Note 1 : merci pour les reviews !
Note 2 : pas d'update hier ! J'ai passé une bonne partie de la journée à traduire le transcript de Duet en français pour le site Atlantis Réunion. J'ai cru comprendre qu'il y avait un certain engouement autour de cet épisode … mais franchement je ne vois pas pourquoi ! LOL
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5 – « Ouch, ouch, ouch ! »
Carson n'en revenait toujours pas. Il savait que le Lieutenant Ford était un combattant aguerri mais c'était à chaque fois le même cinéma : il blêmissait à la vue de la moindre seringue, poussait des petits grognement, se trémoussait sur sa chaise tant que ce n'était pas fini. Un vrai Marine quoi !
« Allez Lieutenant, c'est bon ... »
Il lui donna un petit pansement à mettre dans le creux de son coude. Ford le regardait d'un air soulagé.
« … Jusqu'à la prochaine fois. »
Cette fois le jeune Lieutenant lui jeta un regard noir. Bien, il était important que tous ses jeunes chiens fous sachent qui était le chef, non ? En tout cas, dans cette infirmerie.
Carson se tourna vers ses deux autres patients.
Encore heureux que le Major était passé en premier suivi de Rodney. S'ils avaient commencé par Ford, il n'aurait sans doute jamais pu convaincre le petit garçon de se laisser faire !
Le Major l'avait félicité en lui disant qu'il avait été très brave. Carson, lui l'avait plutôt trouvé résigné, comme s'il savait que de toute manière il fallait en passer par là. Comme s'il ne s'attendait pas à ce qu'on le soutienne.
Il soupira.
Il connaissait le dossier médical de Rodney. Malheureusement.
« Okay, il ne sous reste plus qu'à faire un IRM et un Scan. »
« Heu, Doc', ça pourrait pas attendre ? »
Carson se retourna se demandant pourquoi le Major murmurait. Il comprit aussitôt pourquoi. Rodney s'était endormi, sur l'épaule du Major, les mains tenant toujours fermement la couverture autour de lui.
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C'était vraiment étrange de serrer Rodney dans ses bras comme ça. Enfin, de serrer un Rodney de 7 ans.
John aimait les enfants, il avait passé du temps à jouer avec les petits athosiens avant qu'ils aillent vivre sur le Continent. Mais il ne parvenait pas à se faire à l'idée qu'il était redevenu un enfant. Ce n'était pas possible.
John n'imaginait tout simplement pas que Rodney ait pu un jour être un enfant. Quelqu'un qui à l'âge de 10 ans construisait les plans d'une bombe atomique comme une simple expérience scientifique, ne pouvait pas être un enfant ! (8)
Carson vérifia immédiatement les signes vitaux de Rodney. Et fronça les sourcils.
« Célia, préparez des packs réfrigérés ! Major aidez moi à le coucher.»
« Carson, qu'est-ce qui se passe ? »
« Il n'est pas endormi mais inconscient. Il faut faire baisser la fièvre. »
A eux d'eux, ils eurent vite fait de débarrasser Rodney du tee-shirt et du boxer trop grands. Carson l'installa sur le lit et plaça un pack de glace sous ses bras, son cou et son aine.
« Voilà, ça devrait aller. Ne vous en faites pas trop Major. Avec le choc qu'a du subir son organisme c'était à prévoir. Nous allons surveiller sa courbe de température, mais je suis sûr que d'ici demain, il sera frais comme une rose. »
Carson avait l'air confiant ce qui eu pour effet de rassurer John. Il se passa une main dans les cheveux et se cala contre sa chaise, une main sur celle de Rodney.
La nuit allait être longue.
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Rodney avait la tête lourde. Comme s'il avait dormi trop longtemps. Et puis il avait envie d'aller aux toilettes.
Et faim. Il avait super faim.
En fait, il était à peu près sur que c'était la faim qui l'avait réveillé. Son estomac faisait un raffut de tous les diables !
Il ouvrit un œil et le referma aussitôt. La lumière qui régnait dans la pièce était trop vive, presque blanche. Il essaya à nouveau d'ouvrir les yeux mais cette fois, il y alla progressivement.
Une fois ses yeux enfin ouverts, il découvrit que les grognements qui l'avaient réveillé ne provenaient pas de son estomac vide.
Le Major était là, assis sur une chaise qui n'avait pas l'air très confortable, la tête sur le lit, la bouche grande ouverte.
Et il ronflait.
Le premier réflexe de Rodney fut de le secouer pour le réveiller mais au dernier moment, il se retint. Il ne connaissait pas assez bien ces gens, qui sait comment un Major dans l'armée de l'air pouvait réagir s'il était réveillé en sursaut. Son père disait que les américains étaient tous des fous dangereux, armés jusqu'au dent et prêt à tirer pour un oui ou pour un non, sur tout ce qui bouge.
Peut-être valait-il mieux ne pas déranger un soldat américain, non ?
Rodney regarda autour de lui. L'infirmerie était plongée dans le silence.
Une perfusion était suspendue Juste à côté de lui. Il saisit le cathéter, pris sa respiration à fond, et tira. Ouchouchouch. Il n'aimait pas que l'on fiche des seringues dans son corps, mais il fallait bien dire qu'il n'aimait pas non plus beaucoup les enlever. Enfin, c'était quand même moins douloureux.
La main sur le cathéter, il se glissa doucement hors du lit. Ces derniers étaient fichtrement hauts.
Il repéra la veste du major près du lit.
Il s'approcha doucement et la récupéra.
Okay : prochaine étape, les toilettes.
Rodney, pieds nus, emmitouflés dans la veste du Major sortit de l'infirmerie, sans que personne ne s'en rende compte.
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Ses pieds nus faisaient un petit bruit se succion sur l'étrange revêtement du couloir où il se trouvait. Un couloir interminable.
Et sans toilettes.
Rodney déambulait depuis un moment maintenant et n'avait rencontré personne, quand soudain il entendit des voix. Il resta un moment sur place comme paralysé. Il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il avait quitté l'infirmerie sans en demander la permission. Mais il n'avait pas eu le choix n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas réveiller le Major et l'infirmerie était vide. Ce n'était pas sa faute s'il s'était perdu !
Les voix se rapprochaient. Rodney décida qu'il était préférable de se cacher, le temps qu'il retrouve son chemin vers l'infirmerie. De cette manière, personne ne saurait qu'il en était sorti. Il se glissa derrière un des pylônes qui se trouvaient dans le vaste couloir.
Deux soldats passèrent près de lui sans le voir. Il relâcha un petit soupir et reprit son chemin pour tomber sur une espèce de cul de sac. Il allait faire demi-tour lorsqu'il aperçu une porte.
Des toilettes ?
La porte était magnifiquement décorée. On aurait dit une espèce de vitrail, jaune et bleu. Il tendit la main pour l'ouvrir lorsqu'il découvrit qu'il n'y avait pas de poignée. Il fronça les sourcils puis repéra le panneau de contrôle sur le côté gauche de la porte.
Il s'avança vers le panneau mais n'eut pas à y toucher : la porte s'ouvrit toute seule devant lui ! Ouverture automatique. Cool. Comme dans les aéroports. Certainement des cellules photoélectriques.
Il entra dans la pièce et la porte se referma derrière lui avec un petit chuintement qui le fit sursauter. Il se retrouva face à un écran de télévision. En tout cas cela y ressemblait beaucoup. On pouvait y voir quelque chose en forme de fleur (9), avec plusieurs points lumineux. Mais pas de lavabo ou de toilettes. Il regarda à nouveau l'écran.
Il tendit la main et toucha un des points lumineux.
Rien ne se passa. Il essaya d'autres points lumineux. Toujours rien.
Rodney poussa un soupir et se retourna. La porte s'ouvrit … devant un immense hangar.
Il sortit de la petite pièce. La porte se referma derrière lui.
Il avança prudemment, serrant la veste contre lui. Il faisait froid dans cet endroit. Il pouvait sentir de l'air frais et il frissonna.
Tout allait de mal en pis ! Non seulement il ignorait où il était – la piteuse excuse du champ de manœuvre ne tenait guère la route, d'autant qu'il avait pu apercevoir l'immense étendue d'eau et les grattes ciel en arrivant, ces gens le prenaient pour un idiot – mais en plus il ignorait … où, il était : on aurait dit que dans cet endroit, les lois de la physique étaient complètement bouleversées ! Il avait quitté l'infirmerie, s'était perdu dans un couloir, alors comment pouvait-il se retrouver dans cette immense hangar ?
Il senti les larmes lui monter aux yeux et les essuya d'un geste brusque. IL NE PLEURERAIT PAS !
Il avança un peu. Il y avait d'immenses caisses le long des murs. Il s'approcha. De grandes étiquettes barraient les caisses : MREs, fournitures médicales, batteries.
Il contourna les caisses et tomba nez à nez avec l'engin le plus extraordinaire qu'il lui est été donné de voir. C'était un des vaisseaux qu'il avait vu dans le ciel en arrivant. Il n'en avait qu'entraperçu un alors qu'ils se rendaient à l'infirmerie. Il en fit le tour. Oui, sa forme était vraiment intéressante et, oh, il y avait mêmes des stabilisateurs ! Il toucha, la carlingue, presque avec révérence.
Absorbé par l'examen du jumper, Rodney n'entendit pas les gardes arriver derrière lui.
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Oucccccchhhh. Son dos lui faisait un mal de chien et il avait l'impression que son cou se trouvait à un drôle d'angle. Il faudrait qu'il demande à Carson d'investir dans des chaises un peu plus confortables. Surtout qu'il avait la désagréable impression qu'il passait pas mal de temps dans cette fichue infirmerie depuis quelque temps.
C'était bien sa chance de tomber amoureux de quelqu'un qui souffrait de multiples allergies, d'hypoglycémie chronique et de tout un tas d'autres petits bobos. Le pire étant bien sûr qu'il attirait les ennuis comme le miel attire les abeilles. Rodney était vraiment … Rodney !
John se réveilla définitivement. Il fit un bond hors de sa chaise lorsqu'il s'aperçu que le lit en face de lui était vide.
« CARSON ! »
John se précipita dans le bureau de l'écossais. Vide.
Il chercha Célia, la petite infirmière rousse. Aucune trace.
Il commença à s'inquiéter. Etait-il arrivé quelque chose pendant qu'il dormait ?
Il allait chercher à joindre Carson par radio, lorsque ce dernier entra suivi de Célia et d'Elisabeth.
Il se précipita vers le trio.
« Où est-il ? »
« Que … Quoi ? Où est qui ? »
Carson semblait un peu dérouté par la soudaine agressivité du Major.
John leva les yeux au ciel.
« Rodney, où est-il ? Il s'est passé quelque chose ? »
« Rod- … ? Bon sang ! Célia fouillez les autres pièces et n'oubliez pas les deux chambres d'isolation. »
« Carson ! Si vous ne me dites pas ce qui se passe je … »
« Ce qui se passe, c'est que ce diable de canadien est aussi insupportable à 7 ans qu'à 37 ! Voilà ce qui se passe ! »
Elisabeth décida d'intervenir avant que la situation ne s'envenime.
«Messieurs s'il vous plaît. Je vous signale que nous avons un petit garçon de 7 ans, malade et certainement un peu déboussolé, qui déambule dans les couloirs d'Atlantis. Cité qui, je vous le rappelle n'a pas vraiment été construite pour les enfants, même aussi intelligents que Rodney. » Elle s'arrêta un moment avant de reprendre. « Surtout, pour les enfants aussi intelligents que Rodney, qui sait ce qu'il … »
C'est à ce moment que la radio du Major craquela.
« Sheppard, si ce n'est pas pour une urgence, vous pouvez … »
Il fut coupé par une voix à l'accent marqué.
/Major, vous n'auriez pas « égaré » quelque chose /
« Zelenka ? Qu'est-ce que … »
Egaré quelque chose ? Se pourrait-il que …
« Où êtes vous ? »
/Dans le hangar à Jumper. Rodney et moi vous attendons./
TBC
(8) Episode Underground/Apparences.
(9) Vous ne trouvez pas que cela y ressemble ?
