Merci à Anacofleb et Miss Wendy Malfoy.
Disclaimer: Le monde d'Harry Potter, ses personnages et tout le reste appartient à JK Rowling.


Défi « Famille»


La belle-famille


Ron se regarda dans le miroir de sa chambre à coucher. Son jean délavé était un peu vieux, mais propre et présentable. Sa chemise blanche était un peu froissée, mais c'était la moins pire qu'il avait pu trouver. Son pull sans manche bleu marin était neuf, donc pour ça, au moins, ça allait. Ses souliers étaient très vieux et la semelle se décollait, mais Hermione lui avait assuré que ce n'était pas bien grave. Ses cheveux, mi-longs, étaient en bataille, mais c'était son look habituel et il faudrait bien faire avec. Pour la première fois de sa vie, pourtant, Ron souhaita avoir la prestance, la classe et… l'air pincé de Percy! Tout aurait tellement été plus facile!

Aujourd'hui, c'était le 19 septembre. Aujourd'hui, sa belle et douce Hermione allait avoir 22 ans. La guerre était finie depuis plusieurs mois déjà, tous trois s'en étant sorti indemnes. Cela faisait un peu plus de 4 ans qu'il formait un couple officiel avec sa meilleure amie. Mais aujourd'hui, c'était la première fois qu'il allait rencontrer officiellement les parents de sa belle. Et Merlin seul savait qu'il aurait préféré affronter de nouveau une armée de Mangemorts!

Dieu, qu'il était stressé! Et s'il ne leur plaisait pas? Et s'ils croyaient qu'il n'était pas assez bien pour elle? Qu'ils n'aimaient pas son allure ou sa manière d'être? Ou tout simplement si sa face ne leur revenait pas? C'était possible, hein! On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais Ron souhaitait tellement leur plaire, à eux, les parents de sa sorcière – la femme de sa vie.

Oh non! Et s'il faisait une connerie? C'est qu'il n'y connaissait rien au monde moldu. Merde merde merde! C'était sûr, il était foutu! Non seulement il allait rencontrer ses parents, sa mère et son père donc, mais aussi certains de ses oncles, tantes, cousins et cousines. Il allait passer pour le pire des abrutis ignares que la terre ait portés! Et dire qu'à peine quelques semaines plus tôt, il était passé à deux doigts de lui demander sa main! Il fallait d'abord et avant tout qu'il passe le test de la 'belle-famille'.

Oh, misère!

La panique s'empara immédiatement de lui. « Euh—Hermione? »

« Oui, mon amour? » S'enquit la voix de la jeune femme venant de la salle de bain adjacente à leur chambre.

« Hermione, je ne me sens pas bien, » dit-il d'une voix qu'il ne se connaissait même pas.

Il se détourna du miroir et passa une main sur son front. Quelques gouttes de transpiration y perlaient. Hermione émergea de la salle de bain au même moment, un regard appréciateur sur le visage. Il était beau, là, comme ça, son homme! Et cette chemise blanche, sous son pull… attisée, elle mordit sa lèvre inférieure.

Mais ses hormones se clamèrent lorsqu'elle vit son expression, et elle commença à s'inquiéter.

« Ça ne va pas? »

« Non, » s'étrangla-t-il.

« Qu'est-ce qui se passe? » Cette fois, elle était vraiment inquiète. Elle s'approcha doucement et posa une main sur le bras du rouquin. « Tu as mangé quelque chose de périmé? »

Les yeux de Ron s'écarquillèrent. Paraissait-il aussi blême que ça? Mon Dieu, qu'allaient dire ses beaux-parents s'il se présentait à eux avec un air aussi maladif?

« Uh—non. »

« Mais qu'est-ce que tu as, alors? » Demanda Hermione.

« Je— » Soudain, il se sentit ridicule! Merlin, il avait tenu tête aux pires pourritures de Mangemorts qui soient et il avait même aidé 'le Survivant' à vaincre Voldemort. Et voilà qu'il se mettait à craindre les parents de sa bien-aimée? Hermione était là, devant lui, vêtue d'une magnifique petite robe bleu pâle, un châle blanc sur les épaules, l'automne arrivant bientôt. Ses cheveux étaient relâchés librement sur ses épaules, mais les mèches de devant étaient retenues vers l'arrière grâce à une barrette bleue. À les voir là, ensemble, ils formaient le vrai petit couple parfait. Et Hermione avait si hâte de le présenter véritablement à ses parents, maintenant que la guerre était terminée. Il ne pouvait pas se permettre de gâcher ce moment. « Non rien, oublie ça, » se força à sourire Ron. « Un peu anxieux, c'est tout. »

« Anxieux? » Reprit la jeune femme en levant un sourcil. « Ron, tu n'as aucune raison d'être stressé. »

« Ah, tu crois? » Marmonna-t-il pour lui-même.

« Mais oui, » sourit-elle, se voulant encourageante. « Ils vont t'adorer! » Elle se suréleva sur les orteils et vint déposer un chaste baiser sur ses lèvres en ricanant légèrement. « Allons-y, tu veux? »

Avait-il le choix?

Le trajet – en taxi – dura une heure; l'heure la plus courte de toute sa vie! L'automobile se gara dans une rue de quartier chic. Ses yeux bleu azur se posèrent sur une belle et grande maison de briques rouges et aux volets de fenêtres en bois foncé. L'herbe incroyablement verte était séparée par un petit chemin de pierre qui menait jusqu'à l'entrée et des parterres de fleurs embellissaient le tout. En haut du portique, une banderole était accrochée où on pouvait y lire 'Joyeux anniversaire, Hermione!'

« Wouhaa! » Souffla le rouquin, n'ayant jamais vraiment fait le rapprochement que les parents d'Hermione, étant dentiste, pouvaient se révéler passablement assez riche.

Sa douce lui sourit. « Viens, » s'exclama-t-elle, enjouée, et elle agrippa sa main.

Elle ouvrit la portière et sortit de la voiture avec un immense sourire. Décidément, revenir ici la comblait! Ron sortit rapidement à sa suite, sa grande main maladroite toujours dans la celle d'Hermione, si petite et parfaite. Il balança un billet d'argent moldu au chauffeur du taxi en s'écriant « Garder la monnaie! » À voir le sourire de l'homme, il avait donné beaucoup plus que nécessaire…

Hermione, heureuse, fit une petite pirouette et atterrit dans ses bras. Ron sourit et la tint un moment contre lui.

« C'est si bon d'être de retour, » confessa-t-elle, réellement comblée. « Et avec toi, c'est encore mieux! »

Ron lui sourit et l'embrassa tendrement. La voir ainsi lui faisait oublier la boule de stresse qui grandissait au fond de son ventre et ses aisselles trempaient de sueur incontrôlée.

« Tu es prêt? » Demanda-t-elle doucement, un sourire taquin aux lèvres.

« Ai-je le choix? » Répliqua-t-il avec un sourire crispé, se demandant où était passée la parcelle de Gryffondor en lui.

« Non! » Rigola-t-elle. Elle resserra sa poigne sur ses doigts et l'entraîna vers la porte d'entrée. Elle l'ouvrit sans même sonner d'abord, comme si cette maison était la sienne – ce qui, dans un sens, était le cas. Au loin, une rumeur de conversations enjouées leur parvint.

« Ils doivent être dans la cour arrière, » dit-elle simplement, pénétrant dans la maison.

Ron se laissa mener par la brunette. Ils traversèrent un somptueux salon, au plancher de bois foncé, divans en cuir, technologie moldue de haute gamme et foyer de pierre. Puis, ils traversèrent un couloir comportant plusieurs portes et un escalier en colimaçon. Plusieurs photos étaient accrochées aux murs, représentant pratiquement toutes une Hermione plus jeune.

« Eh bien, » sourit Ron, « tu étais adorable comme tout! »

Hermione lui lança un regard noir et Ron se tus, un sourire aux lèvres. Oui, elle avait des dents de lapins; oui, ses cheveux étaient ébouriffés; oui, il n'avait même pas remarqué lui-même qu'elle était une fille avant ses 15 ans… Cela ne l'empêchait pas de la trouver mignonne comme tout sur les photographies.

« Hermione! »

Le cri strident de la femme devant ses yeux le ramena à la réalité. Ils avaient, il ne savait comment, abouti à l'extérieur, sur la véranda. Le patio était grand, comportant 2 tables d'extérieurs, une piscine et un BBQ. Quelques adultes, oncles et tantes, étaient attablés, buvant des boissons moldues, inconnu du rouquin. Il n'y avait personne dans la piscine, le vent automnal étant présent, mais la journée était parfaite pour un BBQ tardif. Ron n'eut pas le temps d'analyser davantage, Hermione lâcha sa main et s'engouffra dans l'étreinte de cette femme.

« Oh, ma chérie! »

Visiblement, c'était la mère de sa douce. Il ne l'avait rencontrée qu'une seule fois et c'était quand il avait 12 ans… Est-ce que ça comptait? Certainement pas, lui cria le monstre de stresse dans son ventre.

« Maman, tu te souviens de Ron? » Survint alors la voix d'Hermione.

Très bien, Ron, reprends-toi, mon vieux! Il leva les yeux sur la femme d'une cinquantaine d'années et il lui rendit son sourire chaleureux par une faible esquisse de sourire.

« Mais bien sûr! » S'exclama Jane Granger en l'étreignant à son tour. « Tu nous en as tellement parlé dans tes lettres et tout, comment l'oublier? »

« Maman, » marmonna Hermione, mal à l'aise.

Curieusement, voir Hermione ainsi redonna de l'assurance au rouquin. Il rendit l'étreinte à sa belle-mère et sourit davantage.

« Enfin, mon cher Ron, je suis ravie de te revoir! » Elle s'était éloignée de lui, mais tenait toujours ses mains dans les siennes. Ron en profita pour la détailler un peu. On dit souvent que pour connaître ce à quoi ressemblera la femme de notre vie, il faut regarder sa mère. Ron eut un sourire en songeant que cette idée lui plaisait bien! Pour une femme de son âge, Jane était encore incroyablement belle. Son sourire faisait pétiller ses iris dorés et les rides autour de ses yeux étaient uniquement dues à ses nombreux sourires, déduisit Ron. Elle avait donné ses cheveux frisottés à sa fille unique, ainsi que son petit nez rebondit, ce qui les faisait paraître tout deux plus jeunes. De plus, sa silhouette était encore très… bien!

« Ravi également, » dit-il enfin.

Elle lui serra une nouvelle fois les mains avant de les relâcher.

« Vous voulez quelque chose à boire? » Demanda-t-elle au couple, puis, avant même de les laisser répondre quoique ce soit, elle s'écria : « Mark! Donne quelque chose à boire à Hermione et à son fiancé! »

« Oh. Nous ne sommes pas fiancés, maman, » clarifia Hermione, le rose aux joues.

Ron eut un petit sourire. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, seulement voilà, il ne l'avait toujours pas fait, au grand dam de sa douce. Mais cela ne saurait tarder et ils en étaient conscients tous les deux et cela leur suffisait pour le moment. Avant que Jane ait pu ajouter quoi que ce soit, le dénommer Mark, un cousin d'Hermione, en déduisit Ron, arriva avec deux bouteilles de verre brun dans les mains.

« Qu'est-ce que c'est? » Questionna Ron, mais à voir le regard étonné du cousin et l'air mal à l'aise d'Hermione, il se contenta de prendre la bouteille avec un sourire. « Er—Merci! »

Hermione, pour sa part, refusa la bouteille. « Non merci, Mark, t'es gentil, mais je ne prends pas d'alcool. » Ron eut l'air étonné.

« Une limonade, alors? » Suggéra gentiment le garçon.

« Oui, merci! »

Mark repartit et revint à peine quelques secondes plus tard, une limonade en main. Hermione le remercia de nouveau et en profita pour lui faire la bise. Il tendit une main à Ron et le rouquin s'empressa de la lui serrer.

Une fois le cousin partit, Ron se pencha vers Hermione, ses lèvres frôlant ses cheveux bouclés. « Depuis quand tu ne prends pas d'alcool? » Demanda-t-il à sa petite amie.

« Oh. » Hermione haussa les épaules et réajusta son châle, chassant ainsi la question comme si ce n'était pas important. « Tu viens, je vais te présenter au reste de la famille! »

À ces mots, Ron blêmit et oublie tout de sa question ou des nouvelles préférences de sa copine. La rencontre avec la mère d'Hermione s'était bien passée… Cependant c'était toujours le père, le pire, selon les dires de ses frères déjà mariés. Oh, Merlin, qu'il enviait Harry d'être tombé sur sa sœur et ses parents; ceux-ci l'avaient déjà adopté bien avant l'annonce officielle de leur couple.

« Mon oncle Berny, ma Tante Mathilde, ma cousine Fiona, la fille de Tante Rosanna, là dernière. Ici, il y a Steven, et à sa droite son frère John. Et au fond… »

Ron n'écoutait que d'une oreille distraite, saluant ici et là les visages bienveillants, mais non moins inconnus, de la nombreuse famille de moldue devant lui. Il avait toujours pensé, peut-être parce qu'elle était enfant unique, qu'Hermione n'était proche que de ses parents, mais finalement, il se révéla qu'il s'agissait d'une immense famille très unie!

« Eh bien, assoyez-vous! » Les invita gentiment Jane en les rejoignant.

Ron lui rendit son sourire et tira la première chaise du bord, offrant la place à la dame.

« Ah! Mais c'est qu'il est galant, le gendre! » Rigola un oncle quelconque d'Hermione.

Ron lui rendit son sourire. « Il le faut bien! »

Il ne restait plus qu'une chaise et Hermione lui fit signe de s'asseoir, avant de prendre place sur ses genoux. La situation gêna quelque temps le rouquin, devant tous ces adultes qui avaient connu Hermione étant petite. Néanmoins rapidement, il apprit que de nombreux cousins et cousines présents étaient également accompagnés de leur tendre moitié et que les adultes en avaient maintenant l'habitude. Cela n'empêchait guère le fait que c'était lui, le 'petit nouveau' que tout le monde regardait et interrogeait.

« Alors, Ron? » Commença l'oncle Robert. « Où as-tu connu notre petite Mione chérie? »

« Mione? » Questionna Ron, une lueur amusée au fond de ses iris bleus.

« Un surnom débile, » répliqua Hermione en roulant les yeux et chassant l'importance de la chose d'un geste de main futile.

« Nous sommes allés à l'école ensemble, » finit-il néanmoins par répondre, toujours aussi stressé. Il savait bien qu'ils essayaient de le mettre à l'aise, pourtant ils s'aventuraient sur un terrain dangereux, à parler ainsi de leur école.

« Ah bon? » S'étonna une cousine, Sarah-Ève, s'il avait bonne mémoire. « J'ai toujours cru qu'Hermione faisait ses études dans un collège privé pour filles seulement. »

« Mais non, » s'indigna Hermione alors que plusieurs pouffèrent. « C'était privé, mais bel et bien mixte. »

« Donc, » reprit une tante, « tu connais notre Mione depuis –quoi?– depuis qu'elle a 12 ans? »

« Hum… » Calcula Ron.

« Et ça été le vrai coup de foudre, pas vrai? » Le coupa alors une vieille dame.

Hermione pouffa de rire. « Pas tout à fait, mamie! »

Ron regarda la grand-mère d'Hermione avec un sourire. Un coup de foudre? Pourquoi pas! Ils ne s'en étaient tout simplement pas rendu compte sur le moment!

« Et vous êtes ensemble depuis combien de temps? » Demanda la dénommée Sarah-Ève.

« Quatre ans, » sourit fièrement Hermione.

« Quatre ans? » S'insurgea une autre jeune fille qui n'avait jusqu'alors jamais pris la parole. « Et ce n'est que maintenant que tu nous le présentes? Égoïste va! »

Hermione envoya une grimace à sa cousine alors que Ron riait avec le reste de la famille. Doucement, il se calma et prit enfin une gorgée de cette fameuse 'bière' moldue.

« Quatre ans! » Reprit alors un vieil oncle. « Tu peux oublier ça, Jane! Ta fi-fille n'aura pas attendu le mariage pour— »

« Oncle Hubert! » S'exclama Hermione, indignée, alors que Ron recrachait sa gorgée de bière! Cette fois, il ne rit pas avec le reste de la famille. Il se contenta de devenir rouge et de se retenir pour ne pas transplaner immédiatement, pour aller il ne savait où jusqu'au tréfonds de la terre!

Parce que non; ils n'avaient pas attendu le mariage.

Ron sentait son visage brûler. Toutefois il tenta de prendre la réplique à la blague. Hermione, toujours assise sur ses genoux, ne l'aidait pas non plus! C'était étrange de songer que ces gens, sa famille, l'avaient connu en couche-culotte, le pouce dans la bouche et traînant derrière elle sa poupée préférée alors que lui, quand on évoquait Hermione – bon il y avait bien sûr l'Hermione prépubère, meilleure amie et un peu rabat-joie – mais cette image s'était transformée, petit à petit, en une Hermione souriante, belle, magnifique… aguichante, souvent nue, étendue, haletante… et… Eh merde!

Ne pense pas à ça Ron, t'es con! Ne pense pas à ça!

« Mon bébé! »

« Papa! »

C'était vraiment le pire moment de toute sa vie! Alors qu'Hermione se levait pour aller rejoindre son père, Ron posa un coude sur la table et passa une main sur son front humide de transpiration. Du calme, mon vieux, du calme! Doucement, il se retourna sur sa chaise, accotant ses bras sur le dossier, pour regarder les retrouvailles de sa flamme et son paternel.

« Hermione a toujours été très proche de son père, » lui dit sa belle-mère, à ses côtés.

La jeune femme avait, en effet, littéralement sauté dans les bras de son père et celui-ci la faisait tournoyer quelques tours, la serrant tout contre son cœur. Plusieurs membres de la famille s'étaient arrêtés de parler pour les regarder, un sourire aux lèvres, mais les conversations entre eux reprirent rapidement.

« Oh, papa, viens; j'ai quelqu'un à te présenter, » sourit Hermione, resplendissante. Elle prit la main de l'homme et l'emmena devant Ron, qui entre temps, s'était levé de son siège.

« Mr. Granger, » salua poliment Ron, tendant une main.

« Papa, tu te souviens de Ron? » Demanda Hermione, toujours aussi éblouissante.

« Oh, oui… » L'homme sembla réfléchir un moment, serrant tout de même la main du Gryffondor. « Ron Weasley! On avait rencontré tes parents une fois, je me trompe? »

« En effet, » sourit Ron.

« Papa, ça fait 10 ans de ça, » Hermione roula les yeux.

« Oui! » S'exclama Mr. Granger avec bonne humeur. « Ton père et ses questions! Ha! Il m'avait bien fait rire, en tout cas, cette fois-là. »

Ron sourit difficilement. Il savait exactement ce à quoi Mr. Granger référait et ce qu'il se souvenait, lui, c'était Draco Malefoy insultant Hermione, Lucius Malefoy provoquant Harry et les Weasley et insultant par le fait même, les parents d'Hermione. Et son père qui avait alors sauté sur Lucius Malefoy pour lui asséner un coup de poing.

Mais bon, tant mieux si le père d'Hermione en avait gardé un bon souvenir!

« Et tu es ici pour quelles raisons? » Demanda innocemment Mr. Granger.

Ron écarquilla les yeux. « Oh—euh— » C'était encore une blague ou quoi?

« Papa… » Soupira Hermione, ce qui fit à Ron comprendre que l'homme était malheureusement sérieux. « Ron est mon petit ami. »

Un déclic sembla se faire dans la tête de l'homme. « Oh! Vous—Tu veux dire que vous— Oh! » Son regard alla de Ron à Hermione, et de Hermione à Ron. « Je ne savais pas, » finit-il par dire.

« Bien sûr que si, tu savais! » S'emporta Hermione. « Tu as juste tendance à oublier ce qui fait ton affaire! »

Mr. Granger sembla réellement désolé. « Non, non, j'étais sûr qu'il n'était qu'un ami. Comme cet autre garçon; Harry? » Sa fille secoua la tête et Mr. Granger semble contrit. Il regarda enfin Ron. « Enfin, quoi qu'il en soit, bienvenue dans la famille, fiston! » Et il le gratifia d'une autre poignée de main et d'une bonne tape sur l'épaule.

« Merci, » se contenta-t-il de répliquer.

Avec l'arrivée de Richard Granger, qui revenait d'une urgence au boulot, apprit-il – une rage de dents majeure – ils dînèrent enfin. On avait fait venir deux chaises en plus et au lieu d'être assis sur lui, Hermione était désormais sur sa gauche, son beau-père étant sur sa droite. Les cheeseburgers du cousin germain au 5e degré – enfin, selon Ron – se révélèrent délicieux. Il en mangea trois sans problème et pensa même un instant à en demander un quatrième, mais la vue du dessert – un énorme gâteau au chocolat avec 22 bougies dessus – l'en dissuada.

« Ron? » Il se retourna vers sa douce avec un sourire. « Tu veux bien prendre une moitié de burger avec moi? » Proposa-t-elle.

Il allait répondre que oui, volontiers, lorsqu'un détail vient frapper son esprit. « Tu en es à ton combientième? »

« Trois, » admit-elle d'un ton nonchalant.

« Quoi? » S'étrangla-t-il.

« J'ai encore faim, » dit-elle simplement avec un haussement d'épaules. Puis elle se leva pour aller faire la commande d'un nouveau burger au chef cuisinier. Elle revint et en posa la moitié dans l'assiette du rouquin. « Voilà! »

Il ne toucha pas à son morceau et regarda plutôt Hermione avec des yeux ronds. « Est-ce que tu vas bien? »

« Twès bien, pouwquoi? » Demanda-t-elle, la bouche pleine.

Il leva un sourcil et échangea un regard avec Jane, qui était assise en face d'Hermione. Visiblement, elle aussi avait remarqué un changement considérable dans les habitudes alimentaires de sa fille unique.

« Puisque je vous dis que ça va! » Trancha Hermione, une fois la bouchée avalée.

« D'accord, d'accord, » renonça le rouquin.

Au bout d'un moment, ils passèrent au dessert. Jane alluma toutes les bougies une par une, ralluma les premières qui s'étaient éteintes – vive la magie, songea Ron – et apporta enfin le gâteau devant la fêtée.

« Fais un vœu, ma chérie, » sourit Mr. Granger.

Hermione sembla réfléchir un instant. Puis, avec un regard tendre en sa direction, elle vint prendre la main de Ron. Son autre main, elle la posa sur son ventre plat et souffla enfin ses bougies. Ce geste n'échappa pas à Ron dont le cœur se mit à battre frénétiquement dans sa poitrine… Se pourrait-il?

Néanmoins, le jeune homme n'eut pas le temps de se questionner davantage, son beau-père l'entraîna dans une conversation des plus sérieuse: les lecteurs DVD! Ron, qui n'y comprenait strictement rien, était doublement concentré à faire comme s'il comprenait tout, afin de ne pas attirer les soupçons des autres membres de la famille d'Hermione. Mais cela se révéla particulièrement difficile, surtout lorsque Hermione se mit de la partie.

Cela avait commencé tout bonnement. Elle avait déposé sa main sur le haut de son genou. Mais tranquillement – ou plutôt, langoureusement – elle l'avait remonté de plus en plus haut.

« Er—Hermione? Qu'est-ce que tu fais? » S'était étonné Ron dans un murmure qu'elle seule put entendre.

« Rien, » rigola-t-elle avec un clin d'œil avant d'aller plus loin dans son exploration.

Les yeux de Ron s'écarquillèrent d'horreur et il sursauta sur sa chaise. Elle voulait sa mort, c'était sûr! Il lui lança un regard mi-outré, mi-incompréhensif et elle se contenta de mordre sa lèvre inférieure. Ron gémit malgré lui.

« Qu'est-ce que tu dis? » Demanda son beau-père et Hermione gloussa.

Lui, il était tout simplement sous le choc. « Ri—rien! Rien du tout; je vous écoute. » Il agrippa la main d'Hermione sous la table et la garda dans la sienne afin de l'immobiliser. « Je ne sais pas à quoi tu joues, Hermione, mais ce n'est pas drôle! » Lui chuchota-t-il subtilement à l'oreille. Pourtant son petit sourire en coin démentit involontairement ses paroles; Hermione ricana de nouveau.

Au grand soulagement de Ron, Hermione ne recommença plus. Les invités finirent leur gâteau, et ils passèrent la soirée à se promener d'invité en invité; oncles, tantes, cousins, cousines. Vers les 23h, les invités commencèrent à rentrer chez eux. Hermione s'était endormie dans le banc extérieur qui se balançait sous une pergola et son père avait déposé une couverture chaude et douce sur son petit corps fragile. Jane les invita à passer la nuit sur place; ils pourraient s'installer dans la chambre d'Hermione.

Ron alla la réveiller. « Hermione? Chérie? » Elle resta endormie. « Mione? » Tenta-t-il, un sourire aux lèvres.

« Ne m'appelle pas comme ça, » gronda une voix endormie. Ron ricana.

« Allez, viens! » Doucement, il passa un bras sous elle et la redressa. Hermione s'accrocha à son cou, mais posa néanmoins ses pieds au sol une fois en position assise.

« On rentre à l'appartement? » Demanda-t-elle en bâillant.

« Non. Ta mère a préparé ta chambre. »

« D'accord, » répondit-elle alors que Ron l'aidait à grimper les escaliers vers le 2e étage. « Donc, tu vas voir ma chambre de petite fille? »

Cette pensée sembla la réveiller complètement, et même… l'exciter!

« Euh… j'imagine. » Ron n'eut pas le temps d'en dire davantage qu'Hermione grimpa une marche de plus, afin d'être de la même grandeur que lui. Ses yeux chocolat brillaient incroyablement et elle mordait de nouveau ses lèvres. Elle était déchaînée, ce soir! « Hermione, non! » L'averti Ron. « Tu n'y penses pas! On est chez tes parents, enfin. »

« Et alors? » Elle passa ses bras autour de son cou et vint jouer avec les mèches rousses à la base de sa nuque. Mais où était la Hermione endormie d'il y avait quelques minutes?

« Hermione, je—je ne me sens pas vraiment à l'aise de faire ça, ici, » dit-il enfin, ses grandes mains se posant sur ses hanches féminines et la repoussant légèrement.

« Ohh, » bouda-t-elle irrésistiblement. Elle se détourna de lui et monta les escaliers à coups de deux. Ron secoua la tête et la suivit. Elle pénétra dans la première porte à droite. Bien.

« Bonne nuit, Ron, » surgit alors la voix de Jane de la pièce située tout juste à côté!

« Oh—euh… bonne nuit, » marmonna-t-il, incroyablement mal à l'aise, d'autant plus qu'au même moment, Richard sortit de la salle de bain et entra dans sa chambre conjugale, non sans jeter un dernier regard lourd de sens vers son gendre. Ron déglutit et entra dans la chambre d'Hermione.

Oh, Merlin! C'était encore plus enfantin que la chambre de Ginny à ses 7 ans! Les murs étaient roses, rayés de blanc, le lit double sous la fenêtre était rempli de peluches, et les commodes de vêtement avaient des poignées en forme de petit cœur! Un vrai cauchemar!

Hermione éclata de rire en voyant son air troublé. « Donne-moi une chance, » dit-elle. « Je n'y viens plus depuis ma rentrée à Poudlard. »

« Oui, eh bien, ça paraît! » Sourit-il. Elle était assise sur le lit, lui debout devant la porte qu'il venait de refermer. Sur sa gauche, derrière cette bibliothèque remplie de bouquin poussiéreux, derrière ce mur rose, se trouvaient les parents de sa charmante douce moitié. Cette douce moitié qui s'approchait dangereusement de lui, d'ailleurs.

Elle se planta devant lui et sourit. « Qu—quoi? » Demanda-t-il en arquant un sourcil.

Sans rien dire, elle bondit dans ses bras et l'embrassa sauvagement. Aussitôt, il perdit tous ses moyens.

Hermione retira le pull de Ron avec hâte, lui tirant par la même occasion les cheveux.

« Aïe! Hermione! Mais c'est quoi l'urgence? »

« Tu rigoles, n'est-ce pas? J'ai envie de toi depuis que tu as enfilé cette chemise blanche! » Avoua-t-elle en commençant à déboutonner ladite chemise. « Je meurs d'enviiiie de faire courir mes doigts sur ton torse, » continua-t-elle avec un ton suave pour finir d'achever les dernières protestations que Ron aurait pu avoir.

Il gémit quand la brunette fit exactement ce qu'elle disait, et il laissa échapper un hoquet amusé suivi d'un « Oh, mon doux Merlin, Hermioooone! » lorsqu'elle se mit à sucer sa clavicule. Ses doigts s'entremêlèrent aux boucles de son amour pour la garder près de lui et il se mit à masser doucement son cuir chevelu.

Pendant que sa bouche descendait vers ses mamelons, traçant un chemin de salive sur ses pectoraux, les mains d'Hermione se posèrent plus bas, sur la boucle de sa ceinture et se mirent en œuvre pour la défaire et pourquoi ne pas en profiter pour lui retirer son pantalon… ce qu'elle fit avec adresse.

Ron n'en pouvait plus, Hermione venait de lui prendre délicatement l'entrejambe et le torturait en faisant un léger mouvement de haut en bas pour l'exciter encore plus qu'il ne l'était déjà. Il se dit à ce moment-là que peu importait que ses beaux-parents se trouvent sur le même palier, un unique mur rose pour les séparer, il allait faire gémir, supplier et même hurler Hermione, ce soir. Il l'attrapa par les fesses et la souleva de façon à ce qu'ils puissent se retrouver face à face pour pouvoir l'embrasser comme si sa vie en dépendait.

Ni une ni deux, Hermione se retrouvait couchée sur son lit double, moins la moitié qui était occupée par les dizaines et dizaines de peluches. Ron en lança d'ailleurs une partie à terre, elles prenaient trop de place et, il fallait l'avouer, c'était un peu dérangeant, lui rappelant sans arrêt qu'il se trouvait dans la chambre d'une fillette de 10 ans. Ceci étant fait, il se releva et entreprit, à son tour, de déshabiller Hermione. Il releva langoureusement sa robe, faisant ainsi glisser ses mains sur tout son corps. Hermione se tortilla de bonheur sous ses caresses. Il perdit un peu patience, cependant, avec les bas-collants et Hermione, riant de bon cœur, vint l'aider. Les sous-vêtements restants, il en fit son affaire.

Maintenant qu'elle était enfin offerte à lui, il contempla la jeune femme pendant une seconde ou deux, cette dernière le regardant avec désir. Elle aimait lorsqu'il la regardait avec ce regard d'un bleu sombre, si prometteur.

« Tu es si belle, Hermione. Si tu savais à quel point je t'aime, » dit Ron en revenant sur elle pour l'embrasser de nouveau.

« Je t'aime, aussi, » lui répondit-elle lorsque les lèvres de son amant descendirent le long de sa mâchoire, puis dans son cou pour finir dans la vallée de ses seins. « Tellement, tellement, » haleta Hermione, se perdant dans l'extase de sentir l'érection de Ron appuyer contre son entrée, sans aller plus loin.

Elle bougea les hanches pour lui intimer de venir, de commencer ce pour quoi elle l'avait tant asticoté devant ses parents. Elle sourit en repensant à la tête qu'il avait faite, puis soudain, ses gloussements se changèrent en véritable éclat de rire lorsque Ron atteignit son ventre, et vint rouler sa langue autour de son nombril.

« Ron! Arrête ça chatouillllllll—aaahhh, Rooooon! »

Hermione enfouit ses mains dans ses cheveux de feu, déplaçant les quelques mèches de cheveux qui venaient frôle son bas-ventre pour regarder Ron à l'œuvre entre ses cuisses. Ça lui donna des frissons de voir qu'il la regardait aussi, ses yeux souriants de l'effet et du plaisir qu'il lui prodiguait.

Lorsqu'il introduisit un doigt dans sa moiteur, elle laissa retomber sa tête sur le matelas, sa respiration devenant laborieuse, ses gémissements plus bruyants et le rythme de son cœur s'accélérant d'un cran. Quelques va-et-vient plus tard, elle se contractait autour de ses doigts, se délectant de la douceur de sa bouche.

« Alors, on a aimé? » Demanda Ron quand il revint plus haut sur le lit, se tenant de côté, une main faisant des cercles sur sa peau dénudée.

Hermione l'embrassa en le couchant sur les peluches restantes à la tête de son lit. « Attends que je me venge! »

« Je n'attends que ça, ma chérie, » ricana le rouquin. Merlin qu'il aimait cela lorsque son Hermione se montrait joueuse.

Elle se mit à califourchon sur lui et n'attendit pas plus longtemps pour le faire venir en elle. Ron empoigna ses hanches et la fit monter et descendre avec un tempo raisonnable pour que la séance dure assez de temps, afin qu'elle aussi puisse en profiter… de nouveau. Mais Hermione était déjà si sensible que ça ne lui prit pas longtemps pour replonger dans les tréfonds de la jouissance, suivit par Ron qui se noyait dans les plaisirs de la chair.

« Chuuut! » Rigola Hermione lorsque Ron émit un râle de jouissance.

Il marmonna quelque chose, mal à l'aise, et Hermione éclata de rire.

« Tu trouves ça drôle? » Répliqua-t-il, piqué au vif. « Hermione, tes parents nous ont entendus à coups sûrs! »

« Relaxe, mon amour! On est des sorciers, tu te rappelles? J'ai placé un sort d'insonorisation sur ma chambre, » rigola-t-elle.

L'expression de Ron valait 100 Gallions! « Et ça te fait rire? » Répéta-t-il, amusé maintenant qu'il avait saisi l'information.

Il la retourna d'un seul coup pour se trouver au-dessus, elle en dessous, et commença à la chatouiller pour se venger. Hermione se débattit, riant à gorge déployée, mais demandant « pitié ». Ron arrêta ses chatouillis, mais riait toujours. Doucement, Hermione arrêta de rire et plongea ses yeux dans les siens. Ce regard, il le connaissait que trop bien.

« Quoi? Encore? » Demanda-t-il, surpris. Elle se contenta de hausser les épaules, coquines. « Tu es en feu, ce soir! »

« Peut-être… »

Il eut un silence entre les deux amants. Doucement, Ron se redressa, les sourcils froncés.

« Quoi, mais… Ron? » S'affola la jeune femme, inquiète de se faire repousser.

« Hermione… Il n'y aurait pas quelque chose que tu voudrais me dire? » Demanda-t-il du tact au tact, la prenant au dépourvu.

« Qu'est-ce que tu veux dire? »

Ron lui lança un regard en coin. Il n'était pas convaincu, mais il avait reconnu les indices; les symptômes. « Tu sais ce que je veux dire! » Il posa tendrement sa main droite un peu rugueuse sur la peau douce de son ventre plat. « Tout ce que je veux, c'est une confirmation! »

Ses yeux bleus semblèrent la supplier. Hermione se redressa et passa ses bras autour du cou du jeune homme, plongeant ses yeux dans les siens. « Je vais te donner mieux que ça, » lui dit-elle, puis elle l'embrassa amoureusement. Cela ne répondait pas à ses questions, néanmoins, Ron se laissa faire sagement. Continuant le baiser, entrecoupé de doux soupirs, Hermione s'avança vers lui et vint se placer à califourchon sur ses cuisses. Ses petites mains descendirent sur son torse et vinrent agripper la main droite du rouquin. Ron ouvrit les yeux. Mais que faisait-elle?

Hermione éloigna son visage, brisant ainsi leur étreinte. Les yeux bleus de Ron, bien que voilés de désir, ne quittèrent pas son visage, une interrogation toujours présente dans ceux-ci. Elle lui sourit, et conduisit deux de ses longs et larges doigts vers son bas ventre, y traçant un petit dessin vers la droite.

« Là, tu sens? » Elle appuya les doigts de Ron plus fermement sur sa peau. « C'est ton petit garçon, » dit-elle doucement, tendrement.

Un sourire incertain éclaira le visage de Ron et le cœur d'Hermione manqua un battement lorsqu'elle vit des larmes de joie envahirent ses yeux.

« Herm— »

« Chuuut! » Elle leva son autre main et posa un doigt câlin sur ses lèvres rougies de leur récent baiser. « Je n'ai pas fini. » Elle rebaissa les yeux sur son ventre et apporta les doigts de Ron vers sa gauche. « Ici, si tu portes bien attention, tu pourras sentir ta petite fille. »

Hermione se tut lorsqu'une larme tomba sur sa main qui tenait celle de Ron. Elle releva les yeux et contempla l'expression euphorique du père de ses futurs enfants. Un sourire éclairait son beau visage et ses yeux brillaient de larmes de joie. Doucement, il secoua la tête comme pour tenter de réaliser ce qui lui arrivait.

« Oh, Hermione… »

La jeune femme sourit en retour et leva les mains vers son visage, l'encadrant entre ses délicates paumes et essuyant ses larmes de ses pouces.

« C'est à notre tour, Ron! Nous allons enfin avoir notre propre petite famille, toi et moi! »


Fin.