Chapitre 20 - L.A


Samedi Matin - Aéroport de Narita

Taïga était arrivé plus qu'en avance à l'aéroport. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit et avait échangé plusieurs messages avec Daiki. La nuit avait été longue et il se sentait épuisé. Il s'était revu lors de la veille d'un match, mais l'enjeux était cette fois plus important. Alors il avait fixé le plafond de sa chambre, sans vraiment le voir et il avait retracé dans son esprit tout le chemin parcouru avec Daiki, de leur première rencontre à leur au revoir sur le pas de la porte. Il avait fini par s'endormir mais l'état dans lequel il se trouvait lui montrait que les heures de sommeils n'avaient pas suffi à le requinquer pour la journée qui arrivait.

Son réveil avait sonné, il s'était préparé rapidement et ne tenant plus dans son appartement, il avait déposé sa clef dans la boite aux lettres du gardien de l'immeuble avant de quitter son immeuble. Il était resté un moment devant, à observer la façade, puis il avait fini par appeler un taxi. Le trajet avait été moins long que prévu et il en avait profité pour enregistrer ses bagages. Il s'était assis sur l'un des sièges de l'Aéroport, observant les gens aller et venir.

Il avait attrapé son téléphone dans le creux de sa poche puis avait composé un message à l'attention de son homme, lui annonçant qu'il lui restait deux heures à tuer avant de monter dans l'avion. Daiki lui répondit qu'il se préparait lui aussi à partir.

Il avait pendant un moment erré dans les allées, se prenant même un café au passage pour tenter de garder les yeux ouverts, puis son nom avait retentit dans la foule. Il s'était figé et s'était retourné, espérant le voir. Cependant il n'était pas là... Il reconnut sans peine la tignasse de Kuroko accompagné de ses autres coéquipiers et de Riko. Ils étaient venus le saluer avant son départ, et mine de rien, ça lui faisait chaud au cœur. Il se sentait un peu moins seul dans cet endroit gigantesque.

Le simple fait de ne pas être seul lui faisait du bien, même s'il aurait voulu le voir lui. Les mots s'échangèrent, les souvenirs aussi. Tant de moments partagés qu'ils laisseraient dans un coin de sa mémoire pour une durée indéterminée. Il voyait les sourires crispés sur le visage de ses amis, les regards un peu larmoyants, et il faisait de son mieux pour tenir la barre lui aussi, pour ne pas se laisser submerger par les émotions.

Kuroko était à ses côtés, comme il l'avait toujours été, et il savait qu'il serait l'une des personnes qui lui manquerait le plus ici. Ce petit bonhomme avait mis un énorme coup de pied dans la fourmilière qu'était sa vie, son petit monde à lui. Il avait tout chamboulé et il lui devait tellement. Il avait bien conscience que la place à L.A était dû en grande partie grâce à lui. Il avait été son binôme, son ami, son confident.

La voix des hauts parleurs s'éleva, annonçant le départ prochain de son vol et il scruta une nouvelle fois les alentours, mais aucune tête brune ne fit surface. Au fond de lui, il avait espéré. Espéré qu'il se pointe, en sueur d'avoir trop couru pour le voir une dernière fois, mais il n'était pas là et son cœur se sera douloureusement dans sa poitrine.

Au final ce n'était pas plus mal, il n'aurait certainement pas eu la force de partir dans ces conditions, et Daiki le savait certainement.

"Daiki n'est pas là ?" Avait demandé Hyuga.

Riko lui avait mis un sévère coup de coude dans les cotes surmonté d'un regard noir qui l'avait fait sourire.

"Non, il avait des choses à faire. On s'est dit au revoir hier ..."

Il avait senti le regard de son meilleur ami sur lui et avait tenté de le lui montrer que ça allait, qu'il allait y arriver, mais il avait encore tant de choses à lui dire...

"On va y aller Kagami, ça aura été un plaisir de jouer à tes cotés !" Déclara le capitaine.

Les autres acquiescèrent et chacun le laissa partir à sa manière, ne laissant que son ombre à ses côtés.

"Kuro..."

"Ne t'en fait pas Kagami, tu es une personne sensationnelle, je ne m'en fais pas pour toi."

Les larmes lui montèrent aux yeux et prit d'une pulsion, il attrapa son ami dans ses bras, le serrant fortement contre lui. Kuroko se figea un instant avant de lui rendre son étreinte. Jamais il n'avait eu ce genre de démonstration envers lui et il comprenait sans mal son étonnement.

"Je ne te remercierais jamais assez Kuroko, pour tout ce que tu as fait pour moi."

"Je n'ai rien fait de particulier."

"Tu te trompes, tu as laissé ta trace bien plus que tu ne le crois. Alors merci ... Je sais que je ne suis pas doué pour ce genre de truc, mais ... Restons en contact, quoiqu'il arrive."

"Je ne comptais pas faire autrement Kagami."

Il le relâcha pour lui faire face et les larmes coulèrent d'elle-même. Il flippait alors que l'annonce de son vol retentissait une nouvelle fois.

"Tu dois y aller Kagami."

"Je sais, mais ... merde ... Est-ce que je fais bien Kuroko ? Sans toi ... Est-ce que je vais réussir sans toi sur le terrain avec moi ? Je..."

"Tout ira bien Kagami. Tu es une lumière, et j'ai été ravi de te faire briller sur le terrain. A toi de trouver une nouvelle ombre pour te mettre en avant. Je sais que tu y arriveras."

Il ferma douloureusement les yeux et les rouvrit en tentant de ne garder que le positif en tête. Il acquiesça et tendit son poing vers son ami, et ce dernier frappa du sien, comme sur le terrain.

Après un dernier échange, Kagami replaça son sac sur son épaule et se dirigea d'un pas fébrile vers la file d'attente, sans se retourner une seule fois.

L'enregistrement de son passeport se fit rapidement, tout comme le passage à la douane, et il suivit les autres passagers, tel un automate. Il envoya un dernier message à Daiki, lui annonçant sa montée dans l'avion.

Il chercha rapidement sa place entre les sièges et il se laissa tomber sur le sien après avoir déposé son sac à dos au-dessus de lui. Il attrapa rapidement son téléphone et vérifia ses messages mais aucune réponse de Daiki. Il devait certainement être avec sa mère en ce moment même. Il soupira fortement et sa jambe bougea d'anxiété. Il se mordilla le pouce, le regard dans le vide.

"Qu'est-ce que je suis en train de foutre, bordel..." Marmonna t'il.

Sa jambe bougea de plus en plus vite et une boule de stresse grimpa en lui, comme si le fait même de monter dans cet avion était la pire erreur qu'il puisse faire en cet instant.

Pourquoi partait-il déjà ?

Ah oui ... Le stage ...

Est-ce que ça en valait vraiment le coup ? Est-ce que Daiki n'était pas plus important que ça ?

Si, Biensure que si.

Daiki valait mille fois ce putain de stage en Amérique et il ne s'en rendait compte que maintenant. Il ne pouvait pas avoir les deux. Ça ne fonctionnerait pas, ça ne collait pas avec leurs caractères, leurs façons d'êtres et de vivre les choses. Une relation à distance, et puis quoi ? Il s'était autopersuadé que ça fonctionnerait mais là, tout de suite, il savait que c'était une mauvaise idée. Certainement la pire qu'il ait pu avoir depuis sa naissance. Il ne pouvait pas risquer de perdre son homme, pas maintenant alors que tout semblait rouler entre eux. C'était peut-être une erreur de jeunesse qu'il s'apprêtait à faire, mais tant pis.

"Je n'ai rien à foutre ici." Grogna-t-il.

Comme si le fait de le dire tout haut venait de déclencher une prise de conscience, il se leva d'un bond de son siège, prêt à attraper son sac mais une main autour de son poignet le retint. Il dévisagea la personne à ses côtés dont il venait juste de prendre conscience de sa présence. Il avait tellement été absorbé par ses maux qu'il n'avait même pas prit garde à son environnement. Son regard se porta sur la forme vêtue d'un sweet noir et encapuchonnée et ses sourcils se froncèrent méchamment, prêt à en découdre. Personne ne pourrait l'arrêter, il avait pris sa décision, et s'il devait sauter de l'avion en plein vol, il le ferait !

"Où est-ce que tu comptes aller Bébé ?"

La voix qui venait de s'élever le laissa pantois, et son visage se détendit un peu, surpris. La tête de son homologue se releva un peu, dévoilant une peau mâte, une bouche fine étirée en un sourire espiègle et un nez droit qu'il reconnaitrait entre mille. Puis deux yeux bleus marine se levèrent vers lui, lentement, et son souffle se coupa.

"Qu'est-ce que ...?"

Un rire léger le sorti de sa torpeur et de sa main libre, l'autre dévoila son visage, laissant Taïga totalement hagard dans l'allée centrale.

"Assieds-toi Bébé, on a un avion à prendre."


Daiki s'était levé tôt, bien trop tôt pour son propre bien. Il avait décollé rapidement de chez lui et avait rejoint Narita rapidement. Il s'était arrangé pour passer inaperçu dans le hall de l'aéroport, enfilant la capuche de son sweet sur sa tête. Il avait rapidement passé les contrôles et attendu dans un coin de la salle d'embarquement. Connaissant son homme, il se doutait qu'il devait l'attendre jusqu'au dernier appel des passagers. L'avantage, c'est que Taïga le tenait aux faits de sa progression et il évitait au maximum de lui répondre par peur de craquer et lâcher le morceau.

Lorsque la première annonce avait retenti pour le départ de Narita vers L.A, il s'était présenté et s'était engouffré dans le SAS pour atteindre rapidement sa place. Il s'était installé et calé contre le hublot, allant même jusqu'à fermer les yeux pour tenter de se reposer un peu avant l'arrivée de son homme. Le stresse grandissait en lui et il espérait sincèrement qu'il ne fasse pas marche arrière. Il ne manquerait plus que ça tient, lui en Amérique, et Taïga au Japon ...

Il étira un sourire en imaginant la scène mais tenta de se calmer. Il était lui-même stresser à l'idée de quitter son pays natal, de prendre l'avion, et encore plus de découvrir un pays dont il ne connaissait rien.

Les évènements s'étaient précipités les uns après les autres et la présence de son amant n'avait pas arrangé les choses. Devoir cacher tant de chose à son homme n'avait pas été chose aisée et il avait détesté ça. Au début, il n'avait pas voulu l'informer de sa démarche pour ne pas créer de faux espoirs, puis il avait voulu lui faire la surprise, mais voir son visage si peiné et angoisser l'avait presque fait changer d'avis, mais il avait tenu bon.

Puis il avait senti quelqu'un s'assoir à ses côtés, et il s'était tendu, redoutant sa réaction. Il avait senti à des kilomètres les angoisses de son amant, sa jambe bouger sans réussir à la maitriser. Il l'avait entendu grommeler dans sa barbe jusqu'à vouloir quitter l'avion, il avait attrapé son poignet pour le retenir. Il avait senti entre ses doigts la tension dans son corps, prêt à lui bondir dessus. Alors il avait parlé, il avait senti les muscles sous ses doigts se détendre. L'avait-il reconnu ? Il voulait voir son visage, son expression, alors il avait relevé la tête, puis dévoiler son visage sous le regard surpris et ému de Taïga.

Son cœur avait bondi dans sa poitrine en voyant la détresse dans son regard et tout s'était envolé. Il n'y avait plus que lui et Taïga dans une sorte de bulle où le brouhaha s'effaçait lentement puis il sût qu'il avait pris la bonne décision.

"Assieds-toi Bébé, on a un avion à prendre."

Son homme était hébété et semblait avoir du mal à prendre conscience de la réalité, de sa présence. Il tira un peu sur le poignet et le corps de son homme suivit mollement, s'asseyant à ses côtés sans le lâcher du regard. Il lui laissa le temps de comprendre, puis la voix de Taïga résonna, basse et enrouée.

"Dai ?"

Son sourire s'étira d'amusement tant son homme ne semblait pas en croire ses yeux, et les larmes lui montèrent aux yeux de soulagement. Il laissa sa main glisser sur le poignet de Taïga pour capturer fermement ses doigts entre les siens.

"Quoi ? Tu croyais t'enfuir avec un autre ? Tu rêves Tai, n'oublie pas que je suis possessif."

Il vit une larme glisser sur la joue de son homme et l'autre l'attira fortement contre lui, enfouissant son visage dans le creux de son épaule et il l'entoura de ses bras pour le réconforter.

"Putain Dai ... Je n'y crois pas ... Qu'est-ce que ... Shit, it's more ... "

"Je ne pouvais pas me résoudre à te laisser partir seul." Chuchota Daiki.

Son amant se redressa un peu pour croiser son regard et les l'incompréhension était visible dans son regard.

"Mais ta mère ? Et les autres ? Jusqu'à quand tu ..."

"Wouh ! Doucement Tai, je vais tout t'expliquer."

La voix du commandant de bord s'éleva pour se présenter et annoncer le décollage imminant de l'appareil, coupant leurs discussions. Les hôtesses se positionnèrent dans les couloirs, annonçant les règles de sécurité et il se tortilla dans son siège. Il n'était pas adepte de l'avion, à vrai dire, c'était son premier vol et ça ne le rassurait pas du tout, mais Taïga était à ses côtés, donc ça irait. Ce dernier avait certainement senti son trouble car il attrapa sa main dans la sienne, l'apaisant dans la seconde. Durant la totalité des consignes, son amant ne cessait de lui jeter des coups d'œil, comme pour vérifier qu'il était toujours à ses côtés et sa réaction l'amusa. A peine les ceintures bouclées, le rouge se tourna vers lui, prêt à entendre toutes ses réponses mais il lui demanda de patienter jusqu'au décollage. Il était flippé et préférais attendre au moins d'être stabilisé dans les airs.


Taïga était totalement ailleurs, il ne cessait de regarder son homme à ses côtés, ne réalisant pas entièrement la scène qui se jouait devant lui. Il avait encore du mal à croire que Daiki était assis à ses côtés dans l'avion qui l'amenait en Amérique. Son mec venait-il vraiment de plaquer sa vie pour partir avec lui ? Est-ce que c'était juste temporaire ? Est-ce que sa mère était au courant ? Quelles étaient ses attentes en Amérique ? Avait-il un projet ?

Sa jambe se remit à bouger instinctivement sous l'afflux de question sans réponse qui se bousculait dans sa tête. Après un dernier regard, il vit la grimace de son amant lorsque l'avion démarra pour amorcer son avancé vers les pistes de décollages. Il lui attrapa la main pour le détendre, apparemment ce dernier n'était pas à l'aise avec l'engin dans lequel ils étaient.

Il sentit la prise sur sa main se resserrer lorsque le décollage se fit et son homme se remit à respirer qu'une fois dans les airs.

"Est ce que ça va ?" Demanda Taïga en sentant l'inconfort de son homme.

"Ouais... Je crois que je préfère avoir les pieds sur terre." Grimaça le brun.

Il se tourna de moitié vers lui pour lui faire face et se mordit la lèvre inférieure, se retenant de lui sauter dessus pour le bombarder de question mais Daiki vit bien son manège et après un rire léger, il ouvrit enfin la bouche.

"Ok, pose tes questions."

"Pourquoi ? Pourquoi tu es là ?"

Le sourire de son homme se fit un instant malicieux et cachotier, mais il répondit assez vite.

"Je te suis à Los Angeles. J'y ai pas mal réfléchi, et je crois que l'autre fois, quand on regarder ce film, j'ai réalisé que je ne pouvais pas te laisser partir comme ça."

"Mais comment ? Enfin je veux dire, tu es dingue ! Tu le sais ça ?"

Le rire de Daiki résonna agréablement dans ses oreilles avant qu'il ne reprenne.

"Ne t'en fais pas Tai, je ne suis parti à l'arrache, j'y ai murement réfléchi. En réalité, ton frangin m'avait filé son numéro lors de ton anniversaire, et ... disons que je lui ai passé un coup de fil pour qu'il me mette en relation avec Alexandra."

Ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise. Daiki avait fait ça ? Demander un service à son frère ?

"Attends ! Je croyais que vous deux c'était compliqué ?"

"Qui ? Avec Himuro ? Non, On s'est expliqué et bref, il m'a filé son numéro. C'est pour ça que je suis parti un peu rapidement après ça. Je devais réfléchir à tout ça, voir les possibilités qui s'offrait à moi."

"Donc, tu as contacté Alex ?"

"Ouai, je lui ai demandé s'il y avait encore de la place pour le stage que tu allais faire et, de manière surprenante, elle avait pensé à moi. En réalité, ton frangin l'avait déjà appelée bien avant moi et il avait déjà préparé le coup. Il se doutait que j'en viendrais à cette conclusion. En réalité, Alex n'a pas été surprise de m'avoir au téléphone. Elle avait déjà négocié mon arrivé avec toi. D'ailleurs, je ne pensais pas que ton frère était aussi fourbe !"

- Flash Back -

Daiki venait de quitter l'appartement de son homme, téléphone en main. A peine arrivé en bas de l'immeuble, il avait cherché dans son répertoire le numéro d'Himuro, n'hésitant pas une seule seconde à appuyer sur le bouton vert. Il avait attendu seulement une sonnerie avant que la voix de son homologue ne lui réponde.

"Allo ?"

"Salut, c'est Aomine Daiki."

Un silence lui avait répondu, puis un rire avait retentit et il avait froncé les sourcils mais avant qu'il ne lance une remarque cinglante, l'autre avait répondu.

"Eh bien, tu en auras mis du temps à m'appeler."

"Quoi ?"

"Que puis-je faire pour toi, Aomine Daiki ?"

Il avait regardé autour de lui, cherchant la réponse, puis le visage de Taïga s'était une nouvel fois imposé à lui, et la réponse fut simple.

"Peux-tu m'envoyer le numéro d'Alexandra Garcia ?"

Un second rire retentit, mais cette fois la réponse fut plus rapide.

"Elle attend déjà ton appel. Tu veux rejoindre le stage de L.A, n'est-ce pas ?"

Il avait ouvert la bouche, ne sachant quoi répondre. Comment l'autre savait-il ses intentions ? Comment avait-il pu deviner ? Ils ne se connaissaient presque pas tous les deux, juste de simples connaissances croisées sur le terrain, et quelques conversations en dehors, pas des plus amicales.

"Tu te demandes comment je le sais n'est-ce pas ? C'est simple en réalité. J'ai vu les sentiments que tu portais envers mon frère, je me doutais que tu finirais par prendre cette décision, bien que je n'y aurais pas mis ma main au feu. J'ai pris l'initiative de contacter Alex, et à vrai dire, la vidéo que le recruteur a visionné pour Taïga, était celle de votre match, celui où il t'a battu."

Il grimaça à se souvenir mais laissa son interlocuteur reprendre.

"Alex m'a dit qu'il avait été impressionné par votre jeu, il avait même demandé ton contact à Alex, mais elle ne l'avait pas. Autant te dire qu'elle a été ravie en recevant mon coup de fil."

"Je ... Je ne sais pas quoi dire."

"Rien n'est fait, tu me remercieras lorsque tu seras là-bas. Tiens-moi au courant et prend soin de mon frère. Je t'envoie ses coordonnées."

- Fin Flash Back -

Taïga était littéralement sur le cul. Comment Himuro avait pu lui cacher un truc pareil ? C'était juste énorme. Il avait préparé tous les éléments avant même qu'ils ne puissent envisager quoique ce soit eux-mêmes. Son frère le surprendrait toujours.

"Alexandra avait déjà tous les éléments en sa possession et il me restait juste à lui envoyer tout un tas de paperasse pour les dossiers d'inscriptions. J'ai eu la réponse jeudi matin, quand j'étais sur ton balcon, d'où ma précipitation dans l'après-midi. Je devais tout préparer, prévenir ma mère et ton frangin, faire mes bagages. J'ai aussi mis Satsu et Tetsu au courant Du coup, me voilà dans cet avion avec toi, en direction de L.A. Dailleurs, heureusement que tu as pris tes billets devant moi, sinon, je n'aurais jamais pu réserver le siège à côté de toi."

Il regarda Daiki terminer son récit comme si toutes les réponses coulaient de source, mais pas pour lui. Il en avait encore une multitude, mais savoir que Kuroko le savait et ne lui avait rien dit tout à l'heure le fit grimacer. Le traitre ! Il comprenait mieux pourquoi l'autre avait l'air si serein à le laisser partir de la sorte.

"Mais ta mère ?" Demanda-t-il.

"Je l'ai vu hier soir. A vrai dire, elle m'avait déjà proposé de te suivre lorsqu'on l'a vu ensemble. Quand tu as téléphoné à ton père, je lui ai expliqué notre situation et elle m'a sérieusement posée la question."

- Flash Back -

Daiki l'avait regardé quitter la salle pour répondre à son père, aussi anxieux qui Taïga devait l'être. Sa mère avait posé sa main sur la sienne, attirant son regard par la même occasion.

"Que ce passe-t-il Daiki, tu as l'air angoissé ?"

"Ce n'est rien."

"Daiki, tu sais que tu ne peux pas me tromper, n'est-ce pas ?"

Il avait hésité un moment, puis finalement avait lâché le morceau, sa mère savait se montrer aussi têtue que que lui lorsqu'elle voulait quelque chose.

"Taïga retourne aux États-Unis ..."

"Comment ça ? Il retourne voir sa famille ?"

"Non, il y va pour faire un stage en basket dans le but d'intégrer la ligue pro ..."

"Oh..."

Il était resté un moment silencieux avant que sa mère ne rompe de nouveau le silence.

"Et donc ? Que comptes tu faire ?"

Il avait relevé la tête rapidement, la regardant comme si une deuxième tête lui poussait. Pourtant, elle avait l'air sereine.

"Comment ça, ce que je compte faire ? Que crois-tu que je puisse faire hormis le laisser vivre son rêve ?"

"Il y'a plus d'une possibilité Daiki. Tu pourrais te prendre une année sabbatique pour perfectionner l'anglais. Le suivre pendant les vacances, où te renseigner toi aussi sur ce fameux stage ? Tu aimes le basket aussi, non ?"

"De quoi tu parles ? Elle est ici ma vie."

"Vraiment ? Je ne te parle pas de t'installer à vie en Amérique, mais y mettre les pieds quelques temps, ça peut-être une bonne chose, et puis, Taïga y sera, lui aussi. Le Japon ne bougera pas, mon non plus, et je ne pense pas que tes amis t'en veuilles si tu dois temporairement quitter le pays."

- Fin Flash Back -

"Bref, avoir longuement discuté avec elle, elle m'a vraiment mis l'idée en tête. Je ne voulais pas la laisser seule, mais elle m'a bien fait comprendre qu'elle était bien entourée à la clinique, et que le téléphone ne servait pas à rien dans ce genre de situation."

"Ta mère est exceptionnelle ..."

"Comme son fils !"

Taïga s'amusa de la réparti de son homme et se mordit la lèvre. les émotion se chamboulaient dans sa tête et son cœur allait lâcher si ça continuait comme ça.

"Dai ... Ce que tu fais là, c'est ... beaucoup pour moi."

"Je suis juste monté dans un avion..." Se détourna Daiki, un peu gêné.

"Espèce d'idiot. Je sais combien tu aimes le Japon, ton quartier, tes amis ... Et malgré tout ça, tu me suis à l'autre bout de la planète..."

"Je dois t'aimer beaucoup alors ..."

Taïga ne prit pas le temps de réfléchir, il crocheta sa nuque et l'embrassa avec toute la passion qu'il pût. Il était tellement reconnaissant d'avoir cet homme à ses côtés, avec lui. Daiki ne semblait pas réaliser à quel point son geste était puissant et touchant pour lui. C'était plus que de l'amour, c'était encore autre chose, un truc qu'il était incapable de définir. Il aimait cet homme du plus profond de son cœur.

"Hum hum..."

Ils se sépara rapidement de son homme et s'en détourna, regardant l'hôtesse qui venait de les interrompre par un raclement de gorge, aussi rouge qu'une tomate et détournant les yeux de gêne.

"Dé...Désolé de vous déranger ... hm ... voulez-vous... une boisson ?"

Il se mit à rougir d'avoir était pris en flagrant délit. Il se passa une main sur la nuque pour tenter de cacher son trouble mais il sentit son homme en jouer, passant son bras sur son épaule.

"Je veux bien un coca, et toi bébé ?"

Il se mit à rougir encore plus sous l'audace de son homme. Décidément, il le surprenait de jour en jour. Daiki n'avait plus peur de rien.


Daiki adorait le voir rougir de la sorte et il saisissait chaque occasion pour le torturer un peu plus. Le trouble de l'hôtesse l'amusa grandement et ça lui permit aussi de souffler un peu. Il avait accumulé du stresse dans la préparation rapide de son voyage et voir Taïga si heureux de l'avoir à ses côtés ne faisait que renforcer son sentiment de soulagement.

La femme leur servit leurs boissons avant de passer rapidement à la personne suivante. Son homme se tourna vers lui, lui lançant un regard noir, mais le rouge encore apparent sur ses pommettes.

"Tu abuses Dai !"

"Quoi ? Je te signale que c'est toi qui m'as sauté dessus le premier, je n'ai fait que confirmer."

Il vit clairement son homme ouvrir la bouche et la refermer, marmonnant dans sa barbe sans savoir quoi y répondre, et ça l'amusa fortement, mais une question le perturbait et il devait lui poser avant que ses idées noires ne lui reviennent.

"Dis, Bébé. C'est ok pour toi ?"

"Hein ?"

"Que je vienne avec toi, là-bas ?"

Le trouble s'entendait clairement dans le timbre de sa voix, et Taïga le regarda étrangement avant de lui sourire de manière apaisante.

"Daiki, rien ne pouvait me faire plus plaisir que de t'avoir à mes côtés. Et puis, tu mérites autant que moi de participer à ce stage, si ce n'est plus. Je suis heureux, vraiment."

"Je vois, je suis soulagé."

Voyant le sourcil de son homme se hisser d'incompréhension, il reprit rapidement son explication.

"Je ne voulais pas m'imposer non plus, tu vois ?"

"Espèce d'imbécile. Quand comprendras-tu que je te veux dans ma vie ?" Demanda Taïga.

Il leva les mains devant lui, pour montrer patte blanche.

"Ok, ok ! Tout doux Tigrou, je voulais juste être sûre que c'était ok."

Taïga posa une main sur sa cuisse, et il posa rapidement la sienne par-dessus.

"Ce sera toujours ok pour toi, Dai."


Le vol se déroulait sans encombre. Ils avaient discuté un moment avant que Daiki ne squatte son épaule pour une petite sieste. Le sommeil le rattrapant aussi, ils s'étaient endormis l'un contre l'autre, ne prenant pas grade aux regards des autres passagers. Ils pouvaient bien en parler si ça les occupait.

Daiki était en train de regarder un film, écouteurs bien ancrés dans les oreilles mais une question qui le taraudé força son homme à s'en détourner un moment, lui ôtant un écouteur.

"Dai, tu ne m'as pas dit ou tu avais prévu de séjourner ?"

Les yeux bleus se posèrent sur lui avant qu'un sourire ne s'étire sur son visage.

"Chez Alex, le temps de trouver un studio où un truc du genre."

Ses sourcils se haussèrent un moment et il se tourna un peu plus vers lui.

"Pourquoi tu ne viendrais pas chez moi ?"

"Quoi, chez ton père ?"

"Hm. Il n'est quasiment jamais là, je ne vois pas en quoi ça le dérangerait."

Des rougeurs apparurent sur les joues de son homme et il le vit plusieurs fois détourner le regard, hésitant à parler. Voyant son petit manège, il ne put empêcher un rire de quitter ses lèvres. Il se revit quelques jours plus tôt avec la mère de Daiki et il comprenait mieux maintenant le comportement léger que l'autre avait arboré lors de leurs rencontres. A l'inverse, il voyait aussi quel type de tête il avait renvoyé sous le stresse de rencontrer sa belle-mère. Le problème, c'est que son père ne savait rien de sa vie, de ses envies, ses besoins. Il ne connaissait pas ses préférences sexuelles, ses ex, rien. La rencontre serait probablement bien différente.

"Je ... Tu devais lui parler, non ?"

"S'il se pointe, oui. Tu pourras toujours rester dans ma chambre pendant qu'on discute. Je préfère que tu sois avec moi que chez Alex."

"Tu as peur qu'elle me saute dessus ?"

"Qu'elle essaye tiens !" Grogna le rouge.

Daiki rit et l'observa un moment.

"Est ce que ton père sait pour... nous ?"

"Non, et je ne suis pas certain de lui dire dans l'immédiat si ça ne te gêne pas. Je pense qu'on doit d'abord régler nos différents et après, quoiqu'il en sorte, je lui dirais."

"Je comprends."

"Je suis désolé. Je n'ai pas du tout honte de nous, au contraire, mais ... comment dire... Je ne connais pas son opinion sur le sujet. Je ne veux juste pas qu'il se braque avant que nous ayons abordé d'autres sujets ..."

"Ne t'en fais pas Tai, je comprends parfaitement, et si ça te rassure que je sois avec toi, ça me va. J'enverrais un message à Alexandra en arrivant, elle comprendra."

"Ouais, je ne m'en fais pas pour ça !"

Daiki lui planta un bisou sonore sur la joue, se marrant d'avance en voyant son visage outré.

"Tout va bien se passer Bébé, on va leur montrer à tous qui ont est ! Ton père le premier !"

Le regard déterminé de son homme lui fit chaud au cœur, et il lui répondit avec le même sentiment. Il ne savait pas si la rencontre avec son paternel se déroulerait bien ou mal, mais quoiqu'il arrive, ils auront essayé. Daiki sera à ses côtés, et s'ils doivent partir de chez lui, Alex ne les laissera jamais tomber. Tout irait bien, et ils montreront aux Américains que les Japonais en ont dans le caleçon.


A suivre !

Ps : Dawlly, shadow : Vous m'avez démasquée ! En même temps, il m'était impossible de les laisser loin de l'autre comme ça ! J'aime les torturer autant que j'aime les rassembler !

Bon, autre nouvelle moins rigolote, je viens de changer de poste et je vais avoir moins de temps pour écrire, il est donc fort probable que je ne puisse plus poster tous les vendredis. Dans tous les cas, je finirais cette fiction et je vais tenter de tenir des délais pas trop longs ! Donc pas de panique si vous n'avez pas le prochain chapitre Vendredi prochain !

En tout cas merci pour votre fidélité jusque-là, et je vous dis au plus vite possible ! =)

Bouh.