Trois chapitres le même jour! Je dois être en forme... Faut dire que c'est la fin de semaine, alors...


Après deux heures de semi-travail (il n'y avait pas de nouveaux clients et je me suis contenté de faire un brin de ménage), je suis retourné voir Kadaj. Ma journée de travail était terminée, mais je tenais à vérifier si tout allait bien. Avec lui, qui sait…

Je cognai à la porte, deux fois, assez doucement. Jostein occupait la chambre d'en face, après tout…

-C'est encore moi…

-Hm?

J'ouvris la porte et je restai sur le seuil… et…

MAIS QUAND ALLAIT-IL SE LASSER DE CETTE FOUTUE LAMPE?

-Je quitte l'auberge… j'ai fini ma journée. Je vais revenir demain. Je venais m'assurer que tu n'avais besoin de rien.

-Non, répondit-il, je ne crois pas. Il y a de l'eau?

-Oui, dans le robinet, dans les toilettes.

-D'accord. Et… il y aurait du Mako, pas loin?

Je clignai des yeux. Il avait des questions saugrenues, celui-là…

-Du Mako? Euh… non… je ne crois pas.

Il prit un air mignon, comme un petit chat. Comme s'il essayait de m'amadouer.

-Pas de Mako?

-Pas de Mako, répondis-je en secouant la tête. Mais… peut-être et je dis bien peut-être qu'il y en aurait au Cratère. Je n'en suis pas certain.

-Il y a du lifestream… mais ça, ce n'est pas très utile pour moi.

-Donc… y'a pas de Mako.

-Tant pis… je vais m'en passer…

Il se roula en boule sur le lit. Il faisait un peu pitié, comme s'il était en manque… en manque de Mako? J'ai déjà entendu parler de SOLDIER qui abusaient de cette substance et qui en devenaient dépendants… c'était peut-être son cas à lui aussi…

-T'en faut-il absolument?

-Non… mais je me sens mieux quand j'en ai.

-D'accord… hm… on se revoit demain, donc…

OoOoO

Je me levai et j'allai à la fenêtre. Mako… pas de Mako… dommage. L'homme aux cheveux noirs me regarda étrangement. Il faut dire que je ne l'écoutais qu'à moitié… et il y avait cette question qui me trottait dans la tête depuis que le soleil avait disparu derrière les collines…

-Hé… pourquoi il y a la lune, dehors?

Il sembla hésiter. Ça voulait dire que c'était une bonne question, non?

-Parce que c'est la nuit…

-Mais… pourquoi est-elle là?

Il se contenta de hausser les épaules. Alors, lui non plus ne savait pas? Non, il ouvrait la bouche, il aspirait de l'air, il allait répondre.

-Pour veiller sur nous, j'imagine.

-C'est comme votre kaa-san?

-Hm… hai. On peut dire que la lune est la mère de l'humanité...

-Qu'est-ce qu'elle fait là-haut, dans ce cas?

Il se rapprocha. J'étais content, sa voix était douce et agréable, avec des réponses à mes questions…

-C'est la meilleure place pour nous voir, je crois. Elle… veille sur nos rêves…

-C'est pas juste, vous savez où est votre kaa-san, vous…

Je refermai brutalement les rideaux. Pourquoi pouvaient-ils la voir rien qu'en levant les yeux, alors que moi, que nous… nous étions condamnés à chercher? Pourquoi?

OoOoO

-Ne t'inquiète pas… Je suis sûr que tu vas la retrouver, ta kaa-san.

Toi, au moins, elle va te reconnaître, ta kaa-san! Alors que la mienne, elle m'a complètement oublié! Kael, Kael, il n'y a plus que Kael dans son monde de mère! Et moi, alors? Je ne suis rien! Kadaj, Jenova te reconnaîtra, mais Malik… elle aime plus cet idiot de Jostein que moi!

-Évidemment que je vais la retrouver… mais… pour retourner de là d'où elle vient… c'est moins facile à voir que votre lune.

Jenova… elle venait des étoiles, non? Du moins, c'est ce que mes espions infiltrés à la Shin-Ra ont découvert en fouillant dans les archives du professeur Gast. Une créature venue de l'espace…

-Je suis sûr que tu vas trouver un moyen.

-Les étoiles lointaines, murmura le jeune homme, rêveur.

-Bonne nuit, Kadaj.

Je retournai vers la porte. Kadaj se tourna à nouveau vers moi, l'air un peu surpris.

-Hm? Tu t'en vas?

-Mais oui, j'ai fini ma journée. Je ne vis pas à l'auberge!

-Tu as une maison, avec des chambres et des cuisines et tout et tout?

-En fait… je n'ai pas personnellement une maison… mais une amie à moi m'héberge.

-Une amie?

Encore… toujours des questions…

-C'est quelqu'un en qui tu peux avoir confiance jusqu'à laisser ta vie entre ses mains, expliquai-je.

-Ça doit être rare, ça, non?

-Ça, c'est ma définition d'un ami. C'est différent pour certaines personnes.

-Hm, d'accord… pour moi, je n'ai pas d'amis, j'ai des frères. Des frères de sang.

-J'ai un frère, moi aussi… mais je ne lui fais pas confiance… toutefois… toutefois… c'est le seul qui aurait le droit de me tuer, si cela devait arriver…

Kael… SOLDIER Kael… mon cher Kael…

-Et pourquoi devrais-tu mourir, hm?

-Parce que tout doit mourir un jour ou l'autre, lui répondis-je en souriant.

Kadaj avait l'air un peu agacé, comme si mes réponses ne lui plaisaient pas.

-Et pourquoi tu voudrais que ton frère te tue?

-Je ne veux pas qu'il me tue maintenant… seulement… lorsque le moment sera venu… lorsque mon temps dans ce monde sera fini… si mon destin est que je dois me faire tuer… je veux que ce soit mon frère qui le fasse.

-C'est stupide.

J'adore sa manière de raisonner, à ce gamin…

-Je sais, mais je suis comme ça.

-T'es stupide, alors.

-Sûrement.

Vraiment, j'adore sa façon de penser… tout est si simple pour lui… Se contenter de répondre ça et de hausser les épaules…

-Mais pourquoi tu ne dors pas ici? demanda-t-il.

-Car je ne dors que très tard dans la nuit et que j'ai quelques trucs à régler... que je ne peux pas faire ici.

-C'est bizarre... ça doit être parce que tu es stupide.

Décidément, même si ça doit être étrange, j'aimerais bien faire un tour dans son esprit…

-Si tu le dis, répondis-je en riant doucement.

-Pourquoi ris-tu?

-Parce que je te trouve amusant.

-Mais je ne suis pas là pour être amusant!

-Je sais, je sais… excuse-moi. Désolé d'avoir ri. J'ai ta permission de quitter, maintenant?

Il eut un petit air surpris.

-Ma permission? Tu dois avoir ma permission pour ça?

-Pas vraiment, mais depuis tout à l'heure, tu n'arrêtes pas de poser question sur question comme si tu voulais que je ne parte pas.

-Mais je ne comprends pas les choses…

Petite voix pathétique…

-Je ne te blâme pas pour ça, mais il se fait tard et même toi, tu as besoin de sommeil.

-Tu crois?

-J'en suis sûr.

Il fit un léger sourire et pencha sa tête de côté, comme un air de défi.

-On verra!

-On se revoit demain, Kadaj, d'accord?

-Demain.

-Oyasumi.

Juste avant de quitter la chambre, je le vis se jeter sur le lit… et recommencer à jouer à allumer et éteindre la lampe. S'il se contentait de jouer avec la lumière, ça n'irait pas trop mal…