Tiens, bonjour vous!
Une bouffée d'inspiration m'a prise hier soir. Ajoutez-y la chanson Vois sur ton chemin du film les Choristes et voici le résultat. J'ose espérer que ça vous plaira.
Disclaimer:L'univers d'Harry Potter appartient à J.K. Rowling. Elle a toutefois l'immense gentilesse de me laisse m'amuser avec. XD
Avertissement: Viol, slash, OOC.
Sanguinem Spirare
La nuit était noire et belle. Le paysage éclairé par quelque rayon de Lune paraissait fantomatique. Les étoiles, fidèles spectatrices du théâtre nocturne, parsemaient le ciel de leurs éclat laiteux. Aucun bruit ne résonnait, laissant impeccable le sinistre silence. Même le vent s'était tut, comme s'il était conscient qu'il ne fallait pas troubler le calme effrayant de cette nuit si particulière. Cette nuit-là, jamais il ne l'oublierait. Cette nuit-là, elle avait vu la chute du plus terrible Mage Noir jamais connu. Cette nuit là, Lord Voldemort avait faillit.
Le Survivant poussa d'un geste absent le battant de la porte du bureau du directeur désormais vide. Ses traits étaient tirés par la fatigue, de lourds cernes violets soulignaient ses yeux. Il se sentait étrangement nostalgique, triste, alors que tous fêtaient la victoire du Garçon-Qui-Vécut. Il avait l'impression d'être incomplet, comme si une partie de lui-même manquait à l'appel. Sa victoire tant espérée le laissait amer.
Il se retourna doucement,lançant unregard indéchiffrablevers la lueur bleutée qui s'échappait, incoercible, de la bassine de pierre posée sur le bureau. Il devait savoir. Il s'approcha et, révérencieusement, effleura du bout des doigts la Pensine, se sentant immédiatement projeté en avant.
Il sentit ses pieds toucher de nouveau le sol et regarda autour de lui. Il se trouvait dans une chambre simple, grise. Le carrelage mal ciré s'étendait jusqu'à une porte à la peinture écaillée. Une armoire siégeait à son côté, sévère. Collé à l'autre mur, il y avait un lit à barreaux. Une forme mince se dessinait sous les maigres couvertures. On pouvait aisément deviner qu'il s'agissait de quelqu'un. Harry s'approcha délicatement, reconnaissant la peau de neige et les cheveux d'ébène du jeune homme. Il l'avait d'abord cru endormi, mais s'était rendu compte que ce n'était pas le cas. Ses yeux étaient ouverts, perdus dans le vide. Il semblait attendre quelque chose.
La différence entre le sorcier du journal et celui qui était présentement à côté de lui était frappante. Ses joues s'étaient creusées d'avantage, il semblait s'être fané, épuisé. Les deux jeunes hommes sursautèrent brusquement lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Un troisième entra dans la pièce et referma le battant aussi violemment que lorsqu'il était entré.
- Eh bien, eh bien. On ne me salue même plus, à ce que je vois.
L'orphelin leva vers lui un regard étrangement triste et murmura d'une voix dépourvue de toute émotion :
- Bonsoir, Mr Cole.
Il semblait brisé. Harry put voir que ses mains tremblaient incontrôlablement bien qu'il tentait vainement de les en empêcher. L'homme s'approcha d'un pas rigide et releva brutalement la tête de l'autre d'une main posée sous son menton. Sur sa joue, on pouvait voir, même sans la lumière du jour, une large ecchymose violette. Avec la lumière du croissant de Lune qui éclairait les contours de son visage fin, il avait l'air d'un ange déchu.
- Tu n'aimerais pas que j'aie à recommencer, n'est-ce pas? lui dit l'homme d'un ton dur. Je serais sage, si j'étais toi.
L'orphelin ne put qu'hocher la tête, fermant ses paupières, retenant des larmes qu'il savait inutiles. Il y eut le bruit d'une ceinture qu'on détache, puis celle d'une braguette qu'on ouvre. Le regard dépourvu d'espoir de l'adolescent parcouru la pièce, suppliant, lançant un appel à l'aide muet. Personne ne viendrait. Figé, le Gryffondor observait la scène, impuissant. Il voulait crier, mais aucun son n'acceptait de s'échapper de sa gorge. Sans qu'il ne s'en rende compte, les larmes commencèrent àdessiner un ruisseau continu le long deses joues.
L'homme repoussa d'un coup sec les couvertures, ordonnant à sa victime d'ouvrir les cuisses. Ce qu'il fit sans se débattre, comme s'il avait compris, à force de coups, que ça ne servait à rien. Harry ferma les yeux le plus fort qu'il put, attendant le cri déchirant qui ne vint pas. Ses paupières s'écartèrent toutes seules, lui dévoilant le sinistre spectacle duquel il était l'unique témoin.
Le corps de l'orphelin, couvert de bleus et de zébrures encore sanglantes, se contractait douloureusement à chaque assaut de son bourreau, les reins cambrés dans une vaine tentative d'amoindir le contact. Ses doigts se cramponnaient aux draps comme un naufragé à une bouée, serrant si fort que ses jointures s'en virent blanchies. Sa mâchoire était crispée, trahissant le mal lancinant qui s'en prenait à chaque parcelle de son être alors que ses paupières papillonnaient, refusant d'avoir à regarder une fois de plus cette scène dégoûtante. Aucune larme de s'en échappait, comme si la douleur était trop forte pour ça. Sa poitrine se soulevait irrégulièrement, laissant pénétrer une respiration trouble et saccadée. Mais il ne se débattait pas, il n'en avait plus la force. Plus le courage.
L'homme se retira enfin, remonta son pantalon et sortit sans un mot de plus. L'orphelin se retourna lentement sur le côté, toussotant pour retrouver le souffle qui lui avait manqué. Il eut un haut-le-corps et parvint à se saisir de la corbeille à temps, y déversant un mélange de bile et de sang. Tremblant, il se laissa retomber sur le matelas, lançant un dernier regard par la fenêtre avant de sombrer enfin dans la béatitude du sommeil, vidé de toute son énergie,rompu une fois de plus. Une fois de trop.
Harry se sentit de nouveau aspiré, ne songeant même pas à résister. Au ralenti, l'image de la chambre s'effaça, laissant place à celle du bureau réconfortant qui avait été celui de Dumbledore.
Incrédule, il s'effondra, entourant ses genoux de ses bras et y enfouissant son visage. Ce regard resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Il avait lu à travers son regard la tragique histoire de son enfance. Celle de son passé, de son présent, et de son avenir. L'orphelin avait le regardéteint de ceux qui en avaient trop vu, trop vécu. Il semblait dépourvu de vie, comme si tout espoir, toute promesse de bonheur lui avait été arraché.
Vois sur ton chemin
Gamins oubliés, égarés
Donne leur la main
Pour les mener
Vers d'autres lendemains
Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir
Ardeur de la vie
Sentier de gloire
Bonheurs enfantins
Trop vite oubliés, effacés
Une lumière dorée brille sans fin
Tout au bout du chemin
Sens au coeur de la nuit
L'onde d'espoir
Ardeur de la vie
Sentier de la gloire
Et Dumbledore savait. Il savait et il n'avait rien fait. Ne disait-il pas lui-même que tout le monde avait droit à sa chance ?
Il resta là, immobile. Les secondes, les minutes et les heures passèrent mais il ne pouvait détacher sa pensée de l'image du garçon qui était devenu le meurtrier de ses parents. Ce garçon qui aurait pu être si différent si seulement on lui avait donné une chance, si seulement il avait pu apercevoir, ne serait-ce qu'un instant, la lumière au bout du tunnel.
L'effroyable scène à laquelle il avait assisté quelques instants plus tôt ne cessait de se répéter dans son esprit, lui donnant la nausée.
Lord Voldemort avait préféré mourir dignement, entraînant avec lui un secret si terrible que personne n'aurait osé le soupçonner. Quelque chose au plus profond d'Harry lui disait qu'il devait être heureux d'être enfin libéré de ce fardeau qui pesait un peu plus sur ses épaules chaque jour. Il avait cru voir une étincelle de joie dans le regard du Seigneur Noir avant qu'il ne s'écroule, vaincu. Délivré.
À travers ses larmes, Harry Potter sourit. Il souriait parce qu'il comprenait enfin. Les jambes flageolantes, il s'approcha du rebord de la fenêtre et l'ouvrit. Il admira longuement la Pleine Lune, identique à celle que l'orphelin au drame méconnu avait implorée bien des années auparavant.
- Pardonnes-moi, Tom. Pardonnes-leur de ne par avoir compris.
Une bourrasque de vent s'infiltra par la fenêtre, ébouriffant ses cheveux, déplaçant les quelques mèches qui masquaient la fameuse cicatrice en forme d'éclair. En écoutant attentivement, on aurait pu jurer entendre le vent siffler dans la langue des serpents…
Eh voilà. Vous avez aimé? Une p'tite review en passant?
