Hello les gens ! J'espère que vous allez bien ?
Merci pour vos retours sur cette fic, je vous souhaite une bonne lecture ! :)
Harry leva les yeux vers les nombreux visages qui le fixaient depuis leurs sièges dans la salle d'audience et se sentit minuscule. Certains semblaient sévères et réprobateurs, d'autres simplement curieux, mais ils regardaient tous Harry qui faisait de son mieux pour ne pas bouger.
Il était réconforté par le fait que Sherlock se tenait juste à côté de lui sous la cape d'invisibilité. S'il y avait quelqu'un qui pouvait redonner confiance à une personne, c'était bien Sherlock, avec son esprit vif et son caractère inébranlable.
Il sentit le frôlement d'une main sur son épaule et se redressa.
La main effleura à nouveau son épaule, de manière plus appuyée cette fois, lorsque le Ministre Fudge arrêta de parler à la femme à côté de lui, et baissa les yeux sur Harry, l'air méprisant. Levant la tête, Harry fut à présent certain que cette audience se terminerait mal pour lui.
Même si Harry et Sherlock avaient mis au point une tactique de défense qui devrait assurer sa victoire, Harry n'était pas assez familiarisé avec les lois sorcières pour savoir s'il serait réellement capable de s'en tirer. Donc malgré son plan de secours, Harry s'inquiétait.
Tom avait dit à Harry qu'il n'avait probablement pas besoin de s'inquiéter d'être expulsé puisque Dumbledore le considérait comme quelque chose de beaucoup trop précieux pour qu'il s'en débarrasse. Et malgré son récent renvoi du Magenmagot, Dumbledore était toujours très puissant – assez puissant pour assurer l'acquittement de Harry. Pourtant, pensa Harry, être ministre est aussi une position sacrément influente, et Fudge voulait à tout prix le faire expulser de Poudlard.
Il ignorait ce que Lucius Malfoy avait confié à Fudge sur leur courte rencontre (même si en réalité elle avait duré environ une heure et demie et qu'ils avaient donc dû utiliser le retourneur de temps) il avait juste vu Malfoy se glisser dans son siège et murmurer quelque chose à l'oreille de Fudge, qui avait ensuite adressé un sourire suffisant à Harry.
Harry avait fait comme s'il n'avait rien vu, restant de marbre.
Mais à présent il ne pouvait plus faire semblant, alors que Fudge se mettait à parler, regardant fixement Harry. Il demanda d'abord à un jeune homme assis non loin de lui s'il était prêt.
"Oui monsieur." confirma une voix avide et aux inflexions familières.
Harry sursauta lorsqu'il reconnut Percy Weasley installé tout au bout, tenant une plume et du parchemin.
Heureux de voir un visage connu même si c'était celui de son Weasley le moins préféré, Harry essaya d'attirer l'attention de Percy.
Percy, cependant, avait les yeux focalisés sur son parchemin, évitant délibérément de regarder Harry.
Harry sentit son cœur se serrer il savait que Pecry était snob et stricte, mais la trahison faisait toujours mal. Harry perdit courage jusqu'à ce qu'il sente une pression ferme sur son épaule qui lui rappelait que Sherlock était toujours là avec lui, confiant et fidèle.
Il avait un ami sur qui il pouvait compter. Percy pouvait aller se faire voir, Harry avait toujours pensé qu'il était un idiot de toute façon.
Percy l'ignorait probablement parce que Harry avait enfreint la loi, sans doute le crime le plus impardonnable aux yeux du jeune Weasley, bien pire que d'être un Mangemort. Quel imbécile.
Il se concentra à nouveau sur Fudge. Il dictait quelque chose à Percy, qui griffonnait furieusement sur son parchemin.
"Audience disciplinaire du 12 août", annonça Fudge, "ayant pour objet d'examiner les infractions au décret sur la restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle et au Code international du secret magique reprochées au dénommé Harry James Potter, domicilié au 4, Privet Drive, Little Whinging, Surrey. Le prévenu sera interrogé par Cornélius Oswald Fudge, ministre de la Magie, Amelia Susan Bones, directrice du Département de la justice magique, et Dolores Jane Ombrage, sous-secrétaire d'État auprès du ministre. Greffier d'audience : Percy Ignatius Weasley..."
"Témoin de la défense, Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore", intervint une voix paisible derrière Harry.
Harry sentit une vague d'émotions contradictoires le submerger alors que ses yeux se posaient sur le visage serein de son directeur.
Il ressentit un immense soulagement en voyant Dumbledore, car il savait qu'avec la présence du directeur, ses chances d'acquittement au procès venaient de doubler.
Cependant, il ressentait aussi un profond ressentiment. Il s'en voulait de devoir compter sur l'homme qui était responsable de l'été horrible qu'il avait passé. C'était à cause de Dumbledore qu'il était resté coincé tout l'été, sans la moindre nouvelle, complètement isolé du monde sorcier.
C'était à cause de Dumbledore que les lettres de ses amis étaient si prudentes et distantes, c'était lui qui leur avait demandé de ne rien dire et c'était de sa faute s'ils ne lui avaient pas écrit avec le même enthousiasme que les années précédentes. C'était à cause de Dumbledore qu'il avait passé quatre jours enfermé dans une petite pièce avec à peine de la nourriture ou de l'eau. S'il y avait vraiment des gardiens postés tout autour de la maison pour protéger Harry comme le prétendait Arabella Figg, comment se faisait-il qu'aucun d'entre eux ne soit venu le tirer de là ? Ou au moins lui apporter à manger et à boire ?
Harry était soulagé de voir Dumbledore, mais il s'en voulait, car il détestait compter sur un homme pour lequel il ressentait tant d'amertume et de colère en ce moment.
Son ressentiment n'a fit que croitre quand Dumbledore refusa de croiser le regard de Harry, comme l'avait fait Percy, et préféra concentrer son attention sur Cornelius Fudge.
"Ah," dit Fudge, qui avait l'air complètement déconcerté. " Dumbledore. Oui. Vous – euh – avez reçu notre – euh – message qui indiquait que l'heure et – euh – le lieu de l'audience avaient été changés, alors ?"
Harry fronça les sourcils en direction de Fudge. Il aurait peut-être souhaité ne pas avoir besoin de l'aide de Dumbledore, mais utiliser un truc aussi mesquin pour empêcher Dumbledore de venir au procès était scandaleux.
Comme à son habitude, Dumbledore gardait son sang-froid.
"J'ai dû le manquer." répondit-il d'un ton léger. "Cependant, en raison d'une heureuse erreur, je suis arrivé au ministère avec trois heures d'avance."
"Oui – eh bien – je suppose que nous aurons besoin d'une autre chaise – je – Weasley, pourriez-vous – ?"
"Ne vous inquiétez pas, ne vous inquiétez pas," fit Dumbledore tout à fait serein. Il sortit sa baguette, et d'un geste nonchalant fit apparaître un fauteuil en chintz moelleux. Dumbledore s'assit ensuite, croisa ses longs doigts fins et fixa Fudge avec un intérêt poli. Au-dessus de Harry, les sorciers s'entretenaient à voix haute, certains regardant Dumbledore d'un air choqué, et ce ne fut que lorsque Fudge reprit la parole que le silence revint.
"Oui, bon » marmonna Fudge, se mélangeant dans ses notes. "Où en étais-je ? Ah oui, les charges"
Il sortit un morceau de parchemin de la pile devant lui, prit une profonde inspiration et lut : " Les charges retenues contre l'accusé sont les suivantes : produire un sortilège du Patronus à Little Whinging, en présence d'un Moldu, le 2 août à neuf heures vingt-trois, constitue une infraction grave en vertu du décret sur la restriction de l'usage de la magie chez les sorciers de premier cycle et en vertu du Code international du secret magique."
"Vous êtes bien Harry James Potter, résidant au numéro quatre, Privet Drive, Little Whinging, Surrey ?" interrogea Fudge, regardant Harry par-dessus son parchemin.
"Oui," confirma Harry.
" Vous avez déjà reçu un avertissement officiel du Ministère pour avoir fait usage de magie illégalement il y a trois ans, n'est-ce pas ?"
"Oui mais -"
" Et pourtant vous avez invoqué un Patronus dans la nuit du 2 août ?" fit remarquer Fudge.
"Oui," dit Harry, essayant d'être honnête "mais -"
" Sachant que vous n'êtes pas autorisé à utiliser la magie en dehors de l'école tant que vous avez moins de dix-sept ans ? »
« Oui, mais - » Harry essaya de garder son sang-froid malgré le fait qu'ils ne lui laissaient même pas la chance de se défendre mais c'était difficile.
« Vous saviez que vous étiez dans une zone pleine de Moldus ? »
"Oui, mais -" Mais il fut de nouveau interrompu.
« Pleinement conscient que vous étiez à proximité d'un Moldu à ce moment-là ? »
"Oui," rétorqua Harry avec colère, "mais je ne l'ai utilisé que parce que nous étions -"
Une sorcière portant un monocle le coupa brusquement.
« Vous avez produit un Patronus ? »
"Oui," dit Harry, "parce que -"
« Et c'était un Patronus corporel ? »
"Un quoi?" demanda Harry.
« Votre Patronus avait une forme clairement définie ? Je veux dire, c'était plus que de la vapeur ou de la fumée ? »
Harry était à deux doigts de s'énerver. Les juges n'arrêtaient pas de l'interrompre avant qu'il ne puisse s'expliquer, et il n'avait pas du tout eu l'occasion de se défendre. Et à présent qu'on lui posait enfin une question, ce n'était pas pour connaître la raison pour laquelle il avait lancé le Patronus, mais pour connaître la nature du sort !
Alors au lieu de répondre, il essaya de se justifier : « Je l'ai fait seulement parce qu'il y avait des Détraqueurs, et qu'ils nous ont attaqué, mon cousin et moi ! »
La salle devint silencieuse. Harry, qui s'était attendu à davantage de murmures de la part de la foule, regarda autour de lui avec nervosité.
"Des Détraqueurs ?" dit enfin Madame Bones. « Êtes-vous en train de dire qu'il y avait des Détraqueurs à Little Whingin ? » elle avait l'air choquée et légèrement sceptique.
Harry était sur le point de répondre, quand Fudge lâcha un petit rire comme s'il avait entendu une bonne blague.
"Ah," dit-il en regardant Amelia comme pour l'inviter à rire avec lui. « Oui. Oui, je m'attendais à entendre quelque chose comme ça. Vous êtes habitué à mentir depuis l'année dernière, n'est-ce pas Potter ? Et évoquer les Détraqueurs représente l'excuse parfaite. Les Moldus ne peuvent pas les voir et vous le savez. Pratique n'est-ce pas ? »
"Eh bien, je suis navré Potter, mais je vais devoir mettre fin, à ce ce qui, j'en suis sûr, était une histoire très bien préparée, mais étant donné que nous n'avons que votre parole et aucun témoin à nous fournir…." Il adressa un rictus à Harry.
Dumbledore s'éclaircit la gorge et eut l'air d'être sur le point de dire quelque chose, mais Harry l'interrompit avant qu'il ne puisse dire un mot.
"Veritaserum."
"Excusez-moi ? ».
"Veritaserum" répéta Harry, "C'est la potion de vérité la plus puissante au monde. Si vous ne me croyez pas, donnez-moi du veritaserum et demandez-moi si j'ai menti à propos des Détraqueurs. Allez-y."
Sherlock et lui avaient longuement mis au point cette stratégie. C'était en réalité Harry qui avait trouvé la solution, après que Sherlock ait dit qu'ils devaient chercher un moyen de prouver que Harry disait la vérité parce que sa parole ne suffirait pas.
"Du veritaserum ? Es-tu fou, mon garçon ?" fulmina Fudge, il ne s'était visiblement pas attendu à cette complication. "Manifestement, le garçon est aussi arrogant que l'a annoncé la prophétie." gloussa-t-il tout en jetant un œil autour de lui, légèrement nerveux. La suggestion de Harry l'avait pris par surprise « Sais-tu à quel point le veritaserum coûte cher ? Il est utilisé pour des affaires graves telles que des meurtres, nous n'avons pas les ressources nécessaires pour donner un sérum de vérité à chaque adolescent qui se croit au-dessus des lois !"
Harry félicita silencieusement Fudge d'avoir été aussi prompt à réfléchir. Malheureusement pour lui, Harry aussi avait plus d'un tour dans son sac (et il était sûr que Sherlock en avait au moins une douzaine) "Je suis prêt à payer le veritaserum avec mon propre argent." déclara-t-il.
Amelia Bones, qui avait froncé les sourcils sévèrement en direction de Fudge depuis qu'il avait parlé, se tourna maintenant vers Harry. "Ce ne sera pas nécessaire, mon garçon. Selon le paragraphe F du décret qui fixe les droits de l'accusé à se défendre, ajouté en 1909 lorsque le veritaserum a été inventé, l'accusé a le droit de demander un interrogatoire sous veritaserum. Vous devriez savoir ça Cornélius." Elle se tourna pour adresser un regard noir à Fudge.
Puis, se retournant vers Harry, elle interrogea : « Êtes-vous au courant du protocole de l'interrogatoire sous veritaserum ? »
Harry secoua la tête.
"Je m'en doutais" soupira-t-elle. « Vous devez dresser une liste de questions d'ici la prochaine audience du tribunal. Ces questions vous seront posées sous l'influence du veritaserum. Vous avez la permission de consulter un avocat. Gardez à l'esprit que toute échappatoire ou question ouverte rendra votre déclaration moins digne de confiance. Je vous suggère d'utiliser des questions telles que : « Y avait-il des Détraqueurs dans votre quartier la nuit où vous avez lancé le Patronus ? »qui ne laisseront pas de place au doute ou à l'interprétation. Comprenez vous ?"
Harry hocha la tête.
"Très bien, alors nous devons programmer la prochaine date d'audience. À cette date, vous présenterez aux juges votre liste de questions et serez interrogé. Maintenant, quel jour pouvez-vous-"
« Excusez-moi, » interrompit Dumbledore, qui s'était contenté jusque là d'observer simplement les débats avec approbation, même si Harry pouvait dire qu'il avait été surpris par la tournure des événements. « Rien de tout cela ne devrait être nécessaire. J'ai avec moi un témoin qui a vu les Détraqueurs de ses propres yeux. Elle peut témoigner du fait que Harry a dit la vérité. »
"Un témoin ?" répéta Amelia Bones d'une voix sévère. Elle semblait avoir repris l'interrogatoire car Fudge était en état de choc et était toujours assis sur son siège, la bouche ouverte. « Il ne pouvait pas y avoir de sorcière ou de sorcier dans les environs de Potter. Sinon, la trace aurait enregistré le fait qu'il était en compagnie d'un autre adulte sorcier et il aurait été supposé que c'était l'adulte qui avait exécuté le sort. Les Moldus ne peuvent pas voir les Détraqueurs. Comment se fait-il que vous ayez un témoin ?
"Il s'agit d'une Cracmol." répondit calmement Dumbledore.
Les yeux d'Amelia Bones s'écarquillèrent de compréhension et elle eut une moue ironie, "Ah oui, nous avons toujours eu la fâcheuse habitude d'oublier les Cracmols. Et cela finit souvent par se retourner contre nous. Amenez le témoin, Dumbledore."
Quand Harry vit Mrs Figg avancer nerveusement dans la salle d'audience avec ses vieilles pantoufles élimées, il fut extrêmement heureux d'avoir le veritaserum comme plan de secours. Elle n'avait pas l'air du témoin le plus convaincant au monde. En fait, elle avait l'air au bout de sa vie.
L'interrogatoire commença laborieusement et s'améliora légèrement par la suite, lorsque Mrs Figg put décrire correctement l'effet que les Détraqueurs avaient eu sur elle – les sentiments de tristesse et désespoir.
Une fois interrogatoire terminé et Mrs Figg renvoyée hors de la salle d'audience, Fudge semblait avoir retrouvé sa bonne humeur. Sa confiance s'était visiblement raffermie par la faiblesse du témoignage de Mrs Figg. Harry ne pouvait pas le blâmer.
"Ce n'est pas un témoin très convaincant." fit-il remarquer avec un ricanement.
"Oh, je ne sais pas." commenta Amélia Bones. « Elle a décrit très précisément les effets d'une attaque de Détraqueur, mais si vous n'êtes pas convaincu, Cornelius, nous pouvons toujours recourir au veritaserum. »
Fudge semblait en plein débat intérieur.
Harry en déduisit qu'il ne devait pas être au courant de l'absence de Détraqueurs à Azkaban. Sinon, il aurait su que Harry disait la vérité et aurait sauté sur l'occasion pour éviter le veritaserum. S'il envisageait d'utiliser le veritaserum, il devait être à peu près sûr que Harry mentait, ce qui signifiait qu'il n'était au courant d'aucune rébellion de la part des Détraqueurs.
Harry se demanda pourquoi. Il demanderait à Sherlock, qui avait toujours trois longueurs d'avance sur lui dans ses déductions.
Finalement, la conviction de Fudge que Harry mentait sembla l'emporter sur toutes ses hésitations.
"Utilisons le veritaserum." déclara-t-il avec un ricanement.
Il avait dû décider que Harry s'était porté volontaire pour prendre du veritaserum uniquement pour paraître digne de confiance, et qu'il comptait en fait sur le témoignage de Mrs Figgs pour le disculper avant qu'il n'ait à prendre la potion de vérité.
Eh bien, pensa Harry, c'était le problème de Fudge. Son avenir à Poudlard était désormais assuré.
"Très bien!" déclara Amelia Bones. « Je ne vous demanderai pas d'assister à cette audience. Pour être honnête, je ne sais pas pourquoi vous avez été convoqué ici. Il n'y avait aucune raison de tenir une assemblée au complet pour une simple utilisation de la magie par un mineur."
La foule applaudit, le procès avait manifestement perdu son intérêt à un moment donné, et Harry était sûr que la plupart des sorciers présents pensaient qu'une simple question de magie des mineurs ne valait pas le coup d'être convoqué ici. Certains marmonnèrent et secouèrent la tête, en colère d'avoir été appelés pour une affaire aussi insignifiante, mais certains semblaient déçus. Harry se demanda s'ils espéraient des potins juteux sur le Survivant. Si c'était le cas, le procès avait probablement été une déception pour eux.
« Audience rejetée ! » déclara Madame Bones, elle se tourna vers Harry. "Vous pouvez y aller. Mais vraiment, je ne comprends pas votre attitude Cornelius-" grogna-t-elle en se tournant vers Fudge " C'est une honte pour le système judiciaire de-"
Harry aurait aimé regarder Fudge se faire réprimander, mais il sentit qu'il était temps de partir. Il se leva et entendit un bruit de pas à côté de lui qui indiquait la présence de Sherlock.
Il se tourna vers Dumbledore, voulant le remercier pour son aide. Il avait fait tout son possible pour le disculper après tout, et même si cela s'était avéré inutile, Harry lui en était reconnaissant. Il voulait exprimer sa gratitude, malgré le fait qu'il était mécontent de certaines des actions de Dumbledore.
Cependant, le directeur de Poudlard s'était déjà levé et sortait de la salle d'audience sans adresser un seul regard à Harry.
Harry combattit une nouvelle vague de ressentiment. Son acquittement était proche, il pouvait se détendre à présent.
Il sortit de la salle d'audience d'un pas un peu plus léger, Sherlock à ses côtés.
OoOoOoO
Tom se pencha et regarda le parchemin enchanté pour la quatrième fois ce jour-là. Le parchemin était celui relié au morceau de parchemin de Harry par le sortilège protéiforme et il était toujours vide.
Tom supposa que cela signifiait que l'Ordre du Phénix n'avait pas réussi à mettre la main sur Harry, et qu'il vivait toujours avec Sherlock.
Lorsqu'ils avaient discuté de leur nouveau plan d'action, Tom avait fait en sorte que Harry décrive un peu sa vie afin qu'il soit capable de mettre en scène de manière réaliste des attaques contre lui sans que Harry soit réellement impliqué (ce serait très suspect si Tom n'était pas vu en train d'essayer de tuer Harry au moins une fois d'ici la fin de l'année scolaire). La description de la vie de Harry s'était transformée en une discussion intéressante (Harry et Tom avaient tous deux levé les yeux au ciel quand Sherlock avait commencé à se plaindre de Mycroft, et Sherlock avait abandonné le sujet en réalisant qu'il n'obtiendrait aucun soutien de la part de son public actuel) et ils avaient également abordé d'autres questions.
L'un des sujets de discussion était où Harry vivrait durant le reste de l'été (et même au-delà s'il finissait par être expulsé de Poudlard).
Tom savait, via les rapports de Rogue, que Dumbledore avait une fois de plus réuni l'Ordre du Phénix. Quand Harry l'informa que Dumbledore avait envoyé des sorciers pour l'emmener dans un endroit sûr, juste après qu'il se soit échappé chez Sherlock, Tom parla à Harry de l'Ordre et révéla qu'il était censé être emmené au quartier général du groupe.
Il ajouta que Arthur Weasley essaierait probablement de convaincre Harry de déménager au quartier général une fois le procès terminé. Il avait évoqué l'option que Arthur pourrait refuser de le ramener à la maison afin que Harry soit obligé de venir avec lui.
Harry réprima cette inquiétude en disant que Arthur Weasley ne ferait jamais quelque chose d'aussi sournois, et même s'il le faisait, Harry avait de l'argent moldu et savait comment se débrouiller en ville. Il n'y avait donc aucune chance que Harry soit forcé de résider au quartier général de l'Ordre.
Tom était plutôt déçu d'entendre cela, car il avait espéré que si Harry découvrait l'adresse du quartier général, il pourrait la communiquer à Tom. Cependant, leur accord de paix ne mentionnait pas que Harry pouvait aider Tom à gagner la guerre, il ne pouvait donc rien faire.
Il ne pouvait être que heureux pour Harry de continuer à vivre chez Sherlock, et, même s'il ne l'admettrait jamais, Tom se sentait aussi un peu jaloux. Vivre avec Sherlock et Harry était quelque chose qui l'intriguait et l'attirait. Cela devait certainement être mieux que de vivre avec Nagini, tout ce qu'elle faisait de ses journées était manger et s'accoupler – les serpents n'étaient pas réputés pour leur intelligence.
Tom prit un moment pour fantasmer sur l'idée de laisser sa vie actuelle derrière lui. Ne plus avoir à faire face à l'idiotie constante de Crabbe et Goyle. Ne plus avoir à écouter les flatteries agaçantes de Lucius. Ne plus avoir à passer des heures à réfléchir aux informations que Rogue lui avait données et à essayer de savoir s'il était un traître ou non.
Il y avait quelque chose d'attirant dans la vie de Harry et Sherlock. Un peu de compagnie peut-être ? Le fait qu'ils pouvaient s'amuser ? Qu'ils avaient quelqu'un sur qui comptait ?
Mais peu importe, cela n'avait pas d'importance. Tom avait travaillé beaucoup trop longtemps et durement pour abandonner ses rêves à cause d'un fantasme enfantin.
En tout cas, il appréciait toujours le pouvoir qu'il détenait sur ses Mangemorts. Il avait toujours eu soif de pouvoir. Surtout depuis qu'il avait grandi dans un orphelinat et qu'il avait été enfermé dans ce petit placard par Billy Stubbs.
Pourtant, il ne put s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil au parchemin relié à celui de Harry, une dernière fois.
Quelque chose fut différent cette fois-ci. Des mots se formaient sur le parchemin.
Lord Voldemort? Tom ? Es-tu là ? C'est Sherlock.
Sans prévenir, un sourire se forma sur le visage de Tom.
Oui c'est moi. Où est Harry ? Quelque chose est arrivé ?
Non, tout va bien. Il fait une sieste en ce moment. Je pense que notre effraction à l'hôpital l'a fatigué. J'aurais une faveur à vous demander.
Laquelle ? Et que faisiez-vous dans un hôpital ?
Pouvez-vous enchanter deux autres morceaux de parchemin pour que Harry et moi puissions communiquer pendant l'année scolaire ? Le courrier par hibou est si lent; je ne sais pas comment les sorciers font pour le supporter ! Je n'arrive toujours pas à croire que vous n'ayez pas Internet.
Aucun problème. Yorry vous apportera les parchemins dans quelques minutes. Envoyez à Harry mes salutations.
Je le ferai. Harry a des nouvelles pour vous au fait, mais je vais le laisser vous le dire lui-même. Merci pour l'aide !
Pas besoin de me remercier, mais je veux quelque chose en échange. Dites à Harry que je souhaite des rapports sur les allées et venues de Dumbledore.
Je savais que vous demanderez quelque chose en retour. Je vais le dire à Harry, il est tellement reconnaissant que vous le laissez vivre, il le fera sans se plaindre.
Bon. J'attendrai qu'il me contacte.
Après avoir écrit, Tom s'empara de deux morceaux de parchemin, prit une plume et, comme il ignorait lequel parviendrait à Harry, écrivit dessus :
N'oublie pas ce que tu me dois !
Tom
Il voulait que Harry se souvienne qu'il avait une dette envers Tom chaque fois qu'il utiliserait le parchemin.
Puis, après avoir hésité un moment, il prit un troisième morceau de parchemin vierge et le posa sur les deux autres. Il agita sa baguette au-dessus de la pile de parchemins et murmura une incantation.
Il appela ensuite Yorry et lui remit les deux morceaux de parchemin originaux avec des instructions. Il garda le troisième pour lui-même, ne se sentant pas dut tout coupable à l'idée d'espionner les conversations des deux garçons.
