Hello !
Ceci est une fanfic Eruri multi-chapitres, slow-burn, enemies-to-lovers, avec un peu de fluff, beaucoup de angst et une tonne de smut. C'est un AU mais la trame narrative de la relation entre Erwin et Levi suit de loin les grandes lignes du canon.
Les CW sont les suivants : violence, sang, morts de personnages mineurs et majeurs (suivant le canon, pas de mauvaise surprise de ce côté là), langage explicite, scènes de sexe explicites, consommation excessive d'alcool, comportement auto-destructeur.
Cette fanfiction est écrite à la base pour Archive of Our Own (AO3) et publiée en priorité sur ce site. Vous pouvez donc la retrouver là-bas avec plusieurs chapitres d'avance.
Tous les commentaires et les remarques sont les bienvenus !
Image de cover par Tizz
Partie 1 – Son pari le plus risqué
Chapitre 1
— Nous vous écoutons, Capitaine Smith. Quel est l'objet de votre invitation ?
Tous les regards des hauts-gradés se braquent sur lui. Ils sont réunis dans une petite salle dans les sous-sols de la préfecture de police. La lumière vacillante des chandeliers accentue la fatigue qui tire leurs traits. Il se fait tard et ils commencent à s'impatienter.
Erwin leur jette un coup d'œil circulaire, un peu impressionné. Il vient d'être nommé au poste de capitaine de l'escouade d'élite de la Brigade de Renseignement et d'Intervention, et n'a pas encore eu le temps de s'habituer à ce qu'on s'adresse à lui ainsi, par ce grade prestigieux accolé à son nom. Il se ressaisit, redresse l'échine et s'éclaircit la gorge. Il est prêt. C'est le moment de prouver qu'ils ont eu raison de lui faire confiance.
— Chers collègues, je viens vous proposer une nouvelle stratégie pour enfin venir à bout du Gang des Titans.
L'homme assis à sa droite éclate d'un petit rire nerveux. Les autres se contentent de lui renvoyer des regards sceptiques.
— Toutes les tentatives de neutraliser ce groupe ont été des échecs cuisants. Toutes les tentatives ne serait-ce que de l'approcher, à vrai dire. Nous n'avons aucune information sur ses membres si ce n'est qu'ils sont au nombre de neuf, et que chacun embauche une multitude de sbires qui leur obéissent comme des automates décérébrés.
— Nous savons tout ça, Smith, s'impatiente le Commandant Shadis, son supérieur direct. Je ne vous ai pas fait venir pour un cours d'histoire.
L'Inspecteur Zackley ne peut réprimer un sourire amusé devant l'agacement de son collègue.
— Inutile de ressasser nos échecs passés, intervient-il. Si vous vous pensez assez brillant pour proposer quelque chose de nouveau, je vous en prie, venez-en aux faits.
— Tous mes prédécesseurs se sont heurtés au Gang des Titans. Nous avons tenté l'attaque frontale. Nous avons aussi tenté l'infiltration par nos agents. Nous avons essayé d'isoler l'un des membres pour le capturer. Nous avons essayé d'obtenir des informations en interrogeant un multitude de personnes plus ou moins proches d'eux. Aucune de ces tentatives n'a eu le moindre résultat autre que la perte de nombreux agents. C'est un échec sur toute la ligne. Nous devons changer d'approche.
Les hauts-gradés se penchent légèrement vers lui, piqués de curiosité. Seul Shadis reste en arrière dans son fauteuil, car son capitaine lui a déjà exposé tout son plan au préalable. Il n'apprécie pas vraiment les termes échec sur toute la ligne, dont il doit lui aussi rendre compte. Erwin sait que tous, sans exception, l'attendent au tournant. Comment ce jeune arrogant peut-il espérer réussir là où douze autres ont échoué avant lui ?
— Nous avons perdu trop d'hommes et de femmes dans cette quête. Il est temps d'arrêter d'envoyer des agents de police à l'abattoir. L'ennemi est trop fort.
Il contemple le dessin qu'il a sous les yeux.
— Nous allons lutter contre le mal par le mal. Nous allons utiliser un malfrat pour infiltrer le Gang des Titans et le détruire de l'intérieur. Ou, au moins, récupérer de précieuses informations.
— Tous les bandits de la ville savent qui ils sont et refusent de se frotter à eux, quand ils ne travaillent pas pour eux. Vous l'avez dit vous-même, toutes nos tentatives de corruption ont échoué, argue le Commissaire Pixis. Même avec une carotte considérable, vous n'arriverez à convaincre personne de travailler contre eux et pour vous.
— Sans compter que ce serait du suicide, ajoute une femme à sa droite. Une fois repérée comme ennemi des Titans, votre taupe n'aura plus d'autre choix que de se terrer dans un trou pour le reste de sa vie. Dont la durée se verra considérablement réduite.
— Il vous faut quelqu'un qui n'a rien à perdre, ajoute Zackley. Et qui soit un peu fêlé sur les bords.
— Au contraire, le détrompe Erwin. Il me faut quelqu'un qui ait beaucoup à perdre. Et quand nous lui aurons pris ce qu'il a de plus précieux, il n'aura d'autre choix que de nous obéir pour le récupérer.
Une lueur féroce brille dans ses yeux bleus. L'attitude de son auditoire passe de la condescendance à une légère incrédulité.
— Donc, vous voulez prendre quelque chose à un dangereux criminel, pour le faire travailler contre d'autres dangereux criminels ?
— Un dangereux criminel qui reste un humain faillible. Contrairement aux sinistres individus qui composent le Gang des Titans. La ville s'est trop longtemps résignée à vivre avec cette menace. C'est inacceptable. Pour notre honneur, pour que nous puissions nous regarder en face dans le miroir, nous devons cesser de nous complaire dans cette passivité. Nous devons taper fort et vite.
— Et frapper fort, c'est mettre notre avenir entre les mains d'un énième bandit ? Qui vous dit qu'il vous restera loyal ? Vous allez vous faire retourner comme une crêpe, Smith.
Erwin sourit.
— Il ne s'agit pas de loyauté, mais de contrainte.
— Je suppose que vous avez quelqu'un en tête, dit le Commissaire Pixis pour faire avancer la discussion.
— En effet, admet Erwin. Je pense avoir trouvé l'homme qu'il nous faut. C'est un malfrat des Bas-Fonds qui n'est pas bien vieux, mais qui s'est déjà fait une réputation là-bas.
— Quel est son point fort ? Vous pensez qu'il aura le charisme suffisant pour réussir à approcher l'un des neufs Titans ?
— Non, je ne pense pas. Les interactions sociales ne sont pas son atout principal, d'après mes informations. En revanche, il est redoutable pour se faufiler dans les endroits les plus inaccessibles et s'extirper des situations les plus désespérées. Il a déjà échappé une vingtaine de fois à la police qui le traquait pour ses crimes.
— Quel type de crimes ?
— Braquages, enlèvements, séquestrations, vols à main armée… Il est toujours passé entre les mailles du filet.
— Alors, la première difficulté sera de lui mettre la main dessus.
Erwin se sent parfaitement à l'aise, à présent. Il a pensé à tout. Aucun détail ne lui a échappé lors de la préparation de son plan.
— Cet homme vit avec deux comparses et les trois sont liés comme les doigts de la main. On ignore comment ils se sont trouvés, ils n'ont aucun lien du sang. Mais le fait est qu'il est prêt à se mettre dans les situations les plus périlleuses pour eux. Nous allons les capturer et nous servir d'eux pour obtenir ce que nous souhaitons du troisième.
— Des criminels eux-aussi ?
— A moindre échelle. Quoi que l'un d'entre eux a déjà été mis en examen pour le meurtre d'un policier, mais a fini par être relâché faute de preuves. Ils sont forts, mais pas impossibles à attraper. Je pense qu'ils sont à la portée de mon escouade.
— Votre escouade n'est pas supposée arrêter des civils en dehors des Titans, ou de personnes soupçonnées de leur être affiliées, bougonne un vieil inspecteur dans son coin.
— Avons-nous des motifs d'arrestation suffisants pour les deux autres ? s'enquiert une seconde femme.
— Non, répondit Erwin d'un ton calme. Le premier se débrouille toujours pour récupérer tous les honneurs.
Un silence gêné accueille sa réponse.
— Vous voulez que l'on détienne sans chef d'accusation deux personnes, afin de faire du chantage à une troisième ? résume une inspectrice dont le nom échappe à Erwin.
— Nous n'avons pas le choix.
— C'est plus que discutable d'un point de vue éthique.
— C'est pourquoi j'ai besoin de votre accord avant de lancer cette opération, dit Erwin. C'est une décision que je souhaite pas prendre à votre insu.
— Que vous dit votre conscience, Smith ? demande Zackley.
— Que c'est une légère entorse à la loi plus que nécessaire, répond Erwin d'une voix ferme. Ma conscience se porte à merveille.
Pixis soupire.
— Bien. Nous pouvons voter. Qui est en faveur d'autoriser le Capitaine Smith à mettre son plan à exécution ?
Tous lèvent la main à l'exception de l'inspectrice qui vient de parler. Erwin sent les muscles de ses épaules se relâcher.
— Vous avez notre aval, Smith, conclut Pixis. Maintenant, veuillez nous dire qui est ce bandit que vous comptez faire chanter.
Erwin retourne le papier qu'il tient dans les mains pour que tous puissent voir le portrait dessiné au fusain.
— Son nom ? demande Zackley en tendant la main pour qu'on lui passe la feuille.
— Levi Ackerman.
