« Si elle revient pour nous dire qu'il faut aussi faire la serre numéro 3, promets moi de m'étrangler avec une racine, grommela Lily en s'essuyant le front avec son avant bras. »

James s'efforça de ne pas lever la tête vers elle, mais il s'esclaffa. La dernière fois qu'il l'avait regardée, à peine dix minutes auparavant, il avait maladroitement tapé dans un pot de mandragore, et ils avaient tous les deux manqué de finir assommés par le cri de la plante. Fort heureusement, ses réflexes les avaient sauvés in extremis, mais il n'était pas prêt à reprendre le risque tout de suite.

Il faisait chaud à l'intérieur des serres de botanique, et cela faisait bien une heure et demie qu'ils y étaient enfermés, à rempoter des fleurs plus ou moins inoffensives et à arracher toutes les mauvaises herbes à la main. Il y en avait beaucoup, tant qu'ils auraient pu y passer une semaine de plus, mais il espérait que ce ne serait pas le cas parce qu'ils avaient déjà raté beaucoup trop d'entraînements de quidditch à son goût.

Si proche du match contre Serdaigle, c'était presque criminel, et bien que Sirius ait repris les entraînements à sa place et que James était certain qu'il se débrouillait très bien, il stressait plus qu'il ne l'avait jamais fait.

C'était la dernière ligne droite, ce pour quoi il s'était entraîné durement pendant toute son adolescence, sa dernière chance de marquer l'histoire de l'école avant de la quitter, et surtout, de suivre la trace de ses parents et de les rendre fiers. Ils l'étaient déjà, il le savait, mais il voulait leur montrer à quel point il était capable de s'investir, à quel point sa défaite de l'année précédente l'avait fait grandir et apprendre, et à quel point il les prenait en exemple. Il ne pouvait pas faire moins bien que la perfection, et il était conscient que la barre était haute, mais sa détermination l'était tout autant.

« Tu crois que cette eau est potable ? demanda Lily, et du coin de l'oeil, il constata qu'elle brandissait le tuyau d'arrosage que lui avait confié le professeur Chourave.

- Dans le doute... répondit-il simplement en lui tendant sa propre bouteille d'une main pendant qu'il balançait une mauvaise herbe dans un seau de l'autre. »

Il resta focalisé sur les plantes devant lui, soucieux de ne pas se retrouver une nouvelle fois captivé par les gouttes de sueur qui roulaient de sa clavicule jusqu'à la naissance de ses seins, et il hocha simplement la tête quand elle le remercia.

« Au fait, j'ai complètement oublié de te dire que McGonagall a interrogé les deux petites, reprit-elle après avoir bu une longue gorgée d'eau.

- Qu'est-ce qu'elles ont dit ?

- Que les serpentards leur ont proposé cinq gallions chacune si elles s'assuraient que nous ne traînerions pas dans les couloirs qui mènent au cuisine le matin de notre match contre Serdaigle.

- Intéressant, grinça t-il entre ses dents alors qu'il luttait avec une racine particulièrement tenace. Et ensuite ?

- Rien, c'est le moment où nous sommes arrivés.

- Ça explique pourquoi ils sont aussi en retenue.

- Ils ne sont pas très contents. McGonagall a renforcé la sécurité autour des cuisines. J'ai entendu des rumeurs disant qu'ils avaient prévu de glisser des potions aveuglantes dans nos plats. Qu'est-ce qu'ils ne feraient pas pour nous empêcher de gagner la coupe ? soupira t-elle. Tu crois que Bertram est au courant ? »

James secoua la tête de droite à gauche sans aucune hésitation. Il ne s'entendait pas avec Aubrey, ce n'était un secret pour personne, mais s'il y avait bien une chose dont il était persuadé, c'était qu'il n'était pas du genre à vouloir gagner à la déloyale. D'autant plus que James le soupçonnait d'être encore beaucoup plus attaché à Lily que ce qu'il ne montrait.

« Je ne pense pas qu'il ferait quoi que ce soit qui puisse te porter préjudice, affirma t-il.

- Peut-être avant, lui concéda t-elle, mais maintenant qu'il sort avec Hookum, je n'en suis pas certaine.

- Je sais que tu ne l'aimes pas, et je ne peux pas dire que je l'adore non plus, mais elle ne cautionnerait pas quoi que ce soit qui puisse nous faire perdre la coupe.

- Tu as probablement raison, admit Lily, et un nouveau soupir s'échappa de sa bouche. Il fait au moins cinquante degrés là dedans. Est-ce qu'ils veulent nous punir ou nous tuer ? »

Il pouffa avant de lui confier qu'il se posait la même question depuis une demie-heure. Le professeur McGonagall ne s'était pas montrée très clémente. Ils avaient écopé d'une semaine de retenue tous les soirs. Les plus pénibles, évidemment. Aucune excursion dans la forêt avec Hagrid, et rien ne leur permettant de s'approcher du terrain de quidditch à moins de cent mètres, mais au moins, ce soir là, ils n'étaient pas sous la surveillance de Rusard comme la veille.

Ils avaient dû ranger des tonnes et des tonnes de documents dans son bureau exigu qui sentait clairement l'urine de chat, tout cela sous le regard fixe du concierge qui n'avait semblé être capable de s'adresser à eux qu'en leur hurlant dessus, et n'avait eu de cesse de marmonner qu'il préférait l'époque où il pouvait encore suspendre les élèves au plafond. En jetant un coup d'oeil en l'air, James avait remarqué qu'une vieille chaîne rouillée y pendait encore.

L'avant-veille, ils avaient dû nettoyer tous les couloirs du septième étage, et le travail avait été long et pénible parce que Peeves n'avait cessé de laisser tomber des bombabouses derrière eux dès qu'ils se retournaient. Nick Quasi-Sans-tête, qui supervisait la retenue, avait fini par réussir à le faire fuir, non sans mal.

Trois jours avant, ils avaient dû retirer les yeux d'une centaine de scarabée morts dans la salle de classe du professeur Slughorn, et l'activité avait été bien plus répugnante que tout ce qu'il avait pu imaginer compte tenu du fait que certains des pauvres insectes avaient pourri dans leur bocal. Il ne se rappelait plus qui de Lily ou de lui était sorti en premier pour aller rendre son dîner, mais ils l'avaient fait tout les deux.

Les autres retenues avaient été plus ou moins semblables, toutes plus horribles les unes que les autres, mais la pire chose dans tout cela avait probablement été ce moment où ils s'étaient retrouvés dans le bureau du professeur McGonagall et où ils avaient clairement vu la déception et la colère dans ses yeux.

Il n'avait pu s'empêcher de penser qu'elle regrettait probablement de l'avoir nommé préfet. Le choix avait été audacieux dès le départ, et tellement surprenant qu'il avait eu l'impression pendant les quelques premiers mois qu'une bonne partie des élèves du château attendait juste qu'il se plante.

En croisant le regard de son professeur ce jour là, après sa confrontation avec les Serpentards, il avait eu la sensation qu'il avait fait exactement ce que l'on attendait de lui. C'était la bêtise de trop, et la pire. Il avait voulu blesser Avery. C'était la première fois qu'il en avait réellement eu l'intention.

« Tes parents t'ont écrit ? l'interrogea Lily, lui rappelant soudainement l'existence de cette lettre qui avait été envoyée dans chacune de leur famille.

- Non, mais ça ne m'étonne pas vraiment, répondit-il en haussant les épaules. Ils ne sont pas du genre à envoyer une beuglante. La plupart du temps, ils préfèrent me laisser mijoter dans le silence le plus complet pour que je me remette en question, et aussi pour que je n'aie aucune idée de ce à quoi m'attendre quand je rentrerai. Ils appellent ça de la torture psychologique, termina t-il en souriant légèrement lorsqu'il entendit Lily s'esclaffer. Et les tiens ?

- J'ai reçu un hibou ce midi. Je suis privée de sortie tout le mois de juillet, dit-elle en grimaçant.

- Ah, fit-il simplement. Ta mère m'aime trop, c'est probablement juste un stratagème pour m'obliger à revenir. »

Il se baissa juste à temps pour esquiver l'énorme racine nécrosée de bubobulb qu'elle lança dans sa direction en riant, mais il sentit la terre lui tomber dans les cheveux et il n'arrangea pas les choses en les ébouriffants avec ses mains sales.

« Je ne suis pas certaine qu'ils autorisent ça non plus. Sur le papier, j'avais l'impression que l'idée était que je meurs d'ennui seule dans ma chambre, poursuivit-elle.

- Alors quoi, je vais devoir entrer par la fenêtre comme un voleur ? s'enquit-il avec un sourire en coin. »

Il leva les yeux vers elle quand elle ne lui donna aucune réponse, et il réalisa son erreur dès qu'il constata qu'elle le fixait avec la même envie que lui quelques minutes auparavant, bien qu'elle eut l'air un peu interloquée. Elle avait de la terre sur le front, ses cheveux roux collaient à ses tempes, mais il lui sembla qu'il ne l'avait jamais autant voulue.

Elle inspira profondément et déglutit, puis reporta son regard sur le pot qu'elle était en train de nettoyer avec le vieux tuyau d'arrosage moldu, seule aide qui leur avait été autorisée. Le professeur Chourave avait pris leur baguette en début de retenue pour s'assurer qu'ils feraient tout manuellement, et cela n'avait fait que renforcer l'admiration de James pour les moldus.

« C'est si inconcevable pour toi, de devoir patienter un mois avant de me revoir ? le taquina t-elle, esquissant le plus succinct des sourires narquois.

- Absolument pas, répondit-il de la même manière. Je disais ça pour toi. Je ne peux qu'imaginer à quel point ça doit être dur de vivre sans moi. »

Il la vit arquer un sourcil, puis jeter un coup d'oeil vers l'entrée de la serre, là où le professeur Chourave apparaissait toutes les demie-heures pour vérifier qu'ils étaient toujours à l'oeuvre, et elle dirigea le jet d'eau droit dans sa direction. Cette fois-ci, il n'eut pas le temps de se baisser, et il se retrouva trempé.

Son unique réflexe fut de se mettre à courir dans sa direction pour essayer de lui subtiliser le tuyau ou de dévier sa trajectoire. Lorsqu'il arriva enfin à sa hauteur, elle le dissimula dans son dos, si bien qu'il dut se pencher sur elle pour essayer de le lui arracher des mains. Ses rires se mêlèrent aux siens, ponctués par des insultes qu'ils s'efforçaient tous les deux de ne pas prononcer trop fort alors qu'ils se contorsionnaient, elle pour garder l'arme du crime hors de sa portée, lui pour s'en emparer et lui faire payer son geste.

Il avait l'avantage d'être bien plus grand qu'elle, et il finit par réussir à refermer ses doigts autour des siens sur le tuyau malgré ses tentatives honorables de le repousser. Il aurait pu gagner la bataille à ce moment là, mais il réalisa soudainement à quel point il s'était penché sur elle, et à quel point son propre tee-shirt avait trempé le sien, et il lui sembla que le temps resta suspendu quand son rire mourut, ses yeux figés dans les siens.

C'était comme si elle s'était rendue compte en même temps que lui de sa proximité, et son cœur fit une pirouette quand il vit son regard tomber sur sa bouche avant de se planter de nouveau dans le sien avec une expression qu'il ne l'avait jamais vue arborer en sa présence, même dans leurs moments les moins sages.

Il sentit sa main droite se crisper sur son épaule, signe qu'elle perdait l'équilibre, et il passa instinctivement un bras derrière elle. Sa main gauche resta sur la sienne autour du tuyau dont l'eau se répandait sur le sol sans qu'ils ne s'en soucient le moins du monde, et il se pencha pour l'embrasser.

Il l'aurait fait.

Il l'aurait fait si seulement la voix de Mme Chourave ne les avait pas fait bondir à un mètre l'un de l'autre.

« Par la barbe de Merlin, une bataille d'eau ?! s'exclama t-elle. Faut-il que je vous rajoute une semaine de retenue ?

- Ce n'était pas une bataille d'eau, nia Lily en bafouillant légèrement, c'était plutôt... Une séance de rafraîchissement.

- C'était ça ou je mourrais de déshydratation, compléta aussitôt James, et je suis sûr que ça aurait grandement pesé sur votre conscience. »

Le professeur de Botanique les fixa tour à tour dans le silence le plus total pendant quelques secondes, les sourcils haussés, puis elle secoua lentement la tête de gauche à droite d'un air dépité et tourna les talons non sans leur lancer une ultime menace.

« Le désherbage devra être terminé quand je reviendrai. Si ce n'est pas le cas, je vous donnerai rendez-vous dans la serre numéro trois demain, trancha t-elle. »

Le message était passé, et dès que ses pas commencèrent à s'éloigner, ils se remirent au travail. Il était évident qu'ils n'osèrent plus échanger le moindre regard. Il entendit Lily couper l'eau, et puis soudainement, il n'y eut plus que des bruits de terre que l'on gratte, de feuilles que l'on frotte, et les splatch, floc, et autres flip flap réguliers de ses pieds dans les flaques de boue qu'ils avaient causées.

« C'est marrant, commença t-elle avant de marquer une brève pause, puis de poursuivre sur un ton neutre, j'aurais juré que tu allais m'embrasser. »

C'était un peu comme si une main invisible venait de lui attraper le cœur et de le serrer. Il était fatigué. Il avait l'impression de passer son temps à tourner autour du pot, à s'interdire tout ce qui, paradoxalement, lui paraissait presque indispensable, à ressasser des phrases qu'il avait entendues au détour de couloirs ou pendant les cours ces deux dernières années et qu'il avait fini par croire.

« Même s'ils sortent ensemble un jour, ça ne durera pas. »

« Ils n'arriveront jamais à se supporter assez longtemps. »

« Ils sont trop différents. »

C'était le contrecoup d'être capitaine de quidditch, préfet en chef avec elle, et populaire. Les gens les observaient. Les gens parlaient d'eux. Les gens donnaient constamment leur avis sur ce qu'ils ne se disaient pas, et exagéraient tout ce qu'ils se disaient. Ils avaient une opinion, une opinion qu'ils s'échangeaient parfois avec un manque de discrétion déconcertant.

Il leva les yeux vers elle, s'efforçant de les garder vissés sur son visage plutôt que sur une autre partie de son corps, et il haussa une épaule d'un air résolu. Elle ne s'attendait vraisemblablement pas à un semblant d'aveu puisqu'elle laissa tomber sur ses chaussures la motte de terre de laquelle elle essayait d'extirper une vieille racine d'une plante morte impossible à identifier.

La seconde d'après, elle se pencha si rapidement pour la récupérer qu'elle faillit s'ouvrir le crâne contre la table en bois.

« Tu n'avais pas l'air d'être totalement répugnée par l'idée, toi non plus, lui fit-il remarquer.

- Tu as entendu comme moi ce qu'Avery a dit, commença t-elle en tirant si fort sur la racine qu'elle manqua de tomber en arrière quand elle parvint finalement à l'arracher. Et quitte à me faire insulter, j'aimerais autant que ce soit pour quelque chose de vrai. »

Il écarquilla les yeux, et ne s'autorisa à s'avouer qu'il avait bien compris ce qu'elle voulait dire par là que quand elle lui adressa un sourire en coin.

Ils avaient encore du travail à abattre et elle ne l'aidait pas vraiment à se focaliser dessus, mais il redoubla quand même de vitesse. Sa précision laissait clairement à désirer, mais il doutait que le professeur Chourave ne s'offusque si deux ou trois mauvaises herbes persistaient. Elle n'était pas aussi pointilleuse que le professeur McGonagall.

« Est-ce que tu sais à quel point c'est dur d'être amie avec toi, Potter ? reprit Lily sur un ton particulièrement sérieux qui attira de nouveau son attention.

- Je pourrais mal le prendre, plaisanta t-il.

- Tu sais ce que je veux dire, ajouta t-elle en lui jetant un regard appuyé. »

Il acquiesça et esquiva la motte de terre qu'elle lança dans sa direction juste parce qu'il la suspectait d'aimer lui jeter tout et n'importe quoi à la figure. Il la lui renvoya mais elle se baissa, et la terre éclata contre le mur de la serre avant de tomber derrière une pile de seaux en bois.

Puis le silence régna de nouveau dans la serre. Il n'était pas lourd, mais apaisant et appréciable. Cette tension constante entre eux était beaucoup plus simple à supporter de cette manière, quand ils étaient trop éloignés l'un de l'autre pour se toucher et qu'aucun d'eux n'osait troubler le silence avec une provocation, une suggestion, ou pire, une invitation qui tenterait l'autre.

Il lui apparut soudainement qu'ils avaient fonctionné de cette manière toute l'année, se passant le relais à chaque fois que l'un d'eux commençait à hésiter sur la façon de se comporter avec l'autre, se cherchant sans arrêt même après s'être frontalement avoués qu'ils ne voulaient pas gâcher leur amitié, et apprenant inconsciemment à fonctionner ensemble alors même que c'était ce qu'ils doutaient pouvoir accomplir.

Il n'avait jamais spécialement accordé d'importance à ce que les gens disaient de lui alors pourquoi était-il si enclin à croire ce qu'ils pouvaient penser de leur relation ? La chaleur de la serre était-elle en train de lui monter à la tête ? Ou commençait-il à comprendre que ses rapports avec Lily n'étaient ni dictés par les autres, ni écrits sur le même modèle qu'une histoire passée qui n'était pas la leur ?

« Eh bien, il semblerait que vous ayez avancé plus vite que les Serdaigles que j'avais en retenue hier, déclara le professeur Chourave qui venait de réapparaître à l'entrée de la serre en joignant ses mains devant elle. Et sans nouveau coup de chaleur en plus.

- Grâce à Evans, sans aucun doute, commenta James en jetant la dernière mauvaise herbe de sa rangée dans le seau presque rempli qui se trouvait à ses pieds.

- Dois-je vous rappeler, avant de vous laisser partir, que vous n'êtes pas autorisés à vous approcher du terrain de quidditch avant de regagner votre salle commune ? reprit-elle en s'écartant légèrement pour les laisser passer. »

Lily secoua la tête de droite à gauche, et James marmonna un « Je suis au courant » à peine audible en récupérant la baguette que le professeur de Botanique lui tendait. Il la salua ensuite poliment et se dirigea vers la sortie, sa camarade sur ses talons.

Dès qu'ils quittèrent la serre, ils poussèrent un soupir simultané en sentant la brise fraîche du printemps sur leur visage. Après avoir passé autant de temps à subir la chaleur de l'intérieur, le changement était appréciable.

La lenteur de ses pas lui laissa à penser qu'elle était aussi exténuée que lui, sinon plus. Ils avaient beau avoir passé les derniers mois à s'entraîner sans arrêt, les retenues tardives plusieurs jours de suite, et en particulier celle-ci, dans cette chaleur monstre, les avait harassés.

« Je crois que je n'ai jamais autant attendu une douche de toute ma vie, déclara Lily, visiblement las.

- Pour quoi faire, Evans ? La terre te va si bien, répondit-il avec un sourire espiègle alors qu'ils atteignaient enfin le hall du château. »

Pour la première fois de la soirée, elle sembla se rendre compte de l'état dans lequel ses vêtements et ses bras se trouvaient, et elle les frotta rapidement avant d'abandonner devant l'ampleur de la tâche, l'air résolue.

« Tu peux parler. Tu en as dans les cheveux, lui dit-elle après avoir pivoté vers lui. »

Ils s'arrêtèrent simultanément lorsqu'elle plongea paresseusement sa main dans ses mèches brunes desquelles elle retira une quantité surprenante de terre et de feuilles, et l'instant d'après, sans qu'il ne sache qui d'elle ou de lui s'était jeté sur l'autre, ils étaient en train de s'embrasser.

Le bras de Lily était retombé sur son épaule, ses mains nouées autour de sa nuque, et il posa les siennes sur ses hanches, la faisant vivement reculer contre la porte la plus proche. Elle s'ouvrit sur le coup, et ils manquèrent de tomber l'un sur l'autre au milieu de la salle de classe désaffectée. L'empressement avec lequel elle la referma, et son rire contre sa bouche lui firent perdre la tête.

« Je ne suis pas sûre que c'était ce que le professeur Chourave imaginait quand elle nous a dit qu'elle nous laissait regagner notre salle commune, souffla t-elle entre deux baisers.

- J'ose espérer que si elle s'imaginait ça, Dumbledore ne la laisserait pas travailler ici, plaisanta t-il en déglutissant quand il sentit la main de Lily descendre vers son entrejambe.

- Ton sens de l'humour est tellement douteux, commenta t-elle après avoir laissé échapper un nouveau rire qu'elle avait toutefois essayé de ravaler. »

Il ferma les yeux quand elle le toucha et que sa bouche se posa de nouveau sur la sienne. Il avait la vague impression que quelque chose était en train d'exploser à l'intérieur de lui, et c'était la meilleure sensation du monde.

Il la pressa un peu plus contre la porte en bois, glissa instinctivement sa cuisse entre ses jambes pour la rapprocher de lui, et le soupir qu'elle poussa entre ses lèvres boosta considérablement son ego qui n'avait pourtant pas tellement besoin d'être boosté.

« On devrait rentrer, suggéra t-il tout en l'embrassant dans le cou, ses doigts remontant assez lentement le long de sa cuisse pour lui donner le temps de l'arrêter si elle le voulait.

- Pourquoi ? »

Parce qu'ils étaient en retenue depuis une semaine et qu'être surpris en train de copuler dans une salle de classe n'apporterait rien de positif à leur dossier scolaire.

Il avait la réponse, mais il n'eut aucune envie de la lui donner quand elle se saisit de sa main et qu'elle la fit elle même passer sous sa jupe.

« Aucune raison valable, répondit-il mécaniquement, la faisant éclater de rire contre son oreille. »

Merci pour vos reviews 3

Pour te répondre, Lusyne, je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle j'ai commencé à écrire des Jily ^^" Je crois qu'au début, j'aimais bien la liberté de pouvoir faire un peu ce que j'en voulais parce qu'ils sont peu présent dans l'histoire de base, et ça m'enlevait ce "poids" de devoir absolument être fidèle aux personnages comme ils ont été écrits. Par exemple j'ai plus de mal à écrire sur Harry, Ron, ou Hermione, parce qu'on les connaît trop et j'ai peur de pas réussir à les écrire dans le cadre du canon.

Et puis aussi parce que c'est l'histoire la plus tragique de la saga, et elle n'est même pas racontée. Je me sens volée ahahah.