Note de l'auteur : Je ne suis pas une psychologue ; je n'ai même jamais parlé avec l'un d'entre eux (ce qui ne veut pas dire que je crois qu'il y ait quelque chose de mal avec eux). En fait je ne sais pas grand chose de la psychologie, si quelque chose dans tout ça est faux ou invraisemblable, j'en suis désolée. J'ai essayé de faire quelques recherches mais je ne suis pas très douée pour ce genre de choses.


I'm lost here / Je suis perdue ici
I can't make it on my own / Je ne peux réussir toute seule
I don't wanna die alone / Je ne veux pas mourir seule
I'm so scared / J'ai si peur
Drowning now / Je me noie maintenant
Reaching out / Tendant la main
Holding on to everything I know / m'accrochant à tout ce que je connais
Crying out / Criant
Dying now / Mourant maintenant
Need some help / J'ai besoin d'aide

"S.O.S."
GOOD CHARLOTTE

Le lendemain matin, lorsque John commença à se réveiller, il sut immédiatement qu'il était à l'infirmerie, il reconnaîtrait les sons et les odeurs de cet endroit n'importe où, il pouvait ne pas toujours savoir comment il avait terminé ici, mais il savait sans aucun doute lorsqu'il y était. Alors que l'esprit endormi et embrumé de John commençait à devenir plus clair, il réalisa qu'il n'était pas seul, quelqu'un d'autre était assis à côté de son lit.

Levant les yeux, John se retrouva en train de fixer Élisabeth droit dans les yeux. John réalisa à cet instant qu'il n'avait jamais remarqué combien la couleur verdâtre des yeux d'Elisabeth pouvait être fascinante. C'était plus ou moins gentil, pensa-t-il. Secouant mentalement sa tête, John dirigea rapidement ses réflexions loin de ce genre de pensée.

« Bien, vous êtes réveillé. Comment vous sentez-vous ? » John entendit Élisabeth parler mais n'écoutait pas vraiment ; il essayait de comprendre ce qu'elle faisait là.

« Pourquoi êtes vous toujours là ? » John ignora la question d'Elisabeth. John se rappelait ce qu'Elisabeth avait dit dehors sur le balcon sur le fait de l'aider, mais en fait il ne s'était pas attendu à ce qu'elle reste dans les parages et traverse tout ça.

« J'étais sérieuse hier lorsque je vous ai dit que j'allais vous aider à traverser tout ce que vous traversez. Maintenant voudriez-vous s'il vous plaît répondre à ma question, comment vous sentez-vous ? »

« Comme si j'avais été frappé par un semi-remorque à pleine charge. » Élisabeth ne put s'empêcher de sourire, c'était tellement une réponse à la John, et cela lui donna de l'espoir. Si John pouvait rester comme ça à faire des plaisanteries et des observations judicieuses, cela voulait dire qu'il y avait encore de l'espoir pour lui.

« Je suis sûre que Carson peut vous donner quelque chose pour ça, mais d'abord vous avez un visiteur qui aimerait parler avec vous ? »

« Le docteur psy ? »

« Oui. Maintenant je serai bientôt de retour et vous feriez mieux d'être là quand je reviendrai. Pas de tentative de fuite.

« Oui madame. » John donna un faux salut négligé à Élisabeth alors qu'elle s'éloignait.

Élisabeth était seulement partie depuis cinq minutes lorsqu'elle réapparut en compagnie de Carson et de quelqu'un que John supposa être le Docteur Kate Heightmeyer. Pendant que Carson vérifia brièvement l'état de John, Kate prit l'une des différentes chaises pour visiteurs qui se trouvaient à l'infirmerie et Élisabeth reprit son siège à coté du lit, près de John. Finissant ce qu'il faisait, Carson les laissa seul.

« Bonjour, John. » Kate parla après quelques instants. « Vous êtes d'accord pour que je vous appelle John ? Je sais que certaines personnes peuvent être un peu hésitants devant le fait d'utiliser les prénoms chez leur psychologue. »

« Bien sûr, pourquoi pas? C'était bien mon nom la dernière fois que j'ai vérifié. »

« Merci, et vous pouvez vous sentir libre de m'appeler Kate, ou Docteur Heightmeyer si vous préférez. »

« Je pense que je vais partir et vous laisser parler. » Élisabeth, pensant que c'était probablement mieux de les laisser tous les deux seuls pour parler, était sur le point de partir lorsqu'elle sentit la main de John serrer la sienne plus fort.

« John, est-ce que vous voulez que le Docteur Weir reste ? » La façon avec laquelle John tenait la main d'Elisabeth n'avait pas échappé à Kate.

« Ouais... Je... Je veux dire... Si... Si ça va. » John, regardant Kate, bégaya, puis tourna son regard vers Élisabeth. « Mais... Mais si vous avez... autre chose... à faire... Quelque chose de plus important... ou si vous ne... »

« John, bien-sûr, je vais rester. Je resterai aussi longtemps que vous le voulez, j'ai dit que je vous aiderai à traverser ça et je le pensais. » Élisabeth interrompit la conversation incohérente de John. C'était un peu déconcertant pour Élisabeth ; Elle n'avait jamais vu John aussi nerveux et si peu sûr de lui auparavant.

Plusieurs minutes se passèrent avant que quelqu'un ne parle. Kate avait appris que jusqu'à un certain point il valait mieux laisser le patient commencer, et donc mener la conversation dans la direction qu'il voulait, cela lui donnait une sensation de contrôle sur les choses.

Élisabeth resta aussi silencieuse, elle ne savait peut-être pas grand chose à propos de la psychologie à part les bases, mais elle, comme Kate, savait qu'il était probablement préférable de laisser John mettre la machine en marche et diriger la conversation. De plus elle était là pour offrir un support à John et elle n'avait pas besoin de parler pour faire ça.

John ne parlait pas parce-qu'il était occupé à essayer de trouver un moyen pour se tirer de l'infirmerie avec le moins de punitions possible pour lui-même lorsqu'il fut finalement pris. Il était toujours pris à la fin, ce n'était jamais une question de si, mais de quand, et John acceptait ça, même s'il n'en était pas toujours heureux.

« Je veux sortir d'ici, sortir de l'infirmerie. » John, s'asseyant légèrement, brisa le silence. Il réfléchit, ça ne pouvait pas faire de mal d'utiliser une approche directe.

« Pensez-vous vraiment que c'est une bonne idée, John ? » répondit Kate d'une voix gentiment soucieuse.

« Oui, oui je le crois. Je n'aime pas être ici, je n'ai jamais aimé, je n'aimerai jamais. » John commençait à être tendu et frustré avec tout ça. Il n'avait pas besoin d'être à l'infirmerie, et il n'avait certainement pas besoin d'une thérapie, il voulait juste qu'on le laisse seul. A quoi avait-il pensé en acceptant tout ça ?

« Je suppose que comme toutes les autres fois vous essayer de vous échapper avant d'être officiellement libéré. » Kate plaça une main rassurant sur le bras de John. « Mais John, je pense réellement que c'est pour le moment la meilleure place pour vous. »

« Vous ne pouvez pas me garder ici pour toujours, vous savez ? En plus comment pensez-vous expliquer que je sois ici juste après m'avoir libéré ? »

« Facile, pour autant que les gens soient concernés, vous êtes ici parce-qu'en dépit des meilleurs efforts de Carson, votre blessure a développé une infection mineure qui nécessite des soins. » Élisabeth prit la liberté de répondre à John cette fois-ci.

« Et si nous faisions un marché ? » suggéra Kate, voyant le regard désespéré dans les yeux de John. « Pour les quelques prochains jours, vous restez ici, à l'infirmerie et vous vous comportez bien, vous faites ce que le personnel médical et moi-même vous dit, et nous verrons pour vous relâcher dans vos quartiers. Vous êtes d'accord ? »

« Ce n'est pas comme si j'avais le choix. » John s'effondra sur son oreiller, se sentant mal à propos de tout.

« John regardez moi. » Kate resserra gentiment son étreinte sur le bras de John, attendant jusqu'à ce qu'il la regarde dans les yeux. « Vous avez toujours le choix. Je sais que cela peut sembler être le contraire parce-que vous êtes en dépression, mais vous avez le choix. Toujours. »

« Maintenant attendez une minute, je ne suis pas... »

« John écoutez moi lorsque je dis que la dépression n'est pas un défaut d'un caractère, ni un simple cafard pendant quelques jours. Plus important, la dépression n'est pas votre faute. C' est un sérieux désordre d'état d'esprit qui affecte les capacités d'une personne à fonctionner dans les activités de tous les jours. Ca affecte le travail, la famille, la vie sociale, mais ça se traite avec le temps. »

« Je sais ça mais je pense toujours que je ne suis pas... dépressif. » John cracha méchamment le mot dépressif.

« Si vous n'êtes pas dépressif, alors à quoi correspondait tout ça hier ? » coupa Élisabeth avant que John ne puisse réellement commencer à débattre avec Kate. Élisabeth savait combien John pouvait être têtu une fois qu'il s'était mis quelque chose en tête.

« Ok, d'accord, je suis peut-être un peu dépressif. » concéda John. Si Élisabeth pensait qu'il était dépressif, alors peut-être qu'il l'était d'une certaine façon.

« D'accord, John, je pense que c'est assez pour aujourd'hui. Prenez un peu de repos et nous parlerons plus tard. » Kate tapota légèrement le bras de John puis sortit.

Une fois que Kate fut partie, Élisabeth, un regard hésitant entre l'humour et l'incrédulité sur son visage, frappa plusieurs fois l'épaule de John.

« Que... Hé, on ne tape pas sur le fou ! » John éloigna avec espièglerie la main d'Elisabeth, un léger sourire insolent sur son visage.

« Ok, un vous n'êtes pas fou, légèrement fêlé peut-être, oui, mais fou non. Et deux, vous pensez que vous auriez pu être encore moins coopératif ? »

« Oh, allez, vous savez comme moi que si je n'avais pas agi de cette façon, vous auriez été deux fois plus inquiète que vous ne l'êtes maintenant. »

« C'est possible, oui, mais sérieusement, John, Kate est là pour aider, c'est son travail, alors laissez la faire, s'il vous plaît, pour moi. »

« Oui je sais mais... c'est juste que... je... c'est... mais je... j'ai juste... »

« Je sais, je sais. »

---

Comme elle l'avait dit, Kate, avec l'approbation de Carson, laissa John quitter l'infirmerie et retourner dans sa chambre après quelques jours. Arrivé dans sa chambre, John fut surpris de découvrir que quelqu'un avait tout nettoyé. La dernière fois qu'il avait vu sa chambre, c'était comme si une tornade était passé à travers.

« Vous aimez ce que j'ai fait de cet endroit ? » Entendre la voix d'Elisabeth provenir de derrière lui effraya légèrement John.

« Avez-vous volé des choses pour mettre chez vous pendant votre temps libre ? Parce-que quelques unes de mes affaires semblent manquer. » John avait commencé à parcourir à vive allure sa chambre, faisant un inventaire mental de ce qui était là et ce qui ne l'était pas.

Il ne manquait pas grand chose, c'était pour la plupart des choses fragiles comme ses tableaux (il avait malgré tout noté que les images qui avaient été dans les cadres avaient été sorties et scotchées sur les murs), ce qu'il restait de son miroir, quelques petites babioles ça et là, et en dernier l'arme qu'il gardait toujours dans le tiroir de sa table de nuit.

« Kate et moi sommes venues là ces derniers jours pour nettoyer la place et... »

« vous avez décidé d'enlever tout ce que je pourrais utiliser pour me blesser. » John arrêta son parcours et se tint debout devant la fenêtre qui donnait sur l'océan.

« Juste une mesure de sécurité John. » Élisabeth se rapprocha de John vers la fenêtre et enveloppa doucement un bras autour de sa taille. « Croyez-le ou non, nous faisons ça parce-que nous nous soucions de vous. »

« Oui, je sais. Je peux peut-être ne pas aimer ça mais je le sais, et que je le montre ou pas, j'apprécie. » John mit son bras autour des épaules d'Elisabeth et l'attira vers lui dans une demie étreinte. « C'est juste que je déteste être dans cet état. Je veux que ma vie revienne à la normale... ou au moins aussi normal qu'elle puisse l'être en vivant dans une autre galaxie. »

« Et elle le redeviendra, mais ça ne va pas arriver en une nuit, il faut juste un peu de temps. »

Don't give up fighting 'til nothing else stands in your way. / N'abandonne pas le combat jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien sur ton chemin
Don't give up talking until there's nothing left to say / N'abandonne pas le dialogue jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à dire
But no matter what you do. / Mais quoi que tu fasses
Don't ever compromise what you believe. / Ne compromets jamais ce en quoi tu crois

"Losing Streak"
ATARIS