi-heure de trajet, il tira son homme par la manche pour le faire sortir des couloirs souterrains et prendre la bonne sortie. Ils débouchèrent en plein devant l'entrée d'un parc d'attraction et il tourna la tête pour voir la réaction de son homme. Ce dernier avisa le nom du parc et lui porta un regard amusé bien qu'il tentait de garder son air bougon sur le visage.
"Sérieusement ?"
"Je suis très sérieux, on ne rigole pas avec un rencard, d'autant plus lorsqu'il est important."
Taïga tenta de cacher un sourire mais il vit clairement que le roux était content de leur destination et il ne doutait une seule seconde du déroulement de leur journée. Il paya les entrées du parc malgré l'insistance de Taïga pour payer la sienne et il attrapa un plan du parc. Ils regardèrent rapidement les attractions disponibles et décidèrent de commencer par les plus populaires. Le parc venait d'ouvrir et la foule n'était pas encore présente. C'était le moment pour éviter les queues interminables et profiter pleinement de la matinée.
Son homme semblait apprécier tout comme lui les manèges à sensations fortes et il n'hésita pas une seconde à prendre sa main dans la sienne, entrelaçant leurs doigts ensemble. Il plongea son regard dans celui de son homme et le tira doucement vers leur premier manège. Il comptait bien changer les idées de son amant, le faire sourire et rire.
La première file d'attente fut rapidement passée et les attractions filèrent sans qu'ils ne voient passer la matinée. Taïga avait fini par se dérider un peu et profiter pleinement de leurs moments ensemble à son plus grand plaisir.
Il observa son homme descendre de cette attraction que venait de leur retourner l'estomac. Faire des loopings à la chaine n'était vraiment pas une bonne idée. Il vit son brun se pencher un peu en avant, les mains sur les genoux pour se stabiliser.
"Bébé, je crois que je vais vomir..."
Taïga soupira et posa une main sur le crâne de son homme qui se tenait le ventre en grimaçant. Il caressa gentiment le dos de l'autre pour tenter de le soulager. Daiki voulait toujours plus, comme un enfant qui voudrait ne manquer aucune occasion de faire tous les manèges du parc.
"Quelle idée de vouloir les enchainer comme ça aussi, idiot ..."
Le brun se redressa immédiatement et lui offrit un sourire éclatant, le prenant par surprise.
"Je plaisante, je voulais juste que tu me touche."
Taïga lui mit une claque derrière la tête pour s'être moqué de lui de la sorte et fit mine de partir, laissant le brun derrière. Il l'entendit rire et courir vers lui et il eut à peine le temps d'attraper ses jambes lorsqu'il sentit le brun lui sauter sur le dos, manquant de le faire tomber par la même occasion. Entendre son rire au creux de son oreille était tellement plaisant, le voir si excité de faire des attractions avec lui, de le voir si enjoué lui gonflait le cœur de joie et il sourit franchement, arrêtant de faire sa mauvaise tête. Il avait beau vouloir montrer à l'autre son mécontentement pour ce matin, il n'arrivait pas à retenir sa bonne humeur grandissante à ses côtés. Daiki le rendait juste heureux.
Daiki était comme ça, déclenchant des sautes d'humeurs en lui qu'il n'arrivait pas à contrôler et à vrai dire, il n'en avait aucune envie. C'était comme s'il était incapable de lui en vouloir malgré ses décisions ou son comportement parfois borderline. Il était une vraie tornade dans sa vie et sa présence allait lui manquer, ça il en était certain.
"Ah ! Je t'ai enfin fait sourire !" S'écria Daiki sur son dos.
"Tu es vraiment un gamin Dai !"
"Ouais, un gamin avec un putain de crush !"
"DAI !" Le réprimanda t'il en jetant des coups d'œil aux alentours.
Le brun rit de nouveau alors qu'il ne pouvait pas cacher ses rougeurs, tenant fermement les jambes du brun contre sa taille. Les regards curieux et étonnés les observaient étrangement mais le brun semblait s'en moquer éperdument et à vrai dire, lui aussi finalement. Il pouvait bien regarder, ils étaient heureux et personne ne pourrait lui retirer ce sentiment de bienêtre aujourd'hui. Surtout pas aujourd'hui.
"Quoi ? Je t'aime bébé."
"Tais-toi, idiot ..."
Les bras autours de son cou se resserrèrent et il sentit le visage du brun se coller au sien, la bouche contre son oreille.
"Je t'aime vraiment Taïga."
Il détourna le regard d'embarras et marmonna une réponse qui fit sourire son homme. Il le sentit remuer pour descendre et Daiki attrapa de nouveau sa main, le tirant une nouvelle fois vers un tierce manège. Décidément, son homme était fermement décider à l'occuper aujourd'hui.
Daiki se laissa tomber sur le banc après avoir déposé le plateau chargé de nourriture qu'il venait de récupérer sur la table. Il soupira de bien être en sentant le soulagement dans ses jambes à force de piétiner. Taïga attrapa une bouteille et l'ouvrit, ne le quittant pas des yeux, le sourire aux lèvres. Il lui tendit le bien et il en vida la moitié pour s'hydrater.
"Je suis lessivé."
"Normal, tu cours partout depuis trois heures, tu n'as même pas pensé à mon pauvre estomac qui criait famine !"
Il le regarda totalement outré avant d'indiquer la montagne de burger sur le plateau entre eux d'un signe de la main.
"Tu plaisantes ?! Regarde-moi ça, tu me ruines avec ton appétit démesuré." Scanda-t-il.
Taïga rit sous son regard médusé. Soudainement, le rouquin lui attrapa le poignet et déposa un baiser au creux de celui-ci pour se faire pardonner, le faisant rougir sous le geste.
"Je plaisante, tu prends soin de moi, merci..."
Daiki se sentis défaillir sous l'intonation et la sincérité de son homme. Il était rare qu'il exprime ainsi ses sentiments, mais quand il le faisait, son cœur loupait indéniablement un battement. Il sentait alors tout son corps s'échauffer et ses joues prendre feu. C'est dans ce genre de moment qu'il mesurait l'ampleur de ses sentiments pour Taïga, et ça ne faisait que renforcer ses choix. Il voulait le rendre heureux, il voulait le faire sourire, il voulait être à ses côtés.
Sans qu'il ne le réalise vraiment, il se redressa et se pencha au-dessus de la table pour venir l'embrasser. Juste un baiser chaste mais infiniment doux, juste pour lui montrer l'étendue de ses sentiments en cet instant, puis il se rassit sans un mot, gardant son regard ancré dans celui de son homme et son poignet au creux se sa main. Taïga se mit à rougir, la bouche entrouverte sous l'étonnement et ses joues prirent certainement la même teinte en se rendant compte de son geste. Bon sang, il venait de l'embrasser en public. Il se racla la gorge et détourna le regard.
"Hm... Désolé, je crois que je n'ai pas pu m'en empêcher ..."
Un rire léger sorti de la bouche de Taïga et ce dernier relâcha son bras.
"Idiot, faire ça comme ça ..."
Il reporta son regard sur lui et haussa les épaules, se fichant des murmures autour d'eux.
"C'est l'effet que tu me fais, je n'y peux rien ..."
"Ce n'est pas pour me déplaire. Je suis juste surpris."
"Je suis le premier à l'être, crois-moi..."
Ils rirent de leurs bêtises et commencèrent à manger pour reprendre au plus vite leurs activités. L'après-midi se passa dans une bonne ambiance, Taiga était calme et souriant pour le moment et il espérait s'être rattraper de sa mauvaise nouvelle, bien que cette dernière risquait de revenir à la charge dès le lendemain. Cependant, il comptait profiter de chaque seconde pour le moment.
Taïga regardait d'un air amusé son amant qui ne cessait de jeter des coups d'œil à la devanture du confiseur du parc. Il secoua la tête, chassant mentalement son air idiot et ouvrit la bouche.
"Tu veux quoi ? "
Daiki se tourna vers lui, étonné et intrigué de la question, alors il reprit sa formulation.
"Tu veux manger quoi ? Une glace, une barbe à papa ou des pommes d'amour ?"
"Comment tu sais que ..."
"Certainement la bave qui coule de ton menton en regardant tous ces trucs sucrés ?" S'amusa-t-il.
"Hey ! Je ne bave pas !"
Taïga ne put retenir un rire de sortir de sa gorge. L'air enfantin que pouvait arborer Daiki était juste un délice pour les yeux. C'était bien loin des sourcils froncés de cette posture arrogante qu'il pouvait parfois prendre. Il n'avait jamais vu cette facette de lui et il était ravi de la découvrir en cette journée, bien que la mélancolie le guette. Ça lui faisait prendre conscience qu'il avait encore tout un tas de chose à apprendre sur lui, sur sa personnalité, ses envies, ses goûts en matière de tout. Le brun restait encore un étranger sur plusieurs plans et il aurait voulu tout connaitre de lui, comprendre son état d'esprit, son envie du moment et ce, d'un seul regard.
La déprime le gagna quelques secondes en se disant qu'il ne pourrait plus être à ses côtés comme maintenant, à partager ce genre de moment à deux, à découvrir encore son caractère.
"Une barbe à papa, c'est la base !"
Il haussa un sourcil en observant son homme, puis l'homme préparant cet amas nuageux rose bonbon bourré de sucre.
"S'tu l'dit." Grimaça-t-il.
Daiki se posta juste devant lui, l'air très sérieux.
"Ne me dit pas que tu n'aimes pas ça ?!"
"C'est trop sucré tous ces machins-là..."
"Comment tu peux dire une chose pareille ! Sérieusement Tai, c'est la vie le sucre !"
Il grimaça un peu plus. Décidément, non, le sucré n'était vraiment pas sa tasse de thé. Il préférait mille fois les mets salés.
"Bon sang, qu'est-ce que je fais avec toi ..." Le charria le brun.
Il lui jeta un air intrigué, le sourire aux lèvres.
"Laisse-moi réfléchir. J'ai un appart, je te fais à manger, je suis plutôt pas mal, serviable, je fais le ménage, je ..."
"Hey, hey ! Ça va, j'ai compris ! Ça va les chevilles ?"
"Très bien, merci."
"Tss, n'empêche que t'as pas tort ... Je peux peut-être passer outre mais ..."
Daiki lui passa un bras autour des épaules et le guida jusqu'au confiseur.
"...J'vais t'apprendre, moi, à aimer ça."
"Laisse tomber Daiki."
"Non, non. Si t'aimes pas ça, c'est juste que tu ne l'as pas mangée correctement."
Il roula des yeux et laissa le brun passer sa commande alors qu'il sortait de sa poche son portefeuille pour lui payer. Rapidement, Daiki attrapa sa barbe à papa et l'emmena dans un coin du parc pour s'assoir sur un banc. Il se tourna à demi vers lui et attrapa entre ses doigts un bout de nuage rose, un air espiègle sur le visage.
"Ouvre la bouche."
"Tu plaisantes ?"
Daiki fronça les sourcils et réitéra sa demande, il lui accorda après un soupire. Il avait l'air débile à ouvrir la bouche en attendant la becquée mais le visage amusé et heureux de l'autre le dissuada de refermer la bouche. Le brun approcha lentement la sucrerie jusqu'à sa bouche, laissant la texture légère toucher ses lèvres.
Il l'attrapa tant bien que mal et Daiki l'aida un insérant un doigt dans sa bouche. Il referma volontairement ses lèvres sur ce dernier pour le sucer lentement. Son homme se mit à rougir mais ne bougea pas, jusqu'à récupérer son bien lentement, comme s'il s'était attendu à ce geste de sa part.
Il laissa le sucre fondre sur sa langue et sans quitter l'autre des yeux, il attrapa un morceau et fit la même chose. Daiki ouvrit la bouche sans protester et joua volontairement de sa langue autour de son doigt. Une boule de chaleur se créa dans son ventre jusqu'à exploser et se rependre dans toutes les parties de son corps lorsqu'il le vit aspirer et sucer de manière totalement érotique son index.
Il se mordilla la lèvre, retenant un son indécent de sortir de sa bouche. Daiki libéra son doigt avec une lenteur extrême et lui sourit de manière taquine et séductrice.
"Alors, cette barbe à papa ?" Ronronna-t-il presque.
Il sentait son cœur tambouriner dans ses tempes tant ce court instant avait eu raison de lui. Le désir qu'il éprouvait pour lui était incontrôlable et puissant, tel un tsunami ravageant tout sur son passage.
"Bien meilleure que ce que je pensais..."
Sa voix était rauque, si bien qu'il se demanda s'il en était bien le propriétaire. Daiki lui sourit franchement, fière de sa réussite et il lui attrapa le poignet, ancrant encore plus son regard dans le sien, souhaitant toute son attention.
"Mais je peux te jurer qu'on ne va pas passer une seconde de plus ici..."
Son homme comprit rapidement le sous-entendu et il le vit se mordre l'intérieur des joues.
"Ouais, je crois aussi qu'il est tant qu'on parte ..."
Le trajet jusqu'à chez Taïga avait été long, trop long. Il avait dû supporter le regard chaud et lourd de désir de son homme sur sa personne, et lui avait dû se retenir de ne pas le plaquer contre les portes du métro pour lui ravager la bouche. A la vue du nombre de fois où Taïga s'était passé la main sur la nuque, il savait qu'il n'était pas en reste non plus.
A peine avaient-ils passé les portes de son appartement qu'ils s'étaient jeté littéralement l'un sur l'autre, s'embrassant, se déshabillant mutuellement dans l'entrée. La soirée s'annonçait chaude …
A suivre...
