Chapitre 1 : Cachée dans le temple
Une jeune fille aux longs cheveux noirs et aux yeux bleu ciel se cachait près d'un temple à l'architecture assez ancienne, dans un passage secret. C'était assez glacial au dehors et à l'intérieur et elle tentait de se réchauffer à l'aide d'une mince couverture grise qu'elle avait trouvé, car elle était blessée à la jambe et tremblait de froid.
La jeune fille s'appelait Bastet. En fait, elle était la déesse Bastet, la déesse chatte de l'Égypte, et avait pris une forme humaine afin d'étudier le monde des mortels, car ce monde avait piqué sa curiosité. À présent, elle regrettait amèrement d'avoir pris cette décision. Pour quelle raison? Parce que les hommes la convoitaient pour sa beauté, pour l'avoir comme épouse (NdA : ou autre que je ne citerai pas), donc ils l'agressaient. Les femmes, quant à elles, n'étaient pas mieux, car elles pensaient que Bastet prenait plaisir à ce que les hommes lui faisaient, donc elles lui faisaient du mal.
- Je déteste être belle. murmura BastetLa déesse s'étira le cou et regarda au dehors. Le vent soufflait fort et faisait voler une cape que portait une étrange personne. Elle vit alors cette étrange personne, qui était encapuchonnée, s'approcher doucement en regardant furtivement autour de lui. Bastet, paniquée et effrayée à l'idée de se faire battre à nouveau, tenta de se dissimuler, mais il n'y avait aucune cachette dans les environs et, avec sa jambe, elle ne pourrait aller nulle part plus loin de où est-ce qu'elle était. C'est avec appréhension qu'elle vit s'approcher la silhouette. Celle-ci, lorsqu'elle fut entrée, enleva son capuchon, révélant le visage d'un jeune homme aux yeux violets et éclatants. Il avait des mèches blondes avec des cheveux roses virant au mauve vers le bas et noir.
Bastet, en le voyant et n'en pouvant plus, éclata en sanglot. Elle était certaine qu'il l'avait vu.
- Ne me faites pas de mal, je vous en prie! supplia-t-elleL'homme se retourna, surpris par la présence de quelqu'un d'autre. Bastet essaya de se faire toute petite, comprenant qu'elle avait fait une erreur en parlant, mais l'homme, à la grande consternation de la déesse, s'approcha en douceur.
- Pourquoi te ferais-je du mal? demanda-t-il calmement
- Parce que vous êtes un hommes. Ils m'ont tous fait cela. Et j'ai bien l'impression que vous allez faire de même, puisque vous êtes, vous aussi, un homme.
L'homme écarquilla les yeux, puis remarqua la blessure de Bastet.
- C'est eux qui t'ont fait cela? Ils t'ont battu?
Bastet, certaine qu'il allait la battre, recula un peu plus, lui arrachant une plainte de douleur. Les yeux de l'homme se masquèrent d'un voile triste, faisant partir l'éclat qui y brillait un peu plus tôt.
- Tu ne fais plus confiance à personne autour de toi, pas même aux femmes?La déesse fit non de la tête.
- Je te comprends. Tu sais, tu n'es pas la seule à venir ici. J'y viens souvent aussi pour être seul.
- Pourquoi? Personne n'a l'air de vous faire du mal.
- Et personne ne le fera jamais, car je suis le pharaon. Et pour répondre à ta question, je viens ici parce que je suis trop surveillé.
Bastet fut étonnée d'avoir un pharaon devant elle. LE pharaon, pour être plus précis.
- Je me nomme Atemu. dit-il en faisant une grimace de dégoût, Mais je déteste ce nom et je préfère Atem. Et toi?
- Bastet.
- C'est un bien joli nom. C'est le même que celui de la déesse chatte. C'est amusant, car elle est ma préférée.
Les yeux de Bastet étincelèrent un peu de plaisir.
- Je sais que tu n'aimes pas les hommes, mais je vais quand même te poser ma question. Aimerais-tu venir avec moi dans mon palais? Tu y serais beaucoup mieux qu'ici et je te promets que rien ne t'arriverais.Atem lui tendit la main.
- Qu'est-ce qui me dit que je dois te faire confiance? demanda Bastet hésitante
- Rien. C'est à toi de décider. Mais, d'habitude, je tiens mes promesses.
Bastet hésita encore un moment, puis se décida à prendre la main dans la sienne. Elle pouvait toujours essayer et s'il mentait, elle retournerait se cacher.
Atem sourit en voyant le petit bout de confiance qu'elle lui témoignait. Il lâcha sa main un moment, puis détacha sa cape et en couvrit sa nouvelle amie.
- Ce sera mieux que cette mince couverture. dit-il
- Mais…et toi?
- Je m'arrangerai, ne t'inquiète pas.
Atem prit Bastet dans ses bras et la souleva. La jeune fille, effrayée, se débattit un peu.
- Holà… Je te jure que je ne te ferai rien. C'est juste que ça m'étonnerais que tu puisses marcher avec une jambe dans cet état.
- Désolé. répondit-elle en rougissant
Il sourit et sortit du tunnel. Il remarqua au passage à quel point elle était légère. La jeune fille, quant à elle ferma les yeux de fatigue pendant que son seul ami (enfin, elle le considérais comme cela) la transportait dans un endroit où elle serait en sécurité. Elle s'endormit dans ses bras chaud et réconfortant.
Atem sentit que Bastet s'était assoupie. Il l'observa du coin de l'œil et remarqua à quel point elle était jolie lorsqu'elle était paisible.
Arrivé dans la ville, il prit un chemin qu'il utilisait rarement, mais qui serait beaucoup plus tranquille pour se rendre au palais. Peu de personnes y circulaient et c'était assez sombre comme passage.
Tandis qu'il marchait, un homme l'arrêta.
- Atem, nous vous avons cherché partout. Où étiez-vous? demanda le prêtre Seto
- Ça ne te regarde pas, Seto. Et, depuis le temps que je quitte souvent le palais, vous ne commencez pas à être habitué?
- Oui, mais, aujourd'hui, il y avait une réunion urgente de…
- Ça ne me dérange pas de l'avoir manquée! Je commence à être exaspér de toutes ces réunions imprévues pour éviter de me faire sortir. Je ne peux pas être seul un moment? répliqua Atem d'un ton colérique
Seto recula d'un pas.
- Pardonne-moi, je me suis laissée emporté. Je suis un peu trop colérique quand je le veux.Seto fit non de la tête.
- C'est normal que vous soyez furieux. Et puis, ce n'est pas grave. Mais, qui est la personne que vous tenez?Atem baissa les yeux et sourit en regardant le visage paisible de Bastet.
- C'est une jeune fille que j'ai rencontrée dans l'endroit où je vais trouver un peu de solitude. Elle est blessée et ne fait plus confiance à aucun être humain, parce que tous la battent.
- Mais, alors pourquoi…
- …Elle est dans mes bras? termina Atem, Parce que je lui ai montré que j'étais différent et elle a commencé à me faire un peu confiance.
- Ah bon. Très bien, alors. Retournons-nous au palais maintenant où préféré vous allez ailleurs?
- Je retourne au palais. Je demanderai ensuite un médecin pour elle.
- Parfait.
Atem marcha en silence avec Seto tout le long du chemin qui les séparaient du palais. Ils débouchèrent dans un vaste hall où plusieurs servants s'occupaient prestement à leurs vacations. Atem s'en alla dans sa chambre et déposa Bastet sur un lit aux couvertures vertes.
- C'est pour le temps de lui trouver sa chambre. dit le pharaon à Seto, Irais-tu demander à un servant d'aller chercher un médecin, s'il te plaît?
- Oui.
Seto sortit de la chambre à la recherche d'un serviteur et n'y revint pas, de peur de déranger son pharaon et n'ayant plus rien à faire dans cette chambre, alors que le domestique revint un peu plus tard avec un médecin à ses côtés.
- Mon Pharaon, j'ai trouvé un excellent médecin en ville. dit le servant en s'inclinant
- Merci, vous pouvez disposer.
Le servant s'inclina de nouveau et quitta la pièce. Le médecin, quant à lui s'affaira à soigner Bastet. Après son bref examen, Atem demanda :
- Est-ce qu'elle va bien?
- Ça ira. Elle ne devra pas sortir du lit pendant quelques semaines, sinon sa blessure risquera de se rouvrir.
- Très bien. Merci de vous être déplacé.
- Mais c'est la moindre des choses que je puisse faire, mon Pharaon.
Le médecin partit du palais après avoir bandée la jambe de Bastet et Atem resta près d'elle.
...
Au beau milieu de l'après-midi, une femme avec des cheveux bruns de longueur moyenne et des yeux noirs entra dans la pièce. Elle s'avança vers Atem.
- Où étais-tu? demanda-t-elle, Je t'ai cherché tout l'après-midi!
- J'étais ici, mère, dans ma chambre.
- Mais pas ce matin. Où étais-tu?
- Ça ne vous regarde pas. Ah non? Et pourquoi?
- Parce que cette question ne regarde que moi. C'est ma vie privée.
- Bon, très bien. Alors, pourrais-je savoir qui est cette jeune fille sur ton lit?
- Elle se nomme Bastet. Je l'ai trouvé à l'endroit où j'étais ce matin. Elle s'y cachait car elle ne fait plus confiance à personne, sauf un peu à moi. Elle était blessée et j'ai voulu lui venir en aide.
- Ce n'est pas une servante, j'espère?
- Je l'ignore, mais je ne crois pas. Son nom me l'indique clairement, car il est rare qu'une servante porte le nom d'une déesse.
- Très bien. J'ai le sentiment que tu ne voudras pas m'en dire plus. Au fait, Néfer te cherche elle aussi.
- Tu peux lui dire que je ne peux pas aller la voir maintenant?
- Je lui passerai le message.
Lirie (c'est le nom de la mère d'Atem) quitta la chambre de son fils. Ce dernier se leva et s'avança vers la fenêtre et s'y accouda. Il regarda un moment le ciel bleu sans nuages et le soleil qui brillait au dessus du village. Il entendit alors un faible bruit derrière lui et remarqua que Bastet s'était redressée dans son lit. Ensommeillée, la jeune déesse se frotta les yeux en laissant échapper un bâillement. Atem lui sourit gentiment en s'approchant.
- Comment te sens-tu? demanda-t-il
- Mieux, je crois. Mais, où sommes-nous? Ça ressemble à mon ancienne chambre.
- Tu es dans ma chambre, le temps que j'en trouve une pour toi.
Bastet rougit, semblant gêné à propos de quelque chose qu'ignorais le pharaon, puis essaya de se lever, mais Atem l'en empêcha en la prenant dans ses bras. Bastet fut effrayée un moment, certaine qu'il allait lui faire mal, mais, lorsqu'elle remarqua qu'il ne faisait que la retenir, elle se détendit, prise au dépourvue par tant d'affection.
- Le médecin ne veut pas que tu bouges à cause de ta jambe. Ça risque de la rouvrir à nouveau, si tu te déplaces.La déesse fit la moue en croisant les bras sur sa poitrine. Atem, en la voyant faire, éclata de rire.
- Tu es mignonne, comme ça, tu sais?Bastet rougit violemment de nouveau tandis qu'une fille à l'allure innocente aux grands yeux verts et aux longs cheveux dorés et bouclés entrait dans la chambre en courant à moitié.
- Atem, ma…qui c'est? demanda NéfertitiBastet, en voyant la petite sœur de 10 ans de Atem, se colla un peu plus contre celui-ci.
- Voici Bastet, mon amie. répondit Atem, Bastet, je te présente ma sœur Néfertiti.La mignonne petite fille s'approcha, observa la déesse en penchant la tête d'un côté, puis de l'autre, et prit le bras de Bastet en le serrant avec affection.
- Si Atem est ton ami, je suis aussi ton amie. Tu veux bien? dit-elle avec des yeux douxBastet fut surprise pendant un bref moment, encore une fois prise au dépourvu par tant d'affection, puis acquiesça en souriant timidement.
- Au fait, qu'allais-tu me dire, Néfer? demanda Atem
- Mama m'a dit que tu étais ici et que tu ne pouvais pas aller me rejoindre. Je voulais jouer avec toi, dehors, mais…
- On ne jouera pas dehors tant que Bastet ne dormira pas. Ce serait dommage pour elle de la laisser toute seule encore une fois. Mais on peut jouer ici.
Néfertiti acquiesça, comprenant la moitié de ce que son frère venait de dire, mais Bastet leur dit :
- Je peux essayer de dormir, comme ça, vous pourrez aller jouer dehors.
- Tu n'as pas tout comprit. lui dit Atem, Quand je dis on, ça te concerne toi aussi. Tu joues avec nous
Un faible sourire éclaira le visage de Bastet. C'était la première fois qu'elle jouait à un jeu mortel et elle avait hâte de commencer.
- Bon, à quoi veux-tu jouer, Néfer? demanda Atem
- Euh…je ne sais pas. répondit-elle en réfléchissant, J'ai l'habitude des jeux extérieurs.
- Que dirais-tu de raconte-moi une histoire?
- Oh oui, oui, oui! Sais-tu comment ça se joue, Bastet?
- Oui. Je jouais souvent à ça avec ma " famille ". Qui commence?
- Que dirais-tu de commencer, toi? proposa Atem
- Très bien.
Il était une fois, une jeune déesse (enfin, assez vieille, mais d'apparence jeune) qui se promenait sur le sable chaud du désert. Cette déesse cherchait quelque chose de précis.
- Qu'est-ce que c'était? demanda Néfertiti, captivée
- Un trésor apparemment inestimable. Horus lui avait dit qu'en allant sur terre, elle trouverait un ce grand trésor.
La déesse continua sa quête en cherchant dans tout le désert, mais ne trouva rien. Elle se rendit donc dans un village rempli de monde, de circulation, etc…Là, elle voulu continuer à chercher, mais les hommes commencèrent à être méchant avec elle, ainsi que les femmes. La déesse tenta de se cacher dans un temple. Mais, un jour, un jeune homme la rencontra et lui confia qu'il n'était pas comme les autres mortel. Il ramena la déesse chez lui en espérant lui redonner goût au monde et qu'elle ait au moins confiance en lui. Pour le moment, c'est la fin de mon histoire, mais je vais sûrement la continuer.
- Comment s'appelait la déesse? demanda Atem
- Mmm…Il me semble qu'elle s'appelait Bastet.
- Comme toi! s'exclama Néfertiti en faisant de grands yeux
- Oui, c'est vrai. Elle est étrange la coïncidence. À ton tour, Atem.
- D'accord.
Un jeune homme qui se promenait dans un temple, recouvert d'une cape sombre, se rendit dans un passage secret. Il y trouva une déesse qui semblait être bien mal en point. Il chercha à comprendre pourquoi elle était blessée, mais elle semblait ne plus avoir confiance en personne. Il décida alors de gagner sa confiance en étant gentil et en la recueillant chez lui. Il décida, aussi, que cette déesse serait celle qu'il aimerait car elle était aussi belle qu'un cœur d'or et aussi douce qu'un chaton.
- Pas mal comme histoire! dit Néfertiti, Mais elle est pas longue!
- Et cette déesse là, comment…s'appelait-elle? demanda Bastet en baillant
- Bastet aussi. lui murmura à l'oreille Atem
La jeune déesse s'endormit dans les bras du pharaon et celui-ci la déposa sur son lit. Il fit signe à Néfertiti de le suivre en silence et tous deux allèrent jouer dehors.
