Chapitre 2: Mariage et départs

Lorsque Harry se réveilla le lendemain, il mit un certain temps à sortir du lit. Les bras sous la nuque, il pensait à nouveau à ce rêve si étrange qu'il faisait à chaque fois: chaque nuit qu'il passait, il se revoyait dans cette étrange grotte avec Dumbledore, lorsqu'ils trouvèrent le faux Horcruxe. Et à chaque fois, un détail de ce rêve changeait… Il ne savait pas quel détail exactement, pourtant, quelque chose lui disait qu'il pourrait se révéler important. Secouant la tête pour se changer les idées, il se redressa, s'asseyant sur le bord de son lit, et se frotta longuement le visage avant d'y ajouter ses lunettes. C'est alors qu'il aperçut un petit cadeau déposé sur le bord de sa table de nuit: sûrement un cadeau rapporté par Hedwige la veille. Intrigué, il le saisit et l'ouvrit: un petit pendentif sur lequel une rune était dessinée, accompagné d'une longue chaîne glissa dans sa main. Se rappelant l'effet qu'un tel collier avait eu sur la jeune Katie Bell, Harry eut un brusque geste de recul, laissant le collier tomber à terre et se redressa sur ses pieds: qui pouvait lui avoir envoyé un tel "cadeau"? Malefoy? Harry secoua la tête: se connaissant l'un l'autre, il doutait fortement que Malefoy ait pu tenté une telle chose. Cependant, ce pendentif l'intriguait hautement: quel en était son expéditeur? Dans un geste de prudence, il le remit à l'intérieur du paquet, et se promit d'en parler à Hermione. Elle saura sûrement l'aider.

Il s'habilla dans cette idée rassurante: si quelqu'un pouvait l'aider, c'était forcément Hermione, elle savait toujours tout… Passant dans un sourire le pull tricoté Weasley, Harry sortit de sa chambre, non sans jeter un dernier regard sur le petit paquet. Il descendit ensuite en direction de la cuisine lorsqu'un cri de colère lui perça les tympans: apparemment, les jumeaux avaient mal interprété la durée de leur invention qui se révéla un peu plus tenace qu'ils ne l'avaient espéré. En effet, leur mère arborait toujours sa jolie couleur verte qui virait plutôt au vert foncé à ce moment précis, tandis qu'elle se défoulait sur sa vaisselle, faisant valser couteaux et fourchettes un peu partout.

- Si je les avais sous la main! marmonnait-elle tandis qu'elle lavait un plat de la veille.

Ron et Hermione étaient déjà attablés lorsqu'Harry les rejoignit. Hermione avait comme toujours son air Hermionesque lorsqu'il s'agissait des inventions des jumeaux, tandis que Ron devait faire mille efforts pour ne pas éclater de rire dans son bol de céréales. Dans un sourire, le jeune homme salua ses deux amis, et se servit un toast qu'il beurra immédiatement. Mrs Weasley se tourna au même moment vers lui, ce qui le fit légèrement sursauter. Elle avait l'air légèrement effrayante avec cette étrange couleur mêlée à ses petits cœurs.

- Bonjour, Harry, mon chéri, lui dit-elle dans un sourire un peu crispé.

S'efforçant de ne pas rire de sa réaction, Harry lui répondit aimablement, tandis qu'elle lui servait ses œufs au plat, et se tourna ensuite vers Hermione, Mrs Weasley retournant, maugréante, à sa vaisselle.

- Hermione, il faut que je te montre quelque chose, dit-il, lui murmurant presque.

- Qu'est-ce qu'il y a? lui demanda-t-elle, légèrement inquiète.

- Tout à l'heure, trancha-t-il.

Elle acquiesça, et ils terminèrent tout trois de déjeuner en silence, de peur de s'attirer les foudres de Mrs Weasley. Ils sortirent ensuite de la cuisine sans demander leur reste, et prirent la direction de la chambre de Harry, Ron affichant toujours son énorme sourire.

- Alors là, je leur tire mon chapeau! Mettre maman dans une telle rage, ils ne l'avaient encore jamais réussi… Sauf lorsqu'ils avaient volé la voiture de papa à notre deuxième année… et aussi lorsqu'ils m'avaient enfermé dans l'armoire à disparaître, et que maman m'avait retrouvé dans la cheminée, sur le toit de la maison… je devais avoir quatre ans… se rappela Ron, les yeux dans le vague, un sourire aux lèvres.

- Ce n'est pas drôle Ron! Imagine que les effets soient permanents! lui répliqua Hermione.

- Oh, ce n'est pas pire que lorsqu'ils m'avaient fait goûté un bonbon sucacide… Ce jour-là, j'ai eu le droit à un joli trou sur ma langue, que j'ai gardé quelques semaines! Je préfère encore avoir une couleur verte!

Harry souriait, écoutant la conversation de ces deux amis. Il s'était trompé: ils ne changeraient jamais. A cet instant, Hermione émit un long soupir et se tourna vers lui.

- Qu'est-ce que tu voulais me montrer?

- Un paquet que j'ai reçu ce matin…

- Et tu l'as ouvert? demanda-t-elle d'un ton mi-réprobateur.

- Je te rappelle que c'était mon anniversaire hier…

- Oui, mais Harry, c'est très dangereux! Imagine qu'il ait été envoyé par un mangemort! lui fit-elle remarquer comme si elle parlait à un petit enfant.

- Il ne s'est rien passé… lui rappela-t-il dans un soupir, tandis qu'il poussait la porte de sa chambre.

Il se dirigea vers sa petite table de nuit, Ron se jetant sur le lit, et Hermione attendant patiemment –enfin, Harry n'était pas vraiment sûr qu'il s'agissait vraiment de patience. Il prit alors délicatement le petit paquet, et fit glisser dans sa main le collier, provoquant une sorte de râle désapprobateur d'Hermione. Elle s'approcha doucement de lui, et jeta un œil sur le pendentif.

- C'est une rune, murmura-t-elle.

- Je m'en étais aperçu, répondit Harry, mi-amusé, mi-exaspéré.

Ron se rapprocha, et jeta également un œil sur le collier.

- Elle ne t'a rien fait lorsque tu l'as touchée?

- Ron, les runes n'agissent seulement lorsque tu les portes! le coupa Hermione.

- Et comment j'aurais pu le savoir? lui demanda-t-il, agacé.

L'ignorant, Hermione passa un doigt sur la rune, cherchant dans sa mémoire la signification de ce symbole.

- Je l'ai déjà vu quelque part. Pas chez Barjow & Beurk, en tout cas, rajouta-t-elle rapidement tandis qu'Harry ouvrait la bouche. Je regarderai dans mes cours de runes. Elle doit forcément y figurer… En attendant, ne le porte pas, Harry! conclut-elle, comme si Harry allait s'y risquer.

- Qui aurait pu t'envoyer ça, Harry? demanda Ron sur un ton un peu naïf.

- Oh, Ron! Harry a de nombreux ennemis! lui rappela Hermione en prenant le collier.

- Je le sais bien, merci! Je voulais dire lequel. Tu penses que Malefoy…?

- Non… Malefoy rêverait de le faire, mais vu son échec, je ne pense que Vol… Voldemort se risquerait à lui donner une nouvelle mission, répondit Harry, en insistant sur le nom lorsque Ron afficha une grimace. Et puis, il ne ferait pas le coup du collier deux fois de suite…

- Mais alors, qui?

- Aucune idée…

Le reste de la semaine se déroula normalement sans autre événement perturbateur que Mrs Weasley qui passait son temps à courir auprès de Bill et de Fleur pour préparer leur mariage. Elle avait d'ailleurs enfin retrouvé ses couleurs d'origine. Le jeune couple, bien qu'exaspéré par son attitude, se montrait d'une grande patience lorsque la petite femme rousse les gratifiait de nombreux discours sur la façon dont elle avait préparé son propre mariage. Les trois amis, qui ne demandaient qu'à s'éloigner, prétendaient à tout moment avoir besoin de réviser certains sorts ou certaines figures de quidditch. Ils avaient alors pris l'habitude de passer leur après-midi dans la petite clairière derrière le Terrier à parler de la façon dont ils allaient mener leur enquête, ou tout simplement à s'entraîner comme au temps de l'AD. Car, comme leur avait fait remarqué Hermione, bien qu'ils avaient réussi à se sortir de l'attaque du ministère, ce fut quand même l'intervention de l'Ordre du Phénix qui leur avait sauvé la vie. Grâce à l'obsession de la jeune fille pour les livres de défense contre les forces du mal, les deux compagnons purent apprendre de nombreux nouveaux sorts qu'ils s'entraînèrent à jeter à chacun de leurs temps libres. Hermione fut, bien entendu, la première à les maîtriser le plus rapidement, mais Harry la suivit de très près, se montrant même meilleur qu'elle dans certaines circonstances. Ron, au contraire, montrait beaucoup plus de difficultés, ce qui n'était pas sans inquiéter ses deux amis. Harry se souciait beaucoup pour lui, craignant que lors d'une rencontre avec quelques mangemorts, son ami ne soit pas à la hauteur du fait de son anxiété, et ne se fasse tuer par sa faute. Il aurait voulu le persuader de rester à Poudlard, mais il savait déjà à l'avance qu'il refuserait. A présent, tout ce qu'il espérait, c'était que Sirius, et même peut-être Lupin leur apportent leur aide. Il savait qu'il devait agir seul, mais ses amis voulant le suivre, il ne voulait en aucun cas leur faire prendre de risques. Ce jour-là, ils étaient tous trois à nouveau couché dans l'herbe: Harry contemplait le ciel, ses mains sous sa nuque, Ron s'amusait à pratiquer un nouveau sort qu'il avait appris sur une pauvre chenille qui dansait pour éviter les rayons émanant de sa baguette, et Hermione, assise en tailleur aux pieds des deux garçons, était à nouveau plongée dans un de ses livres de runes, cherchant toujours la signification du collier qu'Harry avait reçu. Depuis que le jeune homme lui avait montré, elle ne se lassait pas de ses recherches. Harry, quant à lui, était derechef dans ses pensées, préparant de nombreux plans pour retrouver les Horcruxes ou pour affronter les mages noirs qui se dresseront sur son chemin. Mais la même pensée lui revenait à chaque fois en tête: il allait enfin voir l'endroit où il vivait encore heureux avec ses parents… l'endroit où tout avait basculé… Trop occupé à imaginer sa réaction face aux tombes de ses parents, il ne remarqua l'état d'excitation d'Hermione que lorsque celle-ci lui tira brusquement le pied, le faisant quelque peu glisser sur l'herbe. Un peu énervé, il se redressa.

- Quoi!

- Harry, j'ai trouvé, j'ai trouvé!

- Quoi? répéta-t-il.

- La rune! La rune qu'on t'a envoyé!

Elle tourna vers eux le livre, et Harry et Ron, qui avait délaissé la chenille qui s'enfuit le plus rapidement qu'elle pouvait, se redressèrent tous deux pour observer le dessin de la rune: en effet, il s'agissait de la réplique exacte du pendentif.

- Qu'est-ce que c'est? demanda Ron, intrigué.

- C'est une rune de protection. Celui qui te l'a envoyé, Harry, ne te voulait que du bien: elle te prévient par une émanation de chaleur lorsqu'un ennemi s'approche de toi.

Harry sembla un instant songeur: cette rune pourrait l'aider dans sa nouvelle quête. Cependant, quelque chose lui remit vite les idées en place:

- Et s'il transplanait?

- Eh bien, répondit Hermione dans une petite moue. Tu sais, les runes ne sont pas infaillibles, mais en principe, elle te prévient quelques secondes avant son arrivée…

Harry contemplait toujours le dessin qu'Hermione lui montrait. Qui avait bien pu lui envoyer un tel cadeau? Dumbledore était mort, Sirius aurait pu lui remettre en main libre, tout comme Lupin et les autres personnes qu'il côtoyait. Apparemment, il n'était pas le seul à se poser cette question.

- Qui aurait pu t'envoyer ce collier? demanda Ron.

- Aucune idée…

- En tout cas, ce doit être quelqu'un qui est au courant de tes intentions, remarqua Hermione.

Harry acquiesça silencieusement, tandis que Ron reporta son attention sur la chenille. La jeune fille referma brusquement son bouquin, le regardant faire un instant avant de soupirer:

- Ron, ce n'est pas comme ça que tu dois lancer ce sort!

Ron se redressa, jetant un œil à Harry avant de regarder Hermione d'un air un brin coupable.

- Quoi? Tu veux dire que je ne dois pas l'utiliser sur cette pauvre chenille? dit-il sur un ton moqueur.

- Mais non, soupira Hermione. Tu ne prononce pas bien la formule! Il faut plus accentuer l'avant-dernière syllabe: Ex-pul-sa-TE-o.

Ron soupira et jeta un regard d'exaspération à un Harry amusé avant de prendre sa baguette, de se racler la gorge et d'enfin imiter la petite voix d'Hermione en lançant le sort comme le lui avait indiqué la jeune fille. A sa grande stupéfaction, la chenille fut soufflée à une vingtaine de centimètres avant d'être ligotée de très petites cordes. Amusé et plutôt fier de lui, le jeune homme tourna vers Hermione un grand sourire. Harry fut alors surpris de la voir rougir et de reporter son attention sur le livre: décidément, elle réagissait étrangement avec son ami depuis l'année dernière. Levant à nouveau la baguette, Ron libéra de ses entraves le pauvre petit insecte qui alla se réfugier dans les profondeurs de la végétation. Puis, jetant un œil sur le Terrier, il se tourna vers ses deux compagnons.

- Vous croyez qu'on rencontrera beaucoup de mangemorts?

Le ventre de Harry fit un saut périlleux à cette question.

- Je ne pense pas que Voldemort soupçonne quelque chose à propos des Horcruxes. Il n'aura aucune raison de les protéger par ses partisans.

- Et d'après ce que tu nous avais dit, Harry, ils sont déjà bien protégés.

- Oui, soupira l'intéressé.

- Ouais, ben moi, tout ce que j'espère, c'est que je ne tomberais jamais sur un Inferi! frissonna Ron.

Harry sourit de sa remarque, tout en l'approuvant mentalement: sa rencontre avec ces "choses" (Harry n'avait pas encore trouvé de mots pour exprimer vraiment ce que lui inspirait les Inferis) lui avait plutôt fait froid dans le dos, il n'était pas vraiment prêt à réitérer cette sinistre aventure. Un lourd silence s'installa entre les trois compagnons, chacun ayant bien conscience des dangers qu'il allait affronter. Brisant ce mutisme, Harry se mit debout, se tourna vers Hermione, derechef dans son livre, et lui sourit.

- J'ai une revanche à prendre, il me semble, non? demanda-t-il en lui tendant la main.

Elle la lui prit, se levant et lui sourit de plus belle.

- Si tu y tiens!

Le dernier duel qui avait opposé les deux jeunes gens avait valu à Harry un œil au beurre noir ainsi que deux côtes fêlées: lors de leur affrontement, Hermione s'était montrée un peu énervée du fait de l'avance qu'avait Harry pris sur elle, et l'avait propulsé un peu trop violemment contre un arbre. Le jeune homme, bien qu'un peu sonné sur le coup, avait bien récupéré sous les bons soins de son amie et quelques reproches de la part de Mrs Weasley qui n'appréciait pas leurs nouvelles habitudes, et tenait à présent à prendre sa revanche.

Harry se pencha vers le sol et prit sa baguette, avant de se placer devant la jeune fille qui en avait fait de même. Les deux amis se sourirent, se saluant dans un large geste de révérence et se placèrent en position de duel, baguettes hautes. Hermione fut comme d'habitude la première à attaquer: un infime jet violet indiquant l'utilisation de l'incarcerem, sortit de sa baguette et se lança sur Harry qui n'eut aucun mal à le dévier. Il répliqua immédiatement par un expulso qu'Hermione évita de justesse par l'emploi d'un protego. La jeune fille, loin de s'alarmer, se remit face à Harry et lui lança un impedimenta, jet rouge cette fois. Se redressant, il dévia le sort d'un geste désinvolte de la baguette, envoyant le sort s'écraser sur l'arbre proche de Ron. Celui-ci semblait passionné par la contemplation de l'affrontement de ces deux amis. Ce ne fut que lorsque Harry rabaissa sa baguette qu'il se rappela soudain sa rencontre face à Rogue lors de la fuite de celui-ci. Cette nuit-là, il semblait toujours avoir une longueur d'avance sur les attaques de Harry. "…jusqu'à ce que vous appreniez à vous taire et à fermer vote esprit" lui avait-il dit. Le jeune homme se frappa alors le front: cela voudrait-il dire qu'il pouvait savoir quel sort son ennemi allait lui lancer avant que celui-ci ne lui envoyât? Utiliser la legilimancie… Que penserait Hermione si Harry essayait brusquement de lire dans ses pensées? Voyant là une nouvelle option s'ouvrant à lui, Harry réclama la fin prématurée de la rencontre. Hermione, étonnée, fronça les sourcils en le voyant se frotter la tête d'un air machinal, tandis que Ron, inquiet, se dressa sur ses pieds:

- Ca ne va pas, Harry?

- Si, si, tout va bien… C'est juste que je viens de me rappeler quelque chose, dit-il en se tournant vers la jeune fille. Hermione? Est-ce que tu aurais un livre traitant de legilimancie?

Hermione parut un court instant alarmée sur les intentions de Harry, et tourna vers Ron un regard interrogateur avant de lui répondre:

- Mais, Harry, tu ne vas quand même pas…?

- Oui ou non? demanda celui-ci sans patience.

- Eh bien, oui, mais je désapprouve…

- Qu'est-ce que tu comptes faire avec? l'interrompit Ron.

- Je crois que je viens d'avoir une idée.

Il leur raconta alors sa rencontre avec Rogue cette fameuse nuit, et la facilité qu'avait celui-ci pour contrer tous les sorts qu'Harry tentait de lui envoyer. Hermione, qui semblait pourtant réticente au début, finit par consentir à l'idée de Harry.

- Il te faudra aussi pratiquer à nouveau l'occlumancie, si ce que tu nous as dit est vrai. Sinon, V.Voldemort pourrait facilement parer tous tes sorts, dit-elle avec raison. Regarde comment Rogue les a déviés.

L'occlumancie avait laissé à Harry de mauvais souvenirs, sans compter les douleurs ressenties lors de sa pratique. Pourtant, à cet instant, le jeune homme était d'accord avec son amie: Rogue avait trop bien esquivé ses sorts. Il ne donnerait pas cher de sa vie le jour où il serait à nouveau face à Voldemort avec cette nouvelle faiblesse. Il leva alors vers elle un regard déterminé.

- Je dois maîtriser ces deux disciplines avant la fin des vacances…

A partir de cet instant, la détermination de Harry à maîtriser ces deux matières le poussa à travailler nuit et jour sans relâche, espérant les utiliser un minimum avant de partir pour Godric's Hollow. La journée, il s'exerçait dans sa chambre avec Hermione à pratiquer différents exercices de Legilimancie, restant des heures tous deux face à face sur le lit, tandis que Ron, dans un coin opposé de la pièce, s'entraînait de plus belle à pratiquer des sortilèges de défenses. Le jeune homme avait conscience de ses lacunes, et bien qu'il n'avait pas voulu en parler à Hermione, il avait confié à Harry qu'il craignait de ne pas être à la hauteur. Habitué depuis que Ron faisait partie de l'équipe de Quidditch en tant que gardien, Harry avait rassuré son ami et l'avait poussé à s'entraîner davantage, ce que celui-ci fit avec enthousiasme. Arrivé dans la soirée, alors que ses deux amis, épuisés, allaient se coucher, Harry se forçait à pratiquer encore quelques exercices, d'occlumancie cette fois, et vidait son esprit à chaque fois avant de se coucher.

La semaine se termina, laissant place à un week-end ensoleillé et plus calme que le reste de la semaine, les préparatifs du mariage s'achevant enfin. Le jour de la cérémonie, Harry et Hermione, en compagnie de toute la famille Weasley, furent conduits au lieu du mariage par deux des voitures du ministère que Mr Weasley avait réussi à négocier pour son fils. Harry s'était retrouvé dans la même auto qu'Hermione, Ron et les jumeaux tandis que l'autre voiture emmenait Charlie, Bill, Ginny et leurs parents. Chacun était vêtu de la tenue de soirée que Mrs Weasley leur avait nettoyée -hormis les jumeaux qui ne quittaient plus leur robe en peau de dragon, noire cette fois-ci- et s'était coiffé de manière très élégante: Hermione avait relevé ses cheveux au-dessus de la nuque et les avait fait pendre en boucles. Ron s'était plaqué les cheveux d'une manière plutôt séduisante, ce qui lui avait valu au passage quelques remarques de la part des jumeaux ainsi que quelques regards en biais d'Hermione. Harry, quant à lui, avait à nouveau tenté en vain de démêler ses cheveux, mais ceux-ci semblaient obstinés et refusaient de se plier aux volontés du jeune homme.

Le voyage se passa confortablement, l'ambiance étant plutôt joviale, bien que les jumeaux prenaient un malin plaisir à irriter Ron, si bien qu'au bout d'une dizaine de minutes, le pourpre lui monta aux joues et ne le quitta qu'à l'arrivée. Harry sortit alors de la voiture, réprimant un sourire à la suite de l'une des remarques de Fred à propos du pauvre Ron, qui reprenait enfin des couleurs normales. Stupéfait, le jeune homme dut cligner des yeux pour être sûr qu'il ne rêvait pas: Ginny était là, debout devant lui, lui tendant le bras, habillée d'une magnifique robe aux divers reflets, mettant ses yeux en valeur, ses cheveux relevés pour laisser apparaître sa nuque. Elle lui souriait. Lui restait debout devant la voiture, hébété. Il dut pourtant s'avancer vers elle lorsque Mrs Weasley les rejoignit. La petite femme rousse s'était habillé d'une étrange robe verte à fleurs, rappelant quelque peu à Harry la blague que les jumeaux avaient fait subir à leur mère. Le sourire aux lèvres, il se tourna vers Ginny, croisa son regard et dut vite le dévier pour ne pas éclater de rire. Reprenant un peu sur lui, le jeune homme s'approcha davantage d'elle et lui prit délicatement le bras pour l'amener à l'intérieur. Il se pencha alors sur elle pour lui parler mais elle l'interrompit, murmurant:

- Un mariage rassemble beaucoup de gens, et ceux-ci peuvent être heureux et se sourire sans forcément être amoureux…

Il lui sourit, amusé de sa réflexion, et acquiesça, entrant à la suite des autres convives à l'intérieur de l'église. La salle était somptueusement décorée: des fleurs blanches et rouges étaient disposées en bouquet de façon régulière dans toute la salle sur de jolis tapis de feuilles. Au milieu des rangées de bancs, trônait un magnifique tapis rouge encadré par des chandeliers en argent. Ceux-ci brillaient de petites flammes rouges, éclairant la salle d'une étrange lumière qu'Harry soupçonnait d'origine magique. De petites chandelles blanches flottaient lentement dans la pièce, reliées par de fins rubans rouges, et répandaient de temps à autres de petites étincelles sur les invités, assis à quelques mètres en-dessous. Il fut alors surpris du nombre de personnes qui étaient déjà présentes: il savait que les Weasley étaient une famille plutôt renommée, mais il ne se doutait pas vraiment du nombre de relations qu'entretenait cette famille. Il en reconnut cependant quelques unes, à qui il adressa un signe de main ou un sourire selon le cas. Hagrid était assis au fond de la salle, le sourire aux lèvres, mais Harry vit sans peine que le demi-géant avait toujours du mal à se remettre de la mort de Dumbledore. Un peu plus loin, se tenant à nouveau la main, Lupin, de son air habituellement épuisé, et Tonks, qui se remarquait aisément de part ses cheveux roses fuchsia, étaient assis aux côtés d'un Sirius très élégant, ce dernier ressemblant plus que jamais à l'homme sur la photo du mariage des parents de Harry. Levant la main dans un signe de salut, il lui adressa un grand sourire chaleureux, encourageant le jeune homme à aller lui parler de ses intentions après la cérémonie. Un peu plus loin, –Harry la reconnut par ses cheveux or- la petite Gabrielle regardait le jeune sorcier en rougissant, assise près de sa mère, une femme à la silhouette droite et plutôt séduisante. Certains professeurs étaient également venus assister au mariage, comme le professeur McGonagall, à présent directrice de Poudlard. Celle-ci avait revêtue la même tenue qu'Harry avait aperçut lors du bal de sa quatrième année et ne quittait toujours pas son célèbre chignon. Il eut alors un choc: son professeur de métamorphose semblait plus âgée, sûrement du à ses rides que le jeune homme pouvait voir sous les yeux de la nouvelle directrice. Il était évident que toutes les nouvelles tâches que la sorcière avaient reçues suite à la mort de Dumbledore ne la ménageaient guère, ajouté à cela le fait d'avoir perdu celui-ci que la plupart considérait comme le plus grand sage.

Continuant son avancée à travers les bancs, Harry fit s'asseoir Ginny derrière ses parents avant de s'asseoir à son tour à côté d'elle. Ron et Hermione s'installèrent également, l'un et l'autre se souriant d'une façon quelque peu crispée, évitant de croiser trop souvent leurs regards. Ils durent attendre encore un moment que la salle se remplisse, avant de voir arriver, dans une fine musique sortie de nulle part, Fleur dans sa gracieuse robe de mariée. Harry dut d'ailleurs faire quelques efforts pour rester assis sans bouger se contentant simplement de la regarder. La jeune demi-vélane était en vérité éblouissante: ses cheveux d'or bouclés descendaient en cascade sur son dos, recouverts d'un très léger voile blanc, comme celui que Harry avait vu sur la photo de sa mère. Sa robe blanche semblait scintiller de mille feux par l'effet de petits motifs, sûrement rajoutés par magie, car lorsque Harry les fixait, il avait l'impression que, par instant, ceux-ci changeaient imperceptiblement de couleurs. Bien que le jeune homme parvenait à se maîtriser, ce ne fut pas le cas de tout le monde: alors que Fleur avançait lentement au milieu des invités, tenant le bras de son père, Ron s'était brusquement levé et s'apprêtait à se jeter à ses pieds, si Hermione ne l'avait pas retenu. Dans un soupir, elle le fit se rasseoir d'un geste brusque et se tourna vers Harry qui réprimait un sourire en la voyant lever les yeux au ciel. Bill, quant à lui, était déjà debout devant l'hôtel, ses cheveux soigneusement attaché en catogan, sa boucle d'oreille étrangement disparue. Il fut vite rejoint par sa fiancée et la cérémonie put commencer, dans un reniflement de Mrs Weasley qui appliqua bien vite son mouchoir sur ses yeux.

La célébration se déroula dans une ambiance très enjouée, ce qui allégea un peu le cœur de Harry: malgré les temps durs et la perte de certaines personnes proches, la vie suivait son cours. S'il devait échouer à sa tâche, il savait au moins qu'il resterait toujours une part de bonheur pour les sorciers, et même pour les moldus.

Ce ne fut que lorsque les invités se levèrent à la fin de la cérémonie qu'Harry se rendit que sa main et celle de Ginny s'étaient cherchées, et finalement trouvées. Il se tourna doucement vers elle et lui sourit un peu gauchement. La jeune fille répondit à son sourire, lui lâchant la main, et l'entraîna dans la foule pour sortir de la salle. Ils s'éloignèrent tous deux côtes à côtes, suivant Ron et Hermione à l'extérieur. Les quatre compagnons suivirent alors le reste des invités, prêts à féliciter les deux jeunes mariés devant divers délicieux plats ainsi que quelques verres de vins. Ils marchaient dans une cadence enjouée, rythmée par leurs conversations passionnées, lorsque Harry se rappela soudain qu'il devait parler à Sirius et fit demi-tour, avant d'avertir ses trois amis qui le fixaient d'un regard interrogateur:

-Attendez-moi, je n'en ai pas pour longtemps.

Il se mit alors à remonter le flot de personnes sortant toujours de l'église, venues saluer le jeune couple marié encadré de leurs parents respectifs. Avec un sourire en coin, Harry aperçut Mrs Weasley, la main toujours crispée sur son mouchoir, regarder d'un air admiratif son fils. Celui-ci semblait rayonnant, tenant tendrement sa femme dans ses bras. Un éclat de rire ressemblant étrangement à un aboiement de chien replaça les idées de Harry et son sourire s'agrandit. Un peu plus loin, Sirius venait d'administrer une superbe tape amical dans le dos de Remus, tandis qu'il continuait de rire aux éclats. Le lycanthrope tenait toujours le bras de Tonks, prenant des couleurs rouges vives qui se mêlaient étrangement avec les cheveux rose bonbon de la jeune fille. Cette dernière, contrairement à son petit ami, semblait amusée du comportement de son petit cousin. Devinant facilement le sujet de cette moquerie, Harry se reprocha, et salua les trois compères dans un sourire chaleureux.

- Bonjour Harry! Contente de te revoir.

- Bonjour Harry, marmonna Lupin.

- Salut Harry.

- Sirius, est-ce que je peux te parler… en privé?

- Bien sûr que tu peux, répondit l'intéressé de son air enjoué.

Ils restèrent alors un petit instant à se regarder, attendant patiemment que les derniers retardataires s'éloignent, dont Tonks et Lupin, qui ne semblait pas fâché d'avoir à se séparer de son meilleur ami. Harry plaça maladroitement ses mains dans les poches, tandis que Sirius ne quittait plus des yeux le petit couple, son sourire moqueur toujours accroché à ses lèvres. Lorsqu'ils furent certains d'être totalement seuls, Sirius finit par admettre que Lupin était un peu trop loin pour lui faire une quelconque remarque et se tourna vers Harry.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive?

- J'aurais besoin de ton aide…

- A quel sujet?

- Tu te rappelle ce dont je t'avais parlé par lettres tout au long de l'année dernière? A propos de mes leçons particulières avec Dumbledore…

Le sourire de Sirius s'effaça petit à petit, laissant place à son air sérieux, ce qui lui durcit considérablement le visage.

- Oui.

- J'aurais besoin de ton aide… et peut-être… euh…celle de Lupin.

En quelques mots, Harry lui exposa ses intentions au sujet de son départ après le mariage et de sa nouvelle obsession pour la Legilimancie, ne laissant pas son parrain l'interrompre une seule fois. Une fois que son filleul s'arrêta de parler, celui-ci sembla le considérer du regard un court instant avant de lui répondre.

- Je sais que même si je te l'ordonnais, tu ne m'obéirais pas: tu ressembles trop à ton père pour ça. Et comme je ne veux pas que tu prennes de risques, je t'accompagnerai… Mais il va falloir compter sans l'aide de Remus: il n'accepterais sûrement pas de te laisser prendre de tels risque, et de toute façon, il est trop occupé avec son nouveau poste au ministère. Oui, il a été demandé au ministère suite à ce qu'il s'y est passé il y a deux ans, expliqua-t-il devant l'air interrogateur d'Harry. Ils ont enfin réussi à mettre sa condition de loup-garou de côté…

Il rajouta ensuite dans un sourire et une petite tape dans le dos de son filleul tandis qu'ils recommencèrent à marcher:

-Mais je suis sûr que si on a vraiment besoin de lui, il n'hésiterait pas à courir nous rejoindre.

Harry sourit, tout en acquiesçant: il savait que Sirius aurait été prêt à le suivre à n'importe quel moment, et que, même s'il n'était pas avec eux, il pourrait aussi compter sur l'aide de son ancien professeur de DCFM.

Ne voulant pas gâcher cette journée de réjouissance, Harry exposa rapidement à son parrain ce qu'il comptait faire et finit ses explications en lui donnant rendez-vous à Godric's Hollow, quelques jours après leur départ. D'abord un peu étonné de l'endroit, Sirius confirma leur rencontre et se sépara de son filleul, celui-ci rejoignant au pas de course ses amis qui semblaient l'attendre depuis déjà bien longtemps. Dans un sourire d'excuse, et devant les airs interrogateurs de Ron et Hermione, Harry leur fit un signe positif de la tête avant que les quatre compagnons se remirent en route d'un pas plus rapide à la suite des invités, enfin prêts à vivre jovialement le reste de cette journée. Ils rejoignirent rapidement les autres membres de la famille Weasley, ce qui permit à Harry de prendre ses deux amis à part. Ceux-ci semblaient plus nerveux dans l'attente du récit de Harry. Il leur rapporta en bref l'échange qu'il venait d'avoir avec son parrain. Étrangement, ils semblèrent se détendre un peu. Harry devait certainement avoir l'air surpris car Hermione sembla trouver nécessaire de lui expliquer:

- On avait peur que tu ne le demandes directement à Lupin. Le connaissant, il n'aurait sûrement pas accepté…

- Et il en aurait parler à maman, rajouta Ron.

- Alors que Sirius…

- Il ne dira rien, les rassura Harry. Enfin, pas avant notre départ. Il faudra bien prévenir ta mère, Ron, rajouta-t-il en voyant l'air affolé de son meilleur ami. Elle s'inquièterait beaucoup trop si elle ne te voyait plus.

- Oui… enfin…bon, finit par dire le jeune homme.

Harry sourit, puis coupa court à la conversation en voyant Ginny venir vers eux. Il était tellement ancré sur leur conversation qu'il ne s'était pas rendu compte qu'ils étaient arrivé à destination: déjà rires et musiques s'entendaient au loin. Il n'avait pas l'air d'être le seul à s'en rendre compte si l'on pouvait juger à l'allure qu'Hermione venait d'adopter.

- On en reparlera plus tard, dit-il à la jeune fille.

Sans attendre une réponse de sa part, il s'approcha de la jeune Weasley et entra avec elle dans la salle, laissant derrière lui Ron et Hermione qui se souriaient à nouveau d'une façon crispée. Un sourire amusé sur les lèvres, espérant que sa tactique marcherait, Harry jeta un dernier œil sur ses deux amis avant de contempler la nouvelle salle: tout comme à l'église, les mêmes bouquets de fleurs étaient disposés un peu partout. De multiples chandelles, beaucoup plus grosses celles-ci, étincelaient de milles feux, répandant sur les invités de très fines étincelles tièdes, flottant au-dessus d'une immense table, où déjà les plats s'accumulaient tandis que les invités se répartissaient autour de la table. Harry n'avait encore jamais participé à un mariage, mais quelque chose lui disait qu'en cela, moldus et sorciers ne se différenciaient que par la magie qui régnait dans cette salle. Les jumeaux avaient du s'occuper eux-mêmes de la décoration, car lorsque Harry leva les yeux vers les chandelles aux flammes rouges, il aperçut une multitude de petits jets de lumières glissaient de façon agitée sur le plafond. Un sourire aux lèvres, il entendit Ginny lui parler à l'oreille:

- J'ai entendu dire que c'était un dérivé des fusées qu'ils avaient utilisés sur Rusard.

Se rappelant cette fameuse journée où les jumeaux quittèrent Poudlard sur leur balai, Harry ne put s'empêcher de rire.

- Et ta mère les a laissé faire?

- Bah, elle n'avait pas le choix de toute façon, répondit Ginny en haussant les épaules. Tu viens?

Harry jeta un dernier regard sur les lumières du plafond et se dirigea vers la table où Ginny était déjà arrivée. Il s'assit alors en même temps que la jeune fille, et, imitant le reste de la table, se mit à se servir des plats qui lui semblaient les plus attrayants. Mangeant alors tranquillement, il avait le loisir de contempler à son aise tous les personnes présentes. Il put ainsi remarquer Ron et Hermione assis un peu plus loin en face de lui, apparemment bien absorbés dans une conversation qui faisait beaucoup rire la jeune fille. Un pincement au cœur accompagné d'un sourire, Harry continua lentement son compte des invités: assis à côté de Ron, toute la famille Weasley était présente, encadrant les jeunes mariés qui semblaient vraiment s'amuser, tandis que la famille Delacour était assise en face. Encore un peu plus loin, remarquable par sa taille, Hagrid adressa de grands signes à Harry, qui lui répondit. Apparemment, cette démonstration d'affection n'était pas du goût du professeur McGonagall qui n'adressa qu'un faible sourire à Harry après avoir reproché à Hagrid sa conduite. D'autres personnes que Harry connaissait étaient assises de ce côté de la table: quelques professeurs de Poudlard, Maugrey Fol-Œil, un ami de la famille, et quelques autres Weasley qu'Harry ne reconnut que par la couleur flamboyante de leurs cheveux et leurs taches de rousseur ornant leur visage. S'attardant sur chacun des visages, il s'amusa un moment à trouver des points de ressemblance avec chacun des Weasleys qu'il connaissait. Il tourna ensuite la tête et aperçut Sirius, Lupin et Tonks. Son parrain semblait avoir oublié un instant ses blagues et était entré dans une discussion sérieuse avec ses deux amis. Il espérait que Sirius savait ce qu'il faisait en avertissant déjà Lupin. Mais quelque chose dans le signe de tête que lui adressa celui-ci lui disait que le départ de Harry et de ses amis ne devaient pas être le sujet de leur conversation. De plus, Harry reconnut que son parrain n'aurait pas pris le risque de mettre Tonks au courant car sa discrétion avait été demandée. Il fronça les sourcils, se concentrant désespérément sur les lèvres de son parrain, le bruit l'empêchant d'entendre ne serait-ce qu'un mot de leur conversation.

- Quelque chose ne va pas, Harry?

Ginny semblait intrigué par son attitude. Harry lui répondit alors dans un sourire.

- Si, si…

Il se remit alors à manger sous le regard inquisiteur de la jeune rouquine, essayant de paraître le plus détendu qu'il pouvait. Que manigançait son parrain? Il l'avait déjà vu parler ainsi à Lupin, le soir de son arrivé au Square Grimaurd. Quel était donc le sujet de cette conversation, pour que son parrain prenne cet air si sérieux?

Le repas se déroula tranquillement, chacun assistant dans une ambiance réjouie à quelques beaux discours complimentant les deux jeunes mariés, à quelques petites anecdotes au sujet de mariage, et à quelques blagues des jumeaux, réprimandés immédiatement par leur mère qui oubliait bien vite leurs actes sous les éclats de rires des convives. Bien qu'il se prêtait facilement aux rires, Harry gardait toujours un œil sur les deux maraudeurs, même si ceux-ci semblaient plus intéressés par les plaisanteries des jumeaux que par leur précédente conversation, et cherchait le courage de faire ce qu'il devait faire. Il n'était pas vraiment pressé d'abandonner cette atmosphère allègre pour errer à la recherche des Horcruxes manquants, affrontant sûrement avec ses amis de nombreux obstacles. Pourtant, plus les heures passaient, plus le temps qu'Harry redoutait se rapprochait, toujours plus rapidement. Il chercha des yeux ses deux autres amis et les trouva assis un peu plus loin. Ils semblaient un peu plus tendus qu'au début de la soirée, jetant de temps à autre un œil sur Harry, cherchant un signe de sa part. Il leur sourit. Ils lui répondirent. Le jeune homme se tourna ensuite vers Ginny, qui semblait absorbée par une autre des pitreries de George, et l'observa un instant, en soupirant. Il lui avait déjà fait ses adieux l'année dernière, et pourtant, ils étaient à nouveau officieusement ensemble… Mais cette fois-ci, il ne pourrait pas lui parler. Il ne pourrait pas lui faire ses adieux tout en sachant qu'il se pourrait qu'il ne la revoie jamais. Il ne pourrait pas affronter à nouveau son regard, ce regard qui réclame à chaque fibre de son être de rester auprès d'elle…

Bien qu'il l'ait déjà expérimenté lors de sa quatrième année, ce sentiment que le temps qui sépare l'instant présent de l'instant redouté s'accélérait avec un malin plaisir revint à la charge, si bien qu'il fut surpris de voir les invités se lever et quitter peu à peu la salle en remerciant leurs hôtes et en félicitant une dernière fois le jeune couple, en ne laissant derrière eux qu'une petite poignée de personnes. Harry en profita pour rejoindre ses deux amis qui, curieusement, se souriaient un peu plus aisément. A son approche, ils levèrent vers lui un regard où se mélangeaient crainte et détermination, provoquant un nouveau pincement au cœur de Harry. Il leur sourit néanmoins.

- Tout est prêt?

Hermione acquiesça d'une manière frénétique tandis que Ron jeta un œil dans sa poche pour tout vérifier.

- Oui, c'est bon…

Harry acquiesçait lentement, se remémorant tout ce qu'il avait fait le matin même. Réveillé à l'aurore, le jeune homme avait préparé tout ce qu'il lui avait paru bon d'emmener avec lui, sans oublier le livre de potion de Rogue(1), et sa précieuse baguette.

- Quand partons-nous? demanda Hermione.

- Après que j'aurais parlé avec Sirius… Attendez-moi ici, je n'en ai pas pour longtemps.

Il se leva à nouveau, et chercha des yeux Sirius. Une fois qu'il l'eut trouvé, assis à côté des jumeaux à rire aux éclats, il inspira un grand coup et se dirigea vers lui.

- Sirius, j'aimerais te dire un mot…

Comprenant de quoi voulait lui parler son filleul, Sirius se leva sans cérémonie, et le suivit un peu à l'écart. Il le regardait d'un air sérieux, mais ne montrait aucun signe de refus.

- Je suppose que tu pars…

- Oui… Est-ce que… tu pourras rassurer la mère de Ron à son sujet?

- Molly? Elle n'est pas au courant?

- Non, et je pense que tu comprends pourquoi.

Sirius jeta un œil derrière lui, où un cri venait de retentir à ce moment précis: la dernière blague de Fred n'était apparemment pas du goût de sa mère.

- Je vois. Compte sur moi.

- Merci.

Harry le regarda un instant, ne trouvant plus mot à dire, ce que Sirius avait du ressentir car celui-ci laissa apparaître un faible sourire sur ses lèvres avant de lui serrer la main.

- Bonne chance… Et à bientôt.

- Merci, répéta Harry.

N'aimant pas vraiment les scènes d'adieux, il se retourna doucement et se dirigea vers ses amis à présent debouts. Chacun semblait nerveux, mais pourtant déterminé. Ils se regardèrent un instant, et, profitant de l'occasion, se dirigèrent lentement vers la sortie. Personne ne semblait les remarquer, les jumeaux se faisant toujours réprimés par leur mère tandis que Sirius était en train de raconter avec Lupin une de leurs anecdotes de maraudeurs. Arrivés à la porte, plusieurs bruits de détonation les fit sursauter, suivit de plusieurs cris de femmes. Les trois compagnons se retournèrent rapidement, et aperçurent alors une demi-douzaine de mangemorts au milieu de la salle, cherchant apparemment quelqu'un des yeux. Alertés, tous les convives se levèrent d'un bond, la moitié déjà neutralisée par les sorts qui volaient au milieu de la salle. Cependant, l'affrontement ne dura pas longtemps: Lupin et Sirius se dressèrent face aux mangemorts, répliquant par quelques sorts, puis disparurent dans un pop sonore, très vite suivi par six autres. Abasourdis par ce qu'il venait de voir, Harry poussa les autres à sortir rapidement, tandis que les personnes présentes se précipitaient auprès de celles stupéfixées, et tous trois se mirent à courir à travers les ténèbres. Cependant, ce qu'Harry venait de voir le stupéfiait toujours: pourquoi ces mangemorts n'avaient pas semé la mort lors de cette apparition? Pourquoi étaient-ils simplement repartis? Soudain, il se rappela de quelque chose: ils s'étaient enfuis juste après que Sirius et Lupin avaient transplanés! Mais que manigançaient-ils? Il espérait le savoir bientôt. Au bout d'un quart d'heure de course, laissant une bonne marge derrière eux, Harry, Ron et Hermione s'arrêtèrent enfin, reprenant leur course.

- Qu'est-ce… qu'est-ce qu'il s'est passé? demanda Ron.

- Aucune idée, répondit Hermione. Pourquoi n'ont-ils pas attaqué plus longtemps?

- Je crois que j'ai une idée… Mais nous verrons plus tard.

Le jeune homme sortit sa baguette de sa poche arrière, et la brandit vers le ciel, laissant apparaître un long rayon lumineux. Au bout de quelques instants, un énorme bus à impérial violet sortit des nuages pour atterrir devant les jeunes gens. Un homme à l'allure droite en sortit, Stan étant toujours retenu au ministère. Jetant un dernier regard derrière eux, les trois amis montèrent à l'intérieur du magicobus, tandis que Harry annonça:

- A Pré-Au-Lard, svp.

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(1) Non, Harry n'a pas (encore?) découvert le secret du Prince au sujet de ses potions !

Voilà pour mon deuxième chapitre… Je me suis beaucoup étalée sur les descriptions pour le mariage, et j'espère que cela ne le rendra pas trop rasoir… J'ai aussi passé beaucoup de choses au niveaux du mariage, parce que je préférais laissé ce chapitre aux bons soins de JKR.

Comme vous avez du le deviner, mon petit Sirius d'amûr (hum…) et Lupin manigancent quelque chose… Le seul problème, c'est que vous ne le saurez que dans quelques chapitres… Niark, niark sadique! Sinon, je réponds déjà à mes premières reviews (que j'embrasse pour avoir répondu à mon appel désespéré, lool):

Saut de L'ange: Merci beaucoup pour être ma toute première review et surtout, merci beaucoup pour tes conseils, qui m'ont été très précieux

Gigi: j'espère que tu apréciera ce que tu liras :)

Dora: Merci beaucoup pour les compliments qui m'ont fait très plaisir, et je te promets de tout faire pour ne pas te décevoir!

Lyane: Merci pour ta review, et surtout, ne t'inquiète pas pour ton Remus (qui, au passage, est aussi un de mes préférés), en théorie, je n'avais pas prévu de le faire mourir… Mais sache que l'idée m'avait effleurée, mais je ne l'avais pas accepté… Mais maintenant que tu m'en parles… croise ton regard Euh… A plus tard!

Allez, au prochain chapitre!

Kisssssss

Lynn