Auteur : kaneda26
Origine : Yuyu Hakusho
Genre : yaoi.
Couple : Hiei et Kurama évidemment. Plus un autre !
Disclamer : Non, ils ne sont toujours pas à moi… Je ne fais que les voler !
Titre : Le rêve était presque parfait.
Note : Dans les chapitres précédents, il n'y avait souvent que deux points de vue. Dans ce chapitre, il y en a trois : Kurama, Hiei et Yusuke. Comme d'hab, je préviens pas quand ça change. Mais il suffit de lire quelques lignes pour savoir qui pense. J'espère que ça ne posera pas de problème pour la lecture.
Ensuite, autre problème, y'a plein de persos qui mentent dans cette histoire ! Ce qui me donne du travail supplémentaire pour garder une certaine cohérence ! Zut, c'est quoi cette bande de sales menteurs que j'ai ramassé ? Hiei : C'est ton script qui est pourri ! Nous, on y est pour rien ! k26 : Ah ouais ? Yusuke : Ouais, c'est pas notre faute si t'as l'esprit tordu ? Kurama : Tu nous obliges à mentir ! Ce n'est pas bien. k26 : Oui maman. Pardon maman. Hiei : Bute-le Kitsu ! Kuwabara : Yatta, j'ai enfin un rôle important dans cette fic ! Hiei : Mais je vais le buter cet abruti ! C'est pas possible d'être aussi con ! k26 : Ah ben non ! Je sais qu'il est con mais j'en ai encore besoin !
Voilà, j'espère que vous aimerez.
Rêve Rouge (Première Partie)
Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ?
-----
Je commence à comprendre. Et en même temps, ça me fait de la peine. Hiei ne nous a rien dit parce que ça concernait son passé. A Yusuke et à Kuwabara, je veux bien. Mais à moi, il aurait pu. Il aurait pu me le dire.
Je suis encore en train de croire que je suis plus important à ses yeux que je ne le suis réellement. Si j'étais vraiment important, si j'étais effectivement son meilleur ami comme je l'ai cru, il m'en aurait parlé, il m'aurait demander de l'aider.
Mais non, encore une fois, je me rends compte qu'il n'a pas les mêmes sentiments que moi. Et j'étais idiot de penser que Hiei pouvait ressentir la même chose. M'aimer, me désirer. Comme je l'aime, comme je le veux intensément.
Ce rêve m'a fait voir une réalité que je ne souhaitais pas voir. Que je ne voulais pas m'avouer. Même si je le sais depuis longtemps. J'aime Hiei. Et j'ai l'impression que c'est presque indécent de le dire. Et toutes ces autres choses que je lui ai dites, me cachant en me disant que c'étaient justes des marques d'amitié. La façon dont je me suis comporté avec lui. N'importe qui aurait pu dire que je n'agissais pas comme un ami. Cette surprotection que je lui ai imposée, et toutes ces attentions qui le rendaient mal à l'aise.
Il a du s'en rendre compte, c'est pour ça qu'il était gêné. Se faire draguer par son meilleur ami, ça a dû être tellement étrange pour lui. Pourtant, il a continué à venir me voir.
Et j'ai continué à m'imposer dans sa vie, passant dans le makai quand il me manquait trop. Je me trouvais des excuses minables, des invitations à des soirées organisées par Yusuke, des missions où il n'était pas indispensable mais où je souhaitais sa présence et même quelquefois, pour simplement lui apporter des plats qu'il aimait.
Il a du me trouver ridicule. Ridicule et étouffant.
Et le pire, c'est que j'ai fait ça sans en être totalement conscient !
Kuwabara est encore à la traîne. Au début, je lui ai collé une de mes paires d'ailes végétales sur le dos mais ça ne lui a pris que deux minutes et trente quatre secondes pour se crasher. Mieux vaut éviter. Sauf qu'il nous ralentit quand même considérablement.
Et que j'ai l'inquiétude qui est en train de me dévorer de l'intérieur.
Je m'en fous que Hiei m'ait trouvé ridicule ! Je n'ai pas envie de le perdre.
C'est bizarre quand même. Même si Hiei ne parle pas beaucoup, quand quelque chose l'énerve, il n'hésite pas à le dire. Et parfois de manière très brutale.
Mais il ne m'a pas reproché mon comportement. Peut-être que ça ne lui déplaisait pas, peut-être qu'il aimait vraiment mes mots et mes gestes. Et peut-être que je suis en train de m'imaginer des choses qui ne me feront que du mal quand je me rendrais compte qu'elles ne sont pas vraies.
Je ralentis pour me mettre à la hauteur de Yusuke. Je jette un coup d'œil sur le détecteur. Hiei a arrêté de se déplacer. Je repère l'endroit sans trop de problèmes.
« Yusuke, je pars devant.
-Attend, Kurama !
-Pas le temps d'attendre ! »
Je me tourne vers Kuwabara.
« Tu sais que tu es le seul à être immunisé alors on va avoir besoin de toi. Ne traîne pas !
-Je fais de mon mieux !
-Et bien, c'est pas encore assez ! »
J'accélère, les laissant sur place. Hiei n'est pas loin maintenant.
-----
Il n'a pas arrêté de dire que j'étais à lui. Que je lui appartenais. Que j'étais à lui depuis toujours. Quelquefois, ma certitude que ce n'était pas Kurama s'effaçait.
« Tu es à moi… » Ces mots-là prononcés par la voix de Kurama, ils ne semblaient pas mauvais ou menaçants, ils avaient l'air doux. Et quand ma certitude revenait, plus forte, ces mots me rendaient malade. Je ne suis pas à ce type. Je n'appartiens à personne.
J'en sais trop maintenant. Bien trop. Mais dès que cet homme a commencé à parler de mon passé, je n'ai pas pu m'arrêter, je voulais savoir.
Higesu, c'est son nom. Il a fini par me le dire. Tout en me torturant et en me disant que j'étais sa propriété.
Alternant ces révélations sur mon passé avec des coups et des baisers où il me mordait les lèvres jusqu'au sang.
Parce que je crois qu'il a compris finalement que ce qui me faisait le plus de mal, ce que je redoutait le plus n'était pas les coups mais bien ses paroles. Ce passé que je souhaitais oublier, dont j'ai renié l'existence tout comme les autres ont renié mon existence.
Et ces femmes, ces putains de femmes des glaces, comment ont-elles pu faire ça ? Comment ont-elles pu traiter ma mère ainsi ?
Je me rappelle presque de tout concernant mon enfance, j'avais cette faculté de compréhension dès ma naissance, et j'entendais leurs voix, à ces vieilles femmes murées dans leur bonne morale. Un péché, ma mère avait commis un péché et j'en étais le résultat.
Ces deux dernières semaines, à chaque fois que je me suis réveillé, je réussissais à remonter plus avant la piste de Higesu mais également la piste de mon passé.
J'ai détesté ces femmes des glaces, leurs cœurs tout aussi glacés pour ce qu'elles m'avaient fait. Maintenant, je les hais pour ce qu'elles ont fait à ma mère.
Elles l'ont accusé, elles l'ont rendu responsable alors qu'elle n'était qu'une victime. Victime de ces hommes, Higesu et mon… Ce n'est pas un père, juste un monstre !
Higesu, ce sale type, n'a pas arrêté de dire à quel point je lui ressemblais. Ca me dégoûte !
Et en même temps, je sais que tout ceci ne m'aurait pas touché autant si je n'avais pas changé. Si je n'avais pas doucement pris conscience que ma colère n'était faite que de sentiments refoulés, si Kurama n'avait pas été là.
Kitsu, je te maudirais presque pour m'avoir changé à ce point si ce changement ne m'avait pas apporté aussi le bonheur d'apprécier les rares moments où j'étais à tes côtés, où ta main se posait sur mon épaule en une douce caresse légèrement appuyée. Où les sourires que tu me destinais donnaient à tes yeux une couleur verte encore plus brillante.
Je réalise soudain que j'aurais voulu avoir Kurama près de moi pour affronter tout ça. Peut-être que lui aurait eu les mots pour me consoler, pour soulager mon mal.
Je suis un bien piètre ami, j'utilise sa gentillesse, son affection. Mais c'est la seule personne qui me fait me sentir bien. Et j'ai tellement honte de l'aimer, non comme un ami, mais comme…
Je ne sais pas comment définir mon amour pour Kurama. Je l'aime, c'est tout.
Je suis allé le voir car je n'avais que lui. Et je lui ai menti par omission. Je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas lui dire.
Dans un coin de ma tête, je m'étais construit un passé où ma mère m'avait vraiment désiré. Où elle était allée contre la volonté de son clan par amour. Une belle histoire comme on n'en voit peu dans le makai, belle et naïve. Je suis un idiot. Maintenant, je sais que ma mère a du me haïr tout comme les autres.
Je ne suis plus un enfant maintenant. Et je n'ai jamais eu besoin d'une mère. Mais ça me fait mal. J'aurais voulu qu'au moins une personne m'aime. J'aurais voulu qu'elle m'aime.
Tout comme je veux que Kurama m'aime et me donne tous ces gestes que j'aime tant. Je n'aurais jamais du le mêler à tout ça.
Higesu l'a l'attaqué en se faisant passer pour moi !
Ca, il va le regretter. Personne ne touche à Kurama sans provoquer ma colère ! Yukina et lui sont les deux seules êtres au monde que j'ai.
Le repère d'Higesu se trouve dans une forêt. Un coin du makai que la plupart des yohkais évitent depuis quelques années et qui lui a valu le nom de « bois des fous ». Parce que quiconque y entre en ressort à moitié aliéné. Et sans doute que les rêves d'Higesu n'y sont pas étrangers. Mais moi, je ne suis pas près de m'endormir.
La forêt est bien trop dense pour que je me déplace en sautant d'arbres en arbres, alors je reste au sol. Mon jagan est grand ouvert, je sais où est ma proie. Toute proche. Qui m'attends.
Je savais que je ne pourrais pas arriver sans qu'il s'en doute. Je ne suis pas contre les attaques surprises mais je préfère nettement un adversaire préparé. Surtout quand j'ai envie de le tuer à ce point. Je préfère qu'il me voit arriver, qu'il sache que je suis là pour lui.
Un ombre derrière un arbre. Et puis il apparaît devant moi. Je le regarde attentivement, c'est la première fois que je vois sa véritable apparence.
Il est plus grand que moi, mais pas vraiment musclé, de longs cheveux blonds fins cascadent sur ses épaules. Il pose des yeux gris sur moi.
« Tu ne dis rien, Hiei ? Ma beauté t'empêche de parler ? »
Orgueilleux, ça, je le savais.
« Pas envie de taper la discute, juste envie de te tuer. »
Il sourit. Et s'avance de quelques pas. Ma main trouve tout de suite sa place sur la poignet de mon épée.
Son sourire s'accentue. Et il lève une main et secoue l'index comme pour me gronder.
« Pas si vite, Hiei. Je ne suis pas comme toi. Les combats loyaux m'ennuient terriblement. »
Je sens une autre énergie qui approche. Et… Bordel, je connais cette énergie ! Mais qu'est-ce qu'il fout ici ?
Higesu l'a senti également.
« Deux pour le prix d'un, c'est trop pour moi, il ne fallait pas. »
Higesu me regarde encore. Ses yeux gris prennent une lueur extrêmement malveillante.
« Hiei, reste avec moi, fais équipe avec moi et je ne ferais rien à ton kitsuné.
-Tu ne le toucheras pas de toute façon ! Alors garde ton offre !
-Tu es encore si sûr de toi. C'est étonnant. Tu as pourtant été si près de céder, et de si nombreuses fois… »
Je sais ce qu'il sous-entend. Quand j'ai eu du mal à retenir dans ma tête cette certitude que ce n'était pas Kurama. Surtout quand les baisers violents étaient remplacés par d'autres bien plus doux. Et que les mains qui me torturaient se faisaient caressantes.
A ces moments, j'avais tellement mal, j'étais tellement abruti par la douleur que je n'arrivais plus à savoir si c'était un rêve ou la réalité. Et tout ce que je voyais, c'était que l'homme que j'aimais me désirait autant que je le désirais. Jusqu'à ce que la certitude revienne s'ancrer dans mon esprit et que je lutte pour regagner l'éveil.
« Tout ça pour en savoir plus ! Hiei, la curiosité est un vilain défaut. Mais je ne suis guère en mesure de te critiquer puisque j'ai moi aussi mes petits défauts, n'est-ce pas ?
-Petits ? T'es un pervers sadique doublé d'un lâche !
-Je ne parlais pas de ça, Hiei. Mon plus grand défaut, c'est ma jalousie. »
Il s'avance, je sens une odeur particulièrement immonde qui s'échappe de son corps.
Et j'ai l'impression que le mien s'engourdit. Je me recule et essaye de retrouver un peu d'air pur. Mais l'odeur est maintenant partout et s'instille doucement dans mon être, me forçant lentement au sommeil.
« Simple petite mesure défensive, murmure Higesu. Bienvenue sur mon territoire, Hiei. »
Je tente de lutter. Mais je sens mes jambes qui fléchissent et des bras qui me retiennent. Je ne peux rien faire sinon me ressentir du dégoût à ce contact.
« Tu es à moi, Hiei. Et si Kurama est un obstacle, alors il faut juste l'éliminer… »
Je rassemble toute l'énergie qui me reste. Elle bondit hors de moi et me laisse sans force.
Inconscience.
-----
NE VIENS PAS !
Le cri mental est si puissant qu'il me résonne dans ma tête pendant quelques secondes.
« Hiei ? »
Je sentais son énergie il y a quelques minutes encore, forte et rougeoyante, mais maintenant, elle a diminué. Et j'ai presque du mal à la saisir.
Elle est comme une flammèche qui vacille à la moindre brise.
Il y a un problème pour que son énergie soit aussi basse.
Et ce cri. Comme s'il me rejetait à nouveau. Même quand il est faible. Même quand il n'a pas d'autre choix que de demander de l'aide, il me rejette.
Et bien tant pis. Je ne l'accepte pas. Je n'accepterais jamais de le laisser seul. Surtout après ce que j'ai appris.
Ca m'a toujours fait mal qu'il se considère comme un enfant maudit alors que son existence est la plus belle chose que je pouvais souhaiter. Mais être un enfant que même sa mère n'a pas désiré est encore plus douloureux.
Je veux te dire à quel point c'est important que tu existes, Hiei ! A quel point ta vie, ta présence me rend heureux ! Même si tu me trouve ridicule ! Même ça te met mal à l'aise. Je veux que tu saches que moi, je peux t'aimer peu importe ton origine.
Je ne veux pas que tu meures sans savoir que tu peux recevoir de l'amour des autres, pas seulement de moi, mais aussi de ta sœur et de tes amis. Je veux que tu saches tout ça !
Je ne veux plus que tu sois seul !
Je ne veux plus que tu me laisses seul comme si moi, je n'existais pas pour toi…
Les arbres m'empêchent d'aller aussi vite que je le voudrais. Ils m'égratignent au passage mais je ne m'en soucie guère.
Et je suis face à lui. Un yohkai blond qui tient Hiei dans ses bras. Les seuls mots qui sortent de ma bouche sont :
« Ne le touche pas ! »
Hiei a horreur qu'on le touche. Il ne supporte pas ça. Je pense à me précipiter sur lui mais sa main est sur la gorge de Hiei et il pourrait le tuer en un seul geste.
« Kurama ? Je suis Higesu et ceci, dit-il en désignant Hiei, est à moi.
-Ca m'étonnerait !
-Oh si, il est à moi. C'était une sorte de cadeau. Il a toujours été à moi. »
Je ne comprends pas. Tout ce que je vois, c'est sa main sur le cou de Hiei. Et mes plantes que je surveille du coin de l'œil qui commencent à entourer ce sale type.
Mes narines frémissent. Mon odorat a toujours été plus développé en forme yohko. Et la senteur qui me parvient n'a rien d'agréable.
« Je n'aime pas qu'on essaye de prendre ce qui est à moi… »
Le voix est assourdie. Bon sang, cet odeur !
Et je me sens tomber et heurter durement le sol.
-----
Kuwabara stoppe brusquement.
« Qu'est-ce tu fous ?
-L'énergie de Kurama…
-Ben quoi ? »
Il se remet à courir. Et me dépasse. Je ne suis pas comme lui, je ne peux pas sentir les variations d'énergies aussi facilement. Je me concentre. L'énergie de Kurama est faible. Et non loin de lui, celle de Hiei, toute aussi faible. Et près d'eux, une énergie très vivante.
Ca veut dire quoi, ça ?
Je rattrape Kuwabara rapidement.
« Y'a un truc qui cloche, dis-je.
-T'as fait des grandes études pour deviner ça, toi ?
-Fais pas chier. Qu'est-ce qui se passe à ton avis ?
-Ils dorment.
-Hein ? »
Je regarde Kuwabara.
"Comment ça, ils dorment?
-Ce mec doit avoir un moyen pour endormir ses adversaires.
-Et c'est quoi ?
-Comment veux-tu que je le sache ? J'ai une bonne sensibilité mais je suis pas devin ! »
Je l'attrape par le bras et l'arrête.
« Stop, dis-je. Il nous faut un plan avant d'entrer dans cette forêt.
-C'est nouveau, ça ? Depuis quand tu réfléchis ? »
Je lui fous un coup de poing dans l'épaule. Je suis peut-être amoureux de lui mais je vais pas non plus tout accepter. Il se masse l'épaule.
« Bon, c'est quoi ton plan ?
-J'ai dit qu'il nous fallait un plan, pas que j'en avais un !
-Ok, t'excite pas ! On sait que ces rêves ne fonctionnent pas sur moi.
-En théorie.
-Hum. Et peut-être qu'il ne peut pas non plus m'endormir.
-Toujours en théorie.
-T'as mieux peut-être ?
-Non. »
Je jette un coup d'œil sur les arbres à quelques mètres de nous.
« Tu veux dire que t'es notre joker, c'est ça ?
-Plus ou moins.
-Ca craint.
-Va te faire foutre Urameshi ! T'es pas foutu d'avoir confiance en moi pour sauver ton joli p'tit cul ? »
Je ne sais pas ce qui me choque le plus dans cette phrase. Qu'il me reproche de ne pas avoir confiance en lui ou qu'il trouve que j'ai un « joli » cul. Je me sens à nouveau rougir. Je décide de zapper rapidement la deuxième partie de la phrase.
« J'te fais confiance, Kuwa. C'est juste que… Ce mec est un yohkai et t'es…
-Qu'un ningen ? »
Je ne réponds pas. Parce que ce n'était pas ça que j'avais envie de dire. Les mots qui me brûlent la langue, c'est des mots bizarres. Je suis à deux doigts de lui dire que j'ai peur pour lui, que je ne veux pas qu'il vienne et autres sortes de conneries à l'eau de rose. Merde, je suis en train de devenir aussi sensible qu'une gonzesse en plus !
« Kuwa ?
-Hum ?
-Si tu vois que t'arrives pas à le battre, tu lâches l'affaire.
-Tu sous-entends quoi, là ?
-Que tu sauves ta peau sans penser à moi, à Hiei ou à Kurama !
-Et puis quoi encore ?
-Je suis sérieux, Kuwa ! Tu laisses tomber et tu préviens Enki. »
Il m'attrape par le devant de mon tee-shirt et me secoue.
« Enki ? Pour faire quoi ? Ramasser les cadavres ? »
Je me dégage. Je l'ai rarement vu aussi en colère. Ce que j'ai dit était pourtant logique.
« Calmes-toi. On est des pros de la chance, non ? dis-je en tentant de sourire. On va essayer de faire en sorte qu'elle nous sourit encore cette fois-ci. »
Il ne dit rien. Et tous les deux, on avance lentement dans la forêt.
Le lieu de bataille est facile à trouver. Si on peut appeler ça une bataille. Il n'y a pas eu de combat. Kurama est par terre, je ne sais pas s'il s'est déjà pris des blessures dans un rêve mais du sang s'écoule de son crâne se mêlant à ses cheveux argentés, sans doute s'est-il cogné en tombant.
Hiei est dans les bras d'un frêle blondinet. C'est ce mec, notre adversaire ? Mais qu'est-ce qu'il fout avec Hiei ? Il est en train de le déshabiller ou je rêve ?
« Alors mon grand ? On aime les p'tits jaganshis à ce que je vois ? J'ferais pas ça si j'étais toi, tu sais pas qu'il mord quand on l'emmerde un peu trop ? T'as des drôles de goûts, mon pote.
-Tout le monde n'est pas aussi pervers que toi, à fantasmer sur les ningens! rétorque-t-il. Tu ne peux pas savoir à quel point c'était écoeurant pour moi de prendre la forme d'un humain pour ton rêve. Mais je me rappelle que toi, ça t'as vraiment plu. »
La colère m'envahit et je suis devant lui, je lui colle un coup de poing qui le fait voltiger. Il se rétablit facilement sur le sol. Du coin de l'œil, je vois que Kuwabara a récupéré Hiei et l'a amené près de Kurama.
Il a les mains posés sur leurs fronts à tous les deux et tente sans doute de les réveiller. Il me regarde et secoue la tête en signe d'impuissance.
« Je commence à en avoir assez que n'importe quel crétin essaye de prendre ce qui est à moi, dit le blond. J'en ai assez de ces traîtres au service des instances célestes. Des moins que rien, des lâches, vous n'êtes que des traîtres ! Et c'est votre faute ! Vous l'avez rendu comme ça ? Vous avez fait d'un guerrier magnifique comme Hiei un esclave de Koemma ! Vous êtes tous des traîtres au makai !
-T'as fini ? Parce que les discours, ça me saoule !
-J'ai fini. Dors bien. Et fais de beaux rêves… »
Mes yeux semblant vouloir se fermer tous seuls. Je tente de les rouvrir, j'y arrive péniblement. Je fais trois pas en direction de Kuwabara. Lui ne va pas s'endormir, n'est-ce pas ? Ca ne marche pas sur lui. Ca ne marche.
Je vois sa tête dodeliner. Non, en théorie, ça ne devait pas marcher sur lui !
Il s'écroule, je le vois tomber à travers le voile qui couvre ma vision. Et je plonge moi aussi dans le sommeil.
-----
Les arbres ont pris une couleur rougeâtre, comme s'ils étaient teintés par le sang. Le sol aussi, comme une terre brûlée par le soleil. Tout est rouge ici.
Où est-il ? Où est ce putain d'enfoiré d'Higesu ? Je sais que c'est un rêve. Et il ne va pas tarder à se montrer.
Où est-il ? Comme dans les rêves précédents, je me sens sans force. Je peux me mouvoir mais toute mon énergie semble avoir quitté mon corps.
Où es-tu ? Qu'est-ce que tu attends pour te montrer ?
Des cheveux argentés qui brillent doucement.
« Hiei ? Tu es là ? »
Il s'approche doucement. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir la chair de poule.
« Hiei ? C'est moi. »
C'est ça. Il ne croit quand même pas que ça marche encore !
Il s'avance encore. Et il n'est maintenant qu'à quelques mètres de moi. Je veux le tuer. Je ne souhaite que ça.
« T'attends quoi ? T'es plus rapide d'habitude. T'attends quoi ? Il paraît que je suis à toi, espèce de connard ! Et bien, je suis là ! »
Ses yeux dorés semblent incertains.
« Hiei, je ne suis pas Higesu, c'est moi. C'est vraiment moi !
-Tu n'es pas Kurama ! Tu ne seras jamais Kurama ! Même si tu prends son apparence !
-Hiei ! Je te jure que c'est moi ! »
Il est tellement doué qu'il arrive même à mettre un accent de peur dans sa voix qui me fait douter l'espace d'un instant. Je souris.
« Si tu es vraiment Kurama, tu peux prendre ton apparence humaine, non ?
-Je… Je n'y arrive pas.
-Menteur ! Tu n'aimes pas ça, c'est tout ! »
Je sais que je n'ai pas la force de le battre dans ce rêve. Qu'il contrôle tout. Mais j'ai besoin de gagner du temps. Son parfum devrait se dissiper à un moment ou à un autre. Et je devrais pouvoir me réveiller.
« Hiei ! »
Je me retourne. Kurama, mon Kurama est là. Avec ses yeux verts et ses cheveux rouges que j'aime tant.
« Eloignes-toi de lui ! Viens vers moi ! »
Je me déplace.
« Non Hiei ! C'est vraiment moi ! Je n'arrive pas à prendre ma forme humaine ! Mais c'est moi, je te le jure.
-Ne l'écoutes pas ! »
Je regarde alternativement les deux Kurama. L'un des deux est le vrai ? Ou les deux peuvent être un mensonge.
J'ai dit à Kurama de ne pas venir. Je lui ai dit. Mais est-ce que ce stupide kitsuné est capable de faire ce qu'on lui dit une fois dans sa vie ?
« Hiei, je suis ton ami, reprend celui aux cheveux rouges, tu n'as rien à craindre de moi. Et regarde, j'ai mon apparence de ningen.
-Hiei, Higesu a pris l'apparence de Keiko pour Yusuke ! C'est un piège ! »
L'autre sourit, quelque chose semble le faire rire mais quoi ? Aucune idée.
Sauf que ce sourire espiègle ressemble un peu à celui du vrai Kurama.
J'hésite. Higesu a tout à fait pu mettre son orgueil de côté et prendre l'aspect humain de Kurama.
Mais ce sourire m'attire.
« Hiei… Viens. » Il me tend la main. Je fais un pas vers lui.
« Non ! »
Je sens une main sur mon bras.
« Ne me touche pas, enfoiré ! »
Instinctivement, j'ai sorti des flammes tout en sachant qu'elles ne fonctionnent pas.
Mais là, mes flammes noires emprisonnent le yohko qui hurle de douleur. Ce n'est pas Kurama ! Je m'accroche à ma certitude et ma colère, ma haine contre Higesu est rassemblée dans mes poings qui frappent à coups redoublés.
Le corps que je brutalise s'écroule et un éclat de rire s'élève.
NOOOONNNNN ! Je n'aurais pas pu… Si c'était Higesu, je n'aurais pas pu utiliser mes flammes. Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
C'était Kurama ? C'était vraiment lui ?
Non, ce n'était pas lui, c'est encore un piège. C'est un piège !
Et le sang qui s'écoule des blessures n'est pas réel. Je n'ai pas fait ça. Ce n'est qu'un rêve !
Je me tourne vers l'autre Kurama et les yeux verts me fixent avec une lueur joyeuse et ironique.
« C'était plus drôle ainsi, Hiei ? Beaucoup plus amusant. Je crois bien que tu l'as tué. C'était assez déséquilibré comme combat puisque j'avais bloqué ses pouvoirs. »
Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je viens de tuer Kurama. C'était lui, c'était vraiment lui. Non ! Non ! NOONN ! Ce n'est pas vrai. Je n'ai pas pu faire ça.
Je hurle, je crois que la raison quitte mon esprit.
« On croirait entendre le cri d'une bête blessé, murmure Higesu. Crie encore, j'aime ce doux son. »
Je crie toujours. Jemanque d'air mais je crie encore. J'ai tué Kurama ! Je suis un monstre ! Je suis maudit ! Je l'ai toujours été ! Je n'aurais jamais du naître ! Si je n'étais pas né, je n'aurais jamais pu tuer l'homme que j'aime.
Une main sur mon menton me force à relever la tête.
« Tu pleures ? Pauvre petite chose… Chut… Je suis là… »
L'horreur m'assaille quand Higesu me serre contre lui. Je regarde les yeux verts. Ils sont tellement beaux, autant que ceux de Kurama. Ce vert émeraude qui éclaire un visage doux, un visage qui ne me sourira plus. Tout ça parce que je n'aurais jamais du exister. Parce que je suis un monstre. Les yeux verts m'accusent. Et les larmes coulent sans que je fasse rien pour les arrêter.
« Pardon ! Pardon Kitsu. Je t'aime, pardon. Pardon. Pardon. Je t'aime.
-Il n'y a pas de pardon pour toi, Hiei. Tu viens de commettre un acte monstrueux et il n'y a pas de pardon. Mais je serais là, près de toi. Pour toujours. Et nuit après nuit, à chaque fois que tu fermeras les yeux, tu verras cette apparence, tu verras l'homme que tu as tué. »
Je veux mourir. Maintenant. Je n'ai jamais eu de raison de vivre mais je n'avais pas non plus de raison pour mourir.
Je viens de tuer Kurama. J'ai tué la plus belle chose, la personne la plus merveilleuse du monde. Et j'ai une raison pour mourir aujourd'hui.
« Je sais, Hiei, tu voudrais que je te tue. Je sais, c'est douloureux. Ca fait mal, n'est-ce pas ? Et ça te fera mal toute ta vie, toute ta longue, très longue vie. Car je ne vais pas te tuer. Tu es à moi.
-Je ne suis pas…
-Regardes ce que tu as fait ! »
Il me force à regarder le corps sur le sol.
« C'est toi qui as fait ça, Hiei. Tu as tué ton Kurama. Que crois-tu qu'il ait ressenti quand tes flammes l'ont attaqué ? Quand tu as roué son corps de coups ? Quand sa vie l'a quitté ? Il a du te haïr. Car personne ne peut t'aimer, tu es maudit. Personne sauf moi. »
Je m'échappe des bras qui ne me retiennent pas. Je tombe et je continue à avancer sur les genoux. Jusqu'à faire face à mon acte. Les yeux dorés sont clos. Les brûlures, les traces de coups ont détruit le visage si harmonieux.
Qu'est-ce que j'ai fait ?
Je pose la tête sur la poitrine de Kurama. Je ne devrais même pas le toucher. Je n'en ai pas le droit.
Le corps est encore chaud. Et je me rappelle. La fois où j'ai dormi blotti contre lui, je sentais cette douce chaleur.
A ce moment là, j'entendais des battements de cœur lents qui m'apaisaient. Et je crois presque les entendre maintenant.
Une main me caresse les cheveux. Je veux mourir mais je sais qu'Higesu ne me tuera pas.
Je suis à lui. C'est ma punition pour mon crime. Je mérite de souffrir. Et de souffrir longtemps. La mort est trop facile pour quelqu'un comme moi.
Je ne mérite rien d'autre que la vie et la souffrance. Pour ne pas oublier que je suis un monstre.
La caresse se fait plus tendre. Et bientôt, il y aura des coups et des baisers violents. Et il finira par me violer. Qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je le mérite.
J'ai toujours l'impression d'entendre des battements de cœur résonner dans le corps de Kurama. Je n'avais sans doute pas le droit de l'aimer, je n'avais pas le droit de vouloir que ce cœur batte pour moi. Car personne ne peut m'aimer. Ni ma mère, ni ma sœur, et encore moins Kurama.
Tu ne me le diras plus désormais. De toutes façons, pour qui pourrais-je sourire maintenant ?
-----
Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ?
A suivre…
Non ! On arrête tout de suite le lancée de tomates ! Stop ! Arrêtez ! Hé, ça fait mal ! Qui c'est qui m'a lancé une brique ? C'est super dangereux ! Qui c'est ?
Hiei : C'est moi ! T'as un problème avec ça ?
K26 : Du tout, du tout. Comme tu sais pas visé…
Hiei : C'était fait exprès ! Juste un petit avertissement ! (a une autre brique dans sa main, je vais arrêter les fics, ça devient vraiment dangereux…) Maintenant, tu refais entièrement ce chapitre ! Tu ne tues pas Kurama ! Et t'évites de me faire pleurer comme une gonzesse !
K26 : T'inquiètes, Kurama est pas mort. J'suis sadique mais pas à ce point (enfin, si, ça m'arrive des fois…).
Hiei : C'est vrai ?
Kurama : C'est vrai, Hiei. Pose ta brique.
Hiei : Kitsu ! (se jette dans ses bras, commence à le bizouiller…)
K26 : Hé ! Le lémon, c'est pour la fin de la fic !
Hiei : Fais pas chier, on répète notre scène !
Kurama : C'est vrai, ça. Pour une fois qu'on travaille !
Hiei : Maintenant, tu te casses et tu vas finir ta fic ou c'est les lecteurs qui vont te lancer des briques !
K26 : NOONNN ! PAS CA ! (cours vite dans ma chambre, m'installe devant mon ordi…)
Voilà, voilà, bon, comme vous l'aurez compris, Kurama n'est pas encore mort. Ca casse un peu le truc de vous le dire mais j'aurais été vraiment sadique sur ce coup de ne pas le dire.
Au début, ce chapitre n'était pas sensé s'arrêter là mais il fait déjà dix pages. Donc, j'ai du modifier le découpage. La suite la semaine prochaine normalement, mais j'ai de plus en plus de mal à tenir le rythme, j'ai trop de boulot.
A plus et laissez des reviews !
