Auteur : kaneda26
Origine : Yuyu Hakusho
Genre : yaoi.
Couple : Hiei et Kurama évidemment. Plus un autre !
Disclamer : Non, ils ne sont toujours pas à moi… Je ne fais que les voler !
Titre : Le rêve était presque parfait.
Note : Je m'excuse platement pour mon retard ! Je pensais vraiment avoir le temps de poster ce chapitre avant de partir quelques jours. Mais finalement, la fatigue a eu le dessus… En plus, j'ai dû réécrire ce chapitre et donc, je suis encore plus en retard ! Pour me faire pardonner, ce chapitre est quand même vraiment long (il fait plus de 11 pages !) donc, ça fait pas mal de lecture. Sinon, dans ce chapitre, il y a trois points de vue : Hiei, Kuwabara et enfin Higesu qui raconte ses souvenirs. Je sais, personne n'a envie d'en savoir plus sur lui, vous attendez juste que Hiei le bute. Mais je trouve que Higesu est un méchant intéressant et moins manichéen que ceux que j'ai fait précédemment et je l'aime bien. En plus, ça explique pas mal de choses ! Donc, j'attends vos avis !
Note 2 : Ma Saaeliel, ce n'est pas grave si tu n'arrives pas à m'écrire à chaque fois une merveilleuse review, rien que le fait de savoir que tu es là me fait plaisir ! Merci à toi de me soutenir.
Note3 : C'est vrai que Hiei aurait tout simplement pu tuer Kurama d'un bon coup d'épée. Pourquoi je l'ai pas fait ? Heu… Parce que j'y ai pas pensé ! Yusuke : Normal, tu penses jamais. K26 : C'est l'hôpital qui se fout de la charité, là ?
Note 4 : Alors maintenant, la grande question : y aura t-il un lemon ? Un avec Kurama et Hiei, ça, je pense que oui, j'hésite juste sur un petit détail (jette un coup d'œil à Hiei, me renvoie mon regard, a l'air super méfiant… Puis soudain, il tilt et se jette sur moi ! Argh !)
Hiei : Toi, t'es en train de penser à faire de moi le uké !
K26 : Hein ? Mais non, j'pensais à rien du tout. Je pense pas, moi.
Hiei : Où c'est que j'ai foutu mes briques ?
K26 : NOOONNN !
Par contre, pour un lemon KuwaxYusuke , j'en sais rien pour l'instant. Je n'en avais pas du tout prévu et je dois dire que je suis pas super motivé… (Kuwabara ? Non, sérieux, je peux pas ! Je veux bien avoir de l'imagination mais pas à ce point !).
Note 5 : Je donne un bon point à Yuki-chan qui a deviné ce que Kurama aimait le plus chez Hiei, bravo ! Pour les autres (ceux au fond de la classe en train de regarder par la fenêtre), la réponse était dans les deux dernières lignes du chapitre précédent ! Et puis vous aurez la réponse dans ce chapitre.
Reve Rouge (Deuxième Partie)
Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ?
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Je crois que je voulais savoir. Je sais maintenant que je voulais savoir juste une fois ce que ça fait. D'être dans les bras de quelqu'un, de sentir la chaleur de son corps se communiquer au mien, d'entendre les battements du cœur s'accordaient avec les miens. Je voulais savoir juste une fois, ce que ça fait d'être aimé. Pour moi, juste parce que je suis moi.
Mais je sais aussi que je ne voulais que Kurama. Qu'il n'y avait que Kurama qui pourrait me faire découvrir cette sensation. Je voulais savoir juste une fois ce que ça fait d'être aimé par toi, Kitsu.
Mais je ne saurais jamais. C'était un vœu bien trop grand, bien trop beau pour quelqu'un comme moi.
Les arbres ont repris leurs couleurs normales. Je suis éveillé. Mais j'ai toujours cette sensation ignoble, ce corps qui me garde contre lui.
Et les longs cheveux blonds effleurent mon visage.
Blonds, pas rouges. Plus jamais rouges.
J'ai toujours voulu glisser mon visage dans les cheveux de Kurama, de passer mes mains dedans. Je suis éveillé. Et Kurama n'est plus là.
Je l'ai tué.
Higesu me serre contre lui. C'est ce que je voulais savoir, non ? Je voulais savoir ce que ça fait. Ca ne me fait rien. Je crois que je ne ressens plus rien. Le changement s'est arrêté. Mes sentiments, mes émotions ont disparu en même temps que toi, Kurama.
Je ne ressens plus rien. Si ce n'est un vide, quelque chose qui est trop au-delà de la souffrance pour avoir un nom.
« Tu sais que tu pourrais me tuer maintenant, Hiei ? Tu le sais ? Mais tu ne le feras pas. Et je vais te dire pourquoi. Je suis le seul à t'aimer. Et tu es à moi. Tu feras tout ce que je te dis, n'est-ce pas ? »
J'acquiesce sans avoir vraiment saisi les mots. Ca n'a pas d'importance.
« C'était tellement simple. Tu es devenu faible à force de fréquenter les ningens, à force de les aimer. Tu as tué énormément de monde mais il a suffit que tu tues Kurama pour te perdre. Tu te sens comment ? Tu n'es plus qu'une pauvre petite chose, complètement brisée, tellement rempli de douleur, de souffrance que tu n'as même plus d'âme, de conscience. Tu n'entends même pas ce que je te dis… »
Si, j'entends. Ai-je seulement le choix ? Mon corps vit mais mon cœur, ma tête semblent éteints. Je crois que je n'ai pas vraiment mal. Les larmes ont cessé de couler sur mon visage. Pourquoi des larmes ? Pour qui ?
Je n'ai pas le droit d'avoir des larmes pour Kurama, je suis son meurtrier. Et je ne peux pas pleurer pour moi.
Higesu est presque doux quand il pose des baisers sur mon visage. Je ne ressens même plus de dégoût. Je m'en fous.
Quand ses lèvres se posent sur les miennes, je ne ressens rien. Tout ce que je ressens, c'est mon cœur qui bat encore alors que celui de Kurama s'est arrêté.
Et j'entends sa voix dans ma tête, je vois son visage, celui qui se tourne vers moi et qui me sourit. Qui me dit : « Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ? »
Je le sais, Kitsu. Tu t'étais penché vers moi. Si près que j'en ai rougi. Si près que j'ai cru que je n'allais pas résister à tes lèvres.
« Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ? » Ce n'est pas la voix de Kurama mais ce sont les mêmes mots. Les mêmes mots.
Mais pas la même voix. Celle de Kurama a toujours une inflexion douce, presque féminine, presque maternelle, presque aimante. Pourquoi m'a-t-il toujours parlé de la sorte ? Pourquoi a-t-il fallu que je change ? Parce qu'à force de me montrer ces marques d'affections que je souhaitais, je suis tombé amoureux de toi, Kitsu. Et c'est à cause de ça que tu es mort.
Si je n'avais pas changé, dans mes rêves, il n'y aurait eu personne.
Dans mon cœur, il n'y aurait eu personne. Comme avant, il n'y aurait eu qu'une place vide.
Un endroit qui attend quelque chose sans savoir quoi. Ce n'est qu'avec toi que je découvert ce que j'attendais. Je voulais être aimé.
« J'aime ta force, Hiei, mais ce que j'aime le plus, c'est de savoir que cette force est à moi. »
Les mots sont différents maintenant. Et je crois que je ne les entends presque plus.
« Et j'aime savoir qu'il n'y aura plus rien sur ton visage que de la souffrance. Il n'y aura plus aucune joie. Aucune. »
Non, plus aucune joie. Plus aucun sourire. Je ne souriais que pour toi, Kurama. C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour te montrer que tu comptais pour moi.
Et voilà comment je t'ai remercié pour ton affection. Je suis un monstre.
Je n'entends plus, je ne ressens plus. Je ne veux plus être moi. Parce que personne ne peut m'aimer pour moi.
Je ne suis plus moi. Je ne suis plus là.
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C'est bien ce que j'avais imaginé. D'accord, c'est un méga coup de chance. Mais ça me va parfaitement. Miser sur la chance nous as toujours permis de nous en sortir.
Le poison n'a eu qu'un effet très limité sur moi, j'ai été hors-jeu quelques minutes, pas plus. Quand j'ouvre les yeux, je me rends compte que ces quelques minutes ont été suffisantes pour notre adversaire. Hiei a disparu, Kurama est en sang et a repris son apparence humaine. Je me précipite vers Yusuke. Il dort profondément mais il n'est pas blessé.
Je prends le pouls de Kurama, il est faible. Mais il est toujours vivant. Je suis toujours étonné de voir à quel point ce gars à l'allure si fragile peut être aussi résistant.
Je pose mes deux mains contre son torse et lui file un peu de mon énergie. Ca devrait suffire pour le moment.
S'il ne se fait pas blesser davantage dans son rêve. J'effleure son front de la main. Je m'attends à la même barrière que le rêve avait crée mais étrangement, il n'y a rien. Ca doit signifier que l'autre affreux a interrompu son contrôle sur Kurama.
J'étais tellement sûr de devoir me coltiner une protection que j'entre de plein fouet dans l'esprit de Kurama. Et je me reçois de la douleur pure dans la tête.
Hiei l'a roué de coups, le vrai Hiei. Mais qu'est-ce qui lui a pris au nabot ? Il a vraiment pété un cable ! Puis je comprends lentement, je vois le rêve imposé par Higesu. Le visage de Hiei, son air complètement perdu et douloureux et j'entends ses sanglots. Il y a là quelque chose que je ne peux qu'essayer de comprendre mais je ne saurais jamais ce que le jaganshi éprouve. Kurama n'y arrive pas non plus. Une telle souffrance, une telle peine, c'est quelque chose qu'on a jamais ressenti.
Il y a autre chose que je n'arrive pas à saisir derrière la douleur de Kurama. Ca me prend quelques secondes pour y arriver. Et je souris. Je crois que je suis vraiment très fleur bleue. J'aime les histoires d'amour qui finissent bien.
Depuis que je sais que Hiei est amoureux de Kurama, je me suis bien marré. Parce que je le voyais hésiter, rougir, se cacher derrière des phrases narquoises depuis longtemps. Et tout ce que je me demandais, c'est quand ces deux idiots allaient finir par réaliser !
J'étais sûr à cent pour cent que les sentiments de Kurama étaient exactement les mêmes que ceux de Hiei.
Mais à lire cette partie de son esprit, le terme sentiments me paraît faible. Kurama ne pense qu'à Hiei, ne vit que pour Hiei. La douleur, les coups que le jaganshi lui a infligé semblent déjà faire parties du passé, d'une erreur de parcours qu'il faut oublier. Kurama veut une chose et il fera tout pour y arriver. Il veut effacer la souffrance de Hiei, l'effacer avec tout l'amour qu'il peut donner. Et il en a beaucoup.
Je réveille doucement Kurama. Il n'ouvre pas les yeux tout de suite mais je sens que son esprit a regagné un stade de conscience supérieur.
Je me tourne vers Yusuke. Il est vraiment trop mignon quand il dort. Je me demande s'il s'en apercevrait si je l'embrassais maintenant.
Je suis trop con ! L'histoire de Hiei et de Kurama m'a fait perdre la tête. Yusuke n'est pas pour moi. Il est avec Keiko, il est heureux avec elle. Et le rôle du meilleur pote n'est pas si déplaisant, frustrant, ça c'est sur. Mais c'est toujours mieux que rien.
Je pose la main sur son front. Ca me démange de tenter de savoir comment il me voit, ce qu'il pense de moi. Mais je me retiens. Je suis plus à ça près de toutes façons. J'ai couru après Yukina pendant quatre ans sans résultat. D'ailleurs, j'aurais été bien mal barré si ça avait marché. Parce qu'en fait, ce n'était pas Yukina que j'aimais, juste le futur que j'aurais pu avoir avec elle. Un truc normal, une jolie femme douce et gentille, des gamins. Tout ça pour me cacher le fait que les filles ne m'intéressaient pas.
Ca n'a même pas été un problème pour ma famille, Shizuru a allumé une clope et m'a dit qu'elle le savait depuis longtemps. Kurama m'a souri d'un air complice, il avait déjà deviné et savait aussi que je m'étais rendu compte de son attachement pour Hiei. Un sourire complice mais aussi légèrement triste. Comme si aucun de nous ne parviendrait jamais à être heureux.
Lui maintenant, il peut. Hiei l'aime. Moi, je resterais le meilleur pote.
Je n'ai rien dit à Yusuke sur le fait que je préférais les hommes et encore moins que je le préférais lui. Mais quand je vois ce que les non-dits et les mensonges ont donné avec Hiei et Kurama, je me dis qu'il serait peut-être temps que j'arrête de le cacher.
Il ouvre les yeux sous l'influence de mon don. J'ai perdu l'occasion de l'embrasser. Juste une fois. Une seule fois, j'aurais voulu savoir ce que ça fait.
« Tu vas bien ?
-Ouais. On dirait qu'il m'a juste endormi, j'ai pas fait de rêves bizarres… Kurama ?
-Il est en vie.
-Où est Hiei ?
-Je tente de le repérer.
-Pourvu qu'il ait pas fermé son esprit.
-Ca, rien à craindre. Je peux sentir sa douleur d'ici. »
Yusuke grimace.
« Il s'en est encore pris plein la gueule ?
-Non. Il n'a pas été blessé, du moins physiquement. »
J'arrive à toucher l'esprit de Hiei et c'est encore pire que ce que j'avais imaginé. Le blondinet l'a complètement brisé. Son esprit hurle telle une bête blessée et j'ai du mal à supporter la liaison mentale.
« Ca veut dire quoi ça Kuwa ? Tu me traduis ?
-Plus tard, réveilles Kurama. Je vais avoir besoin de lui.
-Je suis réveillé. »
Les yeux verts contemplent la cime des arbres.
« Je l'ai entendu crier, je l'ai entendu pleurer, murmure t-il.
-Je sais.
-Il a tellement mal. A cause de moi. Je ne suis capable que de le faire souffrir…»
Je l'aide à se relever et à s'asseoir.
« Tu sais quoi, Kurama ? Toi et Hiei, vous me gonflez vraiment avec vos sentiments de culpabilité à la con ! Y'a qu'un responsable dans l'histoire.
-Higesu ?
-Si c'est le nom de l'autre affreux, alors, oui. Maintenant, tu m'aides. J'ai un lien avec l'esprit de Hiei, je ne sais pas si je tiendrais longtemps. Alors, il faut que tu lui dises.
-Quoi ? Que je lui dises quoi ?
-Tu le sais très bien. »
Kurama hoche la tête. Il ferme les yeux et je pose ma main sur son poignet. Je vois sa grimace quand il entre avec moi dans l'esprit de Hiei.
Tous les deux, on ressent la douleur, la souffrance. Ca ne va pas du tout, on ne va pas resister longtemps.
J'attrape Yusuke par le col pour le rapprocher et j'effleure son front de la main. Il est surpris un quart de seconde et comprend.
Je n'ai jamais vu ça. J'ai l'impression d'être pris dans une tornade. Et je sens Kurama qui s'accroche à mon poignet d'une main tremblante.
Un gémissement de la part de Yusuke et sa tête se pose sur mon épaule.
Une tornade ? Encore une fois, le mot n'est pas adapté.
L'esprit de Hiei est un immense champ de ruines brûlantes.
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J'ai trois ans. Je crois, je n'en suis pas vraiment sûr. J'ai eu du mal à compter les années qui s'écoulaient tant elles me semblaient identiques les unes aux autres.
Je dois avoir trois ans. Et je cours.
J'ai un point de côté et j'ai du mal à respirer mais je ne peux pas m'arrêter. Alors je continue. Je bondis, je suis dans un arbre. Les yohkais qui me poursuivent passent sans me voir.
J'ai mal de partout. Je voudrais me reposer. Mais je les entends qui reviennent sur leurs pas, qui me cherchent.
Je bondis encore, passe d'arbre en arbre. C'est plus facile. C'est tellement plus facile que je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé avant.
Je crois que je les ai semés. J'ai mal de partout. Mais je m'en fiche.
Je crois que j'ai trois ans. Je vois mon visage dans une flaque d'eau. Les coups ont laissé des écorchures et des hématomes commencent à apparaître.
Il y a un autre visage dans l'eau. Je me retourne. Je ne sais pas si j'ai peur ou non. J'ai juste à me battre, encore une fois. Une nouvelle fois. C'est comme ça depuis toujours. Je ne connais rien d'autre.
On dirait que ce n'est pas un yohkai qui se tient devant moi. On dirait un ningen qui me regarde avec des yeux verts étranges.
Non, pas étranges. Beaux ? Je ne sais pas.
Il s'agenouille devant moi. Je fais trois pas en arrière.
« Hiei ? Où vas-tu comme ça ? »
Comment connaît-il mon nom ? Qui c'est ?
Il repousse une mèche de cheveux rouges derrière l'oreille et me sourit.
Il tend les bras vers moi et je tremble.
« Hiei, c'est moi. Viens… »
Non ! Je ne veux pas ! Il… Il est beau ! Il a l'air gentil ! Et il tend ses bras vers moi comme si je pouvais me blottir contre lui.
Je cours, je cours encore.
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J'avais dix ans. Dix ans quand il est apparu dans ma vie. Cet homme, ce yohkai aux yeux couleur de sang, aux cheveux sombres et à la stature imposante.
Je n'ai pas pu fuir parce que je ne pouvais plus, je n'en avais plus la force. J'ai pensé fugitivement qu'il allait m'achever et cette idée ne m'a pas paru déplaisante.
Je n'ai même pas eu de mouvement de recul quand il a tendu ses bras vers moi. Je n'avais plus la force d'avoir peur. Ses yeux rouges m'ont fixé. Et il m'a soulevé dans ses bras sans douceur, mais sans aggraver mes blessures.
C'est peut-être à ce moment là que j'ai su que je le voulais. Je voulais qu'il soit à moi, qu'il reste avec moi.
Je ne voulais plus être seul. Je le voulais complètement, entièrement, qu'il ne soit qu'à moi, qu'il ne vive que pour moi. Que chaque inspiration qu'il prenne soit pour moi.
Je caresse les cheveux de Hiei. Hormis les mèches blanches, la couleur sombre, aussi noire que l'ébène est la même.
Et Hiei est à moi. Je ne suis plus seul.
Hiei est à moi depuis longtemps. J'ai cru l'avoir perdu quand je n'arrivais plus à repérer son énergie, qu'elle avait disparu du makai brusquement.
C'est en le voyant au tournoi des ténèbres que j'ai compris que cette baisse d'énergie était due à la greffe de son jagan.
J'ai mis du temps à partir à sa recherche, mon pouvoir est toujours aussi problématique, et j'entre dans des périodes de sommeil qui durent parfois des années.
Mais le seul fait de savoir qu'il était encore en vie, et plus, qu'il était toujours à moi, m'a permis de patienter.
Hiei m'a été donné, promis. Il est à moi. Je ne suis plus seul.
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Je pensais bien que Hiei avait été un enfant mais je ne m'étais jamais imaginé quel genre d'enfant.
Un gamin sauvage, partagé entre la peur et la colère.
Quand Kurama a tendu les bras vers Hiei, j'ai entendu Yusuke inspirer et retenir son souffle.
Mais Hiei s'est dérobé.
Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais en pénétrant l'esprit de Hiei. Tout y est mélangé. On dirait un immense puzzle. Mais il manque des pièces, des pièces importantes. Des pièces que Yusuke, Kurama et moi, on connaît. Parce qu'on les a vécues.
Des souvenirs d'enfance. Des souvenirs heureux. Hiei n'a pas ces pièces là.
Il n'est que douleur, peine, souffrance, colère et haine.
Il a l'air un peu plus grand maintenant. Il est dans une sorte de bâtisse sombre et insalubre et des démons l'entourent.
Bon sang, il a l'air si petit face à ces masses de muscles. Tellement faible. Ce n'est qu'un enfant, juste un gamin aux yeux exorbités par la peur, au corps maltraité, perclus de douleur.
J'entend la tristesse dans l'esprit de Kurama. Dans celui de Yusuke.
Ce n'est pas le moment de s'apitoyer. Pas maintenant.
Hiei se bat avec rage. C'est tout ce qu'il a. C'est tout ce qu'il sait faire.
Et il est entouré des corps des yohkais qu'il a tués. Il regarde ses mains rougies par le sang.
Yusuke n'en peut plus et s'avance.
Il adopte la même posture que Kurama en posant un genou à terre devant Hiei qui lève les yeux vers lui.
« Mes mains sont toutes rouges, dit-il. » Et il les tend vers Yusuke pour lui montrer.
« En effet. Et si tu allais te les laver, elles seront à nouveau toutes propres.
-Non, elles sont rouges. J'aime le rouge. »
Tout est incohérent, les images, les mots.
« Pourquoi aimes-tu le rouge ? demande Yusuke. »
Hiei ne répond pas, il semble chercher une réponse et murmure tout à coup :
« Des cheveux rouges… »
Il n'y a plus rien. Le bâtiment a disparu. Hiei aussi.
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Tout ça, c'est à cause d'elle ! Si elle n'était pas morte, je voudrais la tuer moi-même, encore et encore. C'est à cause d'elle. Cette femme glaciale qui m'a pris le seul être que j'avais.
Je n'aurais jamais dû accepter qu'il la rencontre à travers un de mes rêves. Mais je pensais que ce n'était qu'une femme parmi les autres. D'ailleurs, elle n'était que ça, elle n'avait rien de particulier. Mais elle a réussi à manœuvrer pour me le prendre.
J'avais seize ans à l'époque. Et je me rappelle encore de ses paroles à lui.
« Elle a dit qu'elle aimait mon sourire ! Tu entends, Higesu ? Mon sourire ! C'est bien la première fois que quelqu'un me dit ça ! »
Je n'avais rien répondu. Moi aussi, j'aimais son sourire. Evidemment, comment ne pas l'aimer ? Mais plus le temps passait, plus ce sourire me paraissait ignoble. Parce qu'il ne souriait plus pour moi, il souriait pour elle.
« Higesu… Il y a autre chose.Hina est enceinte. Selon la légende, ce sera sans doute des jumeaux, un garçon et une fille. Je vais avoir une famille. »
Il avait l'air tellement heureux en disant ça. Alors, j'ai souri moi aussi, j'ai fait croire que je partageais son bonheur.
Mais ce que je voyais, c'est que je venais de perdre ma place à ses côtés, que j'étais relégué à l'arrière-plan.
Hiei s'agite dans mes bras. Il doit faire des cauchemars sans que j'ai besoin de lui les imposer. Maintenant, je n'ai même pas à utiliser mon pouvoir sur lui.
Sa main se referme sur une mèche de mes cheveux et il se serre contre moi.
Il sera dépendant de moi. Il sera dépendant de mon moindre souffle. Dépendant de la douleur, de la souffrance que je lui infligerais.
Je ne veux pas qu'il soit heureux, je me moque de son bonheur, je veux qu'il soit avec moi.
Quand les gens effleurent le bonheur, ils me quittent, ils s'en vont.
Hiei sera dépendant de moi, je le rendrais malheureux, tellement malheureux que la frontière entre bonheur et malheur s'effacera.
Je pose mes lèvres sur son front. Hiei lui ressemble, c'est vrai. Mais ce n'est pas lui.
Je m'en fiche, ça n'a pas d'importance. Hiei est à moi.
Tout en berçant Hiei dans mes bras, me réjouissant d'entendre des soupirs de peur et de souffrance sortir de ses lèvres, je me demande ce que son père en penserait maintenant.
Aurait-il des regrets, des remords en voyant son fils ainsi, complètement à ma merci ? En sachant qu'il ne peut rien y faire, qu'il ne peut pas m'en empêcher, me le reprendre ?
Parce que c'est lui qui me l'as donné. Il m'a donné son fils.
Si tu es encore en vie, j'aimerais que tu saches que j'ai enfin retrouvé ce qui m'appartenait de droit. J'aimerais que tu saches pour que ça te fasse mal. Très mal.
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J'ai neuf ans. Je crois, je n'en suis toujours pas sûr. Je n'arrive pas à me calmer. Je n'y arrive plus. J'ai perdu ma pierre.
Je n'arrive plus à réfléchir, j'ai envie de tuer. Mais les yohkais qui m'ont attaqué sont déjà morts. Et ça n'a pas réussi à étancher ma soif de sang.
Je veux ma pierre de Hirui. Je la veux maintenant. Je n'arrive pas à me calmer.
Il y a quelqu'un. Quelqu'un que je peux tuer qui approche. Viens, viens plus près que je puisse trouver le calme.
Ca y est. Il est devant moi. J'ai l'impression de recevoir un coup qui m'envoie au tapis. Mais il n'a rien fait. Rien du tout. C'est juste que je me suis arrêté de respirer quand je l'ai vu.
Des cheveux rouges qui brille dans la lumière. Et des yeux de la même couleur que les feuilles des arbres. Et un calme immense, doux qui s'échappe de lui.
Je n'arrive pas à me calmer mais je me demande, si je me jetais dans ces bras tendus vers moi, si je me blottissais contre ce corps, est-ce que je ressentirais la paix ?
Si je pouvais nicher mon visage dans ses cheveux, est-ce que je me sentirais mieux ?
Les bras sont tendus vers moi, ils n'attendent que moi. Mais c'est un piège, non ? C'est toujours un piège.
« Hiei ? »
Comment connaît-il mon nom ? Qui c'est ? C'est un piège ! C'est toujours un piège.
« Hiei… Je suis là, tu ne m'as pas tué. Viens, trésor. Reviens vers moi. »
Qu'est-ce que ça veut dire ? Je ne l'ai pas tué. Je ne le connais même pas ! Mais je pourrais bien le tuer maintenant.
Ou… Je cours. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Je cours, j'avais trop envie de me serrer contre lui, de me sentir… aimé.
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Yusuke a eu un étrange petit rire quand il a entendu Kurama appeler Hiei « trésor ». Le yohko l'a regardé avec des yeux qui disaient clairement « Ca te pose un problème ? ».
Yusuke sourit.
« Non, j'trouve ça mignon tout plein.
-Kazuma. On peut aller un peu plus en avant dans ses souvenirs ?
-C'est difficile. Il nous rejette sans cesse et nous balade n'importe où.
-Volontairement ?
-Non. C'est juste que son esprit est dans un état de chaos total.
-Il y a un moment particulier que j'aimerais trouver… »
Je hoche la tête. Kurama me laisse entrer dans son esprit. Et je saisis le moment, le souvenir.
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Je me souviens. Il a été blessé. A cause d'elle. Il n'a pensé qu'à la protéger.
Ca avait été prévu depuis longtemps. C'était quelque chose qu'il avait prévu.
Lui permettre de s'enfuir, la protéger en cas d'attaque.
Je me rappelle toujours très précisément des mots.
« Hina, si jamais nous sommes attaqués, regagne le monde des glaces. »
Elle avait crié, pleuré, elle ne voulait pas partir. C'était un tel cliché de la voir agir comme ça.
« Les femmes des glaces ne m'accueilleront pas si elles apprennent que j'ai vécu avec un homme. Je serais bannie.
-Dis-leur que tu as été gardée prisonnière, que tu es une victime, que…
-Mentir ? Cacher notre amour ?
-Si tu peux avoir un endroit où te réfugier, oui ! La fin justifie les moyens ! Mens et reste en vie. Pour mettre au monde nos enfants… »
C'est un enseignement que j'ai suivi à la lettre. Mentir pour parvenir à mes fins.
J'ai vu comme Hiei souffrait quand je lui ai fait part de son passé, de ses origines.
Pourquoi lui dire la vérité, alors que le mensonge est bien plus douloureux.
Pourquoi lui dire la vérité alors que le mensonge le torture, lui fait croire que personne ne l'a désiré, ne l'a aimé.
Personne à part moi.
Il a été blessé. Et elle a pu s'enfuir.
Et il me regardait comme si j'allais l'aider. Alors qu'il m'avait trahi. Qu'il m'avait abandonné. Pensait-il vraiment que les choses n'avaient pas changé ?
Sa voix quand il a murmuré mon prénom. Et que je me suis approché de lui lentement.
« Tu es dans un sale état. Si on ne fait rien, tu vas mourir…
-Soignes-moi, Higesu.
-Non. »
Je crois que j'ai pris du plaisir à voir tes yeux s'agrandir d'incompréhension. Non, je suis sûr d'y avoir pris un plaisir pervers.
Tu ne t'y attendais pas, tu n'avais rien vu venir. C'était si drôle.
« Higesu… Je veux revoir Hina. S'il te plait, aide-moi.
-Pour que tu m'abandonnes ! Pour que je me retrouve seul !
-Seul ? Mais tu… »
Il n'avait pas pu finir sa phrase. Sauf que je la connaissais. Je l'avais entendue des dizaines de fois. Cette phrase stupide qui disait que j'aurais toujours une place à ses côtés, dans sa vie. Mais si ce n'est plus la première place, la seule place, je n'en voulais pas !
Je voulais quelqu'un qui soit à moi et rien qu'à moi. Quelqu'un que je n'ai pas à partager. Je me rappelle qu'il ne m'a fallu que quelques secondes pour que l'idée se manifeste dans mon esprit.
« Je vais te soigner mais à une condition.
-Laquelle ? »
Ses prunelles rougeoyantes m'ont fixé. Il commençait à se rendre compte. Oui, j'avais changé. Je n'étais plus l'enfant que tu avais ramassé. Et je pouvais t'achever si je le voulais.
Tu le savais.
« Higesu, je veux revoir Hina.
-Tu la reverras. Mais je veux un paiement.
-Un paiement ?
-Je veux quelqu'un qui soit à moi.
-De quoi tu parles ?
-Donnes-moi un de tes enfants et je te soigne. »
Ca a été un tel choc pour lui.
« Je ne peux pas faire ça !
-Bien sûr que si ! Tu veux revoirHina ? La fin justifie les moyens, non ?
-Je t'ai mal élevé, hein ? Vraiment, vraiment mal élevé.
-Choisis ! Le garçon ou la fille ! Et je nous lie par un sort. Tu n'entendras plus parler de moi, ni de l'enfant et je ne chercherais pas à te nuire. Tout comme tu ne chercheras pas à me reprendre l'enfant.
-Je ne peux…
-Choisis ! Le garçon ou la fille ? »
Tu avais répondu presque sans hésitation.
« Le garçon. Je te donne Hiei.
-C'est le nom que tu voulais lui donner ?
-Oui. »
J'ai mêlé nos sangs avec un sort. Il n'y a rien qui puisse le rompre. Et c'est la mort pour l'un de nous deux qui s'y risque.
Je pose mes lèvres sur celle de Hiei. Je ne suis plus seul. Hiei m'appartient.
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Je suis dans une pièce que je ne connais pas. Pourtant, elle me semble familière. Comme si j'étais déjà venu. Et il est là. Encore lui, et toujours la même beauté. Toujours la même douceur dans le regard.
Mais je crois que ces yeux là peuvent aussi se montrer durs, impitoyables. Sauf que là, ils sont calmes et attirants.
Je suis grand maintenant. Je n'ai plus à avoir peur. Je peux me défendre. Je n'ai pas à avoir peur. Je ne ressens plus la douleur depuis longtemps. Je n'ai plus mal depuis très très longtemps. Alors, je me fiche de ce que cet homme peut me faire.
Il s'approche de moi, je ne recule pas. Je n'ai pas peur. Pas peur du tout. Ou si, un petit peu. Non, je suis terrorisé. Car je crois qu'il…
Il ne va pas me frapper. Non, il se penche vers moi et sourit. J'ai peur.
Je n'ai pas peur d'avoir mal au corps, ça, je connais. Mais j'ai le cœur en bouilli, éclaté. Comment peut-il encore battre ?
« Hiei, tu sais ce que j'aime le plus chez toi ? »
Je le connais mais je n'arrive pas à me souvenir. Je sais qui c'est. Il a un nom. Et ce nom s'accorde avec la rougeur de ses cheveux, avec ses yeux émeraudes.
Entendre son nom, dire son nom, et je respire un parfum floral. Son parfum.
« J'aime ton sourire. Sans doute parce que c'est tellement rare de te voir sourire sans aucune arrière-pensée. Juste parce que tu es heureux sur le moment. J'aime vraiment ton sourire. »
KURAMA ! C'est son nom ! C'est ton nom !
Je crois que j'ai hurlé. Mais il me sourit encore.
Et j'ai presque envie de lui rendre son sourire. Mais je ne sais pas comment faire.
Et… Je ne peux pas sourire. Je ne peux pas te sourire parce que…
Tu es mort. Je t'ai tué.
Je baisse la tête. Je crois me souvenir que la première fois, j'ai rougi jusqu'au oreilles tellement j'étais gêné.
Là, je suis submergé par la honte, le dégoût de moi-même.
Et encore quand je vois les bras se tendre vers moi.
« Hiei, je ne suis pas mort. Tu es un peu trop orgueilleux, tu croyais que tu pouvais me tuer aussi facilement ? »
Des choses dans ma tête s'emboîtent lentement. Je sais qui il est. Et je sais ce que j'ai fait. Je sais que ce n'est qu'un rêve.
Si je me précipite dans ces bras tendus, est-ce que je ne serrerais pas contre moi un corps sans vie ? Sans un battement de cœur pour attester de son existence.
« Je ne suis pas mort, Hiei, je…
-Je t'ai fait du mal. Je t'ai blessé, je t'ai frappé. Je… Je…
-Tout va bien, ce n'est pas grave. Ce n'était pas ta faute, tu entends. Ce n'était pas ta faute. Maintenant, écoutes-moi bien. Je veux que tu te réveilles, que tu sortes d'ici. Et que tu revienne vers moi, d'accord ? »
Non, je t'ai tué. Je secoue la tête, je me recule. Je sens deux mains qui se posent sur mes épaules.
« Pas si vite, le nabot ! T'as pas fini d'écouter ce que Kurama a à te dire. »
Je ne veux pas écouter, je ne veux pas entendre.
« Oh que si tu vas écouter ! Tu vas écouter ce que Kurama a à dire ! Ce qu'on a tous à te dire ! »
Des reproches. Des reproches. Des mots violents et durs. Des mots qui font plus mal que les coups.
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Je commence à fatiguer mais ce n'est pas le moment d'arrêter. Hiei est enfin à notre portée. Il nous entend très clairement à présent.
Il y a certaines interférences de la part de Yusuke. Je crois que c'est parce qu'il vient de se rendre compte de ce qu'il y a entre Hiei et Kurama. Des interférences dues à son étonnement, rien de plus. Des interrogations, mais pas de dégoût ou de jugement.
S'il les accepte eux, peut-être m'acceptera-t-il moi aussi ? Mais je ne lui dirais pas que c'est lui qui occupe la majeure partie de mes pensées.
J'essaye de me concentrer. Ce n'est pas le moment pour penser à Yusuke. Sauf que sa tête est toujours posée sur mon épaule. Et que ses cheveux effleurent mon cou.
Bon sang, je dois me concentrer !
J'ai réussi à bloquer Hiei. Le lieu où je l'ai amené ressemble en tous points à l'appartement de Kurama.
« Hiei, ce n'est pas de ta faute… »
Il y a une telle douceur dans la voix de Kurama, une telle tendresse. Je pense que personne ne me parlera ainsi. Et surtout pas Yusuke. Dans le genre romantique, on a vu mieux que lui.
Hiei ne bouge pas. Il hésite.
« Trésor, tu comptes énormément pour moi.
-Ce n'est pas vrai.
-Si, je te le jure. Je tiens à toi. Je… Je t'aime.
-Non. »
La voix de Hiei est ferme et triste quand il dénie les paroles de Kurama. Pourquoi ne peut-il pas le croire ? Alors que Hiei est tout aussi fou amoureux du yohko que Kurama l'est de Hiei.
C'est pas vrai, ça ! J'aime les histoires d'amour qui finissent bien, ils vont pas tout faire foirer quand même !
« Kurama ? Attention, je vais lier vos esprits.
-Pardon ?
-C'est le seul moyen. Il sera obligé de te croire.
-T'as déjà fait ça ? me demande Yusuke.
-Ben… »
Je sens l'impatience de Kurama et les doutes de Yusuke. Fais chier celui-là avec son manque de confiance.
Yusuke relève la tête. Sa voix est plus lointaine, il a coupé le lien avec Hiei.
« Je vais en avant pour le récupérer, nous dit-il. »
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Il y a quelque chose de bizarre dans ma tête. Comme une chaleur douce et apaisante. Qu'est-ce que c'est ?
On dirait que ça me submerge comme une vague. Mais sans me noyer. Qu'est-ce que c'est ?
« Je t'aime. Je t'aime. J'aime tout de toi. Mais ce que j'aime le plus, c'est quand tu me souris. Souris-moi. Souris-moi, Hiei. »
Qu'est-ce que c'est ? C'est chaud, c'est tendre, et je me sens…
« Je t'aime. »
Je me sens aimé…
Ce que je sens, c'est l'esprit de Kurama, c'est ça ? C'est vraiment ça ?
J'ai le sentiment que je peux effleurer chacune de ses pensées, chacun de ses sentiments. Et il y a de l'amour pour moi. Et de la peur.
Peur d'être rejeté, peur que je ne revienne pas, peur que je ne l'aime pas.
Comment pourrais-je ne pas l'aimer ? Il est si… merveilleux. Il me fait me sentir bien. Non, ce n'est pas exactement ça. Il me fait me sentir heureux d'être moi, d'être en vie, d'exister. Pour lui, pour les moments avec lui.
Je veux encore ressentir ces emotions, je veux encore avoir des moments avec lui même si ça me fait rougir, même si ça me met mal à l'aise. Je veux…
« Je t'aime. »
Je t'aime aussi, je t'aime tant, je t'aime.
« Alors reviens. Reviens vers moi. Je veux te voir sourire. »
Je t'aime Kurama. Je te veux... non, je ne peux pas penser ça ! L'amour et le désir, ce n'est pas la même chose. Kurama ne veux sûrement pas…
La vague dans ma tête se fait plus chaude, moins apaisante. Plus brûlante.
« Je t'aime comme tu m'aimes, Hiei. »
La vague s'abat sur moi, me laissant toutes ces sensations, tous ces sentiments. Je sais maintenant ce que ça fait d'être aimé. Je sais pourquoi je l'ai recherché toutes ces années.
Je sais. Et je ne veux pas perdre ça.
La vague disparaît, le contact avec l'esprit de Kurama est rompu.
J'ouvre les yeux en souriant. Quand je vois les yeux gris qui me fixent, je continue de sourire.
« Il a dit qu'il voulait me voir sourire… »
Les lèvres d'Higesu se pincent en une grimace, ses yeux s'assombrissent, ses bras sur mon corps se relâchent et je le repousse.
« Non ! Tu es à moi ! Tu m'appartiens ! »
Je secoue la tête. J'enregistre plusieurs informations en même temps. Un : je suis dans une grotte. Deux : Yusuke n'est pas loin. Trois : j'ai paumé mon épée. Quatre : Higesu tente à nouveau de m'endormir avec son poison.
En quelques secondes, je mets au point un plan. Je ne peux rien faire contre son poison. Je retiens ma respiration et me précipite vers l'entrée de la grotte tout en enlevant mon bandage. Il est surpris, il ne s'attendait pas à me voir fuir. Mais je ne fuis pas vraiment. A peine ai-je passé la sortie que je me retourne. Mon dragon noir s'élève, heurte les roches, et déchiquète le flan de la montagne de ses crocs. Des rochers dévalent le long de la pente.
Je le vois à l'intérieur, les pierres bloquant rapidement la sortie. La seule sortie, j'ai eu le temps de scanner l'endroit avec mon jagan.
Ses lèvres murmurent quelque chose que je reconnais trop bien.
« Tu es à moi. »
Il disparaît.
Je ne suis pas à toi. Je suis à Kurama. C'est lui que j'attendais. C'est pour lui que je veux sourire.
Le kokulyuha m'a fatigué. Je m'adosse contre un arbre et me laisse glisser à terre.
« Hiei ?
-Hn.
-Tu vas bien ? »
Je regarde Yusuke. Et je me sens rougir. Il sait. Mais il me sourit.
« Bon, ben, on peut rentrer maintenant, non ? »
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Je suis totalement naze. Et à peine Kurama a-t-il réussi à faire sortir Hiei de sa léthargie qu'il s'est cassé aussi sec. Il est où mon prince charmant à moi, hein ?
Kurama ne pense qu'à Hiei et réciproquement. Et moi, qui pense à moi ?
Je m'étire, j'ai le corps tout endolori. On m'y reprendra à m'incruster dans l'esprit du nabot, c'est pire qu'un combat. Mais bon, au moins, il y aura une fin heureuse pour ces deux-là, j'aime les histoires d'amour qui finissent bien.
Sauf que pour moi… Allez, c'est pas le moment de penser à ça. On va rentrer dans le ningenkai et je vais rendre Yusuke à Keiko, comme d'habitude. Yusuke n'a jamais été à moi et ne sera jamais à moi. Je devrais me foutre des baffes jusqu'à ce que j'arrive à intégrer ça.
Je me relève. Et je les vois revenir vers moi. Kurama a rouvert ses blessures en courant et Hiei lui prête l'épaule pour le soutenir.
Yusuke marche quelques pas devant eux. Je vacille. J'ai vraiment trop utilisé mon énergie spirituelle. Je serre les dents pour éviter de tomber. Et je sens un bras autour de ma taille.
Je baisse les yeux et Yusuke me fait un clin d'oeil.
Il ne devrait pas faire ça. Ca me fait mal. Je ne suis que le meilleur ami.
Mais il s'inquiète pour moi, ça me fait mal mais ça me rend heureux. Un petit peu heureux.
« Kuwabara ?
-Qu'est-ce qu'il y a, le nabot ? »
Hiei me sourit. Depuis quand il sourit comme ça, lui ?
« Hn, merci. »
Depuis quand il dit merci, lui ? Je ne savais même pas qu'il connaissait ce mot !
« Et l'autre affreux ?
-Emmuré, répond Yusuke. Une bonne chose de faite. On rentre maintenant ? »
J'acquiesce et il resserre son bras autour de ma taille. Son étreinte est forte et ferme.
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Il fait complètement sombre. Et je suis seul. Et je ne veux pas être seul. Je ne veux pas me rendormir pour des années sans personne à mes côtés. Je ne veux pas rester au milieu de ses pierres tout seul.
Il y a un rayon de lumière quand une pierre est délogée de sa place. Un faible rayon de lumière qui pénètre dans la grotte.
Toi ? Toi ? Ce n'est pas possible !
A suivre…
Aaaaahhhh, j'y suis arrivé ! Je ne suis pas vraiment content du découpage de ce chapitre mais j'ai fait pour le mieux dans le peu de temps que j'avais.
Sinon, j'ai posté ce chapitre et je l'ai vite enlevé en me rendant compte que j'avais inversé les noms! Hina est la mère de Hiei et Yukina et Rui est la meilleure amie d'Hina. J'avais fait une erreur, jespères que j'ai bien tout corrigé mais j'en suis pas sûr. Désolé si y'a encore des fautes.
Sinon, c'est bientôt la fin ! Ouais !
Je continue avec d'autres notes :
Note 1 : Yatta ! J'ai réussi à faire en sorte qu'un lecteur ninja poste une review ! Bravo Kitsune, finalement, ce n'était pas si affreux que ça, non ? Merci pour ta review.
Note 2 : Pour Saaeliel. Tu te demandais ce que Kuwabara foutait dans cette fic ? Et bien, il a eu un rôle essentiel, je me suis pas foutu de sa gueule pour une fois ! Pauvre Hiei quand même, obligé de dire merci…
Voilà, a bientôt pour le prochain chapitre. Comme j'ai moins de boulot maintenant, j'espères pouvoir faire en sorte de maintenir les délais. A plus et laissez des reviews !
