Tract # 13 : Un nouveau marché.

Quoi on va quand même aller aux Etats-Unis ? S'écria Shuichi étonné.

Bien entendu quel question ! Lui répliqua Fujisaki.

Comme l'avait deviné Tohma, l'américaine ne renonça pas aux Bad Luck. Elle abandonna cependant les studios de la N.G. pour retourner chez elle, dans son pays, vaincue.

Elle avait néanmoins joué une dernière carte en annonçant que le contrat serait mis au point et signé après la prestation unique du groupe à l'E3.

Déjà le voyage était prévus et organisé, dans un mois, presque jours pour jours, l'avions décollerait de l'aéroport internationale de Tokyo, situé sur une presqu'île artificielle dans la baie de la ville pour emmener les Bad Luck vers un nouveau publique.

Dés lors le programme du groupe était entièrement consacré aux répétitions pour cet événement : Habillage, essayage, tenues scéniques, répétitions vocales.

Shuichi n'en pouvait plus, heureusement avec l'aide de Hiro et de Fujisaki, il réussi à convaincre M.K. de leur donner quelques jours de congés avant le départ.

Le jeune homme avait cependant de plus en plus de mal à accepter l'idée d'être séparé de son amant pour un temps aussi long et par une distance aussi grande. Il s'en inquiétait réellement et en devenait nerveux.

Yuki, tu ne pourrais vraiment pas laisser tomber ton livre, juste le temps du voyage et venir avec moi. Le supplia-t-il un jour.

Ne joue pas les enfants Shuichi.

Mais je ne veux vraiment pas y aller, je n'aime pas l'idée d'être séparé de toi, le voyage en lui-même de me fait pas peur, mais savoir que je suis aussi loin de toi.

On en a déjà parlé. Lui répliqua sèchement l'écrivain sans relever les yeux de son écran d'ordinateur.

Shuichi soupira et passa finalement les bras autour des épaules de son amant.

Si je le fais c'est uniquement pour le groupe et parce que je sais que je reviendrais vers toi après. Lui susurra-t-il à l'oreille avant de laisser tomber une tête lasse au creux de son épaule.

Shuichi. Prononça finalement son amant en lui prenant tendrement la main. De quoi tu as peur exactement ?

Shuichi sera d'avantage son compagnon contre lui, tremblant.

Ce dont j'ai peur…Répéta-t-il. Je crois que j'ai peur d'avoir trop de succès auprès de ce publique, un succès qui m'obligerais à faire une tournée et une halte dans ce pays aussi longue que celle de Ryuichi. Même s'il est revenu, cela a duré quand même trois ans. Trois longues années. Je supporterais cela seulement si tu viens avec moi, mais je sais que tu ne le feras pas, peut-être parce que les USA te rappellent trop de mauvais souvenirs ou peut-être parce que tu n'as plus envi de quitter notre pays, même pour moi. Tu sais, je crois que j'ai un peu peur que tu m'oublies aussi durant mon absence.

Shuichi se tue, Yuki ne lui répondit pas. Dans le silence de la pièce, il eut l'impression que seul les battements de son cœur qui se faisaient de plus en plus rapides lui donnaient seuls une réponse. Il sentit finalement la main de Yuki serrer d'avantage la sienne.

Shuichi. Lui chuchota-t-il avant de passer une main dans les cheveux du jeune homme et de lui diriger la tête pour lui voler un baissé furtif.

Surpris, le chanteur se laissa faire, Yuki se retourna dans une position plus propice et lui appuya délicatement sur la nuque pour un nouveau baissé, plus doux, plus tendre et plus sucré.

Quelles peurs idiotes. Lui lança-t-il avant de se relever et d'entraîner son amant dans leur chambre. Si tu veux, si ça peut te permettre de te rassurer, jusqu'à ton départ je ferais tout ce que tu me demanderas. Je serais doux et gentil comme tu l'aimes Shuichi. Lui promis-t-il avant de le pousser délicatement à s'asseoir sur le lit.

Oh…Yuki. Vraiment, tu feras ça ? Nouveau baissé. Merci. Murmura le jeune homme aux anges.

Quelques instants avant le départ, les bagages déjà certainement embarqués dans les soutes du jet privé que la N.G. avait réservé spécialement pour eux.

Tous prés à partir, Hiro qui donnait un dernier baissé à Ayaka déplacé spécialement de Kyoto pour l'occasion.

Tous, sauf Shuichi qui regardait partout en fixant nerveusement sa montre. On l'appela, il lança un regard rageur à Sakano pour l'ignorer et retourner scruter l'horizon désespérément vide.

Yuki espèce de … me faire ça après toutes les promesses que tu m'as faite ! Ragea-t-il pour lui-même.

Monsieur on doit partir maintenant ou les lignes aériennes ne seront plus libre. Sakano avait été cherché le pilote de l'avion en renfort devant le refus d'obtempérer du leader.

Attendez encore juste un petit peu s'il vous plait. Supplia-t-il.

Non, je regrette c'est maintenant ou jamais. Lança nerveusement le pilote, visiblement prés a être à bout de nerf.

Shuichi entendit un clic devenu familier et une pression sur la tempe qui ne l'étonna pas.

Shindou Shuichi, on va obéir gentiment, n'est-ce pas ? La voix de M.K. résonna, étrangement lente et mesurée, menaçante.

Shuichi soupira et regarda à nouveau sa montre.

Extrêmement déçu, il se résigna et monta dans l'appareil guettant jusqu'au dernier moment l'aéroport jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un petit point gris et informe.

Et en route pour l'Amérique ! S'écria soudainement Fujisaki visiblement ravi. Hiro lui lança un sourire et se retourna vers Shuichi.

Il a sûrement eu un empêchement. Lui dit-il en espérant lui apporter un quelconque réconfort. Ne t'en fait pas, il ne t'oubliera pas aussi facilement, et puis tu sais, ce voyage, ce n'est presque qu'un allé et retour. Il durera certainement moins longtemps que la tournée qu'on a fait.

Hiro. Minauda Shuichi la voix cassée par l'émotion. Il lui était infiniment reconnaissant, d'être là avec lui en ce moment, d'avoir toujours été là en réalité, d'être une épaule sur laquelle il pouvait se reposer à tout moment. Il serra cependant les dents et fixa les nuages, ce n'était pas ce voyage en lui-même qui le tracassait mais ses conséquences.

Allo. Oui, c'est Yuki Eiri à l'appareil. Il vient de partir tu peux tout mettre en route. Une voix de femme lui répondit à l'autre bout et il raccrocha en fixant le petit point qu'était devenu le jet sur le ciel azuré.

Tu me surprendras toujours, Eiri. Tohma apparut aux cotés de son beau-frère. J'aurais cru que tu lui aurais au moins dit au revoir, surtout que tu étais sur place. Il doit t'en vouloir.

Vraiment. Tu crois ? Lança ironiquement l'écrivain avant de se baisser pour prendre son attaché caisse noir et de marcher d'un pas félin vers un sace d'embarquement, suivit de très prés par le président de la N.G.