CHAPITRE 5 : Un début d'explications

Mac et Stella remontèrent en silence, vers le laboratoire. « Quelle histoire ! » Murmura la jeune femme. Mac sourit, cela lui semblait être un bon résumé de la situation. « Tout est lié, Stella. Tout est toujours lié. » Elle se mit à rire, combien de fois avait elle entendu cette phrase ? Flack arriva alors, hors d'haleine ; Il jeta un coup d'œil alentour et parut déçu. « Elle est en bas, le taquina Danny. Cache ta joie en me voyant ! » Le jeune homme lui fit une grimace et se tourna vers Mac. « Jon a avoué pour l'incendie. C'était un accident d'après lui, il a jeté sa clope sans se douter que tout allait s'embraser. Quand il a vu les premières flammes, lui et son ami ont filé sans demander leur reste. Ils se sont arrêtés un peu plus loin pour prévenir les pompiers.

- Et les corps ?

- Il jure qu'il ne savait pas qu'ils étaient là… Et à mon avis c'est la vérité. Même nous, nous ne les aurions jamais retrouvés si Lindsay n'avait pas été là… Et sans cet incendie bien sûr !

- Donc retour à la case départ », soupira Stella. Clara, Lindsay et Hawques remontèrent à cet instant. Mac observa son équipe : ils étaient épuisés, et il était une heure du matin. « La piste se refroidit, allez dormir on reprendra tout demain matin. Les idées claires, cela sera plus efficace. » Il jura entendre un soupir de soulagement collectif, tous se dispersèrent sans demander leur reste.

« Montana ! » Danny courrait pour rattraper sa jeune collègue dans le parking. Lindsay sortait les clés de son sac, et s'apprêtait à monter en voiture. « Attends ! » Elle leva les yeux au ciel, et s'arrêta. « Combien de fois je t'ai demandé de ne pas m'appeler Montana ? » Il lui sourit. « Quand on aime on ne compte pas !

- Que veux tu ? Je suis crevée, j'aimerai aller me coucher…

- Tu n'as pas l'intention de conduire avec ton épaule ?

- Non, juste avec le volant. Je peux y aller ? » Il se planta devant elle. « Pas question c'est trop dangereux.

- Je vais bien, Danny. Je suis parfaitement capable de conduire.

- Vraiment ? » D'un geste preste, il attrapa les clés de la brunette et les leva au dessus de sa tête. « Alors lève le bras… » Elle tendit son bras valide. « Pas celui-ci tricheuse, l'autre. » Afin de l'empêcher de recommencer, il emprisonna le bras de sa collègue. « Vas y ! Si tu y arrives je te laisse partir… » Lindsay allait rétorquer qu'elle avait passé l'âge de jouer à ces jeux idiots, mais elle savait que rien ne le ferait changer d'avis. Elle leva alors le bras. Le mouvement lui arracha un cri de douleur, une brûlure intense lui traversa l'épaule. Sa vue se brouilla. « Hop là… » Danny la serra un peu plus fort pour l'empêcher de tomber. « Alors ? Murmura t-il à son oreille. L'exercice avait ôté le peu de forces qu'il lui restait, Lindsay capitula donc. « On peut y aller, soupira la jeune femme. Danny eut une expression de triomphe « En voiture princesse ! »

Non loin de là, Flack avait lui aussi rattrapé Clara. Il fallait qu'il s'excuse, qu'il s'explique… Il devait lui dire qu'il regrettait. Non c'était ridicule : il ne regrettait absolument rien. Au contraire.

« Clara ! »

Clara se retourna et tomba nez à nez avec le jeune détective ; Ils ne s'étaient pas encore croisés depuis « l'incident ». Elle rougit, que pouvait elle lui dire ? Elle ne regrettait qu'une chose : que cette machine les ait séparés ! La jeune femme avait pris conscience de l'importance que Flack prenait dans sa vie. Depuis la mort de Thomas, il y a deux ans elle avait perdu l'habitude d'avoir une présence masculine… Pourtant celle de Don était vitale, c'était sa bouffée d'oxygène. Elle en était venue à guetter ses venues au labo, juste pour avoir le plaisir de voir son sourire.

« Clara… Je voulais… pour tout à l'heure… » Bafouilla-t-il. Il rougissait jusqu'à la racine des cheveux. La jeune femme posa un doigt sur ses lèvres. « Chutt… » Elle se hissa sur la pointe des pieds, passa ses bras autour du cou du jeune homme et l'embrassa. Flack sentit comme une décharge électrique, une chaleur intense irradia dans son ventre. Les deux jeunes gens s'embrassèrent passionnément. A bout de souffle, ils durent se séparer à regret. Ils restèrent silencieux, puis Clara s'écarta doucement.

« Bonne nuit, Don » Murmura-t-elle avant de monter en voiture.

Flack la vit s'éloigner, souriant aux anges. La petite phrase résonnait à ses oreilles. « Bonne nuit Don » C'était la première fois qu'elle prononçait son prénom. Une main s'abattit sur son épaule, le faisant sursauter.

« Flack ? Est-ce que tout va bien ? » La voix inquiète de Stella le tira de sa rêverie. « Bien sûr, pourquoi ?

- Vous riez tout seul au beau milieu d'un parking, à une heure du matin. Je me demandais si… Vous êtes sûr que ça va ?

- Pas de problème. » Il ne pouvait plus arrêter de sourire. « Je vais y aller ! Bonne nuit Stella… »

Le lendemain matin, l'équipe au complet s'était remise à l'œuvre. Le légiste avait confirmé que la substance trouvée dans les corps était identique à celle reçue par Mac, la veille. Le point d'interrogation restait l'identité des victimes, aucune d'entre elles n'était fichée. Et aucune identifiable. Stella entra dans son bureau, elle semblait hors d'elle.

« Regardez cela ! » Elle lui tendit le Times. En gros titre s'étalait : « Découverte macabre : 7 corps brûlés vifs. » L'article soulignait l'incompétence des policiers, qui « après deux jours de recherches, (intensives ?) ne sont toujours pas capables de fournir la moindre piste. 7 corps sont retrouvés qu'attendent les scientifiques pour les identifier ? On se le demande encore et toujours. »

« Non mais vous vous rendez compte ! Qu'est ce qu'ils croient ? Qu'on se tourne les pouces ? » L'indignation avait dessiné des taches rouges sur ses joues, et dans son cou. « Calmez vous, Stella. Ce n'est pas la première fois que les journaux s'attaquent à notre travail. C'est tellement plus facile de critiquer ce que les gens ne connaissent pas… » Sa collègue se calmait peu à peu, mais ses yeux trahissaient encore sa colère. « Excusez moi ! C'est juste… bon dieu, Danny et Lindsay auraient pu y rester et eux…

- Ils n'ont pas la moitié des informations, Stella. Alors ils inventent.

- Je sais. Je devrai m'y faire, mais je n'y arrive pas. » Mac réfléchit quelques instants. « Vous savez ce que l'on va faire… »