Note 1 : Reviews, où ça des reviews ? Par ici, les petites reviews, petit, petit …

Note 2 : je vais essayer d'updater simultanément Empathie et Jeux d'enfants, j'espère que je ne vais pas trop m'emmêler les pinceaux !

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11 – « Ah, Zelenka, hey, Rodney. »

Elisabeth s'agenouilla devant le petit garçon. Le sergent Lawson était au garde à vous près de la porte.

« Alors, tout va comme tu veux, hein. Hummm, je vois que le docteur Zelenka t'as confié son fameux livre. »

Rodney serra le livre contre lui. Radeck – c'était son prénom, il lui avait dit de l'appeler comme ça – lui avait en effet confié le livre. Il hocha la tête.

« Bien, écoute … Si tu venais t'asseoir par ici, hein ? »

Rodney n'avait pas envie de s'asseoir. Il y avait trop de choses à regarder. C'était INCROYABLE ! Il y avait des consoles un peu partout, comme dans cette série américaine où un acteur jouait un alien. Il avait la peau un peu grise et des oreilles pointues. Personnellement, Rodney trouvait les oreilles pointues un peu stupides, en revanche l'idée que des aliens puissent avoir une autre couleur de peau que les terriens, oui, ça, ça tenait debout, ça pouvait dépendre du type d'exposition au soleil. Et puis, il était habillé d'un tee-shirt bleu (21). Rodney aimait ça. C'était sa couleur préférée. Et ça faisait vraiment classe. A part peut-être le juste au corps noir, ça en revanche c'était pas …

« Rodney ? »

Oups. Il avait du perdre le fil de la conversation. Il offrit au Docteur Weir son plus beau sourire. Ca marchait parfois avec la gouvernante. Et d'une manière générale avec les femmes. Enfin, celles qui étaient un peu vieilles. Deux clignements de paupières, un sourire timide et hop ! Il se retrouvait soit, avec un câlin soit, avec des bonbons. Enfin, si son père n'était pas dans le coin, bien sûr.

« Allez viens t'asseoir. Nous avons à parler tous les deux. »

Oho. Parler. Avec un adulte, ça ne présageait jamais rien de bon.

Elle le guida dans son bureau. Il y avait une petite table ronde dans un coin de la pièce. Avec un tas de dossiers dessus. Elle l'invita à s'asseoir. Il posa la livre sur la table et c'est alors qu'il le vit. Son dossier. Il était écrit « McKay, Rodney Térence Louis » (22). Il déglutit.

Il avait du mal à détourner ses yeux du dossier. Le Docteur Weir du s'en apercevoir, parce qu'elle finit par prendre le dossier et le posa, avec le reste de ce qui s'était trouvé sur la petite table, sur son bureau. Elle soupira puis vint s'asseoir à côté de lui.

« Rodney. Tu n'as rien à craindre, personne ne te fera de mal ici. »

Rodney hocha la tête.

« Bien. »

Elle posa ses mains sur la table devant elle, puis elle se mit à jouer avec la petite statuette qui se trouvait là. Quelque chose d'africain. Elle lui sourit à nouveau. Manifestement, elle ne savait pas comment lui dire, alors il décida de l'aider un peu.

« Ce n'est pas grave vous savez. Je veux dire c'est normal. Et vous avez raison. Tout ira bien. »

Rodney essayait d'avoir l'air sûr de lui. Si son père était là et qu'il réclamait son fils, ils n'avaient pas le choix. C'était comme avec Monsieur Wright. Il avait du rentrer chez lui et Monsieur Wright n'avait plus le droit de l'approcher.

Le Docteur Weir eu l'air un peu surpris alors il lui offrit un second sourire, celui qu'il sortait aux gens qui lui demandait si ça allait. Celui qui montrait toutes ses dents.

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Elisabeth ne savait pas très bien quoi faire.

Comment faire comprendre à un gamin de 7 ans, transporté dans un univers étranger, qu'il devait retourner sur cette planète ? Ses souvenirs devaient être un peu confus. De toute manière, si ç'avait été elle, tout aurait eu l'air confus. Elle aurait certainement passé tout son temps à pleurer et à hurler dès qu'un étranger l'aurait approchée d'un peu trop près. Etant enfant, elle n'était pas, loin de là, une aventurière !

Mais pas Rodney.

Il regardait tout autour de lui, avec des yeux brillants de curiosité. Et pas effrayé.

Zelenka et le Sergent Lawson les attendaient dans la salle de contrôle. Elle préférait parler à Rodney dans un endroit plus calme. Son bureau convenait parfaitement.

Et elle avait commis sa première bourde. Elle avait oublié de ranger les dossiers en cours.

Rodney fixait celui qui portait son nom comme s'il s'agissait d'un wraith affamé. Encore que cette version de Rodney ne sache pas encore ce qu'était un wraith affamé.

Ce qui était clair c'était qu'il avait peur.

Après avoir passé des années de négociations en négociations, elle avait appris à détecter, sous les sourires et les discours aimables, cette peur qui est à l'origine de bien des conflits.

Le problème ici, c'est qu'elle aussi avait peur. Peur de la réaction du petit garçon devant elle. Accepterait-il de retourner sur Aktar ? S'il refusait, que ferait-elle ? Peut-être que Zelenka pourrait le convaincre. Ces deux là avaient l'air de s'entendre à merveille.

Elle avait du rester silencieuse un peu trop longtemps, parce que c'est Rodney lui-même qui finit par la rassurer. Au début, elle ne comprit pas de quoi il parlait ? Qu'est-ce qui n'était pas grave et normal ? Et puis, elle se souvint de son dossier.

Rodney lui souriait. Un sourire forcé.

Elisabeth se leva et s'agenouilla près du petit garçon.

« Rodney, ton père n'est pas ici. Mais je vais te demander un grand service. Tu te rappelle l'endroit où tu t'es réveillé l'autre jour juste avant de venir ici ? »

Rodney haussa les sourcils puis hocha la tête.

« Et bien, le Major Sheppard et le Docteur Beckett, tu te rappelles du docteur Beckett ? »

De nouveau un hochement de tête.

« Et bien le Major Sheppard et le Docteur Beckett voudraient que tu les rejoignes là-bas. »

« Je suis malade ? »

« C'est justement pour le déterminer qu'ils ont besoin de toi. »

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Rodney ne trouvait pas ça très clair. Il ne se sentait pas malade. Fatigué, mais pas malade. Il avait sans doute juste besoin de manger. Peut-être ignoraient-ils qu'il souffrait d'hypoglycémie ?

« J'ai juste besoin de sucre. »

Le Docteur Weir lui sourit.

« Oui, je sais Rodney, mais ce que nous cherchons à savoir n'est pas lié à ton hypoglycémie. »

« Ah. Alors, c'est lié à quoi ? »

Oups, terrain mouvant.

« Heu, à quelque chose dans ton sang. Tu te rappelles que le docteur t'a fait plusieurs prises de sang ? »

« Huhu. »

Ouais, il s'en rappelait. L'infirmière, Célia, avait été si nerveuse qu'elle n'avait pas réussi à le piquer. C'était un autre docteur, Sandra, qui lui avait fait les prises de sang.

« Et bien, il a trouvé quelque chose dans ton sang et il … il aimerait en avoir le cœur net. Ne t'en fais pas, ce n'est rien de grave. »

Rodney paru réfléchir un moment puis répondit.

« Okay. On peut y aller maintenant ? »

Elisabeth c'était attendu à une réaction un peu différente. Peut-être pas des larmes, mais au moins des questions, mais non. Leur Rodney piquait des crises pour une écharde dans le doigt. Et là. Rien.

« Heu, oui, oui, bien sûr. »

Rodney récupéra son livre et Elisabeth le raccompagna dans la salle de commande. Il lui lâcha la main pour se rendre devant la grande baie vitrée. Il se planta là, la main sur la paroi vitrée, les yeux fixées sur la Porte des Etoiles, tenant toujours le livre dans ses bras.

Elisabeth se tourna vers Zelenka et vers le Sergent Lawson.

« Bien. Sergent, vous êtes prêt. »

« Oui, Madame. »

« Peter, contactez le Major Sheppard. Dites lui que Rodney et le Sergent Lawson sont en route. »

« Bien. »

Peter composa les sept symboles pour Aktar.

Elisabeth s'approcha de Rodney qui était maintenant fasciné par la Porte dont les chevrons s'allumaient les uns après les autres. Il se tourna vers elle, les sourcils froncés.

« Sept ! Comme pour obtenir une adresse : six point pour la destination et un point pour l'origine ... »

« Heu, oui, tu as raison. Nous y allons. »

Il lui sourit et prit sa main. Ils descendirent l'escalier qui menait à la Porte des Etoiles.

« … Et donc, si c'est une adresse, ça c'est comme une espèce de Porte. Seulement comment est-ce que … »

Comment diable allait-elle s'en sortir avec cette question, à moins que …

« Rodney ? »

« Hummm, oui. »

« Je crois que le Major Sheppard devait t'expliquer ça, non ? »

Rodney fronça les sourcils, les yeux toujours rivés sur la Porte.

« Oui, il avait promis … mais il a oublié. »

Il haussa les épaules, comme pour dire que ce n'était pas très grave.

« Et bien, je crois, moi, qu'il faut lui rappeler sa promesse. »

Rodney la regarda un moment.

« Vous ne savez pas comment ça fonctionne, hein ? »

Oula, piégée.

« En fait … non. Mais le Major lui, sait. Allez, il faut y aller. »

Les sept chevrons étaient en place et le kawoosh du vortex fit sursauter Rodney.

« Shhh. Ne t'inquiètes pas. »

Il n'était pas inquiet. Il était fasciné. C'était tout simplement incroyable. Comme dans une série de science fiction.

Ils avancèrent tous les trois vers l'étrange flaque d'eau bleue.

Rodney entendit vaguement le Docteur Weir s'entretenir avec quelqu'un. Le sergent Lawson avait pris sa main. Il avait du rendre son livre à Radeck mais ça, ça c'était mieux que tout le reste. De sa main libre, il caressa tentativement la surface plane. Brrrrr. C'était froid. Super froid. Et puis c'était curieux. Comme si c'était mouillé, mais sa main était sèche.

« C'est bon Sergent, vous pouvez y aller. »

« Bien Madame, » Lawson se tourna ensuite vers Rodney, « Alors bonhomme, prêt pour un super tour de manège ? »

Rodney hocha la tête.

« Okay, alors à trois, on y met les pieds ensembles. 1, 2 et 3. »

Ils disparurent dans le vortex.

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Wowowowowowowo. Rodney avait la tête qui tournait un peu. Et son estomac menaçait de se rebeller. Il s'en voulait d'avoir avalé en une fois tous les Twix que lui avait donnés le Major Sheppard. Quelque chose lui disait qu'ils allaient bientôt faire une réapparition spectaculaire.

« Shhhhh. Respire un bon coup allez, hop, on respire, encore une fois, alors, ça va mieux ? »

Le Sergent Lawson était à ses côtés. Il frissonna. Pour un tour de manège c'était un tour de manège. La dernière fois qu'il était monté dans une Grande roue avec Jenny, il lui avait vomi dessus !

Rodney finit par ouvrir les yeux. Il cligna des yeux plusieurs fois. Il y avait tout un tas de monde devant les escaliers. Des gardes – enfin, ça y ressemblait vu qu'ils étaient armés – empêchaient les gens d'avancer vers la plateforme. Rodney jeta un coup d'œil à la Porte derrière lui. Fermée. Chevrons éteints.

« Bienvenu, Elu ! »

Rodney se tourna vers l'homme qui avait parlé.

Il était grand. Vraiment très grand. Très, très grand. Rodney recula instinctivement lorsque l'homme s'avança vers lui. Le Sergent Lawson était juste derrière lui.

« Hey, désolé, Monsieur, mais … »

« Je suis le haut Conseiller Trabor. Je vais me charger de … »

« Ttttt. Désolé, Monsieur, mais, je suis chargé d'escorter Le Doc- le jeune Rodney jusqu'au Major Sheppard. »

Trabor fixait Rodney qui commençait à se trouver un peu mal à l'aise. L'homme s'agnouilla devant lui et effleura son visage de sa main. Il lui sourit.

« Ne t'inquiètes pas. Personne ne te fera de mal ici. Tu es le bienvenu. Notre sauveur … »

Les derniers mots avaient été murmurés.

Rodney commençait vraiment à trouver ça louche, tous ces gens qui lui disaient que tout allait bien se passer, de ne pas inquiéter, etcetera. Mais le plus louche, c'était vraiment ce grand type.

Il était habillé avec une longue robe. Un peu comme l'étaient les samouraïs japonais. Ca faisait un peu carnaval, surtout sur un adulte.

« Okay, bon, je crois que ça suffit maintenant. »

Lawson trouvait ça un peu bizarre. Où était le Major ? Et leur escorte ?

Trabor se releva et fit signe à un petit groupe d'hommes habillés eux aussi, mais moins richement, d'une longue robe.

« Les Gardes sacrés vont vous guider jusqu'au temple. Le Major Sheppard et les vôtres vous y attendent. »

Hummm. Lawson arma son P-90, par prudence. Il prit Rodney dans ses bras et ils suivirent les gardes sacrés.

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Lawson devait bien reconnaître que ces gardes sacrés étaient fichtrement efficaces. La foule s'écartait sur leur passage comme la mer rouge avait du s'écarter devant Moïse. Seuls, ils n'auraient jamais pu passer.

Ils arrivèrent enfin devant … des ruines. Il y avait du y avoir une structure immense à cet endroit, mais aujourd'hui, il ne restait plus que quelques pierres et ce qui ressemblaient à une petite maison. Enfin, bon, de loin ça y ressemblait.

« Regardez ! Là bas ! »

Lawson suivi le doigt tendu de Rodney.

Le Major Sheppard, Ford et les autres se trouvaient là. Juste derrière une rangée de pierres qui servaient de remparts de fortune. Il ouvrit sa radio.

« Major ? »

De loin il vit le Major toucher sa radio.

/Sergent, tout va bien /

« Heu, oui, Monsieur, mais on ne peut pas dire qu'on nous ait très clairement expliqué ce qui se passait. Ou plutôt ce qui va se passer.»

/Je sais, je sais. Ecoutez, restez juste le plus longtemps possible avec Rodney, Okay./

« Heu, le plus longtemps possible, Monsieur ? »

/Oui, ils ont besoin de lui pour … pour une espèce de cérémonie. Donc, vous serez bientôt comme nous, un indésirable. Lawson, vous me collez ces guignols dès que Rodney aura pénétré leur chambre sacrée./

Le Major avait l'air en colère. Une colère contenue mais très perceptible.

« Oui, Monsieur, vous pouvez compter sur moi. »

/Je sais Lawson, maintenant passez moi Rodney./

« Hey, Bonhomme, le Major voudrait te dire deux mots. »

Il ajusta l'oreillette sur l'oreille droite de Rodney.

« Vas y tu peux parler. »

Rodney hocha la tête.

« Ma- heu, John ? »

/Hey Rodney. Ca va ? T'inquiètes, il n'y en a pas pour très longtemps. Juste un petit bain, une séance de costumage et hop, retour sur At- à la base./

« Heu, bain et costumage ? »

/Oui, tu vas juste ressembler à Trabor, le grand type à côté de toi, sauf que toi en plus, tu sentiras bon./

Rodney ne pu s'empêcher d'éclater de rire. Il porta instinctivement sa main sur sa bouche et regarda timidement le fameux Trabor.

« Et après ? »

/Après, nous sommes invités à un banquet et tu en es l'invité d'honneur./

« Oh. »

« Nous avons assez attendu. Il est temps maintenant. »

Le Haut Conseiller Trabor s'approcha d'eux.

« Heu, je dois vous laisser. Ils ont du commencer à faire couler l'eau du bain. »

/Okay, à plus Rodney. /

« A plus, John. »

Rodney rendit sa radio au Sergent.

Trabor prit Rodney par la main.

« Venez. Vous, » il fixait Lawson, « vous êtes autorisé à entrer le temple, mais pas la Chambre des bénédictions, ni celle de la Préparation. »

« Bien, Okay. »

Et il prit l'autre main de Rodney, un air de défi sur le visage. Trébor hésita un moment puis lâcha la petite main.

Ils entrèrent tous les trois dans le temple.

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Des prêtres – Lawson ne voyait pas comment les appeler autrement – s'affairaient un peu partout. Des chandelles éclairaient la grande salle qui était pleine de fleurs rouges, presque pourpres, de la même couleur que la robe de Trébor.

Ils traversèrent un corridor et passèrent devant une petite pièce plongée dans l'obscurité. Lawson sentit Rodney frissonner. Ce devait être la pièce dans laquelle avait eu cette incroyable transformation.

Ils arrivèrent enfin devant une large porte en bois. Deux prêtres ouvrirent celle-ci et ils entrèrent.

Il y avait cinq hommes à l'intérieur. Cinq hommes habillés en civils.

Cinq hommes armés.

Lawson n'eut même pas le temps de réagir. Il sentit le canon d'une arme sur sa tempe. Un des hommes, caché derrière la porte, le délesta de son P-90, de son Beretta et de sa radio.

Un grand gaillard au visage marqué par la petite vérole se planta devant eux. Il s'agenouilla devant Rodney.

« Docteur McKay, c'est un plaisir de vous revoir. »

TBC

(21) Z'avez deviné le titre de la série ? Bon sang, moi j'étais scotchée devant ! J'aime toujours d'ailleurs.

(22) Sympa comme seconds prénoms, non ? J'invente, mais franchement ça ne peut pas être pire que Rodney.