Chapitre IV

Bakura avait passé tout l'après-midi en compagnie de Férix. La petite fille était très énergique et semblait jamais s'arrêter de parler ou de bouger. Elle lui avait fait visité la boutique au grand complet (sauf derrière le rideau coloré). Vu de l'extérieur, jamais Bakura n'aurait pu deviner que cette boutique était aussi grande. Il y avait même un deuxième étage! En haut de la boutique on y retrouvait les chambres. L'adolescent avait apprit qu'il allait partagé la chambre de Férix… Il n'était pas surpris, mais pas amer non plus. Il devait s'avouer que la petite fille était bien sympathique et qu'il était bien difficile de résister à son… charme.

Il avait aussi vu le jardin. Le jardin était à l'arrière de la boutique et protéger par une clôture de bois aux piquets très hauts. Le jardin dissimulait un bassin d'eau où quelques poissons aux écailles peu communes se mouvaient lentement, des plantes aux fleurs et feuilles plus qu'étrange et un arbre. Un arbre gigantesque, au tronc si épais que Bakura se demandait s'il serait capable de l'entourer avec ses deux bras. Ses feuilles étaient aussi larges que sa main. Férix, elle, semblait très enchanté d'avoir un arbre si gigantesque dans le jardin. Elle ne cessait d'y bondir dans ses branches ou encore de s'asseoir sur la balançoire d'y accrocher.

Bakura avait passé un après-midi plus tranquille dans ce nouveau… monde? Encore à la fin de l'après-midi il se demandait s'il ne rêvait pas… Sûrement, après tout. Ce qui lui arrivait était trop étrange pour être vrai…

Lorsque les 16 heures sonnèrent, la porte de la boutique s'ouvrit. Bakura était installé à la vieille et basse table branlante, entrain de jouer à « devine ce que je dessine » avec Férix. Il releva la tête pour voir qui entrait dans la boutique.

Un garçon qui devait avoir son âge entra. Il était vêtu de cuir, des bracelet faits d'épine de métal au bras et il portait une chaîne autour du cou. Il avait de longs cheveux bouclés et plus emmêlée qu'une crinière de lion. Justement… Il ressemblait à un lion. Il avait l'air très énervé, voir en colère. Il entra d'un pas lourd et grogna à l'intention de Férix. La petite fille leva la tête, et lorsqu'elle aperçut l'adolescent, elle lança un grand :

-POILU!

-Oh, la ferme, marmonna le nouveau venu.

Puis, une femme fit son entré. Entièrement vêtue de noire, elle entra la tête basse dans la boutique. Elle soupira longuement. Ses yeux exprimaient une détresse et une tristesse si profondes! Ses longs cheveux, d'un noir jais, était repoussés derrière ses épaules. Durant un instant, un tout petit instant, Bakura eu l'impression que deux ailes noires ornaient ses omoplates et qu'elles se repliaient rapidement dans son dos. Il secoua la tête, atterré.

Les ailes avaient disparues.

-Tout c'est bien passé? Fit Magius qui venait de sortir de derrière le grand rideau coloré.

-Oui, fit laconiquement la femme aux cheveux noirs.

Elle se dirigea vers Bakura et Férix, son expression de douleur perpétuelle n'avait pas changé.

-Férix, ma petite, dit-elle en caressant la tête de la fillette.

-Lilienne! Tu es revenue! S'exclama Férix en tendant ses bras vers la femme aux cheveux noirs.

-Et toi tu es toujours là… malheureusement, grimaça l'adolescent à la crinière de lion.

-Éthane, si tu fais du mal à cette mignonne petite fille, tu risques de le regretter… menaça gentiment Magius en agitant le doigt en direction du garçon.

Éthane fit une moue méprisante mais n'ajouta rien.

Le regard noir profond de Lilienne se posa sur Bakura.

-Tu es nouveau? Dit-elle doucement, sa voix se modulait avec grâce à chaque syllabe.

-C'est Bakura! S'exclama Férix. C'est mon partenaire!

-Ah? Fit Lilienne en se tournant vers Magius.

-Oui, Bakura est arrivé… il n'y a pas très longtemps, répondit l'homme en blanc.

-Et pourquoi ce connard portent-ils mes fringues? S'exclama Éthane avec hargne.

-Parce que « ce connard » comme tu le dis, était en pyjama tout à l'heure…

-Ben pourquoi ne s'est-il pas habillé? Rétorqua Crinière-de-lion, agressif.

-Parce qu'il aime se promener en sous-vêtements dans la ruelle! S'écria Férix, sur un ton aigu.

À ces mots, Bakura rougit violemment et se cacha le visage entre les mains.

-Voyons, il ne faut pas les prendre au sérieux, dit tendrement Lilienne en posa un main sur l'épaule de Bakura.

Il ne répondit rien. Il se contenta de fixer la table, couleur pivoine.

-Lilienne, on pourrait manger des choux à la crème ce soir? Fit Férix.

-Oh, si tu le souhaite, ma mignonne, répondit gentiment la dame aux cheveux noirs.

« Choux à la crème? » Songea Bakura en relevant la tête.

-Ouais! S'exclama Férix. Bakura! Lilienne va nous préparer des choux à la crème ce soir!

-Vraiment? Fit doucement Bakura.

-Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! Rétorqua Férix.

«Décidément, j'ai de la chance d'être tombé sur Férix… » Pensa Bakura.

Lilienne passa amicalement une main dans les cheveux de Férix avant de disparaître dans les cuisines. Pendant ce temps, Éthane tempêtait toujours sur le fait que Bakura portait ses vêtements. Férix soupira. Elle attrapa la main de Bakura et l'entraîna avec elle.

-Tu viens? On va faire un tour dehors, Éthane m'ennuie à rechigner comme ça …

-Je ne RECHIGNE pas! S'époumona Éthane. Je ne veux pas que ce… gars LÀ porte MES vêtements!

Bakura l'ignora… Il se laissa emporter par la petite Férix dans le jardin.