Disclaimer : Heu… Ben c'est pas comme si c'était prêt de changer, hein ! Sont pas à moi…

Genre : Heu… Je voulais quelque chose de doux, ça c'est sûr. Après, bah j'ai dérivé (pour changer, vous allez me dire…lol) - Narrateur externe (sais pas si ça se dit comme ça, mais bon :p)

Note de l'auteur : Bonne Lecture !


And let me play among the stars.

Heero a toujours du mal à s'endormir, le soir surtout. Il ne se retourne pas dans son lit, non. Il ne fait pas de cauchemars non plus. Le sommeil refuse de venir, tant que cet autre qu'il surveille n'a pas fermé les yeux.

Heero sait que Duo parle à la lune ; qu'il lui demande de garder ses rêves et ses peurs, et de briller très fort pour qu'il entende son doux murmure. Heero n'a jamais eu besoin de parler à la lune, lui. Il n'a jamais eu besoin de rêver ; Heero n'a jamais eu de rêves. Il se demande parfois s'il doit en être content ou non. Il se demande parfois si Duo souffrirait moins, en étant comme lui.

Mais ça fait quelques temps déjà que Heero se surprend à rêver. Ca fait quelques temps déjà, qu'il écrit plein d'histoires dans sa tête. Au moins, si un jour Duo lui demande une histoire pour s'endormir, il sera prêt. Il ne parle pas beaucoup à Duo, parce qu'il préfère l'écouter, même si Duo ne dit pas grand-chose.

Duo parle souvent, oui. Des mots sortent de sa bouche et remplissent l'espace d'un instant ce silence vide qu'il refuse de laisser s'installer. Mais Duo ne dit rien. Duo meuble ; il comble les vides de paroles et de sourires, espérant que les autres ne voient pas que la seule à qui il parle vraiment, c'est la lune.

Pourtant Heero le voit, lui. Il se surprend même à être attentif, à ce petit être roulé en boule entre ses draps, à ce petit semblant d'homme qui fait la guerre, à cet enfant qui se prend pour un Dieu. Et Heero se surprend à vouloir être là, simplement, dans la même pièce que lui, pour pouvoir veiller sur ce visage si doux, éclairé par la lune.

Il se demande parfois d'où vient ce sentiment étrange, de vouloir à tout prix protéger quelqu'un. Il se demande, mais en même temps, tout au fond, il croit savoir. Mais Heero n'est qu'un enfant ; il se contente de ce léger sourire qui naît sur son visage quand Duo s'endort ; il sourit doucement à cette envie de se glisser dans son lit, pour le prendre au creux de ses bras, et lui chuchoter toutes les histoires qu'il a inventé pour lui.

Heero sait que Duo ne lui demandera jamais d'histoire, parce que Duo le croit fait de métal et de fils, de câbles et de structures, parce que Duo le croit né pour être un soldat. Il n'en veut pas à Duo ; lui-même se croyait soldat avant tout… Il s'était trompé. Duo voulait devenir son ami ; il était déjà bien plus.

Heero s'arrange toujours, discrètement, pour être dans la même chambre, pour participer aux mêmes missions, pour être là, avec lui. Discrètement, parce qu'il ne peut pas s'ouvrir aussi vite ; il sait que les fleurs qui s'ouvrent trop vite finissent par faner tout aussi vite. Heero ne veut pas mourir, depuis qu'il connaît celui qu'il appelle 'l'enfant de la lune'. Alors c'est comme ça chaque nuit ; toujours le même thème. Il écoute Duo s'endormir en fredonnant sa chanson. Il l'a apprise par cœur, la chanson, pour comprendre Duo. Alors il la fredonne lui aussi, mais en silence, discrètement. C'est comme ça chaque nuit ; ça ne change pas.

Une nuit, tout a changé.

Une nuit comme toutes les autres, en fait. Rien de particulier, ce soir-là. Juste des mots qui brûlent les lèvres du soldat, si fort qu'ils s'échappent dans un souffle.

- Pourquoi la lune ?

Les lits ne sont pas proches, pourtant Duo l'entend. Il ne se demande pas comment Heero a découvert ses conversations nocturnes avec l'astre, même si ça l'étonne. Duo se contente de répondre, avec un sourire dans la voix.

- Pourquoi pas ?

Duo sourit doucement, sous les draps, presque heureux d'avoir été démasqué. Heureux, surtout, que ce garçon étrange s'intéresse à lui.

- Pourquoi pas les étoiles ?

- Parce qu'elles ne sont pas seules.

C'est vrai. Duo pense que les étoiles ne se sentent jamais seules. Elles sont nombreuses, après tout.

Heero se demande souvent si Duo se sent seul. Il aimerait lui dire, pourtant, qu'il est là.

- Et toi tu es seul ?

- Parfois, oui.

Un long silence se crée, sans que l'un ou l'autre n'éprouve le besoin de le rompre. Heero se redresse et observe, depuis son lit, l'autre garçon qui reste enfoui sous les couvertures. Il a envie d'être plus près, de regarder ses yeux briller dans le noir, d'écouter sa voix chuchoter à son oreille. Alors il se lève.

Grimaçant un peu au contact froid de ses pieds nus sur le sol, il parcourt les quelques mètres le séparant de l'autre lit. Debout face à Duo caché sous un amas de couverture, il penche la tête un peu de côté, attendant que le garçon natté se rende compte de sa présence.

Doucement, un pan des couvertures se replie, puis un autre. Duo se redresse en position assise, à peine étonné de trouver Heero si proche. Il le dévisage ; ses yeux posent des questions que ses lèvres ne formulent pas. Puis finalement, il fait signe au soldat de s'asseoir en face de lui.

Face à face, ils se jaugent. Duo pense que le soldat ressemble parfois à un enfant, surtout quand il penche un peu la tête de côté, sans rien dire. Heero pense que Duo est encore un enfant, pour vivre ainsi dans ses rêves, pour converser avec la lune. Mais ce n'est pas important. Heero a déjà créé plein de rêves pour Duo. Heero rêve même tout haut.

- Tu n'as pas envie… de ne plus être seul ?

- Si, parfois. D'autres fois, non.

- Pourquoi ?

Heero a envie de savoir.

Duo a envie d'être vrai, alors il parle, vraiment.

- Parfois je suis fatigué d'être ici. Je ne vois pas l' 'après'. Je ne sais pas comment me pardonner les morts que j'ai laissés sur mon passage. J'ai peur d'être seul. J'ai peur de ne pas l'être, peur de perdre ce que j'ai. J'ai peur que mes blessures ne guérissent jamais.

Duo ne pleure pas, mais Heero voit les larmes qui ne coulent pas. Il passe doucement la main sur la joue de son presque-ami. Duo ferme les yeux et se dit que rien n'a jamais été aussi réel que ce contact, alors il s'allonge doucement, fermant les yeux pour mieux en profiter.

Heero se penche contre lui et lui chuchote à l'oreille.

- Si tu es fatigué, dors. Moi je te pardonne. Je ne te laisserai pas seul. Je te créerai un 'après' rempli de rêves et d'histoires. Tu ne seras plus seul. Tu joueras parmi les étoiles.


A suivre ( si ça vous plait )

Réponses aux reviews 'anonymes' :

Si tout va bien, j'ai dû répondre aux 'inscrits'. Sinon, signalez-le moi ; c'est juste un oubli pas du tout intentionnel -

L'ange gardien : Je suis contente que ça te plaise ! Merci pour ta gentille review ! La chanson appartient à l'origine à frank Sinatra, mais beaucoup d'artistes l'ont reprise. La version que je vise dans cette fic, c'est celle reprise par rei dans le manga 'Evangelion'. A bientôt peut-être !

Tulag : Merci de comprendre la petite pause, c'est gentil ! Moi je grince des dents quand les auteurs font des pauses !lol. Pour la chanson, la version que je vise dans cette fic, c'est celle reprise par rei dans le manga 'Evangelion', mais finalement chacun peut choisir celle qu'il veut. Je voulais juste que la voix soit féminine. Je suis contente que cette fic te plaise. En voici encore un petit bout.