Note 1 : qui c'est qui dit merci pour les reviews, hein, qui … Rievaaaaaaaaaaaaaaal (qui se croit déjà sur une plage de sable fin) !
Note 2 : bon, ça c'est pour Scorp' Blues qui insistait mais c'est juste pour le fun, parce que ça ne fait pas beaucoup avancer l'intrigue … Pour un peu plus d'action, il vous faudra attendre septembre !
ooOOoo
9 – Rodney avait pris le livre sur l'espace dans ses bras avec le sac que lui avait donné Célia : un rechange, une petite couverture et des médicaments pour ses allergies. Bien sûr, il n'allait pas loin et s'il y avait le moindre problème il serait revenu à l'infirmerie, mais Célia – toujours super émue – avait insisté pour qu'il prenne tout ça.
Le Major était venu le chercher pour l'emmener chez le Docteur Zelenka. Rodney était ravi : il avait tout un tas de questions auxquelles il était certain que le Docteur Zelenka pourrait répondre.
Le Major lui tenait la main et ne cessait de lui dire des choses rassurantes. C'était en fait un peu angoissant. Quand un adulte se confondait en phrases de ce type, c'était qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Du coup, il se sentait un peu nerveux.
Et la présence du garde derrière eux n'arrangeait rien. Au contraire. Rodney l'avait reconnu tout de suite : c'était celui qui l'avait secoué dans tous les sens en le traitant de voleur dans la hangar aux jumper.
C'était un sergent. Le Major lui avait dit qu'il était chargé de le protéger. Que c'était son garde du corps. Rodney avait fixé d'un œil un peu sceptique le sergent. Il était tout raide et n'arrêtait pas de saluer le Major et de répondre « oui, Monsieur », dès que ce dernier l'interrogeait. Rodney avait la nette impression que le sergent aurait préféré être ailleurs : il y avait comme un soupir à la fin de chacun de ces « oui, Monsieur ». Et le Major lui avait l'air de trouver ça amusant.
Rodney n'aimait pas ça. Cela ressemblait à une punition teintée d'humiliation. Il connaissait suffisamment bien les deux pour les identifier. Le sergent ne l'aimait déjà pas, alors lui demander de s'occuper de lui dans ses conditions était la pire des idées !
Les adultes ne se rendaient parfois pas compte des choses. Rodney se demanda un moment s'il ne devait pas en parler au Major.
Il aimait bien le Major. Il était gentil, l'écoutait et était resté près de lui comme il lui avait promis quand il était à l'infirmerie. C'était rassurant.
Et puis, il avait l'air de vraiment l'aimer. Enfin, un peu comme un grand frère ou un papa. Pas comme le sien en tout cas. Il avait l'air de le connaître : c'est lui qui avait choisi les barres chocolatées – les fameux Twix, quel drôle de nom ! – comment avait-il pu savoir que c'était ses préférées ?
« Hey, ça va ? »
Rodney hocha la tête. Le Major haussa un sourcil.
« Tu sais, généralement, quand on pose une question avec des mots, il est de coutume d'y répondre avec des mots. »
« Oh. »
Un second sourcil vint rejoindre le premier.
« Heu, je veux dire, oui Major. »
« John, je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler John. »
Rodney allait hocher la tête une nouvelle fois, lorsqu'il se rappela la remarque du Major.
« Oui, John. »
Ce dernier le regarda un moment et poussa un petit soupir, presque imperceptible, mais Rodney l'entendit quand même. C'était drôle tous ces gens qui soupiraient lorsqu'ils étaient avec lui. Et pas un seul ne lui criaient dessus ou l'ignoraient. Bien sûr, il préférait la seconde situation mais ici personne ne l'ignorait, au contraire, cependant, il y avait quand même quelque chose d'un peu bizarre avec certaines personnes.
Ils entrèrent tous les trois dans ce que Rodney considérait comme un ascenseur. Le Ma- heu non, John, le prit dans ses bras et lui en montra le fonctionnement. Pour choisir son étage, il suffisait d'appuyer sur un des points lumineux représentant le lieu où on voulait se rendre dans le complexe militaire. Rodney eu le droit d'appuyer sur celui qui désignait le laboratoire du Docteur Zelenka.
Il était en train de demander au Major comment l'ascenseur fonctionnait lorsque la porte s'ouvrit, donnant directement sur le laboratoire.
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« Ahhhh. Des visiteurs ! »
Radeck avait les traits un peu tirés. John savait qu'il travaillaient d'arrache pied avec Carson pour percer le secret de ces machines miniatures. S'occuper d'un enfant ne figurait certainement pas sur son agenda mais il était le seul en qui John avait confiance. Et puis Rodney avait l'air de bien l'aimer.
Rodney s'était immédiatement et spontanément approché du scientifique, lui tendant le livre, un large sourire aux lèvres.
« Aha, je vois que tu me rapporte mon livre préféré. Je t'en remercie. » Zelenka prit l'ouvrage et le feuilleta un moment, puis reporta son attention sur le petit garçon qui s'était mis sur la pointe des pieds pour lire par-dessus son épaule.
« Hummmm. C'est un livre vraiment, vraiment passionnant. C'est grâce à lui que j'ai décidé que je serais scientifique tu sais. Je voulais construire un appareil capable d'aller dans l'espace et de m'emmener sur l'une de ses planètes. »
« Moi aussi je serais un scientifique plus tard. »
« Vraiment ! »
« Oui. Je suis très intelligent, je peux y arriver. »
John ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Ca c'était vraiment une remarque à la Rodney : la modestie même !
Rodney qui avait remarqué sa grimace, se tourna vers lui.
« C'est vrai ! Les résultats à l'école ne veulent rien dire ! Je sais que je suis très intelligent. Je réussi tous les tests d'intelligence avec de super résultats ! »
Il le savait ! C'était trop beau pour être vrai. Eux aussi le prenaient pour un débile. Sous prétexte qu'il n'aimait pas parler – et pour dire quoi, puisque personne ne l'écoutait jamais de toute manière ! – qu'il préférait lire des livres de science plutôt que des stupides histoires de pirates ou de sorciers, eux aussi … ils … ils … Rodney était à la fois en colère, déçu et triste. Il ne savait pas encore très bien quel sentiment l'emportait sur l'autre. Il sentit des larmes monter à ses yeux.
John était stupéfait. Il ne savait pas très bien quoi dire ou faire. Rodney semblait au bord des larmes. Le Docteur Rodney McKay ne pleurait jamais. Enfin, pas comme ça, pas d'un seul coup, juste pour … d'ailleurs, John ne savait pas ce qui avait pu susciter cette crise. Il jeta un regard un peu perdu à Zelenka.
Radeck avait vu Rodney blêmir d'abord de colère et puis rapidement son visage avait changé pour de la tristesse. Il soupira. Il était temps de reprendre les choses en mains.
« Rodney. »
Le petit garçon se trouvait toujours devant le Major, les mains le long du corps, jouant, sans s'en rendre compte, avec ses doigts. Radeck surit : un Rodney énervé restait un Rodney énervé, quel que soit son âge. Le gamin était tendu comme une corde de violon. Radeck était persuadé que le moindre mot de travers le ferait fondre en larmes.
« Rodney, regarde moi. »
Rodney tourna lentement la tête vers lui.
Radeck s'agenouilla auprès de lui.
« Rodney, personne ne conteste ton intelligence. D'ailleurs, je crois bien que tu es le petit garçon le plus intelligent que j'ai rencontré. »
Rodney avait l'air sceptique. C'était si facile de raconter n'importe quoi une fois que les dégâts étaient faits, non ?
« Rodney est-ce que tu sais pourquoi la nuit est noire ? »
John fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que cette question à la noix ? Derrière lui, il entendit le Sergent Lawson soupirer. Grand bien lui fasse. Il avait eu cette petite idée pour lui faire passer l'envie de terroriser des enfants.
Rodney hésita un instant et hocha la tête.
« Hummm. Je te propose un test : demandons au Major et au Sergent s'ils savent pourquoi la nuit est noire, et voyons si eux, ils ont la réponse à cette troublante question. »
Rodney regarda le docteur Zelenka, puis les deux soldats.
« D'accord. »
Radeck claqua dans ses mains et se releva, un large sourire sur les lèvres.
« Bien, messieurs, alors si le ciel est rempli d'étoiles pourquoi la nuit n'est-elle pas aussi claire que le jour ? »
Les deux soldats se regardèrent un moment. Lawson se demandait vraiment pourquoi il avait accepté de prendre part à cette expédition : tous les participants étaient timbrés ! Il était un Marine décoré – plusieurs fois ! – et qu'est-ce qu'il faisait, hein ? Il répondait à des questions débiles !
John ne savait pas quoi répondre. Il était doué en mathématiques pures (17), mais la cosmologie en revanche, il n'y connaissait pas grand-chose. Il se tourna vers Lawson. Ce dernier avait l'air perplexe lui aussi.
Lawson se sentait super embarrassé. Pourquoi il fait pas jour la nuit ? La question lui paru soudain avoir du sens : avec ces milliards d'étoiles un peu partout, il devrait y avoir assez de lumière pour éclairer, comme avec le soleil, non ? Bien sûr, elles étaient toutes super loin de la terre. Il voulait savoir s'il avait raison et finit par prendre la parole.
« Heu, je sais pas, ça aurait pas avoir avec la distance des étoiles, non ? Elles sont trop loin pour nous éclairer. »
Il vit Rodney sourire.
« Presque ! »
Rodney se tourna vers le Docteur Zelenka. Il connaissait la réponse.
Radeck lui fit un petit signe et Rodney se lança dans son explication d'un air appliqué, les mains derrière le dos.
« Vous avez presque trouvé Sergent. »
Lawson eu une petite grimace de contentement et écouta le petit garçon. Il voulait maintenant connaître lui aussi la réponse.
« Voilà. En fait tout est lié à l'expansion permanente de l'Univers. L'Univers n'est pas quelque chose de « fini ». Vous voyez, l'univers est comme un être vivant, il ne cesse de grandir et avec lui, son horizon. L'horizon cosmologique correspond à la distance parcourue par la lumière depuis la naissance de l'univers, soit depuis environ 15 milliards d'années ! Il y a donc des étoiles dont la lumière ne peut donc plus nous atteindre parce qu'elles sont trop loin. Vous avez donc raison de dire que la nuit est liée à la distance. En fait, elle est liée au temps que met la lumière des étoiles pour atteindre la terre. Plus les étoiles sont éloignées de nous, plus leur lumière met de temps pour parvenir jusqu'ici. Ainsi la lumière de la galaxie d'Andromède que vous pouvez voir dans un télescope aujourd'hui a été émise il y a... plus de 2 millions d'années ! Voilà pourquoi, malgré les milliards d'étoiles dans le ciel, il fait noir la nuit (15)»
Rodney se tenait toujours devant les deux hommes, l'air très sérieux. Et très fier.
« Félicitation Rodney. Messieurs, une autre hypothèse ? »
« Wouah ! C'est fou ça. Je veux dire, non, pas d'autre hypothèse. Mais dans ce cas, pourquoi le ciel est-il bleu ? Je veux dire, pourquoi pas une autre couleur ? Enfin, bon, je me suis toujours un peu posé la question (16)»
Lawson se sentait gêné. Que lui était-il passé par la tête ? Pourquoi avait-il posé cette question ?
Rodney fit alors quelque chose qui stupéfia John : il s'approcha de Lawson et le prit par la main.
« Venez, je vais vous expliquer. »
Lawson se laissa faire, il adressa juste un signe de tête au Major pour avoir son assentiment.
« Vous pouvez y aller Sergent. »
« Merci, Monsieur, Docteur. »
Après avoir salué Zelenka et le Major, Lawson suivit Rodney dans la petite pièce où travaillait Radeck. Le petit garçon avait repris le livre et l'avait ouvert, le tenant maladroitement par la tranche, pour expliquer la couleur du ciel au Sergent.
John resta un moment à les regarder. La punition allait peut-être se transformer en autre chose après tout. Il se tourna vers Zelenka qui l'observait.
« Alors Major, que me vaut l'honneur de votre visite à tous les trois. »
« Heuuu. Et bien voilà, nous retournons avec une équipe sur Aktar et nous ne pouvons pas emmener Rodney, alors, » il poussa un soupir et s'arma de son sourire le plus charmeur, « nous nous sommes dits que vous pourriez vous en occuper. »
« Nous ? »
Oups ! Okay, Elisabeth n'avait pas expressément désigné Zelenka.
« Ouiiiiii, heu, enfin, je pensais que vous pourriez … »
« Allez, ne vous en faites pas Major, je vais m'occuper de notre génie miniature pendant votre absence. » Zelenka redevint immédiatement sérieux. « J'espère que vous trouverez de quoi nous aider à comprendre ce qui s'est passé. »
« Moi aussi, docteur, moi aussi. »
TBC
(15) En fait, c'est un peu plus compliqué et le paradoxe n'est pas tout à fait levé par les scientifiques. Il ferait jour si l'univers était infini, car alors où que nous regardions nous verrions une étoile, mais l'univers est en expansion – en gros, il a un début et une fin - et en plus la vitesse de la lumière est « finie » (les fameux 300 000 Km/s). vous pouvez vous rendre sur ce site, mais il est je dois l'avouer un peu technique. (www(point)astrosurf(point)org(slash)).
(16) Réponse – assez simple cette fois – ici : www(point)meteo(point)org(slash)phenomen(slash)cielbleu(point)htm.
(17) Episode The Brotherhood/La communauté des 15.
