Merci pour vous savez quoi ! Hey, vous savez quoi ? J'écris ce petit chapitre en écoutant le CD de la série, cooooool !

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19 – « Major. »

Quelqu'un le secouait doucement. Grumpf fut la seule chose qu'il parvint à prononcer. Il tenta de se défaire de la main qui s'acharnait à vouloir le réveiller.

« Maaaaajoooor ! »

« Q'i y'a. » Sa bouche était cotonneuse, et il avait de la bave à la commissure des lèvres. Génial, il devait offrir un spectacle particulièrement sexy.

« Tu vois Rodney, c'est ce que l'on obtient en prenant de l'âge, un militaire grincheux au réveil. »

Un petit gloussement suivi cette charmante déclaration. John ouvrit les yeux. Carson était assis sur le lit et tout contre lui, essayant de réprimer un autre gloussement, se tenait Rodney. John se passa la main dans les cheveux et presque aussitôt après, une petite main apparue dans son champ de vision. Il recula un peu pour voir ce que Rodney lui tendait. Il s'agissait d'une petite boite ronde et verte. Une petite boite qu'il reconnaissait parfaitement puisqu'elle venait tout droit de sa salle de bain.

« Oh, merci Carson, vraiment, c'est très sympa de votre part. » Il s'arrêta et jeta un regard faussement noir à Rodney avant de reprendre. «A tous les deux ! Se moquer ainsi d'un pauvre vieux soldat. »

Rodney secouait la boite de gel devant ses yeux.

« Le docteur Beckett dit que vous en avez besoin pour « retrouver figure humaine ». »

John fronça un sourcil, en leva la tête vers le traître.

« Ah oui, il dit ça ? »

« Huhu, et même que … »

Le petit garçon fut interrompu par un « Ahem » de Carson.

« Major, je dois examiner le jeune Rodney donc, si vous voulez bien aller m'attendre dans mon bureau, j'aurais deux petites choses à vous dire après. »

« Oh, mais j'y compte bien, docteur, comme par exemple me dire de quoi d'autre, j'ai besoin au réveil, Hum ? »

Carson eu le bon ton de paraître embarrassé, enfin pendant quelques secondes. John se leva, passa sa main dans les cheveux de Rodney et les ébouriffa, élicitant de la part du petit garçon un large sourire. Normalement, c'était Rodney qui jouait avec ses cheveux à lui. Il semblait avoir une réelle fascination pour ces derniers. John se rappelait de la seule fois où il lui avait permis de le coiffer : il avait terminé comme Fonzzie (28). Rodney avait trouvé ça sexy. Résultat : ils s'étaient tous les deux recouchés, John avait reporté un débriefing avec le Sergent Bates et Rodney avait laissé le labo entre les mains de Kavanaugh pendant presque quatre heures ! Et bien sûr, ç'avait été quatre heures de sexe. Il aurait du le laisser jouer avec ses cheveux un peu plus souvent. Et maintenant, c'était sans doute trop tard.

Il n'avait pas encore abandonné l'espoir de récupérer son Rodney, le docteur McKay. L'homme qu'il aimait. Mais, il y avait réfléchi hier soir, assis devant le lit. S'il ne devait pas trouver le moyen de rendre à Rodney son âge normal, et bien, il en assumerait la responsabilité : il lui donnerait l'amour que son père lui avait refusé.

John Sheppard aimait Rodney McKay, le docteur en astrophysique de 37 ans et le petit génie en herbe de 7 ans. Cet amour serait différent bien sûr, mais il l'acceptait.

John mit la petite boite verte dans sa poche et se leva. Il fit quelques extensions devant le lit. Bon sang ! Ces chaises étaient effroyablement inconfortables. Etant donné le nombre de fois où il devait attendre sur l'une de ces foutus chaises que Monsieur McKay se réveillent d'une quelconque catastrophe, John envisageait sérieusement d'équiper l'infirmerie avec quelque chose de plus confortable. Un de ces énormes poufs en cuir que les Athosiens fabriquaient, peut-être ?

« Bien, sois sage, d'accord ? »

Rodney hocha la tête.

John sortit de l'infirmerie et rejoignit le bureau de Carson.

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Il s'ennuyait. Ferme. Si au moins il y avait eu un squelette dans ce bureau, hein ? Mais non. Juste du matériel médical hyper sophistiqué, des ordinateurs, de la paperasse. John s'était installé derrière le bureau sur la chaise de Carson et avait étendu ses pieds sur la table. Ouch. Tous ses muscles étaient endoloris après cette nuit passée sur cette foutue chaise. Il soupira et ferma les yeux, lorsque soudain la porte s'ouvrit, et dans sa hâte de reprendre une posture un peu plus digne, il manqua de s'étaler.

« Major ? »

John se tourna vers les personnes qui venaient d'entrer dans la pièce. Elisabeth, Carson et … Oho, Kate Heightmeyer. La psy. Quelque chose lui disait qu'il n'allait pas aimer ce dont ils allaient discuter.

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Et en effet. Il n'avait pas aimé. Pas du tout, du tout.

« Non, mais j'espère que vous plaisantez ? »

John se trouvait debout devant la porte du bureau, les bras croisés sur sa poitrine. Il était furieux, comment pouvait-il penser un seul instant à … à ça !

Heightmeyer s'adressa à lui avec ce ton calme et dépassionné qu'elle utilisait certainement avec ses patients.

« Major, il est clair que nous ne serons pas en mesure de reproduire les évènements qui ont conduit au rajeunissement du docteur McKay. Ce qui ne signifie nullement que nous abandonnons l'idée de pouvoir lui redonner son âge normal. Major, pour cela, nous avons besoin du docteur McKay. C'est la seule solution. »

« NON ! Je m'y oppose, okay, il n'en est pas question. Merde, la crème des scientifiques de la Terre sont sensés se trouver sur cette base : qu'ils trouvent une solution ! Il n'est pas question que je vous autorise à soumettre Rodney à … »

« Major, ça suffit ! »

Elisabeth se leva et vint se placer devant le Major.

« John. Je sais ce que Rodney représente pour vous, nous l'aimons nous aussi, et nous voulons tous l'aider. Je crois que c'est la seule solution. »

Carson poussa un soupir et donna lui aussi son avis.

« Major, les Akthar acceptent que nous retournions sur leur planète et ce, sans aucune réclamation envers Rodney. Ils sont assez traumatisés par les … »

« Traumatisés ? Traumatisés ! Et Rodney alors ? Il a vu plusieurs hommes se faire tuer ! Et maintenant vous voulez le soumettre à un trauma supplémentaire ! »

Kate l'interrompit dans sa tirade.

« Rodney a remarquablement bien pris ce qui lui est arrivé sur Akthar. Il a déjà, comment dirais-je, » elle soupira, « une longue histoire avec la violence. Elle lui est familière et d'une certaine manière, il lui est plus facile de prendre de la distance par rapport à elle, et puis, il est remarquablement intelligent, ce qui est aussi un atout : il peut analyser ce qui s'est passé et le comprendre. C'est certainement ce qui lui a permis de survivre lorsqu'il était enfant. Avec notre aide, il pourra … » (29)

« Non. Pas question. Je refuse. »

Elisabeth poussa à son tour un soupir.

« John, nous pensons que c'est sa seule chance : jamais, et vous le savez bien, jamais, nous ne mettrions sa vie ou son état mental en danger consciemment, si nous n'étions pas sûr de nous. »

John serra les dents. Ses poings étaient serrés eux aussi. En fait, tout son corps était tendu à l'extrême et Elisabeth redoutait une véritable explosion.

« John ? »

Il se tourna vers la porte, et murmura entre ses dents avant de sortir du bureau.

« D'accord, mais je serais avec lui lors de la séance. »

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Kate avait accédé à la demande du Major. Le plus difficile avait été de le convaincre lui, parce que Rodney lui était d'accord. Elle avait un peu discuté avec lui le matin même, juste à côté d'un Major Sheppard ronflant et dormant comme un bienheureux. C'était d'ailleurs un peu étrange, parce qu'elle avait toujours pensé que les militaires avait cet sorte de « sixième sens » qui les avertissait au moindre danger. D'un autre côté, elle ne représentait pas un danger pour Rodney bien sûr mais vu la manière ultra protectionniste dont Sheppard se conduisait, on ne savait jamais.

Rodney l'avait écouté, en lui disant plusieurs fois de baisser un peu le ton, pour ne pas gêner le Major. Kate sourit à ce souvenir. Le petit garçon avait posé son doigt sur sa bouche et avait fait un geste vers le Major. Il s'était penché et avait ramené la couverture qui avait glissé, sur le dos du militaire. Touchant. Et c'est là qu'elle avait eu cette idée.

Jusqu'à quel point ce rajeunissement forcé supprimait-il les souvenirs de l'individu qui le subissait ? Se pouvait-il que Rodney ait gardé des souvenirs de sa vie d'après, sa vie d'adulte, de sa vie sur Atlantis, de John Sheppard ? La manière dont il avait fait intuitivement et immédiatement confiance au Major était surprenante. Un enfant fera, en période de crise plus facilement confiance à une femme, Teyla se trouvait là, sur Akthar et pourtant, c'était vers Sheppard qu'il s'était tourné. Et puis, un enfant maltraité par son père, ne devrait en principe pas avoir une telle confiance en un homme. Non, il y avait autre chose. Et ce quelque chose avait, elle l'espérait, un lien avec la mémoire de Rodney. Cette mémoire qui lui disait, inconsciemment, qu'avec cet homme il serait en sécurité. Et aimé.

Kate en avait parlé à Carson et au docteur Weir. Et ils étaient d'accord.

Elle venait juste de finir de préparer la salle, lorsque la porte de son bureau s'ouvrit, laissant passer le Major Sheppard et Rodney. Ce dernier tenait la main du Major. La serrait aurait été plus exact.

« Major, Rodney, venez entrez. Rodney, viens t'asseoir sur ce canapé, tu veux. »

Rodney leva les yeux vers le Major.

« Okay, tu peux y aller, de toute manière, je vais prendre, » il fit le tour de la pièce du regard, « cette jolie chaise et m'installer tout à côté de toi, tu vois, juste au cas où. »

« Okay. »

Rodney s'allongea sur le divan et se tourna vers Kate qui lui adressa un grand sourire.

« Bien, nous pouvons y aller maintenant.»

TBC

(28) Personnage phare d'un sit-com américain « Happy Days » : il était cool, en cuir noir, un rockeur pur et dur, doté d'une superbe chevelure coiffée en banane !

(29) Bon, je suis juriste, pas psy, alors j'espère que c'est à peu près convaincant !