Traduction de Darkness of the mind
2 : Brisé
Everybody's
screaming / Tout le monde crie
I try to make a sound / J'essaie de
faire du bruit
But no one hears me / Mais personne ne m'entend
I'm
slipping off the edge / Je glisse sur le bord
I'm hanging by a
thread / Je suis suspendu au dessus du néant
I wanna start
this over again / Je veux recommencer ça depuis le début
So
I try to hold onto / Alors j'essaie de tenir en pensant à
A
time when nothing mattered / Un temps où rien n'avait
d'importance
And I can't explain what happened / Et je ne peux
expliquer ce qui est arrivé
And I can't erase the things
that I've done / Et je ne peux effacer les choses que j'ai faites
No
I can't / Non je ne peux pas
"Untitled" / "Sans
titre"
SIMPLE PLAN
John était couvert de transpiration, la poitrine se soulevant rapidement contre le lit. Ses yeux s'agitèrent fébrilement, recherchant dans l'obscurité de sa chambre les tueurs dont il restait persuadé qu'ils étaient là seulement quelques instants plutôt. Mais la pièce était vide, comme toutes les autres fois où il s'était réveillé d'un cauchemar ces deux dernières semaines, depuis qu'il était sorti de l'infirmerie.
Essuyant la transpiration sur son visage et passant une main sur ses cheveux, John regarda la pendule et remarqua qu'il était presque quatre heures du matin. Pensant que peut-être une petite course l'aiderait à éclaircir ses idées et à l'épuiser suffisamment pour le faire dormir, John jeta ses couvertures sur le côté, enfila un pantalon et un tee-shirt, et quitta sa chambre pour une course vers la partie la moins fréquentée de la cité.
Passer les deux dernières heures à courir n'avait finalement pas aidé John ; en fait ça semblait même avoir rendu les choses encore pire. En courant seul et si tôt le matin, rien n'avait empêché l'esprit de John de retourner vagabonder vers cette affreuse mission qui avait eu lieu presque trois semaines auparavant, et pendant laquelle sept personnes, sept personnes innocentes et estimées, étaient mortes, et il était même revenu sur d'autres personnes qui étaient mortes, comme Sumner, Abrams et Gaul, sans compter les innombrables autres.Il ne pouvait en supporter plus, toutes ces pensées qui couraient de part et d'autre dans sa tête, les cauchemars continuels, tout ça commençait à le terrasser. Mais la chose qui l'accablait le plus était la centaine d'émotions différentes qui restaient à la surface, spécialement la colère et le désespoir.
Remarquant du coin de l'oeil son image dans le miroir, John se tourna pour regarder son reflet. John ne se reconnut pratiquement pas, ses yeux étaient injectés de sang et il avait des poches sous les yeux, ses cheveux étaient plus ébouriffés que d'habitude, il avait une légère barbe naissante, mais ce qui le saisit vraiment, c'était le regard perdu, brisé que ses yeux lui renvoyaient. Avant même d'avoir la chance de penser à tout ça, John avait lancé son poing à travers le miroir, le fracassant, juste comme il se sentait lui-même.
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Élisabeth avait passé la dernière heure dans son bureau, essayant vainement de faire un peu de paperasses. Le sentiment que quelque chose n'allait pas la rongeait depuis ces deux dernières semaines, et elle était sûre que ça avait un rapport avec John, mais elle n'avait aucune idée de ce que c'était. John avait semblé bien récupérer de sa dernière mission, mais Élisabeth ne pouvait empêcher le sentiment qu'il y avait quelque chose qu'il ne lui disait pas, ni à elle ni à n'importe qui d'autre d'ailleurs.
Décidant qu'elle ne pourrait rien faire avant de s'être assurée que John allait bien, Élisabeth quitta son bureau pour se diriger vers les quartiers de John. Il était presque six heures trente, donc elle savait qu'il serait levé, mais elle ne savait pas s'il serait dans sa chambre ou pas, et elle supposa que c'était le meilleur endroit par où commencer.
Plus elle était proche des quartiers de John, plus le sentiment que quelque chose n'allait pas grandissait. Puisqu'il n'y avait encore personne debout à cette heure, Élisabeth ne se souciait pas d'avoir pratiquement couru tout le long du trajet jusqu'aux quartiers de John. S'approchant de la porte, Élisabeth fut surprise lorsqu'elle s'ouvrit pour elle ; John fermait presque toujours sa porte à clé, même lorsqu'il était dans sa chambre.
Entrant à l'intérieur, Élisabeth fut choquée par l'état de désordre de sa chambre. Son lit n'avait pas été fait, des vêtements avaient été jetés un peu partout, les livres étaient posés en désordre, sa table de nuit avait été renversée, les quelques images qu'il avait accrochées étaient tombées, c'était comme si la pièce avait été cambriolée. S'avançant plus loin dans la pièce, le coeur d'Élisabeth s'arrêta lorsqu'elle aperçut le tas de verre brisé qui avait un jour été le miroir de John, certains des bouts de verre recouverts de sang.
Son sang ne fit qu'un tour, Élisabeth se rua dans la chambre à la recherche de John, espérant sans trop y croire que John n'avait rien fait d'irréfléchi, et que s'il l'avait fait, ce n'était pas trop tard pour lui. Élisabeth envisagea brièvement d'appeler Carson, mais décida de ne pas le faire, ne voulant pas envenimer les choses si elle était juste en train de tout dramatiser, et que John avait une raison logique et parfaite pour expliquer l'état dans lequel se trouvait sa chambre.
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Éliminant rapidement tous les endroits probables où John aurait pu se trouver, Élisabeth se retrouva devant la porte qui donnait sur le balcon se trouvant sur la jetée nord. Élisabeth se souvenait qu'une fois John lui avait dit qu'il aimait aller là-bas pour quelques fois y réfléchir, puisque c'était calme et il pouvait penser sans être dérangé car pratiquement personne ne venait dans ce coin de la cité.
Élisabeth avait épuisé tous les endroits où regarder, et elle savait que si John n'était pas là, elle devrait contacter Carson, et peut-être même le Dr Heightmeyer, le psychologue attitré d'Atlantis. Ouvrant la porte, Élisabeth fut à la fois soulagée et horrifiée de trouver John de l'autre côté.
John était assis sur la balustrade du balcon et se penchait en avant, la seule chose qui l'empêchait de tomber était la prise que ses mains avaient sur la barrière, et l'une était en sang et entaillée par de gros morceaux de verre. Entrant prudemment dans la pièce pour ne pas effrayer John et lui faire lâcher la balustrade, Élisabeth s'approcha de John, et posa une main légère sur son épaule.
« John ? »
Lorsque John ne dit rien, Élisabeth commença à s'inquiéter. Elle était sur le point d'appeler Carson lorsque John se mit finalement à parler.
« Je veux juste dormir. » murmura John si doucement qu'Élisabeth l'entendit à peine parler. « Une nuit de lucidité, d'un silence serein, juste pour échapper à tout ça. »
Élisabeth n'était pas sûre de savoir exactement de quoi parlait John, mais elle savait que quoi que ce puisse être, c'était important pour lui.
« Parlez-moi, dîtes-moi ce qui se passe, s'il vous plaît, John. » Percevant la peur dans la voix d'Élisabeth, John ne résista pas lorsqu'elle commença doucement à pousser son bras, tentant de le faire descendre de la barrière et de l'éloigner du bord.
Inspectant soigneusement John à la recherche d'autres blessures en plus de sa main, Élisabeth donna pour la première fois son premier véritable regard vers John en presque deux semaines. Ses épaules étaient affaissées, ses yeux étaient injectés de sang, avec des poches en dessous, et tout ça fit comprendre quelque peu mieux à Élisabeth le commentaire de John sur son sommeil, il semblait en loques, les cheveux dans tous les sens, il ne s'était pas rasé récemment, et son habituel regard lumineux et espiègle était sombre et rempli d'horreurs qu'elle ne voulait même pas imaginer, qu'elle ne pouvait même pas imaginer.
S'asseyant les deux contre le mur près de la porte, Élisabeth, qui tenait fermement la main de John, le rassurait silencieusement sur le fait qu'elle était là, qu'il n'était pas seul, et était disposée à attendre que John commence à parler aussi longtemps qu'il le fallait. John savait qu'Elisabeth n'irait nulle part et lui non plus jusqu'à ce qu'il commence à parler, mais il ne pouvait trouver les mots. Presque une demie heure se passa avant que John ne commence finalement à parler, ne se souciant pas de savoir si ça avait un sens pour Élisabeth.
« Je ne peux pas y échapper, qu'importe combien j'essaie, c'est toujours autour de moi, même lorsque je n'étais encore qu'un enfant. C'est comme si ça s'accumulait en moi, comme si c'était le prédateur et moi la proie. Je souhaite juste pouvoir y échapper, même si c'est seulement pour une nuit. Je ne crois pas pouvoir me rappeler une période où ce n'était pas toujours autour de moi, où ça ne me narguait pas... » John s'arrêta, un regard lointain dans ses yeux ; semblant presque comme s'il faisait beaucoup d'efforts pour se rappeler quelque chose.
« Qu'est-ce que c'est John ? A quoi ne pouvez-vous pas échapper ? » Élisabeth parla pour la première fois depuis qu'elle avait poussé John loin de la balustrade.
« La mort. » Le ton indifférent avec lequel John avait prononcé ce seul mot fit frémir Élisabeth. « Je pense que j'avais huit ans lorsque j'ai rencontré la mort pour la première fois, le chien que j'avais toujours eu depuis que j'étais né mourut. Mais franchement je ne crois pas avoir compris la mort jusqu'à mes dix ans, lorsque mes parents et ma soeur sont mort dans une maison en feu. Je serais probablement mort aussi si je n'étais pas resté toute la nuit dans la maison d'un copain... » John s'arrêta à nouveau, cette fois-ci pour passer une main sur son visage. Il fut légèrement surpris lorsque sa main lui revint mouillée, il n'avait même pas réalisé qu'il avait commencé à pleurer.
Le coeur d'Elisabeth se brisait, bien sûr elle avait lu le dossier de John et savait les éléments essentiels sur ce qui s'était passé lorsqu'il était plus jeune, mais en fait l'entendre lui dire tout ça était vraiment quelque chose de différent.
« La fois suivante, ce fut lorsque j'avais dix-sept ans, mon grand-père m'a quitté, suivi par ma grand-mère un an après. Bien sûr à ce moment j'avais dix-huit ans, donc je n'avais pas à m'inquiéter à propos d'une famille d'accueil, ce qui était déjà quelque chose je suppose. J'ai directement rejoint l'armée à la sortie du lycée, ce qui dans un sens est plutôt ironique pour quelqu'un qui voulait s'éloigner de la mort. » Devenant trop bouleversé et ému par toutes ses émotions remuées, John s'arrêta de parler et se contenta de rester assis silencieusement, patientant pour entendre ce qu'Elisabeth avait à dire.
« John, si je n'étais pas entrée, est-ce que vous vous seriez lâché ? » John s'était attendu à entendre beaucoup de choses de la part d'Elisabeth, mais pas celle là.
John ouvrit la bouche pour parler mais la referma tout aussi rapidement. Se serait-il laisser tomber ? Il ne savait pas. Une minute s'écoula avant qu'il ne réponde à voix haute.
« Je ne sais pas. Ce n'était pas dans mon intention de venir ici, mais... Honnêtement, je ne peux pas dire que non je ne l'aurais pas fait. »
En entendant ça, Élisabeth plaça ses bras autour des épaules de John et l'amena dans ce qu'elle espérait être une étreinte réconfortante. Elle savait qu'il faudrait plus qu'une étreinte pour que les choses aillent à nouveau bien pour John, mais c'était un début. Élisabeth fut surprise lorsqu'un moment plus tard John s'éloigna brusquement d'elle et se remit sur ses pieds, commençant à faire des allées et venues. Après quelques secondes, Élisabeth se leva aussi mais ne bougea pas.
« Alors, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? » John se tourna pour regarder Élisabeth droit dans les yeux.
« C'est vous qui décidez. Il y a deux choix, le premier est que vous continuez à suivre la voie que vous avez empruntée, dans ce cas je me verrai forcée de vous mettre sous surveillance 24h/24, 7j/7, avec très peu sinon aucune liberté, et le second, nous trouvons un moyen pour vous faire traverser tout çà et remettre votre vie sur les rails. » Élisabeth soutint le regard de John sans jamais flancher.
« Est ce que ça veut dire que nous pouvons garder tout ça entre nous ? »
« Je suis désolée, John, mais non, ça ne peut pas rester juste entre nous. »
« Bon alors je ne pense pas beaucoup aimer l'option numéro un. Mais je n'aime pas vraiment plus l'option numéro deux. » John tourna le dos à Élisabeth et s'appuya contre la rambarde du balcon.
« John, je sais que vous n'appréciez probablement pas, mais c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Si vous ne le faîtes pas pour vous-même, alors faîtes le pour moi, s'il vous plaît. Je ne pense pas pouvoir faire ça sans vous et je ne parle pas uniquement d'Atlantis, je parle de vivre. Je m'inquiète trop pour vous, c'est pourquoi je ne peux pas laisser ce qu'il s'est passé aujourd'hui rester entre nous. C'est tout simplement trop gros pour moi, et pour vous par la même occasion, pour s'en occuper tout seul. » Pendant qu'Elisabeth parlait, elle avait fait quelques pas pour se tenir juste à côté de John et elle plaça une main bienveillante au bas de son dos.
Fixant l'horizon, John laissa échapper un grand soupir de défaite, ses épaules s'affaissèrent. Sachant que c'était probablement la seule chose qu'elle aurait et qui se rapprocherait le plus de la bonne volonté, Élisabeth prit doucement la main indemne de John et commença à le pousser vers la porte.
« Où m'emmenez-vous ? » questionna John une fois qu'ils furent dans le couloir.
« A l'infirmerie. » John hésita un instant et Élisabeth vit la peur et l'incertitude traverser son visage.
« John, quelqu'un doit regarder votre main. » Elle montra sa main blessée, puis ils recommencèrent à marcher. John regarda sa main comme s'il voyait pour la première fois qu'elle saignait et que des morceaux de verre l'entaillaient.
« Et Carson comme le Docteur Heightmeyer doivent savoir ce qui se passe. »
John hésita une nouvelle fois, mais seulement une seconde avant de laisser Élisabeth le conduire à l'infirmerie. Le reste du chemin se fit en silence et heureusement, bien qu'il soit l'heure pour tout le monde d'être réveillé, mis à part les gardes de nuit, ils ne rencontrèrent presque personne.
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En entrant dans l'infirmerie, Élisabeth dirigea John vers un lit à l'arrière de la pièce. Une fois qu'elle fut sûre que John n'allait pas s'enfuir, Élisabeth partit chercher le docteur. Revenant en compagnie de Carson, Élisabeth s'assit sur le lit se trouvant à côté de celui de John, et prit une nouvelle fois la main de John qui n'était pas blessée.
« Bordel, qu'est-ce qui vous est arrivé, jeune homme ? » demanda Carson lorsque John tendit sa main pour la montrer au docteur. Observant John, Carson trouva qu'il semblait vraiment fatigué.
« Je me suis battu avec un miroir. » Carson aurait probablement ri si John n'avait pas dit ça avec un tel sérieux dans sa voix, et si Élisabeth n'avait pas un tel sérieux sur son visage.
« Je vous expliquerai lorsque vous aurez terminé avec sa main. » promit Élisabeth en voyant Carson hausser les sourcils.
Trente minutes plus tard, après quelques points de suture et un léger sédatif pour John, Carson reçut finalement son explication. Pendant que Carson partit à la recherche du Docteur Heightmeyer, Élisabeth resta assise avec John, un bras autour de ses épaules, une main passant gentiment dans ses cheveux, jusqu'à ce qu'il s'endorme paisiblement pour la première fois depuis des semaines. Élisabeth sourit devant le regard de contentement sur le visage de John et fit le serment que quoi qu'il puisse arriver, elle resterait toujours à ses côtés, jusqu'à ce qu'il aille mieux, et même après ça.
And
I need someone to help me/ Et j'ai besoin que quelqu'un m'aide
So
you come along/ Alors tu es venu
I push you away/ Je t'ai
repoussé
Then kick and scream for you to stay. / Puis j'ai
tapé et crié pour que tu restes.
Cuz I need someone
to help me/ Parce-que j'ai besoin que quelqu'un m'aide,
Oh I
need someone to help me/ Oh j'ai besoin que quelqu'un m'aide,
To
help me heal these wounds/ Que quelqu'un m'aide à guérir
ces blessures,
They've been open for way too long. / Elles sont
ouverts depuis trop de temps.
Help me fill this soul/ Aide moi à
remplir mon âme,
Even though this is not your fault. / Même
si ce n'est pas ta faute.
"Wounded" / "Blessé"
GOOD CHARLOTTE
