Hello ! :)
Tout d'abord, merci à clubamerica.1009 et fworldr d'avoir ajouté cette histoire à vos favoris. J'espère que la suite vous plaira. :)
Un précieux merci à Aventure de prendre le temps de laisser des reviews, cela me fait toujours chaud au cœur.
Bonne lecture. :)
CHAPITRE 25 – Treize jours
Cette deuxième semaine à Poudlard ne s'annonçait pas des plus joyeuses pour Violet. Elle avait déjà mal commencé le matin même, quand elle n'avait toujours pas reçu de courrier de la part d'Olivier. Mais elle s'était promis de ne pas s'inquiéter. Il restait à Olivier un jour. Un jour avant que Violet ne commence réellement à douter.
Mais ce lundi empira dès la première heure de cours. Les sixième année de Serdaigle et de Serpentard avaient Défense contre les Forces du Mal. Violet y alla presque à reculons, une boule dans l'estomac. Elle ne parvenait pas à se détacher de l'image qu'elle avait du Professeur Maugrey et elle était loin d'imaginer que cela allait s'envenimer.
Quand elle s'assit à sa place, à côté d'Erine, toutes les sensations de la semaine précédente lui revinrent. Elle focalisa son regard sur la table et n'écouta qu'à peine les chuchotements dans la classe. Elle se tendit quand elle entendit le claquement de la jambe de bois du Professeur Maugrey.
«-Levez-vous !, annonça-t-il et les élèves s'exécutèrent aussitôt car aucun ne souhaitait le contrarier., Aujourd'hui, cours pratique ! »
Des échanges oculaires se firent entre les Serdaigle et les Serpentard. Pour le moment, le Professeur Maugrey n'avait abordé que les Sortilèges Impardonnables, il n'y avait donc aucune chance que cela ait un rapport. Mais qu'allaient-ils donc pratiquer sans information ?
«-Chacun votre tour, vous allez venir au centre de la pièce. Je vais vous faire subir le sortilège de l'Imperium. Ainsi, cela vous permettra de constater la puissance d'un tel sort mais aussi de découvrir si vous êtes capables d'y résister. »
Quelques légers murmures s'élevèrent dans la salle de classe. Violet et Erine s'étaient figées, le regard qu'elles s'adressèrent s'exprima pour elle. Le professeur ne pouvait pas faire cela, c'était interdit. Alors que Maugrey repoussait les tables, Violet leva la main. Quand le professeur lui accorda la parole, elle prononça d'une voix tremblante :
«-Ce n'est pas censé être interdit ?
-Dumbledore veut que vous sachiez quel effet ça fait., grogna Maugrey et son œil magique se fixa sur elle., Mais écoutez Lupin, si vous souhaitez l'apprendre le jour où quelqu'un vous le jettera pour de bon en vous imposant toute sa volonté avec brutalité, cela ne m'embête pas. Cela vaut pour n'importe lequel d'entre vous. La porte est juste derrière vous.»
Les Serpentard ne parurent pas hésiter et restèrent sur place à fixer leur professeur. Les élèves de Serdaigle se contemplèrent mais aucun ne souhaitait aller contre le Professeur Maugrey. Violet tourna son regard vers la porte et fit un pas en arrière. Elle n'avait pas envie de subir cela. Elle avait déjà assez de mauvais souvenirs ici depuis une semaine.
Elle hésita. Ses camarades de maison la jugèrent du regard la conseillant de rester. Elle parut lire dans les pensées d'Erine qu'il ne valait mieux pas qu'elle fasse cela. Elle hésita. Mais elle refit un pas en avant, elle ne pouvait pas s'attirer d'ennuis.
La première appelée fut Sélina Barnes, élève de Serpentard. Le Professeur Maugrey fut tellement convaincant quand il lança le sort qu'on aurait presque pu croire qu'il le faisait avec plaisir. Dès la première seconde, Sélina effectua deux roues impressionnantes et un grand écart. Etant donné le peu d'activités sportives de la Serpentard, Violet ne doutait pas qu'elle aurait été incapable de le faire dans son état normal.
Quand arrivait le tour de ses camarades de Serdaigle, Violet se trouvait plus agitée qu'avec les Serpentard. Elle ne supportait pas qu'on puisse faire subir cela à des personnes qu'elle appréciait. Personne ne parvenait à résister et elle ne pouvait s'empêcher de leur demander discrètement s'ils se sentaient bien. Chacun avait l'air secoué mais n'allait pas mal pour autant.
L'embarras de Violet augmenta quand arriva le tour d'Erine. Elle préféra se ronger les ongles pour se tranquilliser le plus possible. Cela ne fonctionnait pas bien entendu mais cela lui donnait l'air. Roger se rapprocha d'elle pour lui murmurer :
«-Ne t'en fais pas. S'il ne l'oblige pas à se faire mal, elle ne souffrira pas. »
Violet se tourna vers le troisième poursuiveur de l'équipe de Quidditch, était-ce censé la rassurer ? Il lui sourit avec crispation, il ressentait son mal-être et ne cherchait qu'à la calmer. Elle lui sourit à son tour mais fut persuadée que cela n'avait rien d'honnête.
Elle se concentra à nouveau sur sa meilleure amie qui n'avait pas l'air plus tranquille qu'elle. Les yeux onyx d'Erine oscillaient entre elle et le Professeur Maugrey. Violet écarquilla les yeux de surprise quand Erine sauta sur la chaise la plus proche. Elle leva une jambe comme pour tenir en équilibre mais Violet trouvait qu'elle était beaucoup trop proche du bord.
Le Professeur Maugrey s'exaltait de l'incapacité des élèves à résister au sortilège. Il annula subitement l'Imperium et Erine, surprise, perdit aussitôt son équilibre et s'écrasa au sol. Elle tenta d'amortir sa chute de ses mains mais sa main droite toucha le sol avant la gauche. Elle poussa un lourd gémissement de douleur. Violet, Roger, Anna ainsi que Connor arrivèrent tout de suite à sa hauteur.
«-Je m'excuse Green., gronda Maugrey comme s'il était obligé de s'excuser., Mais n'oubliez pas VIGILANCE CONSTANTE. »
Alors qu'elle allait répliquer, Anna l'interrompit du regard. Ce dernier signifiait «Il n'en a que faire de ce que tu penses » et elle n'avait pas tort. Connor proposa immédiatement d'emmener Erine à l'infirmerie et le professeur accepta sans sourciller. Tout ce qu'il souhaitait était de reprendre son cours. Violet promit à Erine de venir la voir dès la fin du cours puis les deux Préfets quittèrent la salle.
Lors du passage d'Anna et deux Serpentard, Violet ne décrocha pas son regard du Professeur Maugrey. Elle ne pouvait pas le laisser réussir à tous les manipuler. Il fallait qu'elle résiste, il fallait qu'elle réussisse. Elle focalisa ses pensées sur un seul mot.
Résiste.
«-Lupin ! »
En entendant son nom, Violet avança jusqu'au milieu de la salle de classe où le Professeur Maugrey l'attendait. Il fallait vraiment qu'elle se concentre, il fallait qu'elle réussisse. Le professeur leva sa baguette vers elle.
«-Impero ! »
La sensation fut très loin de celle imaginée. Elle avait pensé souffrir mais au contraire, elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Dès la formule prononcée, toutes ses pensées négatives, tous ses soucis disparurent. Elle était décontractée, elle était dans un état de bien-être à la limite de la perfection.
Puis, la voix de Maugrey résonna dans sa tête.
Fais le crapaud.
Alors qu'elle s'apprêtait à s'abaisser, obéissant à cette voix persuasive, une autre voix qui ressemblait plus à la sienne n'avait aucunement envie de faire le crapaud devant toute la classe entière. Non merci, elle ne le ferait pas.
Fais le crapaud.
Non merci, répéta sa propre voix. Je trouve cela plutôt ridicule. Alors elle ne bougea pas. Non, elle resterait où elle est, à ne rien faire.
Fais le crapaud.
Mais Violet n'eut plus le choix. La voix de Maugrey était trop forte, trop autoritaire. Sans vraiment s'en rendre compte, elle s'exécuta. Accroupie, mains proches du sol, elle sauta tel le crapaud qu'avait perdu Neville Londubat quatre ans plus tôt.
Quand Maugrey annula le sort, elle réalisa pleinement son action. Honteuse, elle se releva. Elle n'avait pas eu envie de le faire mais avait été incapable d'y échapper. Comment était-ce possible ? Elle n'avait pas souffert, elle avait tenté de résister mais elle l'avait fait. Sans aucune raison.
«-Pas mal Lupin. Il y a du potentiel en toi., dit Maugrey d'un habituel grognement mais plus enthousiaste., Mais tu es encore loin d'y parvenir. »
Violet haussa les sourcils, qu'il était encourageant ! Elle retrouva Roger et Anna. Tout en croisant les bras, elle observa les autres élèves passer. Aucun fut capable de résister, elle se demanda si Maugrey avait réellement pensé que l'un d'eux soit capable d'y parvenir.
Après que Cassius Warrington - un garçon d'une taille imposante qui était aussi Préfet et Poursuiveur de Serpentard - a fait cinq fois le tour de la salle à cloche-pied, le Professeur Maugrey annonça la fin du cours.
Dès la fin de la phrase du professeur, Violet attrapa son sac ainsi que celui d'Erine et partit rejoindre l'infirmerie. Elle n'irait pas voir ce fantôme de Binns tant qu'elle n'était pas sûre que sa meilleure amie allait bien.
«-Bonjour Madame Pomfresh !, s'exclama-t-elle en arrivant à l'infirmerie., Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues.
-Bonjour Miss Lupin. En effet, vous comprendrez que je suis ravie qu'il n'y ait pas de Quidditch cette année. Cela m'évitera de vous voir trop souvent., répondit l'infirmière avec un sourire mais pensant très bien tous ses mots. En effet bien qu'elle appréciait la jeune fille, elle l'avait bien trop souvent vue ici.
-Je trouverai toujours un moyen pour venir vous rendre visite. La preuve aujourd'hui ! Est-ce que je peux voir Erine ?, demanda Violet en retrouvant son inquiétude.
-Bien sûr. C'est juste un poignet cassé. Je lui ai remis, une potion contre la douleur, une semaine sans mobiliser le poignet et il sera comme neuf ! »
Après un nouvel échange de sourire, Violet avança pour retrouver son amie qui était sur un lit d'infirmerie à quelques pas. Violet repensa aux mots de Madame Pomfresh. Il était vrai qu'elles avaient tendance à souvent se croiser dans l'année. Entre ses visites à Olivier, ses propres chutes, ses visites à Harry et les quelques fois où Erine s'y était retrouvée, elle aurait presque pu élire domicile dans cette partie du château.
«-Tu vas bien ?, demanda Violet quand elle se trouva près de son amie.
-Ca va mieux maintenant. Ce n'est pas grand chose., répondit Erine en montrant son poignet en écharpe., Tu as réussi ?
-J'ai craqué au bout du troisième ordre..., raconta Violet., Je n'ai vraiment plus envie d'aller à ce cours.
-On n'a pas trop le choix., souffla sa meilleure amie., D'ailleurs tu devrais aller en Histoire de la Magie sinon tu vas être en retard. Madame Pomfresh me laissera partir avant le déjeuner. »
Malgré son peu d'entrain, Violet ne put que suivre l'idée de sa meilleure amie.
Une semaine et un jour. Cela faisait une semaine et un jour que Violet n'avait aucune nouvelle d'Olivier. Une semaine et un jour. Son inquiétude montait chaque matin quand elle ne voyait pas Quid arriver. Elle commençait à désespérer.
Il n'avait pas réagi au Tournoi des Trois Sorciers. Il ne s'était pas révolté d'une nouvelle annulation du Quidditch. Il se moquait de ne pas la voir à Noël. Il n'était pas touché que les élèves aient subi un Impero, que ses meilleurs amis et elle l'aient subi aussi. Il n'était pas dérangé qu'Erine s'était cassé le poignet à cause de Maugrey. Il n'avait que faire de ce qu'elle avait ressenti au premier cours de Défense contre les Forces du Mal et de tout ce qu'elle éprouvait.
Il n'avait pas fait que l'oublier, il avait ignoré ses lettres. Il l'ignorait, elle, tout simplement.
La veille, elle avait commencé à émettre ses doutes auprès d'Erine. Sa meilleure amie ne paraissait pas inquiète et lui demandait de faire confiance à Olivier. Mais elle n'était pas d'accord et son cerveau encore moins. Ce dernier ne cessait de lui répéter que tout était fini, qu'elle s'était toujours fourvoyée.
En ce huitième jour, Violet observait chaque rapace qui venait apporter le courrier. Chaque rapace. Un nœud se formait dans sa gorge à chaque oiseau qui n'était pas Quid. En ce huitième jour, Violet n'avait toujours pas de nouvelle. Erine tenta de la rassurer mais rien n'y faisait. Elle avait besoin d'une preuve. Une preuve qui ne survenait pas.
L'appétit lui manquait de jour en jour, tout comme le sommeil. Chaque matin, elle continuait d'aller courir en espérant faire le vide de son esprit. Chaque matin, il s'agissait d'un échec. Chaque soir, elle allait s'entraîner au terrain de Quidditch pour ne penser que Quidditch. Chaque soir, il s'agissait d'un échec. D'une certaine manière, il était toujours là. Elle n'avait plus envie de manger, ni de dormir. Aussi pathétique qu'était cet état d'esprit, elle avait juste envie d'une réponse.
Pendant quatre ans, elle l'avait aimé en secret. Pendant quatre ans, ils avaient été proches. Plus que de simples meilleurs amis peu importait ce qu'ils pensaient à cette époque. Lui-même lui avait dit, à part au Quidditch c'était à elle qu'il pensait. Il lui avait dit, elle l'avait cru.
Pendant un an, ils s'étaient aimés sans jamais le cacher. Pendant un an, ils s'étaient aimés, ils se l'étaient dits, ils se l'étaient prouvés. Elle l'avait cru.
Pourtant, il ne lui avait fallu qu'une semaine. Une seule. Il ne pensait plus que Quidditch. « Quidditch avant tout » n'avait jamais autant pris sens.
Elle n'était plus capable de penser autrement. Elle n'arrivait plus à s'accrocher aux promesses.
Une semaine et un jour. Quid n'était pas venu à elle. Elle avait besoin d'air alors après avoir prévenu Erine, elle sortit de la Grande Salle pour rejoindre la cour d'entrée. Elle s'assit sur un banc, elle avait assez de temps devant elle.
Rapidement, elle fut rejointe par Fred et George. Elle se retrouva vite entre les deux frères et n'eut pas le temps de s'exprimer que Fred prit la parole :
«-Que t'arrive-t-il, petit oiseau ? On ne t'a pas vue comme ça depuis l'arrivée de Harry à Poudlard ou l'année dernière quand il a tout appris.
-Et vu que Harry va bien et qu'il semble vraiment t'apprécier. Il doit bien y avoir autre chose., continua George.
-Vous pensez vraiment que Harry m'apprécie ?, demanda-t-elle., On peut à peine se voir.
-Quand on parle de toi, il ne dit que du bien., lui expliqua George avec un sourire., Peut-être que tu pourrais partager le terrain de Quidditch de temps en temps, quelques mots pourraient se glisser. »
Un petit sourire se dessina sur le visage de Violet. Il y avait au moins un peu de positif cette année, Harry voulait vraiment la connaître. Elle jaugea la proposition de George et admit que cela pourrait être une solution. Cela ne vaudrait jamais un réel échange mais cela était toujours mieux que rien. Peut-être même que Hermione arriverait à traîner Harry à la bibliothèque et qu'ils pourraient s'y voir.
Son semblant de joie disparut quand elle se remémora le réel but de la question de Fred. Elle n'y avait toujours pas répondu mais les jumeaux pourraient peut-être la rassurer. Erine n'y était pas parvenue mais eux pouvaient toujours avoir les mots justes.
«-Olivier ne me répond pas., murmura-t-elle.
-Il n'a peut-être pas beaucoup le temps !, s'exclama Fred convaincu de son idée.
-Cela va faire huit jours que j'ai envoyé la première lettre. »
Il y eu un silence assez malaisant. Violet se doutait qu'ils ne savaient pas forcément quoi lui répondre. Ce n'était pas vraiment le domaine des jumeaux mais elle avait espéré un peu plus de réaction de leur part. Alors, elle s'ouvrit complètement à eux. Peut-être aurait-elle l'air ridicule mais elle s'en moquait, elle avait besoin de leur en parler.
«-Et s'il m'avait oubliée ? J'ai l'air idiote je sais... Mais s'il ne m'aimait plus ? S'il avait trouvé une excellente joueuse de Quidditch beaucoup plus jolie ! J'ai vu l'équipe des titulaires et de réserve dans le Journal de la ligue. L'attrapeuse de réserve est plutôt pas mal. »
Fred et George se regardèrent par dessus Violet. Ils n'étaient pas professionnels pour ce genre de conversations. Mais Erine leur avait dit qu'elle avait aussi besoin de leur soutien. D'habitude, ils auraient couru vers Olivier pour le prévenir. C'était Olivier qui savait réconforter Violet. Cependant aujourd'hui, il était responsable. Ils n'avaient donc pas le choix.
«-On connaît notre capitaine., dit Fred avec beaucoup d'assurance., Il pourrait avoir la meilleure joueuse de Quidditch du Monde et la plus belle fille. Il n'en aurait que faire.
-Il n'a toujours eu que Violet Lupin. », termina George.
Toujours peu convaincue, Violet esquissa tout de même un sourire. Ils avaient l'air si sûrs d'eux et ils avaient essayé de lui remonter le moral. Rien que pour cela, ils méritaient cette attention. Alors, elle se décida. Lors de son prochain temps libre, elle écrirait une dernière lettre à Olivier. La dernière. Tout serait entre ses mains à lui.
Olivier,
J'espère toujours que tout va bien pour toi. Même si ne pas avoir de réponse me pousse à penser aux extrêmes. Peut-être que quelque chose ne va pas du tout bien mais j'ose espérer que tes parents m'auraient envoyé un hibou s'il t'était arrivé un accident quelconque. Ou peut-être que tu vas plus que bien, tellement bien que tu estimes être mieux sans nous, sans moi. Je ne pourrai pas t'en vouloir d'aller bien, j'aimerais juste avoir une réponse.
Ici, les cours avec Maugrey ne s'arrangent pas. Nous avons encore eu un cours pratique sur l'Imperium. Cette fois-ci, Erine a eu le droit de ne pas le subir. Apparemment, sa blessure physique suffit au plaisir de Maugrey. Pour ma part, j'ai craqué au bout du quatrième ordre. Mais je me sens toujours aussi confuse après un tel sortilège.
Je n'arrive pas à croire que Dumbledore estime qu'on doive ressentir cela. Serait-il encore plus fou que ce que j'imaginais ? Je n'ai pas osé parler de tout cela à mon père. Si tu le vois, évite le sujet s'il te plaît. Nous verrons cela à la fin de l'année.
J'ai pu discuter avec Harry. Lui a complètement réussi à résister, il est assez épatant. Peut-être est-il né avec un don inconnu à ce jour : vaincre tous les Sortilèges Impardonnables. Non moi non plus, je ne pense pas que cela soit possible. J'émets des hypothèses.
Je vais toujours courir tous les jours mais c'était beaucoup plus motivant quand tu étais là. Mon seul objectif est le chronomètre, c'est quand même moins drôle. J'essaie aussi d'aller m'entraîner, il m'arrive d'être totalement seule surtout maintenant qu'Erine a son poignet de cassé. Hier, Fred et George sont venus avec moi ainsi que Harry. C'était sympathique, j'espère que cela se reproduira.
Je n'ai pas vraiment l'intention de m'entraîner régulièrement avec les Gryffondor, je ne voudrais pas leur offrir des chances supplémentaires de gagner la Coupe des Quatre Maisons l'année prochaine. Mais, c'est tout de même agréable. J'ai aussi parlé à Diggory, il ne s'entraîne pas beaucoup. Et les Serpentard n'ont pas l'air très motivés non plus. J'ai donc beaucoup d'espoir pour mon équipe !
Le reste du temps, nous nous voyons à quatre et parfois Lee se joint à nous. Sinon, on révise beaucoup à la bibliothèque. Hermione nous rejoint de temps en temps, elle est vraiment très gentille. Holly et Luna restent Holly et Luna, crois-moi ces deux-là se sont bien trouvées. Avant d'aller dormir, il nous arrive de jouer à la Bataille Explosive avec Anna, Emily et Sara. Bref, que des banalités.
J'en viens à toi, à nous.
Il s'agit de ma dernière lettre. Si je n'ai pas de réponse, je n'en enverrai plus.
J'essaie de me rassurer, Erine essaie, Fred et George aussi, même Lee s'y met ! Mais mes inquiétudes montent chaque jour. J'ose espérer que tout le monde a raison en me disant que tu n'as peut-être pas le temps. Mais cinq minutes, est-ce si énorme ?
Je comprends que tu n'envoies pas de toi-même des lettres, cela n'a jamais été ton genre. Je comprends que tu n'en envoies pas tous les jours, ce n'est pas ce que je demande. Je ne comprends juste pas pourquoi tu ne réponds pas. C'est simplement le fait de ne pas avoir de réponse qui me rend mal.
Je voulais juste que tu saches que je perds l'appétit, mes insomnies reviennent. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi mal. Moque-toi si tu veux mais c'est ce que je ressens.
J'ai tout simplement cette impression d'être ignorée, oubliée. J'ai l'impression de ne jamais avoir compté finalement.
Je terminerai donc sur cela. Je te demande d'être honnête. Si tu as rencontré quelqu'un, si une fille de l'équipe te plaît ou hors de l'équipe aussi, dis-le-moi. Si je ne te plais plus, dis-le-moi. Si tu ne m'aimes plus, dis-le-moi. Je le respecterai même si cela me fait mal.
Sois honnête, s'il te plaît. Parce que moi... Je t'aime.
Tu me manques...
Violet.
Treize jours depuis la première lettre. Douze jours depuis la deuxième lettre. Sept jours depuis la troisième lettre. Cinq jours depuis la quatrième lettre. Toujours aucune réponse.
En fin de semaine, Erine et les jumeaux avaient eux-mêmes envoyé un hibou à Olivier. Aucun n'avait eu de doute jusqu'alors mais ils avaient fini par trouver qu'il exagérait et ils commençaient à s'en inquiéter. Cela avait rassuré Violet de constater qu'elle ne se faisait pas des idées. Ruth avait peut-être eu tort, Olivier pouvait les oublier comme cela.
Le week-end précédent, les Pies de Montrose avaient remporté la Coupe de la Ligue face aux Chauve-Souris de Fichucastel. Le match avait commencé le samedi en début d'après-midi et c'était terminé le dimanche en fin de matinée. Il s'agissait là du dernier espoir de Violet. Si Olivier ne se vantait pas d'avoir assisté à un match qui avait duré presque vingt-quatre heures, il y avait définitivement un problème.
Ce lundi matin, Violet avait tout simplement envie de pleurer. Elle était assise à la table des Serdaigle, présente physiquement mais absente mentalement. Elle n'avait pas dormi de la nuit, préoccupée par Olivier et par Maugrey. Ce dernier leur avait dit qu'ils en avait fini avec l'Imperium mais elle craignait que le prochain passage soit le Doloris.
La tête posée sur son poing, elle triturait de sa fourchette la tranche de pain présente dans son assiette. Le poids dans son estomac et la barre dans la gorge l'empêchaient d'approcher le couvert près de sa bouche. Pourtant, les tremblements de sa main prouvaient qu'il aurait été sage de manger. Mais dans une telle situation, Violet était incapable d'être sage. Elle leva les yeux vers Holly qui, en train de dévorer ses céréales, lui dit la bouche à moitié pleine :
«-Je ne pense pas que tu devrais en vouloir à Olivier. Il est sûrement très occupé.
-Tu n'en sais rien, Holly., dit gentiment Violet car elle ne voulait pas être méchante avec elle.
-Non, en effet. Mais je sais que l'attribut végétal d'Athéna est l'olivier., commença à expliquer Holly avec beaucoup de conviction comme si elle avait réfléchi au sujet., Cela ne peut pas être une coïncidence. Il a peut-être tendance à agir avant de réfléchir comme un bon Gryffondor mais il n'en est pas bête pour autant. Il a assez de sagesse pour ne pas être mauvais avec toi. »
Les yeux écarquillés vers la cadette des Green, Violet laissa échapper un soufflement. Le raisonnement de Holly lui paraissait bien trop utopiste. Elle préféra rediriger toute son attention vers sa tranche de pain qui ressemblait désormais à des miettes. Elle n'avait vraiment pas envie de débattre sur le sujet « Olivier : bonne ou mauvaise personne ».
Erine regardait sa sœur les sourcils froncés d'incompréhension, mais qu'est-ce qu'elle racontait ? Elle observa Luna, juste à côté, qui acquiesçait de son accoutumé air rêveur. Les deux troisième année agissaient comme si elles connaissaient Olivier mieux qu'elles. Elle ne manqua pas de le faire remarquer à sa sœur :
«-Tu parles comme si tu le connaissais mieux que nous, Holly.
-Pas du tout. Je constate., nuança Holly en prenant une nouvelle bouchée de céréales., Je suis assez observatrice pour m'en rendre compte. Vous, vous ne pensez qu'à maintenant et vous êtes directement touchées. Moi, je vois le tout parce que je suis en dehors de ces histoires. »
Une nouvelle fois, Violet soupira. Elle adorait Holly mais pour cette fois, elle aurait préféré qu'elle se taise. Son discours n'était pas faux mais à l'entendre, c'était sa faute à elle. Quant à Erine, elle ajouta simplement :
«-Et arrête de tout rapporter à Athéna, c'est fatigant.
-Fatigant mais souvent véridique. », répondit Holly.
Erine haussa les sourcils prête à répliquer, elle n'allait pas donner raison à sa sœur tout de même ! Mais au même moment, le courrier arriva. D'un mouvement brusque, Violet se releva quand elle aperçut une chouette effraie.
Quid.
Son cœur commença à palpiter et ses mains tremblèrent de plus belle. Elle saisit l'enveloppe que lui tendait la chouette et remarqua qu'elle était bel et bien à son nom. «Violet Lupin» écrit d'une écriture qu'elle connaissait très bien. Chaque lettre penchait légèrement vers la droite, une taille petite, la barre du 't' seulement à droite, des lettres plus droites qu'arrondies. Olivier.
Elle embrassa sur le haut de la tête Quid, après tout il n'avait rien demandé lui. Puis, elle partit en courant. Il était hors de question que toute la Grande Salle assiste à ses larmes s'il rompait. Elle entendait qu'Erine la suivait mais elle sentait surtout son cœur prêt à sortir de sa poitrine.
A peine sortie, elle arracha l'enveloppe pour la première fois de sa vie. Habituellement, elle détestait cela. Une enveloppe s'ouvrait proprement, tout comme les emballages de cadeaux. Mais là, elle n'avait tout simplement pas la patience. Elle déplia la lettre avec précipitation et dès les premiers mots, elle sentit des larmes couler. A côté d'elle, Erine s'inquiéta :
«-Je ne peux pas croire qu'il ait fait ça. Tu vas voir qu'il va m'entendre !, gronda-t-elle., Mais peut-être que nous aussi, il va nous laisser tomber ! La célébrité lui monte à la tête alors qu'il n'y est même pas encore ! »
Immédiatement, Violet hocha la tête avec vivacité. Elle devait rassurer Erine tout de suite, elle s'était juste laissée dominée par ses émotions.
«-Non, non, non. Tout va bien. TOUT va bien. »
Elle constata qu'Erine paraissait soulagée. Sans attendre plus longtemps, elle reprit sa lecture. Elle voulait des réponses, elle voulait des explications, elle voulait être rassurée.
Violet, mon cœur,
Je viens tout juste de rentrer de la Finale de la Ligue. Mais je ne vais pas m'attarder dessus, pas tout de suite. Je vais profiter de mon état d'excitation pour te répondre avant de me laisser une nouvelle fois submerger par la fatigue.
Tout d'abord, je te dois des explications. Treize jours, c'était vraiment beaucoup trop. Je suis vraiment désolé. Crois-moi, je m'en veux de t'avoir laissée t'inquiéter.
Mais je me suis laissé surprendre par le rythme des entraînements et de tout ce que j'avais à faire à côté. Chaque journée est plus intense que ce que j'imaginais. Le matin, l'après-midi et parfois même en début de soirée. En général, je suis à peine rentré que je mange et m'écroule de sommeil ensuite. De plus, j'ai encore à apprendre par cœur tout le classeur de l'entraîneur. Je le lis, le relis, encore et encore. Crois-moi, j'aimerais que tu sois là car l'année dernière, j'ai bien compris que tu avais un talent pour me faire réviser. Oui, je continue de penser à toi. Non, je ne t'ai pas oublié.
Je pense à toi aux entraînements. Je me dis « Violet est bien meilleure qu'eux » en voyant les poursuiveurs de l'équipe. Je ne rigole pas, les poursuiveurs de l'équipe de réserve sont largement inférieurs à toi. Les titulaires ont un niveau au-dessus mais je suis certain que tu t'en sortirais rapidement.
Mais je m'égare. Je commence tout juste à me faire à cette nouvelle vie. Sans compter que j'essaie de passer un peu de temps avec l'équipe car la cohésion est importante. On sait tous les deux que les liens sociaux ne sont pas mon fort alors malgré tous mes efforts, je suis encore plus fatigué après cela.
Et puis, il a fallu que je trouve un appartement et cela n'a pas été une mince affaire non plus ! Entre tous les papiers, puis la création du réseau de cheminette cela a demandé énormément de temps. Mais,j'ai fini par le trouver et j'espère qu'il te plaira.
Enfin... Cela a occupé tout mon temps ces deux dernières semaines et je ne me suis jamais posé pour t'écrire. Me voilà, enfin. Je répondrai à Erine et aux jumeaux plus tard. Tu pourras les prévenir ? Je ne vous ferai plus attendre aussi longtemps désormais.
Pour te répondre : Non, je n'ai rencontré personne et je n'en ai pas l'envie. Oui, tu me plais toujours autant ! Oui, je t'aime toujours. Il n'y a qu'une seule Violet Hope Lupin sur Terre, personne ne pourrait prendre ta place, voyons ! Donc, je m'excuse de t'avoir fait si mal. Donc maintenant, tu vas manger et dormir, Lupin !
En effet, maman m'avait parlé du Tournoi des Trois Sorciers. C'est quand même un événement exceptionnel mais tu as raison, ce n'est pas une raison pour annuler le Quidditch ! Je n'arrive pas à croire que Dumbledore n'ait pas trouvé un moyen pour concilier les deux, quelle honte !
Je suis aussi déçu que toi pour Noël, j'aurais vraiment aimé passer ces deux semaines avec toi comme prévu. Mais on va trouver un moyen pour se voir. Je vous laisse y réfléchir. On se rattrapera cet été, tu verras.
Pour ce qui est de Diane, j'ai bien peur qu'elle fasse le voyage à Poudlard... On ne va pas arrêter d'en entendre parler... Bon courage à toi, bien sûr que j'ai pitié !
J'ai déjà entendu parler de Maugrey Fol Œil par maman et papa. Mais je ne pensais pas qu'il était aussi fou... Le fait que Dumbledore n'agisse pas est vraiment étrange. Le poignet d'Erine va mieux ?
Pour ce que tu as ressenti, je ne vois vraiment pas quoi te dire ma Violet. J'aurais aimé pouvoir te rassurer en personne, ne serait-ce que pour t'apaiser quelques minutes. Mais je n'ai aucune réponse. Tout le monde a sûrement raison... Fais attention à toi et n'hésite pas à m'en parler. Je ne te répondrai pas tous les jours c'est certain mais une fois par semaine c'est promis.
Ravi de voir que tu continues les courses et le Quidditch, Lupin ! C'est une bonne mentalité de sportive. Non, je n'ai jamais douté de toi mais je suis fier. Vraiment. Sylvester Price, le Directeur, m'a dit qu'il était en contact avec les Directeurs de Maison afin de recruter les nouveaux prodiges de Poudlard. Peut-être que Flitwick a déjà parlé de toi... Bref, continue comme cela et toutes les équipes se battront pour t'avoir avec eux.
Petit moment Quidditch : La Finale était exceptionnelle ! VINGT HEURES DE MATCH ! Les Pies ont été bien au-dessus. Le vif d'or est resté introuvable quasiment tout le match. Il a fait une petite apparition en début de nuit mais il est vite reparti. C'était vraiment incroyable. Victoire bien méritée pour les Pies.
Je pense avoir fait le tour.
Je m'excuse donc une nouvelle fois pour cette attente mais surtout de t'avoir fait du mal. Et je te promets, Violet, que c'était la première et la dernière fois.
D'après le calendrier, je pourrai venir à Pré-au-Lard aux sorties d'octobre et de décembre. Je n'y manquerai pour rien au monde. J'ai vraiment hâte de te revoir.
Sache que tu me manques et que je pense à toi. Je te l'ai dit dans les yeux, jamais je ne t'oublierai.
Je t'aime Violet.
Olivier
Depuis la lettre d'Olivier, ce dernier avait tenu promesse. Il avait répondu à Erine et aux jumeaux et il donnait régulièrement des nouvelles à Violet. Cette dernière se portait beaucoup mieux depuis. Après la réception de la lettre, elle était même allée sans s'inquiéter au cours de Défense contre les Forces du Mal.
La fin du mois de septembre et le mois d'octobre passèrent à une vitesse incroyable au plus grand bonheur du quintet. A Poudlard, la routine restait la même. Maugrey avait ralenti son engouement pour les Sortilèges Impardonnables. Les jumeaux alternaient inventions facétieuses, Quidditch avec Violet et moments avec leurs amies. Erine passait son temps à la bibliothèque, aux entraînements avec sa capitaine, dans les couloirs pour ses rondes de plus en plus nombreuses et avec ses amis. Violet n'avait pas modifié son programme : sport, bibliothèque, amis. Son seul regret était de ne pas pouvoir être plus proche de Harry. Olivier avait enfin pris le rythme des entraînements et de sa vie d'adulte.
Le quintet était surtout impatient pour la première sortie à Pré-au-Lard. Premièrement, tous les élèves attendaient ces sorties avec beaucoup d'excitation. C'était le moment de sortir de l'école et profiter de ce petit village. Holly n'avait pas manqué de rappeler à sa sœur à quel point elle avait hâte d'y être. Mais surtout, le quintet allait enfin être réuni après deux mois sans avoir été tous ensemble.
Seule Violet ressentait des émotions contradictoires. Elle suivait de près Erine et les jumeaux tout en étant plongée dans ses pensées. Oh bien sûr, elle avait hâte de retrouver Olivier. Il lui avait bien manqué et elle ne pouvait en aucun cas dire le contraire. Mais elle pensait à nouveau aux deux semaines sans nouvelle et elle comptait bien lui en parler. En face, cette fois. Car elle était toujours en colère et elle voulait l'entendre lui dire. Par hibou, on pouvait dire ce qu'on voulait.
Elle releva la tête quand elle entendit le cri aigu d'Erine. Cette dernière sauta au cou de son meilleur ami avant de lui ébouriffer les cheveux de ses deux mains. Pas de doute, il avait aussi manqué à l'aînée des Green. Olivier offrit une étreinte à Erine qu'elle ne refusa pas. Violet parvint à entendre, sans grande difficulté car elle avait une nouvelle fois crié :
«-Tu n'imagines pas à quel point tu manques ici ! »
Non, en effet pensa Violet. Il n'en avait probablement aucune idée. Elle avança doucement alors que les jumeaux se firent plus réservés en démonstration affective, comme souvent. Les deux frères et Olivier se contentèrent de se taper dans la main puis du poing. Mais Fred ne manqua pas de faire remarquer :
«-Si tu savais comme pour Poudlard à un air de vacances depuis que tu n'es plus là ! »
Contrairement aux années passées, Olivier parvint à rire de cette taquinerie. Après tout, l'équipe de Gryffondor ne le concernait plus. Puis il vit Violet et il n'avait pas menti dans sa lettre. Elle lui plaisait toujours autant, peut-être plus même, sûrement l'effet du manque.
Elle était toujours si belle, ses boucles blondes qui tombaient en cascade et ses yeux... Oui, ses yeux l'enchantaient toujours mais il regretta vite cette constatation. Il remarqua qu'elle restait distante et elle venait de plisser ses yeux comme le jour où elle attendait sa réponse devant le heurtoir de Serdaigle. Il n'aimait pas ce regard, pas du tout. Il commença à craindre le pire.
Violet avait bien observé Olivier avec tous leurs amis. Il paraissait si confiant et il avait toujours l'air de l'être quand il la remarqua. Elle sentit des fourmillements dans son ventre et son cœur qui accélérait. Pourquoi son corps et son cœur ne suivaient pas son cerveau ? Il lui avait fait mal, pourquoi seul son cerveau s'en souvenait ?
Quand Olivier s'avança vers elle, elle fit un pas en avant. Elle allait écouter son cœur quelques secondes, histoire de le calmer mais après la raison reprendrait le dessus. Avant qu'Olivier n'ait pu entreprendre une quelconque action, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres. Léger mais surtout rapide, cela aurait été trop simple sinon.
«-C'est tout ?, s'étonna-t-il.
-Quoi 'c'est tout' ?, demanda-t-elle en l'imitant., Tu t'attendais à ce que je te saute dessus ?
-Bah oui. »
Il n'y avait pas que la voix d'Olivier. Non, même Erine et les jumeaux avaient donné leur avis alors qu'elle ne s'était adressée qu'à Olivier. Sérieusement, ils l'avaient prise pour qui ? Il l'avait laissée sans nouvelle, à s'inquiéter et ils s'attendaient à ce qu'elle fasse comme si de rien n'était. Ses joues se teintèrent en rouge, non pas de gêne mais d'agacement quand Olivier s'exclama :
«-Ne me dis pas que tu m'en veux encore ? »
Alors là, c'était la goutte qui faisait déborder le chaudron ! Il était vraiment gonflé de s'en étonner. Elle remarqua qu'Erine prenait les jumeaux par le bras en criant « On va réserver une table aux Trois Balais. ». Mais Fred et George n'avaient pas l'air très hâtifs, ils avaient envie d'assister à la scène. Probablement pour compter les points, mieux valait donc qu'ils partent.
«-Tu m'as oubliée pendant deux semaines, Dubois !, sortit de son silence Violet et sa voix reflétait à la perfection sa rancune.
-Pas vraiment ! J'ai pensé à toi !, se défendit-il prêt à donner à nouveau ses arguments., Je n'ai juste pas eu le temps, entre le début des entraînements, les moments avec l'équipe. J'ai tout un classeur de stratégies à apprendre. J'avais un appartement à trouver et à aménager, plein de démarches à faire ! Tu n'imagines pas, tu as seize ans ! Tu ne peux pas imaginer ! »
On avait vraiment tout entendu. Violet n'en revenait pas, était-il vraiment en train de la prendre pour une idiote ? Cela, elle était incapable de le supporter. Elle savait qu'elle était beaucoup de choses mais certainement pas une idiote ! Elle s'avança pour vraiment lui faire face, elle prit soin de ne pas planter ses yeux dans les siens sinon elle allait se laisser charmer et répliqua :
«-Ah ! Parce qu'à seize ans, je ne suis pas assez intelligente pour comprendre !
-Ce n'est pas ce que je voulais dire ! A seize ans, je ne pensais pas à tout cela et c'est normal que toi non plus., garda son calme Olivier.
-Tu ne pensais pas à grand chose à seize ans, Dubois., dit-elle sèchement.
-Tu deviens méchante. »
Une boule naquit dans la gorge de Violet quand elle entendit la voix d'Olivier. Il l'avait dit avec beaucoup de peine mais elle sentait aussi qu'il la prévenait. Elle sentait qu'il ne voulait pas qu'elle dise des mots qu'elle regretterait par la suite. Oui, elle s'en rendit compte et elle s'en voulut aussitôt. Elle baissa les yeux, elle se sentait juste blessée. Le ton de sa voix révéla immédiatement sa faille.
«-Je pensais juste que tu tenais assez à moi pour prendre du temps pour moi.
-C'est le cas mais..., essaya de la rassurer Olivier.
-Tu ne l'as pas fait., l'interrompit Violet., Tu aurais quand même dû, ne serait-ce qu'un mot ! »
Cette fois, ce fut trop. Olivier avait tenté de garder son calme, il ne voulait pas s'énerver. Pas maintenant alors qu'ils n'avaient que deux heures. Mais, elle ne lui en laissa pas le choix. Elle ne souhaitait pas l'écouter et elle lui coupait la parole. Il n'aimait pas cela et elle non plus.
«-Tu vois, tu ne te rends pas compte !, tonna-t-il., Je t'ai donné toutes les raisons, j'ai été honnête avec toi ! C'est un rythme différent de Poudlard ! Et je te rappelle que depuis, je ne t'ai pas oublié !
-Donc maintenant, tu l'admets !, s'exclama-t-elle comme si elle l'avait piégé et il espéra que non.
-Mais t'as quel âge Violet ? C'est quoi ton but, sérieusement ?, demanda-t-il de plus en plus déçu de sa réaction.
-Seize ans, tu l'as dit tout à l'heure, tout comme tu as prétendu que je n'étais pas apte à comprendre. C'est sûrement le cas., railla-t-elle., Je ne suis qu'une pauvre étudiante de Poudlard. »
Puis, elle lui tourna le dos. De toute façon, le débat était stérile. Olivier ne saisissait définitivement ce qu'elle ressentait, que pouvait-il dire de plus ? Elle préférait mettre un terme à tout cela et rejoindre leurs amis.
Même s'il n'avait pas envie d'en rester là, Olivier la suivit. Il savait comment elle était. Dès qu'elle se sentait touchée, il fallait qu'elle se cache derrière sa carapace. Elle était réfléchie mais dès que ses sentiments ou émotions étaient touchés, il était difficile de la raisonner. Et cette discussion en était une nouvelle preuve. Il la retrouva à une table, leurs amis face à elle. Il n'avait donc pas le choix de se mettre à côté d'elle.
Leurs discussions divaguèrent sur le Tournoi des Trois Sorciers, les entraînements d'Olivier et à quel point il se plaisait au Club de Flaquemare, les problèmes des jumeaux avec Verpey. En effet, ce dernier ne leur avait toujours pas répondu et malgré une seconde lettre, aucune réponse ne leur parvenait.
Violet n'était que peu présente dans leurs échanges. Les jumeaux paraissaient ne pas y faire attention et Erine s'excusait auprès d'Olivier par de légers sourires. Mais ce n'était en aucun cas sa faute. Il tourna son regard et parvenait à deviner sur son visage qu'elle regrettait. Il regarda l'heure, ils avaient déjà perdu une demi heure. Ils ne pouvaient pas perdre le reste du temps...
Alors, il fit une tentative. Il passa son bras dans son dos pour la rapprocher et il fut soulagé qu'elle se laisse faire. Il approcha son visage près de son oreille et lui murmura :
«-On a perdu assez de temps, tu ne crois pas ? »
Comme si elle avait attendu une réaction de sa part, elle saisit sa main et prévint leurs amis qu'ils revenaient dans cinq minutes. Elle l'incita à se relever et il ne la fit pas attendre. Rien que le contact de sa main le convainquait de le faire, elle avait vraiment un pouvoir sur lui.
«-Pfiouh... C'était beaucoup moins compliqué d'être amis avec eux quand il était encore là., remarqua Fred dont la situation le dépassait largement.
-C'est vrai que c'est agaçant., admit Erine., Mais c'est juste le temps qu'ils s'y fassent. Je suis sûre que les prochaines fois, ça ira mieux. »
Une fois sortis du pub, Violet et Olivier se mirent dans une petite ruelle afin d'éviter les regards des visiteurs de Pré-au-Lard. Violet souffla pour extérioriser toutes ses émotions, elle ne devait pas s'énerver. Pas encore une fois. Cette fois-ci, elle le regarda dans les yeux. Elle se moquait de se laisser se noyer dedans, c'était une des raisons pour lesquelles elle était amoureuse de lui après tout. Elle réalisa à quel point ce regard marron foncé, si intense, lui avait manqué. Et alors qu'elle allait s'excuser, il la devança :
«-J'ai pensé à toi. Cela m'arrive de ne pas le faire, en effet : le midi quand on discute avec l'équipe ou quand je révise. Mais le reste du temps, oui. Aux entraînements, il m'arrive de penser à toi et je te l'ai dit. Chaque jour, je me retiens de te conseiller à Morgan Harrison. J'ai pensé à toi quand je cherchais un appartement car je voulais quelque chose qui te plaise aussi. Et... Cela je ne te l'ai pas dit mais... Le seul moment que j'ai pris, c'était pour aller voir ton père. Parce que je voulais qu'il me dise ce qui te plaisait et crois-moi, j'ai dû subir les moqueries de Patmol ! J'ai dû affronter le regard de ton père car quoi qu'il dise, cela lui fait bizarre de penser que sa fille va finir par habiter avec son petit-ami. Sans compter, que Patmol en rajoutait... C'est le seul moment que j'ai pris... Mais ton père m'a quand même conseillé, tu pourras leur demander ! Je voulais vraiment trouver un appartement qui nous corresponde à tous les deux. J'ai vraiment pensé à toi, mon cœur. Je suis désolé. »
Quand il avait commencé à parler, Olivier n'avait pas pensé autant lui en dire. Il avait souhaité garder secret les conseils de l'appartement le jour où elle le découvrirait. Mais, il devait la rassurer et seule une vraie preuve pouvait la rassurer. Cela ne manqua car il vit ses yeux briller. Il fut presque fier qu'elle soit sans voix.
«-Tu penses vraiment à me conseiller ?, finit-elle par demander apparemment touchée., Tu es vraiment allé voir mon père ? Tu... Tu voudras vraiment de moi une fois que j'aurai fini Poudlard ?
-Oui, encore oui et bien sûr que oui. », répondit-il étonné qu'elle puisse en douter.
Toutes les craintes de Violet, toute sa rancune disparurent après ces confirmations. Finalement, il n'avait pas tort, elle était plus idiote qu'elle ne le pensait. Comment avait-elle pu penser qu'il ne l'aimait pas alors qu'il lui prouvait sans cesse ?
«-Désolée..., s'excusa-t-elle., J'ai agi excessivement mais... J'ai vraiment eu peur que tu ne veuilles plus de moi. Que tout ce que je pensais être exceptionnel n'était rien. J'ai été blessée.
-Je comprends. Et je suis désolé de ne pas avoir pris le temps de t'envoyer une lettre. Mais je te promets que tout ce que je t'ai dit est vrai.
-Je vais essayer d'être plus calme et compréhensive mais essaie d'être plus présent. »
Pour marquer cet accord, ils se serrèrent la main comme ils l'avaient fait quelques mois plus tôt avant le match de Quidditch. Puis, Violet lui sauta vraiment au cou le serrant de toutes ses forces contre elle. Il lui avait vraiment manqué. Son cœur s'emballa de satisfaction.
Quand ses bras se retrouvèrent autour de son cou, Olivier se retint de lui faire remarquer qu'il n'était pas trop tôt. Ce n'était pas le moment de la contrarier. Il profita de cette étreinte. Il enroula ses bras autour de sa taille pour la rapprocher le plus possible. Il nicha son visage dans ses boucles blondes. La cerise lui avait tant manqué. Elle lui avait tant manqué.
Avant même qu'il ne puisse lui dire, ses lèvres se plaquèrent aux siennes. Ce baiser n'avait rien de léger et de rapide comme le dernier. Non, il était intense et prolongé. S'ils n'avaient pas été au beau milieu d'une ruelle, il aurait d'ailleurs duré plusieurs minutes voire beaucoup plus. Mais, ils étaient à Pré-au-Lard, malheureusement.
«-On devrait y retourner., dit Violet., Eux aussi ont le droit de profiter de toi. »
L'ambiance entre les amis fut beaucoup plus sympathique lors de l'heure et demi qu'il leur restait. Ils restèrent un bon moment à discuter autour de leur Bièraubeurre. Quelques Gryffondor vinrent prendre des nouvelles d'Olivier.
Ses anciennes poursuiveuses furent enthousiastes à l'idée de le revoir, elles lui posèrent beaucoup de questions sur sa nouvelle vie et il fut ravi de pouvoir les partager. Lee Jordan les rejoignit et il ne manqua pas de prévenir l'ancien capitaine Gryffondor «Fais attention, on ne veut plus la voir comme ça ! ».
Olivier et Violet réalisèrent qu'ils étaient beaucoup plus entourés qu'ils ne le pensaient pas.
Quand ils sortirent des Trois Balais, ils croisèrent Harry, Ron et Hermione avec qui ils discutèrent quelques minutes. Olivier apprit à Ron que son équipe favorite : Les Canons de Chudley était dans le même groupe que les Pies de Montrose et les Faucons de Falmouth. Le Weasley parut dépité, les Canons n'étaient déjà pas connus pour leurs victoires mais ils n'avaient quasiment aucune chance pour cette année.
Puis, les jumeaux retrouvèrent la boutique de Zonko et Erine celle de Scribenpenne. Devant celle-ci, ils trouvèrent Holly et Luna. Holly ne se retint pas de prononcer un « je te l'avais bien dit » à Violet puis elle expliqua à Olivier toute sa défense envers lui. Il la remercia bien qu'un peu perdu dans tout le raisonnement, Holly était vraiment particulière.
Tout au long de leur promenade, Violet ne détacha pas sa main de celle d'Olivier. Elle voulait profiter de chaque seconde. Et lorsqu'il fut l'heure des au revoir, ils réitèrent leur pacte.
Deux mois à tenir.
Et voilà. :)
Ce chapitre vous a-t-il plu ? :) Ce cours sur l'Impero ? Mal pour Erine ? Qui comprend Violet ? On est d'accord qu'on veut tou-te-s une Holly dans notre vie ? En fait, une Green dans notre vie ? Les réconciliations vous ont plu ?
Au prochain chapitre "Les heureux champions. Ou malheureux" : Une Gryffondor furieuse. L'arrivée des écoles. Défense du patrimoine. "Bonjour cousine". Des curieuses. La potion de Vieillissement. L'annonce des champions.
A (très) bientôt. ;)
Blue.
