Disclaimer : Heu… Ben c'est pas comme si c'était prêt de changer, hein ! Sont pas à moi…

Genre : heu… Je voulais quelque chose de doux, ça c'est sûr. Après, bah j'ai dérivé (pour changer, vous allez me dire…lol) - Narrateur externe (sais pas si ça se dit comme ça, mais bon :p)

Note de l'auteur : Bon, je pense qu'il n'y a rien de neuf dans cette fic, pas grand-chose d'original. Pourtant j'avais vraiment envie de l'écrire -. Bonne lecture, en espérant que vous lirez et que ça vous plaira.


Fly Me to the Moon

Duo a toujours du mal à s'endormir, le soir surtout. Il se tourne et se retourne dans son lit pendant des heures, cherchant presque désespérément ce sommeil qui ne vient jamais assez vite…

Ce sont des images qui viennent ; d'abord des souvenirs heureux, mais qui se transforment inexorablement en cauchemars. Duo ne rêve plus. Enfin… presque plus. Son imagination lui joue des tours. Elle gomme les paysages heureux pour ne dessiner que des champs de ruines, où la peur et le sang remplacent son ancien rire d'enfant.

Duo ne rit plus non plus, d'ailleurs. Les coins de sa bouche remontent souvent, lorsqu'il fait semblant. Ils remontent même trop pour que ce soit vrai. Parce que les sourires de Duo, les vrais, sont doux et tendres comme son regard, lorsqu'il pose les yeux sur cet autre, si semblable et si différent. Les faux sourires se font plus franc, comme la lueur meurtrière qui danse dans les yeux du Shinigami.

Malgré tout, Duo n'est qu'un enfant. Il n'arrive à tuer qu'en se dissociant de lui-même, en se créant cet autre moi qu'il proclame Dieu, parce que seul un Dieu peut donner la mort, n'est-ce pas ? C'est ce que sœur Helen lui a appris, en tout cas.

Malgré ses quinze ans, Duo est encore un enfant, sans doute le plus fragile de tous. Il a besoin d'une maman qui n'existe pas, alors il en a inventé une, mais elle aussi est partie… sa dernière illusion. La mort lui a pris Soeur Helen et les autres orphelins. Elle a emmené Solo, aussi.

Duo se demande parfois si la mort ne le déteste pas, pour le laisser ainsi toujours derrière elle. Il a décidé de s'en faire une ennemie, la défiant en usurpant son identité lorsqu'il se proclame son Dieu. Pourtant la mort ne vient pas, jamais. Elle reste à ses côtés, l'enlaçant parfois de très près, mais finissant toujours par prendre un autre à sa place.

Duo prie encore. Parfois. Il prie parce que la mort ne lui a pas tout pris, pas encore non. Il prie sans savoir à quel Dieu s'adresser, parce qu'il les connaît tous, sans en reconnaître aucun. Mais il prie, de toute ses forces, pour ces autres qu'il refuse d'appeler famille, de peur de les perdre eux aussi. Il prie pour ces enfants qui ne croient plus en être. Il prie pour ce futur qu'il ne verra peut-être jamais.

Alors tous les soirs, Duo s'adresse en secret à celle qu'il a désigné pour être la gardienne de ses nuits. Il lui demande de couler sa lueur opaline sur les draps, pour qu'il puisse s'amuser des dessins que forment ses rayons, deviner les murmures que lui seul entend, parce que Duo a trouvé comment faire. Il écoute la lumière douce et pâle de la lune pour s'endormir.

Parfois elle reste cachée. Alors il a plus de mal que d'habitude. Mais Duo sait que malgré la lune, ses cauchemars reviennent. Il ne lui en veut pas, non. Parce que même s'il n'est qu'un enfant, Duo sait que cet astre n'est pas un Dieu. Duo sait que ce n'est pas la lune qui l'empêchera de se lever le lendemain, pour tuer, encore. Duo sait que sa blancheur immaculée n'effacera pas le sang qu'il a sur les mains.

Mais Duo aime la lune malgré tout. C'est arrivé comme ça, un soir, en regardant au travers des rideaux de l'une des chambres. Il l'a vue, pleine et belle, brillant de toutes ses forces, malgré son teint pâle. Alors il s'est dit, « ce sera la lune ». Et puis aussi, la lune lui rappelle une très belle chanson, si vieille qu'il ne se souvient plus de l'époque à laquelle elle a été chantée pour la première fois. La version que retient Duo, c'est une version très lente, très douce, chantée par une belle voix de femme, pure et cristalline.

Alors lorsque Duo n'arrive pas à s'endormir, il pense à la lune ; et celle-ci la berce doucement, murmurant en même temps que lui fredonne…

"Fly me to the moon
And Let me play among the stars
Let me see what spring is like
On jupiter and mars

In other words, hold my hand
In other words, baby kiss me

Fill my heart with song
Let me sing for ever more
You are all I long for
All I worship and adore

In other words, please be true
In other words, I love you"

Et même si les images tristes reviennent, Duo finit toujours par s'endormir. Il sait que la lune gardera son sommeil.

Ce que Duo ne sait pas, c'est qu'un autre gardien l'écoute, depuis l'autre lit, toujours en silence. Ce que Duo ne sait pas, c'est que l'autre qui lui ressemble un peu fredonne sans émettre de son, qu'il murmure avec lui. L'autre prie aussi, pour que la lune garde les rêves du garçon à la natte.


A suivre (Enfin on peut le considéré comme un OS, mais je compte écrire encore plusieurs partie )

Arf ! J'avais oublié de préciser : la chanson « Fly me to the moon » appartient, à la base, à Frank Sinatra (j'espère ne pas me tromper).

PS : pour ceux que ça intéresse, la suite de « Après nous les mouches » arrive ! Mais bon j'avais besoin d'un peu de douceur avant de replonger dans la mélancolie de Quatre.