Note : merci pour les reviews (vous êtes adorables comme d'habitude !)
Note pour Cybélia : aha, voilà qui explique que tu vois des PDE partout ! LOL. Deux hommes liés par des liens d'amitié forts sont aussi ensemble (comme dans LOTR par exemple, ou dans Deux ans de vacances de JV) mais pas amoureux ! Ceci dit, cette fic' implique une relation amoureuse, mais son déroulement ne sera pas slash (et pour cause …). Pour moi, il n'y a slash que s'il y a bisous et tout et tout et si c'est un peu hot, hop, c'est un lemon !
Note pour Daz : faire souffrir Johnny, humhum, tu me donnes une petite idée de fic …
ooOOoo
2 – John courrait comme s'il avait le diable à ses trousses ! Il pouvait entendre Teyla derrière lui. Plus vite, bon sang ! Il aurait donné n'importe quoi pour être dans le jumper.
Il aurait du le savoir. Il aurait du le savoir !
Pourquoi avait-il accepté, hein ? Pourquoi avait-il fini par céder devant les yeux de chiens battus de Rodney ! C'était F-I-N-I. Il le consignerait dans ses quartiers jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un E2PZ, et là, il le ramènerait sur Terre et il le consignerait chez lui aussi, volets fermés et porte verrouillée à double tour.
Les dignitaires d'Aktar étaient ravis : une nascentia (5) ! La première depuis des siècles ! Un évènement de la plus haute importance. Tu parles !
Le ciel avait littéralement explosé. Ils s'étaient tous jetés à terre, même le très digne Régent Valdar. Il n'y avait pas eu de bruit. Juste une explosion de couleurs, – rose, violette, bleue – aveuglante et terrifiante. Un peu comme ce qu'on obtient avec une explosion atomique minus le bruit. Une explosion de couleurs silencieuse.
Nascentia. Ils s'étaient tous mis à prononcer ce mot. D'abord en le murmurant comme si c'était une chose sacrée – ce qui apparemment était le cas – et après le premier choc passé, ils s'étaient mis à le hurler en faisant de grands gestes.
Pour John c'était très clair : Nascentia égal danger égal McKay. Alors, il s'était mis à courir en direction du temple, Teyla sur ses talons.
/MAJOR !/ (6)
Tout en courant, John répondit au Lieutenant Ford. Le ton de la voix du jeune homme ne lui disait rien de bon.
« Lieutenant, nous arrivons au temple, quelle est exactement votre position ? »
/Nous … Nous sommes dans la salle principale, la salle des bénédictions … Major, dépêchez vous, okay./
Nous. Ford avait dit nous. Pas Je. C'était bon signe, non ?
Teyla et lui arrivèrent en courrant dans l'enceinte de l'ancien temple. Il trouvèrent sans mal la fameuse salle : un petit groupe d'Aktar se trouvaient déjà attroupés devant la porte. John les bouscula pour se faufiler dans la petite pièce.
Ford se trouvait devant un mur couvert de runes que John identifia comme de l'Ancien. McKay ne devait pas se trouver bien loin : qui disait Ancien disait Rodney dans les parages. Ford était en train de parler à voix basse mais John ne voyait pas à qui il s'adressait, son regard allait et venait dans la pièce à la recherche de Rodney. Il finit cependant par se rendre à l'évidence : Rodney n'était pas là.
Teyla s'était agenouillée par terre près de Ford et elle aussi s'était mise à murmurer doucement. John aurait aimé savoir pourquoi il semblait être le seul ici à s'inquiéter de l'absence de McKay !
« Bon sang Ford ! Je vous avais dit de ne pas le quitter des yeux ! Que s'est il passé ? »
Ford releva la tête et se tourna vers son supérieur pendant que Teyla continuait de murmurer sur un ton apaisant. Le Lieutenant semblait hésiter sur ce qu'il voulait dire.
Mais enfin qu'est-ce qu'ils faisaient tous les deux penchés sur … Et d'ailleurs, sur quoi, ou plutôt sur qui, ils s'agissait manifestement de quelqu'un, étaient ils penchés ? John s'approcha enfin des deux jeunes gens et fini par découvrir l'objet de leur attention.
Un gamin se tenait assis contre le mur, la tête posée sur ses genoux. Ses cheveux châtains lui tombaient dans les yeux et il tremblait comme s'il avait froid. Ou comme s'il pleurait. Cette seconde hypothèse était certainement la bonne, vu que ses genoux étaient trempés. Teyla lui caressait doucement les cheveux et lui parlait gentiment.
John en avait assez et fini par s'énerver.
« QU'EST-CE QUE … ? »
Il ne termina pas sa phrase. Le gamin venait de lever les yeux vers lui. Des yeux bleus.
« Rodney ? »
ooOOoo
Rodney avait mal à la tête. Terriblement mal à la tête. Un peu comme la fois où il avait dû aller à l'hôpital. Il se rappelait de ce qu'avait diagnostiqué le médecin : traumatisme crânien. Peut-être était-il encore tombé, seulement il ne se rappelait pas ce qu'il avait pu faire cette fois. La dernière fois, il avait démonté le télescope. Il l'aurait remonté bien sûr, mais son père était rentré plus tôt que prévu et … il soupira. Cela ne servait à rien de repenser à ça (7).
Il sentit les larmes commencer à couler sur ses joues et les essuya sur son pantalon.
C'est là qu'il remarqua que quelque chose était vraiment bizarre. Il leva sa main. Elle disparu dans une manche trop grande. On aurait dit qu'il s'était habillé avec les vêtements de son père. Une veste bleue et beige. A la réflexion, Rodney ne pensait pas qu'il s'agisse des vêtements de son père. Celui-ci mettait toujours des chemises blanches et des vestes grises pour aller travailler. C'était quelqu'un d'important. Il n'aurait jamais mis ce genre de veste. Et puis son père n'aimait pas le bleu. Ni la couleur d'une manière générale. Son monde était noir et blanc, à la rigueur gris. Rodney lui aimait la couleur. Mais ce qu'il aimait n'avait pas beaucoup d'importance.
Il essaya de se lever mais retomba immédiatement par terre, glissant lentement le long du mur. Il avait le tournis et avait envie de vomir. Il ferma les yeux un moment pour s'éclaircir les idées. Il fallait qu'il réfléchisse. Quelle était la dernière chose dont il se souvenait : il était rentré de l'école plus tôt parce que Mlle Parker était malade. Elle allait avoir un bébé et s'arrêtait régulièrement. Il avait pris le bus et puis … et puis. Sa tête lui faisait de plus en plus mal. Il la posa sur ses genoux.
Quelque chose l'effleura. Il poussa un petit cri et recula instinctivement contre le mur. Il cligna des yeux plusieurs fois. Sa vision était un peu floue. Il y avait quelqu'un devant lui qui lui parlait, l'appelant par son nom de famille. Pourtant il était sûr de ne pas le connaître. Il était habillé étrangement comme une sorte de commando. Et puis il avait une arme. Mais sans doute était-elle fausse.
Il allait ouvrit la bouche pour lui répondre quand son estomac se révolta brusquement. Il ne parvint pas à se retenir et vomi sur le sol devant lui, ratant de justesse les genoux de l'inconnu.
Rodney entendit vaguement celui-ci parler à quelqu'un d'autre, mais sa tête lui faisait trop mal pour qu'il puisse se concentrer sur ce qui se disait. Ses larmes étaient désormais de véritables sanglots. Il savait qu'il se comportait comme un bébé mais il s'en fichait complètement. Il se sentait trop mal pour avoir honte.
Il commença à se balancer d'avant en arrière. Il voulait que Jenny vienne le chercher pour rentrer à la maison. Maintenant, il y avait plusieurs personnes autour de lui. Quelqu'un s'était mis à lui parler gentiment, lui demandant comment il se sentait, insistant pour qu'il réponde. Il continuait simplement à se balancer. Et puis soudain il entendit quelqu'un crier. Il releva la tête.
L'homme qui se trouvait devant lui ne lui était pas davantage familier que les autres. Il portait le même uniforme et surtout la même arme. Il le fixait étrangement et l'appela par son prénom comme s'il le connaissait. Il s'assit près de lui et essuya les larmes qui coulaient sur sa joue avec son pouce. Il l'appela une fois encore par son prénom mais Rodney se sentait trop malade pour lui répondre.
ooOOoo
Ce n'était tout simplement pas possible ! Ce gamin ne pouvait pas être Rodney. Seulement, il portait les vêtements de Rodney, à côté de lui se trouvait le détecteur d'énergie, et – bon sang ! – il portait encore le Beretta à sa cuisse droite !
John enleva l'arme du holster et la tendit à Ford. Il appela une fois encore Rodney. Cette fois, l'enfant refusa de le regarder.
Derrière eux, les Aktar continuaient à s'agglutiner pour pouvoir voir le résultat du miracle ! John les entendait murmurer dans son dos. Il regarda le gamin qui se trouvait devant lui. Il ne pleurait plus mais ses tremblements eux n'avaient pas cessé. John se passa la main dans les cheveux.
« Peut-être devrait-on ramener le Docteur McKay sur Atlantis pour que le Docteur Beckett l'examine ? »
Teyla avait passé ses bras autour du gamin. Celui-ci restait rigide refusant le réconfort que la jeune femme lui proposait. John sortit une couverture iso thermique de son paquetage.
« Hey, Rodney. »
Silence.
« Il ne fait pas très chaud ici, tu ne trouve pas ? Et puis, ça sent un peu comme dans une cave, non ? Pas terrible comme ambiance, hein. Que dirais-tu de sortir d'ici ? »
Le petit garçon en face de lui releva la tête et le fixa un moment, comme pour juger s'il était sérieux et s'il pouvait lui faire confiance. Il finit pas se décider et répondit par un petit hochement de tête. Teyla l'aida à se mettre debout mais il piqua immédiatement du nez. John le rattrapa au vol et le prit dans ses bras après l'avoir enveloppé du mieux qu'il pu, dans la couverture.
Ils sortirent tous les quatre de la salle, la marée humaine de badauds s'écartant devant leur passage.
Arrivés devant l'entrée du temple, Rodney enfoui sa tête dans le cou de John pour échapper aux rayons du soleil. John lui caressa gentiment le front. Brûlant. Le gamin était brûlant de fièvre.
« Teyla vous restez avec ici avec le Régent Valdar, Ford et moi ramenons, » il s'arrêta un moment, incapable de prononcer son nom, « Ford et moi, nous allons voir Beckett. »
TBC
(5) Nascentia : mot latin pour « naissance ».
(6) Les phrases entre /italique/ indiquent des communications radio.
(7) J'utilise les petites allusions de McKay dans 48 hours (saison 5 de SG1). Il y dit à Carter, sur le ton de la plaisanterie, qu'il a eu une enfance misérable. La maltraitance des enfants est un véritable fléau en France ! La France est un des quatre pays développés où la maltraitance des enfants est la plus répandue (source UNICEF-OCDE). Trois enfants meurent chaque jour, victimes de mauvais traitements et ils sont plus de 75 000 maltraités régulièrement. N'oubliez pas : si vous pensez qu'un enfant est maltraité, appelez le 119 !
