Auteur : Yami Flo
Genre : Humour, Général, nouvelle version du chapitre, Première Rencontre traumatisante pour l'ensemble des personnages.
Disclaimer : Masashi Kishimoto possède Naruto, son vaste univers, les personnages géniaux qui peuplent Konoha, et moi, je possède la petite brochette de personnages présentés ci-dessous, sauf exceptions.
Chapitre 2 : Une Equipe…De Choc ?
Donc, sans qu'aucune information ne filtre, notre Sensei avait été choisi, et nous n'allions pas tarder à savoir que l'administration n'avait pas choisi la plus saine d'esprit du lot. Cela dit, en relativisant, je suis en droit de penser que comparer à certains de nos camarades de classe de l'époque, elle était loin d'être aussi timbrée qu'on le pense. Sincèrement.
Vous auriez dû tenter de mettre un pied dans notre salle de classe le dernier jour : vous auriez été plus rassuré si vous vous étiez tenu dans une poudrière avec une allumette allumée en main…
Dans une salle de classe, une quarantaine d'élèves discutaient gaiement. Enfin, quelques uns discutaient gaiement. D'autres se lançaient des regards noirs, se hurlaient dessus les uns les autres, et un ou deux kunais allèrent se ficher dans le mur lorsque la « discussion » s'envenima davantage.
Le cas étaient surtout vrai en ce qui concernait une jeune kunoichi aux cheveux noirs en bataille et un garçon au regard blasé qui secouait la tête de droite à gauche, faisant voleté ses boucles brunes. En moins d'une minute, il n'y avait plus personne dans un rayon de moins de deux mètres autour d'eux. Personne n'était assez fou pour rester sous la guerre des Regards Noirs que livrait à sens unique la jeune ninja.
De l'autre côté de la classe, les choses n'allaient pas mieux. Un garçon aux cheveux bleu sombre mi-longs décida sagement de disparaître sous la table quand il vit sa voisine, une fille de petite taille avec des vêtements constellés de brûlures et de trous, les traits tirés par la concentration, tracer de nouveaux caractères sur une note explosive qui provoqua une petite explosion moins d'une minute après, réduisant en miettes les fournitures installées sur la table.
Plus loin, un rouquin aux yeux pers jouait distraitement avec un yoyo sous le regard vaguement intéressé d'un petit blond aux cheveux nattés. Regard qui se changea en expression de stupeur quand une série de lames sortit de l'inoffensif jouet en tournoyant. Le blond recula prudemment de quelques sièges, seulement pour mieux heurter un grand costaud qui le foudroya du regard.
Telle était la classe occupant la salle 201 de l'Académie de Konoha, celle qui effrayait parfois même les professeurs, et, fait établi, seuls les plus braves d'entre eux osaient s'y aventurer ou y enseigner. Et l'un des plus braves d'entre eux, ce matin là, répondait au nom d'Umino Iruka.
-Bonjour, la classe, tenta-t-il de dire, avant de se rendre compte du désastre qu'il avait sous les yeux. Seuls deux ou trois élèves l'avaient vu et entendus entrer, et ceux-là lui souriaient timidement, comme pris en faute. Les autres continuaient leurs occupations comme si de rien n'était.
Iruka sentit poindre la migraine. Il n'avait pas dormi de la nuit, trop anxieux pour cela, et se sentait fatigué. Ses nerfs menaçaient de le lâcher dans les dix prochaines secondes si ses élèves ne se taisaient pas. Lorsqu'il reçu sur la tête l'une des brosses à tableau, il n'y tint plus.
-SILLLLLEEEEEEEENNNNNNCEEEEE !
Miracle, le cri marcha. Et, dix minutes plus tard, après quelques explications de bases, il commença à annoncer les équipes.
Quelque part en ville, deux jeunes filles marchaient d'un bon pas vers l'Académie. Enfin, l'une marchait d'un bon pas et l'autre traînait les pieds, l'air maussade, les mains dans les poches de sa veste.
-Haruko, tu vas m'accompagner encore longtemps ? Je suis capable de me rendre à l'Académie toute seule, quand même ! Et puis, tu ne dois pas reprendre ton poste bientôt ?
-Pas avant une heure au moins, répondit Haruko. Et pour ce qui est de ton habilité à te rendre là-bas seule…Disons simplement que j'ai perdu toutes mes illusions sur tes facultés d'orientations le jour où tu nous as perdu au beau milieu du pays de la Brume en tenant la carte à l'envers.
-C'était pas ma faute ! Shushiro l'avait à moitié déchiré !
-Uniquement parce que tu l'as surpris en jouant à « Coucou, qui est là ? » au beau milieu d'un territoire ennemi, soupira Haruko. Et je te rappellerai également que lors de notre scolarité, nous devions te conduire tous les matins à l'Académie pour que tu ne te perdes pas en route. On a même dû utiliser une laisse !
-Ca va, ça va, j'ai compris…Mais je maintiens que ce n'était pas ma faute quand même !
-Non, effectivement, la première fois, c'était celle du poteau indicateur qui t'avait à moitié assommé, répondit Haruko du tac au tac.
Shizuka passa une main dans ses cheveux, grimaçante. Oh oui, le bon vieux souvenirs du poteau indicateur dans lequel elle avait frappé tête la première parce qu'elle ne regardait pas où elle courrait. Elle avait vu trente-six chandelles sur le coup, et vingt fois plus durant les dix jours suivants. Il y avait tout de même une justice dans ses souffrances : le poteau n'avait plus jamais été le même depuis, et sa tante lui avait offert plein de glaces pour la consoler.
Néanmoins, elle continua à râler.
-Mais c'est humiliant de me tirer derrière toi comme ça ! Pense un peu à mon honneur ! Que vont dire les gens ?
-Shizuka, si tu avais encore de l'honneur, cela se saurait. Et je doute que quiconque dise quoique ce soit de pire que ce qui a déjà été dit.
-Méchante ! Tu ne trouveras jamais de mari, avec un caractère pareil !
Shizuka comprit presque instantanément qu'elle venait de commettre une erreur stratégique. La mâchoire d'Haruko se contracta. Une aura rouge commença à se former autour d'elle, et toute personne dotée d'un tant soit peu de bon sens compris très vite le message : danger, explosion imminente.
Ce fut aussi le moment où, pas folles, plusieurs personnes dans la rue se rappelèrent brusquement un important rendez-vous de l'autre côté de la ville…
Mais contre toute attente, l'aura disparue très vite, et un sourire sardonique apparu sur les lèvres de la plus âgée des deux ninjas.
Non, pas sardonique. Plutôt sadique.
Et qui rappelait vraiment celui du chat qui vient de dévorer le canari et les poissons rouges pour son goûter sans se faire prendre. Chez Aoba Haruko, cela indiquait plus souvent la basse vengeance qui ne va pas tarder à entrer en action. Ses collègues de l'hôpital, son ancien professeur et même ses patients pouvaient en témoigner.
C'est donc avec ce fameux sourire aux lèvres qu'elle se tourna lentement vers Shizuka, qui l'air gênée, regardait fixement les dessins qu'elle venait de faire dans la poussière à la pointe de sa sandale.
-Et toi, je te signale que si tu n'es pas à l'académie dans dix…Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Non, neuf minutes en fait, ta carrière d'enseignante risque de démarrer du mauvais pied.
Une lueur de pure panique brilla dans les yeux de Shizuka, qui, complètement stressée, se mit à gesticuler, envoyant son poing dans le visage d'un innofensif badaud qui se trouvait un peu trop prêt. Un petit craquement avertit Haruko que le blessé avait au moins le nez cassé. Et elle sut qu'elle venait, à son tour, de faire une erreur stratégique dangereuse.
-QUOI ! OH NON ! JE PEUX PAS ETRE EN RETARD LE PREMIER JOUR ! POUSSEZ-VOUS DE MON CHEMIN !
-Du calme, Shizuka…
Mais la jeune jounin ne l'avait pas écouté, et elle était déjà à trente mètres devant. Après avoir renversé trois bacs à légumes. Et s'être pris un poteau électrique de face. Et avoir marché sur la queue d'un chien ninja qui passait par là, et qui la poursuivait dès maintenant en aboyant et en montrant les crocs.
C'est donc une Shizuka hurlante qui se mit à courir presque ventre à terre dans la bonne direction, pour une fois, le chien toujours aux trousses et claquant souvent des mâchoires un peu trop près de ses mollets pour sa tranquillité d'esprit. Haruko énuméra mentalement le contenu de la pharmacie de l'appartement, tentant de se rappeler si elle avait des vaccins contre la rage quelque part.
Connaissant Shizuka, elle n'allait pas tarder à en avoir besoin…
Kamiya Masaru était un élève banal, moyen dans tous les domaines, sauf celui de la précision. Là, il était le meilleur, quelque soit le type d'arme. Personnellement, il avait une préférence pour l'arc et les flèches, et il se débrouillait bien avec, comme il l'avait démontré en visant le postérieur d'un imprudent chuunin qui se trouvait à l'autre bout du terrain d'entraînement. La flèche étant bien fixée, il avait fallu une intervention médicale pour la retirer. Depuis ce jour, il ne comptait plus tellement d'amis dans le corps enseignant.
Cependant, la principale qualité de Masaru restait son sens aigu de l'auto préservation, bien que ce dernier ait tendance à le lâcher dans les situations vraiment dangereuses. Il avait pourtant pu faire quelques mémentos intéressants concernant ses camarades de classe. La plupart lui semblaient fades et dépourvus de véritables personnalités, mais quelques uns valaient le détour et retenaient son intérêt. En premier lieu, il y avait Eiko.
Baku Eiko, plus communément appelée « Docteur Boom », en raison de son habituelle blouse de scientifique et de sa tendance à faire sauter tout ce qui se trouvait autour d'elle à coups de notes explosives et de quelques substances douteuses, qui, selon ses professeurs, devaient découlées de la nitroglycérine, faisait partie de la catégorie : « Danger Majeur ».
En cinq années d'enseignement, elle avait fait sauté trois tables, six chaises, un tableau, la réserve de craies et quinze livres de la bibliothèques. On la soupçonnait aussi d'empoisonnement, mais les faits n'étaient pas clairs, et rien n'avait jamais pu être prouvé.
La deuxième personne qui retenait son attention, c'était Hoshino Yume. La brune aux allures de garçon manqué avait le coup de poing facile et le coup de pied encore plus leste. Les tibias de l'ensemble des garçons de la classe pouvaient le certifier. Agressive, violente, pas très mignonne avec ses cheveux mal peignés, elle était plus que crainte, même si la fierté mâle qui sommeillait en chaque garçon pré pubère refusait de le laisser paraître. Masaru hésitait à la classer entre « Danger Majeur » et « Source d'Ennuis » Quoique, la catégorie « Brute Epaisse » lui convenait également…
On avait appris par la force des choses à ne jamais la laisser seul dans la même pièce que Yamamoto Naoki. En tout cas, pas si on tenait aux fournitures ou s'il y avait des objets fragiles et/ou contendants à portée de la main.
Yamamoto Naoki, de l'avis de Masaru, était le garçon le plus placide qui puisse exister. Non seulement les longues protestations et insultes de Yume à son égard le laisser presque apathique, mais en plus, il arrivait facilement à l'expédier à terre sans même essayer. Cela pouvait être expliqué par son talent en taijutsu…Ou par le fait que Yume était l'une des pires élèves de la classe et que Naoki trônait à la place du n°1 de l'année. Dans l'ensemble, il plaisait aux filles, sauf à Yume et à Fumiyo, bien entendu.
Son regard sur le seul élève qui n'avait pas lâché ses coccupations avec l'arrivée d'Iruka-sensei.
Kanmaru Fumiyo était la « bûcheuse » de la classe, première dans tous les cours théorique. Au demeurant, une fille discrète et un peu…Non, en fait, très étourdie. Elle avait constamment le nez dans un livre ou un rouleau, et s'habillait toujours avec des vêtements froissés ou dépareillés.
Sa soif de connaissances et sa manie de poser des questions tordues en dépassait plus d'un dans le personnel enseignant, au point que le jour ou elle avait posé une question sur la vitesse de rotation d'un shuriken devant intercepter un kunai à quinze mètres de distance tout en atteignant le lanceur du dit kunai tout en prenant en compte la gravité de la blessure, personne n'avait pu lui répondre. Seul Suiteki Aoi avait semblé comprendre de quoi il retournait, et encore, seulement de très loin.
Le regard de Masaru se posa sur le ninja blond. Suiteki Aoi était purement et simplement…adorable. Et très androgyne, aussi. Le jour où il avait pris la parole pour la première fois en classe, un silence stupéfiant tomba sur l'ensemble des élèves, qui tentèrent vainement pendant plus de dix minutes de comprendre que la voix qu'ils venaient d'entendre appartenait bien à Aoi, et qu'il était vraiment un garçon.
Dur à croire, surtout avec sa belle natte. Mais, en se souvenant de l'époque lointaine où le blond les portait courts, Masaru comprenait. Dix filles qui vous acculent dans un coin pour vous toucher les cheveux en s'exclamant bruyamment sur leur douceur pouvait laisser des marques…
Cela dit, Masaru aimait bien Aoi. Il était tranquille, bon élève même si pas le meilleur, poli, serviable,…Et trop adorable quand il faisait la moue pour lui en vouloir bien longtemps. Pas comme Satsuda Hiro.
Il réprima un frisson.
Hiro était le garçon le plus…sinistre de la classe. Toujours assis dans les derniers rangs, mince et pâle, silencieux, il semblait pouvoir apparaître n'importe où et n'importe quand. Personne ne le remarquait jamais jusqu'à ce qu'il décide d'ouvrir la bouche…Ou jusqu'à ce que sa bestiole de compagnie, Yuudoku, se glisse sur votre table en sifflant.
Masaru grimaça en y repensant. Il n'aimait pas, mais alors vraiment pas les serpents. A vrai dire, s'il avait connu la technique de Katon adéquate, il les aurait tous grillé à vue. Savoir que, selon Hiro, la famille Satsuda fabriquait des poisons et remèdes à partir de leur venin ne l'intéressait pas. Il ne voulait pas de cette bestiole avec lui, point final.
Le seul qui semblait se moquer totalement d'avoir un serpent rampant dans ses affaires, c'était Amano Kai, le rouquin assit à côté d'Aoi. Mais, il fallait l'avouer, Kai n'était pas la personne la plus saine d'esprit qu'il n'ait jamais rencontré. Un type qui piège sa propre boîte à déjeuner, planque des armes dans ses jouets et transforme tout ce qui lui passe sous la main en possible arme de destruction massive ne volait pas très haut dans son estime.
Aussi, quand Iruka commença à appeler les équipes, il pria pour ne pas être avec Hiro et Kai. N'importe qui, sauf Hiro et Kai…Ou Yume, pendant qu'on y était.
-Equipe 9 : Satsuda Hiro, Amano Kai et Kanmaru Fumiyo.
Masaru ne put retenir un soupir de soulagement.
-Joli trio de lunatiques ! Bon maintenant, il ne reste plus qu'une seule menace…
Haruko entra en coup de vent dans le hall de l'hôpital, où médecins, patients et gardes s'activaient. Elle siffla pour attirer l'attention.
Tout le monde s'arrêta de parler pour l'écouter.
-Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. Le jour que nous redoutions tous est arrivé.
Le silence commençait à peser. Tous les yeux la suivaient dans le moindre de ses mouvements, toutes les oreilles attendaient la moindre de ses paroles. Haruko sourit avant de reprendre.
-Aujourd'hui, Tatsumaki Shizuka va enseigné !
Il y eut des cris horrifiés, des plaintes et, étonnement, quelques grands sourires. Haruko s'éclaircit la gorge avant de lancer.
-Nous savions tous que ce jour devait venir, même si nous espérions qu'il n'en soit rien. La vraie question, mes amis, n'est pas de savoir si elle est à la hauteur de la tâche, non. La vraie question est : combien de temps va-t-elle mettre avant de les traumatisés à vie ? Les paris sont lancés, avis à tous les amateurs !
A l'Académie, Iruka finissait sa liste.
-Equipe 11 : Yamamoto Naoki, Baku Eiko et Tendo Hane. Equipe 12 : ...
Aoi risqua un regard vers sa voisine de gauche. Tendo Hane était une fille avec des cheveux gris striés de blanc et des yeux très ronds, assez discrète et experte en codage. Si sa mémoire était bonne, sa famille s'occuper du dressage des oiseaux messagers…
Tout à ses réflexions, il faillit manquer son nom.
-Enfin, équipe 13 : Kamiya Masaru, Suiteki Aoi et Hoshino Yume. Ce sera tout.
Iruka reposa la feuille sur le bureau comme si elle l'avait brûlé. Ses yeux se mirent à fouiller la salle, et se posèrent successivement sur lui, puis sur Yume, puis sur Masaru. Aoi haussa un sourcil. Il se demanda ce qui pouvait bien rendre son professeur si nerveux, sans trouver de réponses bien satisfaisantes.
Le professeur, pour sa part, tremblait intérieurement.
-Tous les trois ensembles, avec Shizuka…Tsunade-sama a définitivement perdu la tête ! Les Hoshino vont me massacrer ! Sans parler des Suiteki…Je me demande si l'Hokage n'aurait pas une mission de rang B sur long terme, loin, très loin du village ?
Shizuka sautait de toit en toit avec aisance…et non sans fracasser quelques tuiles ici et là. Mais, au moins, elle avait largué le chien sans que sa dignité en souffre. N'empêche, ses crocs n'étaient pas passés bien loin…
Bondissant sur le toit de l'Académie, elle se surprit à se demander à quoi allaient bien pouvoir ressembler ses élèves. Probablement d'adorables gamins sans véritables idées de la vraie vie d'un ninja, et unis par de tendre liens d'amitié et de confiance…
Malheureusement, un seul regard dans la salle de classe l'aurait vite fait déchanté.
-KAMIYA ! TU ES MORT !
Masaru tentait vainement d'échapper à Yume en courant autour de la salle, poursuivie par la jeune kunoichi aux cheveux noirs. Aoi, les yeux écarquillés, les regardait faire sans bouger de sa chaise.
Iruka soupira en se prenant la tête entre les mains. Et voilà, ça commençait.
-Je savais que c'était une mauvaise idée. Mais est-ce qu'on m'écoute, moi ? Non, bien sûr. Et maintenant, il ne manque plus que…
Comme une réponse aux paroles qu'il ne put prononcer, un énorme « BOM » suivit d'un cri joyeux et très aigu trancha le brouhaha général de la classe.
-IRUKA-KUN !
Il inspira profondément, luttant contre l'envie subite de fuir par la fenêtre pendant qu'il en était encore temps et, en professeur, en adulte et en personne responsable, il se leva pour accueillir la Jounin qui venait encore de défoncer le mur.
Un très joli trou, d'ailleurs, presque rond. Les élèves s'étaient arrêtés de discuter – lire : tenter de s'entretuer – pour regarder la nouvelle arrivante, portant une veste de Jounin.
Iruka ne la vit même pas passer, même pas arriver. Une bombe mauve, rose et grise lui sauta au cou, le faisant ainsi tomber au sol, et lui déposa un baiser sur la joue. Iruka cligna des yeux une fois, deux fois, et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas hurler de frustration et de panique.
-Tatsumaki-san…
-C'est Shizuka-sensei, maintenant, Iruka-kun !
Elle avait l'air de bonne humeur, nota-t-il. Difficile aussi de penser autrement devant son sourire béat et sa veste avec des…lapins ?
-Shizuka-sensei…C'est quoi, ça, tenta-t-il en montrant la broderie qui s'étalait sur ses poches à rouleaux ?
Elle cligna des yeux et sourit plus franchement, si c'était possible.
-J'ai amélioré mon look. Et ils étaient si mignons ! Je n'ai pas pu résisté ! Tu ne trouves pas ça adorable, toi ?
Elle appuya sa demande d'un regard de chiot battu et d'une petite moue. Iruka sentit une sueur froide dégoulinait le long de son dos alors qu'il considérait ses soupçons.
Hum, attitude hyper, veste brodée, chemise rose bonbon, sourire de pure contentement, envie de câliner son prochain…Tous les indices convergeaient vers le même point.
-Shizuka-sensei, vous avez bu du café ce matin, demanda-t-il en désespoir de cause ?
-Seulement trois tasses, dit-elle en souriant. Haruko disait qu'il fallait finir la cafetière, mais je ne pouvais pas la laisser affronter cette épreuve seule.
-Oh mon Dieu…
Les élèves les regardaient toujours sans comprendre. Un jounin ou deux passèrent la tête par le trou dans le mur et pâlir en reconnaissant la jeune femme toujours affalé sur le Chuunin. Les murmures allaient bon train.
-C'est qui cette folle ?
-C'est un jounin ? Elle en a la veste, non ?
-Tu rigoles ! Ce doit être un clown !
-Non, c'est une prof. Il l'a appelé Sensei.
-J'espères seulement que ce n'est pas notre professeur…
Iruka sembla se reprendre en entendant ces derniers mots.
-Shizuka-sensei, vous devriez peut-être vous occuper de vos élèves…
-AAAAAAHHHHHH ! J'avais complètement oublié, cria-t-elle hystériquement en se relevant brusquement et en triturant ses couettes.
Iruka se releva à son tour, s'épousseta tranquillement et, posant les yeux sur les enfants, eut un sourire sadique.
-Je vous présente donc, les enfants, une des enseignantes chargée de vous prendre en charge. Shizuka-sensei, vous êtes responsable de l'équipe 13.
-C'est lesquels ?
-Hum…La brune aux cheveux courts tentant d'étrangler son camarade, le petit blond natté à l'air pétrifié et la future victime d'asphyxie si jamais sa co-équipière ne se décide pas à lui lâcher la gorge.
Prise en faute, Yume ôta vivement les mains du cou de Masaru et les cacha derrière son dos, rouge de gêne. Masaru, pour sa part, massa soigneusement sa gorge en souriant bêtement. Aoi alternait les regards entre Shizuka et ses deux coéquipiers, l'air perdu et choqué.
Shizuka toussota. Autant pour une première rencontre. Enfin, tout n'était pas perdu.
-Salut tout le monde, brailla-t-elle joyeusement ! Je suis ravie de faire votre connaissance ! A partir d'aujourd'hui, je serais votre sensei, et je vous guiderai sur la longue voie qui fera de vous de véritables ninjas de Konoha !
-Les véritables ninjas ajoutent des broderies de lapins à leurs vêtements, demanda sarcastiquement Masaru ?
-Si moi j'en ai envie, ça me regarde, répondit l'enseignante en haussant les épaules. Personnellement, je préfère celle avec les renardeaux, mais les gens me regardent bizarrement quand je la mets. Allez donc savoir pourquoi…
Les enfants échangèrent des regards incrédules. Shizuka frappa dans ses mains pour attirer leur attention.
-Si on y allait ? On va faire un petit entraînement pour voire votre niveau ! Suivez-moi !
Alors, lentement, l'air de condamnés partant au supplice, les trois enfants lui emboîtèrent le pas, sous les regards hallucinés de la majorité de leurs camarades. L'un d'eux lâcha, dans le silence ambiant.
-Et moi qui croyais qu'on était dingues…
Tout en marchant, Shizuka se mit à parler.
-Et si vous vous présentiez ? C'est important que nous sachions tous les uns des autres maintenant que nous sommes une équipe.
-Euh, si vous commenciez, Sensei, s'enquit prudemment Aoi ?
Shizuka s'arrêta de marcher et pencha la tête sur le côté, comme en proie à une intense réflexion.
-Hum, alors voyons, qu'est-ce que je peux dire à mon sujet ? Ben…Je suis Tatsumaki Shizuka, j'ai 22 ans, j'adore ma co-locataire Haruko, les bonbons et collectionner les peluches ! Par contre, je hais les légumes. Mes loisirs…ben, trouver des nouvelles peluches et manger des sucreries. Mon rêve ? Etre une bonne prof pour vous et être reconnue comme une bonne enseignante !
Les enfants accueillirent les nouvelles avec différents états d'incompréhension.
-Des…peluches ? Vous n'êtes pas un peu trop…âgée pour ça ?
-C'est quoi vos bonbons favoris ?
-Sensei, vous savez que les légumes sont nécessaires à une alimentation saine et équilibrée ?
Yume et Masaru tournèrent la tête vers Aoi, qui rougit derechef et piqua du nez vers le sol. Shizuka n'en tint pas compte et secoua la tête.
-Je fais ce que je veux, d'abord ! J'suis une adulte responsable !
-Vous êtes bien sûre ?
Shizuka continua à sourire comme si elle n'avait pas entendu la remarque.
-Bon, alors, qui est le suivant ?
Masaru se gratta le front d'un air embêté.
-Je crois que c'est moi. J'suis Kamiya Masaru. J'aime…le tir à l'arc et dormir. Je déteste les garçons manqués hyper violents, les types qui tentent de draguer ma mère, et me lever tôt. Mon rêve…Je ne sais pas trop, est-ce que retrouver son père et le tabasser pour l'avoir abandonné compte comme un rêve ? Sinon, devenir un meilleur cuisinier serait bien…
-Cuisinier ?
-Ma mère tient un resto, fit Masaru en haussant les épaules. Si je peux bosser là-bas, je n'aurais aucun mal à surveiller ses fréquentations…
Shizuka pencha la tête sur le côté et réfléchit. Ah, oui, ça lui revenait maintenant. Elle avait déjà croisé une Kamiya Yuri en ville, une jolie femme qui attirait les regards. C'était la mère de Masaru ? Ils ne se ressemblaient pas du tout, pourtant…
-Okay. Je crois que c'est à ton amie blonde, maintenant.
-Amie blonde… ?
Aoi baissa la tête. Masaru ricana et Yume siffla entre ses dents. Cependant, Shizuka crut déceler une vague lueur d'amusement dans son regard lorsque qu'elle posa les yeux sur son camarade blond.
-Sensei…JE SUIS UN GARCON !
Shizuka cligna des yeux plusieurs fois et résista à l'envie de porter une main à son oreille, où elle entendait encore sonner des cloches. Elle observa attentivement son élève de bas en haut.
-…Tu sais, comme tu portes un ruban, il ne te manquerait que du maquillage et…
-Idée de ma sœur, grogna le blond en prenant un air renfrogné. Selon elle, si je dois m'attacher les cheveux, autant le faire avec 'soin et classe'. Ca, et ma mère adore me traiter comme une poupée…
-Ah, d'accord…
Aoi s'éclaircit la voix.
-Mon nom est donc Suiteki Aoi. J'aime l'ikebana, la lecture et la cérémonie du thé. Je déteste les gens qui me prennent pour une fille – sans offense pour vous, Sensei, je vous le jure, ajouta-t-il précipitamment devant la mine déconfite de son professeur – et qui se moquent de mon physique. Mes loisirs sont joués de la flûte et m'occuper de mes plantes. Mon rêve…Ce serait de devenir un homme et un ninja digne de respect.
-Avec tes passe-temps, c'est déjà mal parti, commenta Masaru en croisant les bras derrière la tête.
BAM !
-Itai ! Mais t'est dingue, cria Masaru en se tenant la tête.
-Te moques pas de lui, compris, rugit Yume en brandissant à nouveau son Poing de la Vengeance ?
-Euh, les enfants, si on se calmait tous et qu'on terminait les présentations, tenta Shizuka en regardant sa dernière élève avec une expression indéfinissable ?
Du fin fond de son esprit, des images d'Haruko une fois par mois se superposait à celle du membre féminin de son équipe.
-Si elle est comme ça tout le temps, je ne veux pas voir ce que ça va donner lorsqu'elle aura atteint la puberté…
Yume lâcha bon gré mal gré le col du tee-shirt de Masaru et croisa les bras, plantant fièrement les yeux dans ceux de son professeur.
-Mon nom est Hoshino Yume. J'aime les arts martiaux et tout ce qui se rapporte au combat : armement, techniques, stratégies. Je déteste…Et bien, je déteste principalement les garçons faibles, stupides ou machos et les filles qui passent plus de temps à courir après ces garçons qu'à s'entraîner sérieusement. Mes loisirs, c'est tous les sports de combat que je peux apprendre. Mon rêve, c'est de devenir la meilleure pratiquante de taïjutsu au monde et de remplacer mon père à la tête de notre dojo.
Shizuka se massa les tempes. Elle pensait être prête à toutes les éventualités, mais pas à…CA. Séparément, les gamins ne devaient pas être mal, mais ensemble, c'était comme une éprouvette entrain de fumer, vous faisant lentement mais sûrement comprendre que l'explosion n'allait pas tardé, et qu'il valait mieux battre en retraite.
Elle se demanda pendant une seconde si c'était ce que leur propre professeur avait eut à endurer lorsqu'ils s'étaient chargés d'eux pour la première fois. Et, accessoirement, si d'autres membres du corps enseignant ressentaient la même chose.
Quelque part ailleurs, Hatake Kakashi se mit à éternuer violemment.
Shizuka se prit le front dans une main. Pourquoi est-ce que ce genre de tuile lui tombé dessus ?
Parce que tu l'as voulu, souffla une petite voix dans le fond de son esprit. Tu as souhaité devenir instructeur, et on t'a donné une équipe à instruire. C'était ton rêve, et tu es en train de le réaliser. Alors, tu ne vas pas abandonner parce que ton équipe ne ressemble pas exactement à ce que tu avais imaginé!
Alors ça, sûrement pas ! Rugit mentalement une autre voix en elle, plus hargneuse, violente et méchante.
-Très bien, les gosses, dit-elle en sautant sur une autre marche de l'escalier, maintenant qu'on se connaît, je vous fais la promesse solennelle de faire de vous de vrais ninjas dignes de ce nom, même si je dois y perdre la vie. Je vous aiderai à accomplir votre rêve, et j'accomplirais le mien, au nom de la population de Konoha ! Je le jure !
Il y eut un moment de flottement parmi les trois élèves. Puis, Masaru prit la parole.
-Euh, sensei ? Vous devriez éviter de prendre la pose. Parce que là, c'est franchement ridicule.
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Bonus : Fiche d'Identité
Aoba Haruko
Cheveux : Vert pâle
Yeux : Bleus
Age : 23 ans
Taille : 1m71
Poids : 58 kg
Groupe Sanguin : O
Anniversaire : 31 Mai
Statut : chuunin, médic-nin
Techniques : Haruko manie à la perfection toutes les techniques de base. Ses points forts se situent en techniques médicales, particulièrement l'acuponcture. Se bat surtout en utilisant des senbons de métal.
Hobbies : Collectionner les assurances, tenter de rester hors des ennuis, amasser de l'argent, lire Icha Icha Paradise en cachette, trouver des raisons de ne pas étrangler Shizuka, trouver un petit ami durable.
Description : Haruko est une fille cynique, blasée de la plupart des catastrophes entourant Tatsumaki Shizuka. Elle ne croit qu'aux bienfaits de la caféine, des assurances tous risques et à la vaisselle incassable. Adore lire 'Icha Icha Paradise', dont elle conserve soigneusement tous les exemplaires en dehors de portée de Shizuka, dans le but d'éviter leur destruction ou de lui donner des idées. Son but dans la vie : se trouver un mari avant la trentaine. N'insultez jamais sa vie amoureuse si vous tenez à votre existence…
Famille : Une sœur aînée, un beau-frère et un neveu. (Takemori Natsuko, Takemori Ran, et Takemori Kaoru)
Missions :
A : 15
B : 298
C : 475
D : 519
