Disclaimer : Heu… C'est pas comme si c'était prêt de changer, hein ! Sont pas à moi…

Genre : Heu… Je voulais quelque chose de doux, ça c'est sûr. Après, bah j'ai dérivé (pour changer, vous allez me dire…lol) - POV extérieur

Note de l'auteur : Bonne Lecture !

Dédicace : Pour Mithy fic chasseuse de maux divers et en tout genre XD et micii pour la relecture !


In other words, hold my hand

Heero a toujours du mal à s'endormir, mais un peu moins qu'avant. Il ne s'ennuie plus, le soir, seul dans son lit. Il ne fredonne plus en surveillant de loin l'enfant de la lune. Non, désormais Heero lui raconte des histoires ; il lui construit des rêves auxquels il finit par croire lui-même. Et il l'aime, son rôle de gardien, de veilleur de rêve ; mais surtout, il l'aime, cet enfant endormi, le visage offert à la lueur opaline. Il ne sait pas si c'est bien ou non. Il ne cherche pas à savoir. Tant que Duo reste près de lui…

Heero s'en veut. Il n'était pas là, ce soir. Il n'est pas rentré assez tôt pour veiller sur les rêves de Duo. Il n'est pas rentré assez tôt pour regarder l'enfant Dieu s'endormir. Pour la première fois, il a eu peur de ne pas pouvoir tenir sa promesse ; peur de perdre sa vie si importante aux yeux de Duo. Il se dit que ce n'est pas vraiment habituel, de ne vivre que pour une seule personne ; et c'est pourtant ce qu'il fait.

Il le regarde, cet autre, endormi seul dans son lit, sous une montagne de couverture. Il le regarde et le trouve étrangement beau. Il ne s'en étonne pas ; c'est juste une constatation. Il n'en cherche pas vraiment le sens, parce qu'il le connaît déjà. Heero est encore un enfant pour rêver de la sorte, mais il n'est pas stupide. Il ne connaît peut-être pas les codes, mais il sait que cet autre pour lequel il vit est un garçon, comme lui. Il sait que ce genre d'attachement n'est pas vraiment conventionnel, mais Heero n'a jamais vraiment été du genre à suivre les conventions. Duo non plus d'ailleurs.

Ce n'est pas de sa faute ; il le trouve juste beau. Il se dit que Duo est pâle, à la lueur de sa confidente, mais pas comme un enfant malade, non, pâle parce que sa peau est blanche, un peu laiteuse, joliment pâle. Elle semble douce, la peau de Duo.

Elle semble douce ; mais c'est vrai qu'il ne l'a jamais touchée. Jamais, non, pas même lors des étreintes de félicitations pour une mission réussie. Il y a toujours d'innombrables couches de vêtements. Seules les mains et le visage restent accessibles, mais Heero n'a jamais appris à faire de bisou pour dire bonjour, juste à serrer la main. Il ne se rappelle plus s'il a un jour serré la main de Duo. Et il s'en veut de ne pas s'en rappeler ; il ne savait pas encore…

Il regarde l'enfant à la natte dormir et se dit que finalement Duo n'a plus besoin de lui pour chasser ses cauchemars ; qu'il peut fermer les yeux et se laisser doucement glisser vers le sommeil, sans sa présence à ses côtés. Et il se demande s'il doit s'en réjouir ou non. Il se dit que c'est bien ; qu'il ne veut pas vraiment devenir un élément indispensable à la survie de son ami, surtout pas en temps de guerre, alors que tenir sa promesse devient de plus en plus difficile. Non, il ne veut pas devenir indispensable. Il veut juste être… nécessaire, peut-être. Ou alors lui aussi a besoin d'être aimé, tout simplement…

- Heero !

Le soldat sursaute, un peu gêné d'être surpris debout au milieu de la pièce sans raison apparente. Pourtant Duo ne semble pas y prêter la moindre attention. Il se redresse en position assise et repousse les multiples couvertures au pied du lit, ne gardant sur lui qu'un fin drap de coton blanc.

- Viens, je t'attendais !

- Tu semblais plutôt endormi quand je suis rentré.

Le ton n'est pas celui du reproche, mais de la constatation. Heero se demande comment interpréter cet éclat qu'il décèle dans les yeux de Duo. Il se demande pourquoi un air si enjoué flotte sur le visage de son ami, lui qui s'attendait à retrouver un enfant terrifié à son retour…

- Oui ! Oui, je dormais !

Le soldat hausse un sourcil, puis les coins de sa bouche remontent légèrement, sans qu'il n'en comprenne la raison. Son estomac s'emplit d'une douce sensation, et il sourit plus encore, en regardant Duo. Il se demande si c'est ça 'être heureux'. Mais Duo ne lui laisse pas le temps d'approfondir sa réflexion.

- Mieux que ça même ! Je rêvais.

- Tu as fait un rêve ?

- Oui…

Duo se frotte les yeux, secoué de petits rires que Heero ne comprend pas. Mais à défaut de comprendre, il rit aussi.

En ce moment, Duo n'a plus rien d'un assassin ; Duo n'a plus rien d'un soldat. Duo a réappris à rêver.

Duo est encore un enfant. Un enfant que certains rêves arrivent encore à toucher, à émouvoir ; un enfant dont les rêves se marient doucement à une chanson lointaine, étrangère et désuète ; un enfant qui a dansé avec la lune.

- Tu étais là, Heero, toi aussi. Il y avait la lune. Elle était énorme, gigantesque… Comme si elle était toute proche. Et je dansais sur les étoiles en riant, avec toi…

Les rires reviennent le secouer, lui chatouillant le ventre et remontant dans sa gorge. Et il les laisse s'échapper, trop heureux de rire enfin d'un rêve agréable.

Heero penche la tête de côté, heureux de découvrir enfin le vrai sourire de son ami. Pourtant, quelque chose de sombre secoue doucement sa poitrine, comme une peur ou un reproche. Heero se demande… s'il est resté un enfant. Et il s'en veut de ne pas simplement se réjouir avec Duo ; il s'en veut de regretter.

Heero regrette. Il regrette d'avoir construit des rêves pour Duo ; il regrette parce que désormais Duo peut rêver seul, parce que Duo n'a plus besoin de lui, plus vraiment. Duo peut voler de ses propres ailes…

Il s'assied à sa place devenue habituelle, sur le lit de Duo, juste en face de lui. Il le regarde et ne le voit plus vraiment… Duo peut voler de ses propres ailes…

- Duo ?

Il s'en ira, tôt ou tard.

Duo a trouvé un ami ; Heero a perdu son amour.

- Oui ?

Duo peut voler de ses propres ailes…

- Prends ma main. Ne t'envole pas.

Duo regarde le soldat sans comprendre. Heero ne dit rien ; il se contente de soutenir son regard. Alors doucement, Duo glisse sa main dans celle de son veilleur de rêve, et Heero ferme les yeux. Il rêve.

La peau de Duo est aussi douce qu'il le pensait, peut-être plus. Elle est chaude aussi, rassurante. Leurs doigts s'emmêlent, et Heero s'amuse de ce qu'il ressent. Son cœur s'est arrêté de battre, pas d'un coup non, mais doucement, progressivement. Lui aussi, il danse avec la lune. Une valse lente et entraînante, qui lui fait tourner la tête.

Et Duo prend ses mains dans les siennes, plus franchement. Ils comparent la taille de leur paume, s'amusent des dessins et des plis formés par leur peau, suivent les contours des doigts et des ongles de l'autre.

Heero a le souffle coupé, et pourtant un rire nerveux remonte dans sa poitrine.

- Je ne savais pas…

Non, il ne savait pas, pas vraiment. Il ne savait pas qu'il en avait autant besoin, de ce contact. Il ne savait pas à quel point cette chaleur entêtante l'enivrerait, l'apaiserait. Il ne savait pas qu'on avait besoin de toucher pour ressentir pleinement, ni qu'être touché pouvait être aussi agréable.

Duo sourit, amenant la main du soldat jusqu'à son visage. Heero parcourt des doigts le visage de son ami, comme le ferait un aveugle.

- Je ne savais pas.

Puis le contact est rompu, trop vite. Duo se lève et marche jusqu'au milieu de la pièce, faisant signe à Heero de le suivre.

- Reste en face de moi.

Heero obéit. Duo lui prends les mains, d'abord doucement pour ne pas l'effrayer. Il emmêle ensuite ses doigts à ceux du soldat, presque tendrement.

- Serre-moi, Heero. Prends-moi dans tes bras.

Heero s'approche un peu plus près, jusqu'à sentir la chaleur de l'enfant contre lui. Lentement, il referme ses bras autour de cet autre qu'il voudrait garder près de lui. Il referme ses bras et sent le torse de Duo contre lui. C'est étrange, pour Heero, de tenir quelqu'un dans ses bras. C'est étrange et pourtant si agréable, de sentir un corps contre le sien, de sentir Duo respirer dans son cou. Il murmure :

- Duo ? Moi aussi je rêve, tu sais.


A suivre

Réponses aux reviews 'anonymes':

Didilove37: Merci pour ta review! J'espère que la suite te plaira.

L'ange gardien : Merci pour ces compliments. Ils sont adorables. J'aime beaucoup le : « c décidé je suis fan de celle-là aussi » LOL. Ca m'a filé un grand sourire. Merci !

Greynono : Je suis contente que ça te plaise ! Merci pour ta gentille review !

Littledidi11 : C vrai que la chanson est très belle. Je l'aime beaucoup aussi (forcément, lol). Merci pour ta review, je suis contente que cette histoire te plaise !

Akasha656 : he he… Je suis contente de ne pas sembler 'mielleuse' ça me rassure. Merci pour ta review ! Voilà la suite.