Auteur : Yami Aku (Harue Y.A)
Genre : Slash HPDM et autres couples. POV d'Harry. Délire constant avec tout de même un scénario. Cette histoire est un mélange de tout ce qui me passe par la tête et surtout c'est sur ces pages là que je me permets de mettre ce dont j'ai envie. La base est tout de même un rêve, il ne faut pas l'oublier.
Disclamers : Aucun des persos relatifs au monde de Harry Potter ne m'appartient, les autres ainsi que le déroulement de l'histoire, si.
Note : Première histoire que j'ai écrite sur le monde d'Harry Potter. Ne tient pas compte des tomes à partir du 5.
Remerciement : Merci à Popodange pour le titre.
Et grand et énorme merci à Louvegrise, ma bêta qui est repassée sur tous les chapitres pour que cette nouvelle édition voit le jour.
Merci à vous qui m'avez encouragé pour mon code et aussi pour mon anniversaire. 17 ans.
Remarque : C'est une nouvelle édition que voila. J'ai décidé de refaire un tour sur cette histoire que vous semblez apprécier pour beaucoup. Je ne sais pas pourquoi mais bon. Donc une relecture, correction et présentation a été fait. Merci à tout ceux qui soutiennent cette histoire.
Remarque 2 : J'ai décidé d'utiliser Draco Malfoy et non Drago Malefoy ainsi que Severus Snape et non Severus Rogue.
Merci pour vos reviews.
Sinon lorsque c'est écrit en italique c'est qu'il parle par télépathie.
Bonne lecture
L'ombre maléfique d'Harry Potter
Chapitre 38 : Vacances de Noël
Il fait froid, ce n'est pas croyable d'avoir un tel temps au mois de Décembre. Depuis que nous sommes arrivés à Londres, il pleut. Et donc depuis que j'ai pris le bus, je regarde les gouttes s'écraser contre la fenêtre. Je serai bientôt arrivé et il faudra que je marche jusqu'à l'appartement de Lydia. Je pense que ça ne sera pas simple vu le temps, mais j'ai déjà jeté un sort sur ma malle pour que ça ressemble plus à un sac de voyage. Hedwige est restée avec Hagrid et mes deux petites fées préférées le temps de mon voyage, elle me rejoindra ensuite. C'est plus simple pour moi.
Kyô ? Es-tu sûr de ne pas vouloir l'appeler.
Je regarde Admy qui se trouve en face de moi. Je soupire. Lydia m'a demandé de lui téléphoner en arrivant, il y a une cabine juste à côté de l'arrêt de bus mais je ne veux pas la faire sortir par ce temps.
Je reporte mon attention sur le paysage qui défile. Je passe ma main inconsciemment sur mon ventre, ce petit être qui grandit en moi, j'ai tellement hâte de voir à quoi il ressemblera, mais en même temps tellement peur de le mettre au monde.
Je secoue vivement la tête, alors qu'une main se pose sur mon épaule.
Jeune homme, vous me semblez bien fatigué.
Je me retourne pour voir un homme, un grand manteau noir, des cheveux blancs et ses yeux sont cachés par des lunettes. Malgré tout, je reconnais son aura. Toujours la même.
Sao.
Il hoche de la tête et me sourit.
Mais tu n'étais pas…
J'étais mais Shin m'a permis de venir te voir un peu avant de repartir.
Je penche la tête sur le côté.
Vous avez l'air bien actif en bas.
Oui, nous avons des soucis.
Il me fait un petit sourire pour me faire comprendre que moi, mes soucis concernent le monde d'en haut.
Tu es là depuis quand ?
Je viens d'arriver.
Mon regard s'accentue sur lui, il laisse sa tête aller heurter la banquette avant de me répondre.
Oh ne te fais pas de soucis, personne ne l'a remarqué. J'ai le droit à une petite heure ici avant de partir.
Vrai ?
Oui, si ça ne te gène pas, j'aimerais rester un peu.
Je laisse ma tête aller se caller contre son épaule.
Bien sûr que ça ne me dérange pas.
Il passe sa main dans mes cheveux avant de me laisser me reposer sur lui. Sao pour moi est le grand frère que j'aurais aimé avoir, celui qui aurait su garder mes secrets, celui avec qui j'aurais joué quand je me serais senti seul, celui qui aurait été là pour me défendre. Alors que j'ai les yeux fermés et que je me laisse bercer par le balancement du car, je sens la main de l'albinos passer sur mon ventre.
Je n'aurais jamais pensé que notre descendance se perpétuerait.
Moi non plus.
Et qu'en plus ce serait deux personnes du nom de Kyô et Draco.
Je souris mais reste toujours contre lui. Et puis quelque chose me traverse l'esprit à leur nom.
Tu connais Escariote ?
Je le sens tressaillir.
Hum.
Il est en liberté en ce moment.
K'so.
Depuis début août.
Cela ne va pas faciliter les choses, il va te chercher, toi ainsi que Draco.
Je le crois en effet, mais je ferai tout pour permettre à Draco de ne pas avoir de soucis avec lui et puis Lucius est au courant.
Sao doit lever un sourcil d'incompréhension, je le devine aisément. Après tout, ne suis-je pas Harry Potter, celui que les Malfoy devraient haïr. Et pourtant ce n'est pas le cas, Draco est mon fiancé, Narcissa m'adore et Lucius, il reste Lucius et je suis sûr que je suis grillé. Tout d'un coup quelque chose me traverse l'esprit, je sors de ses bras et pose mon regard sur lui.
Tu sais quelque chose à propos des gardiens ?
Des gardiens ?
Oui.
Comment as-tu entendu parler d'eux ?
J'ai rencontré Enael dans un rêve.
Il soupire et retire ses lunettes pour se frotter les yeux.
Les gardiens comme Enael sont plutôt puissants, c'est étrange que tu aies réussi à le rencontrer mais tes pouvoirs font que tu es bien trop puissant pour faire des statistiques. Ils existent plusieurs gardiens, ils se trouvent autour de nous et surtout il est impossible de savoir qui en est un. Leur but est de protéger la magie.
Il a dit qu'on ne naissait pas gardien, qu'on le devenait.
Oui c'est vrai, un gardien ne naît pas ainsi, il y a plusieurs facteurs pour qu'un gardien contacte un sorcier afin qu'il devienne gardien lui aussi. Enael est l'un des grands gardiens de notre époque.
Je reste songeur un instant avant de reprendre.
Il a ajouté qu'il y avait un gardien pas loin de moi.
C'est possible, je te l'ai dit, il est difficile de savoir qui est gardien dans ce monde, c'est pour se protéger qu'ils sont ainsi. C'est mieux de ne pas savoir qui est qui pour eux, ça leur permet d'agir à leur guise.
Je vois. C'est intriguant tout ça.
Pour le moment, je serais toi, je ne me prendrais pas la tête sur ce sujet, si un gardien se trouve bel et bien près de toi, ce n'est pas une mauvaise chose, il pourrait te protéger d'Escariote. En attendant consacre-toi plutôt sur tes problèmes de bébé.
Je souris alors que Sao me caresse la joue.
Fais attention à toi Harry.
Je ferai attention Sao, cet enfant compte énormément pour moi.
Je le sais.
Il se lève et dépose un baiser sur mon front.
De toute manière, Shin te tient à l'œil. Il n'a vraiment pas l'intention de laisser quelque chose t'arriver, à ton bébé non plus d'ailleurs.
Je lui fais un petit signe de la main alors qu'il disparaît doucement. Personne n'a rien remarqué de son intervention dans le bus. De toute manière, est aveugle qui ne croit pas. Les moldus sont bien trop bornés pour se dire que la magie existe bel et bien. Pour eux c'est juste quelque chose sans fondement. Passons ce sujet de grand débat, il me reste encore un peu de voyage à faire avant d'arriver, autant se reposer.
o
Je rajuste mon col, mon sac sur mon épaule, et me mets en route. Dans un petit quart d'heure ce sera bon, je serai au sec. L'écharpe verte, que Draco m'a donnée dans le train avant de partir, autour du cou, je soupire.
La rue est presque déserte, il y a seulement des gens qui courent de partout pour tenter de se mettre à l'abri ou de rejoindre leur domicile. Moi je suis juste là, mettant un pas devant l'autre.
Sao a réussi à me redonner un peu de bonne humeur mais Draco commence déjà à me manquer. Je choute dans une canette vide qui va s'écraser contre le mur. J'arrive enfin devant la porte de l'immeuble, je monte les escaliers mettant de l'eau partout. Enfin sa porte, je sonne et attends. Personne ne répond. Je sonne de nouveau. Rien. Elle doit être sortie. Je m'installe au sol contre son mur et me reste plus qu'à attendre qu'elle rentre, c'est tout. J'aurais dû la prévenir de l'heure à laquelle je risquais de débarquer, ça aurait évité ce genre de scène. De toute manière, maintenant, c'est fait.
Alors que j'enroule une mèche de cheveux pour la cinquantième fois autour de mon doigt, j'entends des bruits dans l'escalier. Lydia apparaît un sac à la main. Elle était sortie faire des courses apparemment. Elle pose son regard sur moi et prend un regard affolé.
Kyô ! Tu es trempé ! Je n'aurais pas dû m'absenter !
Elle se rue sur moi, pose son sac au sol, sort ses clés et les fait tourner rapidement dans la serrure afin qu'on puisse se mettre au chaud à l'intérieur. Elle ramasse son sac, entre, lâche le tout sur la table, et disparaît rapidement dans une des pièces pour en revenir avec une serviette.
Essuie-toi vite les cheveux. Dépose tout ça, je vais te faire couler un bain chaud.
Elle court à droite et à gauche, elle est amusante. Je pose mes affaires dans la chambre qui m'est assignée et puis j'attends qu'elle revienne.
Kyô, tu veux de la mousse dans ton bain ?
Je ne réponds pas, elle revient de la salle en souriant, comme si elle avait fait quelque chose qui n'allait pas me plaire.
Ce sera prêt dans pas longtemps. Tu veux que je te prépare quelque chose de chaud pour après ?
Oui je veux bien, je vais aller dans la salle de bain en attendant.
D'accord.
Elle attrapa son sac et commence à le vider dans le frigo. Moi je passe par ma chambre, prends quelques vêtements et disparais pour la salle de douche. Ça va faire vraiment du bien de vivre sans sceller mon ventre et mes cheveux. Et puis loin de la magie aussi, parce que faire de la magie tout le temps c'est éprouvant pour quelqu'un qui est enceint.
Je ferme doucement la porte derrière moi et regarde la baignoire, il y a une sorte de mousse rosée qui recouvre l'eau. Je souris avant de faire un mouvement de la main pour dissiper l'odeur qui me donne envie de vomir. Je retire mes vêtements et rentre dans l'eau. Mes jambes se transforment rapidement. Je reste là, tout ça est apaisant.
Lorsque je ressors de la salle frais et dispo, Lydia me saute dessus avec un bon bol de chocolat chaud en me disant que ça va me réchauffer en attendant qu'elle prépare le dîner. Elle me raconte que Mick voulait venir ce soir, mais elle a préféré qu'ils soient seulement tous les deux, comme ça, je pourrai me reposer de mon voyage. Elle est vraiment adorable et très mère poule.
La soirée s'est donc très bien passée, on a discuté tranquillement, bien mangé, et crevé comme j'étais, me suis vite endormi.
Cela fait deux jours que je suis ici, je n'ai pas vraiment bougé de l'appartement. Le vraiment n'est pas d'actualité, tout ce que j'ai fait, c'est dormir, regarder la télévision, manger, dormir, lire. Palpitant ce début de vacances, mais tellement reposant. La pluie s'est arrêtée alors je vais pouvoir aller jusqu'au cimetière pour voir ma famille. Ça fait un moment que je ne les ai pas vus et faut bien leur faire un petit coucou quand même.
Je regarde ma chambre avant de sortir. Lydia m'a laissé un double des clés dans le salon, Kâ est enroulé complètement sur lui-même dans mon lit, Admy est déjà parti rejoindre les autres. Il ne me reste plus qu'à y aller à mon tour.
A peine ai-je passé la grille que je me fais agresser par les deux petits monstres qui me sautent dans les bras. Alizéa arrive ensuite en criant qu'ils ne doivent pas faire ça à cause de mon bébé. On se retrouve tous dans le caveau et on parle de tout de rien. Comme toujours. C'est un moment que je n'oublierai pas.
Je rentre assez tard et trouve un plat préparé à mettre au four de la part de ma logeuse. Elle travaille ce soir. Je mange tranquillement et passe le reste du temps devant la télévision. Je crois même que j'ai dû m'endormir devant parce que j'entends la clé tourner dans la serrure. Lydia va me tuer si elle me trouve là. Je me faufile rapidement dans ma chambre après avoir éteint l'appareil. Et voilà, sauvé. Je me glisse sous les draps et entends ma porte s'ouvrir.
Au réveil du lendemain, Lydia n'est pas là. Je me demande bien où est-ce qu'elle a filé. Mais bon, j'ai d'autres chats à fouetter, comme des cadeaux de Noël à acheter. Chose dite, chose faite. Journée shopping rapide dans les rues et le froid.
Il y a vraiment des décorations partout, c'est attirant, et puis les musiques sont agréables. C'est vraiment une très bonne ambiance festive si on enlève tout le superflu autour. J'ai claqué énormément d'argent mais ça me fait plaisir de pouvoir offrir quelque chose aux personnes en qui j'ai mis ma confiance et mon amitié. Il faut savoir garder en soi les bons moments quand ils sont là et même si les souvenirs restent, ce qui est matériel peut être agréable. Et puis avec une petite dose de magie, un petit rien peut devenir quelque chose de magnifique et c'est l'intention qui compte.
Je profite du fait que je sois en ville pour me rendre au cimetière. La neige tombe en fin flocon et je rentre ma tête dans mes épaules, mes longs cheveux sont au vent et me protègent du froid. Je remonte le col de mon manteau et souris en arrivant aux grilles. Admy est à mes côtés et me rend ce sourire. Alors que je marche tranquillement le long du sentier, je remarque une personne devant une tombe. Elle est à genoux et prie pour le repos de l'âme de la personne qui lui est cher. D'ailleurs je vois le fantôme de celui-ci juste au dessus, la regardant comme s'il voulait lui parler.
Je m'arrête, Admy continue d'avancer sans avoir vu que je ne bougeais plus. Pourquoi cet esprit n'a-t-il pas rejoint l'un des deux endroits ? Je ne comprends pas. Alizéa et Mei ne m'ont nullement parlé d'un nouveau dans la famille. Je penche la tête sur le côté essayant de comprendre ce qu'il veut. Il est si triste, il regarde cette jeune femme avec tant d'insistance.
Je m'apprête à faire un pas pour aller voir la jeune femme, mais quelqu'un entre dans le cimetière et vient la chercher en la tirant de force. Voyant qu'elle se débat, je fais connaître ma présence.
Hey !
L'homme se tourne, il a la quarantaine et elle la vingtaine. Elle a le visage ravagé par les pleurs et lui par la colère. Je me demande vraiment ce qu'il se passe. Le fantôme me fixe sans comprendre pourquoi j'interviens. Si seulement il savait que je peux le voir. Mais pour le moment, m'occupe de ce perturbateur de calme.
Passe ton chemin gamin !
Il me prend pour qui ? Je fronce les sourcils et fais un pas de plus.
Vous vous trouvez dans un cimetière, je vous prierais d'avoir un peu de respect pour ceux qui reposent en ce lieu et pour ceux qui viennent les prier.
Je parle posément, mais je crois que cela ne l'affecte même pas.
T'es qui ? Le gardien ? Va voir ailleurs si y a pas un macchabée qui sort de sa tombe.
Là, ça ne me plaît pas. Assez rapidement je me retrouve à ses côtés, attrape sa main qui s'agrippe au manteau de la jeune femme. Je fais un mouvement vif et l'oblige à lâcher.
Ne me faites pas me répéter.
Aïe.
Bien, maintenant, vous allez quitter ce lieu. Vos ondes sont mauvaises pour l'atmosphère de cet endroit.
Il bafouille quelque chose avant de me faire signe qu'il part. Je le lâche, il se frotte le poignet en détallant comme un lapin. Je me tourne vers la femme qui essuie ses larmes. Elle a un beau visage, du moins, moi je trouve. Il est assez fin même s'il a quelques rondeurs. Elle n'est pas totalement mince mais ce n'est pas comme si, c'était important pour moi. C'est plutôt son aura que je ressens et elle est pure et triste.
Vous allez bien mademoiselle ?
Madame. Mais oui je vais bien.
Elle penche la tête sur le côté faisant tomber ses cheveux blonds pour cacher ses yeux rougis par les larmes.
Merci.
De rien, c'est naturel. Et puis on m'en aurait voulu de ne pas avoir agi.
Je sens le regard du fantôme sur moi. Je me tourne vers la tombe et pose ma main sur la pierre grise.
C'était quelqu'un de votre famille ?
Elle pose son regard sur moi puis sur la stèle. Elle me rejoint et hoche la tête en murmurant un faible oui. Je vois sa main se poser à côté de la mienne. Son annulaire possède tout comme le mien une bague de fiançailles.
Je vois. Je suis désolé.
Ne le soyez pas, vous ne le connaissiez pas. Il est mort comme ça sans prévenir. Il m'avait promis de rentrer tôt. Il m'a menti…
Peut-être que je ne le connaissais pas mais la douleur que vous portez et celle qu'il a dans son regard lorsqu'il le pose sur vous me touche particulièrement. Croyez-vous qu'il l'ait fait exprès? Qu'il ne regrette pas amèrement de ne pas avoir tenu sa promesse ? Il vous aimait, et vous l'aimez. Alors pourquoi continuez à ressasser ces sentiments qui le clouent à ce monde?
Elle me regarde étrangement mais je ne fais pas attention.
Vous savez, il n'y a rien de pire pour un mort de savoir que la personne qu'il a aimée toute sa vie le déteste. De par ce fait et ses sentiments amers, il reste entre les deux mondes. Mais peut-être que vous aimeriez savoir pourquoi il n'est pas rentré, ou alors vous le savez déjà. Cet homme…
Comment… comment pouvez-vous savoir tout ça ?
Les larmes coulent de nouveau sur son visage. Je laisse ma main glisser contre la pierre avant de faire un mouvement dans l'air.
Disons que ce que vous ne voyez pas, moi je le vois.
Que…
Mais si je puis vous conseiller une chose. Si vous voulez vraiment qu'il puisse vivre en paix et que votre cœur à vous puisse être apaisé, creusez du côté de cet homme qui était là. Il n'y est pas pour rien dans cette mort.
Je lui souris et je me remets en marche. Admy arrive en voletant rapidement.
Où étais-tu ?
Je ne réponds pas. A la place j'attends quelque chose. Je n'ai pas encore atteint le caveau de Alizéa que le fantôme me rejoint. Il a toujours ce regard triste mais en même temps, je crois qu'il veut me dire quelque chose concernant ma prestation. Admy le regarde étrangement et reste près de moi, prêt à me protéger en cas de problème. Le fantôme le regarde, puis moi. Je fais un signe de main à mon protecteur pour lui demander de se calmer.
J'avais raison n'est-ce pas ?
Pourquoi l'avoir envoyée vers lui?
Pour qu'elle comprenne.
Vous savez qu'il m'a tué, pourquoi alors elle…
Je le sais en effet, son cœur est mauvais, son aura est impure, ses mains sont souillées, son regard est vacillant lorsqu'il se pose sur votre stèle. Tout ça prouve qu'il est l'auteur de votre mort, mais ça, votre fiancée ne le sait pas.
Mais pourquoi ?
Parce qu'elle doit en avoir le cœur net par elle-même pour trouver ses réponses.
Mais…
Je lui lance un regard noir.
Cesse de poser des questions. Je comprends parfaitement que tu aies peur pour elle, mais ce n'est pas une faible femme. Elle veut des réponses et elle les aura quoi qu'il arrive. Crois-tu que si elle venait à mourir, je serais heureux ?
Et sur ces mots, je descends dans le caveau sans faire plus attention au fantôme. Je salue Alizéa qui est en train de parler avec Mei. Elle voit bien que je suis en rogne mais n'ajoute rien. Je parle quelques minutes avec elle, mais il est tout de même tard. Je finis par me lever pour rentrer. En sortant, Admy m'attend à la porte. Il semble sérieux et je me doute fort qu'il a dû avoir une conversation avec lui. Je me mets en marche et il me suit silencieux. On rentre à l'appart sans se parler, je respecte le fait qu'il ne veuille pas me confier ce qui s'est passé. C'est son choix.
Je frappe à la porte, il y a de la lumière, j'en déduis donc que Lydia est rentrée. Elle vient m'ouvrir toute souriante.
Alors te voilà enfin ! Où as-tu été traîné toi ? Tu es gelé…
J'entre et vais poser mes affaires dans ma chambre avant de repérer une chouette à la fenêtre. J'ouvre pour la laisser entrer mais alors que le volatile s'apprête à le faire, la porte s'ouvre sur Lydia. Je referme vivement le tout. Un piaillement se fait entendre. Je grimace. Pauvre chouette, j'espère qu'elle ne m'en voudra pas.
Kyô ?
Oui ?
Pour le réveillon, tu préfères manger ici ou en ville ?
Comme tu veux ?
Si je te pose la question – soupire Lydia – c'est que j'aimerais bien une réponse de ta part.
Ici.
D'accord. Merci.
Elle s'en va et je me retrouve de nouveau seul. Kâ lève la tête et me siffle.
Elle essst vraiment passs dissscrète comme fille.
Je sssaisss.
Je me tourne vers la vitre et je ne vois pas l'animal. J'ouvre rapidement et une boule de plume se rue dans la chambre en piaillant le plus fort possible. Heureusement que j'ai insonorisé la pièce depuis que je suis là, sinon, Lydia trouverait ça étrange. L'oiseau se pose sur le bureau et semble bouder. J'approche ma main et manque de me prendre un coup de bec. Tu veux vraiment jouer à ça ? J'ancre mon regard dans le sien et il ne bouge plus. Je décroche le parchemin et le débloque. Il est vexé. M'en fiche.
Je me laisse tomber sur mon lit en manquant d'écraser Kâ qui siffle contre ma façon d'être. Je suis un rustre à ce qu'il paraît. Je décachette la lettre et commence à lire. C'est Draco.
« Mon Cœur,
J'ai mis du temps avant de t'envoyer cette lettre tout ça parce que mon père se posent pas mal de questions. Mais ça tu t'en doutais n'est-ce pas ? Après tout ce qui s'est passé lors de sa présence à Poudlard, il est un peu sur le pied de guerre. Je ne comprends pas vraiment en fait. Je ne l'ai jamais vu aussi sur les nerfs, comme si quelque chose se passait de son côté. Pourtant je n'ai pas l'impression que ça vienne du côté de Voldemort. Je ne sais plus vraiment quoi penser mon Cœur. Mon père ne me parle plus de rentrer dans les rangs, il n'a pas été à deux réunions du côté noir. Ma mère se fait un peu de souci mais elle semble en savoir plus que moi sur le sujet. Et puis une étrange personne est passée à la maison. Il me donne des frissons dans le dos, mais il inspire en même temps de la confiance.
Tu me manques énormément mon Coeur, je pense à toi tous les jours, comme à notre enfant.
J'espère que tu passes une bonne semaine.
Je t'aime.
D.M »
Je pose la lettre sur mon ventre. Son père a des doutes, ça c'était prévisible, après tout ce qui s'est passé à Poudlard, seulement j'aurais aimé qu'il ait une discussion avec Draco. Ça m'aurait surtout permis d'être un peu plus au courant du fond de sa pensée. Lucius Malfoy est quelqu'un d'imprévisible. Je le pensais du côté de Voldemort et que sans pitié, il enverrait son fils baiser les robes du Lord Noir, mais, en fait, je ne sais plus trop quoi penser de ça. Il le lui demande, il lui laisse le choix, il ne l'oblige nullement à faire le premier pas. C'est comme s'il lui mettait son destin entre les mains en lui disant "c'est à toi de faire ton choix". Je crois que même Draco ne connaît pas son père.
Je me lève d'un coup et m'installe au petit bureau en poussant le volatile qui prend trop de place.
« Koi,
Je me doutais en effet que ton père se poserait pas mal de questions, mais je dois dire que j'aurais préféré qu'il te les pose pour savoir ce qu'il pensait vraiment.
Je ne sais pas vraiment quoi penser de tout ça, et surtout que dire pour te répondre. Peut-être devrais-tu poser la question à ta mère. C'est une femme gentille et conciliante, je suis certain qu'elle saura trouver les mots juste pour ne pas te laisser dans le doute dans lequel tu te trouves.
Pour la personne qui est passée. À quoi ressemble-t-elle ?
Je passe une bonne semaine, je m'occupe pas mal pour tenter d'oublier que tu n'es pas près de moi. Et puis le bébé me prend pas mal de force alors je suis assez occupé pour le faire passer discrètement.
Tu me manques et je pense à toi tous les jours qui passent.
Ai shiteru.
K.H »
Je l'accroche à la patte de la chouette qui tente de me filer un ou deux coups de bec en passant, histoire de me rendre la monnaie de ma pièce, mais je la mets rapidement à la fenêtre. Je crois qu'elle ne m'aime vraiment pas.
o
Aujourd'hui c'est Noël. Il est assez tôt. Tout le monde dort dans l'appart. Il faut dire que le réveillon a duré assez longtemps. Mick et Lydia dorment et, je pense, ne sont pas prêts de se lever. Ils étaient vraiment adorables tous les deux hier soir. On a beaucoup parlé de choses et d'autres. J'avais vraiment l'impression d'être dans une atmosphère chaleureuse et aimante. Pendant un instant, j'ai ressenti tellement de bonheur que je l'ai transmis à Draco. C'est avec lui que j'aurais aimé fêter ça, avec lui et notre enfant, mais ce n'est pas possible.
Il y a des choses qu'il faut savoir accepter. Draco est le père de l'enfant que je porte. Il est veela. Je suis démon, sirène et en plus de ça, mon sang est celui d'une ancienne famille de sorcier. Cet enfant, je me demande comment il vivra tout ça. En tout cas, je ferai tout pour qu'il ne vive pas ce que j'ai vécu étant jeune. Même si je suis promu à une vie de peur, je ne la lui ferai pas vivre. Je le protégerai, tout comme je le ferai pour Draco.
Je marche doucement jusqu'au cimetière, toujours dans cet état second. J'ai reçu beaucoup de paquet cette nuit. Charlie et Maxime se sont offerts un petit voyage pour décompresser du passage de leur frère. Ils n'avaient, je crois, pas l'intention d'aller voir Molly et Arthur, malgré le fait que maintenant Ron et Ginny ne soient plus vraiment les mêmes par rapport à eux.
Pansy, Cindy, Blaise, Ron, Hermione, tous ont pensé à moi. Sirius aussi malgré le fait qu'il ne soit pas vraiment apte, j'ai reçu une lettre, un simple morceau de parchemin qui a réussi à me réchauffer le cœur.
Draco, et bien Draco, son cadeau est autour de mon poignet. Un bracelet de vœux. Ce bijou est tout bête, tant qu'il se trouve autour de mon poignet, c'est que Draco va bien, lorsqu'il perd de sa couleur et se fragilise, c'est qu'il y a un problème. Le lien entre nous est peut-être actif, mais avec le bébé, il s'affaiblit et ce bracelet est un moyen pour moi de me rassurer.
Je pousse la grille sans vraiment faire attention. Il fait froid mais il ne neige plus. Tout est blanc. C'est magnifique ainsi. Je pose ma main sur mon ventre pour faire passer ma sensation au bébé. Ce froid, cette beauté, cette fragilité et cette pureté que donne cette vaste étendue blanche au lieu où nous sommes.
J'avance et me rends compte qu'il y a déjà des traces de pas. Une personne est passée avant moi ici. Pourtant il est plutôt tôt. Admy est aux aguets, je n'arrive pas vraiment à savoir pourquoi. On passe devant la stèle du fantôme de la dernière fois. Les pas s'arrêtent ici mais il n'y a personne. Enfin, si. J'écarquille les yeux et me rue sur la tombe. Il y a une forme recroquevillée contre la stèle. C'est la jeune femme de la dernière fois. Ses cheveux sont éparpillés n'importe comment. Je m'agenouille devant elle. Je relève une de ses mèches, son visage est tuméfié. Elle s'est débattue. Je la secoue un peu, elle émet un son.
Madame.
Elle ouvre les yeux et me regarde. Un pauvre sourire vient se peindre sur son visage. Elle est faible. Je le vois bien dans ses yeux. C'est comme si elle n'avait plus vraiment envie de quoi que ce soit. Je regarde à droite puis à gauche. Si on ne l'aide pas, elle va mourir de froid. Admy revient avec Alizéa et le fantôme de la dernière fois. Celui-ci se rue sur nous, le visage montrant sa colère.
Tout ça est de ta faute !
Et voilà, c'est moi qu'on accuse. Alizéa fait un mouvement pour l'empêcher de m'approcher. Mais c'est trop tard, son poing part et c'est ma joue qui en prend un coup. J'accuse le coup.
Tu l'as envoyée à l'abattoir. Regarde son état !
Admy porte la main à sa ceinture mais je fais un mouvement de bras. Je me relève et ancre mon regard dans celui de l'homme.
Elle va mourir !
Oui, elle va mourir… Si on ne fait rien tout de suite. Au lieu de me renvoyer ta haine, où étais-tu lorsqu'elle est venue pleurer sur ta tombe ?
Il baisse la tête. Je soupire. Décidément, il m'énerve. Je joins mes deux mains et un fin fil bleuté apparaît. Je récite une toute petite prière et attrape les mains du fantôme. Le fil bleu le parcourt et alors qu'il passe, il reprend de la couleur.
Kyô, tu en devrais pas faire ça dans ton état.
Je ne réponds pas à Alizéa, elle a raison, mais c'est tout ce que j'ai trouvé à faire. L'être reprend contenance. Il ne vit pas, mais il est matérialisé. Pour peu de temps, oui, mais c'est déjà ça.
Prends-là et suis-moi !
Je ne lui laisse pas le choix. Deux minutes plus tard on est dans le caveau. J'aurais préféré plus festif comme jour de Noël quand même, mais bon. La jeune femme est allongée au centre de la pièce, elle reprend petit à petit conscience. La chaleur qui se trouve dans ce lieu la réchauffe et c'est de ça surtout dont elle avait besoin. Elle se relève et me regarde.
Comment…
Je vous ai trouvée contre la stèle de votre fiancé. Vous vouliez mourir de froid et le rejoindre si je ne me trompe pas.
Elle baisse la tête. C'est ce que je pensais. Elle y a bien pensé. Je fais un mouvement de tête et tout le monde nous laisse.
- Nous ne sommes pas seuls ? Me demande-t-elle.
Non, nous sommes dans un cimetière, tout ceux qui n'ont pas pu rejoindre l'un des deux mondes restent ici. Comme votre fiancé.
Je la vois tourner sa bague autour de son doigt.
Que dois-je faire ? Dites-le-moi. Je croyais qu'il m'avait trahie mais en fait, ce n'est pas lui. J'ai fait comme vous me l'avez dit, j'ai cherché à savoir. Et regardez où cela m'a menée. Cet homme l'a tué. Il a tué la seule personne que j'aimais. J'en ai la preuve à présent. J'ai tout fait pour l'avoir et regardez où j'en suis.
La vie est injuste.
Elle me regarde sans comprendre. Je me laisse tomber en arrière et regarde la voûte au-dessus de moi.
Vous avez découvert la vérité et pourtant, vous ne semblez pas soulagée. Votre fiancé est mort, il a été tué. C'est horrible. Vous avez envie de le rejoindre, plus rien pour vous ne vous retient sur cette Terre. C'est ce que vous vous dites ?
Oui.
Pensez-vous que c'est ce que souhaite votre fiancé ? Pensez-vous qu'il ait envie que vous quittiez la vie pour lui ?
Mais que devrais-je faire dans ce cas ?
Vivez.
Je me redresse et ancre mon regard dans le sien. Elle est tellement perdue.
Vivez. Vivez pour lui qui a tout fait pour vous protéger. Vivez cette vie qui vous a été offert. Tout n'est pas toujours rose, mais choisir le chemin le plus rapide n'est pas la meilleure des choses. C'est en faisant des détours qu'on finit par se dire que la vie vaut au final d'être vécue. Il y a des hauts et des bas. Sinon, tout serait plat. Croyez-vous être la personne la plus triste sur Terre ? Pensez-vous que donner votre vie le fera revivre ? Oh bien sûr, vous n'aurez plus à vivre tout ça. Mais cela ne sert à rien. Profitez de ce qu'on vous laisse avant de le jeter ainsi.
Elle se lève.
Vous ne comprenez pas ! Vous me jugez sans connaître ma vie ! Tu n'es qu'un enfant après tout !
Je la vois commencer à partir.
Je ne suis peut-être un enfant mais j'ai sûrement vécu plus de choses que vous. Sauf que moi, je ne m'apitoie pas sur mon sort comme vous le faites. Votre fiancé, lui avez-vous demandé ce qu'il pensait de tout ça ? Vous croyez-vous assez forte pour lui faire face en lui disant "je veux mourir, je veux te rejoindre" ?
Je…
Vous avez toujours été une petite fille pourrie et gâtée, vous avez rencontré l'homme de votre vie alors que tout allait pour le mieux. Le conte de fées a finalement perdu de sa contenance. C'est devenu un cauchemar. Tout d'un coup, vous avez perdu votre bonheur. Quand enfin quelque chose qui demande votre assurance, votre courage, votre envie de vivre, vous arrive, vous fuyez.
Je me lève et passe devant elle.
J'ai fui une fois et je ne fuirai plus jamais.
Je monte les marches et je l'entends parler.
Il est mort.
Je me stoppe.
Un ami à moi est mort par ma faute. Il a toujours fui sauf ce jour-là. Il a décidé de prendre sur lui. Il a été assassiné froidement devant mes yeux sans que je n'aie rien pu faire pour le sauver. La personne qu'il aimait vit toujours, elle vit pour porter dans son cœur le souvenir de la personne qui lui était cher.
Je passe la porte et m'adosse contre la paroi humide du caveau. Je vais les laisser discuter un peu tous les deux. En attendant je regarde le ciel. Parler de Kevin m'a fait mal. Je m'en voudrai toujours de sa mort. Même s'il l'a fait de sa propre volonté, je m'en voudrai toujours. S'être sacrifié ainsi, pour sauver Draco, alors que c'était à moi de tous les protéger, à moi de tous les sauver. Je m'en voudrai toujours, c'est pour ça que je serai fort.
Cesse de te prendre la tête ainsi Kyô.
Je regarde Mei qui volette devant moi.
Tu sais bien que c'est ma spécialité.
Elle me fait un pauvre sourire.
Oui, je le sais. Seulement, ressasser ainsi le passé ne te fera pas avancer. Ne pas l'oublier certes, mais toujours un pas devant l'autre pour t'en sortir. C'est le chemin que tu as choisi. Et je sais que tu iras jusqu'au bout. Pour ce petit être qui vit dans ton ventre.
Je pose ma main dessus.
Oui. Avancer et toujours avancer. Devenir fort et protéger. C'est ce que je ferai.
La porte du caveau s'ouvre et je vois la jeune femme sortir. Elle a pleuré mais ses yeux brillent d'une nouvelle flamme. Elle me regarde et me fait un sourire timide.
Je m'excuse pour tout ce que je vous ai dit.
Ce n'est rien.
Si, c'est quelque chose. Antoine m'a tout raconté. Je m'en veux mais je n'étais pas moi-même. Maintenant, je vais suivre vos conseils. De toute manière, j'ai quelque chose à faire. Je dois faire savoir la vérité sur la mort d'Antoine.
Il vous faudra être forte.
Et je le serai. Je veux que mon amour soit vengé. Je veux que ce salop paye pour ce qu'il lui a fait. Je ne me laisserai pas marcher sur les pieds. Vous m'avez fait comprendre que dans la vie, il fallait se battre et c'est ce que je ferai.
Je l'espère.
Elle me sourit et dépose un baiser sur ma joue.
Merci.
Elle part d'un pas rapide et assuré. Mei me fait un signe de tête pour me dire qu'encore une fois j'ai fait du bon travail. Antoine, vu que c'est comme ça qu'il s'appelle, apparaît à son tour. Il se tourne vers moi.
Merci de m'avoir laissé lui parler. Maintenant je vais attendre que tout soit fini avant de partir serein.
C'est tout ce que je vous souhaite.
Je hoche de la tête, cette histoire est presque terminée.
Ce soir-là, la une parlait d'une étrange affaire. La firme nationale de vente d'articles de sport avait été victime d'un coup dur. En effet son nouveau patron Antoine Boman aurait été tué par celui qui aurait dû être le successeur Daniel Fared. Epris de jalousie parce qu'Antoine avait réussi à obtenir la main de la douce héritière Mélanie Softer, il aurait mis fin à ces jours en le faisant passer pour un accident. Il a cependant été arrêté dans la journée grâce à la jeune veuve qui a réussi à tirer des informations compromettantes pour l'assassin. L'affaire va être mise devant les tribunaux et la sentence sera sûrement la prison pour un long moment.
En tout cas je l'espère vraiment. Mélanie à la télévision a été très convaincante. Elle a repris elle-même les rênes de l'entreprise et compte bien tout gérer comme il faut. Elle aura du mal au début, mais son courage et sa force de caractère sauront l'aider à s'en sortir. Elle gardera la tête haute quoi qu'il arrive.
o
Cela va faire deux jours que Noël est passé. Je suis ce qu'on appelle une loque sur mon lit. Je regarde le plafond sans vraiment savoir quoi faire. Je ne peux pas sortir, le temps est trop mauvais et je suis vraiment fatigué à cause du bébé. Lydia est passée me voir pour me dire que si j'avais des soucis, je pouvais lui parler, mais je n'ai pas vraiment envie de le faire et puis de toute manière je ne me vois pas lui raconter mes problèmes.
Un bruit contre ma fenêtre me fait me relever. Il y a une chouette, elle ressemble à celle que Hermione utilise souvent. Je me lève et laisse entrer le volatile plus que trempé. Je récupère la lettre. Hermione a jeté un sort de protection pour éviter que l'encre bave avec le temps qu'il fait. Je me laisse tomber sur mon lit et mes yeux commencent à parcourir les quelques lignes. Je me stoppe et recommence ma lecture comme si je n'arrivais pas vraiment à assimiler ce qu'elle me disait.
'Harry,
Je suis ravie de savoir que les cadeaux t'ont plus. Mais je ne t'écris pas pour te parler de ça. J'aimerais te voir à Londres ce mardi. Est-ce que ce serait possible que je te retrouve devant le chaudron baveur vers 13h. Merci de me répondre le plus rapidement possible.
Mes amitiés.
Hermione.'
Qu'est-ce qu'elle me veut ? Je me le demande bien. De toute manière je n'aurai pas de réponse si je le demande avant de l'y avoir retrouvée. Je me lève et réponds rapidement un « D'accord. Mardi 13h devant le Chaudron baveur. » Je me demande bien ce qu'elle me veut.
o
Je suis devant la taverne. Une cape me couvrant des pieds à la tête pour que je ne sois pas reconnaissable. Je ne compte pas me faire repérer non plus. Je suis un peu en avance mais bon. Comme ça, je suis sûr de ne pas me faire disputer par Hermione. Il pleut comme pas possible pour rester poli, et je commence vraiment à avoir les pieds dans l'eau. Une silhouette apparaît au bout de la rue. Je reconnais Hermione de par son aura. Elle est aussi couverte des pieds à la tête et semble vouloir être aussi discrète que je le suis. Elle m'accoste en souriant.
Viens, suis-moi.
J'obéis. On marche côté à côté sans se parler. On arrive devant une petite rue où on s'engouffre avant de s'arrêter devant un perron. Quelque chose d'étrange protège ce lieu. Hermione pose sa main sur la porte et celle-ci s'ouvre. On entre. L'intérieur est nettement moins miteux que l'extérieur.
Il y a un couloir carrelé de blanc. Hermione me fait un petit signe de tête avant de m'indiquer d'avancer. On passe devant deux portes et on se stoppe à la troisième. C'est une salle d'attente si je me souviens bien de ce genre de lieu. Il y a des sièges disposés en cercle autour de la pièce et au centre une petite table avec des revues sorcières du jour. Mon amie s'assoit et me montre la chaise juste à mes côtés. Une fois cela fait, je me tourne enfin vers elle.
Peut-on savoir où on est ?
Chez un médicomage.
J'ouvre grand les yeux.
Oh, ne fais pas cette tête-là, Harry. Tu te doutes bien qu'étant enceint, tu ne pourras pas tout faire tout seul.
Là, tout se met en place dans mon cerveau.
Pourquoi ne me l'as-tu pas dit tout de suite ?
Parce que tu ne serais pas venu.
Elle marque un point.
Tu pourrais comprendre Hermione.
Mais je comprends. Tu ne veux pas que ta grossesse se sache à cause de ce que ça pourrait entraîner du côté mangemort. Seulement, il faut que tu penses au bien de ton bébé aussi. Moi, j'ai déjà vu l'infirmière de l'école mais là je comprends tout à fait que tu ne souhaites pas voir quelqu'un que tu croises tous les jours. C'est pour ça que j'ai fait des recherches sur un médecin spécialiste des grossesses sorcières et créatures magiques. J'ai eu beaucoup de mal mais Maxime me l'a conseillé.
Tu demandes des renseignements à Maxime ?
Harry, ne fais pas l'imbécile. Bien sûr. Maxime est quelqu'un de très compétant et surtout, il connaît pas mal de choses dans le milieu un peu sombre. Ce médicomage est un ancien membre de l'Ordre qui était en place avant notre naissance. Et il lui fait entièrement confiance.
Si Max lui fait confiance.
Hermione sourit mais moi je ne me sens vraiment pas bien. Je n'avais absolument pas prévu d'aller voir un spécialiste. Et surtout, il va falloir que je le mette au courant de mes petits soucis de nature. J'en suis à la fin de mon cinquième mois et je doute fort qu'il soit heureux de ne me voir que maintenant surtout que je ne fais vraiment rien pour favoriser ma grossesse. Je ne m'y connais pas vraiment.
Pourquoi Ron n'est pas avec toi ?
Parce que je n'ai pas voulu l'emmener. Il est trop angoissé dès qu'on parle bébé. Et puis je voulais y aller avec toi.
Je souris.
Merci Hermione.
De rien. Ça me fait plaisir tu sais qu'on soit tous les deux enceints. Je me sens moins seule.
Moi aussi.
Une porte s'ouvre et une voix féminine remercie quelqu'un avant de partir. Il y a des bruits de pas et une jeune femme apparaît. Je peux le dire sans me tromper que c'est une Nymphe. Elle est magnifique et les fleurs lui vont à merveille. Ses cheveux sont tressés de lierre et sa robe parfume à elle seule toute la pièce.
Mademoiselle Granger ?
Oui.
Elle se lève et me regarde avant de me tendre la main.
Tu viens.
Moi ?
Oui toi.
Je prends sa main et on suit la jeune femme. On entre par une des deux portes qu'on a croisées tout à l'heure. Une petite salle s'offre à nous décorée comme une petite clairière. Apparemment c'est le bureau de la Nymphe.
Voilà, attendez quelques instants. Le docteur Yuuen va vous recevoir.
On obéit et moi je ne peux m'empêcher de regarder tout autour de moi tellement j'aime la tranquillité de cet endroit. La porte s'ouvre et Hermione me fait un petit signe de la main pour me dire qu'elle revient tout de suite. Je reste donc là en compagnie de la Nymphe, celle-ci me regarde d'ailleurs étrangement. Il faut dire que j'ai toujours mon capuchon sur la tête et je ne compte pas vraiment l'enlever tout de suite.
Vous me semblez apprécier cet endroit.
Je me tourne vers elle. Elle est assise à son bureau et me regarde amusée.
Oui, c'est très agréable.
C'est fait pour tranquilliser nos patientes.
J'aurais pensé que c'était pour vous permettre de vous sentir dans votre habitat naturel.
Elle me sourit rêveusement.
Aussi.
Je m'approche du mur pour toucher la mousse qui s'y trouve.
Vous utilisez de la magie ancienne ?
Comment le savez-vous ?
Le flux magique.
Elle se lève et s'approche de moi, je ne fais avant tout pas attention à elle jusqu'à ce que sa frimousse se retrouve devant moi.
Pourquoi ne retiriez-vous pas votre capuchon ?
Je me sens mieux ainsi.
Vous n'avez pas besoin d'avoir peur de quoi que ce soit. Rien de ne sort de ce lieu. C'est la condition première de ce cabinet.
Confiance. Elle inspire vraiment la confiance. Je porte mes doigts à ma capuche et la fais tomber. Elle me sourit en me voyant. Mes cheveux tombent autour de mon visage.
Vous êtes bien jolie. Vous me faites penser à quelqu'un. Ah voilà. Cette jeune fille qui a fait la une chez les moldus et les sorciers. Kyasha Himura c'est bien cela.
Possible.
Le seul truc qui me dérange, c'est...
La porte s'ouvre et Hermione en sort, un sourire gaga aux lèvres. Elle me regarde à peine, sa main sur son ventre. La Nymphe me sourit et va vers elle. Une voix de l'intérieur du bureau me fait sursauter. J'entre à mon tour, pourtant ce n'est pas mon nom qu'il a donné. Je ne crois pas que Hermione l'ait dit. Je passe la porte. Celle-ci se referme rapidement derrière moi.
Cette pièce-là ressemble plus à un cabinet médical de spécialiste que la salle d'où je viens. Je fais rapidement le tour avant de poser mon regard sur l'homme. Il est assez grand, pour une première approche, il me fait un peu peur. Il a les cheveux bruns coupés en brosse, des yeux d'une couleur que je ne distingue pas. Une sorte de mélange entre le marron et le rouge, je dirais ocre.
Mademoiselle Granger m'a demandé de vous voir aussi.
Je n'ai pas vraiment eu le choix.
Il me fait un sourire étrange en m'indiquant la chaise devant son bureau.
Parlons deux minutes si vous le voulez bien. Vous pouvez vous déshabiller.
Je retire ma cape et la pose sur le dossier du siège. Mes cheveux tombent à présent dans mon dos, et le médecin regarde étrangement mon ventre. Et oui, il n'y a pas de trace de rondeur que ce soit au niveau du ventre comme de la poitrine.
Je vois le problème qu'il se pose en effet. Pendant un instant je vous ai pris pour la modèle Kyasha Himura mais ce n'est pas le cas puisque vous n'êtes pas une fille.
En effet.
Bien que vous lui ressembliez étrangement. De la famille ?
Oui énormément proche je dirais.
Cette double identité me pourrira vraiment la vie jusqu'au bout.
Il s'assoit devant moi et me regarde faire de même. Il prend une plume et un dossier apparaît devant lui.
Je suis donc le docteur Yuuen. Gwen Yuuen. Miss Granger ne m'a pas décliné votre identité, voulez-vous le faire ?
Suis-je obligé ?
Disons que de savoir votre nom et prénom peut aider ainsi que le nom du père de l'enfant si vous le connaissez et vos âges, bien que je pense que vous ayez le même que votre amie.
Je vois. Suis-je sûr que rien ne sortira de cet endroit ?
Absolument. Il y a une règle d'or en ce lieu. Confiance. Ce qui est dit ici n'en sort pas de ma bouche ni de celle de ma secrétaire.
Je souris, ces paroles me rassurent.
C'est exact pour l'âge. Le père de l'enfant se nomme Draco Malfoy.
Je le vois tiquer mais il note tout simplement.
Et le vôtre.
Kyô Himura.
Là je le vois rester un instant la plume en l'air. Il relève la tête et me regarde. Je crois que je n'aurais pas dû donner ce nom.
Himura ?
Oui.
Vous êtes le frère de Kyasha alors ?
Peut-on parler d'autre chose ?
Bien sûr.
Il griffonne quelque chose sur sa feuille puis relève la tête pour me parler.
Le père, Draco Malfoy, il est au courant de votre grossesse ?
Oui.
Il l'a accepté ?
Oui.
Il vous soutient et le reconnaîtra comme sien.
Oui.
Je penche la tête sur le côté, il veut en venir où là ? Il note et ancre son regard dans les miens.
Nous parlons bien du même Draco Malfoy, fils de Lucius et Narcissa Malfoy ?
Oui. Vous connaissez beaucoup de Malfoy vous ?
Non. C'était juste pour être sûr de la personne dont nous parlions.
C'est vrai qu'il faisait partie de l'Ordre avant la disparition de Voldemort.
Ses parents sont au courant ?
Non.
C'est ce que je me disais. Vous êtes dans le même cas que votre amie. Les vôtres ne sont pas au courant non plus ?
Je suis orphelin.
Je suis désolé. Vous passez vos vacances où ?
Chez une amie.
Vous mangez donc convenablement ?
Oui.
Le reste du temps vous êtes à Poudlard donc je ne me fais pas de soucis sur la nourriture.
Je préfère ne rien dire, on va le laisser écrire ce qu'il veut sur sa feuille. Il en a encore beaucoup des questions comme ça ou je vais bientôt pouvoir me faire la malle ? Parce qu'en fait, je ne me vois absolument pas passer sur la planche là-bas.
Alors maintenant, vous savez que vous êtes enceint depuis combien de temps ?
Ano… bonne question.
On va le faire autrement, vous êtes enceint de combien de mois ?
5.
Vous en êtes sûr ?
Absolument, il a été conçu le 31 juillet.
Vous utilisez donc un sort ?
Je hoche la tête pour répondre. Le spécialiste me regarde alors que je lui offre un sourire qui veut tout dire. Il griffonne et pose enfin sa plume comme s'il avait fini avec ses questions. Il se lève.
Je vais vous demander de vous installer en sous-vêtement sur la planche là-bas.
C'est obligatoire.
Ce sera plus simple pour moi de savoir si vous êtes en bonne santé et si votre enfant l'est de même.
Je reste septique. Je m'apprête à faire quelque chose mais il me stoppe.
Et pas de sorts inutiles.
Je n'ai pas de chance mais bon de toute manière, ai-je le choix ? Si je fuis ce bureau, Hermione m'en voudra. Je vais tout de même garder celui sur mon apparence un peu étrange. Je défais celui de mon ventre et puis comme j'ai mes lunettes, pour mes yeux c'est bon. Je retire mes affaires en évitant de montrer mon dos à cet homme. Je m'allonge sur la planche et il vient me regarder.
Ce qui se passe ensuite je ne sais pas trop. Il masse, palpe, étale un drôle de gel. Il regarde un petit écran au dessus de mon ventre et s'arrête. Il se tourne sceptiquement vers moi.
- Vous ne m'avez pas tout dit sur vous !
Vous ne me l'avez pas demandé.
Il fronce les sourcils.
J'aurais dû me douter qu'avec votre caractère, il ne serait pas simple d'avoir toutes les infos dont j'ai besoin.
Un homme enceint n'est pas vraiment commun non plus. Vous auriez dû le remarquer.
Je le sais. C'est moi le spécialiste jusqu'à présent. Mais une sorcière/sirène je le conçois, un sorcier/sirène j'ai un peu plus de mal. Je n'ai pas rencontré beaucoup de personnes enceintes pouvant donner naissance à ce genre d'enfants. Surtout que chez vous, la magie est quelque chose de puissant. Votre poche est protégée par de la magie et une magie qui n'est pas vraiment commune.
Vraiment ?
Cessez donc de faire le malin avec moi. Votre amie m'avait prévenu qu'il fallait vous prendre avec des pincettes mais pas à ce point.
Merci Hermione, j'aime quand tu passes avant moi. Au moins, je suis sûr que les gens sont au courant des précautions à prendre.
Vous avez le même caractère qu'une personne que j'ai connu et qui lors de sa grossesse réagissait comme vous.
Il fait quelques mouvements de la main pour changer les images sur son étrange écran et continue de me parler.
Elle avait aussi une part de sirène en elle.
Il a fait partie de l'Ordre alors si ça se trouve il a connu mes parents. Je frissonne. S'il a connu mes parents, il va faire le rapprochement entre moi et eux. Même avec mes cheveux longs, je ne suis pas méconnaissable.
C'est étrange tout de même.
Il ancre son regard dans le mien mais je détourne les yeux. Je sens juste les mèches de ma frange être relevées.
C'est bien ce que je pensais. Kyô Himura, Kyasha Himura, Harry Potter sont une seule et même personne. C'est Lily qui en ferait une tête en sachant que son fils porte un enfant.
Vous avez vraiment connu mes parents alors ?
Oui. C'est moi qui ai donné les principaux renseignements à Lily sur sa grossesse. J'étais aussi là lors de l'accouchement.
Vrai ?
Ne bouge pas. Oui, c'est vrai. Ta mère a été très forte ce jour-là.
Il fait encore quelques mouvements de poignet et des courbes apparaissent.
Tu es en bonne santé, ton bébé semble l'être aussi. La poche que tu as créée pour le protéger est solide.
Je suis rassuré alors.
Tu le peux, ton bébé semble avoir la meilleure protection possible pour grandir en paix. Tu l'as déjà vu ?
Non.
Cela fait 5 mois que tu es enceint et …
Je n'ai jamais mis les pieds dans un cabinet ou à l'infirmerie.
Il hoche la tête et claque des doigts. Les images changent et une masse apparaît sur l'écran. Le docteur fronce les sourcils. Je crois que quelque chose ne fonctionne pas comme il veut. Mais moi, je reste le regard fixé sur cette forme qui bouge. Ça a beau être flou, presque indistinct, c'est mon enfant.
Ta magie brouille les ondes magiques. Tu as encore un sort sur toi.
Oui.
Tu peux le retirer pour avoir une photo plus nette s'il te plaît ?
Je ne peux pas.
Pourquoi ?
Parce que vous auriez une réaction que je ne souhaite pas.
Il me regarde avant que la lueur dans ses yeux s'adoucisse.
Je te l'ai dit, ici tout marche avec une relation de confiance. Si tu n'as pas confiance en moi, ça ne peut pas aller.
Je sais mais…
Ta mère me faisait confiance.
Il a raison, après tout, c'est lui qui m'a mis au monde. Je ferme les yeux et le sceau se défait. Je l'entends émettre un petit son de surprise.
C'est surprenant.
Ne le dites à personne. Seul Draco est au courant.
J'ai dit ça en ouvrant les yeux comme si ma vie en dépendait. Il me fait un tendre sourire avant de me forcer à me rallonger.
Tu l'aimes beaucoup ce Draco Malfoy.
Il est tout pour moi.
Pour que ce bébé soit là, ça se comprend.
Je souris. Il fait un mouvement de la main pour faire revenir l'image du fœtus.
C'est étrange.
Quoi donc ?
Tu n'as pas un seul enfant mais deux. Ils sont en parfaite symbiose. Il me semble que tu aies un garçon et une fille mais ta protection magique autour de la poche ne permet pas une nette visibilité.
Ce n'est pas grave, ce qui compte pour moi, ce n'est pas le sexe mais leur santé.
Il fait quelque chose et l'écran disparaît. Il me permet de me relever et de me rhabiller avant de m'indiquer la chaise. Il passe prendre quelque chose et s'assoit à sa place. Je passe mon haut avant de me laisser tomber sur la chaise.
Tu peux reposer tes sorts.
Je souris et je redeviens à mon apparence normale.
J'aimerais savoir deux-trois détails, sur toi et sur Draco.
Ano… hai…
Tu as un côté sirène, démon et humain. Ton père m'avait parlé du côté Himura mais ne pensait pas que tu serais un des descendants, ce que ton côté démon semble démontrer.
Hai.
Est-ce que Draco n'est pas totalement humain aussi ? La famille Malfoy n'est pas ma tasse de thé.
Il a une part de veela.
Je vois. Je vois.
Il note rapidement les données avant de relever son visage vers moi.
Il faudra surveiller de près tes enfants à leur naissance et ensuite. Vous leur avez concocté un cocktail assez explosif. Mais ce n'est pas de ça que je voulais parler. Harry, tu es la cible de choix des mangemorts, il faut que tu fasses attention avec ta grossesse. Même s'ils sont protégés par cette bulle magique, toi tu vas devenir de plus en plus faible et ton ventre même s'il est invisible va te peser. Le fait de ne vouloir en parler à personne et de tout prendre sur toi, n'est pas la meilleure des solutions. Les derniers mois vont être les plus difficiles.
Je ne peux pas le dire.
Pour leur sécurité oui. En restant à Poudlard tu fais déjà quelque chose mais même avec l'aide de Draco tout comme Hermione, vous ne tiendrez pas sans le dire.
J'aviserai à ce moment-là.
Je lui souris. Il soupire.
J'ai l'impression d'entendre ta mère. Elle voulait te porter jusqu'au bout sans montrer de signes de faiblesse et sans devoir prendre de potions de repos. Elle préférait être debout et aller à ses occupations.
Je la comprends.
Mais moi, je te répondrai comme je lui ai dit, que ça ne sert à rien de se montrer tout le temps fort et que se reposer sur les autres de temps en temps est une bonne chose.
Je suis tout de même entouré. Ne vous faites pas de soucis de ce côté.
Je te crois.
Il ferme mon dossier et sourit.
Je crois que c'est bon. Pour un cinquième mois tu te portes bien. Tu devrais les sentir bouger de plus en plus dans ton ventre et puis eux, ils te sentiront aussi de leur côté. Pour les mois qui vont suivre, évite d'avoir des objets qui risquent de faire des bruits trop forts. Et surtout, garde la forme, essaye de manger correctement, pas trop, ni trop peu mais correctement. Si jamais tu as des soucis, tu peux m'écrire je te conseillerai ainsi.
Merci.
Mais de rien, c'est ce que je peux faire pour le fils de ma chère Lily.
Je laisse un sourire apparaître sur mes lèvres et je me lève. Alors que je m'apprête à passer la porte, sa main se pose sur mon épaule.
Déjà, ça c'est pour toi. Pour l'accouchement, si tout ce passe comme il faut d'ici là, je préférerais vraiment que tu te fasses assister.
A vrai dire, je n'ai pas vraiment pensé à cette phase-là.
Moi c'est mon travail. Ton amie a l'infirmière en cas de problème, toi tu es presque seul. N'hésite pas à venir frapper à mon cabinet.
Promis.
Bien.
Je récupère l'enveloppe et je sors un petit sourire aux lèvres. Je salue la Nymphe qui parle avec Hermione qui se tourne vers moi avec un grand sourire. On dit au revoir aux deux personnes et on quitte l'immeuble. Je remets sur mes cheveux la capuche et on va s'installer dans un petit bistrot de retour vraiment dans le monde moldu. Je me commande un chocolat chaud et Hermione fait de même.
Le médecin m'a dit plus de laitage et pas de caféine.
Il a raison.
Alors tu me montres ?
Je sors la photo de l'enveloppe. Dessus se trouvent les deux fœtus.
Ce sont des jumeaux ?
Oui.
Quel sexe ?
Il ne sait pas. Apparemment un garçon et une fille mais la magie qui entoure la poche brouille un peu tout.
Elle regarde un instant avant de me la rendre et de sortir la sienne.
Moi c'est une petite fille.
Je regarde en souriant.
Et dire que dans quatre mois, on pourra l'avoir dans nos bras.
Oui. Fais-je rêveur.
On nous dépose nos boissons et on boit tout en discutant du médecin.
Il est gentil et très doux. Maxime avait raison de me le conseiller.
Oui. C'est lui qui a fait accoucher ma mère.
Vraiment ?
Oui.
Elle pose sa main sur la mienne.
Harry, je suis vraiment heureuse pour toi tu sais.
Merci. Je suis heureux pour toi aussi. Tu n'en as toujours parlé à personne ?
Je n'y arrive pas. Je n'imagine même pas la tête de mes parents. Il est trop tard de toute manière pour avorter alors je pourrais toujours leur dire mais je n'ai pas envie de me la voir retirer parce que je serais soi-disant trop jeune. Et puis je ne veux pas quitter Poudlard.
Je te comprends. Pareil pour moi.
Je laisse mon regard se poser sur l'extérieur, il pleut toujours autant. Je bois ma tasse de chocolat. Ça fait vraiment du bien. Hermione finit elle aussi la sienne et se lève après avoir laissé quelques pièces pour les boissons.
Est-ce que ça te dirait d'aller faire une boutique pour enfant ?
Je reste sceptique.
C'est une boutique pour moldus mais j'ai trouvé la devanture sympa.
D'accord, allons-y.
Et en effet, ce magasin était bien sympa. C'est fou le nombre de trucs qu'on peut faire pour les enfants. Il y a tout plein de peluches, de jouets, de vêtements. Je ne pensais pas aimer autant voir ce genre de boutiques, je vais mettre ça sur le compte des hormones. En tout cas, j'avoue que lorsqu'ils seront nés, je n'hésiterai pas à dévaliser toutes les boutiques pour bébés de Londres, que ce soit moldu ou sorcier.
D'ailleurs Hermione a craqué pour un ensemble. Comme elle dit, ce qui n'est absolument pas faux, nous n'auront pas l'occasion d'ici leurs naissances d'acheter quelque chose. Alors autant peut-être avoir déjà un ou deux trucs sur nous. J'ai quitté Hermione vers les 18h, je ne sais pas trop quoi faire. Il faut que je rentre mais le bus sera trop long. Alors il ne me reste plus vraiment d'autres choix que de voler. Je quitte la ville grâce au bus et une fois dans un endroit moins vide, je profite de la nuit déjà là pour m'envoler.
o
La fin des vacances fut assez calme ; j'ai vraiment profité de la chaleur de l'appartement de Lydia et de sa baignoire surtout pour rester autant de temps que je voulais dans l'eau. C'est vrai, les bébés dans mon ventre, ils bougent. Je les sens. J'ai hâte de montrer à Draco l'échographie. Je ne lui ai pas dit que j'avais été chez un spécialiste parce que sinon, il m'aurait sauté dessus pour tout savoir et surtout pour ne pas l'avoir prévenu. Mais pour le moment, après sa dernière lettre je suis sceptique sur ce qu'il va se passer à présent.
Lucius semble vraiment avoir des problèmes. Draco s'inquiète pour son père. Il aurait claqué la porte à la figure de l'un des membres mangemorts du groupe dans lequel il est. Il reste des heures enfermé dans son bureau sans donner de nouvelles.
J'avoue ne pas savoir non plus ce qu'il se passe.
'Fin bon, de toute manière, nous, nous allons rentrer en cours et tout va devenir compliqué.
A suivre…
Et voilà le chapitre est fini. J'ai fais tenir les vacances de Noël en un seul et unique chapitre… surprenant. Enfin j'espère que ce chapitre vous aura plu.
Kisu
