Chapitre XII

Bakura avait les nerfs à fleurs de peau depuis la dernière intervention de Yami Bakura. Jour et nuit, il ne cessait de penser à la fois dont il pourrait s'enfuir de la boutique. Mais pour aller où? Il était seul au monde…

« Je dois aller n'importe où, l'important c'est que je ne ferais pas de mal à personne » songea sombrement l'adolescent.

Depuis quelques temps, Férix l'évitait. La petite fille avait remarqué un changement d'attitude envers son ami et cela l'attristait. Bakura le savait, mais aller lui parler ne mènerait à rien.

Ses « collègues », même Saphira, savait qu'il y avait quelque chose qui troublait Bakura. Une atmosphère sinistre régnait sur la boutique.

Bakura se coucha très tôt ce soir là. Il voulait voir Férix le moins possible. Il avait peur de décharger sa colère sur l'innocente petite fille. Bakura se tourna et se retourna un long moment dans son lit avant de trouver le sommeil. Il ne venait pas.

Il sortit de la chambre et alla vers le balcon. La nuit était paisible, tranquille… Les étoiles brillaient d'une façon apaisante sur le fond bleu foncé de la nuit. La Lune, un simple croissant, éclairait faiblement la ville.

Bakura soupira. En bas, il entendait Férix entrain de gagner au damion contre Éthane. Le jeune homme hurlait et tempêtait contre Férix. Selon les cris de Saphira, c'était sa dixième défaite de suite.

« Tu as de jolies pensées ce soir, mon petit, Fit Yami Bakura.

-Tu veux bien la mettre en sourdine, toi? Grommela Bakura en retour.

-Oh oh, mais ce que nous sommes de mauvaise humeur ce soir

-Je ne t'ai pas demandé ton avis, renvoya Bakura, exacerbé.

-Je t'ai connu rarement aussi agressif, cher Bakura »

Énervé, l'adolescent choisit d'ignorer son Yami. Finalement, il retourna à la chambre. Il plongea dans un sommeil agité, en faisait toujours le même cauchemar… Il tenait une pierre dans sa main… Une pierre qui luisait d'un éclat noir, malsain… La Pierre de l'Apocalypse…

Bakura se réveilla en sursaut.

Dehors, il faisait nuit noire. Férix était rentré. Même, elle dormait dans un sommeil réparateur en respirant tout doucement. Ses longs cheveux bruns étaient dénattés et ils recouvraient l'oreiller d'un océan marron de satin.

Bakura se releva et posa une main sur son front. Il chassa une mèche de cheveux trempés de sueur de son front et la ramena derrière son oreille.

« Tu as fait des rêves angoissants, mon cher Bakura? » Susurra la voix de Yami Bakura à son esprit.

« -Yami!

-Présent.

-Je t'interdis de leur faire du mal!

-Ah? Et tu comptes faire comment? »

Puis, Bakura sentit que son Yami prenait la possession de son corps.

-Non… souffla-t-il piteusement.

Puis, il abandonna.

Yami Bakura eut un sourire féroce. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas repris possession du corps de son hôte…

Il regarda la petite Férix…

-Quelle jolie petite chose, souffla tout bas Yami Bakura.

Il se leva.

Il retira les couvertures qui couvraient Férix. La fillette gémit dans son sommeil, dérangée. Une lueur démente alimenta les prunelles de Yami Bakura.

« Bientôt… » Pensa-t-il.

Il prit Férix par la taille et la chargea sur son épaule. Ce qu'elle était légère!

La fillette soupira et remua un peu. En se sentant inconfortable, elle ouvrit les yeux. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'était plus dans son lit, elle poussa une exclamation de surprise.

Yami Bakura la laissa retomber sur lit. D'un coup sec, il l'assomma. Puis, il la remit sur son dos et descendit silencieusement les escaliers.

Toujours portant la fillette sur son dos, il sillonnait sans bruit les rayons de la boutique.

Ah… Enfin… Il avait trouvé ce qu'il cherchait…

-Trop longtemps nous avons été séparé, n'est-ce pas? Chuchota Yami Bakura en s'emparant du Coffret aux Malheurs.

Il mit une main sur l'Anneau du Millénium.

-Translaten.

Sans bruit, ils quittèrent la boutique, plongée dans les plus noires ténèbres. Mais, pas aussi noires que les ténèbres qui allaient bientôt déferler.