Auteur : kaneda26

Origine : Yuyu Hakusho

Genre : yaoi.

Couple : Ai-je besoin de le dire ?

Disclamer : Non, ils ne sont toujours pas à moi… Je ne fais que les voler !

Titre : Le rêve était presque parfait.

Note à l'intention de Saaeliel : Je plaide coupable pour tous les chefs d'accusation sauf peut-être pour la culture des fraises tagada en Ouzbekistan !

En bref, merci pour ta review qui m'a trop fait rire (c'est pas gentil, après, j'ai mal aux maxillaires !)

Note2: Merci à Flo qui a lancé le sujet ! Donc question : quels sont vos couples préférés dans les autres animes ? En ce moment, je me dis que je ferais bien des fics sur d'autres animes particulièrement sur Yami no Matsuei, Gravitation, Weiss Kreuz, ou encore Trinity blood.

J'ai pas encore d'idées bien précises (à part pour Yami no Matsuei et pour le couple Tsuzuki et Hisoka que j'adore) mais je n'abandonnerais pas Yuyu pour autant, j'en ai pas fini avec eux (niark, niark, niark) !

Bon, sans attendre, place au chapitre 2 !

Kurama : Deuxième rêve

« Attends Kurama ! »

Je n'attends pas. Je ne respire plus. J'ai besoin d'air. Je m'écroule sur le balcon et emprisonne mon visage entre mes mains.

Ce n'est pas moi. Je n'ai pas fait ça à Hiei.

A d'autres, oui, il y a longtemps. Mais pas à Hiei.

L'air frais de la nuit pénètre dans mes poumons mais n'arrive pas jusqu'à mon cerveau qui est toujours bloqué sur la même pensée.

C'est moi. Moi qu'il voit dans ses rêves. Moi qui le torture. C'est moi.

Alors pourquoi il n'y avait aucune haine dans son regard ? Pourquoi ses yeux ne me lançaient-ils qu'un appel à l'aide ?

Est-ce que pendant deux semaines, c'est moi qu'il a vu ? Pendant deux semaines, il m'a laissé le blesser… Je sais ce que mes pouvoirs peuvent faire. Mes ronces perforent la chair de part en part, mon fouet lacère la peau et mes griffes… comme la marque sur son torse.

Je secoue la tête. Ce n'est pas moi.

Même en prenant ma forme de yohko, mes sentiments ne changent pas. Et je ne ferais pas de mal à Hiei. Jamais.

Et je n'ai pas le pouvoir de m'introduire dans les rêves.

Je dois me ressaisir. Plus facile à dire qu'à faire. Parce que je sais exactement ce qu'il y a dans ces rêves.

J'ai déjà agi ainsi envers ceux qui me trahissaient. J'ai du mal à supporter ces souvenirs maintenant. Ce passé monstrueux.

Je peux me cacher, prétendre qu'à l'époque, je n'étais qu'un monstre sans pitié, sans conscience. Je peux me cacher ainsi.

Mais aujourd'hui, j'ai mal.

Je suis humain désormais et ce qu'il y a de particulier avec l'humanité, c'est cette capacité à se mettre parfois à la place des autres, à entendre et à comprendre leurs peines et leurs joies.

Je ne suis plus le bandit légendaire et impitoyable parce que je ressens la souffrance des autres. Depuis que j'ai ressenti celle de ma mère.

« Kurama ? »

Yusuke. Il hésite. Je ne lève pas la tête. Je ne veux pas l'entendre me demander si c'est moi.

« Kurama ! » Il vient de m'attraper par mon col et de me relever brusquement.

« Putain mais qu'est-ce que tu fous ? s'écrit-il.

-Ce n'est pas moi !

-Mais je le sais, bordel ! Et Hiei aussi ! »

Je le regarde

« Il… le sait ?

-Kuwabara a eu du mal à lire son esprit parce que la douleur emplissait tout. Mais y'avait une pensée plus forte que toutes les autres. Hiei savait que ce n'était pas toi.

-Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Il a été torturé ? Battu ?

-Kuwa n'a pas pu le savoir, c'était trop dangereux de voir ces souvenirs-là. Mais il a souffert, oui. Mais Hiei sait que ce n'était pas toi. Ca, Kuwabara en est certain.»

Je pousse un soupir qui me déchire les entrailles. Et augmente le rythme de mon cœur.

Yusuke met des mots sur ce que je ressens.

« Il te fait confiance, tu sais. »

Je sais. Deux semaines de rêves où il me voit à chaque fois qu'il ferme les yeux et il me fait encore confiance. Il ne me déteste pas.

« Dans… Dans le passé, j'ai…, j'ai…

-C'est du passé, me coupe Yusuke. Alors oublie ! Et pense plutôt à un plan pour aider Hiei. »

Il me sourit. Tout est toujours si simple avec Yusuke. Il m'a accepté dès le début. Malgré le fait que je sois à moitié démon, il m'a accordé sa confiance. Tout simplement, par instinct.

Il a même réussi à apprivoiser Hiei. Je serais presque jaloux parce que je pensais être le seul à pouvoir apprivoiser le jaganshi.

« Apparemment, s'il a attendu deux semaines, c'était pour récolter des informations..., dit Yusuke. »

J'étouffe un cri. Hiei, c'est pas vrai, t'as pas fait ça !

« Il espérait que l'autre allait lâcher quelque chose sans faire attention.

-Et ?

-Et Kuwabara n'a pas réussi à les lire. Il n'a que des impressions. Mais rien de concret. Si Hiei pouvait éviter de se la jouer en solo quelquefois, ce serait bien. »

Je hoche la tête. Hiei est comme ça. Faire équipe n'est pas encore dans ses habitudes. Même si ça fait longtemps qu'il collabore avec Yusuke et plus encore avec moi, tant qu'il n'en voit pas la nécessité, il ne fait pas appel à nous.

Kuwabara déboule à toute vitesse dans le salon et nous regarde, complètement ahuri, victime d'un choc sans précédent.

J'entre à l'intérieur, tout mon corps tendu d'inquiétude.

« Que se passe t-il ?

-Vous saviez que Yukina était la sœur du nabot ? »

Il y a un silence qui suit cette question.

« Toi, tu as vu un peu trop de choses, fit Yusuke.

-Non ? C'est vrai alors ? Y sont frère et sœur ? Ma Yukina si belle, si gentille, est la sœur de ce pyromane !

-Yukina n'est pas au courant, Kuwabara, dis-je. Alors évite de vendre la mèche.

-Ouais, je sais. J'ai compris quand j'ai lu son esprit. »

Il me regarde bizarrement.

« Y'a autre chose ? demandais-je.

-Heu, non. Rien. »

Un fin sourire de triomphe se place sur ses lèvres. Il doit avoir appris une information que Hiei aurait voulu garder secrète.

Le jaganshi va vraiment nous tuer. C'était l'idée de Yusuke après tout, pas la mienne.

Le visage de Kuwabara prend une expression triste.

« Qu'est-ce qu'il y a encore ? questionne Yusuke.

-Rien. C'est juste que… Il a vraiment dégusté… Et quand je pense que je n'ai fait que frôler cette douleur. C'est vraiment ignoble ce qui lui est arrivé. Je me demande quel genre de personne peut faire ça.»

Mon genre. Moi, j'ai fait ça. J'ai puni de cette manière ceux qui me désobéissaient, ceux qui s'opposaient à moi.

Je rejoins la chambre. Hiei dort toujours. Les blessures sur son corps commencent à cicatriser. Je soulève le pansement que j'ai fait sur son cou. Les marques de dents, ce sont les miennes.

Comment a t-il fait pour se comprendre que ce n'était pas moi ? Comment y est-il arrivé alors que je plantais mes dents dans sa peau ?

Quelle est la force qui lui a dit que ce n'était pas réel ?

Même moi, j'ai du mal à penser que ce n'est pas moi.

Hiei a toujours été si fort. Comment aurait-il pu survivre seul autrement ?

C'est cette force que j'aime chez lui. Cette force qui réprime mes mouvements de tendresse envers lui. Parce qu'il n'en a pas besoin.

« On te le laisse, dit Yusuke. On va mener l'enquête un peu plus haut. »

Je les vois passer devant la fenêtre, Kuwabara et Yusuke en équilibre précaire sur la rame de Botan.

Je remonte le drap sur le corps de Hiei. Deux semaines. Il est tellement pâle, aucune couleur n'est revenue sur son visage.

Pourquoi n'es-tu pas venu nous demander de l'aide ? Pourquoi as-tu gardé ça pour toi ?

Parce que tu as cru que c'était moi ? Pendant un moment, tu y as cru, non ?

Et tu m'as haï… Je sais à quel point tu peux haïr. Sans limite.

Quelle est la force qui t'as poussé à venir ? A me faire confiance finalement ?

J'aurais du demander à Kuwabara. J'aurais du lui demander comment Hiei avait fait pour savoir que ce n'était pas moi.

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J'ai du m'endormir sur le canapé. Il fait toujours nuit, je n'ai pas somnolé bien longtemps. Yusuke, Kuwabara et Botan ne sont pas revenus de chez Koemma.

Je sens que la barrière de protection est toujours en place dans ma chambre et qu'il n'y a aucune intrusion. Ce n'est pas ça qui m'a réveillé. Quoi alors ?

J'entends un bruit de pas nus sur le parquet.

« Kurama ?

-Hiei ? Tu es réveillé ?

-Hn. »

Dans l'obscurité, je distingue qu'il m'a emprunté un de mes tee-shirts. Il nage un peu dedans.

Il s'approche de moi et se laisse tomber lourdement sur le canapé.

« Tu devrais retourner au lit, conseillais-je.

-Non, ça va.

-Hiei ? Pourquoi tu ne m'as pas dit que… »

Je n'arrive pas à parler. Je me racle la gorge et termine ma phrase.

« Que c'était moi que tu voyais dans ton rêve ?

-Parce que ce n'était pas toi, me répond-il en haussant les épaules. »

Aussi facilement que ça, il a clos le sujet. Mais ça ne me suffit pas.

« Tu y as cru ? Non ? Au début ?

-Qu'est-ce que tu veux Kurama ? Tu veux m'entendre dire que j'ai cru que c'était toi ? Ok, c'est ce que j'ai pensé quand ça a commencé. Mais ça a pas duré. Parce que ce n'était pas toi même si ça y ressemblait à s'y méprendre…

-Comment alors as-tu…

-Comment j'ai su ? Parce que tu ne me ferais jamais ça, c'est tout. »

Les pensées de Hiei sont les mêmes que les miennes quelques heures auparavant. Il a raison, je ne lui ferais jamais de mal.

« Jamais je ne poserais la main sur toi, Hiei, dis-je à mi-voix.

-C'est bien ce que je te reproche.

-Quoi ? »

Je ne comprends pas. Je crois comprendre quand la main de Hiei se glisse dans la mienne, entrecroisant nos doigts. Ce contact est si doux. Je le regarde, étonné. Il n'a jamais fait ça. Jamais il ne m'a touché volontairement. Et ce geste n'est pas celui d'un ami.

« Hiei ? » Je le questionne du regard. Mais je n'arrive pas à déchiffrer le rougeoyant de ces prunelles.

Je reste paralysé quand il pose ses lèvres sur les miennes.

Même dans mes pensées, je ne suis pas allé jusque là. Poser la main sur son épaule, pouvoir être plus proche de lui m'était permis dans mon esprit. Mais pas ça. Parce que ça ne m'aurait fait que du mal de fantasmer sur lui de cette manière.

Sa langue se glisse à l'intérieur de ma bouche. Je trésaille. Je recule.

« Hiei…

-Laisse toi faire… Tu en as autant envie que moi. »

Il me renverse sur le canapé et emprisonne mes poignets dans sa main gauche. Il déboutonne ma chemise.

Hiei m'embrasse. Cette fois-ci, je lui laisse toute latitude pour explorer ma bouche, et mêler sa langue à la sienne.

C'est un rêve… Un rêve merveilleux. Je frémis quand sa main effleure mon torse.

Il me regarde en souriant.

« Tu en avais envie depuis longtemps, n'est-ce pas ? Avoue.»

Je chuchote un « oui » étouffé. Et essaye d'attraper ses lèvres. Il me les refuse toujours avec ce sourire énigmatique.

Il resserre sa main sur mes poignets. Je voudrais tant le toucher. Mais il semble vouloir garder le contrôle de la situation. Et ça ne me déplait pas.

J'ai toujours su que ma fierté s'estomperait face à Hiei. Que je me laisserais entièrement dominer par lui.

Il se penche et me mordille légèrement la lèvre inférieure. Un gémissement m'échappe. Et un cri de douleur quand il plante ses dents fortement dans ma lèvre jusqu'au sang.

J'essaie de me dégager. Mais il me maintient les mains fermement.

« Hiei ? »

Il me sourit et lèche le sang qui s'écoule sur mon menton.

« Hiei ! »

Il sourit encore. Mais ce n'est pas un sourire. Ce n'est pas celui qu'il me donne d'habitude.

Il fait courir sa main sur ma poitrine et y enfonce ses ongles.

« Hiei ! Arrête ! Arrête, je t'en prie !

-Ce n'est pas ce que tu voulais ?

-Non ! Non !

-Menteur ! »

Son sabre est dans sa main droite.

Je hurle quand son épée me transperce les poignets, se plantant dans le bois de la petite table à côté du canapé m'empêchant de me libérer.

« Traître ! murmure t-il à mon oreille. Traître. »

Je dois me réveiller… Je dois sortir de ce rêve ignoble.

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La protection a été efficace. J'ai du dormir quatre heures sans aucun cauchemar. Je suis encore fatigué. Mais je ne suis plus sur le point de m'écrouler à chaque seconde, c'est déjà ça.

Je me lève. Et… Cette odeur de sang. D'un sang qui n'est pas le mien.

Kurama ! Ce cri qui résonne ! Où est-il ?

J'ai du mal à me déplacer. Le hurlement s'élève encore dans tout l'appartement.

Il est là. C'est pas vrai ! Je me jette sur lui et le secoue.

« Kurama ! Réveille-toi ! Maintenant ! Réveille-toi, bordel ! »

Il met une éternité à ouvrir les yeux.

Et me repousse violemment.

« Ne me touche pas ! crie t-il. Je ne veux pas ! »

Je sais ce que cette réaction veut dire. C'est moi qui vient de lui faire mal.

Du sang a giclé sur le sol. Ses mains…

« Kurama, écoute-moi bien. Tu es réveillé. Tu entends ? C'était un rêve. »

Un gémissement me répond. Je cherche son regard perdu sous sa frange.

« Hiei ?

-C'est moi. N'aie pas peur. C'était un rêve. »

J'attends qu'il réalise. Je cherche les autres avec mon jagan mais l'appartement est vide. Et je suis le plus mal placé pour l'aider en ce moment.

Il expire lentement.

« Ce n'était pas toi. »

C'est plus une affirmation pour lui-même qu'une question.

« Non, ce n'était pas moi. »

C'est sans doute ce qui est le plus pervers dans ces rêves. Ce sentiment de trahison qui m'a envahi la première fois. Tellement plus douloureux que les ronces qui malmenaient mes poignets. Etre trahi par la personne en qui on a le plus confiance.

Je ne veux plus y penser. Je sais que ce n'était pas Kurama.

Il relève la tête. Je cherche dans ses yeux verts une lueur de peur. Mais ça va.

« Viens, il faut te soigner. »

Il se lève doucement, laissant des gouttes de sang sur le sol jusqu'à la salle de bains.

Je ne suis pas aussi bon médecin que lui mais je suis capable de faire un bandage. J'essaye de le toucher aussi peu que possible. Mais il ne dit rien. Il n'a pas de mouvement de recul.

Je savais que c'était une faiblesse de faire confiance à Kurama. C'est mon point faible. Et mon ennemi m'a attaqué dessus.

Mais c'est une faiblesse dont je n'ai pas envie de me passer. Je m'y suis trop habitué maintenant pour pouvoir l'oublier.

Mais je ne veux pas être le point faible de Kurama. Je ne veux pas être sa source de souffrance.

Je n'aurais jamais dû venir ici. Il s'en est pris à Kurama. Je n'aurais pas dû venir. Mais je n'avais pas d'autre endroit. Je n'ai pas d'autre ami.

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Je me rends compte doucement que la conversation que j'ai eu avec Hiei n'était pas réel. Se sent-il trahi comme je me sens moi-même ?

Parce qu'il ne m'a rien dit finalement. Hiei a pourtant fait des progrès en expression et j'arrive à avoir de longues conversations avec lui. Mais celle-ci n'a jamais existé.

Que ressent-il pour moi maintenant ? Je n'arrive pas à lui demander.

Il entoure mes poignets lentement, essayant d'éviter d'augmenter ma douleur.

Hiei, je dois le juger par ses actes. Et là, ses gestes sont tellement doux. Il y porte une telle attention que je sais enfin qu'il n'a pas confondu rêve et réalité.

« On va devoir se serrer, me dit-il en sortant de la salle de bains.

-Pardon ?

-Dans ton lit. A l'intérieur de la protection.

-A moins de demander à Botan d'en créer une nouvelle. »

Je prends quelques minutes pour téléphoner à Yusuke. Ils ne seront pas de retour avant le matin.

Il ne nous reste plus qu'à partager le lit.

Je m'aperçois à ce moment que Hiei est torse nu. Ce n'est que dans mon rêve qu'il avait revêtu un de mes vêtements. Malgré les cicatrices et les blessures toujours à vif, il est très beau…

Bon sang, ce n'est pas possible ! Ce rêve ! Comment ce rêve a pu matérialiser mes désirs les plus profonds ? Ceux que je dénigre depuis plusieurs années.

Je me suis fait avoir en beauté. Parce qu'on m'a servi sur un plateau ce que je voulais depuis bien longtemps.

Comment ? Comment ont-ils pu savoir ? Personne ne le sait. Personne.

J'ai honte de moi. Honte de m'être fait avoir de la sorte. Dans la réalité, Hiei ne me prendrait pas la main, Hiei ne m'embrasserait pas.

Tout cela est du domaine du rêve.

Sauf que maintenant, je ne peux m'empêcher d'y penser.

Je serre les poings. La douleur éloigne ces pensées.

« Kurama ! Fais pas ça ! »

Hiei me regarde avec sévérité.

« Desserre tes mains ou ça risque de se remettre à saigner. »

J'ouvre les mains. La douleur est moindre.

On dirait une situation en miroir. Les poignets de Hiei sont étroitement bandés eux aussi.

Tous les deux, on porte la marque des traîtres.

Je prête un de mes tee-shirt à Hiei avant de m'installer dans le lit. Hiei l'enfile et éteint la lumière et quelques secondes après, je sens le poids de son corps sur le lit.

Je distingue sa silhouette dans le noir. Il s'est appuyé contre le montant du lit et semble essayer de prendre le moins d'espace possible.

« Hiei… Tu n'arriverais pas à te reposer ainsi.

-T'occupes pas de moi, dors.

-Je sais que tu n'aimes pas que l'on te touche mais je te l'ordonne en tant que médecin et ami, allonge-toi. »

Il se tait et ne bouge pas.

« Ca ne te dérange pas, toi ? »

Ce n'est pas à lui qu'il pense mais à moi.

Il a peur que je ne supporte pas sa présence.

« Hiei, je sais que ce n'était pas toi. Tout comme tu sais que ce n'était pas moi. Il n'y a pas de problème. »

Il remue et s'allonge à mes côtés. Son bras frôle le mien.

Avant que le rêve ne se transforme en cauchemar, j'ai senti ses lèvres sur les miennes, sa langue dans ma bouche. Non, ce n'était pas lui. Juste une matérialisation de mon désir. De ce désir enfoui dans ma tête et dans mon corps.

On s'est servi de ce désir contre moi. Je savais que c'était une mauvaise chose. C'est pour ça que je l'ai dissimulé. Désirer son meilleur ami… Ce n'est vraiment pas une bonne chose.

Surtout quand l'ami en question ne répondra jamais à ce désir.

Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal en ce moment. La douleur dans mon corps ou cette froide réalité qui me dit que c'est impossible avec Hiei.

Cette douleur, je la mérite après tout. Ce n'est que justice. Je méritais de subir ce que j'ai fait à d'autres.

« Hiei ? Tu penses qu'on est des traîtres ?

-Comme si le mot traître avait une signification pour des yohkais ! C'est des conneries tout ça. Dors maintenant. »

Je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il a tenu presque deux semaines tout seul rien que pour en savoir plus. Ce seul rêve, cet unique rêve a réussi à me meurtrir.

Quelle est donc sa force ?

J'ai envie de me rapprocher de lui. De poser la tête sur son épaule. Qu'il me donne un peu de sa force et qu'il me laisse lui donner un peu de la mienne.

Mais je reste loin.

Hiei n'a pas besoin d'être protégé. Moi non plus. Je n'en ai pas besoin mais j'en ai envie.

Sa respiration se fait plus lente et il tombe dans le sommeil.

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Il dort encore quand je me réveille.

Je prends une douche en essayant de faire le moins de bruit possible et j'enlève les bandages trempés. Les plaies sont encore nettes, profondes et douloureuses.

Je finis de m'habiller quand Yusuke, Kuwabara et Botan débarquent.

Ils avisent les nouveaux pansements que j'ai fait tant bien que mal sur mes poignets.

« Comment ça va ? demande Botan.

-Ca aurait pu être pire. Hiei m'a réveillé avant que je ne prenne d'autres blessures. »

Au téléphone, je leur juste dit que j'avais été attaqué moi aussi. Mais pas que j'avais été blessé.

« C'est moi ou ça commence à craindre toute cette histoire ? fait Yusuke.

-Ca craint drôlement, confirme Kuwabara. D'abord le nabot et maintenant toi.

-Tu sais ce qu'il te dit le nabot ? »

Hiei vient d'entrer dans le salon. Et jette un regard noir à Kuwabara.

« Les mecs, dites-moi que c'est pas vrai. Ce nain hargneux ne peut pas être le frère de la douce Yukina !

-Quoi ! »

Je la sens mal cette réunion tout à coup. Il me regarde.

« Je pensais que tu avais deviné mais non ! Tu l'as laissé regardé dans ma tête !

-C'était l'idée de Yusuke.

-Hein ? Hé ! Merci pour la solidarité, Kurama ! râle le détective. »

Les yeux de Hiei changent de cible.

« Vous étiez obligés d'en arriver là ? Bande de crétins !

-On se calme, fait Kuwabara.

-Abruti de ningen, j't'ai rien demandé ! »

Kuwabara a un grand sourire.

« Hiei, si on parlait un peu de tes goûts…

-Qu'est-ce que tu veux dire ? demande Hiei, méfiant.

-Ce qui tu veux plus que tout par exemple…»

Les flammes qui attaquent Kuwabara sont gigantesques. Je ne pensais pas que Hiei puisse encore avoir tant de puissance. Mais il est comme Yusuke d'une certaine façon, la colère a toujours décuplé son énergie.

Kazuma court dans la pièce en essayant d'éviter les flammes.

« Je le dis si t'arrêtes pas ! Je vais le dire à trois ! Un ! Deux ! Deux et demie ! »

Les flammes s'éteignent brusquement.

« Tu vois que tu peux être gentil quand tu veux, fait Kuwabara en se marrant. »

Hiei se contient difficilement.

Je pensais que son lien de parenté avec Yukina était son plus grand secret mais apparemment, ce n'est pas le seul.

« On peut revenir à notre affaire ? demande Yusuke.

-Hn.

-Alors, demande-je. Vous avez récupéré des infos.

-Que dalle, répond Yusuke.

-Vous y avez passé la nuit et vous avez rien trouvé ?

-Merci de me le rappeler, fait Yusuke. J'ai encore mal à la tête d'avoir du chercher dans ses vieux bouquins.

-Tu sais qu'il fallait pas seulement regarder les images ? demande Hiei. »

C'est tellement rare que Hiei fasse de l'humour que j'éclate de rire. Il me sourit.

C'est le sourire que je lui connais.

« Botan continue de chercher. Mais tout ce qu'on a, c'est des légendes, conclut Yusuke qui apprécie mal mon hilarité. »

Soudain, je m'arrête de rire.

« Et la protection ? Botan reviendra l'agrandir ?

-Kuwa l'a convaincu que c'était une perte de temps. C'est mieux qu'elle se concentre sur les recherches. »

Mais c'est quoi ce sourire sur les lèvres de Kuwabara ?

Il sait très bien que Hiei déteste la proximité des autres personnes. Il a du faire ça exprès pour l'embêter.

Il a donc rien de mieux à faire en ce moment.

Et il faut que j'efface l'expression de joie qui est en train de s'afficher sur mon visage. Voilà, c'est fait.

« Sinon, vous avez pas une idée sur qui vous en veut à ce point ? demande Yusuke.

-C'est pas les noms qui manquent, dis-je. Ce qui réduit la liste, c'est que pour un pouvoir de ce genre, il faut une prédisposition particulière.

-Comment ça ? demande Yusuke.

-Comme le don de Kuwabara par exemple.

-Ou qu'un pouvoir mental ait été greffé ou encore transmis, ajoute Hiei.

-Et c'est pas courant dans le makai. »

Yusuke et Kuwabara absorbent l'information.

« Hiei ? T'as pu récupérer d'autres infos, non ? demande Kazuma.

-Non, rien, grogne Hiei.

-Vraiment ? J'avais pourtant l'impression que…

-Y'a qu'un mec, c'est tout ce que je sais. C'est lui qui crée les rêves.»

Je frisonne tout à coup. J'ai pensé que c'était Hiei qui m'embrassait. Mais peut-être que c'était ce type. Peut-être qu'il ne fait pas qu'envoyer les rêves mais qu'il en est l'acteur.

Je suis écoeuré. J'aimerais oublier cette sensation.

Je ne veux pas savoir s'il a profité de Hiei aussi. S'il a… Je ne veux pas le savoir.

Hiei ne manifeste rien. Comme toujours.

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Hiei passe le reste de la journée à dormir à l'intérieur de la protection. Je le réveille pour qu'il mange un peu et il se rendort aussitôt après.

Kuwabara et Yusuke sont partis se renseigner auprès d'Enki. Ils nous ont ordonné de ne pas bouger.

J'ai essayé d'éviter de regarder Hiei dormir. Je ne sais pas comment j'y suis arrivé. Mes livres de cours n'ont pourtant pas réussi à me captiver aujourd'hui.

Quand Yusuke et Kuwabara reviennent, ils n'ont pas plus d'informations que quand ils sont partis.

Je réveille à nouveau Hiei pour qu'il prenne le repas avec nous. Il chipe la nourriture comme un voleur et s'installe sur le rebord de la fenêtre.

Il arrive pourtant bien à s'asseoir à une table quand on est que tous les deux. Mais là, sa rancune envers Kuwabara est toujours présente.

Ca m'intrigue. Je me demande vraiment quel peut être ce secret. Mais si je demande à Hiei, il ne me le dira pas. Et si je pose la question à Kuwabara, Hiei va m'en vouloir à mort.

Je n'ai plus qu'à attendre que Kazuma fasse une gaffe. Ca ne devrait pas trop tarder le connaissant.

Je laisse Yusuke et Kuwa sur le canapé en train de regarder la télé. Hiei est déjà dans le lit. Ses joues ont repris un peu de couleur. Mais il n'est pas encore dans une forme olympique.

« Tu me fais un peu de place ?

-Hn. »

Il est encore en colère. Faut dire que Kuwabara en a soigneusement rajouté une couche en lui souhaitant une bonne nuit et de beaux rêves.

J'ai encore envie de me rapprocher de lui.

Mais je ne peux pas. Tant pis. Je suis sans doute plus proche de lui à ce moment là que n'importe qui au monde. Même s'il est tellement près du bord du lit que je m'attends à le voir tomber. Quoique rester en équilibre sur un arbre doit être bien plus difficile.

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C'est mon tour, c'est ça ? Mais pourquoi ? Que quelqu'un me réveille !

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Hiei et moi sommes sortis du sommeil en même temps. Tout de suite sur nos gardes instinctivement.

Mais ce n'est que Yusuke.

« Vous me faîtes un peu de place, les gars ? demande t-il. »

Ses poignets sont entourés de larges bandes.

A suivre…

Je trouve ce chapitre un peu moins sombre si l'on excepte le rêve/cauchemar de Kurama.

Par contre, je présente un passé où Kurama est vraiment un monstre. Désolé pour ceux que ça choque. Mais j'aime bien l'idée que Kurama n'ait pas toujours été un enfant de chœur et que c'est justement sa transformation en humain qui l'a changé. Je me base ici uniquement sur le manga et donc je ne prends pas en compte Kuronué.

Dans le prochain chapitre, place à Yusuke. J'ai d'ailleurs hate que vous le lisiez parce que je le trouve assez réussi. Oui, il est déjà écrit mais comme je l'ai déjà dit, je garde toujours un chapitre d'avance dans le postage et il faut donc que j'écrive le chapitre 4 avant de poster le 3.

Autre info: ce n'est pas la peine de regarder plusieurs fois par jour! Je vais poster les chapitres plus lentement qu'à mon habitude. J'essaierais de faire au moins un chapitre par semaine mais ce sera tout. En ce moment, quand je regarde mon ordi et que je me dis : "tiens, j'continuerais bien ma fic", je suis attaqué par deux tonnes et demie de bouquins tous mortellement ennuyeux qui me hurlent: "tu peux pas! tu peux pas! tu dois nous lire!" alors je cours partout en criant : "non! je veux pas vous lire! vous êtes tous plus chiants les uns que les autres! y'a même pas un gramme de yaoi et y'a plein de mots que je connais pas!" et là, ils se mettent à chanter : "Il va se planter! Il va se planter!". Dramatique, n'est-ce pas?

A plus et laissez des reviews !