chapitre 3 :

À chaque épine des ronces

Une goutte

De gelée blanche.

Masaoka Shiki, poète, critique et journaliste japonais.

Pdv de Sasuke

Trois jours...trois mini jours que je vivais avec mon frère et son compagnon de route...trois fabuleux jours rythmés par les récits de mon aîné, celui-ci narrait avec dévotion et honneur les actes et les divers plans engagés par leur milice afin défaire l'armée américaine, ce brin de fierté et de courage que je surpris à briller telle une flamme de piété à la gloire de notre défunte patrie, éveilla en moi de l'admiration sans borne envers ces deux hommes.

Malheureusement plus le temps passait et plus je me rendais compte de l'approche inexorable du futur départ de mon frère qui m'affectait plus que je ne pensais... Un départ que j'ai appris à craindre et à occulter à chaque moment de joie passé avec mon Aniki.

Et oui, Moi, Sasuke Uchiwa était rongé par la peur, une peur bien connue et qui subsiste en chaque qu'un de nous, celle qui se carapate au tréfond de nos estomacs et qui laisse un goût âcre d'amertume ainsi qu'une impression de constamment marcher sur des milliers de mine explosive. Ce sentiment là, je l'ai appris à mes dépends depuis le début de cet guerre, au début de la famine et des maladies qui ravagent actuellement le Japon, cette peur n'était pas étrangère à mes pairs... loin de là, c'était notre quotidien, une habitude parmi tant d'autres.

Au fond de moi je voulais... non je désirais plus que tous, de me défaire de cet état de fait, mais ce n'était pas chose aisé, ce sentiment amenait toujours avec elle un marasme de questionnement les plus infondés les uns que les autres, celle-ci s'entre choquais avec force dans mon esprit embrumé de chagrin irrésolus. Pensé m'amenait à rien... juste à ressasser des souvenirs de mon enfance contenant joies et peines de ma vie passer, les ruminer inlassablement n'était qu'un tortueux rappel de ce que j'avais à tout jamais perdu.

Il fallait que je réagisse avant que je ne sois déphasé par cette réalité qui m'entourait ! C'est à ce moment-là que je reviens à la surface, dans ce vieux temple, assis en tailleur face à mon frère et son coéquipier, celui-ci avait un air soucieux et le regard brillant de peur, pendant un instant je les contemplais sans vraiment comprendre ce qu'avait dit mon aîné.

- Itachi ... tu peux répéter s'il te plaît ?!

Mes yeux papillonnairent un moment avant qu'un sourire crispé s'étire sur ma bouche asséchée par cette soudaine révélation.

- Nous devons partir,Sasuke... nous trop tarder ! si nous restons plus longtemps, je mettrai ta vie en danger et ça je ne peux me le permettre !

Suite à cet phrase un silence lourd se faufilait à travers les murs du temple du renard. Nos regards accrochés l'un à l'autre, aucun de nous deux ne voulait céder à ce combats de regards, finalement au bout d'une dizaine de minutes, je baisse mes yeux larmoyants afin d'éviter celui de mon frère, un fort sentiment d'impuissance immergeas peu à peu mon cœur, ainsi que d'autres sentiments que je connaissais que trop bien refirent surface.

Sans pour autant relever la tête, je hoche celle-ci approuvant avec peine les paroles d'Itachi.

Après cela, je sentis plusieurs bruissements de tissus s'affairer autour de moi pendant quelques minutes, puis dans un bruit sans fin j'entendis la porte des shôjis s'ouvrir et se refermer derrière moi.

Seul... j'était encore... et à nouveau seul dans cet pénombre, Obscurci par les méandres de mes penser, je ne vis ni sentis le temps passer, pour moi des milliers d'années ont défilé avant que je me rende compte que le soleil s'était couché et que mon ventre gargouillait en accord symphonique avec les crépitements du brasiers.

Mes reniflements se répercutèrent piteusement à travers la pièce, après tout je savais pertinemment que ça devait se terminer ainsi, je devais me faire une raison et passer à autre chose.

Dans un dénie le plus total, je saisit avec égarement le long kimono noir en fleur de ma mère ainsi que de mes vielles sandales. Je sortis déguiser du temple en direction de la ville pour faire quelques emplettes, sur le chemin je ne cessais de penser à elle et de son odeur qui était encore accrochée à son kimono.

Des flashs d'un avenir anéanti, des sourires tendres, et des aire souvent boudeur défilaient devant ma rétine, je me rappelais soudainement de ce jour où j'avais oublié mon bento, elle était venue me l'apporter avec son éternel sourire d'ange mais à cet instant j'avais refusé ses caresses sur le haut de ma tête, de peur que mes amis se moquent de moi.

Les larmes au creux des yeux, le regret m'écorche à vif mon âme en sang, Pourquoi ai-je refusé ? Si j'avais su... si j'avais su que saurais été ces derniers instant, je les aurais autant chérie pour ne plus les oubliés !

Je tentais tant bien que mal à retenir mes hoquet de douleur, tout en continuant à avancer. Au bout d'un certain moment j'arrive enfin devant le marché couvert de la p'tit bourgade. Celle-ci était magnifiquement agencée de glycine sur le long de ses allées apportant avec elle une ambiance quelque peu bonne enfant.

C'était vraiment bizarre de voir tous ces gens à l'aire heureux alors que la réalité était tout autre, des faux sourire jalonnaient les visages des marchands, les regards vide emplis de dégoût de certains passant mettaient en évidence l'antonyme des deux atmosphère, d'un côté le carde joyeux du marché, et de l'autre un univers étouffant et angoissant.

Pourtant la raison était toute simple, celle-ci se résumait à l'augmentation des prix et de la diminution de plusieurs ressources alimentaires, mettant en clarté la valeur de certaines denrées... la guerre faisant toujours des ravages même après celle-ci termine... mais en rien cela ne devait justifier ces états de fait... ceux qui se sont battus ou défendus, en rien ceux qui ont vécu dans les villes visées par les attaques ennemies n'auraient dû supporter cet affront déclenché par nos dirigeants !

Sans vraiment le voir ni le reconnaître une haine farouche sévissait en moi telle un phénix qui était attisé par la seule vus de ces soldats étrangers et ces policiers anti-insurgés, je ne pouvais me retenir... cet colère, et cet impuissance s'animait en moi dans un désir de vengeance... Une vengeance malsaine qui me bouffait de l'intérieur.

Un soupir de frustration s'échappe de ma bouche, je suis venu faire des courses bordel ! Pas pour détériorer un peu plus mon état psychologique ! J'étais tellement exaspérée par mes ressentiments, que sans rendre compte mon regard se glissa avec peu discrétion sur un policier à l'air égaré. Celui-ci tourna la tête au moment où je le fixais, c'est là que je vis soudainement un éclair vif passer dans ses yeux azuréens. Ce regard je l'avais déjà vu quelque part, mais je ne me souvenais point du moment et de l'endroit.

Le policier qui figurait à quelques mètre de moi, s'approcha avec douceur dans ma direction, comme si il craignait que j'allais m'en aller, malgré tout celui-ci prit la parole ;

« - Euh... bonsoir, excusez-moi de vous déranger, mais vous n'auriez pas vu dans le coin, hum... un homme aux cheveux gris qui porte un masque ? Dit-il dans un japonais assez pâteux.

Horrifiée au plus au point, je fus un moment aussi muet qu'une carpe, dans ma tête nombre de questionnements et de réflexion envahirent mon esprit saturé d'émotions...

Aucun policier auparavant n'avait dénié me regarder et encore moins me parler.

Pendant un instant je vérifiais mes alentours pour voir s' il ne s'adressait pas à une autre personne que moi... Mais pour mon plus grand déplaisir il n'y avait plus aucun chat dans la rue, c'était bien la première fois que cela m'arrivait, comment faire ? Pourquoi moi ?! Purée de p'tit pois ! Il ne pouvait pas s'adresser à quelqu'un d'autre que moi ! Et s' il remarque que je suis un homme ! Je serais foutu ! Prenant sur moi, dans un geste délicat et empli de douceur je pris mon temps à relever la longue manche de mon kimono afin de cacher le bas de mon visage.

Comme le ferais une jeune femme en fleur au trais altier, c'est avec timidité que je répondis calmement à la question poser précédemment, tout en changeant consciencieusement le timbre de ma voix.

- Non, désolé, je n'ai vu aucun homme répondant à votre description ! Désolé...

Suite à ça par pur politesse, je courbe mon dos légèrement avant de reprendre ma route, malheureusement pour moi l'homme qui figurait auparavant face à moi ne semblait pas de cet avis et m'attrapa le bras avec empressement.

- Bon ma jolie ! J'ai été courtois jusqu'ici et j'ai vraiment besoin d'aide pour trouver cet homme, alors s'il te plaît pourrais tu m'aider, sinon sans quoi je devrais user d'une autre méthode pas très plaisante pour te convaincre !

Là, ce fut la révélation du siècle, cet air goguenard et orgueilleux, je l'avais déjà vu il y a trois jours de cela ! Celui qui m'avait bousculé ! Quelle bâtard ! En plus il a l'audace de me menacer !

- C'est vous le crétin de la dernière fois ! Vous m'avez bousculé sans vous excuser et vous osez me menacer ! Non mais je rêve ! Vous avez beaucoup de culot pour un américain qui vient à peine de débarquer ! Et la tenue de politesse vous connaissez !?

- Et alors ! C'est pas une vaincue de votre genre qui vas me changer moi et mes idéaux, mais sachez que le vainqueur que je suis fais ce qu'il veut ! Piger !

- À ce que je vois, je n'ai pas d'autre choix que de vous suivre c'est bien ça !

Dit-je d'un ton acide

- Voilà une bonne fille ! Dit-il d'un ton dédaigneux.

Soupirants d'agacement je repris la marche malencontreusement suivie d'un connard sur patte, mais bon je pouvais rien y faire.

Après plusieurs minutes de marche, nous arrivâmes tous les deux devant les escaliers du temple Ôtsutsuki. Suite à cela je m'arrête face à lui un instant afin de lui signifier d'un geste de la main que nous étions arrivé tout en lui disant au passage qu'il trouverait sûrement l'homme qu'il cherchait ici.

Mais au vus de ses traits déformés par un semblant de mépris celui-ci me coupa court dans ma phrase.

- Non ! Tu ne peux pas encore partir j'ai pas fini avec toi ! Dit-il d'un air soi-disant énervé.

- Comment ça vous ne pouvez pas ! Je vous ai menés jusqu'ici car je sais que la probabilité que vous trouviez celui que vous recherchez serait là ! Alors pourquoi je ne peux pas partir ?! C'est complètement ridicule ! Je ne saurais point le reconnaître physiquement cette personne ! alors pourquoi ?!

Une tension étouffée de colère se propagea à grand feu en moi, je ne pouvais me retenir de soupirer ce souffle de haine à l'égard de cet homme.

- Tout simplement car je ne l'ai pas encore vu de mes propres yeux et que vous resterez avec moi jusqu'à ce que je le retrouve ! Est-ce clair ou il faut que je précise ?

- Très bien vous voulez jouer au plus con allez y mais sans moi ! Vous avez dépassé les bornes !

- Parle moi sur un autre ton sale gosse !

- Usuratonkachi !

J'étais si indigné par ce qu'il venait de dire, que je ne pus que monter ces foutus escaliers. Atteignant le sommet du temple, c'est à ce moment là que je le vis...là devant moi à attendre, je ne sais qui avec son maudit bouquin érotique, derrière moi j'entendis ce crétin de policier arrivé à ma hauteur.

- Te voilà enfin Kakashi ! Je te cherchais partout !

Mais le policier blond ne reçu aucune réponse de la part de son coéquipier, puis il vit soudainement celui-ci fixer avec intérêt la jeune femme qui l'accompagnait.

Après un long moment de silence, le fameux Kakashi prit la parole.

- Ça fait un bail Sa-su-ke !

—la suite—

A la prochaine