Note : merci pour les reviews (je crois que je suis devenue une « reviews addict »!)

Note pour Cybélia : oui, tu as raison c'est slash puisque c'est une suite de la série « Jeux », mais impliquant un enfant, il n'y aura pas de scène slash. Enfin, pas avant le dénouement !

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3 – Rodney avait hâte de rentrer, même s'il ne savait pas très bien si cela voulait dire rentrer à la maison ou allez à l'hôpital. Il savait que quelque chose n'allait pas : nausées, maux de tête, étourdissements. Des symptômes qui ne sont jamais très bon signe.

Parfois, c'était dur de savoir, d'être trop intelligent.

L'homme qui le portait lui parlait gentiment, lui disant que tout allait s'arranger. Il lui caressait les cheveux. Rodney se laissa aller dans ses bras, plongeant son nez dans son cou lorsqu'ils arrivèrent enfin dehors. Le soleil lui faisait mal aux yeux.

Une vraie foule se trouvait autour d'eux. Presque sur eux. Il sentit même plusieurs fois quelqu'un le toucher. Et puis tous ces gens répétaient la même chose. Apparemment, ils s'adressaient à lui en l'appelant Narcissia. Ils devaient penser qu'il était une fille. La tête sur l'épaule du soldat – ou bien était-ce un marine ? – il ferma les yeux.

Son père devait avoir raison, il ressemblait à une fille, avec ses cheveux fins, son teint clair et ses yeux bleus. En tout cas, il ne ressemblait pas à son père ou à Jenny : ils avaient tous les deux les yeux marrons et des cheveux bruns. Sa mère disait qu'il avait pris du côté de sa famille maternelle, pourtant elle aussi avait les yeux marron. Plus clairs que son père. Noisette peut-être.

Ils stoppèrent un moment, mais Rodney resta la tête sur l'épaule de l'homme qui l'avait pris dans ses bras. Il pouvait apercevoir deux lunes dans le ciel. Deux lunes. Il cligna des yeux plusieurs fois. Elles étaient toujours là. Hallucinations. Son cas devait vraiment être très grave cette fois pour qu'il s'imagine des choses.

L'homme qui le portait – il était Major, c'était comme ça que les autres l'appelait – discutait avec un autre homme. Grand. Très grand. Au moins 2 mètres. Rodney avait à nouveau peur. Et quand il avait peur il avait envie de pleurer. Seulement, c'était certainement une trèèèèès mauvaise idée. Il ignorait comment le Major réagirait. Il devait déjà le porter ce qui ne devait pas être très drôle pour un soldat. Et puis, si ces gens le prenaient déjà pour une fille …

Les voix des deux hommes – le Major et le géant – étaient de plus en plus fortes, en colère. C'était un ton que Rodney connaissait bien. Il savait qu'ils parlaient de lui. Ils parlaient d'un élu. Le géant voulait qu'il reste là. Non ! Il mit ses bras autour du cou du Major. Celui-ci le serra un peu plus fort contre lui. Après un dernier échange avec l'étrange homme, ils se remirent en route.

Rodney, avait fermé les yeux. Il se sentait en sécurité dans les bras du Major.

Il s'endormi, bercé par le pas rythmé du soldat.

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Sortir du temple n'avait pas été une mince affaire. Les Aktar les entouraient comme des fans hystériques autour de leur célébrité préférée. McKay aurait certainement été plus que comblé par ces marques d'attention. S'il avait été lui-même ce qui était loin d'être le cas.

De temps à autre, un Aktar lançait : « L'élu, l'élu ! » et était relayé par d'autres.

L'élu en question n'était pas très alerte et ne semblait pas vraiment noter toute l'effervescence qui régnait autour de lui. John tata une fois encore le front de Rodney. La fièvre ne semblait pas avoir augmenté mais le teint pâle du gamin en disait long sur son état. John écarta une mèche de cheveux trempés de sueur.

« Hey, Rodney ! Ca va aller, encore quelques minutes et le Docteur va s'occuper de toi. »

Il ne reçu aucune réponse. Les yeux bleus étaient fixés sur quelque chose au dessus de lui. Le ciel peut être.

Ford leur lançait des regards furtifs.

John était très conscient de ne pas être d'une excellente compagnie. Il en voulait un peu à Ford pour ce qui venait de se passer même s'il se doutait que ce dernier n'avait certainement pas pu faire grand-chose pour l'empêcher.

Comment pouvait-on transformer un adulte de 37 ans en un gamin de … John baissa les yeux vers Rodney. Quel âge pouvait-il avoir ? 7, 8 ans ? Il n'était pas très grand et était tout en bras et en jambe. Apparemment, le petit embonpoint qui caractérisait McKay était apparu plus tard.

Ils étaient enfin arrivés devant la Porte des étoiles, toujours suivis par une foule murmurante et en extase. Leur comportement finissait par lui porter sur les nerfs.

Le Régent Valdar et le Haut Conseiller Trabor se trouvaient là, entourés de six autres personnes arborant de longues robes rouges et noires. Valdar s'approcha des deux soldats, les yeux fixés sur l'enfant dans les bras du Major.

« C'est un grand jour ! Oui, un grand jour. La première nascentia depuis plus de deux siècles. »

Il tendit les bras vers le Major, comme s'il s'attendait à ce que ce dernier lui remette Rodney. Le regard du Major, froid et distant, le déstabilisa sans doute un peu, car son sourire disparu et ses bras retombèrent

« Nous rentrons sur notre base. Le Docteur McKay, » il appuya sur le nom du scientifique, comme pour faire prendre conscience à Valdar, que l'élu n'était pas un des leurs, « a besoin d'être examiné par notre médecin. Vous pouvez vous attendre à avoir de nos nouvelles dans quelques heures, en attendant, Teyla Emmagan va rester ici. »

Teyla qui se tenait auprès du Major, esquissa un sourire charmeur, la main fermement calée sur son P90.

John sourit à son tour. Teyla aurait fait un parfait militaire sur Terre. Correction, elle faisait un parfait coéquipier, ici, sur Pégase.

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Valdar évalua rapidement la situation.

Cette promesse d'un retour semblait comporter quelques menaces en filigrane et le peuple d'Atlantis n'était pas de ceux que l'on aliène à la légère. Il décida, à regret, de ne pas insister.

« Oui, oui, bien sûr. Nous attendrons votre retour à tous. » Il espérait bien que l'enfant reviendrait une fois examiné par les médecins d'Atlantis. Et puis, ce délai leur permettrait de réfléchir à la suite des évènements. Une nascentia ! Même sans l'élu, il y avait tant à faire ! Oui, c'était décidément un très grand jour. Il fallait penser aux préparatifs de …

« Non. »

Valdar se tourna vers l'homme qui avait parlé. Trabor. Evidemment.

Comme tout premier conseiller, ce dernier était aussi le dignitaire religieux d'Aktar. C'était un homme fervent et très croyant. Il était juste et honnête mais se laissait parfois emporter par sa foi.

Valdar vit les trois atlantes se raidirent.

« Conseiller Trabor, je suis sûr que nos nouveaux amis reviendront rapidement et que nous pourrons ensemble célébrer cet évènement. »

Trabor ne quittait pas Rodney des yeux. C'était un miracle. Jamais il n'aurait cru assister de son vivant à une nascentia. Les dieux avaient daigné répondre à ces prières ! Partout dans la galaxie les wraith se réveillaient, déchaînant leur terrible fureur et détruisant tout sur leur passage. Il avait prié les dieux d'épargner son peuple.

Ils avaient répondu en leur envoyant un signe. Et il n'était pas question d'y renoncer.

Trabor ne savaient pas très bien quoi penser de ces terriens ou atlantes. Ils étaient armés. Leurs armes ressemblaient à celles des Génii (7). Il n'aimait pas ce peuple : des barbares occupés seulement à tenté de reconquérir une gloire passée !

L'élu devait rester sur Aktar, c'était la condition pour ne pas subir l'attaque des wraith, Trabor en était convaincu. Il allait répliquer lorsque Valdar le coupa.

« Nous devons nous préparez pour la célébration. Vous êtes bien entendu les bienvenus. Peut-être votre leader acceptera t-elle de se joindre à nous ? » Valdar espérait convaincre cette dernière de la légitimité de ses revendications. Il était toujours préférable de discuter d'égal à égal. Un chef comprend toujours un autre chef, n'est-ce pas ?

« En attendant, Teyla Emmagan, pourra rester avec le Conseiller Trabor qui lui expliquera l'importance et la signification de la nascentia pour notre peuple. N'est-ce pas Conseiller ?»

Le Conseiller, les yeux toujours fixés sur Rodney, répondit distraitement.

« Ce sera avec plaisir. »

Teyla se tourna vers le Conseiller.

Si la jeune athosienne restait, les autres reviendraient sûrement. Dans ce cas, Trabor avait une petite chance de la convaincre.

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John regarda Teyla s'éloigner avec Trebor. Il avait cru un moment qu'ils ne pourraient pas éviter une crise. Ce qui aurait signifié une manœuvre armée. Et avec un gamin ...

Un gamin. Il ne parvenait toujours pas à y croire. Rodney s'était endormi, les bras autour de son cou. Il serrait un peu et John avait l'impression qu'il allait l'étrangler s'il essayait de le dégager.

« Ford composer le code et envoyer notre identification. »

« Oui, Monsieur. »

John essaya de réveiller Rodney. Celui-ci finit par ouvrir les yeux pour les refermer aussitôt et resserrer son étreinte autour du cou du Major. Okayyyy. Mauvaise tactique.

« Ford ! Un coup de main par ici. »

Plusieurs d'Aktar se trouvaient toujours autour d'eux. Ils étaient silencieux ce qui mettait John encore plus mal à l'aise. Il préférait de loin leur comportement de hooligan.

Ford et lui réajustèrent la couverture autour de Rodney. Le vortex créait une sensation de froid assez intense, surtout la première fois, mieux valait le protéger d'un choc supplémentaire, le trauma dû à son « rajeunissement » était suffisant.

« Hey, petit, je t'enlève tout ça, on dirait que tu t'es déguisé pour Halloween. Un déguisement de savant fou ! »

Ford souriait. Il aimait les gosses. Il y en avait pas mal dans le quartier où vivaient ses grands parents. Ils s'occupaient souvent de ces neveux et nièces. Plus tard, oui, plus tard il aurait lui aussi des enfants.

Il se demandait quel type de gamin était McKay.

Rodney murmura une réponse inintelligible dans le cou du Major, pendant que le Lieutenant le débarrassait des chaussures et du pantalon trop grand. Le tee-shirt bleu lui faisait presque une robe. Ils lui laissèrent les chaussettes.

« Okay, petit, prêt pour le voyage de ta vie ? »

De nouveau une phrase inintelligible.

Cette fois, le Major sourit.

« Hey, qu'est-ce qu'il dit Major ? »

« Il dit qu'il n'est pas petit et que vous feriez bien de vous en souvenir, où la prochaine fois, il vous promet de faire en sorte de ne pas vous éviter lorsqu'il aura la nausée. »

Un large sourire apparu sur le visage du Lieutenant.

Il semblerait qu'il ait eu sa réponse. Qu'il ait 37 ans ou 7 ans, McKay restait égal à lui-même.

Ca promettait.

TBC

(7) Episode Underground/Apparences.