Titre : Jeux d'enfants

Auteur : Rieval

Résumé : l'enfance n'est pas toujours le temps de l'innocence.

Rating : PG-13, GEN (même si cette fic' est liée à mon cycle slash, pour le moment toujours innommé, il n'y aura pas de vrai slash dans cette fic', ou alors juste suggéré).

Note : le premier chapitre démarre un peu lentement mais je vous promets plus d'action par la suite (et de torture bien sûr !)

Spoiler : je ne peux rien dire, ça gâcherait l'effet de surprise !

Disclaimer : l'univers de Stargate Atlantis ne m'appartient pas, les personnages ne m'appartiennent pas, seule cette histoire est à moi !

ooOOoo

1 – « Ah, Major Sheppard ! Je suis heureux de vous présenter mon premier conseiller, Trabor. »

L'homme qui se trouvait près du Régent Valdar était grand, environ 1,90 mètres.

Des géants. Enfin, presque, aucun d'eux ne semblaient faire moins d'1,75 mètres, femmes comprises ! Des géants au grand cœur. Cela faisait un peu cliché mais c'était pourtant ce qui se distinguait ce peuple de tous ceux qu'ils avaient pu rencontrer. Ils avaient été accueillis chaleureusement, écoutés et compris.

John salua le Conseiller en courbant la tête en signe de respect, comme le faisait les Aktar entre eux.

L'équipe du Major était arrivée sur Aktar depuis 4 jours. Il s'agissait d'une des planètes dont Teyla avait les coordonnées, bien que les athosiens n'ait jamais personnellement eu d'échanges avec les Aktar.

C'était des gens plaisants et accueillants. Leur niveau de développement était à peu près équivalent à celui des athosiens. Ils étaient d'extraordinaires tisserands et avaient aussi une culture de soja et de maïs qui intéressait Atlantis.

Somme toute, une mission calme et sans problème.

John et Teyla faisaient plus ample connaissance avec le Grand Conseil d'Aktar pendant que Ford et McKay visitaient le temple qui se trouvait au plein centre de la ville. Plus exactement, Ford avait pour mission de ne pas quitter McKay des yeux pendant que ce dernier arpentait les lieux, à la recherche de trace de technologie.

John aurait préféré jouer lui-même au garde du corps. Un corps qui d'ailleurs lui appartenait, enfin, c'était ce qu'il aimait à croire.

En quelques mois, tant de choses avaient changé que John se demandait encore si tout était vrai, s'il n'allait pas se réveiller et découvrir que tout n'était qu'un rêve : il y a sept mois il était stationné à McMurdo et sûr d'y rester pourrir un bon moment et puis, pouf, il était devenu le chef militaire d'une base entière, base située à quelques millions d'années lumière de la Terre.

Et surtout, il y avait un peu plus d'un mois maintenant qu'il était la « seconde moitié » du canadien le plus têtu, le plus insupportable et le plus attachant, qu'il connaisse. Bon, évidemment, il ne connaissait pas beaucoup de Canadiens, mais il avait l'impression que de toute manière, Rodney McKay était unique en son genre.

Cela faisait un mois qu'ils étaient amants, amoureux, ensemble. « Ma moitié ». Voilà comment Rodney l'appelait parfois. Ma moitié. Et John aimait bien ça. Comme s'ils étaient les deux parties d'un tout.

Ouch !

« … Qu'en pensez vous Major ? Major ! »

Teyla lui avait donné un coup de pied sous la table. Table où se tenaient les négociations avec les Aktar. Négociations dont il venait de rater les 10 dernières minutes.

« Huuhhhu. Oui, et bien, ça mérite discussion et … »

Oho. Ca ne devait pas être la bonne réponse parce que le Régent et ses six conseillers faisaient une drôle de tête.

Il entendit Teyla pousser un petit soupir et reprendre la situation en main, expliquant qu'ils devaient rendre des comptes au Docteur Elisabeth Weir, le leader d'Atlantis, avant de prendre des décisions. Cela paru satisfaire le Grand Conseil.

Il n'y pouvait rien s'il était un peu nerveux.

C'était leur première mission à l'extérieur depuis que Rodney avait été attaqué par Pierson. Le problème c'était que juste avant Pierson il y avait eu Chaya. Cela faisait un peu beaucoup. Carson lui avait dit que physiquement, Rodney était guéri.

Physiquement.

Emotionnellement, c'était une autre histoire.

Elisabeth avait exigé que Rodney voie le Docteur Kate Heightmeyer mais les sessions avaient tourné court, lorsque cette dernière avait « insinué » que Rodney vivait mal sa « nouvelle sexualité ».

John jeta un coup d'œil à sa montre. Ils étaient en train de palabrer depuis bientôt trois heures. Okayyyy. Temps de prendre des nouvelles du monstre.

« Régent Valdar, si vous le permettez nous aimerions faire une petite pause, histoire de, de nous dégourdir les jambes, et de, » il fit un geste vague indiquant son bas ventre, « enfin, vous voyez ce que je veux dire. »

Le Régent fronça les sourcils puis ses traits se détendirent.

« Ohhh, oui, bien sûr. Je vais faire préparer quelques rafraîchissements pour vous et votre équipe. Et vous indiquer l'endroit où vous pourrez … » Il fit le même geste que le Major, et se leva.

Tous les Conseillers se levèrent à sa suite, John et Teyla furent les derniers à se lever.

C'est au moment où ils passaient tous les deux la porte de la salle du Conseil que le ciel explosa.

ooOooo

« Alors ? »

« Alors quoi ? »

Rodney ne prit pas la peine de se tourner pour répondre. Il était assis devant un des murs de l'immense temple. Celui-ci avait été à moitié détruit par la dernière attaque wraith qu'avait subi Aktar, mais il y avait d'étranges signaux énergétiques émanant de cette pièce. Il passa sa main sur les runes qui se trouvaient sur le mur : de l'Ancien.

« Hé bien, vous avez trouvé quelque chose d'intéressant. »

Cette fois, Rodney se retourna. Le Lieutenant Ford se trouvait derrière lui, à moins d'un mètre en fait. En fait, le jeune homme ne pouvait pas se tenir plus près de lui, si c'était le cas, il lui faudrait lui marcher dessus. Rodney soupira.

« Lieutenant. »

« Oui. »

« Outre le fait que nous venons juste d'entrer dans cette partie du temple, ce qui fait que non, je n'ai encore rien trouvé d'intéressant, pourriez vous me dire ce que vous essayez de faire ! »

Ford prit l'air surpris.

« Ce que j'essaye de faire ? »

Rodney se releva, essuyant le sable qui se trouvait sur ses vêtements d'un geste brusque. Il en avait assez de leur attitude à tous. Depuis qu'il avait repris le travail, ils étaient tous à le couver ! Comme s'il avait besoin de ça ! Toute une tripotée de mères poules, d'Elisabeth Weir en passant par Peter Grodin et même Zelenka. Dieu merci, il y avait Kavanaugh : au moins lui le traitait comme avant, c'est-à-dire avec mépris, ce qui convenait parfaitement à Rodney qui n'avait aucun respect pour ce crétin sans cervelle. Il en était presque arrivé à souhaiter passer ses journées avec le détestable scientifique plutôt qu'avec ses amis.

Ses amis.

Il soupira. Okay, ils faisaient ça parce qu'ils pensaient bien faire. Mais c'était quand même insupportable.

Et le pire de tous, c'était bien sûr John.

John qui avait trouvé toutes les excuses pour ne pas l'emmener sur les trois dernières missions : planète trop chaude, planète trop froide, jusqu'à la planète couverte d'arbres.

« Pas question. Avec tous ces arbres, cet endroit doit regorger d'hyménoptères (1). » John avait regardé les images du MALP (4) et prononcé ces mots avec tout le sérieux d'un Major de l'armée de l'air américaine. Rodney était ravi qu'il se souvienne de son petit cours de biologie sur les abeilles et autres bestioles « Rodneynuisible » (2) mais il lui aurait volontiers retourné une gifle !

Il avait essayé de lui faire comprendre qu'il ne pouvait pas le protéger de tout 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, résultat, Ford était devenu son garde du corps attitré.

Après de longues et pénibles délibérations, ils avaient enfin fini par se mettre d'accord sur une mission de négociation avec le peuple d'Aktar. Cette planète qui n'était ni trop chaude, ni trop froide, ni trop fournie en arbres, convenait parfaitement au Major Sheppard. Alléluia !

« Ford, si vous ne sortez pas immédiatement de cette pièce, je crois que je vais faire quelque chose que vous et moi allons regretter. » Rodney avait parlé les lèvres serrées, sur un ton grinçant et sans appel.

« Heu, je vais attendre juste là, je veux dire, devant la porte. »

« Huhu. Faites donc ça oui. »

Rodney retourna à l'analyse des runes sur le mur, écoutant le blip blip régulier du lecteur d'énergie. Il entendit Ford sortir de la pièce, ou plus exactement se mettre en position devant la porte de la petite salle. Rodney aurait préféré qu'il attende dehors, mais il ne fallait sans doute pas en demander de trop. Et puis, il fallait bien qu'il l'avoue, il ne se sentait pas si à l'aise que ça. C'était leur faute ! Il lui avait transmis leur angoisse. Il poussa un autre soupir et continua ses recherches.

Les runes étaient en partie effacées. Rien d'étonnant après plusieurs milliers d'années et les wraith. Trabor, le grand prêtre, ou quelque chose d'approchant, lui avait raconté que cet endroit avait été autrefois un temple célébrant « la renaissance et l'éternité » et que parfois, à travers les âges, il y avait encore des bénédictions. Célébrer la renaissance et l'éternité ! Recevoir des bénédictions ! Cela n'avait pas beaucoup de sens pour Rodney qui n'écouta les explications de Trabor que d'une oreille distraite.

Le temple avait été immense si l'on en jugeait par les ruines qui bordaient les alentours et qui formaient un quadrilatère de plusieurs milliers de mètres carrés. Les deux portes d'origine étaient, contre toute attente, toujours debout. Elles faisaient 3 mètres de haut pour 5 mètres de large.

Et de tout cela, il ne restait plus qu'une petite centaine de mètres carrés, dont la pièce où il se trouvait faisait partie.

Rodney ne pensait pas que cet endroit ait un jour abrité un « temple », non pas qu'il doute de la sincérité de Trabor : il y avait bien eu un temple ici, mais ce n'était certainement pas ce que les Anciens avaient laissé derrière eux. Ces derniers s'étaient enfuis – oups, correction – avaient atteint un stade supérieur de développement, en laissant derrière eux toutes leurs installations.

Aktar ne devait pas être différente des autres planètes que les Anciens avaient côtoyées. Ceci était certainement les restes d'une construction Ancienne, un laboratoire de recherche sans doute. Les Anciens, – pour le plus grand plaisir de Rodney d'ailleurs, – étaient obsédés par la technologie. Les habitants de la planète désertée par les Anciens avaient certainement fait de cet endroit un temple à leur mémoire.

Rodney ne savait pas ce qu'il détestait le plus chez les Anciens : le fait qu'ils aient fui devant les wraith ou le fait qu'ils aient fuit en laissant derrière eux des technologies parfois assez dangereuses pour anéantir des civilisations entières (3).

Il caressa les runes de la main et entendit immédiatement un clic. Sa main resta en l'air, immobile. Rien ne se produisit. Il tenta à nouveau l'expérience. Rien. Il poussa un petit juron.

« Un problème Doc' ».

Evidemment ! Ford avait du être remarquablement bien briefé par John. Rodney se demandait quels types de menaces ce dernier avait du faire pour que Ford soit aussi nerveux.

Il posa son front sur les runes devant lui et se prépara à affronter le jeune Lieutenant. Au moment où Rodney posait sa tête sur le mur froid, il entendit de nouveau un déclic et le monde explosa devant lui.

TBC

(1)Hyménoptères : ordre des fourmis, guêpes et frelons.

(2) Encore un p'tit néologisme pour Cybélia ! Sinon, comme vous le savez Rodney est allergique aux piqûres d'abeille (Episode The Defiant One/Duel).

(3) Comme vous le découvrirez avec Moebius, les deux derniers épisodes de la saison 8 de Stargate SG1 (désolée j'ignore le titre en frenchie).

(4) MALP : Mobile Analytic Laboratory Probe, cet engin analyse l'air, la température et peut aussi envoyer des images.