2-Avarice
Economiser, c'est bien. C'est un geste de prudence. Vouloir tout garder pour soit, oubliant les autres, faire croire que l'on a rien, c'est mal. Et toi, Gordon, tu es ce Mal. Et le Mal n'a pas besoin de tout cet argent…
oOo
Durant des heures, des cris presque inhumains s'étaient faits entendre. Le couple de retraités qui habitaient dans le voisinage, excédés, avait fini par appeler la police. Quand le vieux Monsieur Sam Marsters raccrocha, il eut la surprise et le soulagement de n'entendre que le silence. Un silence inquiétant, étrangement…
Deux agents de police, Jameson et Ramirez, arrivèrent vingt minutes plus tard et se dirigèrent chez les Marsters. Ann Marsters leur indiqua d'où venaient les cris et les deux policiers commencèrent leur porte à porte. Arrivés à l'appartement 34, ils virent immédiatement que quelque chose clochait : la porte était ouverte…Les deux agents avertirent le central tout en sortant leurs armes et entrèrent silencieusement, scrutant les alentours encombrés, à l'affût de la moindre menace. C'est le jeune agent Jameson qui le découvrit…
oOo
Danny Messer et Lindsay Monroe arrivèrent quarante-cinq minutes plus tard. Les voisins présents observaient les policiers soit à travers leur judas, soit par leur porte entrouverte. Cette intense observation mettait Lindsay des plus mal à l'aise et Danny le remarqua.
Danny : Ça va, Montana ?
Lindsay : Si on veut…Je n'aime pas être observée comme ça…
Danny (souriant) Qu'est-ce que tu veux ? C'est New York.
Lindsay soupira, levant les yeux, et les deux jeunes experts arrivèrent enfin à destination. Une pensée frappa soudain Danny : cette adresse ne lui était pas inconnue… Pourquoi ? Haussant les épaules, le jeune homme écouta les paroles de l'agent Ramirez.
Ramirez : Le locataire s'appelle Gordon Matthews, 54 ans. Un couple de vieux avait appelé pour se plaindre du tapage et quand on est arrivé, on a trouvé cet appart ouvert et puis ensuite notre victime. De ce qu'on sait, il n'était pas très apprécié dans le coin. C'était un vieux pingre râleur, dixit son voisin d'en face, Monsieur Charlie Ringer.
Danny : Merci. (à Lindsay) Entrons.
Les deux jeunes experts passèrent la porte et la bande jaune et déjà, une chose les frappa : la petite pièce, qui servait de salon, était remplie de très nombreux cartons contenant divers objets et autres appareils, tous neufs.
Danny (à Ramirez, fronçant les sourcils) Vous êtes sûr que ce gars était avare ?
Ramirez : Certain. Ça m'a autant étonné que vous après les dires des voisins.
Danny prit une expression pensive puis haussa les épaules. Il verrait cela plus tard. Les deux experts se faufilèrent comme ils purent jusqu'au corps de Gordon Matthews et observèrent la scène de crime : l'homme avait été attaché à sa chaise, qui devait manifestement lui servir aussi de fauteuil, vu le nombre limité de meubles dans cet appartement, et ses yeux étaient grands ouverts et injectés de sang. Sa bouche faisait une grimace colérique et ses mains s'étaient crispées sur son siège. Danny et Lindsay examinèrent le corps avec soin et ne trouvèrent aucune trace de trauma. Bizarre…
Danny aperçut alors quelque chose qui dépassait, sous le dos du cadavre. Il plissa les yeux, prit sa pince et saisit le bout de papier sur lequel il était inscrit : « Avarice ».
Lindsay (lisant par-dessus l'épaule de Danny) Hé ! Ce n'est pas…
Danny (haussant les sourcils) Si. Il semblerait qu'on travaille sur la même affaire que Mac…
oOo
D'après le légiste Syd Hammerback, Gordon Matthews était mort d'une crise cardiaque provoquée par une hypertension. Ses nerfs avaient craqué et son cœur avait donc fini par lâcher. Un état de grande nervosité, une fureur implacable, avaient entraîné sa mort.
Danny, Mac, Don, Stella et Lindsay s'étaient réunis au laboratoire pour faire un bilan de la situation. Les experts avaient rassemblé toutes les pièces à conviction pour appuyer leurs théories.
Mac : On sait déjà que notre tueur est très patient.
Stella : Et très croyant.
Don (avec une moue comique) Trop, plutôt.
Les experts sourirent à cette remarque et continuèrent.
Danny : D'après Syd, Matthews serait mort de…stress.
Don (surpris) On peut en mourir ?
Danny : Manifestement… C'est pas à toi que ça arriverait, ce genre de chose.
Don : Très drôle.
Lindsay : L'appartement de notre dernière victime était rempli d'achats faits récemment. Si notre homme était un avare notoire…
Stella (sautant à la conclusion logique) Il n'a pas dû apprécier qu'on dilapide son argent comme ça…
Mac : Bon raisonnement…Mais ça reste dans l'hypothétique.
Don (soupirant) C'est bien là le problème…On ne peut que poser des théories…
Danny : Il y a un autre point commun avec l'autre meurtre : nos deux victimes logeaient dans le même immeuble.
Mac : Je crains que cela ne soit insuffisant, Danny. Le meurtrier les a peut-être croisés dans un endroit commun : un restaurant, une laverie, n'importe où…
Danny (soupirant) En effet…
Don : Je vais demander à ce qu'on m'envoie les relevés de compte de Matthews. Je trouverai ainsi le ou les magasins de ses « achats » et sans aucun doute, les livreurs qui vont avec. Ils auront peut-être vu notre tueur psychopathe.
Mac : Parfait. Au travail !
Les policiers s'exécutèrent et se rendirent dans différents laboratoires pour commencer à travailler. Après avoir donné son coup de fil, Don s'était posté aux côtés de Stella, ce qui amusa Danny. Le jeune expert décida de taquiner un peu son meilleur ami.
Danny : Tu ne peux pas nous laisser un peu Stella ?
Don (avec un grand sourire, enserrant Stella dans ses bras et posant son menton au creux de l'épaule de la scientifique) Non. (taquin) Elle est toute à moi…
Stella (protestant avec amusement) Hé !
Danny (riant) Quel radin !
