N/A :
X Bienvenues sur ce petit recueil de oneshots à la saveur Rouxattitude. Si vous ne savez pas ce qu'est Rouxattitude, il s'agissait d'une communauté sur livejournal dont les membres aimaient beaucoup le personnage de Ron Weasley.
X Si au départ j'avais prévu poster plusieurs histoires tirées des défis de cette communauté, au final, je n'en ai que trois. J'espère néanmoins que vous les aimerez. Ces histoires datent de 2006, avant même la sortie de Deathly Hallows, alors il va sans dire qu'elles ne prennent pas en compte les évènements du dernier livre ni ceux de l'épilogue (EWE).
Merci à Anacofleb et Miss Wendy Malfoy.
Bonne lecture!
—Kat
Disclaimer: Le monde d'Harry Potter, ses personnages et tout le reste appartient à JK Rowling.
Défi « Temps »
Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui
Les rideaux fleuris qui ornaient leur fenêtre entrouverte commençaient à laisser passer la douce lumière du soleil levant. Elle pouvait même entendre les oiseaux commencer à siffloter alors qu'ils reprenaient leur route vers le sud, l'automne arrivant. La jeune femme sourit dans son demi-sommeil en se cambrant confortablement contre le torse de son époux. Elle sentit alors son bras bouger et il vint l'enlacer doucement.
« Bon matin, ma chérie, » lui murmura-t-il.
Malgré sa fatigue, elle se redressa et vint l'embrasser tendrement. « Bon matin. »
Il lui rendit son baiser et approfondit un peu l'étreinte.
« Les enfants vont bientôt se réveiller, » contra-t-elle sans réelle envie qu'il arrête.
« Justement, » sourit-il malicieusement, « profitons-en! »
Et elle se laissa aller aux caresses de l'homme qu'elle aimait tant.
L'heure avançait malheureusement trop vite! Arthur et Molly allaient bientôt s'effacer pour laisser apparaître Papa et Maman. D'ailleurs…
« Maman? » Surgit une petite voix timide.
Presque aussitôt, le couple se sépara, alarmé. L'enfant, voyant qu'il ne 'dérangeait' pas ses parents – après tout, dans la tête d'un gamin de 6 ans, 'déranger' voulait dire 'réveiller' – il entra dans la chambre avec un petit sourire gêné, les yeux brillants néanmoins de malice.
« Fred? » s'inquiéta Arthur en se redressant, ayant reconnu son jumeau par le "F" joliment brodé sur son petit pyjama bleu.
« Papa! » Répondit l'enfant en s'approchant du lit.
Alors que le petit parvint à son niveau, Arthur s'assit sur le rebord de son lit et se penchant légèrement au niveau de Fred. Il était vêtu d'un pantalon de pyjama et d'un t-shirt gris.
« Qu'est-ce qui se passe? » Demanda-t-il, sa curiosité piquée par l'heure extrêmement matinale. Fred s'éleva sur la pointe des pieds et vint chuchoter quelques mots à l'oreille de son père. « Encore? » S'exclama doucement Arthur.
Fred hocha la tête, penaud.
Arthur lui sourit d'une façon réconfortante et se redressa. Il attrapa l'enfant sous les aisselles et le souleva dans ses bras, l'accotant sur sa hanche. « Allons arranger ça, tu veux bien? »
Alors que Fred répondait par un sourire, Arthur envoya un léger clin d'œil à sa femme. Celle-ci sourit tendrement en regardant ses deux amours sortir de la pièce. Elle finit par se lever à son tour et enfila une robe de chambre beige avant de se diriger vers la chambre de ses bébés, qu'elle savait déjà réveillés.
oOo
Lorsqu'Arthur pénétra dans la chambre en désordre de ses jumeaux, il remarqua immédiatement George, accroupi au fond de son lit, contre le mur, les genoux relevés et le visage enfoui dans ses bras.
« Il est là, » l'informa inutilement Fred.
Arthur acquiesça et déposa le rouquin au sol. Doucement, il avança vers le lit de George. Celui-ci lui lança un coup d'œil, puis, honteux, détourna la tête. Arthur ne se laissa pas démonter et tendit les bras vers l'enfant.
« Viens là, mon bonhomme; on va vite arranger tout ça, » sourit-il, compréhensif.
George laissa son père le soulever du lit et le poser au sol, et ce, sans qu'il ne se mouille davantage dans son urine.
« J'ai fait un cauchemar, » expliqua le petit. « Je n'ai pas été capable de me retenir. J'ai essayé, papa, mais je n'ai pas été capable! » Et doucement, il commença à pleurer de honte.
Arthur mit un genou au sol, se penchant à la hauteur de l'enfant. « Hey, » commença-t-il d'une voix douce, paternelle et protectrice. « Je ne suis pas ici pour te gronder. Je le sais, trésor, que tu fais de gros efforts! »
George regarda son père et essuya ses larmes presque rageusement. Doucement, Fred s'approcha de lui et vint lui tenir la main, comme pour l'encourager.
« Pourquoi je ne suis pas capable de me retenir, papa? » Demanda-t-il, en colère contre lui-même. « Même Ron ne fait plus pipi au lit! Pourquoi il y arrive, lui, et pas moi? »
Arthur sourit calmement et commença à retirer le pyjama humide de son fils. « Ne te compare pas à ton petit frère, George. Vous avez chacun vos forces et vos faiblesses. »
« Oui, » enchaîna Fred. « Ron il est stupide et pas toi! »
Les jumeaux échangèrent un sourire, mais leur père ne participa pas à la plaisanterie.
« Fred! » Gronda Arthur et l'enfant se cambra sous l'autorité de sa voix. « Je te défends de dire cela de ton frère! Je te défends même de le penser! »
« Désolé, papa… » Marmonna l'enfant, mais Arthur avait déjà passé outre sa colère. Il avait redonné son attention à George et lui souriait malicieusement.
« Tu sais ce qu'on va faire? » George hocha négativement de la tête. « On va te remettre un autre pyjama! Comme ça, pour le petit déjeuner, personne ne remarquera que tu as eu une petite mésaventure ce matin. Tu en dis quoi? »
Un petit sourire de soulagement traversa quelques instants le visage enfantin du rouquin. À ses côtés, son jumeau partagea le même sourire.
« Et moi, » promit Fred, « je ne le dirai à personne! »
Arthur sourit à la complicité de ses jumeaux et se leva afin d'aller récupérer un autre pyjama pour George. Il l'habilla rapidement et changea les draps du petit lit. Il remarqua, pendant tout le temps de ses actions, que George n'avait pas bougé et gardait sa tête baissée.
« Trésor, » souffla Arthur en se penchant de nouveau et en attirant George entre ses cuisses. « Tu n'es pas anormal. Il y a beaucoup d'autres petits garçons de ton âge qui vivent la même chose. Laisse-toi un peu de temps, tu verras, ça passera! »
George se colla davantage à son père et posa la tête sur son épaule large. Celui-ci lui frotta doucement le dos et bientôt, une petite main vint s'ajouter à la sienne. Fred voulait lui aussi réconforter son jumeau.
« Bon, allez, » s'exclama Arthur après quelques minutes, repoussant légèrement George de son torse. « J'en ai assez de ces petites mines toutes tristes! »
George et Fred se regardèrent un moment, puis revinrent à leur père, qui les regardait avec une lueur espiègle dans ses yeux bleus.
« Pourquoi n'iriez-vous pas jouer un tour à Bill et Charlie à la place? Ils partent pour Poudlard aujourd'hui même et ne reviennent que pour Noël! »
Aussitôt, une lueur de malice, et même pratiquement trop machiavélique pour deux gamins de 6 ans, traversèrent leur regard. Arthur se mordit les lèvres, préférant ne pas songer au jour où il devrait les punir d'être allés trop loin alors que pour l'instant, c'était lui qui les encourageait. Mais néanmoins, il préférait nettement leurs regards rieurs et leurs sourires espiègles à tous deux que l'air chagriné et honteux de George!
oOo
Molly entra doucement dans la chambre de Ginny et de Ron. Comme elle l'avait deviné, ils étaient tous deux déjà réveillés. Ils jouaient gentiment, assis au sol, plusieurs peluches autour de Ginny et des pièces d'échecs entre les mains de Ron. Dès son arrivée, Ginny lui sourit et leva ses petits bras potelés vers elle.
« Mama! »
Molly sourit et vint prendre sa fillette dans ses bras. Celle-ci portait une petite grenouillère rose tandis que celle de Ron était orange. « Tu viens avec maman, Ron? »
« Je joue! »
En effet, l'enfant de 4 ans semblait étonnamment concentré à faire bouger ses petites figurines d'échecs, allant même à discuter avec elles.
« Tu ne veux pas venir manger? »
Ron releva aussitôt la tête. « Manger? »
Molly acquiesça et lui tendit la main. Ron se leva gauchement et rejoignit sa mère. Ensemble, ils descendirent à la cuisine.
Molly déposait un bol de céréales devant son plus jeune fils lorsque son mari pénétra dans la cuisine. Il alla embrasser Ginny sur le front et passa une main dans les cheveux de son fils.
« Comment va George? » Demanda Molly.
« Mais très bien, pourquoi poses-tu la question? » Répondit l'homme, tout sourire.
Molly lui sourit en retour, comprenant l'allusion. Peu de temps après, Charlie, leur fils de 11 ans, entra dans la pièce, le visage pâle et des cernes sous les yeux.
« Doux Merlin. » s'exclama Molly. « As-tu dormi, au moins, cette nuit? »
« Hm— non, » marmonna l'enfant et ses deux parents échangèrent un regard inquiet.
« Es-tu souffrant? » Demanda Molly en s'approchant de l'adolescent et tentant de poser une main sur son front.
« Non! » Charlie se dégagea aussitôt. « Je vais bien, m'man! »
Molly lança un regard vers Arthur, qui acquiesça légèrement de la tête. Le message était clair entre eux; il aurait une discussion avec son fils, tentant de comprendre son insomnie. Molly, elle, tenta de changer de sujet. « Et que fait ton frère? Il est levé? »
Elle parlait de Percy, bien sûr, qui partageait la même chambre que Charlie.
Celui-ci haussa les épaules. « Je ne sais pas. Je l'ai entendu tousser toute la nuit. »
Il n'en fallut pas plus à Molly pour qu'elle emprunte la direction des escaliers.
oOo
« Qu'est-ce qui est marqué? »
« Je ne sais pas… »
« Oh, donne-moi ça! »
Un bruit de parchemin qu'on froisse.
« A—avec! Avec tout mon a— mon quoi? »
« Montre! »
Encore ce bruit de parchemin.
« Ici. »
« Euh, attends; Amm—Amour! »
« Ooooh! »
Des éclats de rire.
« Et ici, c'est écrit quoi? »
« E…m-i-l-y—Emily! »
Brusquement, Bill ouvrit les yeux. « Mais qu'est-ce que vous foutez-là, tous les deux? »
Aussitôt, George se leva et lâcha le courrier de son grand frère de 13 ans.
« Mais non, garde-le avec toi! » S'écria Fred en ramassant la lettre au sol.
Malgré les vapes du sommeil duquel il émergeait tout juste, Bill avait néanmoins réussi à associer les voix qu'il entendait aux deux petits monstres qui lui servaient de frères. Il avait aussi compris que ceux-ci étaient en train de lire son courrier; son courrier personnel! Et qu'en plus, ils avaient découvert la lettre d'Emily!
…et qu'ils s'enfuyaient avec la lettre d'Emily!
Bill se leva tel un ouragan, balançant ses couvertures sur le sol aux pieds de son lit et il se mit à poursuivre les jumeaux, qui riaient joyeusement, fiers d'eux et chantonnant des « Billy. Aime. Emily! Billy. Aime. Emily! » à qui mieux mieux.
« Je vais vous arracher la tête! » Ragea l'adolescent en descendant les escaliers à toute allure.
oOo
Alors qu'elle grimpait les escaliers à coup de deux marches à la fois, Molly entendit un cri de guerre venant de la chambre de Bill. Elle fronça les sourcils, contrariée, mais continua son ascension vers la chambre de son fils malade. Peu de temps après, elle vit apparaître Fred et George qui riaient de bon cœur et descendaient les escaliers en courant.
« On ne court pas dans les escaliers! » Les prévint-elle.
« Désolés, maman! » Répondirent-ils d'une même voix. Ils ralentirent lorsque arrivèrent à son niveau, la contournèrent, et repartirent aussi vite qu'ils étaient arrivés, en chantonnant une comptine. Molly voulut les poursuivre lorsqu'arriva, à son tour, Bill.
« Hey! » S'indigna Molly en posant une main sur le torse enfantin de l'adolescent. « On ne court pas dans les escaliers. Bill; montre donc l'exemple à tes petits frères! »
« Mais maman, » contra le rouquin, « ils m'ont volé mon courrier. »
Molly sembla réfléchir quelque temps, déterminant ses priorités.
« D'accord, » finit-elle par dire, compréhensive. « Je vais voir comment va ton frère et ensuite je m'occupe des jumeaux. S'ils t'ont vraiment volé ton courrier, je te promets qu'ils vont le regretter. »
Elle lui fit un clin d'œil et Bill sourit difficilement. Oh bien sûr, il savait que sa mère les punirait à leur juste valeur… cela ne leur empêchait pas de savoir pour Emily! Il allait devoir préparer sa propre petite vengeance personnelle.
« Et ensuite, » continua sa mère sans se soucier de son air conspirateur, « je m'occupe de te couper les cheveux. »
« QUOI? »
oOo
« Charlie? »
« Oui, p'pa? » bâilla l'enfant.
« Viens là! »
Doucement, Arthur s'assit à la table, près de ses 2 plus jeunes, et invita Charlie à prendre place à ses côtés. Le gamin s'y installa et grignota une tranche de pain du bout des lèvres.
« Ça ne va pas, fiston? » Demanda alors Arthur. « Dis-moi ce qui te tracasse. »
« Oh… rien. C'est—c'est débile, » marmonna Charlie en reposant son bout de pain sur la table d'un geste dégoûté.
« Tu n'as pas faim? » Demanda son père, une note d'inquiétude dans la voix. Charlie se contenta de hocher négativement de la tête.
« Je peux? » Retentit alors une petite voix, et avec un sourire, Charlie tendit sa tartine à son petit frère.
« Ron, tu vas te donner mal au ventre si tu manges trop, » l'avertit son père, mais il le laissa faire et revint à Charlie. « Tu n'as pas dormi de la nuit et tu ne veux rien manger… Je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas, Charlot! Pourquoi tu ne veux pas m'en parler? »
Charlie resta de marbre et Arthur tenta une autre approche. « C'est de partir à Poudlard qui te fait peur? »
« Je n'ai pas peur! » S'indigna aussitôt le gamin. « Juste… un peu stressé. »
Alors, c'était donc ça! Arthur avait vu juste; il eut un sourire compatissant et rassurant. « Tu sais, Charlot, j'ai passé les meilleures années de ma vie à Poudlard. C'est une école fabuleuse! Bill a du te le dire, non? » L'enfant haussa les épaules. « Je suis sûr que tu t'y plairas, » sourit Arthur.
Charlie lui rendit un semblant de sourire. « Mais vous, vous êtes tous ici. »
« Bill sera avec toi. »
« Bill a déjà ses amis et sa routine. Il a déjà fait ses preuves, » contra l'adolescent. « Moi je serai que le petit frère— »
« Et moi, alors? » Survint de nouveau la petite voix enfantine de Ron.
Arthur et Charlie le regardèrent en souriant.
« Écoutez-moi bien, tous les deux, » leur dit alors leur père, surpris que les propos de Charlie inquiètent aussi son fils de 4 ans. « Personne ici n'a besoin de faire ses preuves! Bill —ou n'importe quels autres de tes grands frères— » ajouta-t-il à l'intention de Ron « ne vous ouvrira de porte pour vous aider ni ne vous placera de critères à dépasser. Vous êtes tous différents et vous marquerez tous l'histoire de Poudlard d'une façon ou d'une autre. »
Charlie sourit de toutes ses dents. « Et quelle sera ma façon à moi de marquer mon passage, tu crois, papa? »
« Toi? » Réfléchit Arthur en songeant aux forces et aptitudes de l'enfant. « Tu seras le meilleur joueur de Quidditch depuis James Potter lui-même! »
« Qui ça? »
« Et moi? » L'interrompit Ron.
« Toi? Je ne le sais pas encore, fiston, mais… » Arthur se tut un moment, cherchant au fond de son cœur ce que le destin pouvait bien réserver à son plus jeune fils. Sans qu'il ne puisse se l'expliquer, son cœur s'étreignit et la réponse lui vint naturellement. « Tu accompliras plus que quiconque! Tu seras fort, fidèle et courageux! »
N'ayant rien compris, Ron lui fit un sourire radieux. Charlie, lui, haussa un sourcil et regarda son père, soucieux.
« Et moi? » S'exclama alors la petite voix mignonne de Ginny.
« Oh toi, ma princesse, » sourit de nouveau Arthur, « tu entreras dans l'histoire comme celle ayant brisé le plus de cœur à ses pauvres et faibles garçons qui feront partie de ton entourage. »
La gamine haussa les sourcils et reporta son attention sur son petit verre de bébé alors que Charlie éclatait de rire en se beurrant une autre tartine, enfin!
« Papa, papa! » Leur parvinrent alors des cris simultanés. « Papa, punis-nous! »
Arthur leva un sourcil et regarda Fred et George qui couraient vers lui, alarmés.
« Et qu'avez-vous encore fait? » Demanda-t-il, désabusé.
D'un seul coup, les deux gamins se mirent à débiter leurs lots de mauvais coup, comme s'ils ne partageaient qu'une seule et même voix.
« On a volé une lettre à Bill— »
« Et on sait qu'il a une amoureuse! »
« On a couru dans les escaliers— »
« Et on a cassé le pot de fleurs à l'entrée! »
« Et maman s'en vient! » Fred avait lancé cette dernière phrase sur un ton terrifié. Mieux valait leur père que leur mère!
'Et eux,' pensa Arthur pour lui-même, 'ils seront les pires calamités que Poudlard aura à faire face depuis les Maraudeurs en personnes!'
oOo
« Percy, mon chou? »
Molly s'approcha de son fils, qui semblait encore endormi, et posa une main sur son front. Le gamin de 8 ans se retourna doucement et ouvrit difficilement les yeux.
« Maman? » Sa voix était enrhumée et rauque. De plus, son front était bouillant de fièvre.
« Oh, mon pauvre bébé, tu es malade? »
La veille, le gamin avait passé l'après-midi à lire à l'ombre d'un arbre, au fond de la cour, loin des cris d'amusement de Ron et Ginny, ainsi que des mauvais coups des jumeaux. Malheureusement, il avait été surpris par l'orage et par le temps qu'il coure jusqu'au Terrier, il s'était fait attraper par la pluie.
Percy étira un faible bras et ramassa ses lunettes sur la table de chevet entre son lit et celui de Charlie. Les deux garçons partageaient la même chambre uniquement pour l'été, afin de libérer le grenier pour Bill. Il plaça ses lunettes sur le bout de son nez et regarda sa mère.
« J'ai mal à la tête… »
« Reste couché, » sourit doucement Molly, « je vais m'occuper de toi! Je te remonte de quoi manger dans quelques minutes, ainsi qu'une bonne vieille tisane, recette de ma grand-maman Prewett. »
Elle embrassa son fils sur le front et le borda maternellement, lui retirant ses lunettes. « Rendors-toi, mon trésor. »
« Merci maman, » murmura l'enfant avec politesse.
Molly sortit enfin de la chambre, un pli d'inquiétude barrant son joli front. Elle referma doucement la porte et redescendit à l'étage. Arrivée dans la cuisine, elle fut ravie de voir qu'Arthur avait arrangé les choses en son absence. En effet, un sourire éclairait le visage de Charlie, qui mangeait avec appétit, retrouvant ses couleurs. Bill était là aussi, mangeant silencieusement, ses cheveux en bataille atteignant quasiment la base de son cou, et jetant des regards furieux vers les jumeaux, qui eux, étaient chacun dans un coin de la cuisine, face contre mur, en punition. Errol venait d'arriver, la Gazette du sorcier au bec.
« Eh bien, » sourit Molly, « je vois que tout est sous contrôle! »
Elle alla embrasser Charlie sur le dessus de sa belle tête rousse et sortit Ginny de son petit siège d'enfant.
« Comment va Percy? » Demanda Arthur.
Ginny sur la hanche, occupée à lui laver ses petites mains enduites de confiture, Molly répondit calmement. « Il fait de la fièvre, mais rien de grave. Je ne pense pas qu'il devrait nous accompagner à la gare, cependant. »
Arthur acquiesça et entreprit de lire la Gazette.
Les garçons et Ginny étaient enfin habillés. Bill et Charlie avaient déjà descendu leurs valises, qui les attendaient sur le pas de la porte. Arthur allait bientôt partir pour le travail. Il embrassa ses enfants avant de quitter et plus particulièrement ses deux fils aînés. Alors qu'il ébouriffait les cheveux mi-longs de Bill, Molly poussa un cri scandalisé.
« Doux Merlin, Bill. J'oubliais tes cheveux! » D'un coup de baguette, elle fit voler une paire de ciseaux entre ses doigts. « Viens là, mon chéri! »
Les yeux de Bill s'agrandirent aussitôt. « Oh, maman, je t'en prie! Je veux les garder longs. »
« Pas question! »
« Molly— » tenta Arthur, mais le regard assassin que la femme lui lança le poussa à ne pas prendre parti.
« Allez, Bill, il est hors de question que je te laisse retourner à Poudlard avec cette coupe de cheveux! »
« Mais je l'aime, moi, cette coupe de cheveux! » S'exclama l'adolescent.
« Tu as l'air d'un pouilleux, » contra Molly.
« Peut-être que c'est ce qu'elle aime, » dit alors un des jumeaux.
« Qui ça? » Demandèrent d'une même voix leur mère et Bill.
« Eh bien, Emily, bien sûr! » S'exclama le second jumeau en riant avec son frère.
Colérique, Bill voulut bondir sur eux, mais Molly l'attrapa par le col de son pull. « Allez, viens. »
Alors que sa mère l'entraînait vers une chaise de la cuisine, Bill dut endurer les rires de ses petits monstres de frères. « Billy. Aime. Emily! Billy. Aime. Emily! »
Les bras croisés, les dents grinçantes, il se laissa néanmoins faire alors que sa mère s'engageait à lui ruiner la tête. Devant lui, Ron et Ginny le regardaient en silence, leurs coudes appuyés contre la table, leurs mentons dans leurs paumes de mains.
« Tu étais plus beau avant, » sourit innocemment sa petite sœur lorsque Molly eu fini de lui.
« Tu vois! » S'exclama l'adolescent. « Même Ginny, qui n'a que 3 ans, à plus de goût que toi, maman! »
Doucement, il prit la fillette dans ses bras et lui fit un bizou. Au même moment, Charlie entra dans la cuisine.
« Papa vient de partir, » annonça-t-il, puis, d'un regard sur son aîné, il éclata de rire.
« La ferme! » Rugit Bill en frappant son frère, mais cela n'empêcha pas Charlie de rire. Il porta une main à ses cheveux pour évaluer les dégâts; ses yeux s'agrandirent d'horreur. « Maman! »
Ses cheveux étaient affreusement courts et inégaux.
« Oh, arrête de geindre, » contra Molly. « C'est beaucoup mieux qu'avant. »
Enfin, cela dépendait du point de vue!
« Quand tu seras majeur, » ajouta sa mère, « tu pourras faire ce que bon te semble! »
« J'y compte bien! » Marmonna Bill.
oOo
Molly avait laissé Percy à la maison, afin qu'il se repose un peu. Accompagnée de ses deux aînés, ses deux cadets et de ses deux jumeaux, la jeune maman de 34 ans déambulait parmi la foule de moldus à la gare King's Cross. Ils n'étaient pas en retard, mais ils n'étaient pas en avance non plus!
Lorsqu'ils passèrent devant un comptoir de restaurant, les pas de Ron, qui était déjà placé à l'arrière de la file de rouquins, se firent plus lents. Ses yeux bleu azur se posèrent sur une enfant, qui faisait à peu près son âge, un an de plus, tout au plus et qui était assise sur une énorme valise de voyage. Elle avait de jolis yeux chocolat et ses cheveux broussailleux étaient retenus par un bandeau rouge. Elle le regarda passer sans réagir, mais sans détourner les yeux non plus.
Soudain, une femme et un homme arrivèrent et la fillette leur fit un sourire, laissant apparaître ses dents de bébé un peu trop prédominantes.
« Viens, ma chérie, » sourit la femme en prenant l'enfant dans ses bras, tandis que l'homme agrippait la valise. « Notre train va arriver. »
Puis, ils disparurent du champ de vision de Ron qui aussitôt, se fit agripper par la main par sa mère. « Ron! Ce n'est pas le temps de faire ton gourmand devant les restaurants; viens vite! »
Et Molly emmena son fils avec elle et celui-ci oublia aussitôt la petite fille aux yeux chocolat…
Ils rattrapèrent rapidement le reste des petits Weasley, qui attendaient sagement devant les quais 9 et 10. Les au revoir furent longs et périlleux pour Bill et Charlie, mais après maintes étreintes de Molly et maintes crises de larmes de leur petite sœur, ils franchirent la barrière magique pour accéder au quai neuf et trois quarts.
oOo
Vers midi, Arthur revint à la maison pour manger. Molly lui raconta brièvement sa matinée, la coupe de cheveux de Bill et l'état de santé de Percy. Une fois le repas du midi achevé, Arthur repartit, et les enfants couchés pour leur sieste, Molly s'affaira à faire un peu de ménage. Elle répara enfin le pot de fleurs que les jumeaux avaient fait tomber d'un coup de baguette, rassembla jouets et toutous dans le grand coffre du salon en les faisant léviter, et lava les draps souillés de George. Peu de temps après, elle s'assoupit à son tour dans le vieux divan du salon.
Arthur entra tard ce soir-là. Il avait encore eu un trouble avec cet ignoble Lucius Malefoy! Ce fut avec le front toujours plissé de contrariété et les poings serrés qu'il entra dans la cuisine où sa petite famille était déjà en train de manger.
« Te voilà enfin, » s'exclama sa douce épouse. « Tu vas bien? » Ajouta-t-elle en apercevant son air soucieux.
Arthur se força à oublier les problèmes liés à son travail et sourit à sa famille, rassurant Molly. « Je vais bien. »
Il s'approcha de Percy et lui demanda s'il allait mieux, question auquel le gamin s'empressa de répondre avec un sourire. Les jumeaux lui racontèrent, d'un dialogue entrecoupé qui leur était caractéristique, leur nouveau jeu et Ginny lui montra son joli dessin qui représentait —euh…— elle lui montra son joli dessin! Comme à son habitude, Arthur l'accrocha au mur. Peu importe ce qu'il représentait; c'était un cadeau de sa petite princesse!
L'heure du bain fut atroce, comme à chaque soir, et l'heure du dodo encore pire!
Finalement, vers les 21h, la maison était de nouveau calme et silencieuse. Molly s'était tendrement installée dans les bras d'Arthur, au salon, une tasse de thé entre les mains. Ses yeux étaient fixés sur son mur à photos, où ses fils et sa fille embellissaient joliment le décor, une nouvelle photo à chaque année.
Dans son dos, Arthur soupira de contentement. Jusqu'à maintenant, ils avaient toujours bien réussi avec leurs enfants. Pour la suite, seul le temps le leur dirait.
Fin.
