CHAPITRE 15: BAL CATASTROPHIQUE

L'astre de feu déclinait progressivement derrière les collines et 18h30 approchait à grand pas. Un véritable champ de bataille recouvrait le plancher des chambres de chaque dortoir féminin, toutes maisons confondues. Les jeunes sorcières de tous âges s'interpellaient dans le but de s'emprunter divers objets ou de se donner conseil… ce qui déconcertait la plupart de leurs camarades masculins.

Parmis tout ce remu-ménage, une seule chambre demeurait calme et paisible. Pourtant, en y regardant de plus près, on pouvait nettement sentir l'électricité dans l'air…

Sans cris et sans bordel, trois jolies gryffondores se préparaient avec impatience dans les appartements de celle qui occupait le poste de préfète-en-chef, c'est-à-dire… Hermione.

- J'ose à peine imaginer le capharnaüm qui règne dans la tour des lions en ce moment, ricana Ginny tout en ajustant son diadème égyptien dans la glace.

- Par chance, nous avons la « sainte » chambre de notre « sainte » meilleure copine pour nous préparer tranquillement, poursuivit Ellie en enfilant ses escarpins.

- Qu'est-ce que tu insinues, questionna malicieusement Hermione en levant les sourcils. Que je suis maniaque?

- Ma chère, dès qu'un objet, aussi minuscule soit-il, est déplacé dans ton sanctuaire… tu en fais presque qu'une maladie! Et c'est pas peu dire… s'amusa la blonde.

- J'aime que tout soit à sa place, s'offusqua la préfète avec un petit sourire. Depuis le temps, tu devrais le savoir: c'est plus fort que moi!

- Je ne suis pas contre un petit ménage de temps en temps, enchaîna la rouquine, mais regardes-moi ça! On dirait que nous ne sommes pratiquement pas venue dans cette pièce! Tout est nickel! Même la petite goutte de vernis à ongle qui est tombé de ma baguette a disparu! Je l'avais pourtant caché sous ce vase…

Ellie et Ginny pouffèrent d'un rire sincère et Hermione se joignit à elles rapidement. Depuis longtemps, cette obsession de la propreté ne dérangeait plus ses amies, mais elles trouvaient toujours le moyen de lui remettre sous le nez… pour s'amuser. La jolie brune ne s'en souciait plus depuis bel lurette.

- En plus, ajouta Ellie, nous ne sommes pas encore prêtes! Nous devrions nous dépêcher…

- Dans la vie, il faut savoir se faire désirer! complèta Hermione avec sagesse. Je l'ai découvert tout récemment…

- Plus tard les détails… coupa Ginny avec un sourire. Très bien. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est de nous maquiller… Mione, passes-moi la revue!

La belle préfète lui lança le magazine en question et vînt s'asseoir près de ses deux amies, qui se mirent à feuilleter rapidement l'index.

- Voilà! s'exclama joyeusement la blonde. « Un reine ancienne vous serez, si cette formule vous prononcez » : c'est pour toi ma jolie!

Elle se retourna vivement vers Ginny, qui la regarda avec un mélange de crainte et d'excitation dans les yeux.

- Ne t'en fais pas et fais-moi confiance! dit Ellie en prenant sa baguette. J'ai déjà testé des formules de maquillage du même genre sur ma cousine, le soir où elle s'est rendue au bal costumé des McDougal… J'ai fais du bon boulot, alors je ne vois pas pourquoi je manquerais mon coup cette fois-ci…

- Fais-moi penser d'envoyer une lettre de symphaties à cette pauvre fille, si cette formule tournait mal ce soir… marmonna Ginny à Hermione, avec amusement.

- Ne crains rien, je suis là, répliqua Mione avec gravité.

Elle lui prit la main et fit mine de se recueillir quelques secondes.

- Eh oh… Ca va… s'indigna Ellie avec un lueur coquine dans les yeux. J'excelle en la matière! Je songe même à ouvrir un centre de soins esthétiques un jour…

- Amen… murmura la préfète.

- La ferme… lança Ellie en riant. Bon. Allons-y!

La jolie blonde s'avança vers sa camarade, qui ferma les yeux malgré elle.

- Miraculum reinum egyptienus tranformus! dit Ellie avec confiance. Et voilà! C'est parfait!

- Je dirais même plus… c'est magique! s'exclama Hermione, abasourdie.

- Ah oui? chuchotta la rouquine d'une petite voix.

Elle ouvrit ses magnifiques yeux bleus et prit le miroir que la préfète lui tendit. Elle s'observa durant de longues secondes, le souffle coupé.

- Oh merlin… bredouilla-t-elle. C'est complètement… Tu es… Je…

- Ce n'est rien voyons, tout le plaisir est pour moi! répondit Ellie avec une voix faussement hautaine.

- Tes traits ressortent admirablement avec ce maquillage… c'est brillant! enchaîna Hermione. Avec tes cheveux noirs de jais, Gary va en tomber sur le dos!

- Oui, ce shampooing magico-pratique est vraiment stupéfiant! répondit finalement Ginny, en revenant sur terre. On jurerait que c'est ma véritable couleur naturelle!

- À toi maintenant ma chérie, poursuivit Ellie en se tournant vers Hermione. C'est bien beau tout ça, mais il est déjà 18:15... Attends voir…

Elle parcourut rapidement la magazine et tomba pile poil sur le maquillage idéal.

- Malfoy va en ronronner de plaisir… marmonna la blonde, la baguette à la main. « Miraculum chatum mignus transformus! »

- Oooh! s'exclama joyeusement Ginny. Tu es trop « miaouuu »! Tes oreilles ont l'air vraies!

- J'aime bien ce côté sauvage… dit la blonde, pensive. Ce doit être cette tignasse frisée qui te descend jusqu'aux reins…

- La combinaison en cuir noir aide aussi… enchaîna Ginny. Quant aux bottes à talons aiguilles… Tout un combo! Tu es explosive!

Hermione s'approcha de son miroir sur pied et rougit malgré elle.

- Je suis dingue, murmura-t-elle.

- Mais non, absolument pas! s'indigna la rouquine. Tu as le droit de montrer ce que tu as, bon sang!

La préfète s'était nettement améliorée sur le plan vestimentaire et était beaucoup plus féminine… mais tout cet attirail la rendait particulièrement mal à l'aise. Cette combinaison moulait chaque partie de son anatomie et son décolleté était… beaucoup trop prononçé! Non, vraiment…

- Il n'y en a pas un qui pourra te résister ce soir, ma belle… répliqua Ellie doucement. Fais-moi confiance et par-dessus tout: FAIS-TOI confiance… Arrêtes de t'en faire pour si peu, Mione!

La jolie brunette remua timidement sa belle queue touffue et acquiesça silencieusement. Comme toujours, ses amies avaient raison! Elle n'avait aucune raison de complexer! Sa gêne ne devait plus l'empêcher d'avancer…

- Aaah… C'est toujours la même rengaine! maugréa Hermione. Je sais que je vous l'ai déjà dit, mais… C'est terminé! Finie la gêne! Bonjour l'audace!

- Aléluia! s'exclama ses deux comparses. Maintenant, si tu veux bien me maquiller à ton tour, pour que l'on puisse rejoindre nos princes charmants…

Hermione s'avança vers sa propre baguette et jeta un bref coup d'œil à ses amies. S'il y en avait qui n'avait pas besoin de plus d'audace, c'était bien ses copines!

Ginny resplendissait dans sa robe dorée… Une tenue égyptienne, légèrement modifiée: décolleté plongeant, fentes sur le côté qui montaient jusqu'aux cuisses… Vraiment, elle avait l'élégance d'un reine et d'une diva!

Sa meilleure amie Ellie n'était pas dépourvue d'attouts non plus! Sa petite robe nacrée se terminait bien au dessus de ses genoux et les minces bretelles mettaient en évidence ses épaules menues. Sans parler de sa poitrine, mise superbement en valeur et de ses grandes ailes translucides aux reflets argentés… Un long manteau transparent et aux manches évasées complètait le tout… De toute beauté.

- Au moins, je ne serai pas la seule à épater la galerie! pensa Hermione en lisant la formule que son amie lui pointait du doigt.

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Dans le grand hall du collège, une masse d'élève commençait à piétiner d'impatience. Les portes de la grand salle devaient s'ouvrir à 19:00 et l'horloge indiquait 18:45... Plus que quinze petites minutes et les étudiants pourraient s'amuser durant toute la soirée, tout en laissant de côté les responsabilités ennuyantes de la vie collégiales.

Au pied de l'escalier de marbre, trois jeunes sorciers attendaient impatiemment leurs dulcinées. Bavardant de tout et de rien, les trois garçons fixaient l'horloge toutes les dix secondes.

- Il est présentement 18:45 et toujours aucun signe de vie de nos copines… ou future copine, se moqua Harry en se tournant vers un Gary qui ne tenait plus en place.

- Tout vient à point à qui sait attendre, Potter, répondit philosophiquement Drago. Pas vrai, mon vieux? ajouta-t-il en donnant un petit coup de coude au serdaigle. Alors, si tu nous racontais où tu en es avec le jolie Ginny…

- Hein? De quoi tu parles? questionna nerveusement le préfet. Je l'ai simplement invité pour le bal… Je n'ai aucune intention de…

- Relaxes Gary! lança Harry en riant. Draco voulait simplement rigoler!

Le survivant regarda malicieusement le serpentard. Une grand complicité s'était installée entre eux, on ne pouvait plus en douter.

- Oui, reprit le beau blond. Ne t'inquiète pas… Ginny est assez grande pour se défendre toute seule, pas vrai Harry? Ce n'est pas à ce mec là… Andrews? Ce n'est pas à lui qu'elle a flanqué un coup magistral dans les bourses pour avoir simplement essayé de l'embrasser?

- Puisque tu en parles… il me semble qu'il y en avait un autre… Comment il s'appelait déjà… répondit Harry en jouant le jeu.

Le pauvre Gary déglutit péniblement, n'ayant apparemment pas été prévenu de ces événements.

- Mais ne t'en fais, poursuivit Drago avec un grand sourire. Si elle t'aime bien, peut-être auras-tu droit qu'à un simple crochet du droit… J'ai entendu dire qu'elle s'entraîna souvent…

- D'accord, c'est bon! s'exclama soudainement Gary, au bord de la panique. Si vous voulez savoir si mes intentions sont bonnes, eh bien… Elles les sont! Je vous le garanties! Sans blagues les gars… Ginny a l'air si douce… Je ne crois pas que ces commérages soient véridiques…

- On te laisse le soin de le découvrir, complèta Drago. Pas vrai Potter? Potter?

Drago arqua un sourcil devant l'air médusé de son nouvel ami. Il surprit Gary à faire soudainement le même air, c'est-à-dire: le portrait exact d'une truite hors de l'eau. Le serpentard suivit leurs regards, qui se dirigeaient vers les escaliers. À son tour, le souffle lui manqua.

Descendant avec grâce les marches une-à-une et à la même cadence, celles qu'ils attendaient depuis maintenant une demie-heure, aboraient toutes un sourire étincelant. À croire qu'elles avaient préparé avec soin leur entrée! Les conversations s'étaient tues et toutes les têtes étaient tournées dans leur direction.

Toutefois, les starlettes battaient des cils uniquement pour les trois sorciers au bas de l'escalier. Tous complètement subjugués, elles étaient particulièrement fières de leur coup.

Le brouhaha reprit de plus bel, lorsqu'elles atteignirent le dernier palier. En revanche, leurs cavaliers demeuraient muets.

Harry fut le premier à bredouiller un semblant de compliment, suivit de près par Gary. Pour sa part, Drago était encore sous le choc et il n'avait d'yeux que pour sa Mione adorée… et ultra sexy. Le survivant lui asséna un petit coup de coude.

- Tu… vous… WOW ! fut tout ce qu'il trouva à dire.

Les trois gryffondores prirent chacune le bras de son chevalier servant et se dirigèrent vers la grande salle, qui avait ouvert ses portes.

- Je crois que ce que nous essayons de dire, c'est que vous êtes totalement renversante et trèèès en beauté ce soir, bégaya Gary.

Les deux autres sorciers hochèrent vigoureusement la tête, sans quitter les prunelles de leur compagne.

- C'est très gentil les garçons, répondit Ellie avec le sourire.

- Oui et j'espère que nous ne vous avons pas trop fait attendre… enchaîna Ginny.

- Les trucs de filles, vous savez… poursuivit Hermione.

- Aucun problème! assura Harry, essayant de paraître décontracté. Pas vrai Malfoy?

Drago n'avait toujours pas réussi à former un phrase cohérente depuis l'arrivée des trois sorcières et il se trouvait complètement idiot. Lui qui, habituellement, trouvait toujours le mot de la fin… Son éloquence s'était envolée lorsqu'il avait aperçu son Hermione. Son cœur battait la chamade devant son allure féline et sauvage. Il devait retrouver toute son assurance, s'il ne voulait pas perdre la face devant son amour… mais c'était comme de lui demander de ne pas avoir mal au cœur devant Pansy Parkinson! Il n'avait qu'à regarder ses hanches et sa poitrine, moulées à la perfection dans ce corsage de cuir et il en avait des bouffées de chaleur…

Il se mordit la langue et se donna un coup de pied métaphorique dans le derrière. Il inspira profondémment, dans l'espoir de retrouver un peu de sa superbe… et aussi pour combler le manque d'oxygène à son cerveau.

- Vrai Potter! Les femmes… restent des femmes, ajouta gravement le beau blond, en fixant Hermione de ses yeux d'acier.

- Je meurs de faim! lança soudainement Ellie, sentant la nervosité des garçons. Allons nous trouver une table!

Elle s'élança vers le fond de la salle, près de la scène, où il y aurait sans doute un des meilleurs orchestres magiques qui y jouerait. Harry la suivit comme un automate, complètement hypnotisé. Gary et Ginny leur emboîtèrent le pas, mais les deux autres prirent leur temps.

Hermione, enchantée par son effet sur son amoureux, admira avec émerveillement les somptueuses décorations d'Halloween. Dumbledore avait un immense talent de décorateur, personne ne pouvait le nier! À la fois lugubre et magique, la grande salle avait entièrement changé d'apparence et les élèves ne manquaient pas la chance de passer leurs commentaires. Le ciel magique était d'un noir profond, nimbé d'étoiles lumineuses et d'une pleine lune fantomatique. De gigantesques arbres menaçant se dressaient aux quatre coins de la pièce et une multitudes d'animaux nocturnes y avait pris place. Chauves-souris et citrouilles de toutes formes s'adonnaient à une danse étrange dans les airs. Les fantômes du château jouaient le rôle de spectres maléfiques et prenaient leurs responsabilités très au sérieux. Le sol était également méconnaissable: habituellement propre et sans défaut, il était maintenant recouvert de mousse ici et là, fissuré un peu partout et une petite brume y flottait en permanence. Finalement, une musique de fond, constituée de bruits étranges, jouait continuellement.

Hermione supposa que c'était temporaire, lorsqu'elle aperçue l'estrade vers lequel ses amis se dirigeaient. Elle se retourna vers Drago, qui la fixait toujours sans rien dire. La préfète se sentait légèrement déstabilisée face à cet intérêt soudain, mais elle y avait vite pris goût! Et puis de toute façon, le serpentard la trouvait jolie même au naturel… s'était simplement déroutant de le voir aussi intéressé!

- Pour la première fois de notre vie de couple, j'arrive à clouer le bec du célèbre Drago Malfoy! s'amusa la brunette.

Drago lui adressa un sourire énigmatique et se décida à dire quelque chose.

- C'est parce que je n'arrive toujours pas à décider ce que je vais faire de toi… dit-il d'une voix suave. J'hésite entre te prendre immédiatement derrière cet arbre là-bas… ou bien caresser sans relâche ton corps moulé de cuir, jusqu'à ce que mort s'en suive…

Hermione déglutit. Elle s'était pourtant accomodée à la franchise de son amoureux, mais il la prenait souvent au dépourvue malgré tout.

- … Tu es vraiment sexy, mon joli chaton… continua-t-il. Puis-je te caresser dans le sens du poil?

Le serpentard passa doucement sa main dans le dos de la jeune femme et descendit jusqu'à ses fesses. Hermione frissonna de plaisir lorsqu'il se pencha pour l'embrasser dans la nuque. Si elle avait été un véritable chat, elle aurait sans doute ronronner aussi fort que le bruit d'une tondeuse.

- Drago… souffla-t-elle. Ne commences pas…

- J'arrête si tu me promets quelque chose… reprit-il.

- Ah oui… et quoi donc? demanda-t-elle d'une petite voix.

- Toi. Ce soir… toute la nuit… fut sa réponse.

- Comment pourrais-je résister à de si belles avances, répondit Hermione en embrassant ses lèvres pâles.

- Tu ne peux pas, trancha Drago, un peu plus sûr de lui.

Il lui fit un de ses sourires charmeurs et l'entraîna vers leurs camarades, qui avaient pris place à une petite table de six personnes. Ils étaient tous en grande conversation, le choc des costumes « osés » étant apparemment passé pour les garçons. En revanche, les trois gryffondores attiraient encore plusieurs regards, ce qui ne plaisait pas du tout aux cavalières de ceux qui les reluquaient.

En particulier pour une certaine Leila, dont le petit ami ne cessait de jeter des coups d'oeil vers la table des six compagnons. Ronald devait la croire complètement stupide, s'il supposait qu'elle ne le remarquait pas. Elle savait bien que son petit Rony avait encore des vues sur cette maudite préfète! Il suffisait d'avoir deux yeux pour le savoir! Leila était bien décidée à faire payer Hermione d'être ce qu'elle était: belle, talentueuse… et amoureuse de ce beau serpentard.

Déjà qu'il ne digérait pas encore très bien la relation amicale entre Harry et Malfoy, Ron n'en pouvait plus de voir son Hermione dans les bras de ce serpent. Il allait agir.

Ce soir.

De son côté, Drago passait un excellent début de soirée. Entouré de ses nouveaux amis et de sa ravissante copine, il n'avait que faire des regards effarouchés de Parkinson. Par-contre, un seul nuage venait brouiller son ciel bleu… Weasley et sa foutue manie de matter Hermione, comme si personne ne s'en aperçevait! Il ne pouvait rien faire contre lui, puisqu'il ne faisait rien de concret, mais il sentait quelque chose de mauvais. Inutile d'embêter Mione avec ses suppositions: pour elle, Weasley était innofensif.

Dumbledore fit un petit discours avant le repas et ensuite, ils purent tous se régaler des plats savoureux qui leurs fut présentés. Les conversations allaient de bon train et tout le monde s'amusait bien.

- Très réussi vos costumes, les gars, lança joyeusement Ellie.

- Très original, enchaîna Ginny en riant.

- Mais vous êtes tout de même très beau, acheva Hermione en embrassant légèrement Drago.

- C'est l'idée de Potter, se défendit le serpentard en souriant.

- Vous étiez d'accord… s'indigna Harry, en levant un doigt accusateur vers ses deux camarades.

- Moi, j'aime bien, répondit simplement Gary. Qu'est-ce qu'il y a de mal à incarner les trois mousquetaires?

- Rien… ricana Ellie. Mis à part le fait que vous n'êtes pas tout à fait les seuls à avoir eu cette idée de génie!

Les trois sorciers se retournèrent et parcoururent la salle des yeux. Il y avait environ huit trio de mousquetaires dans toute la pièce.

- Je ne vois aucun problème à ça moi… reprit le survivant en riant.

- On le sait bien… enchaîna Ginny, les garçons sont beaucoup moins créatifs que nous…

- Je vais te montrer ce que c'est d'être créatif… ce soir… chuchota Drago dans l'oreille d'Hermione.

Hermione rougit violemment et s'étrangla avec son petit pain.

- Ca va Mione? s'inquièta Ellie.

- Ou-oui… très bien. J'ai simplement avalé de travers… s'excusa cette dernière.

Les six compagnons s'amusèrent durant tout le reste du repas et riaient aux éclats très souvent. La soirée était bien entâmée lorsque Dumbledore se leva à nouveau, pour accueillir le band des Vampires' brothers qui se mit aussitôt à jouer leurs derniers morceaux en vogue sur les ondes sur radio-sorcière.

Les tables se volatilisèrent et la piste de danse fut complètement dégagée. Les elfes de maison continuaient de servir des rafraîchissements au bar et de remplir les plateaux de sucreries au buffet, mais le plus gros de l'action se déroulait au centre de la grande salle.

Pratiquement tous les étudiants se déhanchaient sur le rythme endiâblé du groupe. Une seule personne demeurait bêtement assise et à l'écart des autres. Ronald Weasley revoyait son plan depuis le début. Leila étant partie danser avec ses stupides copines, le rouquin avait tout le loisir d'observer sa proie.

Hermione s'amusait follement. Drago s'était révélé être un excellent danseur et ils enchaînaient les mouvement avec classe.

- Je trouve tout cela un peu bizarre, dit-elle soudainement à son amoureux. C'est la deuxième fois que je danse avec toi, mais c'est la première fois que j'en ai envie… Réellement je veux dire…

- Mione, s'il-te-plaît, ne me rappelle pas cette horrible soirée… c'est du passé mon amour, se lamenta le blond. Repars à zéro dans ta tête et fais comme si c'était la première fois, d'accord?

- De quoi on parlait déjà? se moqua la préfète.

- Tu veux jouer à la plus maligne? C'est ça? ricana Drago, en la serrant dans ses bras. Tu ne peux pas gagner contre moi…

- C'est ce qu'on va voir, répondit malicieusement la brunette.

La jolie chatte se mit à bouger plus doucement, avec des mouvements gracieux et lascifs. Elle se colla à son serpentard et fit courir ses mains délicates un peu partout sur son corps, tout en restant dans la limite de la déçence… Ils étaient tout de même en public. Elle perçut les battements de cœur du sorcier, qui s'étaient nettement accélérés. Il entoura sa taille de ses grandes mains et la fit tournoyer, pour ensuite la serrer à nouveau dans ses bras…

Au bout d'une trentaine de minutes, les deux amants décidèrent de se retirer de la piste et d'aller se chercher une liqueur. Ils restèrent quelques instants au bar, afin de reprendre leur souffle.

Scintillante dans sa robe égyptienne, Ginny faisait également tourner bien des têtes, surtout celle de son cavalier. Ils avaient passé toute la soirée à discuter et rigoler ensembles. Gary et elle avaient plusieurs points en commun et ils se sentaient de plus en plus attirés l'un par l'autre.

- Je suis content que tu es bien voulu m'accompagner, murmura le sorcier dans le creux de l'oreille de Ginny.

- C'est gentil, répondit la rouquine, tremblante devant le rapprochement physique qu'il y avait entre eux. Tu veux boire quelque chose?

- J'aimerais mieux prendre un peu d'air… dit-il, sans arrière pensée.

- Dans ce cas, allons-y! lança-t-elle, faussement décontracte.

Ils se dirigèrent tranquillement vers la sortie. Le vent frais fit frissonner Ginny, aussitôt la porte d'entrée passée. Gary le remarqua et lui mit galamment sa cape de mousquetaire sur les épaules. La jeune femme rougit légèrement et le remercia d'un joli sourire. Ils discutèrent de tout et de rien, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un banc de pierre qui faisait face au lac. Ils s'assirent silencieusement, savourant le pleinement le moment. Enfin, Gary décida de prendre la parole…

- Ginny… tu sais… Il m'est arrivé de faire l'imbécile dans le passé, bégaya-t-il. J'ai fréquenté plusieurs sorcières et le plus souvent, je les jetais aussitôt un premier baiser acquis. J'aimais le sentiment d'avoir toujours toutes les cartes en mains… mais depuis le jour où je t'ai rencontré… Ma vie a complètement changé. Tu as bouleversé mon petit univers et j'ai souvent voulu nier l'évidence, pour ne pas être déçu par ce que je ne connaissais pas. Ginny… Je suis fou amoureux de toi.

Un silence timide entoura cette dernière phrase. Ginny avait pratiquement les larmes aux yeux et un nœud dans la gorge. Devant l'air gêné de Gary, elle rassembla tout son courage pour lui avouer également ses sentiments.

- Gary… Tu n'as rien à te reprocher, enfin si, peut-être… dit-elle nerveusement. Mais c'est du passé tout ça. Je n'en ai rien à faire. Le plus important est que tu sois sincère par rapport à tes sentiments envers moi… et si c'est le cas, alors autant te le dire maintenant: Je t'aime aussi.

Libérés d'un poids énorme, les deux tourteraux se rapprochèrent avec précaution. La première fois que leurs lèvres se touchèrent, se fut pour s'offrir un baiser maladroit. La deuxième tentative fut la bonne.

Dans la grande salle, les Vampire's Brothers s'en donnait à cœur joie et les étudiants ne se fatiguaient pas… ou presque. Harry et Ellie s'avouèrent vaincus aux alentours de 10:00. Ils firent une pause et se dirigèrent également vers le bar, où une préfète embrassait avec fougue un très joli spécimen de serpentard.

- Hum, hum… Vous avez remarqué que Gary et Ginny ont mystérieusement disparus? tonna Ellie, dans l'espoir d'attirer un peu l'attention de ses camarades amourachés.

- Hein? Ah, pardon… dit Hermione, qui sortit brusquement de son nuage. C'est génial… Peut-être que Ginny va se décider à lui avouer ses sentiments…

- Ou de lui envoyer un coup de genoux bien placé… murmura Drago à un Harry hilare.

- Qu'est-ce que vous raconter vous deux? poursuivit Ellie avec un sourire en coin. On peut savoir ce qu'il y a de si drôle?

- Rien du tout, ma puce… répondit le survivant, en la serrant dans ses bras. Une histoire entres hommes…

- Je me disais aussi… marmonna la blonde.

Quelques secondes plus tard, un musique douce et calme remplaça les notes rythmées. Plusieurs couples se formèrent sur la piste de danse, maisons confondues pour la toute première fois. Leila vînt chercher son cavalier, mais il avait tout simplement disparu. Elle ne le vit nul part et décida d'abandonner les recherches, lorsqu'elle remarqua un très séduisant serdaigle, seul.

- Alors, ma douce… Tu as envie de venir ronronner avec moi sur la piste? susurra Drago à Mione. Ou mieux… si tu as envie de lécher quelque chose, je serais tout disposé à…

- Drago, tu… commença Hermione d'une voix caline.

Elle fut interrompue par une autre main sur son épaule. Elle se retourna et son sourire se crispa légèrement. Ron Weasley se tenait devant elle, apparemment de bonne humeur.

- Salut Ron, dit la brunette. Tu veux quelque chose?

- M'accorderais-tu une seule danse, Hermione? demanda-t-il, avec des yeux de chien battu.

- Eh la belette, va voir ailleurs si on y est, menaça le serpentard, sur la défensive.

- Je parlais à Hermione… Maaalfoy, reprit le rouquin d'un air dégoûté.

- Fais semblant de t'éttoufer avec la cerise de ta liqueur… je te couvre, chuchotta Ellie, qui s'était rapproché de sa meilleure amie. Tu pourras te sauver en douce…

Hermione lui donna un coup de coude et lui murmura de se taire, tout en souriant. Harry, ne se sentant pas trop à l'aise dans cette situation, préféra s'abstenir de tous commentaires.

- C'est gentil de m'inviter Ron, mais… bredouilla Hermione.

- S'il-te-plaît Mione… minauda Weasley.

Ronald avait toujours utilisé cet air là par le passé, dans le but de l'amadouer lorsqu'ils se querellaient… Malheureusement, la gryffondore n'avait jamais su y résister.

- D'accord, acheva-t-elle. Seulement une.

Drago sentit l'herbe se couper sous ses pieds devant l'air triomphale de la belette. Hermione lui adressa un sourire navré et lui chuchota des excuses. Elle lui envoya un baiser soufflé et se fit entraîner sur la piste. Paralysé, Drago bouillonait de rage. Harry vînt à sa rescousse.

- Respires mon vieux, lui dit-il en lui tapotant le dos. Hermione sait se qu'elle fait… Ron ne l'embêtera plus après… Enfin, je crois.

- Tu crois ça, Potter? maugréa le serpentard. Je n'en suis pas si sûr, vois-tu…

- Ron a peut-être quelques sentiments pour Hermione, qui sait? Même s'il est avec cette chose…

Il pointa Leila du menton, qui se tortillait devant eux.

-… mais je peux t'assurer que Mione a eu sa dose. Il est complètement rayé de sa vie. Il n'y a que toi, Drago.

- Ce n'est pas ça qui m'inquiète, Harry… répondit gravement le blond.

- Je sais… C'est sa tronche qui ne te reviens pas, le coupa Ellie. C'est ça?

- Oui… poursuivit-il. Je sens qu'il a un truc de pas net dans sa petite tête de carotte… ayant moi-même déjà eu des idées de la sorte par le passé… Disons que j'ai ce sixième sens de bien développer.

- Nous verrons bien, soupira Ellie, complètement dégoûté par le rouquin. Hermione a un cœur d'or…

À quelques pas plus loin, Ron et Hermione dansaient ou plutôt tentaient de danser. Ron étant assez maladroit de nature, la danse n'était pas vraiment sa tasse de thé. Hermione essayait d'avoir l'air détendu, mais tout son être réclamait les bras puissants de son serpentard, au lieu de ceux du rouquin. Cette situation lui en rappelait étrangement une autre, qu'elle devait oublier… Drôle d'ironie.

Leila cessa soudainement de se déhancher lorsqu'elle les aperçus. De là où elle se trouvait, son futur-ex-petit-ami ne pouvait pas la voir. Son idée prit forme rapidement. Elle localisa un certain serpentard et se dirigea droit vers lui. Il était seul, accoudé au bar, ses crétins d'amis l'ayant abondonné pour aller danser.

- Tu ne te sens pas bien Mione? questionna bêtement Ron.

- En fait, non, pas tellement, avoua-t-elle franchement.

- Allons à l'extérieur dans ce cas, tenta Ron.

- Non, ça va… C'est gentil, reprit la brunette. Je vais simplement aller à la salle de bain. Je te remercie pour la danse.

Elle quitta rapidement ce corps qu'elle avait aimé autrefois et se précipita vers la sortie. Drago la vit et s'élança à sa poursuite, mais il frappa accidentellement Leila, qui lui avait barré la route. Celle-ci perdit pied et s'effondra sur lui. Elle se redressa en se lamentant, tout en essayant de masser sa cheville.

- Désolé, marmonna Drago, pressé.

- Je crois que je me suis fouler la cheville, ricana-t-elle stupidement, en se retenant à son bras. « Merlin… c'est tellement classique comme coup… » pensa-t-elle.

Elle enleva sa chaussure et se cramponna de plus bel à Drago.

- Tu veux bien m'accompagner jusqu'à l'infirmerie? S'il-te-plaît? roucoula-t-elle.

Drago souffla bruyamment et l'aida à traverser la salle. Il pesta silencieusement contre les idiotes dans le genre de Leila, jusqu'à ce qu'elle lui demande d'arrêter un peu. Ils pénétrèrent dans une classe vide, Leila prétendant vouloir reprendre son souffle pour pouvoir se rendre jusqu'à l'infirmerie.

- Très bien. Assieds-toi là, rumina le serpentard.

Il se mit aussitôt à tourner en rond, comme un lion en cage, pendant que Mademoiselle s'éventait avec sa main. Il n'avait qu'une seule idée: rejoindre Hermione.

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De son côté, la préfète-en-chef marchait rapidement vers les cabinets du premier étage. Pestant également contre son grand cœur, elle n'entendit pas les pas qui la suivaient. Arrivée à destination, elle poussa la porte battante et inspira profondémment. Elle se dirigea vers les miroirs et jeta un coup d'œil à son maquillage. Il tenait parfaitement! Le miracle qu'était la sorcellerie…

Elle entreprit de remettre un peu d'ordre dans sa coiffure et son regard rencontra celui de Ronald dans la glace. Elle sursauta violemment et se retourna, préparant une réplique cinglante.

- Tu es très belle ce soir… Hermione, dit-il avec un rictus.

- Qu'est-ce que tu fais là? Je ne t'ai pas entendu entrer… et tu es dans les toilettes des filles! se défendit la préfète.

- J'avais envie d'être seul avec toi, quelques instants… Pour discuter… ajouta-il, glacial.

- Nous pouvons très bien parler dans la grande salle, dit Hermione, perdant légèrement de son assurance.

- J'aime mieux être ici. Calme… et loin des regards, continua le rouquin.

- Alors, dans ce cas, je pars… trembla la brunette.

Elle s'avança vers la porte, mais Ron la rattrapa par le bras. Il la tira violemment contre lui, lui arranchant un gémissement de douleur.

- Arrêtes! Tu me fais mal! paniqua Hermione.

- Oups! Désolé ma belle… Peut-être aimes-tu mieux ceci…

Il l'embrassa méchamment, lui mordant les lèvres. Il essaya de faire pénétrer sa langue dans sa bouche, mais Hermione se débattait furieusement. Il se retira et sortit sa baguette. Hermione, terrorisée, ouvrit grand les yeux. Weasley lança un sort de verouillement à la porte et insonorisa la pièce. Du coup, personne ne pouvait entrer la secourir et personne ne pouvait l'entendre crier à l'aide, comme une déchaînée. Aucune baguette n'aurait pu se glisser dans son costume et elle ne s'était pas préoccupée de ne pas l'avoir en sa possession.

Ron la gifla férocement et lui aggripa les cheveux, exposant ainsi sa gorge blanche. Il passa sa langue jusqu'à la naissance des seins de la jeune femme, qui pleurait de rage. Hermione tentait toujours de se débattre, mais les bras de son agresseur s'était refermé sur elle, comme un étau. Prisonnière, elle devait endurer cette torture, jusquà ce qu'elle trouve un moyen de s'échapper. Malheureusement, toute force et toute logique l'ayant abandonnées, elle n'avait aucune ressource.

Les mains du rouquin se faisaient plus insistantes et il fit glisser la fermeture éclair de la combinaison noire. Retenant toujours les poignets de la préfète, il décida soudainement de changer de tactique. Il plaqua la jeune femme sur le sol et maintînt ses bras au-dessus de sa tête. Durant ce mouvement, Ron ne s'aperçu pas que sa baguette avait roulé au loin. Complètement prit de folie, le sorcier giflait, embrassait et déshabillait sa captive avec violence. N'en pouvant plus de ses cris, il arracha un morceau de son costume et lui fourra dans la bouche.

- Ma belle Hermione, haleta-t-il. Tu es à moi, tout à moi! Je suis désolé, j'aurais dû t'attendre… mais il a fallu que tu ailles couché avec ce serpent!

Weasley lui arracha finalement son soutien-gorge et martela sa poitrine de coup de langue. Hermione pleurait toutes les larmes de son corps et tremblait violemment.

- J'aurais dû faire ça, bien avant que Malfoy ait la chance de te toucher… vérocifia-t-il.

Il entreprit soudainement de dégraffer son pantalon et Hermione sursauta d'effroi. Quelques secondes plus tard, Ron était complètment nu. Le dernier morceau de tissu qui les séparaient allait bientôt prendre le champ lui aussi… Hermione pouvait sentir le membre durcît de Ron entre ses jambes. Il fallait qu'elle essaie quelque chose! Essayer plus fort!

- Drago… pensa-t-elle, le cœur déchiré.

Cette seule pensée la ramena à la vie. Elle cessa de se débattre et Ron dût prendre cela comme un signe de soumission, car il relâcha son étreinte. Il se redressa et libéra brièvement ses mains, afin de lui retirer sa petite culotte avec plus de facilité. Hermione en profita pour lui asséner un violent coup de genoux dans les bourses. Le sorcier hurla de douleur et roula instantanément sur le côté. La jeune femme se redressa aussi vite qu'elle le put et ramassa ses vêtements en lambeaux. Elle courut vers la baguette, qu'elle avait vu rouler vers les lavabos.

Ron s'élança vers elle, dans une dernière tentative d'assouvir ses plus bas instincts. La cuisante douleur le faisait grimacer, mais il réussit tout de même à attraper la jambe gauche de la gryffondore. Elle glissa et sa tête rencontra le bord d'un des lavabos de marbre. Le sang gicla de sa lèvre fendue et le monde chancela durant quelques secondes. Lorsqu'elle reprit ses esprits, Ron essayait toujours de se relever, une main plaquée sur son entre-jambe et cherchant son souffle. Hermione ne perdit pas son temps et se rua vers la baguette magique. Elle l'attrapa et la serra le plus fort qu'elle put.

En se retournant, elle tomba nez à nez avec une constellation de taches de rousseur. Ron était debout, devant elle, une affreuse grimace lui barrant le visage.

- Tu ne comptais pas t'en sortir aussi facilement? cracha-t-il. Je prévois ce moment depuis le jour où je t'ai revu dans le Poudlard Express… Mione… ajouta-t-il sournoisement. Que comptes-tu faire avec cette baguette?

- T'empêcher de faire l'erreur de ta vie Ronald Weasley! hurla-t-elle, paniquée. Te rends-tu compte de ce que tu es en train de faire?

- Toujours aussi limpide à ce que je peux voir… même dans des moments comme celui-ci! dit-il d'une voix calme. C'est ce que j'aime chez toi: tu as de l'esprit… et un corps sublime. Contrairement à cette pauvre Leila, qui n'a que le corps. C'est une fille comme toi qu'il me faut, j'ai été idiot de croire le contraire. Mais c'est du passé… toi et moi, nous pourrions être si heureux…

- Tu es complètement malade! cria-t-elle hystériquement. Si je suis si bien pour toi, tu n'avais qu'à t'en aperçevoir avant! C'est terminé! De toute manière, si ce n'était pas toi, c'aurait été moi qui aurait rompu! C'était le destin, tu piges? J'ai rencontré l'homme de ma vie et toi… TU N'ES RIEN! QU'UNE PAUVRE LOQUE COMPLÈTEMENT FOU! ajouta-t-elle dans un regain de courage.

Devant l'air qu'affichait maintenant le sorcier, Hermione repensa à sa tactique… Il était terrifiant. Jamais elle n'aurait songé qu'il puisse devenir ce monstre qu'elle avait sous les yeux! Elle l'avait pourtant aimé durant des années…

Ce temps était maintenant plus que révolu.

Elle devait agir coûte que coûte. Et vite.

Ron tenta de lui prendre sa baguette, mais Hermione fut plus rapide.

- STUPÉFIX! hurla-t-elle à plein poumons.

Le jeune sorcier pris le sort en pleine poitrine et fit pratiquement des tonneaux sous toute cette puissance. Hermione n'y était pas allée de main morte! Le sort était normalement sans danger et il ne faisait qu'immobiliser la victime: mais combiné à toutes les vives émotions que ressentait la jeune femme… Elle aurait pu assomer tout un troupeau d'hyppogriffes!

Encore sous le choc, Hermione ne perdit pas une seconde et dévérouilla la porte. Elle se vêtie comme elle pu, avec les morceaux restants de son costume, et sortit dans le couloir.

Elle devait trouver quelqu'un, n'importe qui.

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Le temps passait anormalement lentement pour le serpentard. Cette iodiote était assise depuis environ 10 minutes et se massait la cheville en gémissant comme une mauviette.

Drago sentait que quelque chose était sur le point d'arriver. Hermione ne serait pas partie aussi rapidement de la soirée, sans lui dire ce qui se passait, s'il n'y avait pas eu un truc de pas net. À force de ruminer ainsi, le sorcier ne remarqua pas que la pauvre estropiée s'était levée et avait avancé vers lui. Lorsqu'il releva les yeux vers elle, il remarqua que son sourire avec quelque chose d'inhabituel. Ses grands yeux de biche le fixait avec insistance et c'est à ce moment que cela le frappa: elle s'était bien fichue de lui!

En une seconde, il comprit que la demoiselle avait de drôles d'idées derrière la tête. En fait, ce fût lorsqu'elle se jeta sur lui que cela lui parut évident. Mais qu'elle pouvait bien s'imaginer celle-là? Elle savait très certainement qu'il fréquentait Hermione… et qu'elle était la petite amie de Weasley. Quelle poufiasse quand même…

- Qu'est-ce que tu fiches? Tu es folles ou quoi? aboya Drago, en voulant décoller les bras enroulés autour de son cou.

- Moi? Pas plus qu'une autre… roucoula-t-elle. Je veux simplement m'amuser un peu…

- Ta carotte ne te satisfait plus? Tu es dingue… poursuivit le blond, en la repoussant finalement.

- Ron et moi, c'est du passé, avoua-t-elle, penaude. Il a des vues sur ta petite amie depuis le jour de la rentrée, figures-toi! Je m'en suis vite aperçue et je croyais qu'il lâcherait prise lorsque tu as commencé à la fréquenter… mais non… Il l'a poursuivit sans relâche, faisant comme si j'étais un simple jouet!

- Hum… ricana Drago. On ne peut pas dire que tu essayais de prouver le contraire…

- La ferme! beugla Leila. J'en ai assez de tout ce bordel! Je n'aurais jamais dû coucher avec cet imbécile à l'époque! J'étais amoureuse de lui depuis longtemps, mais il y avait toujours cette miss-je-sais-tout dans les parages! Finalement, j'ai appris qu'ils n'avaient couché ensemble, puisque cette petite sainte-nitouche n'étais pas prête…

- Par chance… pensa stupidement le serpentard.

- … et blablabla. Donc, je me suis offerte à lui et il a accepté! Peu de temps après, il a rompu et je croyais pouvoir l'avoir uniquement pour moi cette fois! Mais non! Aussitôt qu'il l'a revu… et le changement de personnalité qui allait avec… il s'est éloigné de MOI! ENCORE ET TOUJOURS À CAUSE D'ELLE!

- Elle est complètement timbrée cette fille… marmonna Drago.

Leila lui lança un regard mauvais et lui sourit malicieusement. Elle s'avança

à nouveau vers lui, telle une panthère guettant sa proie. Il recula prudemment, ne sachant que faire devant ce genre de furie. Avec un autre gars, il lui aurait tout simplement envoyé une droite en plein poire… mais avec une fille… C'était plus délicat… Elle réussit finalement à le plaquer contre un mur, sa baguette contre sa gorge.

Pris au piège et analysant toutes les portes de sortie, Drago tenta la seule approche qui semblait convenir à cette situation. En douceur.

- Je comprend que tu sois fâchée Leila, bredouilla-t-il. Mais ce n'est pas la faute d'Hermione… Ton copain a pété un câble et c'est lui le coupable…

- N'essaies pas de jouer à ça avec moi, Malfoy, sursura-t-elle. Je te connais… Tu n'es pas le genre « bon petit chien »…

- Tu te trompes… J'ai changé, se défendit-il. J'aime Hermione et je ne suis pas mauvais…

- Ouais, c'est ça… ricana Leila. On ne change pas aussi facielement, Malfoy. Il reste toujours un soupçon de mauvais, dans quelqu'un qui l'était.

- Peut-être… marmonna Drago. Eh bien, dans ce cas, laisses-moi fracasser la tête de Weasley sur une pierre… j'en ai toujours rêver. Je peux te rendre ce service, Leila… mais poses cette baguette. Tu pourrais le regretter.

- Ah oui? Et que comptes-tu faire mon pauvre petit serpent? répondit Leila avec le sourire. Je n'en ai plus rien à faire de Ron, si tu veux tout savoir… Par-contre, je dois prendre ma revanche sur cette « Mademoiselle je suis meilleure en tout » qui m'a tout pris…

- Ça me rappelle quelque chose… pensa Drago. Et comment, puis-je savoir? ajouta-t-il à voix haute.

- Avec toi, lança-t-elle badinement.

- Hein? Comment ça? questionne bêtement le blond, un peu nerveux.

- Tu vas couché avec moi, ajouta-t-elle.

Drago lui explosa de rire en pleine figure. La sorcière se renfrogna et poussa un peu plus sur sa baguette. La pomme d'Adam du jeune homme tressota.

- Tu connais le sort d'Impero j'imagine, reprit-elle en souriant. Je vais t'y soumettre et tu seras tout à moi… et sous le nez de ta fameuse copine! Je sens que je vais adorer ça!

Elle éclata d'un rire strident et Drago reprit soudainement de son assurance. Mou… voilà ce qu'il était. Même pas foutu de faire reculer cette pimbêche! Et dire qu'elle croyait pouvoir lui lancer le sort de l'Impero… vraiment, elle rêvait! Il avait vu ses talents dans la classe de sortilège et ils laissaient plutôt à désirer. Il était grand temps qu'il se reprenne en main et qu'il montre à cette folle à qui elle avait à faire!

- Si Potter apprend que je me suis laissée mener de la sorte par cette… chooose… Il va se foutre de moi durant des semaines! pensa Drago en riant.

Leila parût déconcertée devant le sourire du serpentard et le questionna du regard.

- Ce n'est rien… je réfléchissais, ricana Drago. Donc, où en étions-nous? Ah oui, tu voulais me lancer un sort… Vas-y, alors.

Leila haussa stupidement un sourcil.

- Tes dernières paroles? Avant que je ne te soumettre à tous mes caprices… se moqua la sorcière.

- Il faut que je me gratte la jambe, dit-il le plus sérieusement du monde.

- À ta guise… répondit naïvement Leila.

En deux temps, trois mouvements, Drago se baissa vers sa botte droite et sortit sa baguette magique. Ne s'attendant probablement à cette manœuvre, la jeune femme lâcha un petit hochet de surprise et recula. Elle avait manifestement perdu de son assurance et regardait maintenant le serpentard avec des yeux affolés.

- Si tu avais un père comme le mien, tu préfèrerais ne pas prendre de chance, dit-il avec un sourire en coin. Je ne sors jamais sans ma baguette et elle peut se cacher sur moi, dans des endroits dont tu ne soupçonnerais jamais l'existence!

Le grand serpentard éclata d'un rire sonore.

- Si j'ai cru un instant que tu étais apte à me lancer un tel sort (ce qui est le cas, je dois bien l'admettre, marmonna-t-il), c'est sans doute parce que Hermione occupait tout mon esprit. Je m'en voudrai pendant longtemps d'avoir été assez bête pour croire que tu pourrais venir à bout de ton plan… C'est bien triste… Je me sens lamentable, je t'assure. Et c'est pas peu dire…

Hermione le trouverait vraiment idiot de s'être laisser avoir ainsi. Lorsqu'il était en colère ou énervé, Drago avait tendance à perdre un peu de sa logique et il en avait honte, c'était effrayant!

La seule consolation qu'il pouvait tirer de toute cette histoire, c'est que pour la première fois, il avait songé à utiliser la manière douce, au lieu de tout fracasser. D'accord, Leila était une femme et il ne touchait pas aux femmes (enfin, pas de cette façon là…), mais sa première idée avait été la bonne: doucement, sans bordel. Discuter d'abord, au lieu de cogner tout de suite.

Son amour pour Hermione l'avait véritablement changé. Et il en était fier.

Finalement, contre toutes attentes, la pauvre Leila se mit à pleurer comme une Madeleine, le visage dans les mains. À une certaine époque, il l'aurait tout simplement planté là. En revanche, cette fois-ci, il fut un peu ébranlé. La dernière femme ayant pleuré devant lui était Hermione…

Foutus sentiments. Maudite générosité. Personne ne l'avait préparé à ça, de cette manière là…

- Je t'en supplie, ne pleures pas! geigna-t-il. Oublions toute cette histoire, veux-tu? Nous n'en reparlerons plus, promis! Et si tu veux que je règle son compte à Weasley, mon offre tient toujours, d'accord?

Les pleurs de la jeune sorcière redoublèrent et Drago s'approcha pour tenter de la calmer. Ne sachant pas trop comment s'y prendre, il lui tapota le dos, tout en lui disant des phrases de réconfort pré-construites.

Soudainement, Leila cessa de geindre. Elle profita de leur rapprochement pour jeter ses bras autour du cou de Drago. Il recula, comme s'il s'était brûlé. Elle resta pendue à lui et dans un dernier effort, l'embrassa à pleine bouche! Drago la repoussa, mais elle lui mordit la lèvre inférieur.

C'est ce moment que choisit Hermione pour débarquer dans la pièce, en nage et complètement perdue. Le cœur battant, elle avait entendu des bruits depuis le couloir et avait espéré y trouver un peu d'aide, peu importe qui se trouvait derrière la porte. Le choc fut brutal, mais le spectacle la secoua assez pour la sortir des limbes dans lesquels elle se trouvait depuis sa sortie des toilettes.

Ne croyant pas à sa chance et ne remarquant manifestement pas l'apparence bizarre de la préfète, Leila éclata de rire. Drago, la lèvre sanglante, se retourna vers sa petite amie. Ses yeux devinrent aussi grands qu'un gallion et son teint vînt livide.

- Enfin! hurla Leila. J'ai droit à un soupçon de vengeance! Alors Granger, ça fait mal de voir son copain dans les bras d'une autre?

- Dans les bras d'une autre, peut-être, grogna Hermione, certaine de la fidélité de son amoureux. Mais dans les tiens, jamais!

Elle se rua vers Leila, son agressivité décuplée par tous ces maudits événements. Hermione lui décrocha un coup de poing magistal en pleine poire et la garce chancela, avant de s'écrouler au sol.

Drago se précipita vers sa bien-aimée, qui failli rejoindre Leila sur le sol. Il la rattrapa de justesse et la tînt tendrement dans ses bras. Les mots lui restaient au travers de la gorge et il ne savait plus où il en était. Hermione le regarda avec ses grands yeux chocolats, brilants de larmes. Sans échanger une parole, le serpentard comprit instinctivement ce qui venait de se passer.

Les questions et les réponses attendraient à plus tard.

Il avait peut-être changé, mais pas jusqu'à ce point-là.

Ce fou furieux lui avait arraché le cœur en entier.

Une seule émotion l'animait. Une seule pensée lui venait en tête.

- Weasley. Tu es mort.

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Alors? Alors? C'était comment? Je me sens minable… je n'aime pas ça du tout. La dernière partie du chapitre en tout cas… Enfin, donnez-moi vos impressions… mais soyez gentils quand même! lol

À plus! Je travaille sur une autre fic en passant… et sur le prochain chapitre de celle-ci, si elle plait toujours.

BIZOUXX Fumseck