La journée se termina sans encombres supplémentaires… Mais les camarades de dortoirs de Harry refusèrent catégoriquement de le laisser passer sa dernière nuit avec Draco. Pourtant, Ron, qui avait été obligé de reconnaître que Draco avait le sens de l'humour et qu'il pouvait être réellement sympa, dut l'inviter au mariage de son frère, sous les encouragements de Ginny, qui de son côté voulait prendre cette excuse pour inviter voir Luna pendant les vacances. Draco accepta sans hésiter, sachant que ce serait pour lui un moyen de revoir Harry, et espérant que Mrs. Weasley les laisserait au moins dormir dans la même chambre… Seamus s'insurgea en apprenant qu'il n'avait pas été invité et
Draco retourna dans son dortoir après avoir embrassé Harry amoureusement.
Luna et Ginny quittèrent le dortoir elles aussi, en compagnie de Parvati et d'Hermione qui promit à Ron de dire à Luna de retourner à la Salle Commune des Serdaigle. Les garçons se précipitèrent sur la porte du dortoir pour vérifier que Luna quittait réellement la pièce et durent retenir Ron de sauter sur la jeune blonde lorsqu'ils la virent monter l'escalier en compagnie de Ginny. Ils se retournèrent ensuite tous vers Ron lorsqu'ils virent le clin d'œil qu'Hermione lui avait lancé. Ils finirent par s'endormir, tous en dehors de Ron, ce qui les empêcha de confirmer ce qu'ils avaient tous cru comprendre.
Le lendemain matin, ils se levèrent tous à l'aube afin de préparer leurs valises. Harry regarda chaque recoin du dortoir pour ne rien oublier, ni affaire, ni souvenir…Il ne voulait jamais oublier que ce château fut l'endroit où il se sentit le plus heureux de sa vie. Une fois ses affaires prêtes, il sortit en vitesse du dortoir, avec l'intention d'aller chercher Draco qui, à son plus grand bonheur, fut plus rapide que lui et entra dans la salle des Gryffondors, connaissant le mot de passe. Ils observèrent la Salle Commune une dernière fois, Harry sentant les larmes lui monter aux yeux.
Ils sortirent enfin et décidèrent de faire une dernière promenade dans le château et dans le parc.
Ils retournèrent dans les toilettes du troisième étage où habitait encore Mimi Geignarde qui fut d'ailleurs ravie de le revoir. Ils allèrent sur le terrain de Quidditch, volèrent un petit moment, puis se dirigèrent vers la cabane de Hagrid, qui était, au grand soulagement de Draco, parti chasser une dernière fois. Ils caressèrent Crockdur, allèrent à la volière pour observer la vue de haut, ils firent même un tour à la cabane hurlante où Harry avait parlé à Sirius pour la première fois. Ils marchèrent silencieusement, mais pleins d'émotions, leurs cœurs guidant leurs pas vers les endroits qu'ils avaient le plus apprécié, des larmes coulant involontairement sur leurs joues.
C'était la dernière fois qu'il verraient ce château, à moins de devenir Professeur à Poudlard, ce qu'aucun d'entre n'avait jamais envisagé, et encore c'était seulement s'ils étaient encore vivants pour revenir à ce moment là, ce qui était tout aussi improbable…
Il était déjà midi lorsqu'ils furent de retour au château. Le train partait à quatorze heures.
Les deux adolescents, mélancoliques, se dirigèrent vers la Grande Salle. Ils entrèrent doucement, essayant de profiter à tout prix de chacune des minutes qui leurs restaient à vivre ici, un faible sourire au lèvres. Un sourire emprunt d'une nostalgie et d'une tristesse immense qu'ils retrouvèrent sur le visage de ses camarades de dortoir, ainsi que sur ceux de Hermione, Ginny et Luna qui s'était, comme Draco, assise à la table des Gryffondors.
Alors, à la grande surprise de tous, Professeur McGonagall se leva et demanda le silence, qui fut obtenu rapidement.
Chers élèves de Poudlard, dit-elle, aînés comme cadets, je tenais…à vous remercier tous pour tout ce que vous avez fait, sans le savoir, pour moi et mes collègues. C'est pour vous que nous nous tenons debout aujourd'hui et que nous avancerons encore demain et les années avenirs. C'est pour votre futur, pour notre futur à tous…Car vous êtes les seuls à pouvoir nous sauver. Vous êtes les seuls à pouvoir rendre la joie de vivre à chacun d'entre nous. Je sais que nombre d'entre vous ne reviendront pas l'année prochaine. Mais j'espère au moins que ces même personnes profiterons de leur liberté à venir pour aider le monde dans sa lutte contre…contre Voldemort, se força-t-elle à dire, en hommage à Dumbledore sans doute. Et pour tous ceux qui reviendront, sachez que nous serons toujours là, moi et mes collègues pour vous aider dans les moments difficiles qui nous sont promis et que nous vivrons la douleur ensemble, en se serrant les coudes, en s'unissant entre nous. D'ailleurs, ajouta-t-elle, je voulais… dire un mot à propos de la vieille haine qui oppose les Serpentard aux Gryffondors.
Les élèves des deux maisons se raidirent un instant.
Lorsque j'étais jeune, je haïssais les Serpentards. Pourtant je sais que c'était une pure idiotie de ma part. Vous avez tous la possibilité de vous réconcilier. De chercher par vous même la vérité, de ne pas écouter les rumeurs qui courent et de tout faire pour tenter de vous lier. Nous avons la preuve ici même que c'est tout à fait possible…Aujourd'hui, à la table des Gryffondors sont assis un élève de Serpentard, une élève de Serdaigle et un élève de Poufsouffle, dit-elle en désignant de la main Draco, Luna et Justin qui était assis à côté de Lavande Brown et lui tenait la main secrètement mais visiblement. Aujourd'hui une amitié lie des personnes de toutes les maisons. Et aujourd'hui est peut-être l'aube d'une nouvelle ère…Après le sort, vient l'enchantement comme on dit chez nous… Il y a encore de l'espoir. Cet espoir repose sans doute sur Harry Potter ici présent…dit-elle alors que Harry se faisait remarquer qu'il aurait pensé qu'on dirait son nom plus tôt. Mais il repose aussi en vous…Voldemort a besoin d'une armée…il saura trouver tous les moyens possibles pour obtenir n'importe quel sorcier capable de lancer des sorts assez puissants. Prenez garde et choisissez le bon camp…
McGonagall leva son verre, et les plats apparurent dans les assiettes, bien que la plupart des élèves soient occupés à observer la larme brillante qui coulait sur la joue du Professeur. Harry remarqua que Minerva McGonagall avait l'air terriblement vieille tout à coup. Son cœur se serra encore une fois lorsqu'il pensa que c'était peut-être la dernière fois de sa vie qu'il voyait ce visage là.
Le repas se termina relativement bien, compte tenu des feux d'artifices multicolores et bruyants qui apparurent pour le dessert à la table des Gryffondors, et plus précisément là où était assise Ginny qui en avait reçu un paquet de ses frères. Les bougies à pétards et les soucoupes volantes roses d'étincelles illuminèrent la salle pour le dernier dessert.
Lorsqu'ils sortirent de la Grande Salle, de nombreux élèves de Serpentard et de Gryffondor s'adressèrent la parole, l'air timide, et quelques couples mixtes furent dévoilés au publique.
Les élèves prirent le train à quatorze heures pétantes, se retournant vers le château, la larme à l'œil, le cœur chargé de souvenirs, la gorge serrée.
Harry, Draco, Ron, Seamus, Dean, Neville, Parvati, Luna, Ginny et Hermione se trouvèrent un compartiment vide et assez grand pour eux dix et passèrent le voyage à se remémorer des scènes drôles, tristes, ou émouvantes qu'ils avaient vécues à Poudlard depuis leur arrivée dans l'école.
Draco ne savait comment l'exprimer mais… Malgré le fait qu'il ait toujours souhaité grandir pour être reconnu et autonome, il se sentit soudain vulnérable face au temps qui passait sans s'arrêter et souhaita vainement, ne plus être victime du temps… Pouvoir ne jamais quitter ses nouveaux - il avait honte de le dire – amis, ne jamais sortir de ce train. Un simple syndrome Peterpanesque d'après ce que Luna lui avait raconté…
C'est mon père qui m'en a parlé…Certains sorciers ont fait des recherches sur Peter Pan, qui était apparemment le premier sorcier à avoir découvert la pierre philosophale et donc la jeunesse éternelle et la richesse du pays imaginaire… Il paraîtrait que le syndrome Peterpanesque est de plus en plus répandu…Il s'agirait d'un brusque accès d'émotions dues à un événement important, et cet accès provoquerait apparemment certains problèmes nerveux de nostalgie et de refus de vieillir…expliqua Luna, très sérieuse, sans se rendre compte qu'elle avait déclenché l'hilarité générale du compartiment.
Même Parvati Patil, qui n'était pas réellement intégrée au groupe, semblait avoir gagné de l'assurance et riait de plus belle avec Neville et Ginny.
And Life goes on
So sad and hard
Painful and useless…
So life goes on…
So you go on…
And you live life
Just how you can…
Sadly and hardly…
But life goes on…
