Chapitre 2 : Laisse-moi t'aider

- Hermione, debout ! dit une voix féminine.

Ladite Hermione ouvre les yeux et se retrouve face à Ginny, souriante.

- Tu te lèves ? Harry et Ron nous attendent déjà en bas !

- Hein ? Oui, je me prépare et j'arrive.

Hermione s'assoit dans son lit. Elle a encore dans la tête les images de rêves étranges qu'elle a fait pendant la nuit. Elle a rêvé qu'elle attaquait un élève, un élève qui n'était autre que George, et qu'elle buvait son sang. Prenant sa tête entre ses mains, elle essaye de se vider l'esprit de ces images terrifiantes.

- Allez, dépêche-toi ! répète la rousse.

- J'arrive, j'arrive…

Hermione se lève, s'habille en hâte, attrape son sac et rejoint ses amis qui l'attendent dans la salle commune.

- Tiens v'la la retardataire ! dit Ron joyeusement.

- Salut tout le monde ! lance Hermione dans un sourire.

- Allez on se dépêche on va petit déjeuner !

Les quatre amis descendent pour manger, et s'installent tranquillement à la table des Gryffondor. Mais à peine Hermione est arrivée dans la Grande Salle que ses yeux ne cherchent qu'une seule chose : les jumeaux Weasley. Il faut à tout prix qu'elle les évite le plus possible.

- Harry, je vais mourir, lance Ron alors qu'il regarde avec dépit son petit déjeuner.

- Pourquoi ? Tu fais une allergie au jus de citrouille et tu as peur que McGonagall débarque et te le fasse avaler de force ?

- Non, ce n'est pas pour ça ! C'est juste qu'on a cours d'Enchantements et je te parie que je vais être interrogé !

- Et alors ? marmonne Hermione en contemplant un toast qu'elle s'apprête à manger.

- Et alors notre petit frère ne maîtrise pas le sort étudié ! lance un voix familière qui glaça Hermione. N'est-ce pas Ron ?

- Ouais George…

Hermione sentit un frisson la parcourir et se concentra avec encore plus d'entrain sur son petit déjeuner.

- Ca va tout le monde ? demande Fred en s'asseyant en face de Harry.

- Tranquille, à part que je te parie que je vais me faire interroger tout à l'heure… dit Ron.

- T'en sais rien ! ajoute George en s'asseyant à côté de son jumeau, en face d'Hermione.

- Tu veux un Néansang au cas où ? propose Fred.

- J'veux bien, répond Ron, sous le regard offensé d'Hermione.

- Et bah pourquoi ce regard ? demande George.

- Il va saigner partout !

- C'est le but ma chère, explique Fred.

« Ma chère », j't'en foutrais des ma chère !

Harry et les jumeaux entament alors une conversation animée sur leur entraînement de Quidditch, pour le plus grand bonheur d'Hermione qui peut ainsi éviter toute discussion avec George.

Tout le monde finit son petit déjeuner, et il est déjà temps de se rendre aux premiers cours de la journée.

- Je dois remonter dans le dortoir des filles, j'ai oublié mon livre de Défense Conte les Forces du Mal… dit Ginny.

- D'ac', nous on y va ! répond Harry en souriant à la rousse.

- Bon, bah bon cours, dit Fred avec joie.

- Tiens Hermione, avant de partir à ton cours, on peut causer deux minutes ? demande George.

Hermione qui commençait à partir se retourne, s'en voulant de ne pas être partie plus vite.

- Je suis vraiment pressée là, réplique-t-elle à George, qui prend un air maussade.

- Bon si tu veux, mais on parlera au repas, et cette fois-ci pas de « je suis pressée »

- Oui, d'accord, à ce midi, répond Hermione en courant pour rejoindre Harry et Ron.

Hermione en avait marre : il ne saurait RIEN ! Ca ne le concerne pas cette histoire de maladie orpheline ! Et pourquoi le dirait-elle à George alors qu'elle n'en a même pas parlé à ses deux meilleurs amis Harry et Ron ! Il n'y avait aucune raison qu'il sache cela ! Elle lui dirait qu'en effet elle avait une maladie, mais rien de plus.

Et puis si elle lui disait, qu'est-ce qui pourrait bien se passer ? Peut-être aurait-il peur et n'approcherait plus d'elle ? Oui, c'est la réaction la plus probable, songe la jeune fille alors qu'elle entre dans la salle de cours. Ou peut-être ne fuirait-il pas et compatirait à son malheur ? Génial ! Et ça l'avancerait à quoi de savoir qu'elle a parfois des terribles envie de vampiriser les gens ?

Non, ça ne lui apporterait rien ! Personne ne peut comprendre cette maladie à part elle et son père ! Et personne ne peut l'aider ! Il restera donc dans l'ignorance de sa maladie.

Le cours d'Enchantement n'est pas aussi catastrophique que l'avait prédit Ron (à force de fréquenter Trelawney, il finissait par voir le malheur partout…). Comme il l'avait prévu, il est interrogé, mais se débrouille à peu près bien. Hermione rit avec Harry en regardant les exploits de Ron, que Flitwick essaye d'encourager.

- Bah tu vois Ron, pas besoin de Néansang ! dit Hermione.

- Tu t'en es très bien sorti ! dit Harry.

- Ouais, si vous le dites, répond Ron, persuadé qu'il va avoir une mauvaise note.

- C'était bien ! complimente Hermione.

- Si TU dis que c'était bien, je peux être un peu rassuré, dit Ron en riant.

- Je dois comprendre quoi par là ? demande Hermione en fronçant les sourcils.

- Rien, rien, dit Ron en lançant un regard amusé à Harry.

Hermione se met à rire avec ses amis, sans aucune raison vraiment valable. Elle oublie un instant le repas et s'intéresse de nouveau au cours. Mais c'est déjà la fin du cours, et elle doit se rendre en Arithmancie.

L'heure passe vite, incroyablement vite, et Hermione regrette de ne plus avoir de Retourneur de Temps. A la fin du cours, elle rejoint Ron et Harry qui l'attendent pour aller manger. Les heures sont peut-être passées vite, mais elle est au moins contente de ne pas avoir eu de crise pendant les cours. Son esprit est tellement ailleurs qu'elle en oublie le sang, et la vue d'un objet rouge ne lui fait rien à cet instant. Tant mieux, ça lui permet d'éviter les crises.

Mais avant d'entrer dans la Grande Salle, les jumeaux arrivent à leur rencontre. Fred commence à leur raconter leurs exploits, mais au moment où Fred allait commencer un récit sur une nouvelle invention, George le coupe.

- Harry, Ron, Fred, allez commencer à manger. Je dois discuter avec Hermione cinq minutes ! Tu continueras ton histoire à table Fred, d'ailleurs oublie pas le moment où je t'ai proposé d'utiliser une salamandre et que le mélange nous a explosé à la figure !

- D'accord, répond son frère en riant, mais dépêche-toi !

- Oui, j'en ai pas pour longtemps, répond-il en lançant un grand sourire à Hermione, qui elle a plutôt envie de faire une grimace.

Une fois les autres partis, George emmène Hermione à part.

- Bon, j'aimerais bien que tu m'expliques ce qu'il s'est passé hier ! dit George, d'un ton curieux.

- Ca ne te concerne pas ! répond d'un ton sec Hermione.

- Pourtant, hier tu t'apprêtais à me dire ce que tu avais ! Et me faire croire que c'était de l'anémie ne marche plus, tu m'as dis toi-même que ce n'en était pas !

- Et tu as raison, ce n'en est pas ! réplique Hermione, ses yeux levés vers George.

- Alors, je peux savoir pourquoi tu vas mal ?

- Ca t'avancerait à quoi ? répond Hermione.

- Ca m'avancerait à… je saurais ce que tu as ! Pourquoi tu nous fais croire que c'est de l'anémie ?

- Pour ne pas vous inquiéter ! dit Hermione.

- Mais qu'est-ce que tu as alors ?

- Rien de grave, c'est juste une maladie.

- Mais quoi comme maladie ?

- Tu es trop curieux, coupe Hermione, agacée.

- C'est dans ma nature, répond George dans un sourire.

- Oui bah ça n'empêche que je te dis que je suis juste malade ! Tu ne dois sûrement pas connaître cette maladie, mais en fait, j'ai quelques accès de fatigues, et des crises de… de stress, ment Hermione.

- De stress ?

- Oui, c'est très compliqué, mais je te dis que je n'ai rien à craindre ! Je suis suivie par un médecin Moldu, tout va bien.

- J'espère que tu as raison ! Car je ne veux pas que ton état empire ! Regarde, tu as plein de cernes sous les yeux… dit doucement George, en avançant sa main vers ses yeux.

- C'est juste parce que je n'ai pas bien dormi cette nuit ! dit Hermione en écartant la main du roux. Une fille du dortoir n'arrêtait pas de parler en dormant.

- Elle doit parler toutes les nuits alors !

- Possible ! dit Hermione. Bon maintenant, on pourrait aller manger ?

- Comme tu veux Mione. Mais j'espère un jour que tu m'en diras plus, t'es quand même la meilleure amie de frère, par conséquent une amie précieuse.

- Oui, c'est ça on verra, répond Hermione en se dirigeant vers la Grande Salle en compagnie de George.

Ils s'assoient à côté des autres. Ginny est là, et regarde bizarrement George.

- T'inquiète petite sœur, c'est fait !

Les autres regardent George et Ginny, ne comprenant pas ce dont ils parlaient. Hermione elle, est trop occupée à discuter avec Ron de l'importance des livres, sous le regard ennuyé de Harry.

Le repas terminé, tout le monde se sépare et se rend au prochain cours. Ron, Harry et Hermione vont en cours de botanique. L'après-midi passe vite, et Harry ne cesse de parler de son entraînement de Quidditch, tellement bien qu'Hermione finit par lui conseiller de se marier à son balai s'il l'aime tant. Harry ne réplique pas, préférant ne pas énerver plus Hermione qui est déjà dans un état de tension assez fort depuis les deux dernières semaines.

- T'es sûr qu'elle a que de l'anémie ? demande à voix basse Ron à Harry.

- J'en sais rien, tout ce que je sais c'est qu'elle devient lunatique, tantôt elle rit, tantôt elle nous envoie balader…

- Si c'est ça l'anémie, j'espère que je n'en aurai pas !

- Ca ne doit pas être facile, ça fatigue, répond dans un murmure Harry.

- Evitons de trop l'embêter.

- Vous dites quoi ? demande Hermione visiblement gênée par leurs paroles basses.

- Rien, on parlait encore d'enfreindre le règlement, dit Harry.

- Pour changer tiens, répliqua Hermione.

- Mais on va pas le faire, dit précipitamment Ron.

- Tant mieux alors, répond Hermione, sous le sourire de Chourave.

A la fin du cours, Hermione doit se séparer de ses amis pour aller en étude des Runes. Elle marche dans les couloirs, réfléchissant à tout, à rien. Mais alors qu'elle allait tourner à un couloir, la sensation qu'elle commence à bien connaître ressurgit. Elle fait une crise. Elle regarde autour d'elle, à la recherche d'un élève, mais personne n'est là, ils sont tous déjà arrivés à leur cours.

Elle se met alors à chercher son flacon. Elle cherche dans ses poches, partout, mais rien, absolument rien. Elle a oublié son médicament dans la tour des Gryffondor, et si elle retourne le chercher, avant d'en avaler elle aura déjà blessé quelqu'un, et donc révélé son secret.

Elle sent sa tête tourner, elle tombe à genoux, et commence à vider son sac, pour voir si elle n'en aurait pas un flacon de secours. Mais rien. Elle a de plus en plus envie de sang, et sans médicament ou sang, elle va finir par faire un malaise. Elle espère que la crise va passer toute seule, mais rien n'y fait. Et peut-être que si on la trouve et l'emmène à l'infirmerie, madame Pomfresh découvrira sa maladie. Même si c'est une maladie mentale, madame Pomfresh avait peut-être le pouvoir de le découvrir, qui sait ?

Hermione ne trouve pas de solution, elle ne sait plus quoi faire. Son regard devient flou, elle entend des bruits de pas. Quelqu'un vient. Quelqu'un qu'elle pourra mordre et qui pourra calmer sa crise.

Il ne faut pas, il ne faut pas que je fasse ça, non…

Elle prend le premier objet tranchant qu'elle trouve, et se fait une entaille dans le bras. Le sang commence à perler sur sa robe, et elle met la blessure à sa bouche. Une sensation de soulagement l'inonde. Mais elle est brève : ce n'est pas ce sang dont elle veut, elle veut celui de quelqu'un d'autre. Une personne s'arrête devant elle. Les yeux mouillés de larmes, elle lève son regard vers George, qui se tient devant elle.

Elle avait une énorme envie de se jeter sur son bras, sa gorge, sa main, n'importe quoi qui puisse calmer sa soif. Mais il ne faut pas. Elle ne veut pas boire de sang. Son corps en veut, mais sa tête lui dit de lutter.

- T'es sûre que ça va ? demande George, d'un ton calme.

- Va-t-en ! crie Hermione. Va-t-en, éloigne-toi de moi !

- Tiens, tu as un peu de sang sur le coin de la bouche, répond simplement George, en regardant le bras d'Hermione.

- Je te dis de partir ! crie encore plus fort Hermione.

- Et pourquoi ? demande George.

Hermione se relève et regarde avec avidité la main de George, cette main qu'elle pourrait attraper et mordre.

- Tu cherches ça peut-être ? dit George en lui tendant un flacon de son autre main.

Il tient au creux de sa main le médicament d'Hermione. Sans réfléchir, elle le prend et en absorbe la totalité. Elle se sent mieux, mais une douleur au cœur la saisit. Elle a dut prendre trop de poudre d'un coup, et ce médicament est dangereux, surtout pour le cœur. Après quelques secondes, la douleur s'évanouit.

Elle se laisse tomber contre le mur.

- Merci… murmure-t-elle à George.

- De rien, répond George.

- T'as eu ça où ? demande Hermione, en regardant le mur en face d'elle.

- En remontant chercher son livre, Ginny l'a trouvé. Elle a vu que tu l'avais oublié, vu que tu as toujours un peu de ce fameux médicament sur toi, alors elle nous a demandé à Fred et moi où tu étais pour te le donner, mais je tenais à te le rendre personnellement.

- Je l'avais oublié… quelle idiote, dire que j'ai pu mettre en danger les autres…

George s'assoit à côté d'elle.

- T'as pas un cours là ? demande Hermione.

- Non. Et toi ?

- Si. Mais je ne vais pas y aller.

George pousse un long soupir, et tourne ses yeux vers le bras d'Hermione. De son autre main, elle fait pression sur la blessure qu'elle s'est faite, inutilement.

- Tu as bu ton sang ? demande George.

- Oui.

- Pourquoi ?

- Pour ne pas boire le tiens.

- Boire mon sang ?

- Oui. Mais ça n'a servi à rien, ce n'est pas de mon sang que je veux.

- Dis-moi Hermione, t'es sûre que ta maladie c'est « pas grave » et que tu ne « risques rien », « pas de soucis à se faire » ?

- Ca ne te regarde pas.

- Je crois que si maintenant. Je viens de te sauver la mise, sans ton médoc, t'aurais été mal.

- Oui, merci.

- Mais je pourrais savoir pourquoi t'avais besoin de… de sang ?

Hermione s'en veut. Elle n'a plus le choix, George en a trop vu. Si elle ne lui dit rien, ça ne fera qu'empirer les choses. Avec un peu de chance, il ne la croirait pas et se dirait qu'elle est folle.

- Oui c'est vrai, ça te concerne un peu maintenant… chuchote Hermione.

Mais des bruits de pas les font sursauter.

- Viens Hermione, t'es censée être en cours, dépêche ça doit être un prof ou Rusard qui décide de se balader !

George et Hermione ramassent précipitamment le sac et les livres d'Hermione, et s'en vont en courant, direction la tour de Gryffondor. George dit le mot de passe, la Grosse Dame pivote, et ils entrent dans la salle commune. Il n'y a presque personne. La plupart des élèves sont soit en cours, soit à la bibliothèque, ou dans le parc.

- Viens, on va dans le dortoir des garçons.

Hermione suit George dans le dortoir où elle met si rarement les pieds. En effet, même si aucun sort ne l'empêche d'y entrer, contrairement au dortoir des filles pour les garçons, elle évite de trop s'y aventurer.

- Fred n'est pas là ? demande Hermione en montant les marches.

- Non, il est dans le parc avec Lee.

- Ah d'accord…

Elle entre dans une pièce avec cinq lits, tous vides. George s'assoit sur un lit, et ferme les rideaux.

Hermione s'assoit en face de lui, et fait mine d'observer les lits et les posters.

- Tu vas dire quoi pour le cours que tu sèches ?

- La vérité, ou presque : que je me sentais pas bien et que je suis montée dans le dortoir.

George ne répond pas, il réfléchit à ce qu'il va dire.

- On disait… oui, pourquoi du sang ? C'est quoi ce délire ?

Hermione laisse échapper un long soupir, et se décide à lui dire. De toute façon, il ne la laissera pas tranquille, et ça lui ferait peut-être du bien d'en parler à au moins une personne.

- C'est… c'est un peu spécial, peut-être que tu ne me croiras pas… mais en tout cas, tu ne dois absolument en parler à PERSONNE.

- Même pas Fred ?

- Même pas Fred.

- Harry et Ron sont au courant ?

- Non. C'est pour cela que tu dois me jurer de garder le secret.

- D'accord Mione.

- Je peux te faire confiance ? demande avec insistance Hermione.

- Oui, je te le promets, je dirai rien. Bon allez, tu m'expliques ton problème ?

Hermione prend un grande inspiration et commence son récit.

- Dans ma famille, du côté de mon père et plus précisément ma grand-mère paternelle, une maladie orpheline se transmet. C'est une maladie mentale, on ne peut rien y faire. Et les malades… ont envie de sang. C'est même un besoin.

- Boire du sang ?

- Oui, mais pas le leur. Le sang de quelqu'un d'autre. Tu comprends pourquoi j'en parle à personne ? On aurait peur de moi ! Tu te rends compte que je peux te sauter dessus à n'importe quel moment pour boire ton sang ? dit Hermione.

- Mais tu as ton médicament ?

- Oui, mais il est dangereux pour la santé. Je ne peux pas en prendre trop. D'ailleurs tout à l'heure, j'en ai trop pris, résultat j'ai eu une forte douleur au cœur…

George la regarde, la bouche légèrement ouverte. Hermione continue son explication, lui racontant comment les symptômes se manifestaient, à quels moments…

- C'est un truc de fou… mais… mais c'est quoi au juste ta maladie ?

- Bah c'est ça ! Il n'y a pas de nom ! Personne ne la connaît pour la simple et bonne raison que seulement la famille des Whelter est atteinte. Et on garde bien le secret. On serait mis à l'écart sinon…

- Et tu sais ça depuis longtemps que tu risques d'être malade ? Ou c'est depuis que tu es jeune ?

- La maladie s'est déclarée i peu près deux semaines. Mais je savais que j'avais un risque mais il était infime, car mon père n'est pas malade. Si seulement j'avais pu prévoir que je serais malade… je vais peut-être devoir rester à Ste Mangouste, ou ne plus aller en cours… dit Hermione, les larmes aux yeux.

George se lève, et prend Hermione dans ses bras, qui commence à sangloter.

- Je n'en avais jamais parlé à personne… dit Hermione.

- Chut Mione, tu pourras rester à Poudlard, je dirai rien…

- Tu me crois ?

- Oui je te crois, répond George.

- Mais tu n'as pas peur de moi ?

- Je ne vois pas pourquoi, répond George.

- Parce que je suis dangereuse. Et je ne veux pas boire le sang de quelqu'un.

- Tu préfères prendre le médicament et risquer de mourir ?

- Je ne veux rien du tout ! J'en ai marre de cette vie, je ne suis pas un vampire ! Et quand je pense que ça fait à peine deux semaines, et que j'aurais ça pour le restant de ma vie, dit Hermione, de grosses larmes coulant sur ses joues.

- C'est une situation difficile Hermione… dit George en essuyant ses larmes. Tu en as parlé à Dumbledore ? Il ne pourrait rien pour toi ?

- NON ! Personne ne peut rien pour moi. Voilà George, tu sais tout. N'en parle à personne. Bon, je vais te laisser, je vais aller voir McGonagall et lui expliquer mon absence.

Hermione se lève et s'apprête à partir, mais George la retient.

- Je peux faire quelque chose pour toi ?

- Oui, ne rien dire.

- Je veux dire… tu sais, je pourrais t'aider.

- Je ne vois pas comment, répond Hermione.

- Ce que tu veux c'est du sang ?

Hermione lance un regard perplexe à George, comprenant où il veut en venir.

- Non George, je ne boirai pas de sang.

- Je pourrais t'aider moi.

- Non George.

- Je pourrais te donner de mon sang.

- George tu…

- Je n'en parlerai à personne, ça serait notre secret ! Si ça peut t'éviter de prendre ce médicament dangereux pour ta santé ! Et ça calmera tes crises !

- T'es… t'es pas bien ? dit Hermione, les yeux ronds.

- Si si, je vais très bien, c'est toi qui va mal : si tu veux, moi je peux te donner de mon sang…

Hermione ne sait pas quoi répondre. Accepter, refuser ? Et si ce n'était qu'une bonne blague de la part de George ? De toute façon, elle ne peut pas accepter. Elle ne veut pas.

- Désolé George, mais je peux me débrouiller toute seule.

- C'est ce que j'ai vu… répond George, avec ironie. Ton père n'est pas là, tu es seule Hermione. Et tu ne peux pas rester seule. Tu préfères continuer à prendre ton médicament, risquant ainsi ta propre vie ?

- Je te dis que je ne peux pas boire de ton sang ! C'est… ça serait comme céder à la maladie ! Et je ne veux pas faire comme mes prédécesseurs ! Je veux me battre contre la maladie !

- Mais tu dis toi-même qu'il n'y a aucun remède sans danger ! Mais moi j'en vois un : accepte mon aide, tu n'as rien à y perdre.

- George, c'est vraiment très gentil de ta part mais…

- Mais rien du tout. Allez Mione, tu as peur que je dise aux autres que tu m'as sauvagement attaqué et que je leur montre mon bras blessé ? Hermione, je sais que je fais tout pour me faire remarquer avec Fred, mais là, c'est du sérieux.

- Je… je sais pas George, répond doucement Hermione. Ce n'est pas une bonne idée.

- Hermione, arrête de te tracasser, moi je veux bien t'aider. Tout le monde ne dirait pas ça… accepte mon aide, je n'ai pas envie que ton état empire ou que tu décides de te jeter du haut de la tour d'astronomie !

- J'en sais rien George. Je… je sais pas. Je sais que ça serait le seul moyen de calmer cette soif obsessionnelle, mais d'un côté tu te rends compte ? Tomber au point de devoir boire du sang… le tiens en plus, t'es un ami. T'es le frère de Ron, je suis déjà venue chez toi…

- Et où est le problème ? répond George dans un sourire. Justement, tu ne vas pas boire le sang de n'importe qui ! Mieux vaut quelqu'un en qui tu as confiance, non ?

- Mais je ne suis même pas sûre d'avoir confiance en toi…

- Pour m'avoir révélé ton secret, il faut déjà un minimum de confiance !

- Je te l'ai dit parce que tu en avais trop vu ! Puis de toute façon... t'as peut-être raison… j'ai bien fait d'en parler à quelqu'un, et tant mieux si c'est toi…

- Et je te jure, foi de Weasley, que je dirai rien. Même pas à Fred.

- Tu peux le dire à Fred si tu veux en fait…

- C'est vrai ? demande George, ravi.

- Ouais… enfin ne t'étale pas trop sur le sujet, dis juste que j'ai une maladie héréditaire.

- D'ac Mione, je ne dirai rien de plus. Y'aura juste tout Poudlard au courant !

- GEORGE !

- Je rigole Mione, allez souris un peu, t'es toute triste ! regarde-moi ces yeux enflée par les larmes qui ont coulées !

Hermione sourit, d'un sourire forcé.

- Pas terrible, mais tu progresses ! Avec un peu d'entraînement t'auras un aussi beau sourire que moi ! lance George dans un sourire à faire fondre n'importe qui, même Hagrid.

- Peut-être, répond-elle, songeuse.

- Bon, alors on se donne rendez-vous ce soir à 23h dans la salle sur demande, d'accord ?

- Pour quoi faire ? demande Hermione, étonnée.

- Et tu arrêtes ce médicament de malheur qui va te tuer !

- Mais pourquoi dans la salle sur demande à 23h ?

- Tu emprunteras la cape d'invisibilité à Harry, d'accord ?

- Mais pourquoi ?

- Pour que je t'aide !

- Quoi ?

- Ce soir, 23h, salle sur demande, je t'attendrai, répète George.

- Je sais pas… c'est pas une bonne idée je te dis.

- Fais comme tu veux, mais s'il te plait, viens, ça fait deux semaines que ton état empire, et il faut que quelqu'un t'aide. Viens ce soir, à 23h.

- Je… je verrai. Je vais y réfléchir. C'est un peu tard quand même… enfin je viendrais peut-être, je vais voir…

- T'as intérêt à venir, Hermione ! Allez, va voir McGonagall, sinon tu vas te faire passer un savon…

Elle fait un sourire à George, murmure un « merci » et descend voir McGonagall.

22h, salle commune de Gryffondor.

- Harry, je peux t'emprunter ta cape ? demande Hermione, en avalant une Dragée Surprise.

- Tu vas faire quoi avec ? demande Harry, plongé dans un devoir.

- Je vais à la bibliothèque, je dois aller dans la réserve, il me faut absolument un livre et je n'ai pas eu le temps d'aller demander l'autorisation à un professeur, et j'en ai besoin ce soir !

- M'étonne pas, répond Ron, en griffonnant un mot sur une feuille de parchemin.

- Je peux alors ? dit Hermione.

- Si tu veux, elle est sur mon lit. Attend, je vais te la chercher.

Harry monte chercher sa cape, la prend d'un geste et la redescend à Hermione.

- Tiens, et ne me la perd pas ! dit Harry, en donnant la cape à Hermione.

- T'inquiète pas, dit la jeune fille d'un ton assuré.

Elle range la cape, et continue de faire son devoir avec Ron et Harry. L'horloge tourne, et Hermione hésite encore. Elle a prit la cape au cas où elle déciderait d'y aller, mais elle n'en est pas sûre.

Je n'ai pas besoin de boire de sang… je peux m'en sortir toute seule, je réduirai un peu le médicament…

Mais une envie d'y aller la fait hésiter. Après tout… si ça pouvait la soulager. Il est déjà dix heures et demi, et Ginny décide d'aller se coucher.

- Rentre pas trop tard, hein Mione ? dit Ginny.

- Non, je me dépêcherai.

La rousse monte en souhaitant bonne nuit aux autres. L'aiguille tourne toujours, et Hermione redoute le moment où elle devra y aller – si elle y va.

Vers 22h40, Harry et Ron rangent leurs devoirs, et déclarent qu'il est temps d'aller dormir.

- L'entraînement de Quidditch m'a épuisé… dit Harry. En plus Fred a failli m'assommer, un Cognard est passé à deux centimètres de ma tête !

- Ouaip, ajoute Ron. On y va. Tu n'es pas allée à bibliothèque Hermione ?

- Non, j'y vais tout de suite.

- Fais attention à Rusard, dit Harry.

- Oui, j'y vais. A demain !

- A demain Mione.

Ils montent dans le dortoir, et Hermione sort, sous mes injures de la Grosse Dame qui voulait dormir. Une fois en dehors de la salle commune, elle enfile la cape et se dirige vers la salle sur demande. Elle hésite encore. Il est toujours temps de retourner dans la salle commune…

Mais Hermione est saisie par une étrange envie, et continue sa route. Elle marche, se demandant pourquoi elle fait ça. Une fois arrivée dans le couloir qui amène à la salle sur demande, elle voit George. Il est déjà là. Il est vraiment venu, il ne plaisantait donc pas. Hermione sent comme un poids dans son ventre. Va-t-elle vraiment accepter son aide ? Va-t-elle vraiment… boire le sang de George ?

Elle s'avance, d'un pas hésitant. Après tout, elle pourrait bien lui dire qu'elle refuse.

S'approchant du roux, elle retire la cape.

- J'ai cru que tu ne viendrais pas, dit doucement George.

- Moi aussi.

- Pourtant tu es en avance. Allez viens, on a pas beaucoup de temps.

Ils s'approchèrent de l'entrée. George réfléchit un instant, et demanda une chambre calme.

- Une chambre ? demande Hermione, étonnée.

- Panique pas Mione, je vais rien te faire, c'est juste pour que tu puisses t'allonger si ça va pas.

- Ah, vraiment… dit Hermione, qui tremble.

- Tremble pas comme ça, tout va bien se passer. Laisse-moi t'aider, c'est pas dur !

- Psychologiquement, un peu…

- T'es forte, Hermione ! Allez, on entre.

Hermione entre dans la salle. George s'assoit sur le lit, et invite Hermione à faire de même.

- Et il se passe quoi maintenant ? demande Hermione.

George sort un petit couteau aiguisé. Hermione lui lance un regard paniqué, mais George la rassure d'un regard. Il place la lame sur son avant-bras gauche, et d'un coup net fait une entaille. Une grimace de douleur se dessine sur son visage, mais il la retient. Un mince filet pourpre commence à couler le long de son bras, jusque dans sa main. Il tourne son bras vers Hermione, qui a ouvert des yeux aussi rond que des balles de golf.

Mais… mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?

A la vue du sang, un besoin immense l'inonde. Elle essaye de résister, mais rien n'y fait. Elle sort son flacon, mais George le lui arrache des mains.

- Laisse ce poison ! Bois Hermione, allez, il n'y a que ça qui puisse t'aider !

- Il ne faut pas, il ne faut pas…

- Si, il le faut.

Elle regarde la poudre avec envie, mais son regard s'attarde aussi sur la blessure et sur le sang qui s'écoule. Et les yeux remplis de larmes, elle se jette avec fureur sur le bras de george, qu'elle porte à sa bouche.

Elle ne sait pas exactement combien de secondes se sont écoulées. Elle sent la peau douce et chaude de George sur ses lèvres, et un goût métallique remplit sa bouche et bientôt sa gorge. La peau de George est douce et légèrement parfumée, et le sang qu'elle boit lui procure un plaisir immense, comme si ce qu'elle buvait était le meilleur des breuvages. Elle ferme les yeux, pour mieux savourer cet instant de repos, et la douceur du bras de George.

Après une minute dans une sorte d'état secondaire, elle rouvre les yeux. Et recule son visage avec dégoût du bras de George. Mais ce n'est George qui dégoûte Hermione. Elle se dégoûte elle-même. Le fait d'avoir pris du plaisir à boire du sang humain, et d'avoir même apprécié le goût de la peau de George, la dégoûte d'elle-même.

- Ce n'était pas si difficile, murmure George d'un ton rassurant.

Hermione avait l'impression d'être « rassasiée » pour au moins plusieurs jours.

- J'en ai marre… commence Hermione, avec les yeux humides.

- Ne pleure pas Hermione !

- Tu ne peux pas savoir combien c'est dur…

- Arrête de te faire du souci Hermione…

- J'aimerais tant qu'il existe un médicament qui ne soit pas nocif pour la santé… tu vois ce que tu fais… c'est ma faute tout ça…

- Non Mione, c'est moi qui ai voulu, c'est moi qui t'ai proposé.

Pour seule réponse, Hermione fond en larme dans les bras de George. La souffrance qu'elle avait emmagasinée explose à cet instant, et George, le seul qui partage désormais son secret avec son père, la prend dans ses bras, et la berçant doucement, lui chuchote que tout va bien.

- Tu n'as pas à t'en faire Hermione.

- Pourquoi tu fais ça ? demande Hermione entre deux sanglots.

- Pour t'aider Hermione. C'est normal, ne cherche pas. Désormais, si tu as besoin de sang, que tu fais une crise, évite ton médicament, d'accord ? Tu viendras me voir.

Hermione acquiesce. A cet instant, elle se sent comme une petite fille sans défense, que seul George peut protéger.

- George... merci.

- De rien Mione.

Mais Hermione, fatiguée, les yeux plein de larmes, vient de s'endormir dans les bras de George. Il sourit en regardant le visage de la jeune fille, et d'un geste efface avec son doigt une goutte de sang qui commence à couler le long de sa lèvre.

Il met la cape d'invisibilité, prend Hermione dans ses bras, et la ramène dans la salle commune de Gryffondor, où il la dépose doucement sur un canapé.

- Bonne nuit Hermione, chuchote George, déposant un baiser sur son front, avec un sourire bienveillant, avant de rejoindre Fred dans le dortoir.


A suivre...