Disclaimer : Ce n'est pas comme si c'était prêt de changer, hein ! Sont pas à moi…
Genre : Heu… Je voulais quelque chose de doux, ça c'est sûr. Après, bah j'ai dérivé (pour changer, vous allez me dire…lol) - POV extérieur
Note de l'auteur (fufufu) : rien à dire... mauvaise humeur comme tous les jours depuis le début du mois/me demande si je ne devrais pas hiberner en avril l'année prochaine. Bref, là on est en mai -!
In other words, please be true.
Une petite pièce aux rideaux fermés, ou à peine entrouverts, laissant filtrer la lueur orangée de l'aube. Un gardien qui s'éveille, qui pose son regard sur l'aurore douce-amère, sur ce soleil presque levé qui s'apprête à chasser la lune. Le même soleil qui se lève depuis presque sept mois, alors que lui n'attend que la tombée du jour,… la tombée du jour où il reviendra.
Le soldat se demande s'il pourra toujours se glisser dans son lit pour lui compter ses rêves, à cet autre qui lui semble si loin. Heero a grandi, en sept mois. Il a pris quelques centimètres.
S'extirpant des draps, il parcourt du regard cette petite pièce qui leur est destinée. Elle est plus petite que leur ancienne chambre, mais Heero a pris soin de choisir celle avec la plus grande fenêtre. Il sait que Duo aime embrasser la lune du regard à la tombée de la nuit. Il sait qu'il cherche sa confidente des yeux quand il fait un mauvais rêve, même si c'est plutôt rare ces derniers temps. Enfin, même si c'était plutôt rare, avant qu'il ne parte. Il se demande si Duo ne fait plus du tout de mauvais rêves, à présent.
Il se demande si Duo sera heureux de le voir quand il rentrera Il se demande, parce qu'il a compris certaines choses, en sept mois. Oh non, il n'a pas soudainement réalisé qu'il aimait le fils de la lune ; il le sait depuis bien longtemps déjà. Il l'a accepté, surtout, depuis que leur monde a volé en éclat.
Il se demande si Duo restera caché dans un rayon de lune toute son existence, ou s'il pourra l'aimer au grand jour, maintenant que leur univers n'existe plus. Il se demande s'ils pourront recréer un autre cocon de douce tendresse, s'il l'entendra à nouveau un jour, … cette chanson.
Il se rappelle un peu, de cette sensation au creux du ventre, quand Duo l'embrassait. Il se rappelle de sa peau blanche et de ses mains légèrement rugueuses. Il se rappelle du bond qu'a fait son cœur la nuit où leurs doigts se sont effleurés. Il se rappelle de cette mélodie douce, aussi. De ses lèvres contre celles de Duo.
Pas un mot, pas un regard, pas un baiser. Sept mois, c'est long. Et le soldat se sent si éloigné de cette prétendue perfection ; il se demande si ses mains à lui manquent à Duo. Il se demande si les lèvres d'une fille ne sont pas plus douces, pour Duo. Heero secoue la tête pour se convaincre qu'il s'égare, qu'il ne devrait pas y penser. Il devrait probablement descendre ; les autres sont là aujourd'hui.
Les autres, oui. Wufei, Quatre et Trowa. Ils ne ressemblent pas à Duo, mais ils sont devenus plus proches, depuis peu. Vivre sans « son autre » force parfois à découvrir « les autres », ceux dont le regard n'emplissent pas le cœur de la même manière, mais ceux qui sont là malgré tout, quand on a besoin d'eux. Parce que tout le monde, tout le monde, même le petit soldat de plomb, a besoin des autres. Parce que les autres parlent, discutent, s'activent ; parce que les autres vivent, et que ça fait du bien de voir la vie se dérouler sous ses yeux, même s'il manque quelqu'un pour vivre pleinement.
Alors Heero descend doucement, rassuré par les voix étouffées qu'il perçoit dans la cuisine. Il dépasse la rampe d'escalier pour apparaître dans la pièce où ils se retrouvent presque chaque matin, murmurant un vague « bonjour » aux trois garçons qui le regardent s'installer.
Wufei vient poser une tasse de café noir sous ses yeux, avant de quitter la pièce pour s'adonner à son entraînement matinal, comme tous les jours lorsqu'il n'est pas en mission. Trowa est installé à table, plongé dans la lecture d'un quelconque journal, tandis que Quatre fait gentiment la conversation à qui voudra bien l'écouter.
Les minutes s'égrènent dans un silence rompu de temps à autres par quelques réflexions de Quatre sur les dernières missions. La vie de terroriste n'est pas aussi trépidante qu'on pourrait le croire. Après les missions s'écoulent parfois de longues périodes d'inactivité, et Heero est loin d'être aussi féru de travail qu'on ne le croit ; c'est juste qu'on ne lui avait jamais appris à se divertir. La notion d'amusement est arrivée dans sa vie en même temps que Duo, la notion d'amour aussi.
Il regarde Quatre avec beaucoup de tendresse, parce qu'il y a cette gentillesse qui émane de lui naturellement, un peu comme Duo. Mais Quatre n'est pas Duo, même s'ils ont de nombreux points communs. Replongeant les yeux dans sa tasse de café à présent froide, Heero sent sa gorge se serrer. C'est étrange, cela arrive de plus en plus souvent depuis quelques jours, mais il chasse bien vite cette sensation de manque et de tristesse qui s'insinue en lui.
Trowa discute à présent avec Quatre d'un livre qu'ils semblent avoir lu tous les deux, et Heero suit distraitement la conversation. Le temps semble si long, si lent.
Wufei revient de son entraînement et entreprend de se désaltérer, tout en commentant çà et là la conversation des deux autres. Le temps semble toujours long quand on attend quelque chose. Et quand on attend sept mois, chaque minute s'étire douloureusement.
Un sursaut.
Une crainte, aussi, comme chaque fois que cela se passe.
La sonnerie de la porte d'entrée vient de retentir.
Un bref regard échangé avec les autres et c'est Trowa qui va ouvrir. Heero serre la tasse entre ses doigts, sans esquisser le moindre geste. Combien de fois ne s'était-il pas précipité à la suite de celui qui allait ouvrir, se fichant royalement de ce que les autres pourraient bien penser de son attitude. Et combien de fois n'avait-il pas été brisé ? Un peu plus à chaque visite de Sally, des Mads et de bien d'autres encore. Alors Heero ne bouge pas, comme il a pris le parti de le faire depuis environ deux mois. La déception n'en est pas moindre, pourtant.
Le silence s'étire étrangement tandis que Quatre et Wufei échangent des regards interrogateurs. Aucun bruit ne leur parvient depuis l'entrée, qui n'est pourtant pas située si loin de la cuisine. Et le temps semble si long.
Quatre se décide à aller voir ce qu'il se passe, mais il est pris de court par Trowa, qui revient se poster à l'entrée de la cuisine, un sourire énigmatique sur les lèvres.
Il est légèrement poussé vers l'avant, tandis que Duo apparaît à son tour dans l'embrasure de la porte.
Et le temps s'arrête pour Heero.
- Salut les gars ! dit le nouveau venu, un léger sourire sur les lèvres.
Heero le dévisage sans parvenir à articuler le moindre mot, mais Quatre le précède et offre une accolade amicale à Duo, en guise de bienvenue.
- Tu nous as manqué, Duo.
- Parle pour toi ! réplique Wufei, sur un ton faussement bourru, quelque peu trahi par son sourire, avant d'aller à son tour serrer la main de son coéquipier.
Duo lui sourit sans rien dire, posant son regard sur Heero. Celui-ci se lève et s'approche maladroitement, tandis que le sourire de Duo s'efface, imperceptiblement.
Cobalt contre améthyste, une fois encore. Un duel intemporel qui se déroule pour la première fois sous les yeux des « autres ».
Heero appréhende. Duo aura-t-il toujours besoin d'une réalité créée à l'abri du monde et de tout le reste, pour l'aimer ? Est-ce qu'il l'a seulement aimé, ne serait-ce qu'un instant ?
Duo dévisage le soldat et lui tend la main, redéfinissant ainsi les termes de leur relation.
- Tu as grandi, Heero.
- Toi aussi. Le ton est calme, posé ; le cœur n'en tremble pas moins. Il se brise… une fois de plus.
Tu es cruel, Duo.
Une poignée de main et Duo fait mine de quitter la pièce, pour aller ranger ses affaires.
Heero se mord l'intérieur des joues en le regardant s'éloigner.
Est-ce que c'est ça ? Ca s'arrête là, ou bien Duo attend-t-il d'être à nouveau caché dans un rayon de lune pour être vraiment lui ? Entendra-t-il encore sa chanson ?
Heero a grandi, oui.
- Mais je n'ai pas changé, Duo !
Un murmure qui se veut pourtant violent.
Un murmure pour hurler qu'on a mal, à l'intérieur. Un murmure pour poser une question. Un murmure pour dire combien on aime.
Duo se retourne doucement ; son regard vacille un peu. Il pose son sac à même le sol.
Cobalt contre Améthyste, les prunelles se font interrogatrices, mais caressantes.
Duo avance un peu, doucement, sous les yeux des « autres », à la lumière du jour.
Un nouveau murmure.
- Moi non plus.
Et il glisse doucement sa paume le long de la joue du soldat.
Alors, … je peux ?
Des bras qui se referment doucement autour d'un corps chaud et doux, un corps qui lui a tellement manqué.
Un visage qui vient se nicher dans le cou d'un soldat plus grand que lui, à présent.
Des mains qui caressent une natte toujours aussi longue.
Un nouveau chant d'amour ?
Ils ferment les yeux, sentant un autre univers se créer autour d'eux. Et les autres s'éclipsent discrètement. Ils le savent, qu'ils n'appartiennent pas à ce monde-là.
A suivre, pour le dernier chapitre. Ca vous plait toujours ?
Réponses aux reviews 'anonymes':
Littledidi11 : Je les embête parce que -avouons-le- j'aime ça. Et puis je plaide non coupable pour le chapitre 7. Ils ont fait leur cinéma tout seuls, et mes doigts n'ont eu d'autres choix que de les suivre,lol. Merci pour ta review.
Didilove37 : Je reste perplexe. Bon, il est vrai que j'ai tendance à faire dans le drama plutôt que dans le comique, c'est une certitude. Ceci dit, il me semble que les 6 chapitres précédents (que tu as lu puisque reviewé) ne sont pas si tristes que ça, si ? Du coup ta review me plonge dans une 'perplexitude' dont j'ai du mal à sortir. Est-ce une remarque positive ou négative ? 'Fin bref, merci de m'avoir donné ton avis.
L'ange gardien : Je suis contente que ça te plaise toujours. Merci pour ta review.
