CHAPITRE 6 : Le temps des aveux

Vers 19h00, dans l'édition du soir du Times :

« Un indice pour l'identification des 7 martyrs de l'Hudson » En dessous le journaliste avait publié les portraits robots reconstitués par Hawques.

Aussitôt le standard téléphonique du commissariat explosa sous les appels de familles pensant avoir reconnu leurs proches. Les agents durent faire le tri parmi les coups de téléphones… Enfin, vers 21h00 une piste sérieuse se détacha du lot : Un couple d'une trentaine d'année pensait avoir reconnu leur fils.

Flack se rendit chez eux, en compagnie de Mac et Stella.

« Bonjour, Mr et Mme. Je suis le détective Flack. Voici les lieutenants Taylor et Bonasera. Nous venons au sujet de votre fils. » Le couple les fit entrer. Ils semblaient intimidés, gênés…

« J'espère que l'on ne vous a pas dérangé pour rien mais…

- Ne vous en faites pas, Mr. Tout ce que vous pourrez nous dire nous sera d'un grand secours. » Le mari jeta un regard vers sa femme, celle-ci lui fit signe de continuer. « Voilà, nous avons cru reconnaître Malcolm. Malcolm était notre fils…

- Etait ?

- Il est mort il y a 7 mois, maintenant. » La femme retint un sanglot. Les trois policiers baissèrent la tête, comment affronter le chagrin des parents ?

« Nous sommes désolés. Qu'est ce qui s'est passé ?

- Une appendicite. Une opération de routine… mais Malcolm ne s'est jamais réveillé.

- Qu'est ce qui vous fait penser que cela pourrait être lui ?

- Il lui ressemble tellement…regardez ! » La mère leur tendit un cliché : en effet, la ressemblance était frappante. Malcolm était un petit brun aux yeux rieurs, il respirait la joie de vivre. « Et puis… » Le père hésita un instant, Mac lui fit un signe de tête encourageant.

« Il s'est passé quelque chose d'étrange.

- oui ?

- Et bien… L'hôpital a tenu à régler l'enterrement. Et ils ont refusé que nous voyions le corps. »

L'équipe se réunit pour parler de l'avancée de l'enquête, Mac et Stella firent part de leur conversation avec les parents du petit Malcolm.

« Flack est parti interroger le médecin de l'enfant. Et des agents font le tour des derniers patients décédés dans cet hôpital afin de savoir si ils correspondent avec le portrait robot.

- Je ne comprends pas… Quel est l'intérêt de cacher les corps plutôt que de les enterrer ? demanda Clara.

- Mesure de sécurité. Si jamais la famille des victimes avait souhaité une exhumation… Il aurait été impossible de prouver quoique ce soit sans le corps.

- Alors ce sont des erreurs médicales ?

- 7 erreurs médicales en 7 mois c'est un peu gros, non ? » La remarque de Danny les plongea dans un abîme de réflexion. C'est Lindsay qui rompit le silence. « Il y a une autre possibilité… » Aussitôt cinq visages se tournèrent vers elle.

« - J'ai comparé l'anesthésiant avec tout ceux qui sont en vente sur le marché…

- Et ?

- rien. Il ne correspond à aucun d'entre eux. » Mac se massa le haut du nez, cette histoire commençait à lui faire peur. Il avait peur de ce qu'ils étaient en train de découvrir. Hawques traduisit leur soupçon : « Des cobayes ? ON aurait testé des produits sur eux ? » Il secoua la tête, d'un air dégoûté. Il avait quitté la médecine à cause d'une erreur qui avait coûté la vie d'un de ses patients… Bon dieu comment pouvait on jouer avec la vie des gens, avec la vie d'un enfant ! Le téléphone de Mac sonna.

« Taylor… OK... Amenez le nous. Merci. » « C'était Flack, dit il simplement. Les autres victimes semblent aussi venir de cet hôpital. Mais le médecin du petit Malcolm refuse de coopérer. Clara… venez avec moi. On va voir ce qu'on peut en tirer. »

Le Dr Pozo était un petit homme, au crâne dégarni. Il portait des lunettes rondes, cerclée d'écailles qui lui donnaient un vague air de Harry Potter. Visiblement, le Dr n'était pas à son aise : il ne cessait de se trémousser sur sa chaise. Jetant des coups d'œil à gauche et à droite.

Lorsque Mac et Clara entrèrent il se recroquevilla sur sa chaise. Sans un mot, ceux-ci étalèrent les photos des corps retrouvés, au dessus de chaque ils posaient la photo de la victime, prise de son vivant. Pozo détourna les yeux. « Oh non, non, non, ce serait trop facile… Regardez ce que vous avez fait ! Regardez bien ! Vous vous souvenez ? Malcolm. Il avait 6 ans, il aimait jouer au football, regarder les dessins animés le matin… et surtout il avait une famille qui l'aimait. Vous avez foutu tout cela en l'air… » S'énerva Mac. Pozo restait muet. La voix de Clara s'éleva alors, froide, impersonnelle. Derrière la vitre sans tain, Flack frissonna. « Vous avez une petite fille. C'est dommage. Vous ne la verrez pas grandir, les enfants ont peur des prisons. Elle ne viendra jamais vous voir. Quand vous sortirez, si vous sortez, elle ne vous reconnaîtra pas. Cela doit faire mal. Enfin, moi j'en sais rien je n'ai pas d'enfant… Alors vous savez, cela ne m'émeut pas trop. » Le visage du médecin se contracta, il sauta sur ses pieds et se rua sur la jeune femme. « Espèce de… » Flack déboula dans la salle et attrapa le petit homme par le col. « Tu ne la touche pas, OK ? Siffla-t-il, ivre de rage. Tu t'excuses maintenant. Tu t'excuses, hurla-t-il. Clara posa une main sur le bras du policier. « Ce n'est rien, murmura-t-elle. Maintenant Mr va collaborer si il ne veut pas que l'on ajoute agression sur un officier de police à ses 7 meurtres. » Mac sentit la situation lui échapper, cela ne lui plaisait pas du tout… Il reprit les choses en main.

« Ça suffit ! Vous allez tout nous raconter depuis le début…

- Ce n'est pas moi. Je voulais arrêter…Ils m'ont obligé. Ils ont menacé ma famille.

- Qui ?

- Ceux du labo. Il fallait tester leur nouvel anesthésiant mais… ils n'avaient pas eu les accords légaux. Alors, ils m'ont demandé de le faire incognito.

- En échange de quoi ? » Pozo baissa les yeux. « Beaucoup d'argent.

- Et le serment d'Hippocrate : « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. » Cela ne vous dit rien ?

L'homme pleurait désormais. « Je voulais arrêter après la mort du petit… Mais c'était trop tard pour faire marche arrière. J'ai essayé de vous avertir !

- Le paquet c'était vous. » Pozo hocha la tête. « Il fallait que tout cela s'arrête. Il faut que tout s'arrête » Sans prévenir, l'homme se jeta de toute ses forces contre la vitre de la salle d'interrogatoire. Celle-ci éclata dans un fracas de verre et Pozo passa au travers… Paralysés, les trois agents le virent tomber. Puis un bruit sourd, signe de la fin de sa chute. Après quelques secondes qui leur parurent une éternité, Mac osa regarder en bas : le corps gisait sans vie. Il se tourna vers ses collègues. Clara, avait enfoui son visage dans la chemise du Détective, qui essayait de l'éloigner de la fenêtre. « Venez… on y va. »