Voilà la suite ! Ce n'est pas trop tôt je vous l'accorde. M'enfin… un peu de pitié pour une lycéenne débordée non ?
Il paraît qu'il n'est plus de mise de répondre aux reviews dans l'histoire mais ce n'était pas encore le cas quand je les ais reçues donc pour cette fois en tous cas je le ferais tout de même…
La ptite fée Clochette : Merci beaucoup pour tous ces compliments ! -rougis- En effet il y a peu d'auteurs qui m'ont autant passioné que Tolkien. Je trouve ses histoires superbes et le monde qu'il a créé est absolument merveilleux… Je serais ravie si par ma fic j'arrive à t'y faire trouver toi aussi quelque intérêt…Uruviele : Merchi beaucoup ma Viele' … merci de m'avoir relu et conseillé et surtout merci de m'avoir encouragé sinon je n'aurais peut-être toujours pas posté ce chapitre…
Ely : -toute rouge- Je suis très flattée d'être comparée au maître bien que je ne crois pas que jamais personne puisse jamais l'égaler dans son domaine… c'est vrai que Amroth et Nimrodel sont peu exploités comme personnages de fics ce qui bien dommage je trouve mais a au moins l'avantage de présenter quelque originalité à ma fic… par contre Uruviele a écrit un très beau one-shot sur ce sujet, plus particulièrement sur Nimrodel en fait, si tu apprécies le personnage il te plaira sûrement…
Estel : Merci pour ta review Estel ! Hé bien la voilà (enfin) la suite ! Pour ce qui est des gens de Dol Amroth j'aborderais peut-être rapidement le sujet mais ce sera vers la fin donc je ne suis pas encore très au clair en ce qui concerne ces chapitres…
Liraïs : Déprimant ? C'est que c'est conçu pour ma chère… ;o)
Kiki en fooooooooooorce ! (pour ceux qui ne le sauraient pas, je les pense nombreux, Kiki est le petit nom dont Liraïs a affublé le professeur Tolkien. Charmant non ? ;o)
Clem : Mirci beaucoup Elro… j'espère que tu appréciera auntant ce deuxième chapitre !
Albane : Vi c'est triste que les elfes y sont mourus… mais j'ai une chance extraordinaire car on pas mal d'information en ce qui concerne les elfes de Lothlorien à cette période…
Junon2 : Merki beaucoup pour ta review… Alors pour approfondir ta culture sur la Terre du Milieu sache que la bataille du chapitre précédent était la bataille de Dagorlad ( 3434 à 3441) qui marque la fin du Second Age. Nous en sommes donc au début du Troisième dans ce chapitre. Tu peux trouver davantage sur ce sujet dans le silmarillon ou les appendices du SDA.
Un grand merci pour tes compliments comme tes critiques. En ce qui concerne la mise en page je ne me suis rendue compte qu'après coup que fanfiction m'avait foutu en l'air mes paragraphes et les signes qui les séparaient. J'ai essayé d'y faire attention dans ce chapitre et tâcheraient de corrigerle précédentprochainement.Pour les traductions elfiques cette fois-ci je n'ai plus intercalé directement les phrases et leur traduction j'espère que ce sera plus compréhensible.
CHAPITRE 2 : Avènement
L'eau jouait avec les galets polis qui s'entrechoquaient en des tintements d'argent. Nimrodel trempa son pied nu dans la rivière pour sentir courir dans ses veines la froide gaieté de la rivière. Les rayons du soleil qui tombaient obliquement faisaient scintiller les eaux et paraient de milliers de perles nacrées l'herbe tendre de la rive.
Soudain, le bruit de pas légers et empressés dans la forêt, et une voix criant à tue-tête :
« -Nimrodel ! Hé, Nim ! »
L'interpellée, assise au bord de la rivière, se retourna pour voir son interlocutrice.
Ninniath, son amie, se laissa tomber plus qu'elle ne s'assit à coté d'elle. Sa crinière bouclée était emmêlée, et ses joues rougies par sa course. Elle leva un regard exultant vers son amie :
« -Ca y est ! C'est fini !
-Quoi ? Qu'est-ce qui est fini ? demanda Nimrodel intriguée par son enthousiasme.
-La guerre, elle est finie ! Nous avons vaincu !
A ces mots Nimrodel s'illumina. Plus que tout autre cette nouvelle la remplissait de joie. Le siège de Barad-dûr durait depuis sept ans déjà et il semblait que tout espoir de victoire fût vain. Et la guerre était une chose si laide, si haïssable…
-Mais comment est-ce possible ? Que s'est-il passé ? interrogea-t-elle précipitamment.
-Je ne le sais, répondit Ninniath, ni moi ni personne d'autre. Mais la rumeur prétend que ce serait Isildur, le fils d'Elendil, un Númenoréen venu d'au-delà de la mer, qui aurait affronté l'Ennemi en un combat singulier et qui l'aurait abattu.
-Ainsi un homme aurait vaincu Sauron… murmura Nimrodel avec incrédulité.
-C'est ce que l'on m'a rapporté… En voyant son père tomber Isildur aurait été pris de rage et se serait élancé, brandissant sa lame contre Sauron. Ce qui s'en a suivi, personne ne l'a rapporté car un opaque nuage de fumée a enveloppé le champ de bataille. Mais soudain un cri inhumain s'est fait entendre, et lorsque les ténèbres se sont dissipées, de Sauron il n'y avait plus trace…»
D'un arbre voisin tomba un bourgeon doré qui ondoya quelques instants sur les eaux limpides puis, balloté par l'écume blanche, se perdit dans les flots sinueux. Seules se faisaient entendre les eaux blanches de la cascade qui jaillissaient un en grondement et se déchiraient sur les sombres roches en un ballet éternellement réitéré.
Le cœur battant, les deux amies se regardèrent et, rompant le bref silence, éclatèrent de rire. Elles rirent d'un rire sans motif comme peut l'être celui d'un enfant, mais du rire de personnes heureuses et goûtant simplement leur bonheur de l'être.
Les craintes et tensions accumulées tout au long de ces douloureuses années s'évanouirent, nuages gris emportés par le vent pour laisser un ciel exempt de tous tourments.
§
Dans la forêt de Lothloríen, en un vaste espace herbeux semblable à une salle de par sa haut voûte de branches entremêlées et ses imposantes colonnes, des arbres fièrement dressés, étaient réunis tous les grands seigneurs et dames du pays de Lothloríen. Tout autour, parmi les mallorns, se tenaient des elfes de toutes origines, silencieux dans leur attente respecteuse.
Ils étaient venus de tous horizons pour assister au couronnement du roi. Son temps de deuil passé, il devait à présent assurer la direction du royaume.
Le pays entier était dans l'allégresse. La guerre était finie et leur roi allait à présent monter sur le trône. Un nouvel âge commençait…
Jusqu'aux éléments semblaient participer au bonheur nouveau. Le ciel était lumineux, les bois radieux. De douces senteurs flottaient dans l'air qui avait un goût de printemps.
L'effervescence dont faisait preuve Nimrodel et son amie Mithrellas était néanmoins inconvenante.
Celles-ci étaient toutes deux parées de longues robes de soie. Le brocart blanc dont était faite celle de Nimrodel était orné de broderies dorées accordées à la splendeur de sa chevelure.
Elles se tenaient à découvert, légèrement en retrait. Sans aucune considération pour la situation, elles bavardaient et plaisantaient. Leurs frais éclats de rire attiraient sur elle l'attention des elfes aux alentours.
Le regard indigné que leur lança Sûlaina, une de leurs aînés, suffit toutefois à leur faire réaliser le peu de dignité manifesté par leur comportement.
Tâchant de prendre un air grave plus adéquat, Nimrodel fixa son attention sur le feuillage abondant d'un arbre voisin.
Elle eut la surprise d'y voir apparaître la tête de son ami Tingil, les traits déformés par une ridicule grimace ce qui eut pour effet de réduire à néant ses efforts de distinction. La jeune elfe repartit dans un fou rire.
Mais le silence soudain qui régnait y mit fin.
Amroth, le fils d'Amdír s'avança jusqu'au centre du cercle. Les feuilles dorées tombées à terre formaient un tapis pour ses pas et le respect et l'admiration avaient saisi toute l'assistance. Car il était beau, et sa puissance et sa noblesse se lisaient sur son visage. Pourtant, lui-même ne semblait point animé par la même joie que son peuple.
« -Comme il l'air triste et sévère ! » souffla Mithrellas à son amie.
Celle-ci ne put répondre car le son d'une trompe s'élevait pour saluer l'arrivée du prince. Son timbre haut et clair semblait un hommage au valeureux elfe dont le soleil perçant la voûte verte éclairait le grave visage.
Arbrannon s'approcha alors d'Amroth. C'était le père de Nimrodel ; considéré comme éminemment sage et digne de confiance, il avait assumé la régence pendant la guerre et jusqu'à ce jour.
Amroth mit un genou à terre devant lui et fléchit la tête. Lors, Arbrannon prit la couronne posée sur un coussin de velours que lui tendait la reine, signifiant par ce geste sa reconnaissance de la dévolution du pouvoir. Puis, il la ceignit au front de l'elfe agenouillé.
L'émeraude sertie dans le bandeau d'or étincela lorsque le roi se releva.
Le voyant ainsi, empli de majesté et rayonnant dans sa vigoureuse jeunesse, la foule éclata en cris de joie :
« Orglass ! Orgell !
Digil e aglar ! Na i leithian !
Methen i cenaith a i naeg
Sír na amdir e glass !
I bauglir digill e dae gwannant
I fuin a faraen
Bom i gail thilia!
Tôll lû-e-hîdh
Digil e aglar ! Na i leithian !
Jour de joie ! Jour d'allégresse !
Victoire et gloire !
Enfin, voici notre libération !
Cessent les lamentations et la douleur
Place à l'espoir et la gaieté !
Le tyran est vaincu
L'ombre a disparu
La nuit a été chassée
Sur nous le soleil brille à nouveau !
Viennent à présent des temps de paix
Victoire et gloire !
Enfin, voici notre libération »
§
Face à ces manifestations de gaieté, Amroth resta de marbre. Figé dans son masque de rigidité, son visage ne laissait paraître aucune émotion.
Sa souffrance et son affliction ne transparaissèrent en rien dans le froid sourire qu'il arbora aux différents souverains venus de l'ouest et de l'est.
Aucun de ses gestes ne trahit le tourment et l'amertume de son âme.
Les trois jours qui suivirent s'écoulèrent en réjouissances de toutes sortes où il afficha toujours le même air de feinte douceur alors qu'en lui-même, il était torturé et empli de rancœur.
Nuls faits, nulles paroles ne purent l'apaiser.
Il accomplit ce qu'il se devait de faire, faisant preuve de l'humeur et des sentiments qu'on s'attendait à lui voir ressentir. Mais derrière sa noble courtoisie, son cœur pris dans un tourment de glace s'était fermé à tous ceux qui l'entouraient. Seul son esprit, toujours vivace, le maintenait dans cette vie qui n'avait plus de prise sur lui.
Son père n'était plus et depuis lors, seul subsistait son devoir. Il n'éprouvait plus ni désir ni d'ambition. Ses sentiments se réduisaient à cette seule souffrance, cette culpabilité qui le déchirait, sans répit, sans le laisser un instant s'abandonner au soulagement de l'oubli.
§
Amroth avançait, les yeux dans le vague, au hasard de ses pas. Il marchait ainsi depuis des heures déjà, cherchant dans la nature qui l'entourait un réconfort. Mais la riante forêt contrastait par trop ironiquement avec son cœur toujours meurtri et ne faisait qu'aviver sa douleur.
Il marchait, et marchait toujours, sans sentir la lassitude de ses membres et son âme sombrant toujours plus profondément dans les ténèbres de sa peine.
Mais alors que le temps passait, le ciel se vêtit de noir et ses larmes d'argent coulèrent sur les arbres de la Lothloríen.
Trempé, désemparé, le roi se laissa tomber au pied d'un arbre gris. Et il resta ainsi, prostré. Combien de temps ? Cela il n'aurait su le dire. Plusieurs heures peut-être, mais toutes passées dans le même tourbillon d'idées funèbres.
Cependant, du gouffre de sa détresse, il entendit une voix se mêlant au crépitement de la pluie. Cela ne lui sembla d'abord n'être qu'une illusion de son esprit embrumé, mais cette voix s'éleva, pure et claire, se détachant du doux bruissement de la nature.
Amroth se leva, cherchant à repérer par l'ouïe, sa provenance.
Il arriva à une rivière et là, le chant se lui fût plus disctinct. Il évoquait les arbres verdissants et les feuilles ayant revêtues la forêt d'un tapis doré. Il parlait du vent dans les branches et des oiseaux folâtres.
S'étant avancé, Amroth distinguait à présent, près de la cascade d'où la rivière prenait sa source, une mince silhouette.
S'approchant davantage encore, il vit une menue jeune fille chantant là, éclaboussée d'argent. De l'eau ruisselait sur son visage et sa légère robe était collée par la pluie à son buste et à ses jambes. Des boucles blondes détachées de son chignon tombait sur son visage et celui-ci, aux traits d'une grande finesse, affichait une expression radieuse.
A présent, son chant avait pris une tonalité plus rêveuse, plus profonde, pour décrire le ciel pâlissant et le crépuscule parfumé.
Puis, sa voix se fit plus mélodieuse encore lorsqu'elle chanta la rivière jaillissant à ses pieds. Le son de sa voix se confondait et se mêlait au doux murmure de l'eau et au crépitement de la pluie.
Il sembla alors à Amroth que tous ses soucis et ses fardeaux étaient emportés au loin par les flots et que son cœur, lavé par la pluie, revenait à la vie sous l'effet du chant de la jeune fille.
Le soleil, perçant à nouveau derrière les nuages, baignait le sol de flaques de lumière et auréolait la cascade d'un arc-en-ciel. Ses rayons illuminaient la jeune fille et sa tête paraissait couronnée d'or.
La pluie s'était tue et le chant également.
Amroth, désireux de s'assurer qu'il ne s'était point égaré dans un songe, sortit des sous-bois. Mais l'elfe, qui se croyait seule, effarouchée, bondit se cacher dans un arbre.
Craignant de la perdre, Amroth l'appela d'une voix forte, et s'apprêta à grimper lui aussi pour la rattraper. Mais déjà, elle redescendait.
Elle le dévisagea d'un regard intrigué.
Voyant qu'elle gardait le silence, Amroth lui dit :
« -Excusez-moi. Je ne pensais point vous causer une telle frayeur mais je vous aie entendue chanter et je désirais faire votre connaissance.»
Mais la jeune elfe restait obstinée dans son mutisme.
Il lui vint alors à l'esprit que, sans doute, elle ne le comprenait pas. En effet, bien qu'étant tous deux de même race, lui-même était un sindar tandis que son royaume était majoritairement composé de nandor, des elfes vivants en ces lieux depuis des millénaires. En vérité, peut-être même ignorait-elle qui il était.
Il reprit donc, en nandorin cette fois-ci :
« -Comment vous appelez-vous gracieuse demoiselle ?
-Mon nom est Nimrodel, répondit cette dernière d'une voix assurée.
Amroth s'attendait à ce qu'elle lui retourne sa question mais elle n'en fit rien. Avec un air malicieux et jetant un coup d'œil à ses riches atours boueux, elle lui demanda :
-Et vous grand seigneur, que faites-vous donc ici en ce jour ?
Amroth se sentit vaguement honteux de paraître ainsi en pareille tenue devant la jeune elfe. D'autant plus qu'elle-même était fort agréable à regarder dans sa simple et courte robe de lin.
Cependant, à cause de la malice qu'il lisait dans ses yeux, il répondit :
-Je me promenais simplement. Je découvrais ce mien pays et me trouve le moins bien connaître que je ne le pensais. J'ignorais qu'on y puisse trouver des fleurs d'un tel charme.
Ce disant, il dévisagea longuement la jeune elfe qui, gênée, fit mine d'être fâchée.
-Si ce n'est que cela, passez votre chemin, je ne vous retiens nullement, répondit-elle avec froideur.
-Je vais m'en retourner. Cependant, belle Nimrodel, ne me gardez point rancune d'avoir eu l'impudence de me montrer si franc à votre égard.
Mais un éclair narquois passa dans les yeux de Nimrodel et elle lui répondit avec une moue moqueuse dans un sindarin parfait :
-Navaer aran nîn ! Adieu mon roi ! »
Elle se saisit aussitôt d'une branche et d'un bond leste, disparut à ses yeux.
