Note: Ce chapitre contient un lemon (scène de sexe), qui s'avère assez romantique.


Chapitre 4 : On appelle ça l'amour ?

George est allongé dans l'infirmerie. Il regarde le plafond, ne clignant pas des yeux.

Après qu'Hermione se soit enfuit, il s'était relevé péniblement, et s'était dirigé avec difficulté vers l'infirmerie, sous les regards étonnés et affolés de quelques élèves qui se rendaient dans leur dortoir. En le voyant arrivé, Mme Pomfresh n'avait même pas posé de questions et l'avait directement allongé et soigné.

Maintenant, il sent la douleur s'en aller, mais une autre douleur est toujours présente : celle de voir Hermione partir en pleurant. Mais ce qui le trouble plus, c'est la réaction qu'il a eu : il l'a embrassée. Et elle n'a pas résisté.

Serait-il tombé amoureux de cette fille ? Fred a raison, il aurait du voir sa tête.

Toujours en train de songer à Hermione, une douleur le lance dans la lèvre ; bien que la plaie soit en partie cicatrisée grâce aux soins de l'infirmière, la douleur est quand même là ; et il se rappelle encore du visage d'Hermione qui s'est jetée sur ses lèvres.

Et comment tout a dérapé…

Si seulement il n'avait pas mis cette lame dans sa bouche… Hermione serait partie avec le sourire, et non avec des larmes. C'est sa faute, et il s'en veut. Il n'arrive pas à en vouloir à Hermione.

Ce n'est pas sa faute. Elle est malade.

Il ferme les yeux. Pourquoi tout va mal ? Pourquoi il faut toujours que tout aille mal ? Au moins, la crise d'Hermione est passée. Mais il se sent si coupable de ses larmes.

L'infirmerie est vide. Il n'y a personne. Le silence est lourd, mais au moins, George peut faire le vide pour réfléchir à la situation. Il aurait du retenir Hermione, lui dire qu'elle n'a pas à s'en vouloir… mais elle s'est enfuit. Elle l'a laissé seul, sans doute effrayée devant la scène.

Mais alors que George réfléchit, des bruits de pas le réveillent. Il entend la voix de Mme Pomfresh qui ouvre la porte. Il ouvre les yeux, et regarde. Hermione vient d'entrer, et Mme Pomfresh est déjà repartie. Elle s'avance vers le lit de George. Ses yeux sont rouges, rouges d'avoir trop pleuré.

George va pour s'asseoir dans le lit, mais Hermione s'approche de lui.

- Reste allongé… commence-t-elle, la voix nouée.

George obéit et se rallonge. Puis, sans prévenir, Hermione éclate de nouveau en sanglots, et se jette au cou de George.

- Je suis si désolée, si désolée…

- Ce… ce n'est rien…

- Je t'ai fait si mal… je savais bien que j'étais… dangereuse…

- Mme Pomfresh m'a soigné, ne t'inquiète plus pour ça, elle a même soigné mon bras, répond George en serrant à son tour Hermione dans ses bras. Et je ne lui ai pas dit que c'était toi.

- On s'en fiche de ça, je t'ai fait mal George ! Je t'ai blessé ! J'aurais pas du faire ça… je suis vraiment désolée. Excuse-moi, dit Hermione, en s'asseyant face à George.

- C'est rien, c'était… un accident.

- Un accident ? Je t'ai volontairement mordu la lèvre, et c'est ça un accident ?

- Tu faisais une crise, c'est rien, c'est rien Hermione, arrête de pleurer comme ça…

- Je t'ai fait du mal… je voulais pas…

- Arrête de pleurer je te dis. Sinon moi aussi je vais pleurer.

Hermione regarde George, qui lui sourit, de sa bouche légèrement enflée.

- Tu as vu l'état de tes lèvres ? Il faut arrêter ça George, ça ne peut pas continuer.

- Ma lèvre, ça ne se verra plus demain ! Et on n'arrêtera pas. C'était un accident !

- Tout de même… je suis dangereuse…

- Et bien oui, tu es peut-être dangereuse de temps à autre, mais je m'en fiche. Je dois t'aider. Et peu m'importe si tu es dangereuse ! C'est moi qui suis idiot d'avoir pris cette lame dans ma bouche.

- Tu accepterais de m'aider après ce que je t'ai fait ? demande Hermione, perplexe.

- Oui, je ne vais pas te laisser tomber pour ça. On fera plus attention à l'avenir. Mais pour la dernière fois, arrête de pleurer s'il te plait. Sinon je vais culpabiliser pour t'avoir fait pleurer, je veux voir un sourire moi, pas des larmes…

Hermione essuie ses larmes de sa manche, et essaye de faire un vague sourire à George.

- C'est presque ça Mione…

- Je suis vraiment désolée. Pardonne-moi…

- C'est déjà fait, idiote.

Hermione sourit de bon cœur.

- Tu vas vite guérir ? demande-t-elle en prenant la main de George.

- Ce soir je sors de l'infirmerie, ce n'est rien.

- Je t'ai quand même bien mordu… dit-elle en passant un doigt sur la bouche de George, observant la cicatrice.

- T'inquiète pas pour ça. Mais toi, ça va mieux tout de même ?

- Moi ? Oui, moi je vais bien. Mais j'aurais préféré ne pas te faire si mal…

George ne répond pas. Il pousse un long soupir, et s'assoit sur le lit.

- Dis-moi Hermione… je voudrais te demander quelque chose…

- Oui ?

- Tu ne m'en veux pas, pour tout à l'heure ?

- T'en vouloir ? Mais par rapport à quoi ?

- Bin… je t'ai embrassée, tu ne te souviens pas ?

Hermione réfléchit quelques instants.

- Oui, je me souviens vaguement…

- Je ne sais pas ce qu'il m'a prit, ment George.

- Ce n'est pas très grave… dit-elle dans un sourire.

- T'es sûre ?

- Je te dis que oui… ça peut arriver.

- Mouais, répond George, pas très convaincu.

Il espère juste qu'elle est sincère et qu'elle ne lui en veut pas. Car même s'il est tombé amoureux d'elle en quelques semaines, ce n'est pas forcément réciproque. George sent son cœur se serrer à cette idée, mais le sourire d'Hermione lui semble suffisant pour lui remonter le moral.

- Je te dis que ce n'est rien. Si tu veux, je te le rends ton baiser, si tu es si gêné.

- Quoi ?

Mais George n'a pas de réponse. Hermione s'est penchée, et l'embrasse à son tour. Cette fois ci, pas de morsure, ni de sang, juste un baiser. Après quelques secondes qui semblèrent une éternité à George, Hermione recule son visage.

- Tu vois, ce n'est pas si grave, dit-elle dans un rire.

Mais George ne répond rien. Il touche ses lèvres avec sa main. Comme si tout était irréel.

- Mhgneufeu (parole incompréhensible)

- Qu'est-ce que tu dis ? demande Hermione.

- Rien, rien… tu m'as juste surpris.

Hermione attrape le bras de George, et regarde les traces de coupures presque invisibles.

- Mme Pomfresh est vraiment douée. On ne voit presque plus rien…

Elle caresse son bras de la paume de sa main. George regarde lui aussi le travail de Mme Pomfresh. Vraiment douée l'infirmière.

- J'espère qu'elle n'a pas cru que tu essayais de te suicider, dit Hermione à voix basse.

- Me suicider ? Voyons, quand même pas. Je lui ai dit que c'était un accident – la vérité en fait.

- Mh… marmonne Hermione. Et ta lèvre ?

- Pareil, un accident. J'ai trébuché dans l'escalier.

- Et elle t'a cru ?

- Oui.

- Super, dit-elle en souriant.

Mais son sourire disparaît. George la regarde désormais d'un air triste. Il la fixe dans les yeux.

- Ca va George ?

Il ne répond pas, et se contente de prendre la main d'Hermione.

- Tu sais, s'il t'arrive un problème à cause de moi, je m'en voudrais… dit George.

- C'est plutôt à moi de dire ça… répond-elle.

George sourit, pour la première fois depuis l'accident de la salle sur demande.

- Je veux… t'être utile, souffle George.

- Et moi, je ne veux pas que tu dépérisses pour moi, répond Hermione à voix basse, en fixant George du regard.

Hermione passe un doigt sur la bouche de George. Ce dernier attrape sa main. Hermione, qui regardait la cicatrice, relève ses yeux brutalement vers George. Et sans prévenir, elle capture les lèvres de George. Elle passe ses mains dans ses cheveux, et ferme les yeux pour mieux profiter de cet instant.

George, d'abord surpris, a passé da main gauche dans les cheveux d'Hermione. Elle brise le baiser, et se recule de quelques centimètres. Puis, plongeant ses yeux dans ceux de George, elle murmure :

- Mord-moi George.

- Quoi ? répond-il dans un souffle.

- Rend-moi la pareille, mord-moi.

- Mais…

- Chut, je veux qu'on soit à égalité toi et moi… mord-moi George, c'est tout…

Puis, elle reprend son baiser. George, hésitant, attrape la lèvre inférieure d'Hermione entre ses dents, et fait une mince coupure. Hermione continue de l'embrasser, ignorant la douleur. Quelques gouttes de sang se mêlent à leur baiser. George recule, et regarde la blessure d'Hermione.

- Je… t'ai… fait… mal… articule George, hébété.

- Pas autant que moi, répond Hermione en passant sa main sur sa lèvre.

- Mais…

- Chut, pas de mais.

- Pourquoi tu m'as demandé ça ?

- Pourquoi pas…

Hermione se lève de sa chaise, et s'assoit sur le lit, devant le regard perplexe de George. Elle fait s'allonger George dans son lit. Il la laisse faire ; puis elle dépose un léger baiser sur ses lèvres, et s'allonge sur lui.

- George, c'est normal ?

- De quoi ? demande-t-il, encore à moitié chamboulé.

- D'avoir envie de te serrer dans mes bras ? Et de t'embrasser. Tu crois que c'est ma maladie, qui fait que je deviens dépendante de ton sang, et de toi par la même occasion ?

- Je ne suis pas un expert en la matière… mais je ne pense pas Hermione…

- C'est quoi alors, répond-elle en levant sa tête.

- Je ne sais pas si j'ai raison, je me trompe peut-être, mais dans ce cas là, on dit que tu aimes quelqu'un…

- Je t'aime ?

- Je ne sais pas, répond George.

- Moi non plus. Et toi ?

- Et moi quoi ?

- Tu m'aimes ?

- Je ne sais pas.

- On est bien avancés, répond Hermione, en jouant avec une mèche de cheveux du roux.

- Peut-être que oui après tout…

- C'est pour ça que tu m'aides ?

- Parce que je t'aimerais ?

- Oui.

- Ce n'est pas parti de ça… explique George.

- Ca l'est devenu ?

- Sûrement. Et toi ?

- Moi ? Je ne sais pas.

Hermione se relève, et fixe le plafond, réfléchissant. George se relève, et regarde Hermione.

- Tu penses à quoi ? demande-t-il.

- J'aimerais savoir si… si on pouvait se voir comme on le fait pour… pour ma maladie…

- Quelle question, c'est bien moi qui te dit de me laisser t'aider, la réponse est évidente ! s'exclame George.

- Je veux dire… se voir en dehors de mes crises.

- Qu'on aille dans la salle sur demande même si tu n'as pas de crise ? demande George, étonné.

- Je ne sais pas… mais je crois que je t'aime vraiment beaucoup, et ça, pas uniquement parce que tu m'aides.

George sourit, et s'approche de l'oreille d'Hermione.

- Tu sais, moi aussi je t'aime beaucoup Hermione, lui chuchote-t-il.

Elle se retourne, visiblement embrouillée. Puis, elle se lève du lit, et s'étire.

- Tu sais… je ferai tout pour me contrôler, pour éviter que ce genre d'accident recommence… je ne voudrais pas risquer d'écorcher ton beau visage, dit-elle dans un sourire. Cela serait trop dommage.

George ne répond rien, et regarde Hermione, passionné, comme si Fred venait de lui montrer une nouvelle invention qui permettait de se transformer en Hippogriffe.

C'est à ce moment là que Mme Pomfresh trouve judicieux de revenir.

- Et bien ? Ta visite n'est toujours pas terminée ? Il faut le laisser se reposer, il était dans un sale état quand il est arrivé tu sais !

- Je vais beaucoup mieux, dit précipitamment George.

Hermione se lève, et s'éloigne du lit. Mme Pomfresh regarde George. Elle sort une boîte de sa poche, en sort un comprimé, qu'elle met dans la bouche de George sans prévenir.

- Avale, c'est un coagulateur, au cas où tu saignerais de nouveau dans la soirée. Allez, vous pouvez partir vous deux. Mais dépêchez-vous, il commence à se faire tard.

George avale tant bien que mal le médicament, et sort du lit.

- Je…

- Allez ! Vite dans vos dortoirs !

George reste la bouche ouverte, n'ayant pas pu terminer sa phrase. Il a l'air bien niais comme il faut devant l'infirmière. Hermione referme d'un geste rapide sa bouche, puis ils sortent, laissant Mme Pomfresh, dans l'infirmerie vide.

Ils n'échangent pas un mot pendant la trajet jusqu'au dortoir. Le portrait pivote, et ils rentrent dans la salle commune, où Ron, Harry, Ginny et Fred sont toujours assis.

- Vous en avez mis du temps ! T'avais quoi Hermione ? demande Ron.

- Heu… commence Hermione, qui a complètement oublié qu'elle était censée être accompagnée à l'infirmerie par George.

- Rien de grave, juste un malaise, quelque chose qui est mal passé au repas, dit George, d'un air confus.

- Mouais. Bon, on va se coucher George ? demande Fred, sceptique quant à l'explication de son jumeau.

- Ouais, j'arrive.

George se penche à l'oreille d'Hermione.

- On se reverra en dehors de tes crises si tu veux… murmure George.

- Tu me manques déjà tu sais… répond Hermione.

- Et si tu vas mal… si tu fais une cr…

- Je viendrais te voir. Même si je vais bien.

George sourit à Hermione, et rejoint son frère.

- Ahem (raclement de gorge), bon, et bien, bonne nuit à tous, dit George, comme s'il faisait une déclaration officielle.

- N'importe quoi, commente Fred. Tu devrais le dire encore plus bêtement ! Allez, bonne nuit les geeens !

Fred adresse un signe majestueux à toute la salle commune, qui s'est tournée vers les jumeaux.

- Ca, c'est un départ triomphant ! explique Fred. Bonne nuit, chers admirateurs, n'hésitez pas à penser à nos produits ! On a encore plein de stock ! Allez, à demain, chers clients et chers fidèles !

- L'est encore plus fêlé qu'George, commente Ginny, blasée par ses frères.

Fred lance un clin d'œil à Harry, George un clin d'œil à Hermione, puis ils montent dans le dortoir.

- Bon, on va faire de même, dit Harry. Bonne nuit les filles.

- Bonne nuit, répondent Ginny et Hermione.

Ils remontent tous se coucher. Hermione s'allonge dans son lit, et réfléchit à la soirée. George… elle veut absolument le revoir, toute seule, elle veut de nouveau l'embrasser, et même si elle n'avait pas besoin de sang, elle veut le serrer dans ces bras, ne plus le blesser, ne plus lui faire mal. Au contraire, elle voudrait, pour une fois, lui faire du bien, comme lui le fait avec elle, en apaisant sa soif de sang. Pourquoi tout ceci est à sens unique ?

Demain, elle irait le voir… peut-être… si elle s'en sent le courage.

Le lendemain matin. Hermione se lève, s'habille, prépare ses affaires, et descend. Ginny n'est pas là. Bah, peu importe. Ron et Harry sont en bas eux, par contre.

- On est en avance, dit Ron.

- Il est quelle heure ? demande Hermione, encore à moitié endormie.

- L'heure qu'il était hier à la même heure, répond Ron.

Euh… il est con ou il le fait exprès ?

- Sérieusement, il est sept heures.

- QUOI ? Mais c'est tôt ! Qu'est-ce que vous faîtes debout à une heure pareille ! s'exclame Hermione.

- La même chose que toi ! rétorque Ron.

- Vraiment ?

- Oui : rien.

Il EST con.

- On avait envie de se lever, c'est tout, comme toi, finit Harry.

- Mouais, dit Hermione, en s'asseyant à côté d'eux.

Le temps passe vite, et il faut déjà aller petit-déjeuner. Rien d'extraordinaire… mais une fois arrivés dans la Grande Salle, et une fois assis, les jumeaux arrivent à leur tour.

- B'jour tout le monde ! lance Fred.

Ils s'assoient, et commencent à manger en silence. Ginny débarque à son tour, et l'ambiance n'est guère plus joyeuse. Faut dire, aller en cours de potion, c'est pas très motivant. Enfin au moins, Snape ne prendra pas la tête à Hermione par rapport à son médicament… puisqu'elle ne le prenait plus…

Elle lève la tête vers George, qui la regarde déjà. Gênée, Hermione repose ses yeux sur son assiette. Mais elle les relève légèrement vers George, qui la regarde toujours dans un sourire.

J'suis bête d'avoir honte…

Cette fois-ci, elle lui fait un grand sourire. Harry et Fred regardent la scène d'échange de sourire entre George et Hermione, perplexes. Ron et Ginny sont quant à eux plongés à cent pour cent dans leur petit déjeuner. Palpitant.

Une fois le petit déjeuné finit, ils se lèvent, et commencent à aller à leur cours. Mais George attrape Hermione par la main, la tourne vers lui, lui prend la menton dans sa main et dépose un baiser sur ses lèvres l'espace de deux secondes. Puis il s'en va, suivant Fred, qui a ouvert grand sa bouche et qui fixe son frère, dépassé, en murmurant des « mais il est fou ».

Hermione, encore sous le choc de ce « bisou-surprise », suit Harry et Ron sans broncher, alors que ces derniers la harcèlent de questions du genre « pourquoi il a fait ça ? » « vous sortez ensembles ? »

- Vu la tête qu'elle fait, je pense qu'il a du juste vouloir lui faire une blague, dit Ron.

- Ouais, la BONNE BLAGUE ! répond Hermione, ironiquement.

Mais au fond d'elle, elle est plus que ravie par l'attitude de George. Quoique, il aurait pu prévenir, puis faire ça devant tout le monde, ça soulève pas mal de questions…

La journée passe, puis une seconde, puis une troisième, sans que rien ne se passe. Hermione n'ose pas aller voir George. Ils se parlent de temps à autres, il est même arrivé à George de prendre Hermione dans ses bras, mais aucun des deux n'ose vraiment faire avancer quoi que ce soit.

Au matin de ce troisième jour, Hermione descend dans la salle commune, et trouve Harry, tout seul, en train de lire une lettre.

- Ca va ? demande-t-elle à Harry.

- Ouais, et toi ?

- Ca va, répond-elle vaguement. Dis-moi Harry, je peux te poser une question ?

- Hein ? Ouais…

- Si j'ai sans cesse envie de voir une personne, que je pense tout le temps à elle, que j'ai envie de la serrer dans mes bras, tu crois que ça veut dire que je l'aime ?

Harry laisse tomber la lettre qu'il avait dans les mains, et regarde Hermione, fasciné.

- En général, c'est ça. Qui est l'heureux élu ? demande Harry, joyeux.

- Bah…

- C'est RON ?

- Non…

- Ah ? … ce n'est pas moi quand même ?

- Non, non, assure Hermione.

- Alors c'est qui ?

- Je ne sais pas si je peux répondre…

- Allez…

- Non…

- Neville ? Seamus ? Dean ?

- N'importe quoi !

- Je ne sais pas moi… Lee Jordan ?

- Mais non…

Harry continue l'énumération de la plupart des Gryffondor, et de quelques Poufsouffle et Serdaigle, sans résultats, car il ne cite jamais George, ni Fred d'ailleurs.

- C'est quand même pas PERCY ?

- Arrête, tu délires Harry…

- Ne me dis pas que… T'ES AMOUREUSE DE MALFOY !

- Gneuh ?

- NON ! PIRE ! DE CRABBE ! DE GOYLE !

- Mais arrête ! Jamais !

- Dis-le moi alors au lieu de me faire deviner !

- …

- Ah… j'ai compris Mione… tu sais, moi aussi les garçons c'est pas mon truc, je comprendrais tout à fait que tu sois attirée par une fille… C'est Ginny ? Ron ne va pas être content, jaloux comme il est…

- Harry ! Enfin ! Je n'ai jamais dit que c'était une fille ! s'exclame Hermione, attirant les regards de quelques élèves qui venaient d'arriver.

- C'est… t'es pas zoophile, rassure-moi !

- Tu le fais exprès ? C'est un garçon ! Un humain ! Un sorcier ! Ici, à Poudlard !

- Mais j'ai dit tout le monde !

- Non, pas tout le monde…

Harry réfléchit quelques secondes, puis ouvre de grands yeux.

- C'est quand même pas… FRED ?

- Tu n'es pas très très loin…

- GEORGE !

- Oui bah ça va, ne crie pas si fort ! Sinon tu vas ameuter tout Poudlard et demain y'aura des pancartes partout avec écrit « Hermione et George, les nouveaux namoureux ! »

- C'est George alors ? demande Harry, sans prêter la moindre attention à la remarque d'Hermione.

- Bin… voui, répond Hermione à voix basse.

- C'est depuis qu'il t'a embrassée au p'tit déjeuner ? demande Harry.

- Non, c'est… c'est compliqué… enfin bref… ouais, je crois que j'aime George…

- Il le sait ?

Hermione se lève, et s'étire en baillant.

- J'ai plus envie d'en parler. Dis rien aux autres pour le moment.

- Euh… bon si tu veux…

Elle est bizarre depuis son anémie…

Pendant toute la matinée, Harry essaye de soutirer plus d'informations à Hermione, mais elle l'envoie promener à chaque tentative, et aux alentours de midi, Harry abandonne. Hermione quant à elle ne cesse de penser à George. Il a tant fait pour elle ces derniers temps…

Puis elle repense à sa maladie… c'est vrai que ces derniers temps, elle est tout de même plus calme, depuis l'aide de George, elle va mieux, et devient de plus en plus joyeuse chaque jour. Mais elle aimerait tant arrêter de blesser George…

L'heure du repas de midi arrive, et elle se rend dans la Grande Salle pour manger avec ses amis. Le repas se passe bien, jusqu'au moment où elle sent comme une bouffée de chaleur monter. Sa gorge commence à se serrer, et sa vue se brouille.

Pas maintenant, pas en plein repas…

Mais la crise est inéluctable. Seulement trois jours… les crises se rapprochent, malgré l'aide de George. Bientôt, elle va devoir avoir besoin de George tous les jours…

Elle se lève avec difficulté, essayant de ne pas regarder les autres (pour éviter de leur sauter dessus…). George se lève d'un coup de sa chaise, faisant une frayeur à Fred, qui comatait en mangeant.

Il court vers Hermione, et l'aide à avancer. Harry regarde la scène, et fait un petit sourire.

- Z'allez où encore ? demande Ron, agacé.

- Hermione ne se sent pas bien, George ne fait que l'aider Ron, répond Harry, en essayant de prendre un ton naturel.

- Oui, en effet, dit George.

Ron plisse ses yeux et regarde George avec insistance, comme s'il voulait se faire passer pour un puissant Légilimens.

- Bah quoi ? dit George.

Puis, il sort, aidant Hermione, qui essaye de se contenir. Sa respiration s'accélère, et elle doit avancer les yeux fermés pour ne pas mordre le premier venu. Et surtout, elle se contrôle pour ne pas mordre George.

Il l'emmène jusque dans la Salle sur Demande. Une chambre calme, toujours la même, et dans le même état que la dernière fois, lors de l'accident.

George assoit Hermione sur le lit. Elle attrape un coussin, et mord de toutes ses forces dedans, pour évacuer son besoin. George sort sa lame, mais ne la met pas dans sa bouche ; il la pose, défait sa manche, et fait une entaille, mais sans faire attention à la taille. Il se coupe un peu trop, mais qu'importe, ça cicatrisera.

Il tend son bras à Hermione, qui se jette dessus, et nettoie toute la plaie de George. L'habituelle vague de bonheur l'envahit. Une fois le sang entièrement bu, elle embrasse le bras de George, et relève sa tête vers lui.

- Ca va mieux. Mais… quel dommage de se revoir… pour ça… dit-elle à voix basse.

- Ce n'est rien Mione, du moment qu'on se revoit…

Ils ne bougent plus, mais ils échangent un regard passionné, et interrogateur.

George s'approche d'Hermione, et d'un geste de la main, essuie ses lèvres humides de sang. Le bras de George n'a pas cicatrisé, du sang coule encore, mais George s'en moque complètement. Et Hermione est trop occupée à regarder les yeux de George.

Après avoir essuyé la bouche d'Hermione, George va pour retirer sa main, mais Hermione la rattrape. Délicatement, elle prend chaque doigt légèrement rouge, et elle les met dans sa bouche, nettoyant chaque trace de sang, doigt par doigt.

Plus elle goûte à la peau de George, plus elle sent qu'elle a envie de le serrer dans ses bras, plus elle sent qu'elle le veut, tout entier, pour toujours, et qu'elle ne veut plus lui faire de mal. Le sang, la maladie, tout ça, elle s'en fiche à l'instant présent. Ce qu'elle veut, c'est George. Et c'est pareil pour George. Et le fait qu'Hermione lèche ses doigts ne le dérange pas plus que ça. Puis Hermione retire la main de sa bouche, et s'approche de l'oreille de George.

- A quoi tu penses ? chuchote-t-elle.

- A la même chose que toi, répond simplement George.

- Tu m'aimes alors ?

- On dirait bien.

Hermione attire alors George vers elle, et dépose ses lèvres sur les siennes. George répond au baiser, en serrant Hermione dans ses bras. Ils sont désormais allongés sur le lit dont les draps sont encore tâchés de sang. Hermione le regarde dans les yeux, et passe sa main dans ses cheveux roux. George la regarde, et sourit. Puis il la fait basculer sous lui, et l'embrasse de nouveau.

Hermione sent son souffle s'accélérer, mais cette fois-ci, ce n'est pas une envie de sang, ce n'est pas une crise. Non, c'est tout autre chose. George commence alors à l'embrasser dans le cou, s'attardant sur cette peau tant désirée. Cette fille qu'il aide, lui seul la comprend et peut assouvir ses désirs de sang. Et maintenant, cette fille est plus que tout ça.

La maladie n'est plus rien. George et Hermione oublient le sens des réalités, le but de leur venue dans cette salle, qui était à la base uniquement destinée à apaiser le besoin d'Hermione, ils oublient le lourd poids de cette maladie. Hermione essaye tant bien que mal d'étouffer des gémissements de plaisir provoqués par la bouche de George, et à ses mains qui entreprennent de défaire sa robe de sorcière. Hermione se laisse faire, et se pince les lèvres. George continue de la dévêtir lentement. Elle n'ose plus bouger lorsque George s'attaque au retrait de ses sous-vêtements. Non, elle laisse faire George, qui semble s'y connaître légèrement plus qu'elle en la matière. Maintenant, elle se trouve entièrement nue sous le corps de George, qui embrasse chaque parcelle de peau du corps d'Hermione. Sa bouche s'attarde sur un sein, et Hermione doit faire des efforts terribles pour ne pas déchirer le coussin derrière sa tête qu'elle tient fermement entre ses mains.

Puis George se relève, et regarde Hermione, qui a fermé les yeux. Il s'approche doucement de son visage, et lui chuchote quelque chose qu'Hermione ne saisit pas, tellement elle est ailleurs. George embrasse de nouveau Hermione, qui répond au baiser. Il glisse sa langue dans la bouche de la jeune fille, provoquant un gémissement de surprise de sa part. Une main de George est passée dans les longs cheveux d'Hermione, tandis que l'autre caresse son corps. Sa main explore chaque partie du ventre d'Hermione, descendant de plus en plus. George embrasse les fines lèvres de la jeune fille, étouffant ses gémissements. Mais les lèvres de George ne suffisent pas à étouffer le cri de surprise d'Hermione lorsque la main de George atteint un certain endroit qui n'avait alors été encore jamais exploré par un autre garçon (ni même une fille d'ailleurs, mouarf). Délicatement, il entre un doigt en elle, puis deux. Le corps d'Hermione réagit, sans déplaire à George pour autant. Il aime tout chez elle, qu'elle soit malade ou pas, dangereuse ou pas, peu importe, il l'aime, un point c'est tout.

De longues secondes s'écoulent, des secondes qu'Hermione aimerait se voir prolonger à l'infini. Cette sensation nouvelle, elle la trouve fabuleuse. C'est bien mieux que cette sensation de bonheur qu'elle éprouve quand elle boit du sang humain, le sang de George. Elle serre George de toutes ses forces dans bras.

Mais pourquoi cela devrait encore être elle qui recevait, et lui qui donnait ? Elle ne faisait rien pour lui.

- George, commence-t-elle dans un souffle, je…

- Ssshhh…

Il la fait taire d'un baiser. Il continue ses va-et-vient manuels à l'intérieur du corps d'Hermione, et continue de l'embrasser pour faire taire toute sorte de protestation du genre « et toi ? ».

Puis, il retire lentement ses doigts, se relève, et d'un geste majestueux, il retire sa robe de sorcier. Hermione sourit bêtement en contemplant le corps nu du jeune homme, se relève à son tour, et l'attire vivement sur le lit de nouveau.

Finalement, c'était bien utile de demander une chambre…

Elle le fait basculer sous elle, et commence à l'embrasser sur le torse. George fixe le plafond, sans rien dire. La Gryffondor prend les devants. Elle sent son corps contre celui du roux, et elle a de plus en plus chaud. Elle caresse à son tour le corps du garçon, ne le laissant pas sans réaction. Elle sent que son corps réagit comme elle a également réagit, et elle étouffe un petit rire. George, lui, a toujours les yeux fixés au plafond, et se mord sérieusement les lèvres pour retenir ses gémissements. Puis Hermione remonte jusqu'au visage de George.

- Tu vas te faire mal aux lèvres à force de te retenir, murmure-t-elle.

Elle pose sa main sur les lèvres du garçon, et le force à arrêter.

Quel idiot, il s'est mordu jusqu'au sang…

- C'est inutile de se retenir, chuchote-elle dans un sourire.

Puis elle l'embrasse, essuyant le sang au passage. Elle s'est habituée à ce goût métallique, et ça ne la dérange plus. Le bras de George commence à cicatriser. Elle retire ses lèvres de celles du garçon, et se dirige vers le bras. Elle commence à lécher les dernières traces de sang, puis quand il n'y a plus rien, elle recommence à embrasser le torse du garçon.

- Tu donnes George, mais tu ne reçois rien en retour, c'est injuste…

- Je reçois déjà assez beaucoup, répond-il dans un murmure.

- Pas assez… tu… je… merci pour tout, finit par dire Hermione.

Puis elle se dirige vers le « détail » qui montre assez explicitement que George n'est pas vraiment insensible aux caresses d'Hermione. Il continue de fixer le plafond, essayant de faire le vide. Hermione s'approche de cette chose bizarre qu'elle n'avait encore jamais vu d'aussi près (qu'elle n'avait jamais vu en vrai en fait) et se demande bien ce qu'elle peut faire. Bah, la réponse paraît évidente. George donne, il faut qu'elle le remercie…

- Mione, t'es pas…

- Obligée ? Oh mais je ne me sens pas « obligée », je ne crois pas que je vais devoir me forcer beaucoup.

Elle remonte vers le visage du garçon, dépose un baiser rapide sur ses lèvres, et redescend à son ouvrage. Elle dépose doucement ses lèvres, et à peine eut-elle touchée le « détail » (disons que maintenant, ça fait un gros détail, ahem) du bout de ses lèvres, George se sent envahit d'une onde de chaleur dans tout le corps. Il sent qu'il ne va pas tenir longtemps, tellement la simple pensée que c'est elle, que c'est Hermione, cette fille qu'il aime tant, l'inonde de plaisir à un degré subatomique (euh non, pas subatomique, je voulais dire « à un degré incalculable »). Mais il ne faut pas, pas maintenant, il ne peut pas craquer tout de suite, ça serait trop dommage.

Alors, il relève la tête, et attrape la tête d'Hermione, arrêtant son activité.

- Mais je… commence-t-elle.

Pour seule réponse, George, la tire doucement vers lui, et l'allonge avec délicatesse sur le lit, sur le dos.

- Je veux tout te donner Hermione, il faut que tout se fasse, sans la moindre fausse note.

Hermione ouvre de grands yeux, ne comprenant pas vraiment le charabia de George. Alors, George se place au dessus d'elle, et écarte doucement ses jambes. Là, elle semble mieux comprendre. Son visage se crispe malgré elle, elle referme ses jambes, et George la regarde, étonné.

- Tu n'as jamais…

Elle fait non de la tête.

- Avec qui tu voudrais que…

- Je ne sais pas, mais on ne sait jamais, dit George.

Hermione essaye de se rassurer.

- Tu n'as pas à avoir peur, Mione.

Il s'approche de son visage, et l'embrasse, sur les lèvres, le joues, le cou, il veut que tout ça dure infiniment. Puis, il écarte de nouveau ses jambes.

- Si tu ne veux pas…

- Ca va, vas-y…

- Tu es sûre ?

Elle acquiesce dans un sourire, et George commence à la pénétrer tout doucement. Hermione attrape les bras de George dans chaque main, et commence à serrer fort, pour étouffer un gémissement de douleur. George ralentit, ne voulant surtout pas blesser Hermione. Ca serait la dernière de ses intentions…

Il sent alors une barrière, pas très résistante, mais qui l'arrête tout de même. Il l'embrasse dans le cou, et remontant à son oreille, il chuchote :

- Sers autant que tu veux avec tes mains… après ça, ça sera finit, tout ira bien…

Puis George, tout en douceur (du moins ce dont il est capable, mouarf), déchire l'hymen de la jeune fille. Elle sent des larmes monter dans ses yeux, et George la prend dans ses bras.

- Voilà, c'est fini, c'est fini…

George essuie les larmes naissantes aux coins des yeux d'Hermione, et l'embrasse sur le front. Un mince filet de sang coule pendant à peine quelques secondes, allant se mêler avec la tâche du propre sang de George. Puis, attendant qu'Hermione l'embrasse à son tour, George reprend de lent va-et-vient. La douleur présente quelques secondes auparavant cède place au plaisir, au bonheur, et Hermione agrippe les cheveux flamboyants de George entre ses mains, et enlace le bassin de George avec ses jambes.

Le corps d'Hermione est brûlant, elle transpire, et on ne parle même pas de George… leur corps en contact ne font lus qu'un. Puis, au bout de quelques minutes, George se libère en elle. Il est à bout de souffle, non pas que cet exercice sportif (…) ne lui déplaise, mais c'était bien la première fois qu'il éprouvait autant de plaisir à faire l'amour à une fille. Hermione, il l'aime bien plus que les autres qu'il avait pu aimer (bien qu'il n'y en ait pas eu des milliers…).

Alors, il se laisse tomber à côté d'Hermione, qui a les yeux fermés. Il fixe de nouveau son compagnon le plafond (notez la rime). Puis, après quelques secondes, il prend Hermione dans ses bras, et pose sa tête tout contre la sienne.

- Ca va ? demande-t-il.

- Oui, répond Hermione, qui a toujours les yeux fermés.

- Tu ne regrettes pas ?

- Pourquoi je regretterais ?

Puis, elle ouvre les yeux, et embrasse George.

- Tu sais, je t'aime George. Et je crois que je vais devenir dépendante de toi. Pour ton sang, mais aussi… pour toi seul.

- Je suis déjà dépendant de toi moi… répond-il dans un rire.

- Et même si je n'ai plus besoin de ton sang…

- Je serais toujours là Hermione, avec ou sans maladie. Et s'il le faut, je te ferais l'amour tout le temps, tous les jours, matin, midi, et soir, partout, dans les toilettes, dans la salle sur demande, au Terrier… !

- N'importe quoi, répond-elle en riant, t'es pas bien, obsédé…

- Je rigole… ça serait trop fatiguant…

- Vraiment ?

Puis elle le serre dans ses bras, et dépose un baiser sur son front.

- Tu crois que McGonagall va nous mettre combien d'heures de retenue si on sèche un après-midi de cours ? demande Hermione.

- On s'en fiche… j'ai bien le droit de passer un peu de temps avec la fille que j'aime…

- Oui, au pire on inventera un prétexte…

- On inventera rien du tout, on dira juste que « un couple a voulu passer du bon temps… »

- Ca ne va pas ! Elle va nous tuer oui ! réplique Hermione.

- C'est vrai… écoute, tant pis, on fera nos retenues ensemble…

- Si c'est avec toi, ça ne me dérange pas le moins de monde…

Pour seule réponse, George embrasse Hermione, et ferme les yeux, posant sa tête au creux du cou d'Hermione. Hermione attrape sa baguette qui était juste à côté du lit, sans bouger le reste de son corps pour ne pas déranger George, et d'un geste, elle efface la tâche de sang sur le lit, espérant ainsi effacer du moins pour quelques heures la présence de sa maladie.


A suivre...