Et bien voilà, la deuxième partie de ma fic est enfin disponible.
Je voulais remercier mes quatre premiers lecteurs, bayas, lyanea, alpheratz9 et aleeragiminy pour leurs reviews qui m'ont vraiment fait plaisir.
Ce deuxième chapitre ne reprend pas directement la suite du précédent puisqu'il se passe sur Terre. Il met en scène le premier des trois nouveaux personnages qui vont intégrer l'univers d'Atlantis, le docteur Cynthia Beaumont, une jeune archéologue française. J'espère que vous allez aimer…
Bonne lecture !
Partie 2
Le désert de Gibson. L'un des quatre déserts recouvrant le centre de l'Australie. Une région pratiquement inhabitée, des kilomètres et des kilomètres de sable rouge qui s'étendent jusqu'à perte de vue. Et puis Ayers Rock, le plus gros rocher qui n'aie jamais existé à la surface de la Terre. 338 mètres de hauteurs, 9400 de circonférence. Depuis des millénaires, il est un lieu sacré, symbole des légendes aborigènes. Mais pour le docteur Cynthia Beaumont, il était beaucoup plus cela. Il était son salut, son unique chance de prouver à la communauté scientifique que sa théorie n'était aucunement une lubie d'uluberlu comme d'autres avaient déjà pu le suggérer à propos des travaux du docteur Jackson, plusieurs années auparavant. Aujourd'hui, après cinq ans de recherches acharnées, elle était enfin proche du but. Plus qu'elle ne l'avait jamais été. Les étranges symboles, peints à la main, qu'elle avait découverts sur les parois d'une ancienne grotte Anangu, la plus vieille tribu aborigène d'Australie, l'avaient menés jusqu'ici, sur le versant ouest de l'Ayers Rock. Bien sur, deux semaines s'étaient écoulées depuis qu'elle avait commencé les fouilles, mais elle avait ce sentiment persistant qu'elle tenait le bon bout. Un jeune aborigène d'environ 20-22 ans fit alors irruption sous sa tente.
« Cynthia ! Il faut que tu viennes, il faut que tu vois ça de tes yeux ! »
« Ne me dis pas que ça y est, Malaka ! »
« Ca y est ! »
Cynthia se leva aussitôt en renversant sa chaise et se précipita au dehors, suivant son jeune ami avec une incroyable vélocité. Il la conduisit aux pieds d'une sorte de petit puit que les ouvriers avaient montés tout autour d'une cavité afin d'éviter que le sol ne s'effondre. Cynthia s'avança jusqu'au rebord, le craquement des planches de bois accompagnant chacun de ses pas, et s'agenouilla.
« Ta lampe torche, Malaka. » Le garçon la lui tendit immédiatement.
Cynthia alluma alors la lampe et se pencha au-dessus de la fosse afin de juger de la profondeur.
« Incroyable ! Je n'ai jamais vu une chambre souterraine de cette taille ! C'est gigantesque !»
Elle tourna la tête vers son jeune assistant. Sans lui, les Anangu n'auraient jamais autorisé qu'elle entreprenne des fouilles sur la terre sacrée qu'était Uluru. Si comme elle l'espérait, il s'agissait bien de la chambre dont parlait le texte des grottes, il serait le premier à bénéficier de cette découverte, elle en faisait le serment, pour Malaka et pour son peuple.
« J'ai besoin de tout mon matériel d'escalade. »
« J'y vais. »
« Hé, Malaka ! » Le garçon s'arrêta. « Merci. » Il inclina la tête et repartit au pas de course.
Cynthia s'adressa alors aux ouvriers en leur expliquant la suite des opérations dans le dialecte local. Puis, elle s'assura que chacun avait bien compris la tâche qui lui incombait afin d'éviter au maximum les mauvaises surprises. Malaka revint bientôt, les bras chargés. Une corde et un harnais décoraient son épaule gauche, tandis que dans sa main droite brillaient un mousqueton de couleur rouge et le panneau réflecteur d'une lampe torche un peu plus grosse que celle qu'il venait de prêter au docteur Beaumont. Il tendit tout cela à l'archéologue qui enfila aussitôt le harnais et fit glisser la corde, préalablement nouée, dans la niche du mousqueton. Malaka s'occupa ensuite d'enrouler la corde autour du palan du puit. Tout était enfin prêt pour l'incursion.
« Souhaite moi bonne chance. » Fit Cynthia à l'encontre de son ami.
« Toi ! » S'étonna le garçon. « Tu n'en as pas besoin… » Il la regardait avec cet air malicieux qu'elle ne connaissait que trop bien, tout en secouant légèrement la tête.
Ce à quoi la jeune femme sourit. Puis, elle amorça sa descente jusqu'à toucher terre, vingt cinq mètre en contrebas. Elle se débarrassa rapidement du cordage et entreprit une inspection approfondie de la chambre. De forme rhomboïdale, celle-ci s'élargissait à mi hauteur pour reprendre une course effrénée jusqu'au sommet. Un sommet, cela dit en passant, qui constituait une sorte de dôme légèrement écrasé sur le dessus. S'agissait-il d'une cave naturelle ou avait-elle été creusée par la main de l'homme ? Cynthia ne pouvait le dire. Ce pouvait tout aussi bien être les deux. Elle s'aventura plus en avant. Ici, ni la lumière du jour ni l'échos lointain des ouvriers qui s'affairaient à la surface ne pouvaient lui parvenir. Elle était seule, seule avec ses angoisses et son excitation, le faisceau de sa lampe torche la guidant tout le long de l'étroit tunnel. Quand elle arriva finalement au bout du chemin, ce qu'elle vit la subjugua. Une alcôve, une alcôve dont les parois étaient recouvertes de symboles gravés dans la pierre, ces mêmes symboles qui ornaient les murs de la grotte Anangu, vieille de plusieurs centaines de milliers d'années. Avec sa lampe, elle balaya les murs pour se faire une idée de l'ampleur du travail qu'elle devrait fournir par la suite. Mais très vite, son attention se porta sur la partie centrale de la fresque. Le texte, ici, avait été intentionnellement disposé de façon à constituer un large carré qui enserrait une pierre rouge sertie à même la roche. Cynthia s'en approcha et tenta de le déchiffrer. Il était question d'une antichambre qui abritait des indésirables un trésor inestimable.
« Seuls les élus trouveront la lumière. » Termina-t-elle sa lecture. « La lumière… Et bien voyons… C'est tellement évident… »
Cynthia expira, quelque peu contrariée. Voila qui promettait des heures et des heures de prise de tête. La lumière, cela pouvait être tout et n'importe quoi. Et bien tant pis, elle relevait le défi. Elle n'était pas arrivée aussi loin, pour laisser la victoire lui échapper. Elle décida donc de s'intéresser d'un peu plus près à la pierre. Opaque, celle-ci n'avait rien d'une pierre précieuse et pourtant elle devait avoir de la valeur puisqu'on l'avait placée bien en évidence au centre du texte. Elle souffla dessus et en frotta la surface à l'aide de sa manche de chemise. C'est alors qu'elle crut apercevoir comme un petit éclat qui s'évanouit aussi vite qu'il était apparu. Peut-être était-ce un effet d'optique dû au rayonnement de sa lampe torche ? Elle rapprocha son visage pour s'en assurer puis effleura la pierre de son index. Une vive lumière s'en dégagea aussitôt, entourant le corps de Cynthia qui eut à peine le temps de se protéger d'un geste de la main. Quand l'obscurité reprit ses droits, la jeune archéologue cligna plusieurs fois des yeux avant de pouvoir faire disparaître cet halo résiduel qui lui encombrait la vue. Aussi lui fallut-il quelques instants pour se réhabituer à la pénombre. Et ce qu'elle vit la laissa sans voix. Elle braqua sa lampe devant elle afin de s'assurer qu'elle n'était pas en proie à une hallucination. Plus de mur. Puis, elle fit volte-face. Pas plus ici.
« O… K… Ca c'est nouveau.» Elle déglutit avec difficulté et regarda autour d'elle, quelque peu désorientée. « Quiet, Cynthia. Tu étais devant ce mur. Ca, tu ne l'as pas rêvé. Après, il y a eu cette lumière et… et…zouhh.» Sa voix s'éteignit dans un souffle. « Oui. » Reprit-elle plus sûrement. « C'est à tout fait normal. Tu étais là et puis d'un seul coup tu te retrouves ici. » Poursuivit-elle dans une gestuelle significative. « Tellement logique ! » Un long silence s'en suivit. « Non, non et non ! Ce n'est pas le moment de se laisser aller ! Il y a une explication. Oui. »
Sur ce, elle prit une grande inspiration et risqua un premier pas en avant, sa lampe brandie comme unique rempart contre les ténèbres. Elle n'avait plus l'air de se trouver dans une caverne. Le sol avait une surface plane et il y avait comme des ellipses dessinées dessus. Quant aux murs, ils avaient une forme régulière sans aucune aspérité. Cynthia continua sa progression quand, soudain, l'un des carreaux qui se trouvait sous ses pieds s'illumina. Le reste de la salle s'alluma alors comme traversée par une vague de lumière. C'était inimaginable. Cet endroit était inimaginable. Elle se trouvait dans une structure qui n'avait rien de comparable avec ce qu'elle avait déjà vu, dans le passé comme dans le présent. De couleur gris foncé, les murs et le sol se paraient de reflets rougeoyants métalliques et la lumière provenait des stries qui les parcouraient. Au fond de la salle, des marches menaient à un petit promontoire au centre duquel une large vasque se dressait.
« Alors là… Ca frôle la science-fiction… » Dit-elle, ébahie. « Je savais que ma théorie ébranlerait toute notre Histoire, mais là… C'est au-delà de ce que j'imaginais. Je dois être dingue ou en train de rêver. Ou alors c'est vrai, et là… C'est la gloire assurée ! » S'extasia-t-elle. « Cynthia Beaumont, c'est bien toi la meilleure. »
A peine venait-elle d'achever sa phrase qu'un rayon bleu sortit de la vasque pour former une image, l'image d'un homme habillé d'une combinaison noire. Il s'adressa au docteur Beaumont
Je me nomme Priam Kay'l, commandant de l'Excellcius, vaisseau d'exploration ulurien. Je ne sais par où commencer si ce n'est par nos plus plates excuses. Notre arrogance nous a fait commettre la pire des erreurs et aujourd'hui… C'est l'univers tout entier qui est menacé. Nous ne pouvions laisser une telle chose se produire, alors nous avons décidé de sceller définitivement toutes nos portes. Mais là encore, nous ignorions qu'une guerre faisait rage dans cette partie-ci de l'univers. Une guerre que nous n'aurions pu imaginer… Nos frères, eux-mêmes, ne l'avaient apparemment pas envisagée. J'ai donc décidé qu'il était de mon devoir de mettre à l'abri l'unique objet qui puisse encore ouvrir notre porte principale, dans l'espoir que… peut-être… un jour… le destin veuille qu'il nous revienne à nouveau. Cet espoir, je le laisse entre vos mains.
Sur ces derniers mots, l'hologramme se dématérialisa et la vasque se replia aussitôt sur elle-même pour disparaître dans la cavité qui s'était ouverte sous ses pieds. Une colonne de forme triangulaire en émergea et s'éleva jusqu'à hauteur de bureau. Sur son plateau, reposait un magnifique bracelet de même composition que les murs et le sol de la salle, fruit d'un véritable travail d'orfèvre tant les détails avaient été soignés et le ciselage affiné. Cynthia semblait comme anesthésiée. Elle fixait la colonne, comme elle avait fixé le dénommé Priam Kay'l quelques instants plus tôt. En fait, elle n'avait ni bougé ni sourcillé depuis qu'il était apparu. Il lui fallait reprendre ses esprits, chose qu'elle avait encore extrêmement de mal à envisager.
« Qu'est-ce que je disais ? De la science-fiction… … … »
D'accord, tout cela faisait beaucoup à intégrer, voir même, un peu trop. Mais, il était temps de se remuer. Des extra-terrestres et alors ? Elle avait assez de preuves pour qu'on ne la prenne pas pour une folle. Et puis, elle ne l'était pas, folle, elle ne l'avait même jamais été. Cynthia porta alors son attention sur le bracelet qu'elle n'avait pas encore vraiment remarqué.
« Ok. Qu'est-ce que tu as de si "précieux" toi ? »
Elle prit donc la direction de l'esplanade dont elle gravit les marches avant de se poster devant la colonne. Le bracelet était constitué de telle sorte qu'il devait enserrer le bras du poignet jusqu'au niveau du coude. En son centre, une pierre rouge, du même genre que celle qu'elle avait découverte dans la grotte, était encerclée par une série de touches triangulaires sur lesquelles figuraient de petits points reliés entre eux. Le docteur Beaumont se saisit du bijou et s'en para. La pierre se teinta aussitôt d'un vif éclat qui s'estompa tout aussi rapidement.
« Et merde ! C'était quoi ça encore ! » S'exclama Cynthia qui s'attendait à une nouvelle surprise de taille.
Mais apparemment, rien d'anormal à signaler. Elle se trouvait toujours au même endroit et ni objet ni personne n'était brusquement apparu. Ceci dit, mieux valait ne pas s'attarder. Mais comment sortir de cet endroit quand elle ignorait comment diable elle y était arrivée?
« Avant toute chose, retirer ce bracelet… … Oh non ! » Fulmina-t-elle soudain.
Elle n'arrivait pas à le croire. Ce fichu bracelet ne voulait plus quitter son bras. Il était comme soudé à elle.
« Oh et puis zut ! Si tu te plais à mon bras. Restes-y. Moi, je veux juste sortir d'ici. »
A ces mots, la même lumière vive qui l'avait aveuglée alors qu'elle se trouvait dans la grotte l'enveloppa pour la seconde fois. L'instant qui suivit, elle était de retour dans l'alcôve circulaire.
« Ben voila. Il suffisait de demander. »
Cynthia esquissa un large sourire. Elle était encore sous le choc de tout ce qu'elle venait de vivre, mais à présent qu'elle était au-dehors, elle se rendait compte de la portée de cette découverte. C'était colossal. Avec ça, c'était la renommée assurée, la gloire. Elle avait vraiment hâte de tout raconter à Malaka. Elle avait même hâte de revenir. Son excitation avait tout simplement pris le dessus sur son trouble. Elle alluma sa lampe torche et courut en direction de la chambre souterraine principale. Là, elle s'harnacha avec empressement et leva la tête vers la surface.
« Malaka ! Dis aux gars de me remonter ! »
Mais en retour, elle n'obtint qu'un lourd et profond silence.
« Hé ! Vous faîtes quoi là-haut !... … … Malaka ! »
C'est alors que des militaires armés se présentèrent juste au-dessus de la crevasse.
« C'est quoi ce délire ! » Se demanda la jeune archéologue, désarçonnée. Tout ça ne lui disait rien qui vaille, non, vraiment rien. Elle faisait une découverte à portée planétaire, galactique même, et des militaires pointaient justement le bout de leur nez à cet instant précis. Elle ne croyait pas aux coïncidences. Surtout lorsque l'armée entrait en ligne de compte. Qu'avaient-ils fait de ses gars ? Qu'avaient-ils fait de Malaka ? Il était hors de question que ces "bouffons" pensent qu'ils menaient le jeu. Mais elle devait rester sur ses gardes. A elle de la jouer fine. « Salut les gars ! » Leur cria-t-elle, faignant une certaine décontraction. « Vous pourriez peut-être me remonter ! C'est juste une suggestion ! » Ce à quoi personne ne lui répondit. « Chouette. De véritables truffions dans toute leur splendeur. » Se dit-elle tout en leur souriant bêtement.
Un soldat se recula soudain pour laisser passer un homme que le docteur Beaumont prit d'abord pour le chef de l'unité. Mais dès qu'il regarda dans sa direction, elle le reconnut aussitôt. Décidément, elle allait de surprises en surprises. Il s'agissait du docteur Daniel Jackson, le seul et unique docteur Jackson, celui qui lui avait permis d'obtenir son doctorat, le sujet de sa Thèse ou tout du moins ses travaux sur la grande pyramide de Khéops. Daniel réajusta ses lunettes et s'adressa directement à la jeune femme.
« Vous êtes quelqu'un de difficile à trouver, Docteur Beaumont ! »
A suivre…
