Auteur : Yami Flo

Genre : Général, Humour en grande majorité, Beaucoup d'OC, et l'équipe 13 qui commence à apprendre les…bases du travail d'équipe, à la façon Tatsumaki Shizuka. Enfin, travail d'équipe, c'est à voir…

Disclaimer : Comme d'habitude, il faut le signaler, le monde et les personnages de Naruto ne sont pas à moi. C'est le cas pour les personnages principaux de cette histoire, cependant. Mais tout le reste est à Masashi Kishimoto.

Chapitre 3 : Les Dures Lois de la Solidarité

Il est des jours comme ça, où l'on sait que l'on aurait mieux fait de rester planqué sous sa couette, sans en bouger. Il est aussi des jours où l'on souhaiterait ne jamais être né. Il est enfin des jours où il nous arrive de paniquer…très légèrement ?

-JE VEUX PAS Y ALLER !

-Shizuka, cesse de faire l'enfant ! Tu es professeur, tu dois y aller ! Tes élèves doivent déjà t'attendre, en plus.

Assurément, ce n'était pas le cas de Aoba Haruko. Il en fallait beaucoup pour l'ébranler. Enfin, selon ses propres dires, vivre avec une démente vous prépare à affronter bien des aspects de la vie. Surtout quand la démente se révèle être votre partenaire depuis les bancs de l'académie. Et puis, point positif, on apprenait très vite à la connaître.

Point négatif, par contre, elle reste toujours aussi imprévisible dans certains cas…

-Mais Haruko, ça se voit que tu n'étais pas là hier ! C'était atroce…

-Shizuka, juste parce qu'ils ont exprimé clairement qu'ils ne voulaient plus jamais t'entendre chanter quand tu te trouves avec eux en public ne veut pas dire qu'ils ne t'aiment pas, temporisa Haruko. On a fait la même chose avec Shushiro, quand on était encore genin, et tu ne l'as jamais pris aussi mal…Enfin, si, et c'était même bien pire, songea Haruko après coup.

Pire à quel point, Haruko ne savait préciser. En fait, après la crise de larmes, Shizuka, bien décidée à se venger de ses coéquipiers et de son professeur, avait enchaîné catastrophes sur catastrophes pendant tout le reste du mois, pire qu'à l'ordinaire.

Pas étonnant.

Pour une fois, elle l'avait vraiment fait exprès.

Pas à tous les coups, bien sur, elle agissait naturellement comme un aimant à ennuis, mais elle y avait mis du sien, c'était indéniable. Et la petite équipe s'en était difficilement sortie vivante…Juste légèrement traumatisée pour le reste de leur vie par tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à des seringues. Haruko se demanda vaguement si le fait qu'elle ait choisi une carrière dans la médecine n'était pas une certaine preuve de masochisme.

Haruko sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. Elle ne pouvait pas laisser un truc pareil recommencer. Les mômes ne s'en sortiraient peut-être pas vivants, eux. Surtout vu la description que Shizuka lui en avait fait.

Elle opta alors pour la seule défense possible : l'attaque. Ou, en clair, ne pas laisser le temps à sa partenaire d'en placer une, et lui ressortir les vieux clichés auxquels elle croyait tant..

-Mais…

-Shizuka, je croyais que tu voulais devenir une grande enseignante. Tu ne vas quand même pas abandonner dès le début ?

Est-ce que ça allait marcher ? Haruko l'espérer de tout cœur, parce qu'elle n'avait pas vraiment pris le temps d'élaborer un plan B. Ah, comme leur professeur aurait honte s'ils les voyaient maintenant…

Non, oubliez ça, il avait déjà honte. Le « vieux », comme l'appelait affectueusement Haruko, était toujours en vie, et c'était avec une profonde sagesse qu'il avait décidé de les éviter comme la peste, histoire de ne pas perdre ce qui lui rester de santé mentale…

Non s'en déclarer que quoi que leur équipe fasse, ils l'humilieraient jusqu'au bout.

Haruko sourit en voyant Shizuka se laisser aller à l'un de ses fameux éclats de voix.

-BIEN SUR QUE NON !

-Alors c'est réglé, tu rejoins ton équipe et tu leur fais passer leur test de survie.

-Bon, bon…mais c'est bien parce que je veux qu'ils passent.

-Je n'en doute pas, sourit un peu plus Haruko en allumant une cigarette.

Elle laissa vagabonder ses pensées vers d'autres sujets. Notamment un livre qui venait tout juste de sortir. Il fallait absolument qu'elle trouve un moyen de l'acheter avant ce soir. Pensez donc ! Le nouveau volume d'Icha Icha Paradise, édition spéciale dorée, avec en bonus les croquis de tous les personnages à leurs débuts et les évolutions du graphisme ! Elle souriait d'avance…

-Yo, Haruko, j'y vais ! A ce soir !

Haruko laissa s'échapper un soupire. Ca avait été long, mais ça y était, Shizuka allait enfin débarrasser le plancher…

-Euh, Haruko ? Tu ne sais pas où on a rangé la chaîne ? J'vais en avoir besoin.

…Finalement, ce n'était peut-être pas encore gagné. Et l'ombre de l'exaspération semblait déjà lui coller à la peau pour le reste de la journée.

-Haruko, c'est plus la peine, je l'ai retrouvé ! Bon, a plus tard !

Hruko attendit plusieurs minutes. Rien. Elle était vraiment partie. Elle tourna les talons pour prendre sa veste, quand les mots s'enregistrèrent enfin dans sa tête.

-La chaîne ! Bon sang, elle va quand même pas…Non, c'est vrai, on parle de Tatsumaki Shizuka. Elle va vraiment le faire…Je plains sincèrement les gosses…

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Hoshino Yume n'avait jamais été connue pour sa patience. En fait, c'était même l'inverse. Elle était bien plus connue à l'académie comme étant une brute épaisse préférant utiliser ses poings plutôt que les mots, et comme une bagarreuse sans scrupules.

Et, sans contester les rumeurs, son attitude ne l'aidait pas à se faire une meilleure réputation.

Et, en ce moment même, elle fulminait. Et frappait de façon répétée du poing contre sa paume.

-Mais qu'est-ce qu'elle fabrique ? Ca fait plus d'une demi-heure qu'on l'attend !

Masaru, allongé sous l'arbre le plus proche, une herbe coincée entre les dents, la regardait en souriant.

-Qui sait, Yume-chan ? Peut-être s'est-elle finalement dit qu'on ne valait pas le coup comme ninja, et qu'elle a préféré rester chez elle. Et peut-être que tes aspects de brute sans cervelle on eut raison de sa patience…

Comme chacun s'en doute, ce n'est pas le genre de choses à dire à une aspirante ninja capable de mettre KO des garçons bien plus grands, lourds et costaux qu'elle, en seulement quelques coups de poings. Ni qui s'amuse à casser en deux des planches de bois et des briques en guise d'entraînement. Il faudrait être masochiste.

Se fut également l'avis de Masaru quand il se sentit soulevé du sol par le col et plaqué contre un arbre, un poing apparaissant dans son champ de vision.

-Masaru ? Tu vois tes dents ? Tu vois mon poing ? Est-ce que tu imagines l'impact ou est-ce que je dois te le montrer ?

-Préfère pas, dit paisiblement Masaru, obtenir un rendez-vous chez le dentiste à Konoha, c'est l'enfer.

Yume resserra sa prise en guise de réponse, et Masaru commença à s'inquiéter très légèrement. Combien de temps mettait-on pour mourir étranglé ?

-S'il vous plaît, ne vous disputez pas, protesta faiblement Aoi en se planquant derrière l'arbre le plus proche. Prudence restait mère de sûreté, et connaissant Yume comme lui commençait à la connaître, c'était la seule chose raisonnable à faire.

Surtout quand elle se retourne pour vous regarder droit dans les yeux, presque écumante de rage.

-Toi, la fille manquée, tu la boucles !

-Oh, Yume-chan, tu devrais te calmer, réussit à articuler Masaru, se demandant vaguement si le fait que le paysage tangue tout autour de lui était parfaitement normal.

-NE M'APPELLES PAS COMME CA !

-Yuuumeeee ! Mes tympans, gémit Masaru en portant ses mains à ses oreilles quand la fille se décida enfin à le lâcher, pitié, je veux pas finir sourd !

-Tss, grommela la brune en se hissant sur une branche basse de l'arbre. Ce ne serait pas une perte, ni pour nous, ni pour le reste de l'humanité. Et si tu peux devenir muet au passage, ça m'arrangerait.

-Masaru-kun ? Tout va bien, s'enquit Aoi après être revenu à ses côtés ?

-Mouais, j'ai frôlé la mort par asphyxie, mais je vais bien merci, grommela Masaru en se relevant.

Il s'éloigna de quelques pas, ne ratant pas la légère rougeur qui avait gagné les joues de son camarade. Hum, visiblement, il s'était aperçu tout seul que sa question avait été stupide. Néanmoins, cela avait été sympa de sa part de demander.

Il jeta un coup d'œil à son autre « coéquipière », qui surveillait les alentours, une main placée en visière au-dessus de ses yeux.

-Mais quel calvaire, cette fille ! Pourquoi il a fallu que j'écope d'elle ? De toutes les aspirantes à l'académie, je tombe sur le glaçon vivant dépourvu d'humour, doublé d'un tempérament violant et colérique.

Bien qu'il ne le su pas, les pensées de Yume n'étaient guère différentes à son égard.

-L'idiot ! L'abruti ! L'andouille ! Je hais ce genre de type…Mais pourquoi Iruka-sensei m'a mis avec ce demeuré ? Et l'autre là, Aoi…quelle chochotte ! Il tremble ou sursaute au moindre éclat de voix…

Un ninja doit savoir faire preuve de calme en toute circonstance. Il doit également se tenir sur ses gardes, quelques soient les circonstances. Mais il y avait des exceptions.

-SALUT LES JEUNES ! PRET A COMMENCER LA JOURNEE ?

Oubliez le self contrôle. Yume sursauta si violemment qu'elle en tomba de sa branche. Masaru abaissa une main jusqu'à sa cuisse pour y prendre un kunai avant de se rendre compte qu'il n'avait pas pris son étui avec lui, et Aoi, bizarrement stoïque, porta une main à son front.

-Shizuka-sensei, vous étiez vraiment obligé de hurler ? Dit-il en offrant une main à Yume, qui lui jeta un regard très noir, le faisant frissonner.

-Ah, euh, je vous ai surprise ? S'enquit-elle en rougissant. Désolée, je ne pensais pas vous faire peur…

-Sans rire, grinça Yume en se frottant le bas du dos. Vous êtes en retard, brama-t-elle une fois qu'elle réussit à se redresser et à gagner une posture plus digne !

-Désolée, mon réveil n'a pas sonné, répondit Shizuka avec un grand sourire.

-Menteuse, murmura Masaru en aparté.

Il n'achetait pas ce genre d'excuses. Vivre avec sa mère l'avait déjà bien entraîné à différencier mensonges et vérités. Et à côté de sa mère, son sensei était une nullité dans ce domaine.

Shizuka, elle, bien qu'un peu crispée, souriait toujours.

-Alors, aujourd'hui, on va s'entraîner ! Mais attention, hein ! C'est un entraînement spécial !

-Kami-sama, mais qu'est-ce qui va encore nous tomber sur le crâne, songea Masaru ?

-Quel genre d'entraînement, sensei, demanda poliment Aoi, triturant le bout de sa natte, ce qui équivalait chez lui à un signe de nervosité légère ?

-Eh bien…

Les trois élèves la regardaient avec des mines graves, se demandant ce qu'elle allait leur annoncer. Ils ne la connaissaient que depuis deux jours, et déjà, ils se préparaient au pire.

-Un simple entraînement pour voir de quoi vous êtes capable. Oh, une petite chose, il est dans votre intérêt de le réussir si vous ne voulait pas retourner sur les bancs de l'académie séance tenante, acheva Shizuka en jetant au sol une bille.

Enfin, quelque chose ressemblant vaguement à une bille. Et qui explosa dans un nuage de poussière et de fumée, aveuglant les trois genins. A demi étouffés par la fumée, ils ne réagirent même pas quand ils sentirent quelque chose leur enserrer soit un bras, une jambe, ou encore la taille.

-Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle a encore inventé, articula Yume en levant un bras à la hauteur de ses yeux.

Et en ramenant un autre bras à la hauteur de son visage. Elle cligna des yeux, étonnée. Et suivit du regard le bras jusqu'au corps et au visage de son propriétaire. Yume eut l'envie soudaine de retourner chez elle et de se replonger sous sa couette, déterminée à se prouver qu'il ne s'agissait que d'un atroce cauchemar. Masaru, lui, souriait comme un malade.

-Je crois qu'elle nous a…

-…enchaîné, finit Yume d'une voix morne.

-Euh, Yume-san ? Masaru-kun ? Vous pourriez m'aider, s'il vous plaît ?

Les deux aspirants ninja baissèrent les yeux vers leur camarade d'infortune. Si Yume et Masaru se retrouvait liés par un poignet et, après examen, une cheville, Aoi, lui, était relié à Yume par la cuisse. Sans compter qu'un de ses bras était également immobilisé, les mailles de la chaîne étant également enroulées autour de son torse.

L'extrémité de la chaîne était enroulé autour du chêne le plus proche, dans un entremêlement de nœuds qui firent pâlir la petite équipe a vu d'œil. Démêler ça serait tout sauf de la tarte. Et perdu là dedans, il avait un cadenas. Un cadenas énorme, mais pourvu d'une serrure minuscule. Du genre, très dur à crocheter, surtout pour des novices.

Les trois aspirants ninja s'entreregardèrent. Longtemps. Très longtemps.

-Yume-san ? Masaru-kun ? Qu'est-ce que nous faisons maintenant, demanda timidement le ninja blond ?

-J'hésite, maugréa la kunoichi.

-On se fait une partie de poker, proposa Masaru ? J'ai un jeu de carte dans ma poche. On pourrait en profiter pour faire mieux connaissance…

-T'as pas d'idées plus stupides, des fois, murmura Yume d'une voix dangereusement basse ?

-A vrai dire, j'avais bien pensé à une bataille, mais je n'ai pas le jeu adapté, et à trois, ce n'est pas marrant.

Yume ferma les yeux et compta mentalement jusqu'à dix, tout en se répétant : on ne tue pas ses coéquipiers, on ne tue pas ses coéquipiers, on ne tue pas ses coéquipiers, on ne tue pas ses coéquipiers, on ne tue pas ses coéquipiers, on ne tue pas ses coéquipiers,…

Aoi s'était relevé tant bien que mal, sans aide, les deux autres membres de son équipe étant plus occupés à se crier dessus. Il avait mal au dos, n'ayant pu ralentir sa chute, ni se protéger. Il grimaça légèrement. Qu'est-ce que leur sensei attendait d'eux ?

Eh, mais en parlant de la sensei…

-Quelqu'un sait où est passé Shizuka-sensei ?

Un profond silence lui répondit. Finalement, Masaru éleva la voix.

-Ca tente quelqu'un, une partie de dés ?

-MASARU ! SHIIIIINNNNNEEEEEE !

-YUME-SAN ! LACHEZ TOUT DE SUITE SA GORGE !

-Vraiment aucun humour, cette fille, articula difficilement Masaru alors que leur coéquipier tentait tant bien que mal de desserrer les doigts de la jeune fille avec sa seule main libre.

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-Et tu les as planté là, en plein milieu des bois, enchaînés les uns aux autres ? Avec le reste de la chaîne passée autour d'un arbre ?

-Yep, répondit la personne à qui la question avait été posée.

Le jeune homme releva les yeux de son livre, une ride soucieuse ayant fait une apparition sur son front. Il jeta un coup d'œil courroucé à la troisième personne présente dans la pièce, l'air de dire : « et tu l'as laissé faire ! »

Haruko lui renvoya un regard blasé, haussa les épaules et se remit à mâchonner une herbe. Pas eu le temps de se reprendre un paquet de cigarettes. Et puis, c'était interdit dans le bâtiment…

Ouais, elle ne regrettait définitivement pas d'avoir fait appel à leur vieux camarade de promo et ami, partenaire à la vie à la mort, Zoku Shushiro.

Il n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois où ils s'étaient vus : toujours les mêmes cheveux roux en pétard, la cicatrice sous l'œil droit en forme de croissant de lune, les lunettes remontées sur le front,…Comme au bon vieux temps.

-Shizuka, tu m'excuseras, mais je ne vois pas vraiment le but de l'exercice…

-Simple, pourtant ! Ils doivent apprendre à travailler ensemble !

-Oui, oui, continue…

-Et pour que les gens travaillent ensemble, il faut qu'ils soient proche les uns des autres, comme nous !

Shushiro secoua la tête d'un air las. Et, gentiment, comme s'il s'adressait à un môme de deux ans, il expliqua.

-Shizuka, ma puce…je ne crois pas que tu es choisi la meilleure manière qui soit de les faire coopérer. Ni que tu ais choisi le bon exemple…

-Pourquoi ? Ca me parait au point, moi.

-Shizuka…tu oublies un peu vite que ces enfants, ce ne sont pas nous. Et qu'il y en a deux dans le groupe, selon ce que tu nous as dit, qui ne s'entendent pas du tout.

-Oh, ils se hurlent un peu dessus, mais rien de bien méchant, sourit Shizuka. Rester ensemble toute une journée sans pouvoir s'éloigner les uns des autres leur apprendra à s'ouvrir les uns aux autres et à développer leur camaderie. Et ainsi, il apprendront à travailler en équipe.

Si elle avait su au même moment que ses étudiants tentaient de s'entretuer à coup de strangulation, elle aurait tout de suite déchanté.

-T'as repris pas mal d'assurance toi, depuis ce matin, remarqua Haruko en s'appuyant contre un mur.

-OUIIIII ! J'ai réussi à faire face au stress !

-Grâce à quoi, voulu savoir Haruko, légèrement troublée ?

Une Shizuka à peu près calme était parfois cent fois plus dangereuse qu'une Shizuka stressée.

-Les petites pilules roses qui traînaient sur ton bureau. Pourquoi ?

-…T'en as pris combien ?

-Oh, je sais pas trop…peut-être cinq ou six. Bon, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des élèves à rejoindre. Faut qu'en même que je les ramènes en vie à leurs parents, hein.

Sur ce, elle sortit en claquant la porte. Il y eut une minute de silence. On aurait entendu une mouche voler.

-Haruko, s'enquit Shushiro, c'était quoi, ces pilules ?

-…Calmants. Préparation maison. La même que j'utilise en mission.

-Quand même pas celle qui a mis KO les gardes pendant une demi-journée, hein ?

Haruko hocha faiblement la tête. Shushiro remit ses lunettes sur son nez en un geste habitué. Et une catastrophe, une, pour changer.

-La dose qu'elle a prise est-elle dangereuse ?

-Ben en fait, en cachet, y a une dose à ne pas dépasser.

-Et c'est ?

-Pas plus d'un demi par jour…

-Bien, de deux choses l'une : soit tu as trouvé le moyen rêver de te débarasser d'elle, ce qui en passant m'étonnerais beaucoup, soit elle est invulnérable.

-…je ne préfère pas savoir.

-Tu crois qu'il vaudrait mieux qu'on la suive ?

-Ne serait-ce que pour éviter qu'elle ne s'effondre en cours de route ? Définitivement.

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Masaru et Yume clignèrent des yeux. Deux fois. Trois fois. Masaru se frotta même les yeux, entraînant un grognement de la part de Yume, dont le bras avait été entraîné dans le mouvement.

-J'y crois pas, murmura-t-il enfin.

-Et pourtant, grogna Yume.

-421, je gagne, sourit Aoi. Donc, tu me dois trois shurikens neufs, Masaru-kun. Ah, et une paire de sandale, Yume-san.

-T'as une sacrée chance au jeu, tu sais.

-T'es sur qu'il ne triche pas, demanda Yume ?

-Certain.

-Y doit pourtant y avoir un truc.

-Oh, Yume-chan…

-Aoi, gronda-t-elle…

-Yume, je ne triche pas, je te le promet. C'est le hasard.

-Huit victoires d'affilées, le hasard, il frappe fort quand même, marmonna Masaru entre ses dents.

Cela faisait maintenant trois-quarts d'heure que les 3 genins jouaient aux dès. Pendant plus de trois heures, le petit groupe avait tenté mainte fois de briser la chaîne qui le retenait. Avec des méthodes plus ou moins douteuses et/ou réalisables.

Bon, avec les mains attachées comme ça, on peut pas utiliser de jutsu, on se planterait obligatoirement. Personne n'a de lance-flamme ? » « Masaru-kun ! Un peu de sérieux ! » « Mais je suis sérieux ! »…« Une cognée de bûcheron, vous croyez que ça marcherait ? Non, non, je plaisante, je plaisante. »…« J'ai brusquement envie d'offrir un sacrifice aux Kamis…deux minus, vous croyez que ça suffirait ? » « YUME ! »…« Et démolir la chaîne en frappant dessus ? » « Bonne idée ! Demande à la brute épaisse…AIE ! OULA ! YUUUUMMMMEEEEE ! »…« J'ai mal ! » « Tant mieux, c'est fait pour ! » « Yume-san ? C'est vraiment irréalisable ? » « Si tu tiens vraiment à en faire l'expérience, je doute que tu ais encore tes mains en un seul morceau à la fin de la journée. » « Oh… » « Sans rire. Même mon père ne se risquerait pas à faire un truc pareil. » « Et il est comment ton père, Yume ? » « …Genre gros baraqué plein de muscles. » « Effectivement, ça en dit long sur nos chances. »)

Masaru se laissa tomber en arrière dans l'herbe, entraînant sa partenaire avec lui, ainsi que Aoi qui n'avait pas eu le temps de s'appuyer contre l'arbre pour se retenir.

-Quand même, on est sensé être des ninja, et regardez nous. Incapable de nous libérer d'un piège on ne peut plus grossier…

-…

-Mais enfin, Masaru-kun, voit le bon côté des choses.

-Ah, parce qu'il y a un bon côté, s'enquit Yume ?

-Eh bien, on ne s'est pas hurler dessus depuis une demie-heure, et…vous n'avez pas tenter de vous entretuer dans le même temps, murmura Aoi, rougissant.

Yume serra compulsivement le poing, mais ne dit rien. Masaru sifflota.

-Eh, Aoi…

-Oui, Yume-san ?

-Quand Shizuka-sensei est arrivée tout à l'heure…comment…comment t'as réussi à rester calme ?

-Oh, ça…disons simplement que j'ai de l'entraînement.

-Développes, demanda Masaru, toujours tout sourire.

Aoi soupira uniquement pour la forme avant de s'expliquer.

-Mon grand-père fait souvent la même chose. Enfin, je veux dire, il apparaît brusquement dans le dos des gens et se met à hurler. Alors, bon, j'ai l'habitude des entrées peu discrètes…

-Tu trembles quand même dès que quelqu'un hausse la vois, trancha Yume.

-Il y a des choses auxquelles on ne s'habitue pas, même avec le temps, dit philosophiquement Masaru.

-…vous voulez que je vous dise ?

-Oui, Yume-san ?

-…pour des garçons…vous n'êtes pas…si mal, murmura-t-elle de façon presque inaudible.

-Aoi, pince moi. Je rêve ou elle vient de nous faire un compliment ?

-Masaru-kun ! Ne l'ennuies pas !

Yume esquissa un sourire. Un vrai sourire, pas un rictus. Ce n'est pas chez elle qu'elle pouvait parlé avec des gens comme ses coéquipiers. Certes, à ses yeux, ils tenaient plus du clown et de l'ange que du ninja, mais d'une certaine façon, elle se sentait un peu plus proche d'eux qu'auparavant. Plus proche qu'elle ne se sentait des membres de sa famille…

-Salut les jeunes, fit une voix amicale. Et définitivement pas la voix de leur sensei.

Les trois genins levèrent les yeux pour croiser un regard bleu pétillant de malice. Ils s'assirent comme ils purent, évitant de déséquilibrer les autres.

Haruko les observa avec un demi-sourire.

-On dirait que ça ne marche pas si mal que ça, son truc. Pas encore une véritable équipe, mais c'est déjà un peu mieux qu'au départ, on dirait…

-Haruko ? Tu les a trouvé, fit une voix derrière elle ?

-Ouais. Shu-kun, j'espère au moins que tu n'as pas paumer les clefs, cette fois ?

-Ah ah. Très drôle. Je te rappelle qu'à l'époque, c'est Shizuka qui s'en chargeait, pas moi.

-Mais t'étais pas mal en ton genre.

-Euh, excusez-nous, fit une petite voix ?

Les deux adultes se retournèrent vers les trois genins qui les fixaient avec un regard profondément atterré. Enfin, plutôt la forme qui reposait sur le dos de Shushiro.

-Qu'est-il arrivé à notre sensei, dit calmement – trop calmement, même, nota Haruko – Yume.

-Rien de bien méchant. Une petite overdose de médicaments. Elle sera sur pied dès demain.

-Excusez-moi, mais vous êtes… ?

-Ah, c'est vrai. J'suis Aoba Haruko, et le rouquin, là, c'est Zoku Shushiro. Nous sommes de vieux amis de Shizuka…

-Vous avez la clé, demanda Masaru en joignant les mains comme pour une prière ?

-Pitié ! On est resté là toute la journée ! On a vraiment besoin d'être détaché, ajouta Yume !

-Agru ? Fut la réplique très intelligente de Haruko.

-Les toilettes, Haruko, murmura Shushiro à son oreille, ils ont besoin d'aller aux toilettes.

-Ah ! Oh…Pas de panique, les gosses, marmonna Haruko en secouant la tête.

Dix minutes plus tard.

Le petit groupe se dirigeait vers le village, en silence. La nuit tombait déjà. Les premières étoiles luisaient dans le ciel.

-Euh, Aoba-san, risqua Aoi ?

-Hum ?

-Est-ce que…est-ce que Shizuka-sensei est toujours comme ça ? Je veux dire, elle est très gentille, mais eest si...

-Hyperactive, proposa Shushiro en souriant?

-Euh, oui.

-Oh, non…commença Haruko.

Il y eut un soupir de soulagement parmi l'équipe 13.

-Généralement, elle est bien pire.

Grand silence.

-…Vous aviez besoin de nous casser le moral, demanda Masaru ?

-Eh, vous m'avez poser une question, j'y ai répondu, fit Haruko en haussant les épaules.

-…la prochaine fois, on s'abstiendra d'en poser, alors, grogna Yume.

Haruko sourit franchement. Mine de rien, ils lui plaisaient, ces gosses. Finalement, peut-être que les temps à venir allaient se révéler plus intéressants qu'il n'y paraissait...

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Gomen pour le retard !

Voilà donc le troisième chapitre de Ah ! My Sensei. Il a mis du temps à venir, c'est vrai, mais j'ai aussi eu du mal à trouver l'inspiration pour celui-là. Enfin, c'est fait, ça y est. Et en plus, il est plus long que ce que j'avais prévu…

Des questions ? Des commentaires ? Des critiques ? N'hésitez pas à me les poser en cliquant sur le bouton en bas à gauche…

Ah, quand j'y pense, de qui voulez-vous que j'ajoute la fiche, la prochaine fois : Masaru, Yume, ou Shushiro ?

Un grand merci à tout ceux et celles qui m'ont envoyé des reviews. Je vous adore !

Bonus : Fiche d'identité

Suiteki Aoi (Suiteki : Goutte de pluie et Aoi : Bleu)

Cheveux : Blonds, nattés

Yeux : Bleus

Age : 12 ans

Taille : 1m53

Poids : 39,2 kg

Groupe Sanguin : AB

Anniversaire : 14 Octobre

Statut : Genin

Techniques : La famille Suiteki possède des techniques ancestrales de genjutsu et ninjutsu basés sur la maîtrise de l'élément liquide…Ses compétences en taijutsu sont en revanche très faibles.

Description : Des traits aussi fins et délicats que ceux d'une fille, des cheveux longs et décorés de rubans, Aoi passe difficilement pour ce qu'il est : un garçon. Etant le fils cadet de son clan, et dépourvu de responsabilité, il a surtout élevé par sa mère et sa sœur, qui adorent s'en servir comme d'une poupée. Timide et effacé, il est cependant déterminé à devenir un grand ninja et à s'affirmer dans la vie. Enfin, vu son caractère et ses occupations préférées, ce n'est pas gagné d'avance…

Famille : Son grand-père, son père, sa mère, son frère, sa sœur, son oncle et sa cousine (dans l'ordre : Suiteki Tetsu (chef de clan), Suiteki Shinku, Suiteki Mizuko, Suiteki Murasaki (frère aîné, héritier du titre et future chef du clan), Suiteki Akane, Suiteki Keiji (par mariage d'adoption ; il porte le nom de son épouse) et Suiteki Yukie)